Le Collectif Tchad Slam a initié une formation sur le thème, « comment bien dire son texte» qui a eu lieu le 12 février dernier à la Maison de quartier de Chagoua dans la commune du 7e arrondissement de N'Djamena. Reportage.
Ils sont plus d'une dizaine à bénéficier de cette formation organisée à l'Agora de la Maison des quartiers de Chagoua par le Collectif Tchad Slam.
Badlina Lamtouin Akloksala est participant, « on ne finit jamais d'apprendre chaque jour. Hier on ne connaissait pas les rimes, aujourd'hui nous avons appris. On apprendra aussi à comment les utiliser pour donner du sens à notre texte et la manière d'écrire », a-t-il souligné.
Temeng Christelle, une élève de Terminale âgée de 17 ans participe également. Elle affirme que le Slam est sa passion depuis longtemps à cause de son frère aîné qui est slameur. « Je suis souvent avec lui, il écrit de texte, répète, je l'écoute c’est ainsi que j’ai aimé le slam. J'aimerais devenir comme lui », a-t-elle confié. Cette formation lui a permis, dit-elle, d'apprendre la technique de prise de parole en public, la maîtrise en soi et l'écriture des textes.
Pour Dieu Protège Kemneldji président du Collectif Tchad Slam, l'atelier vise à améliorer la plume des jeunes slameurs. « Nous voulons mettre de l'utile aux besoins de nouveaux slameurs », dit-il.
Pour finir, il affirme que c’est le troisième module. « Le premier module parlait de slam de l'idée à la pratique. Le deuxième était sur comment écrire et bien écrire pour embellir son texte. Le troisième est en cours ». Toujours selon lui, la formation parle de l'éloquence, du diva, une formule qui parle du dynamisme, de l'articulation, du volume, « c'est la formule magique de tous les slameurs. Une autre formation accès sur la présence scénique est prévue pour les jours avenirs ».
Abderamane Moussa Amadaye
Après plus de 27 ans à la tête du parti Fédération Action pour la République (FAR), Ngarlejy Yorongar a été remplacé par un congrès extraordinaire électif organisé par certains membres de sa formation politique ce 11 février au Centre Al-Mouna à N'Djamena, capitale tchadienne. Une décision que le vieil opposant qualifie de non-événement. Reportage.
Il est 10h quand le congrès extraordinaire du FAR a commencé sans son illustre coordonnateur Ngarlejy Yorongar, opposant farouche à Deby père. L'assemblée lui reproche une gestion individualiste du parti. « Yorongar travaille pour son propre compte au détriment du parti », a lancé un militant. Pratiquement tous les militants présents affirmaient être déçus de leur chef Yorongar.
C'est le cas de Delphine Taram, dit Député Delphine. « Nous sommes engagés pour une lutte, mais nous nous rendons compte que le train est à l’arrêt », dit-elle. Selon elle, c'est le moment de trouver une solution au parti et pour redémarrer le train, « Nous devons choisir un nouveau leader. « Yoro », mort ou vivant, nous voulons prendre sa place avec sagesse », a-t-elle laissé entendre.
Après plusieurs minutes d'échange, M. Kemnoudji Ngadjadoum Daniel a été désigné par acclamation, coordonnateur National Exécutif Fédéral du parti en remplacement de Ngarlejy Yorongar. Il affirme que le parti a été confisqué par Yorongar qui n’a organisé qu'un seul congrès en 28 ans alors que les textes prévoient de congrès à chaque 5 ans. Pour lui, les Tchadiens ont tous déjà compris l'idéologie prônée par le FAR, le fédéralisme. Selon lui, le moment est propice pour travailler avec les autres partis pour matérialiser les objectifs du parti, celui de fédérer le Tchad dans la justice et l'équité. Il appelle l'ancien coordonnateur au calme et à la retenue et lui propose d'être conseiller du Parti. Selon lui, Ngarlejy a beaucoup fait pour le parti, mais il est temps qu'il se retire pour que les autres achèvent le travail abattu depuis plus d'une décennie.
Contacté par la rédaction, M. Ngarlejy Yorongar ne reconnaît pas la décision et qualifie cette assemblée extraordinaire de « non-événement ». Il affirme que son bureau répondra plus tard.
Abderamane Moussa Amadaye
A l'occasion du premier anniversaire du massacre de Sandana, le comité de crise a organisé une cérémonie de recueillement à l'honneur des victimes ce 9 février au Centre d'Études et de Formation pour le Développement (CEFOD). Le comité exige justice. Reportage.
C'est le CEFOD qui a servi cet après-midi de lieu de recueillement pour l'an 1 des massacres de Sandana. Une cérémonie qui a vu la présence du gouverneur de la province du Moyen Chari, Général Ousmane Brahim Djoumal.
Ndiguigue Mayana, président du comité de crise a rappelé la genèse de ce conflit. Il a ensuite expliqué la lenteur de la procédure judiciaire et a appelé les Tchadiens à l'unité et au vivre-ensemble. Il affirme que ce massacre origine d'un accident de circulation sur la voie publique à Sandana, village situé au Canton Koumogo dans la province du Moyen Chari. Il souligne que le corps sans vie d'un homme de la communauté arabe a été découvert dans la rue par les services de la gendarmerie qui ont conclu à une mort accidentelle, mais sa famille sous la conduite de Garam a rejeté le rapport. « Elle a encerclé le village de Sandana. Les assaillants tiraient sur toutes les personnes qui tentaient d'échapper tuant 12 innocents », a-t-il dit.
Depuis lors les enquêtes piétinent et la procédure judiciaire engagée n'a pas avancé, a-t-il estimé. M. Moyana précise qu'ils sont réunis ce 9 février pour se remémorer ces tristes évènements qui mettent à mal le vivre-ensemble tant chanté par le gouvernement. « Nous sommes réunis ici pour prier, pour le repos des âmes des défunts et pour que plus jamais de tels événements ne se reproduisent ni à Sandana, ni ailleurs dans notre pays », a-t-il dit ému. Toutefois, il a appelé à l'unité et a exigé que le gouvernement assume ses responsabilités, « je n'en veux pas au gouvernement, mais je dis qu’il a failli à ses missions régaliennes. Il ne sait pas faire la promotion de la culture de la paix et du vrai vivre-ensemble ».
Me. Midaye Guerimbaye, avocat des victimes de Sandana souligne qu'ils étaient au départ 32 avocats sur l'affaire, mais aujourd'hui ils sont moins de 10. Il rassure l'audience présente que la justice est lente, mais le dossier avance, « même si certains ne croient pas en la justice, moi je crois. Il y a des hommes intègres, compétents et incorruptibles », a-t-il déclaré.
Le gouverneur de la province du Moyen Chari présent dans la salle a aussi intervenu. M. Ousmane Brahim Djouma dit qu'il est formé pour servir sur les 1.284.000 km2 et les 17 millions de Tchadiens. Il relève qu'il n'est ni pour une communauté ni pour une religion moins encore pour une ethnie. « Nous sommes là pour mettre de l'ordre, de la tranquillité. Arrêter ceux qui ont fauté et les remettre à justice. Et non pas de rendre justice. La Justice doit dire le droit en toute impartialité. Nous sommes tous Sandana, tous Tchadiens, et c'est normal que nous assistions à cette cérémonie ».
Abderamane Moussa Amadaye
Lors d'un point de presse hier 8 janvier à la bourse de travail, la Plateforme des Diplômés en instance d'Intégration à la Fonction Publique dénommée « Les orphelins » menace d’envahir la rue pour demander le départ de la France si le gouvernement de transition ne trouve pas une solution à leur problème de chômage. Reportage.
Le porte-parole de la plateforme « Les orphelins » Dieudonné Pircolossou Raoul déclare, « nos autorités sont restées silencieuses aux cris de détresse des orphelins ». Il dénonce le silence du gouvernement de transition sur la question d’intégration « les jeunes diplômés sont abandonnés ».
Selon M. Pircolossou l'intégration se fait par exclusion organisée par le régime, c'est-à-dire un groupe ou une communauté est priorisé au détriment de l'intérêt général. Pour les diplômés sans emploi le travail au Tchad est un droit reconnu par le texte de la République, mais il ne s’obtient le travail pas selon des compétences. Le porte-parole a dénoncé la dernière vague de recrutement à la police où plusieurs diplômés n’ont pas été retenus. « Si le gouvernement ne s'est pas déguisé en escroc pour arnaquer les paisibles citoyens qui peinent à trouver de quoi subvenir à leur besoin ? », se demande-t-il.
Il estime, qu'il est vrai que des débouchés d'emplois ne manquent pas dans ce pays, mais c'est la mauvaise foi des autorités qui fait mal aux diplômés sans-emploi dans un pays qui manque cruellement des ressources humaines qualifiées. « Les plus hautes autorités se livrent à des pratiques discriminatoires entretenues par un groupuscule se disant intouchable de la République ».
Enfin, les diplômés sans-emploi demande au président de transition Mahamat Idriss Deby d'instruire le ministre de la Fonction publique de restituer les dossiers de tous les diplômés sans emplois dans un délai n'excédant pas une semaine. Au cas contraire « Les orphelins » lanceront une grande manifestation pour demander le départ de la France du Tchad.
Noël Adoum
La Ligue provinciale de Football de N'Djamena (LPFN) suit son chemin sans embûches et surtout avec des surprises. Après la 8e journée, Aiglons FC prend la tête du classement avec 1 point d'avance sur son rival, le champion du Tchad, TP Elect Sport. Ialtchad Presse a échangé avec le secrétaire général de la LPFN. Reportage.
Contrairement aux années précédentes, le championnat de N'Djamena de cette année semble susciter de l'engouement. Il ne passe pas un seul match où les trois terrains retenus pour ce tournoi notamment l'Académie de Farcha, Stade de Diguel ou celui de Paris-Congo n’est pas rempli par le public. Les équipes donnent du spectacle pour régaler les spectateurs.
Rahma Zakaria Rahma, secrétaire général de la Ligue provinciale de Football de N'Djamena affirme, « ce qui fait la particularité de cette édition, c'est le nombre d'équipes, nous sommes passés de 12 à 14 équipes. Il y a plus d'engouement et nous voulons donner à l'équipe nationale des joueurs compétitifs ». Il ajoute aussi, « la preuve, cette année nous allons faire un championnat en aller-retour qui va donner 26 journées et à l'issue de ces journées nous allons déclarer l'équipe qui a plus de points champion de N'Djamena suivi du vice-champion, du troisième et le quatrième pour donner au championnat national les quatre clubs de la capitale », dit-il. M. Zakaria soutient que le dernier de cette compétition sera relégué et l'avant-dernier jouera un match de barrage avec le vice-champion de deuxième division. La compétition pourra se clore au plus tard fin mai de l'année en cours.
Au sujet des difficultés, le SG de LPFN avoue sur un ton sec qu'il y a un trop-plein, mais son organisation essaie de juguler. « Les difficultés sont énormes, mais comme nous nous sommes engagés, nous avons donné notre parole. Nous sommes en train d'avancer dans des difficultés, nous avons fait des demandes, mais jusqu'à là sont restées lettres mortes », dit-il. Il souligne que pour des questions d'honneur, la LPFN continue d'organiser la compétition.
Toujours au sujet de difficultés, M. Zakaria soulève la question des infrastructures et de sponsoring. Selon lui, pour 14 clubs, il n'y a que 3 terrains, « nous avons de déficit infrastructurel, ce qui rend la tâche difficile surtout que bientôt le championnat de deuxième division va commencer ».
À côté de cette difficulté s'ajoute le manque de sponsoring, dit le SG de LPFN. « On ne peut en aucun cas jouer un championnat sans sponsor, mais nous sommes en train de le faire depuis des années. Et cela ne peut pas développer le football ». Il estime que le championnat est encore amateur et qu'il a besoin d'être épaulé. Il interpelle les autorités, les personnes de bonne volonté, les entrepreneurs, etc. à venir en aide à la ligue et aux clubs.
Rappelons que à la 8e journée, Aiglons FC prend la tête de ligue avec 20 points, suivi du champion du Tchad, TP Elect Sport avec un point de différence. Renaissance Football Club (RFC) est en troisième position avec 17 points, Gazelle FC, 4e avec un point d'écart. Foullah Edifice FC le richissime club du pays qui était premier la semaine dernière, est actuellement entre le marteau et l'enclume. Il est désormais en 5e position.
Abderamane Moussa Amadaye
La 9e journée de la ligue a opposé Aiglons FC à Foullah Édifice au stade Paris-Congo dans la commune de 6e arrondissement de la ville de N'Djamena. Reportage.
C’est dans une ambiance électrique et une foule nombreuse que le derby du jour a opposé les clubs favoris de la ligue provinciale de football au stade Paris-Congo dans le 6e arrondissement de N'Djamena. Il s’agit de Foullah Édifice et Aiglons
L’arbitre a donné le coup d'envoi à 15h45, le jeu était équilibré entre les deux adversaires. Dans les 15 premières minutes, les équipes ont passé leur temps à se jauger. À la 36e min, Abou a surpris le gardien en marquant le but pour les Aiglons FC. Le meneur de jeu de Foullah Bakhit est sorti sur blessure à la cheville. L'intensité et la pression des Aiglons FC leur a permis de gérer le match jusqu'à la pause.
De retour des vestiaires, les occasions de but se sont multipliées pour les deux formations, mais sans aucun succès. Les Aiglons FC ont intensifié les actions sans arriver à les transformer en buts. C'est sur le score de 1-0 que le match a pris fin.
La présidente des fans club de Foullah Zenaba Djembaye reste optimiste. « On ne s'attendait pas à cette défaite, mais comme on dit que la balle est ronde, c'est arrivé. Sportivement nous avons compté vraiment gagner le match ».
Limane Mahamat, secrétaire général d'Aiglons FC, dit être heureux et encourage ses joueurs à faire davantage au prochain match. « Satisfaction totale, nous sommes premiers depuis la 7e journée et avons confirmé notre place de leader. C'était un bon match et tout le monde a mouillé le maillot. Nous sommes complètement satisfaits du résultat. Dans un match c'est toujours comme avec l'affaire d'arbitre, c’est le troisième joueur qui joue le rôle de juge sur le terrain. On espère bien garder notre position de leader jusqu'à la fin du tournoi ».
Il faut rappeler que grâce à cette victoire sur Foullah Édifice, Aiglons FC se hisse provisoirement à la tête de la ligue provinciale de football de N'Djamena.
Noël Adoum
Placé en garde à vue le 31 janvier dernier à la Direction Nationale de Recherches Judiciaires (DNRJ) le Directeur de Publication (DP) du journal Abba Garde, Moussaye Avenir De La Tchiré s’est présenté ce 2 février à DNRJ pour l’audition. Selon le DP, aucune plainte ne lui a été notifiée. La rédaction a passé le micro à son avocat Me Allahta Amos. Reportage.
Moussaye Avenir De La Tchiré avait annoncé dans une courte publication sur sa page Facebook, « je suis placé en garde à vue à la DNRJ sans avoir reçu la notification d'une quelconque plainte ». Me Allahta Amos, avocat du journaliste explique « mon client a été convoqué le 31 janvier dernier. Il s'est rendu tout seul, une fois sur place, il semblerait que c’est le ministre du Pétrole et de l'Énergie M. Djerassem Le Bemadjiel qui est à l’origine de la plainte déposée contre le DP du journal Abba Garde ». Prudent, Me Allahta Amos s’est repris une seconde fois, « j'emploie ce mot au conditionnel parce que je n'ai pas vu la plainte ».
L’avocat affirme qu’il devrait en principe être auditionné et libéré pour laisser l'enquête suivre son cours. Mais, dit-il, les autorités ont préféré garder à vue le DP de Abba Garde. « Mon client n'est pas un vulgaire monsieur. On ne peut pas le garder à vue et l’éjecté des locaux comme cela », a-t-il dit.
Selon, Me Allahta Amos, le plaignant reproche à son client de l’avoir diffamé. Il rajoute « On ne pourrait pas garder à vue un journaliste pour diffamation. Il y a là une intention de museler mon client, de le faire peur, de l’intimider pour qu'ils n'écrivent plus ».
Pour Me Allahta Amos, ce n'est pas la personne du plaignant qui est en cause, mais sa qualité de ministre du Pétrole qui aurait été à l'origine de l’article. Toujours selon l’avocat, lorsqu’on est un homme public, on a obligation de rendre des comptes. Et les journalistes peuvent relayer ce que cet homme public fait dans l’exercice de sa fonction pour que demain il réponde de ses actes, a-t-il rajouté. « C’est un recul démocratique. Nous sommes repartis dans la dictature où règne la pensée unique et où il ne faut pas dénoncer ».
Me Allahta Amos qualifie cette mise en garde d'inédit qu'on convoque quelqu'un sans lui dire l'objet de sa plainte. Et qu'il n'ait pas accès à cette plainte. « C'est dommage d'être dans une transition qui veut museler la presse, c’est inacceptable ».
Noël Adoum
Le président du Parti du Parti Socialiste Sans Frontière (PSF) Yaya Dillo Djerou Betchi a animé une conférence de presse ce jeudi 02 février au siège son parti dans le 7e arrondissement de la ville de N'Djamena. Il a dénoncé la répression du 20 octobre, la mauvaise gestion de la transition, et a donné un délai d'un mois aux autorités pour libérer les manifestants arrêtés le 20 octobre dernier. Reportage.
C’est en présence de plusieurs journalistes et des militants de son parti que la conférence a démarré à 12h30 par des mots durs de M. Dillo. « La répression sanglante du 20 octobre 2022, appelé « jeudi noir », a endeuillé et continue d’endeuiller l’ensemble du peuple tchadien, touché dans son tréfonds par l’ampleur et l’inhumanité de ce génocide, de cette tuerie des masses par une junte brutale et sauvage ».
Selon M. Dillo, plus de 300 de ses camarades ont été massacrés de manière lâche, des milliers des personnes ont été séquestrées et torturées chez elles sauvagement, plusieurs centaines des personnes ont été jetées dans le fleuve, plus de 1500 personnes ont été portées disparues, Il donne des chiffres en appui à sa dénonciation, 1230 personnes ont été déportées vers les geôles de la junte de manière extrajudiciaire contrairement au chiffre de 600 personnes annoncé par les officiels de la junte. 47 personnes parmi les prisonniers transférés à Korotoro sont mortes en cours du trajet à cause des tortures, de la soif et de la faim volontairement imposées, a-t-il déploré.
Parmi toutes les personnes arrêtées ou portées disparues, nombreux sont des enfants mineurs. Voilà la vraie version de la tragédie humaine du jeudi noir, dit-il. « C’est un génocide planifié, organisé et exécuté selon un plan machiavélique pour diviser, opposer le Nord et le Sud, les musulmans et les chrétiens ». Cette épuration régionaliste visait essentiellement les populations chrétiennes ressortissantes du Sud du pays. « Nous ne devons pas avoir peur de dire cette vérité », a-t-il dit. Il poursuit, « les renseignements généraux, l’Agence Nationale de Sécurité (ANS) et la direction générale de la Garde Nationale et Nomade du Tchad (GNNT) sont les principaux instigateurs de ces massacres odieux ».
Aussi, M. Dillo a dénoncé ce qu’il appelle parodie de justice. « Le PSF demande la libération immédiate et sans condition de tous les prisonniers » a-t-il affirmé. Il donne un délai maximum d’un mois à la junte pour libérer ces victimes injustement arrêtées, de les dédommager. Il demande d’arrêter et de traduire devant la justice internationale les vrais auteurs de ces crimes odieux. « Passé ce délai, le PSF s’activera à organiser de nouvelles contestations sur l’ensemble du territoire national. Le peuple tchadien ne doit pas lâcher devant l’injustice », dit M. Dillo
Il doigte les organisations et institutions africaines, notamment la Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC) et le Conseil de Paix et Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA), et affirme qu’ils sont dérobés de leurs responsabilités.
Sur le chapitre des détournements, M. Dillo va plus loin en soutenant que c’est seulement un infime pourcentage des recettes des produits de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) arrive au Trésor public. La majeure partie est transférée sur des comptes comme des fonds privés. Le principe de l’unicité des caisses est allégrement violé, a-t-il déclaré.
Selon M. Dillo, la junte aurait conclu une convention secrète d’exploitation de la Douane tchadienne par l’entreprise de transit international BOLLORÉ. Cette convention prévoirait l’exploitation de cette principale régie financière du pays pendant au moins 5 ans contre le paiement par anticipation des recettes prévisionnelles de la Douane en deux ans.
Enfin pour Dillo, il est insolent et inhumain de prétendre soutenir un régime qui terrorise et tue sa population au nom de la lutte contre le terrorisme. « Le plus grand terroriste, c’est celui qui utilise les moyens de l’État pour massacrer sa population civile non armée. Tous ceux qui cautionnent et soutiennent cette junte criminelle sont en réalité les vrais ennemis du Tchad. Le protecteur du criminel est plus nuisible que le criminel lui-même ».
Noël Adoum
C’est, semble-t-il, la saison de taro ou « bogolobogolo » et carottes. Ces produits ont envahi les marchés de la capitale tchadienne, N’Djamena. C’est la période, disent surtout ceux qui raffolent de ce tubercule. La rédaction s'est entretenue ce jeudi 02 février 2023 avec deux vendeurs de taro et de carottes. Reportage.
La carotte est légume riche en bêta-carotène, un puissant antioxydant. Selon les spécialistes il ralentit le vieillissement et améliore la peau, la vue et le foie. Il apporte également à l'organisme une dose naturelle de nutriment qui lutte contre les maladies cardio-vasculaires, renforce les os et les dents. Le taro, lui, est une plante tropicale appréciée pour son tubercule alimentaire.
Oumar Abdelkerim Idriss est vendeur de taro. « Nous avons des taros qui viennent de Sarh et de Kélo. Dans un sac nous avons 6 à 7 tasses. Un sac coûte 6 000 F CFA . Je fais un bénéfice de 2 000 à 3 000 F CFA. Avec ce commerce j’assure les besoins quotidiens de ma famille », dit-il.
Oumar Ibrahim est également vendeur en détail de taro. « Je prends un sac et je vends en détail de 100 à 5000 F CFA l’unité. Je fais un bénéficie 2000 F CFA », dit M. Brahim. Selon lui, avant les produits étaient cultivés sans engrais. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui les agriculteurs mettent trop de l’engrais, cela à des conséquences sur le produit. « Les produits se décomposent trop vite. Ils ne résistent pas à la chaleur », dit-il.
Enfin, toujours selon le vendeur Oumar Brahim, avec la chaleur ce produit n'a pas de garantie d’arriver frais en cas de panne en route. Les commerçants courent le risque de perte totale. Au sujet de la carotte, M. Oumar Moussa affirme que ce légume vient de N’gouri, dans le Kanem. « Le sac coûte 12 500 F CFA. Je revends en détail 50 à 100 F CFA voire 250 F CFA attachés en petits grappe. Ma marge de bénéfice n’est pas énorme, mais Dieu merci, j’arrive à subvenir à mes besoins ».
Ousmane Bello Daoudou
Foullah Édifice vient de mettre fin à la série de 6 matchs sans défaites invaincues de Tout Puissant Élect Sport (TPES) lors de la 7e journée de la Ligue provinciale de Football de N'Djamena. Un match qui s’est soldé sur le score de 1 but à 0 en faveur des oranges. Reportage.
Le classico de l'heure a opposé le richissime club du Tchad, Foullah Edifice au champion du Tchad, TP Élect Sport ce soir au stade Paris-Congo dans le 6e arrondissement de N'Djamena. Un match ouvert dans une ambiance euphorique avec des gradins pleins à craquer, majoritairement aux couleurs de Foullah Édifice. Les supporters de Foullah entonnaient la chansonnette, « c'est le temps de gagner, c'est le temps de marquer...Foullah, Foullah ».
L’arbitre a engagé les deux équipes dès 15h45 avec une domination folle du TP Élect Sport. À la 8e min, les adversaires avaient les nerfs tendus, le jeu a tourné un peu à la brutalité, les électriciens étaient toujours dangereux dans les relances. À la 31e min, Foullah revient dans le match. Malgré l'intensité et l'agressivité de deux formations, c'est sous le score de 0 but partout que l'arbitre Ousmane Abdelkerim renvoie les équipes à la pause.
De retour des vestiaires, l'intensité est le même, mais Foullah prend le dessus. À la 55e min, Frédéric du TP Élect Sport rate une occasion en or face au but, la balle est sauvée par le défenseur adverse. Les occasions se multiplient pour les deux formations, mais il a fallu attendre la 66e pour que Kerim Yaya, capitaine de Foullah Édifice ouvre le score sur une passe décisive de Bakhit. Après ce but, le champion du Tchad (TPE) est devenu méconnaissable. Dans les 10 dernières minutes, TP Élect Sport se réveille et créé une double occasion, mais le gardien adverse a répondu présent. C'est sur le score de 1-0 que le match a fin.
Zenaba Florence, présidente de l'Association Femmes anti-clivage et supportrice de Foullah Édifice est contentes de la victoire de son équipe. Pour elle, le football reste un facteur d'unité, de et de vivre-ensemble. « Tout ce monde réuni ce soir, c'est au nom de football. Ce sport n'a pas de limite géographique ni religieuse. Nous devons nous y investir pour que notre pays avance », dit-elle. Contrairement à Mme Zenaba, Yaya Mahamat supporteur d'Elect Sport dit être déçu pas par le résultat, mais la médiocrité, de l’arbitrage, dit-il, qui a permis à leur adversaire de gagner le match, « c'est honteux ce que l'arbitre à fait ce soir. Il y a eu plusieurs fautes, mais il n'a jamais sifflé. C'est dommage qu'on s'incline facilement. Cet arbitre ne doit plus arbitrer un match. Il est nul ».
Tokomon Madjiadoum, entraîneur titulaire du TP Elect Sport dit que son équipe est sereine malgré la défaite. « Nous ne sommes pas une équipe invincible, la preuve aujourd'hui on nous a battus. Maintenant, il faut savoir se relever. On va le faire dès le prochain match », a-t-il confié à notre micro.
Du côté de l’équipe gagnante, la joie se lisait sur les visages des joueurs, des entraîneurs et même du président du club, Brahim Foullah Wang-Laouna descendu des tribunes pour féliciter son équipe. Gaimon Gaimon, deuxième entraîneur interrogé, affirme, « nous préparons à chaque fois le match selon la taille de l’adversaire », a-t-il confié. Il ajoute, «au début du match ça été compliqué, mais nous sommes revenus renverser la vapeur », a-t-il expliqué.
Abderamane Moussa Amadaye