A propos de l’opposition démocratique tchadienne

Oct 03, 2019

Tour d’horizon de l’opposition démocratique tchadienne

La scène politique tchadienne est animée par environ 300 partis politiques. Ces partis sont divisés en deux grands groupes. D’un côté, il y a la majorité présidentielle composée du parti au pouvoir, le Mouvement patriotique du salut (MPS), et ses alliés. Et de l’autre côté, l’opposition démocratique.

L’opposition tchadienne est, depuis les dernières élections présidentielles de 2016, devenue un terrain de division. Chose qui ne favorise pas son unité et sa cohérence face à la majorité présidentielle imposante. Toutefois, voici une présentation de quelques têtes de proue qui constituent cette opposition démocratique.

L’Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD)

Ce parti a été fondé et dirigé par le feu Générale Wadal Abdelkader Kamougué, une figure emblématique de la scène politique tchadienne. Il est le seul à avoir atteint le second tour lors de la présidentielle de 1996. Depuis le décès de M. Kamougue en 2011, le parti traverse une querelle larvée de leadership. Mais, il est aujourd’hui dirigé par Felix Nialbé, chef de file de l’opposition. L’Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD) dispose de 8 sièges à l’Assemblée nationale.

L’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR)

L’Union Nationale pour le Développement et le Renouveau (UNDR) compte 10 députés à l’Assemblée nationale. L’UNDR est considéré aujourd’hui comme l’un des partis les mieux structurés, et celui qui a le moins souffert de l’exode de ses principaux cadres. Son président Saleh Kebzabo, est aujourd’hui le « ex-chef de file de l’opposition démocratique ».  Il a longtemps tenu les rênes de l’opposition démocratique au Tchad avant de céder, non sans résister, la place au président de l’Union pour le renouveau et la démocratie, M. Felix Nialbé.

Le RNDT – Le Réveil

Le Rassemblement des Nationalistes et Démocrates Tchadiens (RNDT-Le Réveil) de Pahimi Padacké Albert 8 députés. Ce parti a rallié le Mouvement patriotique du salut (MPS) avant de divorcer avec lui lors de sa dernière rentrée politique. Le président du RNDT a été Premier ministre jusqu’à la révision constitutionnelle du 4 mai 2018, instaurant la 4e République.

La Fédération Action pour la République/Parti Fédéraliste (FAR/PF)

La Fédération Action pour la République/Parti Fédéraliste (FAR/PF) de Yorongar Ngarlejy Lemoiban, représenté à l’Assemblée nationale par 4 députés. Son président est le plus virulent des opposants politiques. Il a représenté en 2001 l’espoir d’une frange importante des électeurs avant de s’affaiblir progressivement du fait de l’exode massif de ses cadres vers d’autres partis. Le parti qui prône le fédéralisme souffre par ailleurs d’un déficit organisationnel. Il semble être de plus en plus le parti d’un seul homme.

Le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP)

Le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) a été fondé en 1991 par Lol Mahamat Choua, ancien président de la République du Tchad. Il est dirigé aujourd’hui par Mahamat Allahou Taher, désigné lors de la convention du RDP qui s'est tenue du 27 au 29 janvier 2016 à N'Djamena. Lol Mahamat Choua est désigné président d’honneur à vie de ce parti.

Le Parti pour les libertés et le développement (PLD)

Le Parti pour les libertés et le développement (PLD) est un parti social-démocrate.  Il est fondé en 1993 par Ibni Oumar Mahamat Saleh, un opposant respecté par tous disparu lors des événements de février 2008 à N’Djamena. Depuis 2018, son secrétaire général est Mahamat Ahmat Alhabo, membre fondateur du PLD et ancien ministre.

Autres petits partis

Des nombreux partis politiques créés et dirigés par les jeunes ont marqué, à l’occasion des dernières élections législatives de 2011, une percée remarquable. C’est le cas notamment du Parti pour la démocratie et le socialisme en Afrique (PDSA). Il dispose de 2 sièges à l’Assemblée nationale. Il y a aussi le Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (MPTR) et le Souffle nouveau pour la République (SONOR) qui siègent à l’Assemblée nationale avec 1 député.

Le paysage politique tchadien compte à ce jour plus de 300 partis politiques. Une éclosion qui découle du caractère libéral de la loi régissant les partis politiques, fermant très souvent la visibilité sur un grand nombre des partis politiques. Cette multiplicité des partis politiques a donné lieu à de nombreux regroupements et alliances avec des fortunes diverses. La plupart de ces nouveaux petits partis ne sont pas représentés à l’Assemblée nationale.

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