Mounira Mitchala est une artiste très connue des Tchadiens. Elle a fait danser et chanter tout le pays. Elle se livre dans une entrevue exclusive. Son prénom, sa renommée, ses succès, tout y passe. Entrevue.

« Mitchala »? C’est un prénom spécial au Tchad. A-t-il une signification particulière ?

Non. Ce n’est pas un prénom particulier. Je suis originaire du centre du Tchad. Précisément du Guerra. Mitchala c’est mon prénom traditionnel. Un prénom de la région. Nous avons des prénoms qui tirent leurs origines des animaux, des arbres, etc. Mounira c’est mon nom attribué à ma naissance par les parents.

Qui êtes-vous ?

Je suis Tchadienne, auteure-compositrice, actrice. C’est ma première vie, la plus connue. Dans une vie, la deuxième, moins connue, je suis greffière au ministère de la Justice. J’ai donc plusieurs casquettes. Je suis artiste depuis 20 ans, assez connu des Tchadiens.

Du petit écran au grand écran, aujourd’hui chanteuse de renommée internationale, comment êtes-vous arrivé là ?

C’est une longue histoire (rire). J’ai commencé avec le théâtre en 1996 au lycée Thilam Thilam lors des challenges entre les établissements dans le théâtre, les chants et les danses. C’est grâce à ces activités que j’ai appris à chanter, à faire du théâtre. Comme on n’a pas une école de musique au Tchad je me suis formé sur le tas en écoutant des musiciens tels que Céline Dion, Nyos, Michael Jackson. Et comme j’ai grandi entre le Nigeria et l’Allemagne, ça m’a aidé à améliorer ma voix. Comme mon père est linguiste, j’écoutais grâce à lui beaucoup de chants traditionnels du Guerra. Il travaillait souvent en écoutant des chansons traditionnelles. C’est ce qui m’a permis de mélanger le traditionnel et le moderne.

Votre genre musical très distinct. Quelles ont été vos inspirations ?

Le Jazz, le Blue, le Pop de Michael Jackson, etc. Tout ça mélangé avec du traditionnel, pas seulement du Guéra, mais d’autres régions du pays. Par exemple : le Kidi gourane, le Saï ou le N’dala. Cela donne une sonorité extraordinaire. Malheureusement, la musique tchadienne n’est pas trop connue sur la scène internationale, mais pas à pas les choses changent. C’est l’Afrique de l’Ouest qui brille par son art. Je préfère mon monde et ma musique à moi. Il faut avoir sa signature. C’est ce qui m’a permis d’avancer hors de nos frontières.

Après plus d’une décennie de carrière, quel bilan faites-vous ?

L’année dernière j’ai fêté mes 20 ans de carrière. J’ai commencé depuis 1996. En 1998, j’écrivais mes chansons moi-même. J’ai eu la chance de chanter au Centre Culturel français (CCF), actuel Institut français du Tchad (IFT). J’ai gagné le prix Découverte RFI en 2007, le Kora Awards en 2012 bien que ce ne soit pas facile d’être artiste au Tchad mais à cœur vaillant, rien n’est impossible. Si tu veux, tu peux. Entre temps, il n’y avait pas beaucoup de jeunes artistes filles dans le domaine. Surtout des musulmanes. Comme j’ai grandi à l’étranger, cela a aidé un peu. Enfin, je suis chanceuse d’avoir eu des parents compréhensibles. Ils m’ont beaucoup encouragé et soutenu. J’ai donné le meilleur de moi. Et j’ai réussi.

Votre succès, vous le devez à qui d’autres?

Ma famille au sens large. Tous mes petits frères et sœurs sont artistes. Une est peintre, un autre est caricaturiste, une à double casquette chanteur et caricaturiste. Et une dernière fait également de la musique. Notre chance c’est d’avoir eu des parents ouverts, et le fait d’avoir vécu à l’étranger a changé nos mentalités. La culture c’est ce qui identifie un peuple. Un peuple sans culture est un peuple sans âme selon le journaliste, Alain FOKA. Et c’est vrai, notre culture c’est notre identité, c’est à nous de la valoriser et de la transmettre aux générations futures.

Quelle place occupe la culture au Tchad, particulièrement la musique ?

On a beaucoup avancé. Ce n’est pas parfait. Il y a de la place à l’amélioration. J’appelle les jeunes à s’investir la musique, dans les rythmes traditionnels. Il nous faut valoriser la musique tchadienne. On avance doucement, un jour la musique tchadienne va briller sur la scène internationale. Nous sommes sur la bonne voie. Il y a quelques années, nous étions 2 seules filles à faire la musique au pays. Taroum du groupe H Sao et moi. Aujourd’hui, nous avons Menodji, Genevieve. Shey et bien d’autres.

Pour finir vos projets ?

Les projets ne manquent pas mais la crise économique a ralenti les activités artistiques, mais on crée toujours. Je suis lauréate de l’obtention du visa pour la création de l’Institut Français de Paris, j’ai été récemment en Normandie avec l’association des arts improvisés en mai 2019. On a posé des chansons, des rythmes et des textes. Bientôt je vais repartir pour finaliser le tout. Même tard, bonne année 2020 à tous (tes) les Tchadiens (nes) et longue vie à IALTCHAD.

Propos recueillis par Habiba Abdelhakim

Il est chanteur. Il est musicien. Il est auteur compositeur et interprète. Il a un nom d’artiste spécial : Bâton Magic. Ça l’oriente. Ça le guide, semble-il. « C’est mon troisième pied. Il est à mon service et au service des autres », dit-il détendu. Souriant. Entrevue.

Ialtchad Presse : Baton Magic, vous êtes dit-on le prophète. Vous guiderez avec bâton la musique tchadienne vers un horizon meilleur. Alors comment vous présenter ?
Baton Magic
 : Simple. Je suis Betoudji KAGRO NGABA. C’est ce qui écrit sur mon état civil. Bâton Magic c’est la transformation de KAGRO qui veut dire Bâton dans ma langue maternelle. Pas n’importe quel bâton. Un bâton qui guide et qui oriente. Bref, c’est le troisième pied qui est à mon service et au service des autres.

Ialtchad Presse : D’où vous vient cette passion pour la musique ?
Baton Magic
 : De mon enfance. En écoutant à la radio, les artistes tchadiens de l’époque comme MASDONGAR, Me GAZOUGA. Ce sont eux qui m’ont donné envie de faire de la musique. Qui ont allumé la petite lumière en moi.

Ialtchad Presse : Alors c’est quoi votre parcours ?
Baton Magic
 : Je me suis intéressé à la musique quand j’étais à Sarh. Avec des copains nous avons monté un groupe de Rap. Tout de suite après j’ai compris que le Rap ne me permettais pas de m’exprimer comme je le voulais. Je suis partie à Moundou intégrer le groupe de LELBO. J’ai été formé par des grands frères.  Plusieurs ne sont plus de ce monde. Ensuite, je suis monté à l’assaut de Ndjamena pour être avec le groupe de Soubyana Music. De là j’ai rejoins le groupe de Sahel Academy de CIDSON. En février 2008, je suis reparti à Moundou pour former mon orchestre Logone Stars. Et là j’ai enregistré ma première chanson « déception ».

Ialtchad Presse : Quel est votre genre musical ?                                    
Baton Magic
 : Mon genre est en droite ligne issue de la musique africaine. Il y a certains rythmes de chez nous. D’autre que je développe. Par exemple : le Sai, le N’dala. Il y a la musique congolaise qui est une des mère des rythmes africains que vous connaissez, la rumba, le dombolo etc. Des rythmes qui tournent autour des mêmes tempos. Donc c’est la musique africaine.

Ialtchad Presse : Vos chansons parlent d’amour, de paix, de réconciliation, du social. D’où vous vient cette inspiration
Baton Magic
 : L’inspiration me vient de la vie que de tous les jours. De ce qui se passe avec les amis, la famille. Je tire des leçons des évènements qui se déroulent autour de moi.

Ialtchad Presse : Vous êtes auteur compositeur et interprète. Plusieurs vous considère comme l’Etoile montante de la musique. Vous assumez ?
Baton Magic : C’est flatteur. J’assume. Je pense sincèrement que c’est en rapport avec le travail que je fais. Je travaille jours et nuits pour être meilleur. J’ai encore beaucoup des choses à apprendre.

Ialtchad Presse : Vous avez 3 ou 4 albums déjà ?
Baton Magic
 : 4 en tout. Le premier s’intitule Audience publique.  Le deuxième, CONSEIL et le troisième, LA FORCE DE L’AMOUR. Le quatrième vient de sortir. J’ai eu du mal à lui donner un nom. J’ai fini par lui donner le nom d’une de mes chansons DENE DJE. Une chanson dédiée aux femmes.

Ialtchad Presse : 4 albums en 10 ans, c’est impressionnant ?
Baton Magic
 : Ce n’est pas assez pour moi. On a des choses à dire au quotidien. C’est comme un journaliste ou un écrivain qui doit écrire tous les jours. On ne peut pas attendre 2 ans pour écrire quelque chose. La vie est dynamique et en action. Il y a des choses qui se passent tous les jours. C’est ça qui m’inspiration.

Ialtchad Presse : A qui attribuez-vous votre succès ?
Baton Magic
 : Particulièrement à ma mère. Elle ne m’a jamais été découragée. Mais aussi à ma deuxième mère Sarah Noudjialbaye. Elle était la première à s’engager pour que les choses aillent mieux. A tous mes proches qui m’ont encouragé. Je remercie tous ceux qui ont mis la main à la pate et ceux que j’ai oublié de citer ici.

Ialtchad Presse : Vos fans apprécient votre franc parlé. Qu’en pensez-vous ?
Baton Magic
 : Peut-être que ça me vient de mon signe astrologique. J’ai du mal à mentir. Je ne vois pas pourquoi taire la vérité. Il faut la vérité même si elle blesse comme on dit. Je préfère dire la vérité une fois que de la contourner par toute sortes d’exercices de contorsion intellectuels.

Ialtchad Presse : Comment se porte la musique tchadienne ?
Baton Magic
 : Elle avance très lentement. Vous savez c’est une musique de bonne qualité. Bon, elle n’avance pas comme chez les autres. Il y a un certainement un problème non décelé.

Ialtchad Presse : Dans nos medias on écoute plus souvent de la musique étrangère. Est-ce acceptable ?
Baton Magic
 : Avant je croyais que priorité doit être donnée à la musique tchadienne. Après réflexion, je me suis dit tant mieux. C’est à la musique tchadienne d’être bien jouée. La concurrence va la forcer à être meilleur. Si elle est bonne, le public va la préférer. Les diffuseurs seront obliger de suivre le goût du public. Quand on écoute les musiques étrangères, ça nous encourage, ça nous ouvre l’esprit. Il faut aussi dire que certains diffuseurs exagèrent. Ils poussent le bouchon un peu loin. Ils ne programment simplement pas la musique tchadienne. Ça c’est pas acceptable.

Ialtchad Presse : Des projets à court terme ?
Baton Magic
 : Mon projet est d’exporter la musique tchadienne, de la faire découvrir aux autres sur les médias internationaux.

Je suis sur un projet de clips. On est sur le troisième titre sur les 10. Ce n’est pas facile. Il nous faut des clips de qualité pour espérer les faire diffuser à l’international.

Ialtchad Presse : Avez-vous demandé de l’aide aux autorités compétentes ou aux mécènes ?
Baton Magic
 : Les autorités en charge de la culture sont à oublier. C’est difficile. C’est compliqué. Je préfère lancer un appel aux tchadiens de bonne volonté. Ceux qui peuvent encore nous faire confiance. Qu’ils s’ouvrent à nous. Les artistes peuvent  écrire, chanter mais s’il n’y a pas de gens pour nous soutenir, c’est difficile que ça marche.

Ialtchad Presse : Votre dernier mot ?
Baton Magic
 : Nous sommes à la fin de l’année je remercie Dieu d’avoir fini cette année en santé. Bonne année à tous. Longue vie à  IALTCHAD.

Artiste tchadien, auteur-compositeur-interprète, Elété Rimtobaye est installé à Montréal, au Canada. Entretien.

Bonjour ! Ialtchad Presse est un média consacré à 100% au Tchad et aux Tchadiens. Qui est Elété ?

Je suis artiste tchadien, auteur-compositeur-interprète. Vous et la musique c’est une histoire de famille.

Voulez-vous nous en parler ?

Effectivement, l'amour de la musique est une histoire familiale. J'ai débuté dans la musique très jeune à l'église avec mes frères Rimtobaye. A 8-9 ans, je jouais des percussions. Mon frère Izra et moi partagions la même passion de la musique. En 1999, j’ai intégré à son groupe appelé K'lana. Il l’avait fondé avec Isaac Bonnaz, fils d'un missionnaire français au Tchad. Isaac est issu d'une famille de musiciens. Ensemble nous avons organisé beaucoup des concerts dans différents festivals. Entre autres, le festival Malama, Festafrica, au Centre culturel français (IFT) et dans des écoles. Par exemple : au Lycée Montaigne, une école française. Encore aujourd'hui, au Canada, je suis entouré de mes frères Caleb, Amos et Izra. La musique est toujours omniprésente. Nous collaborons ensemble pour faire avancer les projets solos de chacun et du groupe (H'Sao, Afrotronix, projets individuels).

Vous êtes auteur, compositeur et interprète, racontez-nous votre parcours musical ?

Mon parcours a commencé avec le groupe K'lana. Il est devenu par la suite Esperanza après le départ de Izra pour le Canada lors des Jeux de la francophonie en 2001. J'ai poursuivi le projet avec Isaac et ses sœurs pendant quelques années. J'ai ensuite intégré le groupe Goskad. Ensemble, on a enregistré un maxi single de 6 chansons. On a fait plusieurs concerts et showcases et on a aussi été finalistes d’un important concours de musique en France. Ce groupe s'est dissout. J’ai alors débuté ma carrière solo. J’ai commencé à écrire et à enregistrer mes propres chansons. Je suis devenu "gombiste" comme on dit au Tchad. Terme pour désigner un musicien qui joue dans divers projets (Matania, Shila Shila entre autres).

En 2009, j'ai travaillé avec Franc Kelly du groupe Al-Salam. Nous avons produit un maxi-single de 4 chansons, dont 2 ont été un succès national. Je suis parti au Cameroun. J’ai ensuite rejoint mes frères au Canada. A Montréal, j’ai fondé, avec mes frères, un nouveau groupe nommé K'lana en souvenir de mon ancien groupe du Tchad. Dès lors, je me suis concentré sur ma carrière solo. Mon frère Caleb m'a proposé de réaliser mon premier album. Mon style musical a changé et s'est mieux raffermi au fil du temps. En 2011, mon groupe et moi avons remporté la médaille de bronze du concours les Syli d'Or, un concours de musique du monde à Montréal. 39 groupes y participaient. Ce prix nous a permis de faire quelques tournées au Québec. De jouer dans de grandes salles aux côtés de grands artistes, tels que Tiken Jah Fakoly et Manu Djibango entre autres. En 2016, j'ai sorti mon album solo, Taar, qui veut dire amour en langue Sara, réalisé par mon frère Caleb.

Élété chante quoi ? Y-a-t-il un thème récurrent dans votre musique ?

Elété chante la joie de vivre, l'amour, la paix et dénonce l’injustice. Je le chante sous la forme d'histoires, de dénonciations, de conseils...J'essaie d'être le porte-parole des gens ordinaires. Des sans voix.
Comment définirez-vous votre musique ? D’où viennent vos influences musicales ?

Mes influences musicales sont très diverses. Elles viennent de partout. Je n'ai pas de limite concernant les styles musicaux. J’apprécie la musique de divers horizons. Je m'imprègne de tout ce que j'écoute pour créer quelque chose d'original et qui me ressemble.

Depuis quelques années vous évoluez en solo, que deviennent vos anciennes formations musicales Matania, Goskad, Klana Vibes et Hsao ?

 Goskad et K'lana n'existent plus. Je suis resté en contact avec les anciens membres. Nous partageons la même passion de la musique. Le jour où nous nous retrouverons, nous ferons certainement de la musique ensemble. H'Sao fait partie de mes influences musicales. J'ai énormément appris avec eux. Même actuellement, j'apprends et je grandis avec eux. Je ne fais pas partie du groupe H'Sao. Je suis seulement un mercenaire qui est là de temps à autre. Comme j'ai l'habitude de dire, ils sont mes frères de sang et de son. Tant qu'on sera en vie, on partagera toujours avec joie la musique.

Après l’album, Uncontrollables produit avec votre frère Izra, votre album solo TAAR, a quand le prochain album.

Révélez-nous quelques détails ?

 Je suis en studio pour mon prochain album, pour lequel j'ai déjà sorti quelques singles. Mon équipe et moi travaillons fort sur le projet. Pour l’instant, il n'y a pas de date précise de sortie. Pour les détails, patience.

De votre album solo TAAR (AMOUR en langue sarah), quel est ton morceau préféré ? Et pourquoi ?

Il est difficile d'identifier mon morceau préféré. Chaque morceau apporte des émotions différentes. Il est dans l'album parce que je l'aime beaucoup.

Quels sont vos projets musicaux ici au Canada et au pays ?

Je ne travaille pas seulement sur mon album solo. Je suis aussi sur un autre projet avec deux amis musiciens. Je ne peux dévoiler de détails. A chaque chose son temps. Je peux déjà vous dire que ça s'annonce très prometteur.

Pour mon album solo à venir, je travaille de loin avec des artistes au Tchad. Par exemple, c'est l'excellent Dj Iviano qui produit la majorité des sons de mon prochain album. D'autres artistes tchadiens en featuring se rajouteront.

En 2009 vous vous êtes installés au Canada. Une décennie plus tard, quel regard portez-vous sur la musique tchadienne ?    

La musique tchadienne est une très bonne musique, mais qui s'exporte encore difficilement. Il y a de plus en plus un intérêt pour cette musique. Je suis convaincu que bientôt, la musique tchadienne rayonnera à l'international. Elle frappe à la porte de l'exportation. Il y a beaucoup des talents méconnus.

Pourquoi la musique tchadienne peine à s’exporter ?

Parce qu’elle est très peu valorisée. Les artistes ne sont pas encouragés. Pas de véritable politique pour soutenir les artistes et leurs œuvres avant d’exporter.

Quelques pistes de solution ?

Quelques pistes de solution : Peuple tchadien debout et à l’ouvrage !

A qui Élété doit une reconnaissance aujourd’hui ?

A Dieu en tant que croyant. Ensuite à mon entourage. Ils m’inspirent. Ils m'encouragent à aller de l'avant. Je suis aussi reconnaissant à la vie qui me sourit encore.

Vous donnez des cours de chant à l’Université de Montréal et dans d’autres institutions.

Comptez-vous faire la même chose au pays ?

Les cours de chant que j'ai offert se donnaient dans le cadre d'un contrat temporaire. Je me concentre actuellement davantage à ma propre formation. Après pourquoi pas un jour ? Partager mes expériences au pays doit être gratifiant ?

Un message pour vos compatriotes ?

Merci du fond du cœur d'être là. Ensemble, nous sommes forts. Je ne finirais pas sans un grand Merci à Ialtchad Presse pour le travail accompli depuis plusieurs années pour faire briller la culture tchadienne. Nous avons besoin de gens comme vous pour nous exprimer et partager ces moments. Force à vous et continuez votre bon travail. J'ai très hâte d'être diffusé sur votre chaîne radio FM.

Propos recueillis par Moussa Yayami, Hamid

Israël, Izra pour les intimes, est le benjamin de la fratrie de 4 garçons et 1 fille du Groupe H’SAO. Il était le visage adolescent et doux du groupe. Nomade, installé en France tout en gardant pieds à terra dans sa ville d’adoption Montréal, il n’a rien perdu de l’énergie virevoltante de sa fringante jeunesse. Désormais il se lance en solo. Signe d’émancipation de sa fratrie ou envie d’indépendance ? Ni l’un, ni l’autre. Il prend juste son envol de jeune adulte avec son premier album solo qui sortira en 2020. Entretien avec cet artiste super-actif.

IZra, c’est qui ? 

Salamaleykoum. Moi, c’est Izra pour ceux qui ne me connaissent pas. Je suis chanteur et musicien tchadien depuis mon jeune âge. Disons 6 ans. J’ai intégré le groupe de mes grands frères H‘Sao à 8 ans. Aujourd’hui je travaille sur mon premier projet solo.

Ngandja, c’est un concept ou un genre musical ?

Le Ngandja est un rythme mystique, un rythme sur lequel les hommes initiés du sud du Tchad dansent lorsqu’ils sortent de leur retraite de la brousse. J’essaye d’en faire un concept cool et moderne afin qu’il soit accessible à tous. C’est pourquoi j’ai rebaptisé #NgandjaLife.

Quelle est sa particularité ?

Sa particularité c’est la complexité de son rythme. Il est savourant, mais pas facile à saisir ni à suivre. Bonne chance à ceux qui essayent de le reproduire. Des amis musiciens, des professionnels ont du mal avec ce rythme. C’est ce qui fait sa particularité. On ne se lève pas un matin en se disant, je vais faire du Ngandja.

À quand la sortie officielle de ton premier album solo ? Tes fans attendent.

Oui, c’est vrai. Beaucoup de monde attend mon premier album. Je n’ai pas de date précise. Je peux vous garantir qu’il sortira en 2020

La vidéo Ngandja life a eu plus 100. 000 vues en 2 mois. Ça augure bien pour l’album solo ?

Oui 100.000 vues en 2 mois je ne m’y attendais pas du tout. Pourtant Ngandja Life ce n’est pas du tout une chanson commerciale. Je l’ai sortie pour montrer quelque chose de différent et original. Et le résultat est là. Pour l’album en question, vous n’avez rien vu encore.

As-tu invité d’autres artistes sur l’Album ?

Oui ! J’ai des invités sur l’album, des belles surprises.

Vous roulez désormais en solo. Vous êtes installé en France. Comment se passe votre carrière dans ce pays ?

C’est vrai, je suis souvent en France. Mais je suis en garde partagé entre la France et Montréal. Je commence une carrière solo. Je suis à mon deuxième extrait. Jusque-là alhamdoulillah ça va.

Vous êtes l’artiste le plus populaire des artistes tchadiens. En 2020, peut-on s’attendre à des collaborations avec des artistes d’autres horizons ?

C’est flattant d’entendre ça… Des collaborations avec des artistes d’autres horizons définitivement oui. Un grand OUI même. Il y a avec qui c’est déjà bouclé. D’autres sont en cours de préparation. Je peux déjà vous dire que ça sera du jamais vu cet album.

Présentement, vous êtes à Montréal. C’est dans quel cadre ?

Comme je l’ai dit, je suis aussi installé à Montréal et en France. Je travaille sur différents projets. Je dois boucler deux clips, monter mon show et avec H’sao on a des dates de concerts.

C’est la fin. Un message particulier au public ?

Message particulier ? Bon ! un grand et gros merci pour le support. Je reçois beaucoup d’amour de partout. Restez connectés. Les nouvelles sont bonnes. PAPOU arrive en force.

Propos recueillis par Moussa Yayami, Hamid

Artiste chanteur et batteur, Cidson Obama de son vrai nom N. Marouf Placide est un artiste en vue dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Il est surnommé “Le seigneur de la ville”. Il a dit-on un talent fou. Entrevue.

Ialtchad Presse : Qui est Cidson Obama ?
Cidson Obama : Je suis artiste chanteur. C’est comme ça que je me définis. Simple. Direct.

Ialtchad Presse : De Placide à Obama. C’est une nouvelle inspiration ou un changement de cap ?
Cidson Obama :
Ce n’est pas un changement de cap. C’est un clin d’œil. J’ai trouvé que le parcours de cet homme ressemble à mon parcours musical. Comme pour Barack Obama, personne n’attendait un Cidson Obama virevoltant sur la scène comme dans le studio. Même les musiciens avec lesquels j’ai joué étaient surpris. Ça m’amène à réfléchir sur cette victoire inattendue du Président des USA. Depuis lors, j’ai décidé de me surnommé Cidson Obama.

Ialtchad Presse : Comment a commencé votre carrière ?
Cidson Obama : J’ai commencé par le choral à mon église. Ensuite comme batteur. J’étais très appliqué dans mon travail. En 1999 j’ai intégré mon 1er groupe, Gombo Salsa, avec Luzolo Petit. C’est un musicien angolais. En 2011 j’ai fait partie du groupe Soubyanna Music comme batteur, chanteur et animateur. Puis j’ai quitté Soubyanna pour fonder le groupe Wakil. En 2005 j’ai décidé de faire cavalier seul. J’ai créé mon groupe Sahel Academy.

Ialtchad Presse : Dans quelles conditions est né votre nouvel album ?
Cidson Obama : Mon album Total Control est né difficilement. Je l’ai trimballé dans ma valise pendant longtemps avant qu’il ne vive aujourd’hui. Il est né grâce à une grande dame de Cœur Isabelle Tamar qui a bien voulu financer sa production. C’est un album qui fait la promotion de la paix. Il rend hommage à nos aînés. Il parle de la prostitution, de l’amour du prochain, des orphelins abandonnés et des déceptions amoureuses.

Ialtchad Presse : C’est un album, disent certains, qui manque d’originalité. Pourquoi ?
Cidson Obama :
Il ne suffit pas d’affirmer des choses. Que ceux qui le disent cela s’expliquent. C’est plus honnête. Je sais une chose, nous avons plus de 300 rythmes au pays. J’ai utilisé certains tels que le Saï, le kidi gourane, le bazaka etc. Dire qu’il n’y a pas un genre musical tchadien est la preuve d’une fermeture d’esprit et de méconnaissance.

Ialtchad Presse : Que répondez-vous à ceux qui dissent que vous ne faites pas de la musique tchadienne ?
Cidson Obama :
Ce n’est pas l’avis de ceux qui savent définir la musique. Pour ceux qui ne savent pas, la musique est et restera universelle. Aujourd’hui Akon fait la fierté de tous les Sénégalais. Fait-il du Mbalax ? Non. Le rappeur Yousoufa fils du grand chanteur congolais Rochereau fait la fierté du Congo. Fait-il du dombolo ou de la rumba ? Non. L’important c’est le message véhiculé. Comprendre ce que je dis dans mes chansons. Et ce que je suis en mesure de faire sur scène comme font les artistes internationaux qui sont dans le même genre musical.

Ialtchad Presse : Que pensez-vous de l’indifférence des autorités sur la Culture et les Arts ?
Cidson Obama : La jeunesse n’est pas considérée. La raison est simple. Ceux qui nous gouverne envoient leurs enfants étudiés en occident et se foutent du reste. Il faudra qu’ils se ressaisissent pour enfin investir dans la jeunesse. Que celle-ci puissant représenter valablement le pays. Pour l’instant, il faut des miracles pour avoir des nouveaux Japhet N’Doram, Kaltouma Nadjina, Clement Masdongar, Mahamat Saleh Haroun, etc.

Ialtchad Presse : Quels sont vos projets ?
Cidson Obama : J’ai deux albums en route. Un maxi single dédié au Sao du Tchad et une tournée internationale. Aussi je ferais bientôt une promo de quelques artistes à produire.

Ialtchad Presse : Votre coup de cœur ou votre coup de gueule ?
Cidson Obama : Qu’on arrête de prendre les tchadiens pour des animaux. Donc ne pas prendre des décisions sans l’avis du peuple. Sans le peuple, les dirigeants sont rien. Jeunesse tchadienne prend ton destin en main. Arme-toi de courage parce que le Tchad compte sur toi.

Ialtchad Presse : Ialtchad Presse ?
Cidson Obama : C’est une belle initiative. J’admire toujours ceux qui ne manquent pas d’initiative pour faire rayonner le pays. Puisse Dieu vous prêter longue vie. Qu’Il vous aide.

Fatimé Mahamat

Ialtchad Presse : Guy ! Présentez-vous à nos lecteurs
Guilou : Je me nomme Guy Adélaïde LAFAGE dit Guilou ; je suis natif de la Guadeloupe. Je suis artiste musicien, auteur compositeur et chanteur.

Ialtchad Presse : Depuis quand êtes- vous entré dans la musique ?
Guilou : J’ai commencé à chanter dans les chorales et faire du gospel depuis 1988. J’ai été inoculé par le virus de la musique dès mon jeune âge et je n’ai fais que suivre mon instinct et mettre en exergue ce don que Dieu m’a accordé. Chacun de nous a un don en soi, il suffit de savoir l’extérioriser et le mettre en valeur.

Ialtchad Presse : Quant a véritablement commencé votre carrière professionnelle ?
Guilou : Ma carrière professionnelle a pris son essor quand j’ai sorti mon tout premier album profane (fille du soleil) en 1988. Actuellement, j’ai à mon actif sept albums au total que j’ai enregistré et mis sur le marché discographique.

Ialtchad Presse : Quels sont les thèmes que vous débattez dans vos chansons ?
Guilou :
Je vis dans une société. Il est bien évident que je puise mon inspiration de mon environnement immédiat. C’est donc à partir de ces inspirations que je tire les thèmes de mes chansons qui sont entre autre l’amour, la négritude, l’Afrique, l’enfance, la foi. Je suis entrain de retravailler ma chanson sur la capitale N’Djamena. Je suis tombé sous le charme de cette ville que j’avais visité il y a près de dix ans mais s’il faut faire une comparaison, je dirais en toute objectivité que N’Djamena de nos heures est belle et sublime. Ma chanson dédiée à cette coquette capitale en perpétuelle mutation en dit plus. Vous aurez le temps d’écouter et de découvrir cette chanson.

Ialtchad Presse : D’une manière globale quels sont les thèmes qui vous préoccupent le plus ?
Guilou : Les thèmes qui me préoccupent le plus sont liés à l’émergence de l’Afrique et de l’homme de couleur. Le plus souvent, l’homme de couleur que nous sommes, a un certain complexe d’infériorité devant l’homme blanc et ce n’est pas normal. Nous avons les même prédispositions, les même facultés pourquoi nous sentir plus petits ? L’histoire vient de nous montrer que nous sommes égaux en élevant Barack Obama à la fonction suprême de Président des Etats Unis d’Amérique. L’homme de couleur a plus de valeur qu’on ne le pense.

Ialtchad Presse : À part la musique, quelles sont les autres activités que vous menez ?
Guilou :
À part la musique je travaille dans la publicité.

Ialtchad Presse : Quels sont vos projets à venir ?
Guilou : Je vais entreprendre des tournées à travers l’Afrique en commençant par certaines villes du Tchad parce que je suis un grand ami à tous les tchadiens. Je vais enregistrer un album chez l’Oncle Sam (Etats-Unis) enfin, je voudrai dévoiler un autre visage de Guilou en sortant un livre. Voilà en substance le calendrier de Guilou pour le moment.

Ialtchad Presse : Votre dernier mot.
Guilou : Mon dernier mot, c’est que la vie éternelle et la promesse de Dieu sont présentes, incommensurables et inégalables qu’il faut saisir. De plus en plus, les jeunes oublient la voie de Dieu, d’Allah et s’adonnent à la perversité et des actes proscrits par la Bible et le Coran. De ce fait, ils étouffent l’étoile qui brille en eux et guide leur pas sur la bonne voie, sur le chemin de la réussite. Par, ailleurs, pour s’auto suffire et se prendre en charge, il faut travailler, encore travailler et toujours travailler. Je souhaite succès et bon vent à Ialtchad Presse.

Propos recueillis par Fatimé Mahamat

Un des promoteurs du genre musical tchadien, Bamba Tchaddoulaye alias Jorio Stars vient de sortir un nouvel album intitulé “la paix”. Ialtchad Magazine est parti à la rencontre de ce digne fils du Mayo-Boneye et du Mayo-Danay, en pays Massa. Il nous parle de lui, de son album, de la musique tchadienne et de ses projets.

Ialtchad Presse : Comment vous présentez à nos lecteurs ?
Jorio Stars : Bien évidemment on doit de se connaître. Je suis né à Bongor. Je suis artiste, auteur, compositeur, arrangeur et danseur. Je m’appelle Bamba Tchandoulaye, mon nom d’artiste est Jorio Star ou pour ceux qui m’ont connu dans les années 98 et 2001 c’est bien le gouverneur de tous les bananas. Autrefois, j’étais dans le groupe musical Kilimandjoro de notre grand frère St Mbété Bao le pharaon du Rongondoh.

Ialtchad Presse : C’est particulier comme nom d’artiste, Jorio ?
Jorio Stars : Oui. Jorio signifie “guerrier” en Massa. Cela résume mon propre parcours de guerrier. J’avoue que j’ai trimé fort pour être ce que je suis. Aujourd’hui mes fans témoignent que le choix de ce nom est subtil. Ça me rassure. J’ai voulu honorer une de nos plus belles langues.

Ialtchad Presse : Vous êtes aujourd’hui l’un des chanteurs les plus en vue de la capitale. Comment en êtes-vous arrivé là ?

Jorio Stars : Ah ! Cela me flatte un peu. Vous savez derrière cette réussite, il y a trois choses : croire en soi, faire son chemin quelque soient les obstacles et surtout persévérer. J’en ai fait école et Dieu a exhaussé mes vœux. Pour la musique j’ai tout donné. À un moment dans ma quête du savoir de la musique j’ai quitté ma famille, l’école, mon pays. Aujourd’hui je récolte les fruits de mes durs labeurs.

Ialtchad Presse : Que peut-on retenir de la musique que vous faites ?
Jorio Stars : Vous savez, ma quête du savoir dans le domaine musical m’a amené à sillonner Presque toute la sous-région. Ainsi, j’ai pu travailler dans plusieurs formations musicales du Tchad, au Cameroun, au Nigeria et au Bénin. De toutes ces expériences j’en ai accouché un genre musical un peu particulier. Une symbiose aux effluves traditionnels tels le Difna (flute), le Tokolomna (corne), le Dillah (cithara massa) et des instruments modernes tells la guitare électrique, le solo et le medium sont synchronises avec aisance. Toutefois, la toile de fond de mon inspiration reste toujours le gourna, une danse du Mayo Kebbi.

Ialtchad Presse : Comment peut-on appréhender votre dernier album ?
Jorio Stars : L’album “la paix” répond à une impérative du moment pour le pays. Soyons braves et faisons la paix nous les tchadiens. Personne ne le fera à notre place. Un appel pour une prise de conscience. Je me demande ce qu’on fera sans la paix. L’album aborde aussi des thèmes comme la femme tchadienne, le mariage forcé etc. Je l’ai chanté en arabe, en français, en massa et en Sara pour que mon message soit à la portée de bien des Oreilles.

Ialtchad Presse : Que pensez-vous de la musique au Tchad ?
Jorio Stars : En dépit de tous nos problèmes, il y a quand même quelques bonnes nouvelles sur lesquelles on peut s’accrocher. La musique tchadienne évolue, les infrastructures se développent et à l’image de la BUTDRA, les artistes s’organisent pour faire face aux récurrents problèmes du piratage.

Ialtchad Presse : À part la musique à quoi dédiez-vous, votre temps libre ?
Jorio Stars : Je donne de cours de musique et de danse en France dans la ville de Bourges où je réside. J’aime aussi le cinéma et le sport.

Ialtchad Presse : Quels sont vos projets ?
Jorio Stars : Après avoir lancé mon 3ème album et finie ma tournée tchadienne, je veux bien me consacrer à la promotion de cet album. Le reste suivra.

Ialtchad Presse : S’il faut conclure ?
Jorio Stars : Merci à tous ceux qui ont contribué à la réalisation de cet album. Mes pensées vont à tous ceux qui comme vous, apportent ce qu’ils peuvent pour donner un nouvel élan de développement à ce pays.

Propos recueillis par Fatimé Mahamat

Musicien, encadreur des jeunes musiciens et acteur, Maestro Diégo de son vrai nom Mustapha Ngaradé est un des dinosaures de la scène artistique tchadienne avec déjà deux décennies de carrière. C’est aussi un artiste engage pour la cause de la démocratie et le développement dans son pays. Rappelons qu’il a été décoré chevalier de l’ordre du mérite civique du Tchad par le chef de l’État. Diégo a été aussi désigné en 2009 par Festafrica Magazine pour ses 20 ans de carrière, c’est ialtchadement que ce brillant et toujours joyeux génie de la musique tchadienne sous parle de lui, de sa carrière et de la musique tchadienne. Découvrez-le dans cette entrevue à cœur ouvert.

Ialtchad Presse : Qui est Maestro Diégo ?
Maestro Diégo : Je suis artiste et formateur des jeunes artistes. La musique est mon essence, la transmettre aux artistes est tout ce que j’aime faire et c’est à quoi je me suis donné pendant 20 ans.

Ialtchad Presse : Hier membre du groupe Tibesti, aujourd’hui en solo, parlez-nous de votre parcours ?
Maestro Diégo : Eh oui, je suis toujours membre du groupe Tibesti. Le groupe est une grande partie de moi, c’est tout mon parcours. Avec Tibesti j’ai eu à monter sur scène un peu partout dans le monde : beaucoup des pays en Afrique, en France, en Roumanie, etc. Je suis aussi en solo pour soutenir des projets personnels notamment pour financier mon centre d’apprentissage et de création musical en abrégé (CACM).

Ialtchad Presse : Vous faites de la musique pour quel public ? Vos inspirations ?
Maestro Diégo : Je fais un genre musical universel. Un genre qui marque le temps et l’espace. Pour mes inspirations, je suis d’accord que la terre ne manque pas d’inspiration mais je trouve chez le bon Dieu.

Ialtchad Presse : Après autant d’années d’expérience, quelle est votre discographie ?
Maestro Diégo : Alhamdoulil-lahi. Gloire à Dieu. J’ai fait 3 albums en solo et 3 avec Tibesti dont 1 compilation Afrique Centrale.

Ialtchad Presse : Qu’est-ce qu’être musicien au Tchad ?
Maestro Diégo : C’est désastreux d’être musicien au Tchad. Deux pour résumer la situation : souffrance et humiliation.

Ialtchad Presse : Votre coup de gueule alors…
Maestro Diégo : Que ceux qui ont le devoir et la responsabilité de changer la situation de changer les choses agissent. Que s’arrête cette insouciance vis à vis de l’art et de la culture dans notre pays. Une idée, qu’on commence à nommer à la tête de ces ministères des homes et des femmes imprégnés de ses arts.

Ialtchad Presse : À quand le prochain Album ?
Maestro Diégo : Pour bientôt, j’attends que les partenaires et sponsors me dissent oui. Le travail de studio est fini. C’est un album en double avec 20 titres qui marquera mes 20 ans de carrière. Le volume 1 intitulé Kaar (soleil) en langue Ngambaye comporte 10 titres. Le volume 2, intitulé Sa-ï-dou Awine (aidez les femmes) en langue arabe tchadien a 10 titres. Le lancement official est prévu en juin si tout va bien.

Ialtchad Presse : D’autres projets ?
Maestro Diégo : Après l’album à paraître, je me consacrerai à la réalisation de mon centre d’apprentissage musical.

Ialtchad Presse : Ialtchad Presse pour vous ?
Maestro Diégo : Avec Ialtchad Presse, il y a de quoi croire en la jeunesse tchadienne. J’ai beaucoup d’admiration pour ceux qui font des choses pour leur pays. Big Up.

Fatimé Mahamat

Le Retour du baobab

Ialtchad Presse : Présentez-vous aux lecteurs d’Ialtchad Presse ?
St Mbété Bao : Je suis Djerabété Bernard à l’Etat civil et St Mbété Bao le Pharaon de Rongondoh, le Seigneur de Dala. Cependant appelez-moi l’Ambassadeur de la paix.

Ialtchad Presse : Pourquoi l’Ambassadeur de la paix ?
St Mbété Bao : Je m’érige en ambassadeur de la paix pour appuyer nos politiques qui se battent au jour le jour pour l’instauration d’une paix durable sinon définitive pour mon pays le Tchad. En chantant la paix, c’est une façon pour moi d’apporter ma noble contribution à l’édification de la paix, seul gage fondamental pour le développement. Mon dernier album (Faisons la paix) interpelle tous les fils du Tchad sans exception à s’asseoir ensemble, à enterrer la hache de guerre et fumer le calumet de la paix.

Ialtchad Presse : Vous êtes l’un des précurseurs de la musique tchadienne, quel regard critique et objectif portez-vous sur la musique tchadienne ?
St Mbété Bao : La musique tchadienne grandit bien, elle s’exporte et c’est une grande fierté pour moi particulièrement. Cependant, je déplore le manque d’identité de la musique tchadienne. Il est bien de copier sur les Congolais, les Camerounais, les Ivoiriens et que sais-je encore, mais on est arrivé à un moment où on s’interroge sur l’authenticité, l’originalité de la musique de notre terroir. Nos ainés n’ont pas su imposé un rythme, il ne faudrait pas que nous commettons cette même erreur sinon la génération future nous demandera des comptes un jour.

Ialtchad Presse : Quel a été votre apport dans la musique tchadienne et quel est votre genre musical ?
St Mbété Bao : Je suis né et j’ai grandi au village. Mon enfance est bercée par les chansons du village. Je n’ai aucune influence de certains artistes de renom de la capitale (N’djaména). Il n’y a pas des cassettes mieux encore des CD à cette époque pour me permettre d’écouter ces artistes et de copier sur eux. Je n’avais même pas un poste radio cassette d’ailleurs (éclat de rire !). Je suis venu du village avec mon propre rythme, le rongondoh style, composé de Dala et Saï. J’ai commencé à marquer de mes empreintes la scène musicale à partir de mon tout premier album Neurmé Majel (La jalousie n’est pas bonne). Nos ainés n’ont pas su imposer un rythme pour promouvoir la culture de notre terroir. Je suis venu révolutionner notre musique en la faisant transcender les clivages. Sans forfanterie et loin de choquer qui que ce soit, mais j’ai fait en dix ans de dur labeur ce que beaucoup de musiciens tchadiens n’ont pas pu faire après des vingtaines ou trentaines d’années.

Ialtchad Presse : Il y a une guéguerre de paternité de création du rythme Dala entre toi qui t’érige comme le Seigneur de Dala et Ingamadji Némo Mujos (artiste musicien tchadien vivant en France) qui se dit lui le Pape du Dala….
St Mbété Bao : (Rire) Comment pouvez-vous comparer le Seigneur et le Pape ? Le Pape rend toujours hommage au Seigneur et s’incline toujours devant lui. (Rire) J’amuse juste la galerie. Nous sommes des grands amis et frères Mujos et moi et je respecte le travail qu’il fait pour la promotion de la culture tchadienne.

Ialtchad Presse : Vous êtes satisfait de votre parcours ?
St Mbété Bao : Musicalement oui.

Ialtchad Presse : Que devient Saint Mbété Bao après ces 5 albums ?
St Mbété Bao : L’éléphant a maigri, mais l’écureuil ne pourra jamais porter sa robe. Je voudrai finir mon propos en remerciant Ialtchad Presse pour cette entrevue. Qu’Allah bénisse ce média et lui accorde longue vie.

Interview réalisée par Dingamnaïel Kaldé Lwanga

Abakar Adam Abaye, dit « l’enfant noir » conteur de son état avec des contes « Titimé-Titimé »  savoureux, envoûtant qui font rêver et voyager était l’invité du Festival interculturel du conte du Québec (Canada) qui a eu lieu du 26 septembre 2003 au 30 octobre de la même année. Notre compatriote s’est produit aux Iles-de- la Madeleine, à Trois-Pistoles, à Montréal et à Sherbrooke. Il est l'invité du mois de Ialtchad Presse. Il s'est ialtchadement (chaleureusement) prêté à un entretien à bâton rompu, durant lequel, nous avons abordé plusieurs questions. Notamment, celles liées à sa carrière d'artiste, à la place et au rôle de l'artiste dans la société tchadienne, à ses projets, aux difficultés du métier etc. Bref, il est  attachant, stupéfiant, captivant, brillant et rafraîchissant. Découvrez-le dans cette entrevue à cœur ouvert.

Ialtchad Presse : Pour commencer, parlez-nous un peu de vous et comment vous avez entrepris ce que vous faites ?
Abakar Adam Abaye : Je suis simplement Abakar Adam Abaye, on m’appelle ‘l’enfant noir’, c’est mon nom d’artiste. J’ai commencé tout petit les contes, les légendes parce que ma mère est sage-femme et celle-ci dans la tradition raconte des histoires pour aider la femme qui accouche à apaiser sa douleur.

Plus tard, lorsque l’enfant commence à parler, on le fait venir devant la sage-femme de nouveau. Durant l’enfance, elle lui raconte alors la première histoire de sa vie. Puis, à l’âge de sept ans, on le fait revenir encore devant la sage-femme qui lui répète encore cette même histoire. Ce qui fait que, le récit reste dans sa mémoire. C’est donc de cette façon que l’on m’a raconté des contes, cela est demeuré dans ma mémoire, j’ai grandi avec et maintenant je raconte des histoires traditionnelles, des histoires léguées par les grands-parents. De plus, je crée moi-même des histoires et je les raconte. À part cela, je fais du théâtre, de la mise en scène à d’autres troupes ou à ma troupe. Et puis voilà, je mélange un peu le tout. Je suis artiste polyvalent, je me promène.

Ialtchad Presse : Peut-on savoir le thème central de vos œuvres ?
Abakar Adam Abaye : Il y a toutes sortes d’œuvre, il n’y a pas de thème sauf si par exemple je me produis dans une bibliothèque, dans un centre culturel ou dans un festival de conte donné. Si le public réclame que l’on aborde des contes sur des thèmes précis comme sur  la sorcellerie, des thèmes pour donner des directives à un enfant, des thèmes de contes philosophiques pour les adultes; en fait, ce sont les gens qui nous demandent et on en a de tous les goûts. On peut comparer cela à une bibliothèque où on trouve toutes sortes de livres sur la science, sur la philosophie, sur la littérature etc. Un conteur est un peu comme cela, c’est une bibliothèque qui se promène et qui a plusieurs histoires dans ses tiroirs, et celles qu’on réclame, il les fait sortir.

Ialtchad Presse : Vous représentez le Tchad au Festival de Contes 2003 au Québec (Canada). Qu’est ce qui a motivé le choix porté sur vous ?
Abakar Adam Abaye : En France, j’ai participé à une journée professionnelle des conteurs organisée par le « Festival Parole Divers » à Dino en décembre passé; là, il y avait environ 300 programmateurs qui ont vu dix-sept conteurs se produire. Chaque conteur disposait de 15 minutes pour s’exprimer, ce qui fut mon cas. Ainsi, des programmateurs du Québec, précisément de la 2 ème édition du Festival de Contes en îles des îles de la Madeleine, de Sherbrooke, de Montréal, m’ont remarqué et ont trouvé que mon travail était intéressant et que cela valait le coup de venir participer ici à leur Festival de Contes. Et, me voilà ici au Québec.

Ialtchad Presse : Quels étaient les moments forts de cette semaine de contes ?
Abakar Adam Abaye : Je peux dire que tous les moments ont été forts. Ce sont des moments où on raconte et on rencontre. Après le spectacle, on rencontre le public pour discuter, parler de ce que l’on fait etc. Lorsque tu arrives à le toucher (le public), c’est là, le moment fort, car on vient raconter pour provoquer un peu la discussion. Bref, si les gens sont touchés, ils viennent directement vers vous. Un festival est en soi un moment fort.

Ialtchad Presse : Vous est-il arrivé de travailler en collaboration avec d’autres conteurs ou conteuses, si oui, comment cela s’est-il  produit ?
Abakar Adam Abaye : Oui, j’ai eu à me produire avec beaucoup d’autres conteurs et conteuses. Par exemple lorsqu’on vient dans un festival établi, comme celui-ci (Festival interculturel du conte du Québec) le programme est établi d’avance. Donc, c'est dans ce cadre que les conteurs se retrouvent 10 à 15 minutes avant le spectacle pour mieux coordonner et lier leurs contes afin que chaque histoire soit rattacher à une autre. Cela, pour éviter que les histoires ne s’éparpillent comme des grains de mil sur le sol. Ainsi, on harmonise nos histoires afin de ne pas faire une « soirée compétitive » pour le plaisir du public.

Ialtchad Presse : Quels conseils donneriez-vous aux ialtchad qui voudraient suivre votre exemple ?
Abakar Adam Abaye : C’est simplement d’aimer ce que l’on fait, car pour être artiste, il faut aimer ce que l’on fait d’abord, cela tout le monde le sait. C’est le cas pour n’importe quel autre métier. Mais pour l’art, c’est tout autre chose. Il faut vraiment aimer être artiste, supporter toutes les difficultés du métier etc. Le reste, c’est le travail. Et, lorsque le travail est bien rodé, je pense que l’on peut voyager n’importe où.

Ialtchad Presse : Pouvez-vous nous parler de vos activités actuelles et de vos projets à venir ?
Abakar Adam Abaye : Actuellement, je suis en tournée pour six mois en Suisse, en France et au Canada. Lorsque je terminerai cette tournée, j’irai au Tchad en janvier 2004 pour faire la première « Nuit de la Parole ». Vous vous rendez compte, ça sera la première nuit que j’organiserai avec un conteur burkinabé et un conteur nigérien. Comme autre projet, j’ai en tête d’organiser un Festival de Contes dénommé « Titimé-Titimé ». Ce sera un festival international de contes qui aura lieu en octobre 2004. Beaucoup de conteurs de divers pays seront invités: des  français, des suisses, des canadiens, des camerounais, des maliens, des nigériens. C’est une grande édition et une première. Tous ces gens vont se retrouver au Tchad pour raconter des contes du pays et d’ailleurs pour le public tchadien afin qu’il comprenne que le conte est non-seulement quelque chose qui nous parle mais aussi quelque chose d’utile qui fait passer des messages.

Ialtchad Presse : Quelle est la place des conteurs et conteuses au Tchad ?
Abakar Adam Abaye : Je pense que c’est comme toute autre activité qui a sa place. Prenons l’exemple de la ville de N’djamena et un enfant de 12 à 15 ans. Demandons-lui de nous raconter une histoire. Il vous répondra qu’il ne sait pas, qu’il a oublié. Heureusement qu’il y a des individus comme nous qui acceptons de raconter des histoires toute notre vie et qui permettent à des enfants de connaître l’histoire de leurs ancêtres; comment ces derniers ont vécu? Comment il ont existé?. Il faut savoir que dans le conte lorsque l’on écoute les histoires, on voit qu’elles nous représentent directement. D’où on vient? Où l’on va? Qu’est ce que l’on doit faire pour être utile aux autres hommes? C’était le conteur qui devait enseigner tout cela à l’enfant pour lui pointer une direction, lui donner des repères. Et, cela est aussi valable pour les adultes. Donc, le conte est quelque chose qui regarde tout le monde. Le conteur est un maître de la Parole.

Ialtchad Presse : Quelles sont vos impressions par rapport aux Québécois et aux Canadiens ?
Abakar Adam Abaye : Je trouve que les gens sont sympathiques. Que ce soit aux îles de la Madeleine, à Montréal, à Trois-Pistole, ils vous écoutent, veulent discuter avec vous, ils désirent vous connaître, connaître l’Afrique. C’est bien, c’est encourageant. On note une nette différence entre les gens d’ici et ceux de la France. Cette France qui nous a colonisé, celle dont on continue à parler la langue; en France c’est différent. Ici les gens sont beaucoup plus dynamiques, plus accueillants, plus chaleureux.

En France les gens sont plus méfiants. Méfiance qui s'est transformé en peur contre les Noirs, contre l’Arabe et c’est dommage!

Ialtchad Presse : Y a-t-il des organisations ou des organismes qui vous soutiennent ?
Abakar Adam Abaye : Non! Je ne suis soutenue par aucun organisme ni organisation. J’écris mes contes, je participe à différents festivals, je raconte mes contes et terminé point. Par contre, il y a des contes qui parlent des causes, telle l’utilité des arbres, la lutte contre la désertification, les contes par leurs simplicités et leurs messages touchent tout le monde.

Ialtchad Presse : Avez-vous besoin de soutien particulier?
Abakar Adam Abaye : Soutien… (rire) ... soutien tout le monde en a besoin. Écoutez, le fleuve ne dira jamais non si on lui rajoute de l’eau. Donc, J’ai besoin de soutiens. Comme je vous l’ai mentionné précédemment, je suis en train d’organiser un Festival de Contes en octobre 2004 au Tchad qui aura lieu à N’Djaména et dans la région N’gouri mon village au Lac Tchad. 

Donc ce festival aura besoin de soutien. Où faudra-t-il loger tous ces participants ? Comment se fera le déplacement ? Comment les nourrir ? Comment faire les affiches ? Les publicités à la Télévision, à la radio, dans les journaux. Tout cela nécessite beaucoup de moyens. S’il y a des soutiens disponibles, ils sont les bienvenus. Je suis ouvert à cela. J’attends. Aujourd’hui les gens ne comprennent pas mais plus tard ce sera quelque chose pour tout le monde. On fait de petites choses qui appartiendront à tout le monde dans le futur parce que les contes sont populaires.

Ialtchad Presse : Pourquoi avez-vous choisi de résider au Burkina ?
Abakar Adam Abaye : Je réside au Burkina depuis cinq ans mais souvent je pars au Tchad. Je répète encore que je suis en train de monter la « première Nuit de la Parole » et je continue une tournée qui va commencer à partir du mois de mars en Guadeloupe et en France. Après, je retourne au Tchad préparer le Festival qui va commencer en octobre 2004. Voilà pour ce qui est de mon agenda. Je me suis installé au Burkina parce que c’est un peu la capitale culturelle de l’Afrique. Il se passe beaucoup de chose au niveau culturel. Il y a des festivals du cinéma, de théâtres, de contes, de masques, de peintures, d’archers, d’artisanats etc. Il y a tous les festivals au Burkina et c’est un paradis pour un artiste de venir et de trouver un endroit  où la moitié de la population est artiste et ça travail tout le temps. Si tu es artiste, tu rentres dans la danse et tu travailles. Voilà l'une des raisons.  Une autre raison, la plus importante, c’est parce que tu rencontres beaucoup de gens et tu joues plusieurs fois. Quand on joue plusieurs fois on grandit en âge mais on grandit aussi de façon professionnelle. On  fait des rencontres et cela permet de voyager encore plus longtemps. C’est pour toutes ces raisons que je réside au Burkina.

Ialtchad Presse : Que vous dit ialtchad ?
Abakar Adam Abaye: (...sourire...) Ialtchad c’est touchant, c’est personnel. Si on dit ialtchad on parle du Tchad, c’est profond, c’est symbolique, c’est fort, c’est quelque chose qui va nous chercher au fort intérieur de nous-même. Tu passes dans la rue, tu entends dire ialtchad, tu t’arrêteras pour savoir qui est-ce qui est entrain de dire cela. C’est une partie de nous, c’est l’ancêtre qui parle. C’est le souffle des ancêtres.

Ialtchad Presse : Le mot de la fin ?
Abakar Adam Abaye : Je pense que quelque soit ce qu’on fait dans la vie, il y a toujours quelqu’un qui dit quelque chose à propos de ce qu’on fait. Donc, je dis à tous les ialtchad : « faites ce que vous avez envie de faire dans la vie ». Vous avez envie de faire de la musique faite-la, de la chorégraphie, de la littérature, bref tout ce dont vous avez envie. La culture c’est l’âme d’un peuple. C’est la matrice du développement. On connaît un peuple qu’à travers sa culture. Tous les étudiants qui sont partis étudier à l'étranger ont constaté par exemple qu’on organise certaines fêtes pour que chacun puisse montrer la danse de son pays ou raconter une histoire de son pays, exhiber quelque chose de culturel de son pays ou même apporter un repas de son pays. Donc tout est basé sur la culture. Si on ne nous connaît pas partout aujourd’hui, c’est parce que nos artistes n’ont pas pris la parole. Donnons à ces derniers la parole, soutenons-les, parce que sans l’art on va toujours rester dans le noir, dans un grand trou noir, un creux noir. Et, c’est l’artiste qui fait que les gens savent parler de votre pays. Par exemple lorsqu’on parle de la Côte d’ivoire, on identifie tout de suite ce pays à Alpha Blondy, quand c’est le Sénégal c’est Youssouf N’Dour, le Mali c’est automatiquement Salif Keita, Oumou Sangaré. Mais faudrait que ça soit aussi pour nous comme cela. Parce que chez nous quand on est artiste, on prend une guitare et on chante, on dit voilà, il est devenu ceci ou cela. C’est fini ce moment-là. C’est fini, nous nos oreilles ne veulent plus entendre cela. Personnellement  mes oreilles ne vont plus entendre ceci. Je fais tout ce que j’ai envie de faire dans l’art. Je l’ai choisi. Je le fais pour moi et pour mon pays. Et croyez-moi, je vais le faire jusqu'à mon dernier souffle.

Ialtchad Presse : Merci beaucoup
Abakar Adam Abaye : Merci

Interview réalisée par Brahim Wardougou 

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