Danapih de son vrai nom Danapinah Frédéric est un jeune artiste slameur plein d’ambition et de projets. Entrevue découverte.
Qui est Danapih et que signifie ce prénom spécial ?
Pour faire une histoire courte, Danapina Frederic c’est mon nom dans le registre d’état civil. Mon nom d’artiste est Danapih qui lui vient de mon nom Danapinah. Ne voilà pas de secret. Rien de spécial.
Comment avez-vous abouti à la musique ?
C’est par l’influence de mes aînées. Ils étaient des rappeurs. J’ai commencé avec le rap. Puis, j’ai migré vers le slam. Tout de suite, j’ai compris que c’est ce qu’il me fallait. Le rap est plus écouté par les jeunes. J’ai alors décidé de faire une musique qui sera écoutée par tous, jeunes comme vieux. C’est le cas du slam. Tout le monde peut écouter et le message est clair.
Pourquoi avoir choisi le slam ?
Pour sa clarté. Dans les autres genres musicaux, il y a trop de son. Le slam se focalise sur les paroles. Et la musique est en fond sonore.
Quelles sont tes sources d’inspirations ?
Les vécus quotidiens de tous les Tchadiens et Africains. J’ai d’ailleurs dédié mon premier album au Tchad pour éveiller les consciences. Mon album intitulé arche de conscience vise à provoquer des réflexions et des prises de conscience et inciter aux changements des comportements pour que nous vivions en paix.
Votre appréciation de la musique tchadienne et surtout du slam?
La musique a du potentiel, mais elle n’est pas encore à la hauteur souhaitée. Le slam, lui, est un genre nouveau. Le Tchad est encore en train de le découvrir. Le public est en majorité composé des personnes âgées ou ayant un certain niveau intellectuel. J’essaye de me mettre au niveau de tout le monde en chantant en Arabe, en Sara afin de me rapprocher à la majorité.
Que pensez-vous de la question des droits d’auteur?
Dans cette histoire, il faut être objectif. Les artistes se battent pour travailler pendant une année, mais la somme qu’ils gagnent en une année est dérisoire. Je propose un logiciel qui calcule les chansons les plus diffusées. Et calculer les montants à percevoir. Les diffuseurs donnent des listes fictives écrites sur le coin de la table. Et le tour est joué, ils perçoivent des droits d’auteur et ils les redistribuent de façon non équitable.
Avez-vous une vie en dehors de la musique ?
Vivre de la musique au Tchad c’est choisir la misère. J’ai d’autres flèches à mon arc. J’ai fait des études en communication. Je travaille dans une entreprise commerciale de la place. La musique occupe 25% de mon temps.
Avez-vous des projets ?
Je prépare un album. Mon spectacle mensuel continue. J’organise ce mois un spectacle pour mes fans. Je viens de lancer un clip « sauvons les enfants » et bientôt un autre titre « la culture va mal ».
Jusqu’ici combien d’albums au total ?
Un album de 16 titres nommés arches de de conscience et trois sigles, « sauvons les enfants », « elle n’a que 13 ans », un single qui marche bien, les faux prophètes. Je les ai réalisés avec d’autres artistes tels que AKon, Daison.
Propos recueillis par Habiba Abdelhakim