mardi 19 mars 2024

Musique : Elété, la musique dans les gênes

Written by  Nov 16, 2019

Artiste tchadien, auteur-compositeur-interprète, Elété Rimtobaye est installé à Montréal, au Canada. Entretien.

Bonjour ! Ialtchad Presse est un média consacré à 100% au Tchad et aux Tchadiens. Qui est Elété ?

Je suis artiste tchadien, auteur-compositeur-interprète. Vous et la musique c’est une histoire de famille.

Voulez-vous nous en parler ?

Effectivement, l'amour de la musique est une histoire familiale. J'ai débuté dans la musique très jeune à l'église avec mes frères Rimtobaye. A 8-9 ans, je jouais des percussions. Mon frère Izra et moi partagions la même passion de la musique. En 1999, j’ai intégré à son groupe appelé K'lana. Il l’avait fondé avec Isaac Bonnaz, fils d'un missionnaire français au Tchad. Isaac est issu d'une famille de musiciens. Ensemble nous avons organisé beaucoup des concerts dans différents festivals. Entre autres, le festival Malama, Festafrica, au Centre culturel français (IFT) et dans des écoles. Par exemple : au Lycée Montaigne, une école française. Encore aujourd'hui, au Canada, je suis entouré de mes frères Caleb, Amos et Izra. La musique est toujours omniprésente. Nous collaborons ensemble pour faire avancer les projets solos de chacun et du groupe (H'Sao, Afrotronix, projets individuels).

Vous êtes auteur, compositeur et interprète, racontez-nous votre parcours musical ?

Mon parcours a commencé avec le groupe K'lana. Il est devenu par la suite Esperanza après le départ de Izra pour le Canada lors des Jeux de la francophonie en 2001. J'ai poursuivi le projet avec Isaac et ses sœurs pendant quelques années. J'ai ensuite intégré le groupe Goskad. Ensemble, on a enregistré un maxi single de 6 chansons. On a fait plusieurs concerts et showcases et on a aussi été finalistes d’un important concours de musique en France. Ce groupe s'est dissout. J’ai alors débuté ma carrière solo. J’ai commencé à écrire et à enregistrer mes propres chansons. Je suis devenu "gombiste" comme on dit au Tchad. Terme pour désigner un musicien qui joue dans divers projets (Matania, Shila Shila entre autres).

En 2009, j'ai travaillé avec Franc Kelly du groupe Al-Salam. Nous avons produit un maxi-single de 4 chansons, dont 2 ont été un succès national. Je suis parti au Cameroun. J’ai ensuite rejoint mes frères au Canada. A Montréal, j’ai fondé, avec mes frères, un nouveau groupe nommé K'lana en souvenir de mon ancien groupe du Tchad. Dès lors, je me suis concentré sur ma carrière solo. Mon frère Caleb m'a proposé de réaliser mon premier album. Mon style musical a changé et s'est mieux raffermi au fil du temps. En 2011, mon groupe et moi avons remporté la médaille de bronze du concours les Syli d'Or, un concours de musique du monde à Montréal. 39 groupes y participaient. Ce prix nous a permis de faire quelques tournées au Québec. De jouer dans de grandes salles aux côtés de grands artistes, tels que Tiken Jah Fakoly et Manu Djibango entre autres. En 2016, j'ai sorti mon album solo, Taar, qui veut dire amour en langue Sara, réalisé par mon frère Caleb.

Élété chante quoi ? Y-a-t-il un thème récurrent dans votre musique ?

Elété chante la joie de vivre, l'amour, la paix et dénonce l’injustice. Je le chante sous la forme d'histoires, de dénonciations, de conseils...J'essaie d'être le porte-parole des gens ordinaires. Des sans voix.
Comment définirez-vous votre musique ? D’où viennent vos influences musicales ?

Mes influences musicales sont très diverses. Elles viennent de partout. Je n'ai pas de limite concernant les styles musicaux. J’apprécie la musique de divers horizons. Je m'imprègne de tout ce que j'écoute pour créer quelque chose d'original et qui me ressemble.

Depuis quelques années vous évoluez en solo, que deviennent vos anciennes formations musicales Matania, Goskad, Klana Vibes et Hsao ?

 Goskad et K'lana n'existent plus. Je suis resté en contact avec les anciens membres. Nous partageons la même passion de la musique. Le jour où nous nous retrouverons, nous ferons certainement de la musique ensemble. H'Sao fait partie de mes influences musicales. J'ai énormément appris avec eux. Même actuellement, j'apprends et je grandis avec eux. Je ne fais pas partie du groupe H'Sao. Je suis seulement un mercenaire qui est là de temps à autre. Comme j'ai l'habitude de dire, ils sont mes frères de sang et de son. Tant qu'on sera en vie, on partagera toujours avec joie la musique.

Après l’album, Uncontrollables produit avec votre frère Izra, votre album solo TAAR, a quand le prochain album.

Révélez-nous quelques détails ?

 Je suis en studio pour mon prochain album, pour lequel j'ai déjà sorti quelques singles. Mon équipe et moi travaillons fort sur le projet. Pour l’instant, il n'y a pas de date précise de sortie. Pour les détails, patience.

De votre album solo TAAR (AMOUR en langue sarah), quel est ton morceau préféré ? Et pourquoi ?

Il est difficile d'identifier mon morceau préféré. Chaque morceau apporte des émotions différentes. Il est dans l'album parce que je l'aime beaucoup.

Quels sont vos projets musicaux ici au Canada et au pays ?

Je ne travaille pas seulement sur mon album solo. Je suis aussi sur un autre projet avec deux amis musiciens. Je ne peux dévoiler de détails. A chaque chose son temps. Je peux déjà vous dire que ça s'annonce très prometteur.

Pour mon album solo à venir, je travaille de loin avec des artistes au Tchad. Par exemple, c'est l'excellent Dj Iviano qui produit la majorité des sons de mon prochain album. D'autres artistes tchadiens en featuring se rajouteront.

En 2009 vous vous êtes installés au Canada. Une décennie plus tard, quel regard portez-vous sur la musique tchadienne ?    

La musique tchadienne est une très bonne musique, mais qui s'exporte encore difficilement. Il y a de plus en plus un intérêt pour cette musique. Je suis convaincu que bientôt, la musique tchadienne rayonnera à l'international. Elle frappe à la porte de l'exportation. Il y a beaucoup des talents méconnus.

Pourquoi la musique tchadienne peine à s’exporter ?

Parce qu’elle est très peu valorisée. Les artistes ne sont pas encouragés. Pas de véritable politique pour soutenir les artistes et leurs œuvres avant d’exporter.

Quelques pistes de solution ?

Quelques pistes de solution : Peuple tchadien debout et à l’ouvrage !

A qui Élété doit une reconnaissance aujourd’hui ?

A Dieu en tant que croyant. Ensuite à mon entourage. Ils m’inspirent. Ils m'encouragent à aller de l'avant. Je suis aussi reconnaissant à la vie qui me sourit encore.

Vous donnez des cours de chant à l’Université de Montréal et dans d’autres institutions.

Comptez-vous faire la même chose au pays ?

Les cours de chant que j'ai offert se donnaient dans le cadre d'un contrat temporaire. Je me concentre actuellement davantage à ma propre formation. Après pourquoi pas un jour ? Partager mes expériences au pays doit être gratifiant ?

Un message pour vos compatriotes ?

Merci du fond du cœur d'être là. Ensemble, nous sommes forts. Je ne finirais pas sans un grand Merci à Ialtchad Presse pour le travail accompli depuis plusieurs années pour faire briller la culture tchadienne. Nous avons besoin de gens comme vous pour nous exprimer et partager ces moments. Force à vous et continuez votre bon travail. J'ai très hâte d'être diffusé sur votre chaîne radio FM.

Propos recueillis par Moussa Yayami, Hamid

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