Un des promoteurs du genre musical tchadien, Bamba Tchaddoulaye alias Jorio Stars vient de sortir un nouvel album intitulé “la paix”. Ialtchad Magazine est parti à la rencontre de ce digne fils du Mayo-Boneye et du Mayo-Danay, en pays Massa. Il nous parle de lui, de son album, de la musique tchadienne et de ses projets.
Ialtchad Presse : Comment vous présentez à nos lecteurs ?
Jorio Stars : Bien évidemment on doit de se connaître. Je suis né à Bongor. Je suis artiste, auteur, compositeur, arrangeur et danseur. Je m’appelle Bamba Tchandoulaye, mon nom d’artiste est Jorio Star ou pour ceux qui m’ont connu dans les années 98 et 2001 c’est bien le gouverneur de tous les bananas. Autrefois, j’étais dans le groupe musical Kilimandjoro de notre grand frère St Mbété Bao le pharaon du Rongondoh.
Ialtchad Presse : C’est particulier comme nom d’artiste, Jorio ?
Jorio Stars : Oui. Jorio signifie “guerrier” en Massa. Cela résume mon propre parcours de guerrier. J’avoue que j’ai trimé fort pour être ce que je suis. Aujourd’hui mes fans témoignent que le choix de ce nom est subtil. Ça me rassure. J’ai voulu honorer une de nos plus belles langues.
Ialtchad Presse : Vous êtes aujourd’hui l’un des chanteurs les plus en vue de la capitale. Comment en êtes-vous arrivé là ?
Jorio Stars : Ah ! Cela me flatte un peu. Vous savez derrière cette réussite, il y a trois choses : croire en soi, faire son chemin quelque soient les obstacles et surtout persévérer. J’en ai fait école et Dieu a exhaussé mes vœux. Pour la musique j’ai tout donné. À un moment dans ma quête du savoir de la musique j’ai quitté ma famille, l’école, mon pays. Aujourd’hui je récolte les fruits de mes durs labeurs.
Ialtchad Presse : Que peut-on retenir de la musique que vous faites ?
Jorio Stars : Vous savez, ma quête du savoir dans le domaine musical m’a amené à sillonner Presque toute la sous-région. Ainsi, j’ai pu travailler dans plusieurs formations musicales du Tchad, au Cameroun, au Nigeria et au Bénin. De toutes ces expériences j’en ai accouché un genre musical un peu particulier. Une symbiose aux effluves traditionnels tels le Difna (flute), le Tokolomna (corne), le Dillah (cithara massa) et des instruments modernes tells la guitare électrique, le solo et le medium sont synchronises avec aisance. Toutefois, la toile de fond de mon inspiration reste toujours le gourna, une danse du Mayo Kebbi.
Ialtchad Presse : Comment peut-on appréhender votre dernier album ?
Jorio Stars : L’album “la paix” répond à une impérative du moment pour le pays. Soyons braves et faisons la paix nous les tchadiens. Personne ne le fera à notre place. Un appel pour une prise de conscience. Je me demande ce qu’on fera sans la paix. L’album aborde aussi des thèmes comme la femme tchadienne, le mariage forcé etc. Je l’ai chanté en arabe, en français, en massa et en Sara pour que mon message soit à la portée de bien des Oreilles.
Ialtchad Presse : Que pensez-vous de la musique au Tchad ?
Jorio Stars : En dépit de tous nos problèmes, il y a quand même quelques bonnes nouvelles sur lesquelles on peut s’accrocher. La musique tchadienne évolue, les infrastructures se développent et à l’image de la BUTDRA, les artistes s’organisent pour faire face aux récurrents problèmes du piratage.
Ialtchad Presse : À part la musique à quoi dédiez-vous, votre temps libre ?
Jorio Stars : Je donne de cours de musique et de danse en France dans la ville de Bourges où je réside. J’aime aussi le cinéma et le sport.
Ialtchad Presse : Quels sont vos projets ?
Jorio Stars : Après avoir lancé mon 3ème album et finie ma tournée tchadienne, je veux bien me consacrer à la promotion de cet album. Le reste suivra.
Ialtchad Presse : S’il faut conclure ?
Jorio Stars : Merci à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet album. Mes pensées vont à tous ceux qui comme vous, apportent ce qu’ils peuvent pour donner un nouvel élan de développement à ce pays.
Propos recueillis par Fatimé Mahamat