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Après Abéché, Mongo, Ati, Mossoro et Mao, le candidat de la coalition était à Sarh hier lundi 22 avril. Il a tenu un grand Meeting au stade municipal de la ville.

Le temps était doux, des jeunes femmes et des hommes de différents bureaux de soutiens teintés des différentes couleurs, les « clandomans » étaient habillés en tee-shirts floqués de l’effigie de leur champion, les partis de la coalition ont pris d'assaut le stade dans une grande ferveur.
Ils disent être là pour écouter le message de leur  candidat Mahamat Idriss Deby Itno qui affirme, « après 16 ans au service de mon pays en tant que soldat et 3 ans à la tête du pays. Je suis porté par une coalition composée 227 partis politiques et 1500 associations de la société civile. J’ai un programme ambitieux, de 5 ans, un programme réaliste, articulé en 12 chantiers avec 100 actions concrètes ».

Il soutient que dans son programme les jeunes, les femmes, les handicapés sont pris en compte sans exclusion. « J'ai servi mon pays et je sais ce que veut mon pays ».
Le candidat a énuméré les atouts du Tchad en matière d'élevage et d'agriculture et un sous-sol riche.  « Nous avons des jeunes capables, ce qui reste c'est le travail. Accompagnez moi et vous allez me juger dans 5 ans. Je vais réaliser mes engagements. Par exemple, la construction des routes sera une réalité. Agrandir l'université et moderniser par des nouvelles facultés seront palpables ».

Ousmane Bello Daoudou

Lors d’un point de presse fait hier, jeudi 18 avril au siège du parti Alwassat, les 10 postulants à la présidentielle dont les dossiers étaient rejetés, qualifient le processus électoral en cours d’illégal. Selon eux, le choix des candidats ne repose sur aucun acte juridique légal. Ils disent être injustement écartés de la course à la magistrature suprême.
 
« Comme un adage africain dit celui qui t’égorge n’entend pas tes gémissements » dit M. Ahmat Soubiane candidat du parti Union nationale pour le changement démocratique (UNCD). Les candidats recalés disent être surpris et indignés par le silence du monde dit libre, «  ce monde se laisse faire et s’apprête à valider le résultat ». Pour M. Ahmat Soubiane ce processus électoral est une comédie de mauvais goût financé en totalité par l’argent du trésor public et orchestré par le néocolonialisme qui cherche à donner une légitimité à un pouvoir dynastique. Pour la crédibilité de ce processus électoral, ils exigent l’arrêt immédiat du processus électoral en cours. Ils proposent l’ouverture d’une concertation entre tous les candidats postulants.
 
Ils appellent toutes les forces vives tchadiennes de se tenir prêt pour une synergie d’action de grande envergure. Ils disent alerter, l’opinion nationale et internationale, « il existe de zones d’ombre de l’accord de Kinshasa et la complicité politique apparente entre les deux candidats signataires. Ils prennent en otage l’avenir du Tchad. Ces élections portent les germes d’une grave crise postélectorale », disent-ils.
 
NDM

Wenaklabs et Méta ont organisé ce jeudi 18 avril une journée d'échange avec les journalistes sur l'utilisation des réseaux sociaux, les défis du problème d'accès et d'infrastructure limité, le coût élevé d’Internet, le manque d’énergie et l'impact sur la population.
L'objectif de cette journée  est d'échanger avec les acteurs autour des standards de communication (politique de contenu) sur les plateformes de la famille d'application de Méta, la modernisation de contenu de lutte contre la désinformation, la typologie des fausses informations au Tchad et les risques de désinformation.
Olivia Tchamba de l’organisation Public Policy Manager Francophonie Africa souligne que les réseaux sociaux (RS) ont transformé les méthodes traditionnelles de communication facilitant les échanges, les rendant plus rapides et plus fréquents en connectant des communautés éloignées.
Selon elle, il y a une augmentation progressive de l'utilisation des RS surtout parmi la population jeune et urbaine. Elle a cité en exemple les événements récents comme les campagnes d'information sur la COVID 19 ont montré l'importance croissante de ces plateformes pour la diffusion rapide d'information.
Elle affirme que plus 3,88 milliards d'utilisateurs accèdent aux applications de Méta chaque mois et 204 millions vivent en Afrique subsaharienne.
Ousmane Bello Daoudou

Comme électeurs avez-vous suivi assidûment  la campagne électorale qui a démarré? Avez-vous écouté les promesses des candidats? Avez-vous l’électricité pour le faire? Comme journaliste je le fais avec beaucoup des difficultés « naar maafi, almi maa fi » (pas d’eau, pas d’électricité). Je me suis fait la promesse d’écrire une chronique de campagne électorale par jour. Je renonce. Pourquoi?
 
D’abord parce que c’est pénible de la suivre comme journaliste. Il me manque souvent de l’énergie dans le corps. Comme ce n’est pas suffisant, il me manque aussi de l’énergie pour mes outils de travail et pour hydrater mon corps d’eau fraîche. Ce n’est pas une blague. Pas d’électricité donc souvent pas d’eau fraîche pour étancher ma soif sous cette infernale canicule.
 
Parce que la « fumeuse » Société nationale d’électricité (SNE) est incapable de nous fournir l’énergie nécessaire. Tiens, le fameux général Ramadan Erdoubou et directeur général est viré. Il est remplacé par un autre général Saleh Ben Haliki. Lui, je le connais personnellement pour avoir joué, enfant et jeune adolescent, au foot avec lui entre les quartiers Bololo et Mardjandaffack. C’est un N’Djamenois pur jus qui aimait déjà être direct, « la SNE est en faillite » , nous dit-il. Merci, mon général, mais on savait cela depuis fort longtemps. Curieusement mon général, c’est la seule société la plus rentable au monde. Le secret de son succès est connu: facturer ses clients sans fournir le service promis.
 
Ensuite, l’autre général et candidat de la coalition Tchad uni, Mahamat Idriss Deby Itno a surenchéri. Il a promis sans sourciller que s’il est élu, il nous fournira l’électricité 24h par jour tout le temps. Bon, que dire? On va dire, « parole d’officier » dans le système politico-militaire de ce pays où la parole d’officier est pire que celle du civil. Bref, la galère énergétique a de beaux jours devant elle.
 
Et les civils candidats? Ils sont nombreux à promettre eux aussi monts et merveilles. Ce qui m’impressionne, c’est le désintérêt des Tchadiens pour cette campagne. Ils ne croient pas à la refondation du pays. Ils ne croient pas non plus à la transformation du pays. Je m’amuse souvent à interroger les Tchadiens dès qu’ils sont un groupe de 10 personnes. C’est ma méthode à moi de faire un sondage, non scientifique, mais un sondage tout de même. Ma question est simple : « Irez-vous voter le 6 mai? ». Sur 10 personnes, 9 à 8 personnes disent qu’elles n’iront pas voter. Je pousse mon interrogatoire, non-scientifique plus loin, avec une sous-question : « Pourquoi vous n’irez pas voter? » La réponse est presque la même : « Ça ne changera rien. Que ces politiciens nous fournissent d’abord l’eau et l’électricité…ensuite on verra si on ira voter ». Ce manque d’électricité et d’eau est un vrai enjeu électoral. Je me rends compte aussi qu’il est presque trop tard. Le général candidat ne pourra rien faire. Les 9 autres candidats civils ne pourront rien faire non plus.
 
Enfin, les électeurs tchadiens, selon mon si fiable sondage, ont-ils vu clair? Refuseront-ils d’aller voter pour sanctionner ces politiciens? En attendant le jour de vote, la circulation routière dans la capitale est souvent ralentie ou bloquée à cause des caravanes de militants éphémères et de mototaxis payés qui font le tour de la ville sous les youyous et les klaxons. Et qui le soir venu nous empêchent de dormir tellement leurs bureaux de soutien sont bruyants. Décidément, ces politiciens ont décidé de nous rendre la vie dure.  

Bello Bakary Mana

L'Agence Nationale de gestion des Élections (ANGE) a lancé hier après-midi 17 avril 2, à son siège sis Farcha dans le 1er arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena, les opérations de fourniture de matériel électoral sur le terrain dans les provinces.
Issa Adjidei Directeur des opérations explique, «  tous les matériels électoraux commandés sont livrés. 2500 listes sont déjà imprimées ». Selon lui, au total 20 provinces sont déjà leurs imprimés. Il ajoute « après la disponibilité de tous ces matériels et documents électoraux, viendra le colisage,

Le Directeur des opérations dit qu’il faut que les documents nécessaires soient disponibles. Il réaffirme que 20 provinces sont imprimées et colisées. « 8 provinces : le Salamat, le Moyen Chari, le Tibesti, le Wadi Fira, le Bourkou,  les deux Ennedi et le Sila seront aussi desservis. C’est 26 536 bureaux de vote », dit-il.

M. Ahmed Bartchiret, président de L'ANGE soutient que toute l'équipe de l'Ange s'est mis en œuvre dans une organisation de 3 fois 8 au niveau de travail pour que tout soit prêt et parvient jusqu'aux dernières localités. « Tout est prêt pour que les élections se déroulent dans de bonnes conditions sur tout le territoire national ».

Ces matériels sont de :Lot numéro 1, les Kits, lot 2 les cantines, les listes d'émargement et d'affichage, le procès-verbal, les fiches de pointage, Guide d'électeur, guide des membres MBV, les listes d'émargement vierge, procuration, logo pour les urnes, bulletins de vote, bordereau de transmission et les badges des membres de l'Ange. Enfin, le Lot 3 les Vracs : Urnes, isoloirs et banderoles

Ousmane Bello Daoudou

J’étais moi aussi invité au lancement du livre « De Bédouin à Président » du président de transition Mahamat Idriss Deby Itno. Oui, j’étais dans le palais du Bédouin devenu président en attendant les élections du 6 mai prochain pour le confirmer encore « vrai président » pour une longue durée.

Je vais donc vous faire revivre, à ma façon à travers cette chronique mi-bédouine mi-littéraire mi récit témoignage, d’abord, le déroulé de l’évènement littéraire au cœur du palais. Ensuite, je commente, pour vous, quelques bonnes feuilles de l’ouvrage.

Un évènement au cœur du palais

19h 45 : Le palais Toumaï a commencé à fourmiller de monde. Il y avait tout le gratin politique de son camp et même au-delà de son camp. Il y avait toute l’élite : la société civile, les présidents des institutions, les ministres, les hommes et femmes des médias, les militaires, les écrivains et bien d’autres.

20h 45min : La salle était remplie. Le protocole se démenait pour faire asseoir des ministres, même la famille de l’auteur du livre dont une de ses sœurs a failli ne pas trouver une bonne place assise. Et pourtant, le protocole a prévu la place de la famille, mais les « tchadienneries » (un peu du désordre organisé) ont pris le dessus. D’autres personnes se sont assises sur les places qui ne leur sont pas destinées, il est donc difficile de les déplacer. C’était une bonne fouille, mais les choses se sont vite replacées à l’endroit. Plus le temps passait, plus les employés du palais s’affairaient certains pour régler la sono, d’autres pour veiller sur la sécurité. Signe que bientôt la cérémonie va commencer, des exemplaires du livre sont transportés et entassés à gauche de la salle des fête non loin d’un écran géant qui faisait défiler la maquette du livre et le lancement du site web du « candidat-président bédouin ».

21h 00 : Le Premier ministre de transition Succès Masra fait son entrée, il est habillé en tenue bleu.

Cinq minute plus tard, le micro retenti « Mmes et MM. Le président de la République ». La salle se lève d’un coup, le président de transition apparaît souriant. Il semble pétiller de bonheur. Comme à son habitude, il était vêtu en blanc de la tête aux chaussures. Il aime cette couleur, qui, dans la tradition islamique est signe de pureté. Il aurait peut-être pu intituler son ouvrage « De Bédouin sûr à Président pur ».

La salle se rassit sur demande du président. La cérémonie se déroule dans une ambiance détendue. Il prend la parole cite les 5 raisons qui l’ont poussé à écrire ce livre : Dieu, le devoir, la transition, l’histoire et l’exemple. Ce n’est apparemment ni les élections ni la Com les principales raisons. Le Bédouin président a vite appris qu’être président, c’est aussi une manière d’être un grand berger en moins compliquée. Fort probablement que diriger les hommes est plus bête que diriger les bêtes, « bédouinement » parlant..

Contenu de l’ouvrage

Je ne voudrais pas comme on dit être « langue sale » après avoir lu et relu le livre. C’est une première, et c’est très bien, que le président de la génération la plus branchée lance sa précampagne à travers le plus vieux support du monde, le livre. Et dans une époque des plus technologique. C’est encourageant, c’est bien vu et innovant. Après ça reste un livre de Com, mais un livre intéressant qui rend sympathique le petit Bédouin fils d’un président guerrier, devenu président contre son gré et qui est en passe de s’imposer. Beaucoup de choses intéressantes sont dites, mais j’aurai aimé que l’auteur soit plus dense, plus soutenu, plus généreux dans sa livraison. C’est un livre qui se lit bien, la plume est moyenne, mais pouvait être plus accrocheuse, plus entraînante. On sent que l’auteur est à la fois très retenu et pudique, mais aussi très « coupe-têtes » en règlant quelques comptes avec son passé, ses collaborateurs, ses ennemis et ses adversaires politiques.

Sur son enfance, rien à dire. Le président a vécu une enfance des plus ordinaire loin des facéties de la ville, mais dans la dure vie de campagne aux confins du désert tchadien de 4 à 8 ans. C’est à cet âge que la raison et les souvenirs commencent à se cristalliser pour façonner la personnalité de la personne.

Quelques morceaux choisis…

Papa Maréchal contre fils général

Deby père accuse son fils « Mahamat Kaka », président de transition (PT) de fomenter un coup d’État. Rien de moins.

Le Maréchal : « Tu es en train de préparer un coup d’État contre moi »

Le fils : « Comment peux-tu croire un instant à tout cela? Je suis ton fils. C’est toi qui m’a mis au monde, c’est toi qui m’as éduqué, c’est toi qui m’as nommé général, c’est toi qui m’as mis à la tête de la Direction Générale de service de la sécurité des institutions de l’État (DGSSIE). Comment peux-tu imaginer ça? Sans confiance entre nous, je ne peux plus occuper mes fonctions ».

Le Maréchal : « Tu démissionnes? J’en prends acte. Mais tu ne démissionnes pas. Tu es viré. »

Le pouvoir, dit-on, rend fou. Il rend aussi cruel et met à rude épreuve les relations charnelles entre père et fils. Derrière cette confrontation, l’ombre de la belle-mère Hinda planait.

Des jours, des mois plus tard, arrive le jour fatidique : la mort du père. On le lui annonce alors qu’il était en opération sur-le-champ de combat. Il rentre précipitamment faire ses adieux au papa Maréchal. Une scène incroyable est décrite dans le livre lorsqu’il sort de la chambre où le corps sans vie de son père y était installé. Sa belle-mère l’interpelle.

Elle: « Il ne faut pas dire que le Maréchal est mort en faisant la guerre. Il faut faire comme si c’était un coup d’État.

Lui : « Mais pourquoi? »

Elle : « Ce serait honteux de dire aux gens qu’il est mort pendant la bataille ».

Lui : «  Mais mère, c’est ça la réalité. Le Maréchal a toujours participé à toutes les batailles. Il n’y a pas plus grand honneur pour un soldat que de mourir au combat ».

Elle : « C’est juste une idée qui m’est venu comme cela, n’en parlons plus »   

La belle-mère Hinda

Dans l’ouvrage Hinda Deby Itno y tient le rôle de « l’intrigante méchante » belle-mère. À l’exemple de l’histoire banale du véhicule utilisé dans le cortège présidentielle qui produit des conséquences énormes. L’auteur raconte, « …par des gens qui n’aurait pas dû y avoir accès quelque chose qui en réalité n’a pas grand-chose à faire avec moi. Je me fais donc engueuler pour quelque chose dont je n’ai pas fait et dont je ne suis pas le responsable. Mais j’encaisse dans le silence ».

Un des chauffeurs lui révèle que c’est sa belle-mère Hinda et son frère cadet Khoudhar qui ont mal parlé de lui au « chef », son père. Il était furieux, l’affaire s’est rependue comme une traînée de poudre partout au palais, œuvre de Khoudhar.

Le PT convoque Khoudhar, l’affaire se complique. L’aide de camp et ami du PT Ismaël Souleymane Lony est viré sine die par le Maréchal. La perte d’emploi a failli tourner à la mort de Khoudhar tiré à bout portant par M. Lony.

Le puissant Khoudhar après être blessé pour éviter le coup de grâce crie gisant à terre

 « Excuse-moi! Tout ce qui s’est passé jusqu’ici, ce n’est pas ma faute! C’est ma sœur qui me pousse à le faire, pour déstabiliser Mahamat et lui faire quitter son poste à la Direction Générale de la DGSSIE ».

Le secret s’est éventré. Une histoire digne d’un scénario de film hollywoodien. La belle-mère répondra-t-elle dans une entrevue? Choisira-t-elle le silence? S’inspirera-t-elle de la démarche pour écrire un livre sur sa vie de première dame et y répondre?

Les trouble-fêtes : Faki, Chérif, Mananny

Le livre nous révèle aussi l’innocente naïveté du jeune président de transition. Il apprend vite à ses dépens que la politique est un mélange d’ambitions, le palais est rempli de courtisans, des prétentions manipulatrices, de coups bas et souvent de malentendus sont prospères.

Moussa Faki : Le discours du président de la commission de l’Union africaine (UA) Moussa Faki est visiblement resté entre la gorge du PT. Il n’a toujours pas digéré cette sortie. Pourtant Moussa Faki s’est placé dans le sens de l’histoire en interrogeant avec beaucoup d’aplomb les échecs de tous les régimes passés et en incluant tous les acteurs. Le PT n’a vu dans cette sortie qu’une attaque ingrate contre le pouvoir de son défunt père. « Comme d’autres, il prendra la parole pour expliquer tout ce qui s’est passé au Tchad pendant les trente années écoulées. Pour lui, il s’agit de trente ans d’échecs répétés. Fort bien », écrit-il. L’auteur semble être saisi plus par l’émotion sur le cas Faki que par la raison.

Chérif Mahamat Zène : L’homme de Doha et Premier ministre des Affaires Étrangères de la junte, est cité par le président, mais cela ressemble plutôt à un malentendus entre les deux hommes. Le jeune président semble toutefois être heureux de s’être débarrassé de son ministre qu’il qualifie de « communautariste ». Et de l’avoir remplacé par Mahamat Saleh Annadif, un routier de la politique, fin connaisseur de la diplomatie et des Tchadiens.

Abakar Mananny : l’homme d’affaires et ex-ministre d’État sans portefeuille en prend plein ses « vestes taillées sur mesure ». Le PT l’accuse d’avoir monté de toutes pièces la vraie fausse affaire des costumes aux prix faramineux. Lui, président n’avait rien demandé. La conception, la livraison et le prix sont les idées originales du virevoltant ministre Mananny qui fut aussi son parrain lorsqu’il débarqua jeune élève officier en France. Il y aborde aussi le « dossier starlynk » ou connexion Internet par voie satellitaire. Il affirme avoir demandé à Mananny de l’aider à implanter la compagnie au pays, il accepte entreprend les démarches avant de saboter le projet lorsque leurs relations se sont détériorées. 

Idriss Youssouf Boy (IYB) alias Makambo, l’ami de tous les temps : IYB est l’ami, le confident, le frère, l’épaule sur lequel, le PT alors fils de, général, frère parmi la  ribambelle de fratries, trouvait réconfort dans ses moments difficiles. Et sur lequel il pouvait compter. Même lui n’a pas été épargné dans l’ouvrage au sujet du détournement de 13 milliards de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT).

« Idriss, as-tu détourné l’argent de l’État à la SHT? »

Il écrit qu’après un long silence, il reconnaît son forfait, ne défile pas. Et permets de gagner du temps. « Il confirme que le montant en jeu est de 13 milliards, le nom de son complice et son rôle…..Cette affaire n’est pas une trahison personnelle ou de l’ambition, juste une tentation cupide. Idriss ne cherche pas à me nuire… ». L’auteur dédouane son ami, argumente que l’argent est récupéré. Et que si la justice républicaine passait par là, il y a risque de corruption de juge pour innocenter le crime. Bref. Makambo est réhabilité et est remis en scelle comme, il est le tout puissant ministre d’État et directeur de Cabinet du président. Le jour de la dédicace, Makambo arrive en retard. Il semblerait qu’il était en mission quelque part en Afrique. Il récupère son livre dédicacé, se met au coin de la salle et découvre probablement la partie qui le concerne. Il doit avoir vécu un drôle de sentiment.    

Succès Masra, Premier ministre vaille que vaille  : Le candidat Mahamat Idriss Deby accuse son ex-opposant d’être obsédé par le poste de Premier ministre. Il faisait des pieds et des mains pour l’obtenir. Il préférera Saleh Kebzabo à sa place parce qu’il a boycotté le Dialogue Nationale Inclusif et souverain (DNIS). Pour mettre la pression sur le nouveau gouvernement de transition, Masra n’a pas hésité à organiser illégalement une manifestation insurrectionnelle. Résultat : des centaines des morts, l’opposant Masra s’est exilé avant de revenir grâce aux accords de Kinshasa. Et se faire désigner Premier ministre. Depuis lors, il fait le grand écart entre sa ligne politique et celle du président de transition. Il invente le concept du copilotage, le « pilote Mahamat » et le « copilote Masra ». Objectif : faire atterrir l’avion Tchad à l’aéroport de la démocratie.

L’avion a décollé pour un long voyage, les turbulences sont multiples, le copilote Masra a attaché sa ceinture. Pour l’instant, le commandant de bord Mahamat est confiant. Il fait beau, les vents sont favorables l’atterrissage est prévu en douceur le 6 mai prochain si tout va bien.

NB : « Pour gouverner les Hommes, il faut les impressionner », disait Napoléon Bonaparte. C’est ce que fait, sans complexe, le candidat Mahamat Idriss Deby Itno. Il pouvait faire mieux et faire plus dans le récit des événements. Bref, lisez ce livre il vous permettra de vous faire votre propre idée sur le candidat. Et au-delà sur sa personnalité et sa manière bien bédouine de mener les hommes. Contrairement à ce qui se dit sur lui, il est bien le seul maître aux manettes de l’avion Tchad. Il semble avoir beaucoup appris et beaucoup pris confiance en lui.    

Bello Bakary Mana

La cérémonie marquant le dédicace du livre de Mahamat Idriss Deby Itno président de transition couplée au lancement de son site web de campagne a eu lieu jeudi dernier 4 avril au palais Toumaï à la présidence de la République dans le 2e arrondissement de la ville de N’Djamena.

Il est 21h00, lorsque le président de la transition Mahamat Idriss Deby Itno, auteur du livre fait son entrée dans la salle de Toumaï accueillit par ses compatriotes (hommes politiques, membres du gouvernement, les présidents de grandes institutions de la République, les Ambassadeurs accrédités au Tchad, membres de conseil national de la transition, les Artistes et les membres de la société civile, les médias et les différents invités venus pour la circonstance).

Quatre temps forts ont marqué cette cérémonie.

La première intervention est celui de directeur de la communication à la présidence de la République qui a situé pourquoi la création d'un site Web personnel du chef de l'État qui lui permet d'échanger et de partager avec sa communauté sur ses actions sociales, d'amitié et de solidarité avec ses propres contenus créés par lui-même. « Le président est jeune à l'ère du numérique donc il est important d'avoir ce site à part du site officiel de l'état ».

Puis a suivi, l'intervention technique par le développeur : où trouver le site, son accès. Pour lui c'est un travail d'équipe qui est 100%Tchadien conçu par les jeunes Tchadiens.

Après, c’est Dr Ali Abderamane Haggar qui a préfacé le livre. Il dit c'est un grand jour pour l'écriture nationale, source de lumière que nous célébrons ce jour 4 avril  à la date anniversaire de l'auteur.

 « J'ai lu avec beaucoup d'attention, par la forme, j'avoue que le texte est bien écrit. Dans le fond ce livre est un mine d’informations sur le développement personnel, et de la société humaine », a dit M. Ali Abderamane Haggar. Il affirme que dans ce livre a 6 chapitres subdivisé en 169 pages. Toujours selon M. Haggar, le président revient sur les croyances religieuses, le témoignage d'une sincérité des hommes avec leur faiblesse, leur passé et leur grandeur. Puis il a cité quelques hommes politiques à l'exemple de Saleh Kebzabo. Pour finir Dr Abderamane affirme que ce livre façonne une histoire vécue en tant qu’acteur sur son parcours, sa carrière militaire. Il ajoute que l'auteur est un mixité de culture qui est le métissage de vivre ensemble.

Mahamat Idriss Deby Itno a donné 5 raisons qui l’ont poussé à écrire à ses invités et ses téléspectateurs.

Il affirme que la première raison est religieuse puisque Dieu l'a créé de rien et a fait de lui  une personne qui a gravi les échelons pour arriver au sommet de l'État.

La deuxième raison est pour le peuple Tchadien, « après 3 ans à la tête du pays, il est de mon devoir de faire savoir aux Tchadiens qui est ce jeune homme qui s'appelle Mahamat Idriss Deby ITNO appelé encore Mahamat Kaka ».

La troisième raison est la transition, « comment on a géré cette transition avec beaucoup de franchises pour que les Tchadiens sachent. Il y a aussi des choses qui se gèrent de manière silencieuse ».

Il poursuit en soutenant que la quatrième raison est pour l’histoire. « Beaucoup disent pourquoi un président en exercice raconte son histoire? Il faut que les gens aient l'idée sur moi enfance et cela entre dans l'histoire ».

Enfin, la dernière raison « c’est pour servir d'exemple, pour inciter les jeunes, les décideurs, d'aimer leur propre histoire, l’histoire réelle vécue ».

Ousmane Bello Daoudou

Les candidats à l’élection présidentielle du 6 mai prochain sont connus. Ils sont au total 10 personnes. En attendant les recours de ceux qui ont été disqualifiés, la précampagne électorale est drôlement ennuyante. Pourquoi?

Elle ne lève pas, comme disent les spécialistes. Elle n’accroche presque personne. Elle s’annonce terne et n’intéresse pas les Tchadiens. Parce qu’elle est loin de leur préoccupation. Ils n’ont toujours pas d’électricité malgré toutes les promesses du pilote président de transition et de son copilote de Premier ministre. Ils ont à peine l’eau pour étancher leur soif. La vie est chère, le ramadan est dur, la fête de fin de ramadan et ses charges les assaillent, ils sont essorés, écœurés de voir et d’entendre des politiciens sans envergures faire des promesses sans retenues.

Les premiers coupables de cette morosité sont bien évidemment le président de transition et son Premier ministre. Le fameux pilote, Mahamat et le réputé copilote, Masra. Ils ont de la misère à maîtriser leur plan de vol et à mettre un peu de la joie dans l’avion Tchad.

D’abord, le président de transition. Il n’a quasi rien fait pour rassurer les Tchadiens. Il a même contribué par ses actes à faire disparaître le peu d’espoir né à la mort de son père. Il s’est obstiné à une chose : comment conserver le pouvoir. Et cela semble lui réussir. Bref, les voix discordantes sont écartées, voire marginalisées. Il a réussi à soumettre de vieux partis comme l’Union nationale pour le Développement et Renouveau (UNDR), le parti pour les libertés et le développement (PLD) en les avalant dans une gigantesque coalition hétéroclite baptisée Tchad uni. Mieux, il a réussi à faire des chefs ces partis les subalternes du parti de son père, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS).

Ensuite, le Premier ministre de transition. Beaucoup des Tchadiens ont misé sur lui croyant qu’il affait tenir sa promesse de la quête d’un Tchad juste et égalitaire. Depuis qu’il est Premier ministre les choses se sont empirés. Par exemple, certains N’djamenois n’ont pas d’électricité depuis le début de ramadan. Rien ne semble marcher. Le Premier ministre est lui aussi obsédé par son maintien au poste de Premier ministre. Dans cette galère tchadienne, il est le plus heureux des Tchadiens allant jusqu’à danser le « gourna » dans son salon, oubliant pourquoi plusieurs tchadiens ont applaudi son arrivée à la primature. Un ancien premier ministre disait que Masra ne faisait pas de la politique, mais de la communication. Finalement il ne fait ni la Com ni la politique. Il fait autre chose…

Enfin, c’est une première au pays que le Président de transition et son Premier ministre sont tous candidats à la même élection. Le président peut, à la rigueur, assumer ses fonctions de président et battre campagne pour son élection. Par contre, le Premier ministre ne peut pas faire pareil, même si a priori rien ne l’interdit. Pour être sérieux, il devait démissionner. Sinon ces élections ne seront qu’une comédie. Et les Tchadiens n’iront pas voter parce qu’il ne sert à rien de voter, se diront-ils.

Bello Bakary Mana

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