L'économie tchadienne offre un visage contrasté. Elle subit non seulement les conséquences d'un oligopole mondial, mais elle est en proie à des difficultés internes. Quelle est la vision des acteurs politiques tchadiens face à cette nouvelle donne ? Existe-t-il une réelle volonté politique à sortir l'économie tchadienne de ces défis et enjeux ?
La concentration du pouvoir exécutif sur le pouvoir législatif (suscite des nombreuses interrogations) quant à la capacité politique des pouvoirs publics à relever les défis des enjeux économiques de l'heure. Les choix politiques et économiques jusqu'à présent mis en place ne tiennent malheureusement pas compte du contexte économique mondial. Pire, ces choix ne font pas une analyse optimale des enjeux actuels de l'environnement d'un marché de plus en plus rigide.
L'économie Tchadienne fait face à des défis énormes à savoir : la réduction de la pauvreté grâce à une croissance économique créatrice d'emplois, l'amélioration de certains indicateurs tels que l'espérance de vie, la mortalité infantile, l'état nutritionnel, la relance économique, le problème des infrastructures économiques, etc. Peut-on affirmer que ces défis que rencontre notre économie sont dus essentiellement à la naissance d'une nouvelle démocratie au Tchad ? C'est-à-dire une démocratie caractérisée par un régime politique ou la transition a imposé l'émergence d'institutions démocratiques multipartites dont les acteurs importants sont issus pour la plupart du récent régime autoritaire.
Il est à noter que cette démocratie balbutiante, de façade, est en en train d'être construite dans une atmosphère de crise économique et sociale qui met en évidence le fossé entre pauvres et riches. Ainsi, les très grandes inégalités sociales, l'avènement d'un simulacre de démocratie au Tchad ne peut à elle seule expliquer la montée de tous ces défis sociaux et économiques.
La situation ne peut être redressée sans une forte volonté politique. Pour l'instant cette volonté politique est absente. Il n'y a que de discours d'intention mais aucun acte concret pour endiguer ce problème aux conséquences indescriptibles. La preuve en est que le Tchad compte plus de pauvres que dans la plupart des pays sous-développés. Alors qu'on parle de la lutte contre la pauvreté depuis que le projet pétrole est finalisé. Censé remettre sur les rails l'économie tchadienne, le projet pétrole paraît de plus en plus aux des Tchadiens comme un leurre. Pour une raison simple : la relance économique n'est pas observée comme elle devrait l'être. Pourtant, on ne cesse d'en faire la propagande.
Le constat qu'on peut faire de la situation, c'est qu'on a l'impression que les enjeux économiques sont tellement importants que le pouvoir exécutif met l'accent sur plus la délégation davantage que sur la représentation des affaires publiques. On a l'impression que les enjeux économiques créent ou (favorisent) ce qu'on peut qualifier d'oligarchie émergente au Tchad.
Sans pour autant être pessimiste, le caractère excessivement concentré de l'économie tchadienne aux mains d'une oligarchie ne facilite pas la tâche afin de relever les défis économiques qui, à notre sens, restent paradoxaux et empêchent la relance de l'économie nationale et par conséquent le développement.
Finalement, peut-on toujours croire aux discours et au patriotisme des hommes politiques tchadiens qui s'acoquinent avec l'élite économique, flirtent avec des corrupteurs, faufilent entre leurs investissements personnels et leurs responsabilités publiques ? Qu'ils prennent conscience de la situation et concentrent leur effort pour relancer vraiment l'économie du pays ! Une de leur priorité doit être de rétablir l'eau, l'électricité et la sécurité qui sont les premières conditions d'une économie nationale viable.
L’eau est trop précieuse pour être confiée aux forces du marché. L’accès à l’eau est un droit fondamental de la personne. Les ententes de l’organisation mondiale du commerce(OMC), de pair avec les autres ententes commerciales nient l’existence de ce droit au profit des droits des sociétés. L’eau c’est la vie, car la vie n’est pas une marchandise.
Lona Ouaidou, Ramadan