Depuis quelques années, la capitale tchadienne, N'Djamena connaît une prolifération des espaces aménagés où se développent des pépinières. Une activité qui semble profiter à certaines couches de la jeunesse en leur offrant des « petits emplois ». Reportage.
De N'Djari en passant par Sabangali jusqu'à Habbena devant les grandes artères de la ville des pépinières sont aménagées dans des coins réservés. De la verdure illumine la vue, la fraîcheur et du parfum naturel se dégagent rendant le lieu et l'odorat plus agréable. Sur les différents sites visités par la rédaction, quasiment toutes les plantes sont mises en pot. Certains jardiniers s'occupent de l'entretien et d’autres des semences. Un véritable travail d'équipe.
Bakargué Oueina Dabei, jardinier pépiniériste et Secrétaire général de l'association N'Djamena Vert rencontré à la pépinière non loin de l'Institut français du Tchad (IFT) affirme qu’il a obtenu son diplôme universitaire grâce à cette activité. « J'ai fait mes études et aujourd'hui je suis intégré à la fonction grâce à cette pépinière et je ne manquerais pas de passer de temps en temps pour former mes cadets », dit-il. M. Dabei soutient que cette activité est rentable et lui a permis de joindre les deux bouts. Les plantes sont souvent importées de l'extérieur à l'instar du palmier, mais d'autres ont leur semence au niveau local, dit-il. « Nous avons quasiment toutes les plantes, les privâtes saoudiens communément appelés 6 mois, les goyaviers, les bananiers, les citronniers, les mangues greffiers, les raisins, les pommiers, etc. ». Il ajoute, « les plantes sont semées ou faites par boutures ». Le SG indique aussi que la vente des plantes est à la hausse en ce moment de canicule. « Nous vendons plus entre avril-mai-juin. On peut vendre entre 30 à 40.000 FCFA par jour », a-t-il justifié. Il a rassuré aussi qu'avec les revenues, leur progéniture étudie à l'étranger. « Nous avons même envoyé nos enfants étudiés à l'étranger avec les revenus que nous faisions. Ils font des hautes études », a-t-il confié.
Leigue Marcel, pépiniériste dans le même parage raconte la même chose. II est élève en classe de troisième. « Je suis venu du village à la cherche de l'emploi. Aujourd'hui, Dieu merci, je gagne ma vie grâce aux pépinières. Je me suis réinscrit à l'école que j'ai abandonné depuis plusieurs années. Aujourd'hui, je suis en classe de troisième. J'aide mes parents au village, aussi », a-t-il déclaré. Il a énuméré plusieurs difficultés auxquels il fait face, comme les manques de matériels de travaux : pèles, brouettes, râteaux, tuyau d'eau, etc.
Abderamane Moussa Amadaye