Ialtchad Presse : Qui est Paul N’Gadjadoum?
Paul N’Gadjadoum : Moi c’est Paul N’Gadjadoum, sans détour, je suis l’une des grandes figures du Sport Tchadien, un ancien champion d’Afrique, en saut en hauteur. Professeur certifié en Éducation physique et sportive. Aujourd’hui j’ai 52 ans, marié et père de 2 enfants.
Ialtchad Presse : Parlez-nous de votre carrière en quelques lignes ?
Paul N’Gadjadoum : J’étais, en fait, inspiré au départ par deux grands sauteurs en hauteur tchadiens que sont Idriss Ouya et Ahmed Senoussi. En ce temps-là, j’étais déjà au seuil de l’adolescence, et je venais régulièrement au stade pour les admirer. Ma carrière a commencé plus tard en 1974 sous la direction de deux entraineurs: Vitli Sogrine (un Russe) et Mahamat Idriss Ouya alors Ministre de la Jeunesse et des Sports. Je sautais déjà 1 m 60 et un an plus tard, en 1975 je remporte ma première médaille internationale à Yaoundé lors des premiers jeux d’Afrique centrale. Performance : 2, 05 m une progression fulgurante. Deux ans plus tard en 1977, je remporte mon premier titre de champion d’Afrique en Tunisie, j’avais alors 19 ans. Lorsque du haut du podium, saisissant mon trophée en main, et que retentissait l’hymne national au Stade de Kassar Said, je n’avais jamais cru atteindre un jour le sommet d’une telle gloire, l’émotion, me prit à l’instant même et mes yeux s’embuèrent.
Ialtchad Presse : Quel est votre record ?
Paul N’Gadjadoum : Mon record est de 2 m 17.
Ialtchad Presse : Y a-t-il des prédispositions physiques pour pratiquer le saut en hauteur ?
Paul N’Gadjadoum : Bien sûr, il y a des prédispositions physiques, mais aussi des qualités naturelles innées. C’est à dire la taille, l’envergure des segments corporels, posséder des muscles, aux fibres fines et longiligne capables de réagir instantanément au sol.
Ialtchad Presse : Le Tchad brille rarement au niveau international en athlétisme. Quels sont les handicapes de notre athlétisme ?
Paul N’Gadjadoum : L’athlétisme tchadien avait connu dans le passé des moments plein d’apothéose et ce, grâce à ses grands pionniers que sont Ahmed Issa, Idriss Ouya, Ahmed Senoussi, Yanyambal, Ahmed Kinder Degaule, pour ne citer que ceux-là. Aujourd’hui, nous assistons depuis une vingtaine d’années à une époque relativement contradictoire, même si, l’athlétisme tente de survivre en voulant s’agripper fortement à la rampe grâce à Kaltouma Nadjina. Tenez! Un coup d’œil au stade Idriss Ouya. Vous allez constater que les fausses de haut en longueur, du triple saut, et les aires de lancer de poids, de javelot, de disque, ont disparu au détriment de la pelouse du football en matière synthétique. Seule la piste de 400 m, a pu résister à cette invasion. Voyez-vous c’est erreur monumentale commise par les responsables qui ont mené une telle action. L’athlétisme depuis lors, se trouve amputé de ses disciples phares (5 au total). Le deuxième point que je tiens aussi à souligner, c’est celui de la Fédération tchadienne d’athlétisme qui, depuis, je ne sais peut être 3 ans, souffre d’une crise interne. Les conditions dans lesquelles a été organisée la dernière assemblée générale élective du 13 février 2009, ont une fois de plus entraîné un enlisement. Et la fédération internationale d’athlétisme elle aussi, compte tenue de cette crise, a arête ses subventions en direction du Tchad évidemment dans l’attente d’une solution. La fédération se trouve ainsi réduite dans ses marges de manœuvre. Voilà, en somme, la situation dans laquelle se trouve l’athlétisme tchadien. Une situation de “black-out”.
Ialtchad Presse : Quel est le meilleur souvenir de votre carrière ?
Paul N’Gadjadoum : J’en ai beaucoup (rire). Deux fois membre de la sélection africaine pour la coupe du monde d’athlétisme en 1997 où j’étais le 4ème en finale du saut en hauteur à Düsseldorf (Allemagne) et en 1981 (Rome). Et puis il y a mes titres de champion d’Afrique du saut en hauteur.
Ialtchad Presse : Merci Paul N’Gadjadoum
Paul N’Gadjadoum : Merci à vous, réussite et succès à toute l’équipe Ialtchad Presse
Propos recueillis par Fatimé Mahamat