A l'issue de la 25e journée de la ligue provinciale de N'Djamena, Foullah Édifice voit son titre éloigner après un match arraché à la dernière minute par l'équipe militaire d'As PSI. Un match qui remet la course au titre encore plus serré et rude. Reportage.
Le match a démarré par une ambiance électrique au gradin et beaucoup agité au milieu de terrain entre les deux formations. Le richissime club de la capitale, Foullah a largement dominé la première partie avec plusieurs occasions non concrétisées. C'est sous le score de zéro but partout que l'arbitre renvoie les deux formations aux vestiaires.
De retour des vestiaires, le feu prend en tribune entre supporters d'As Psi et ceux de Foullah. Ce volcan aux gradins est impulsé par les joueurs qui cherchent à s'imposer vaille que vaille. Petit jeu à la Brésilienne, des tiki-taka à la barcelonaise et une brutalité à la mode calcio italienne. Le spectacle était au beau fixe, un football de haut niveau qui a régalé tous les spectateurs présents. Foullah a construit un très beau jeu à la défense, en passant par le milieu et Bakhit, leader de son équipe a ouvert le score par un but missile qui a échappé au gardien adverse. Le score a été ouvert à la 62e minute. L'équipe Foullah Édifice a continué par être bouillant et n'a cessé de démoraliser son adversaire avec des passes courtes, longues et surtout un spectacle dans le couloir droit de Bakhit. A la 10e minute de la fin de rencontre, As PSI reprend souffle et marque un but phénoménal grâce à une frappe hors de la ligne de 16. But inscrit par l'attaquant Issa Malloum au dossard 9. C'est sous le score de 1 but partout que l'arbitre a mis terme à la rencontre.
A la fin du match les arbitres ont failli être lynché par le public de As PSI. Une intervention musclée de la police a mis de l'ordre et les arbitres ont été extirpés de la foule sans être touchés. Le commissaire du match quant à lui, il s'est fait piquer son téléphone portable par les supports qui ont profité de la situation tendue.
Mahamat Abdelkerim Mahamat, entraîneur adjoint d'As PSI, la première personne qui s'est acharnée contre le 4e arbitre après la fin du match, s'est exprimé à notre micro. Il indique que le temps additionnel n'a pas été respecté et il n'a que réclamé le non-respect de ce temps, dit-il. « J'ai été surpris que l'arbitre central me colle injustement le carton rouge. Je conteste la décision et je vais faire recours », a-t-il confié. Par rapport au match, M. Mahamat se dit satisfait de l'arbitrage et du beau jeu développé par son équipe et l'adversaire. « Nous avons joué un bon match », dit-il. Au sujet de la course pour le titre, le Caoch souligne très honnêtement qu'une course au titre est impossible, mais la qualification au championnat national est possible, a-t-il relevé. Quant à Asselmo Massama, préparateur physique de Foullah Édifice, ce match a été préparé et plus important pour son équipe c'est de ne pas perdre, dit-il. Il se dit confiant pour son équipe de remporter un nouveau sacre de suite. Pour Zakaria Rahma, Secrétaire Général de la ligue Foullah Édifice a vu laissé le titre passé. « Si Foullah a réussi a gagné le match de ce soir, il allait être champion. Heureusement qu'il a fait un match nul. Tout reste jouable entre RFC et Elect Sport jusqu'au dernier match du championnat », a-t-il justifié. Il ajoute, « RFC et Elect Sport ont chacun un match de retard et Foullah n'a qu'un seul avec un écart de 4 ou 5 points. Donc, tout reste jouable au dernier match et à la dernière seconde », a conclu le Secrétaire Général la ligue.
Rappelons qu'après ce match nul Foullah garde sa position de premier avec 54 points suivis de As PSI avec 51 points. Renaissance FC et Elect Sport, l'un 3e avec 50 points et l'autre 49 tous deux avec un match de retard. Leurs prochains matchs détermineront qui sera champion de cette ligue provinciale.
Abderamane Moussa Amadaye
Hier 16 mai a eu lieu un atelier de dialogue entre les organisations paysannes/ agropastorales et des associations féminines/ jeunes dans le cadre du processus de la préparation de la politique foncière nationale au Tchad dans la salle de conférence épiscopale à N'Djamena. Reportage.
Le Directeur pays d'Oxfam Dedeou Yahiya affirme que cet atelier est organisé dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d'accord entre Oxfam et la FAO, intitulé « Mobilisation des acteurs de la société civile dans le processus d'élaboration de la politique foncière au Tchad dans le contexte de la mise en œuvre des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers au Tchad ». Il a pour objectif de faire le point de l'état d'avancement du processus d'élaboration de la politique foncière nationale du Tchad.
Le ministre de l'Aménagement du Territoire de l'Urbanisme et de l'Habitat, Abakar Assilek Halata salue les efforts de réformes foncières enclenchées, depuis 2018, sous le leadership de son ministère. Une réforme qui vise la relecture du code domanial et foncier et l'élaboration d'une politique foncière nationale. « Le problème du foncier est important, il est pertinent, il est au sein de la société et de nos problèmes chaque jour ». Il ajoute qu'ils ont beaucoup fait depuis le mois d'octobre dernier, car ils ont fait le guichet unique qui doit permettre à chaque citoyen d'aller enregistrer ses documents afin de les sécuriser pour qu'il soit enregistré avec la NNI pour que plus jamais personne ne vienne prendre le bien de quelqu'un d'une quelconque manière. Il poursuit, qu'ils sont en accord avec le ministère de la justice pour annuler toutes les décisions de ces magistrats véreux ont fait pour déposséder certains citoyens de leurs biens. Ils sont allés très loin pour que le tribunal foncier soit mis en place. Tout cela explique que l'importance du foncier que nous faisons chaque jour, a-t-il déclaré.
Pour lui, cet atelier rentre dans le cadre de la mise en œuvre du protocole d'accord entre Oxfam el la FAO, intitulé mobilisation des acteurs de la société civile dans le processus d'élaboration de la politique foncière au Tchad dans le contexte de la mise en œuvre des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers au Tchad.
Noël Adoum
La marche pacifique lancée par les partis politiques le 14 mai passé a été interdite. Dans tous les grands axes de la ville de N'Djamena, les forces de l'ordre étaient fortement présentes et surtout visibles. Les organisateurs de la marche le président du parti socialiste sans frontière (PSF) Yaya Dilo Djerou Betchi et le président du Parti pour le Rassemblement pour la justice et l'Égalité au Tchad (RAJET) Ordjeï Abderrahim Chaha réagissent. Reportage.
Le président du parti de RAJET Ordjeï Abderrahim Chaha affirme que le déploiement des forces de l'ordre notamment les policiers, les gendarmes, les GMIP et les gardes nomades donne une mauvaise image pour un pays démocratique et pourtant il a reporté la marche pacifique prévue le 14, dit-il. « Ce déploiement, c'est pour intimider les Tchadiens, pour qu’ils ne revendiquent pas leurs droits ». Selon lui, quand les forces de l'ordre se placent dans des ronds-points en turban avec des armes en main c'est pour faire peur. C'est la raison pour laquelle, «cette présence intimidante signifie : si vous sortez pour manifester, on va vous tuer » a-t-il martelé. Selon lui, le peuple tchadien ne peut pas supporter les conditions de vie difficiles qu'il traverse notamment l'augmentation des denrées alimentaires, la coupure d'électricité et la pénurie de carburant. Il poursuit, le peuple tchadien en a marre. « Nous avons annuler cette marche, mais prochainement le peuple tchadien va sortir lui-même de son propre grès pour marcher et dire non, sans notre appel».
Le président du Parti Socialiste sans Frontière (PSF) Yaya Dilo Djerou Betchi déclare « c'est un déni de démocratie puisque dans un État normal, une marche ne doit pas être vue comme une menace sécuritaire parce que la marche est pacifique et elle est encadrée ». Faisant référence aux marches organisées dans le passé, Yaya Dilo Djerou Betchi soutient, « nous avons organisé plusieurs marches en 2021-2022, on l'avait fait dans un environnement pacifique et sans faute». Il poursuit, rien ne justifie qu'une marche reportée soit encore comme une menace, cela prouve que la junte est consciente de la colère de la population, elle craint les réactions spontanées. Il ajoute, c'est une stratégie de la junte d'augmenter la psychose, «lorsque vous allez sortir, nous allons utiliser la force, on va utiliser tout cet arsenal pour mâter».
Pour M. Dillo la junte a un seul langage, celui des armes, de la force, des interdictions en interdictions des marches pacifiques en déployant tout cet arsenal de guerre ce qui relève de la force de la troisième catégorie en craignant la sortie de la population civile. « La junte est dans un état de psychose avancée, de peur et de panique totale. Ils ont quadrillé toute la ville de N'Djamena à travers des blindés, des véhicules, c'est du jamais vu, marche reportée».
Noël Adoum
Le comité olympique et sportif tchadien (COST) a tenu son assemblée générale ordinaire ce 13 mai 2023 dans un hôtel de la place situé dans la commune du 3e arrondissement de N'Djamena. Formation, promotion du sport et les valeurs olympiques ont été les points forts de cette assemblée. Reportage.
Pour Idriss Dokony Adiker, Président du COST, cette messe annuelle a permis de faire le bilan de leurs activités passées et de programmer celles à venir. Il indique des avancées considérables, dit-il. « Le Mouvement Sportif Tchadien que j'ai l'insigne honneur de diriger est en train de progresser malgré le manque de moyens », a-t-il justifié. Il a déploré les manques de terrain et de cadre idéal pour l'expression et la découverte de talents. Le Président du COST a indiqué qu'un forum est prévu bientôt pour examiner à fond les problèmes qui minent le sport en général afin de proposer des solutions idoines et de sauver le sport tchadien.
Le Secrétaire Général du ministère en charge du sport Passalet Lazaki a félicité d'abord le travail abattu par le COST notamment le respect du délai de la tenue de cette AG ensuite l'inclusion de toutes les fédérations dans cette assise et enfin la réalisation du cahier de charge de l'an 1 de l'équipe dirigeante de Dokony. Le SG du ministère s'est prononcé aussi sur des manquements plus précisément là gouvernance des organisations sportives. « Il n'est un secret pour personne. Bon nombre des organisations ne respectent pas leurs textes statutaires. Ils n'organisent pas leurs assemblées générales ordinaires ni électives dans le délai requis », dit-il. M. Lazaki les invite à se conformer comme le COST pour sauver le sport. Il promet des solutions idoines de la part de son ministère en termes de financement et des infrastructures dans les prochains jours.
Bani Gata Ngoulou, Président de la fédération de basketball, interrogé par Ialtchad Presse, se dit satisfait des travaux. « Des avancées considérables ont été enregistrées l'an dernier. Nous avons réalisé environ 94% », a-t-il confié. Il affirme qu'une volonté y est même si les conditions sont difficiles. « Nous allons faire de notre mieux auprès du gouvernement pour que les choses changent et évoluent », a-t-il déclaré. Pour Solkem Rachel, vice-présidente de la fédération tchadienne de tir à l'arc se dit satisfaite des travaux. « C’est un succès pour le COST. Parce que toutes les fédérations sont représentées et les difficultés qui minent le sport tchadien ont été épluchées », dit-elle. Toutefois, Mme Solkem affiche son regret quant au développement du sport tchadien. « Le problème du sport au Tchad est en ce moment criard. Je déplore cette situation. Malgré le fait que le sport uni le peuple, le gouvernement ne s'intéresse pas concrètement au sport tchadien. Et c'est la jeunesse qui en pâtie », a-t-elle conclu.
Abderamane Moussa Amadaye
Le collectif des associations du département des Monts de Lam a organisé une conférence de presse ce 12 mai au centre d'études pour la formation et le développement (CEFOD) dans la commune du 6e arrondissement de N'djamena. Il a fait le point sur la situation des conflits qui sévissent dans les Monts de Lam. Reportage.
La salle était presque pleine que l'échange avec les médias a démarré. Les membres du collectif étaient habillés en noir, signe de deuil et de soutien aux victimes, disent-ils.
Pour Me. Nodjitoloum Salamon, Coordonnateur du collectif, les terres du sud et plus particulièrement du département du Mont de Lam font l’objet de convoitises de certains allogènes et plus précisément les éleveurs à cause sa fertilité pour leur bétail, dit-il. Me. Salamon indique depuis quelque temps, les conflits agriculteurs-éleveurs sont devenus récurrents et prennent d'autres tournures. Il précise que des éleveurs détiennent des armes létales et rendent difficile le mouvement de la population. Il relève que rien qu'au mois d'avril, les « villages Dogoro, Bendjabo, Mempon, Dangnda ..., ont été victimes des attaques des éleveurs et de bavures des forces de l'ordre qui a occasionné des morts, des blessés et des déplacés ». Face à cette tragédie inhumaine et insoutenable, dit-il, le collectif des associations des Monts de Lam a dépêché une équipe pour non seulement compatir mais aussi de faire un constat. Il relève de cette mission un bilan macabre et alarmant, selon les mots du Coordonnateur. « Des morts, de personnes déplacées, des bétails volés, des dépossessions des biens et des villages incendiés », a-t-il rapporté. Me. Salomon souligne que la population du sud du pays est taxée des rebelles, des Kodos par les autorités.
Me Salomon s'est dit abasourdi par les propos tenus par le ministre de l'administration du territoire, Limane Mahamat dans une presse étrangère sur ces événements, qu'il a seulement minimisé en prétendant que « la situation est sous contrôle ». A ce sujet, il pense que Limane Mahamat ne contrôle pas le territoire pour lequel il est nommé pour administrer ou bien il entretient délibérément ce flou pour protéger certaines personnes ou son poste », a-t-il signifié. Le collectif affirme que sa lutte n'est ni politique, ni confessionnelle mais elle vise à protéger les droits humains et les intérêts de leurs parents abandonnés à leurs tristes sorts. Le collectif dit choqué de voir qu'à Goré, une enquête a été ouverte par le procureur de la République et aux Monts de Lam, c'est le silence radio. Il condamne avec la dernière énergie cette pratique et recommande au gouvernement de mettre fin à cette guerre par « la recherche de la paix, le désarmement de toute la population, sans discrimination, la nomination des cadres compétents et la suspension du gouverneur Ahmat Dary et autres cadres administratifs et l'ouverture d'une enquête indépendante, etc. » Me. Salom s'est interrogé si les autorités de transition actuelle ne sont pas tombées dans le piège de la perfidie française qui consiste à jouer sur la fibre ethnique pour exploiter et piller sans limites les richesses du pays ? Me. Nodjitoloum Salamonse demande, « curieusement, les tueries des paysans des Monts de Lam et de la Nya Pendé se sont multipliées au lendemain de l'installation d'une unité de l’armée française à Goré, à la frontière Tchad-Centrafrique. Est-ce entretenues ou une simple coïncidence ? », s'interroge-t-il. Pour finir, Salomon, Me. Salomon invite la population à se défendre, « il est temps que les populations s'organisent pour se défendre, elles-mêmes, car le gouvernement, nous a abandonné, en plein vol, comme dirait quelqu’un », a-t-il conclu.
Abderamane Moussa Amadaye
L'Union des jeunes avocats du Tchad a organisé cet après-midi 12 mai une conférence-débat sur le thème, « La jeunesse tchadienne face aux défis du numérique». Cet échange s'est déroulé au centre d'études pour la formation et le développement (CEFOD) à Ardepdjoumal dans la commune du 6e arrondissement de la capitale tchadienne, N'Djamena. Reportage.
La salle était à moitié remplie d'étudiants, élèves, chercheurs, etc. Ils sont venus échanger avec les panels composés de juristes et de docteurs en sciences humaines.
Pour Me Frédéric Nanadjingue, président de cette association et avocat auprès de la Cour africaine des droits de l'homme. L'un des phénomènes ayant marqué le bouleversement des relations humaines dans la société à la fin du 20e siècle est l'avènement du numérique. « Il est désormais envisageable que les frontières et les barrières qui ont longtemps divisé les peuples soient sur le point de s'anéantir et que les nouvelles lois réglant les relations humaines soient en train de prendre une forme nouvelle, grâce aux nouvelles technologies », a-t-il confié. Il indique que cette époque marque également l'amorce d'un processus démocratique et pluraliste du paysage médiatique dans la plupart des pays d'Afrique noire francophones, notamment avec l'apparition des NTIC. Selon lui, le Tchad, à l'instar des autres pays en voie de a connu cette mutation technologique : l'apparition de l'internet vers la fin des années 90. « La Constitution tchadienne consacre la liberté d'information et de communication comme un droit fondamental du citoyen», a-t-il signifié.
Selon Me Frédéric, la réaction du législateur ne s'est pas fait attendre, car plusieurs textes ont été adoptés en fonction des supports de communication. « Ces supports ou outils de communication sont multiples et variés, car les uns ne sont pas ouverts à l'audience du public (téléphone par exemple) et, les autres par contre, constituent de véritables tribunes de discussions publiques au rang desquelles la radio et la télévision demeurent les plus anciennes », dit-il. Il ajoute «l'apparition des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NIIC) vient combler les insuffisances techniques des anciens supports d'information et de communication, pour répondre aux exigences modernes», a-t-il expliqué. Me Frédéric a aussi élucidé que les réseaux sociaux concours à une démocratie participative par les biais de débats d'opinion, la critique des actions du gouvernement, etc.
Selon l'ancien procureur Youssouf Tom, le système numérique couvre un vaste domaine. « Au Tchad nous n'avons pas une loi spéciale qui s'articule sur le numérique. En 2017, une loi s'est affirmée pour contrôler ou réglementer le numérique. Toute personne qui crée, télécharge ou diffuse des publications à caractère raciste risque une amende allant de 1 à 10 millions. La loi tchadienne protège également les individus, car ceux qui s'en prennent à d'autres seront emprisonnés de 1 à 5 ans », a-t-il indiqué.
Il ajoute « le Code pénal 468 dit si une personne crée une infraction de presse, il est punissable de même peine». Il relève que selon la loi portant création des médias écrits et électroniques au Tchad, il est interdit de rédiger et de diffuser des articles haineux sous peine d'amende de 1 à 3 millions ou d'une suspension de parution.
Toutefois, M. Tom souligne des manquements. « La faiblesse de notre système judiciaire doit-être renforcer afin que ceux qui se comportent de manière déloyale soient réprimés », a-t-il justifié. Il invite la jeunesse à faire bon usage.
Abderamane Moussa Amadaye
Après la levée de la grève par l'Union des Syndicats du Tchad (UST), les cours ont repris mollement dans la capitale tchadienne, N’Djamena. La rédaction est allée dans quelques établissements publics de la place pour constater la reprise. Reportage.
Après la grève de 3 jours, les établissements ont repris les cours. Au Lycée Technique Commercial (LTC), la cour était déserte. Raison : l'administration a accordé un congé de 3 jours aux élèves afin de préparer leurs devoirs départementaux sauf les élèves en classe d'examen qui continuent normalement avec les cours, ont déclaré les responsables de cet établissement. Au lycée Félix Eboué, les portes des classes sont ouvertes, quelques élèves et enseignants sont dans la cour.
Mariam Hissein Hangata, élève en terminale G1 au Lycée Technique Commercial affirme qu'ils ont fait cours. Elle ajoute que les élèves en classe d'examen continuent les préparatifs des cours appelés « prépa bac ». Pour elle, la grève a freiné le programme.
Ramadji Tari Théodore élève en classe de terminale TCG dit que l'établissement est mou puisque les 3 jours qu'ils ont passés à la maison étaient ennuyeux. Il ajoute, « on est dans la salle d'examen et voilà on nous a fait rester à la maison 3 jours et certains enseignants refusent de venir donner cours, ça fait très mal ». Il poursuit, « notre avenir dépend des cours, certains enseignants sont venus et d'autres sont pas absents. Il reste peu du temps pour finir, aujourd'hui on a fait seulement 2h avec un professeur puisque les autres ne se sont pas présentés ».
La Directrice de CEG Félix Eboué Noumaïssei Sylvie affirme que dans le système éducatif tchadien, quand les cours sont suspendus, c’est difficile de reprendre normalement. « Les cours ont repris effectivement, mais pas comme nous voulons », a-t-elle martelé. Il y a quelques élèves qui traînent encore les pas, certains enseignants sont présents à cette reprise qui n'est pas effective. Elle ajoute, qu'il y aura des répercussions sur les programmes. Bientôt ce sont les examens, les heures perdues seront difficiles à rattraper.
Noël Adoum
Des citoyens tchadiens ont animé ce 9 mai un point de presse afin de continuer avec des actions de grandes envergures dans les jours à venir contre la cherté de vie au Tchad. Le président du parti Rassemblement pour la Justice et l'Égalité au Tchad (RAJET) a fait une déclaration. Il appelle à une manifestation pacifique prévue le 14 mai 2023. Reportage.
Des militants, partisans, sympathisants et des citoyens tchadiens réunis au sein du parti, sont sortis publiquement pour faire une déclaration sur la crise sociale au Tchad notamment la pénurie de carburant, de gaz, les coupures intempestives d'électricité et la flambée des prix des denrées alimentaires.
A cette occasion, le président du parti RAJET Ordjeï Abderahim Chaha a lancé un vibrant appel au peuple tchadien, sans distinction à sortir massivement le 14 mai 2023 pour la marche pacifique de la souveraineté, la crise sociale et les conditions inhumaines que vit le peuple tchadien. « Ceux qui sont au pouvoir notamment la junte et ses commerçants commencent à piétiner le peuple tchadien » a-t-il déclaré. Il poursuit, « c'est à nous de prendre notre responsabilité et notre destin en mains ».
Selon lui, le pays est frappé par une crise sociale et économique dont les gouvernants sont les causes. « Le pays appartient à tout le peuple tchadien mais pas à quelques individus qui se croient supérieur » a-t-il martelé. Il ajoute, ces gens sont entrain de vendre le pétrole du Tchad à la Centrafrique afin de maximiser leur propre intérêt. « A la tête de ce pays on a pas des dirigeants mais des commerçants qui ont créé cette pénurie » s'est-il indigné.
M. Ordjeï appelle le peuple à se réveiller et de ne pas baisser la garde. Pour lui, il faut que le peuple se prépare pour manifester afin de changer le pays, le peuple tchadien est privé de tout s'exclame t'il. Ainsi, il appelle les jeunes à les rejoindre le dimanche 14 mai afin de lancer des nouvelles actions des grandes envergures pour le changement au pays. Car, sans le changement, il n'y a pas d'espoir et sans le changement notre vie quotidienne et sociale ne changera pas parce que les autres ont pris ce pays en otage, a-t-il souligné.
Toujours selon lui, la multiplication de la crise, la pénurie de carburant, les coupures intempestives d'électricité, la hausse des prix des denrées alimentaires, l'augmentation des taxes douanières, sont le quotidien du peuple tchadien. Il appelle les tchadiens à prendre leur liberté et leur responsabilité en main. Il faut que le peuple se fasse entendre pour revendiquer ses droits.
Également, M. Ordjeï affirme qu'ils ont déposé une demande d’autorisation de la marche pacifique et les responsables en charge de la sécurité ont refusé de prendre la demande. Il poursuit, « pour protester contre la crise artificielle et pour sauvegarder notre souveraineté bafouée », nous allons faire cette marche pacifique pour exprimer notre mécontentement. Car on ne peut rester bras ballants et voir le pays pourrir chaque jour un peu plus. « Si nous ne prenons pas des durs engagements face à cette situation qui prévaut, nous allons tous périr par la bêtise de nos gouvernants », a-t-il conclu.
Noël Adoum
La grève lancée par le syndicat des enseignants du Tchad (SET) du 8 au 10 mai semble être respecté par les établissements scolaires publics et quelques rares du privé. D'autres ont boudé et continuent de faire cours. L'équipe d'Ialtchad a scionné quelques écoles de la capitale pour constater. Reportage.
Il est 9h passé au lycée technique industriel, au lycée Félix Eboué et lycée technique commercial, les cours sont désertes. Quelques personnes discutent, d’autres lisent des documents sur l'ombre du Nimier ou du bâtiment. Les bureaux de l'administration de chaque établissement sont ouverts. Les responsables administratifs sont présents pour assurer les affaires courantes, disent-ils. D'autres écoles privées ont emboîté les pas du public. Les enseignants ont suivi le mot d'ordre du SET. Le constat est fait au lycée Fort-Lamy. Cependant, certains établissements continuent de faire cours à l'exemple du Maderassa Harazaye.
Cette grève déçoit les élèves en classe d'examen. C'est le cas de Idriss Adam Idriss, élève en classe de Terminal au lycée Félix Eboué. « Nous sommes à un mois baccalauréat, mais cette grève intervient alors que nous n'avons pas encore fini le programme », a-t-il dit. Il ajoute que cette situation risque de perdurer et d'interrompre le programme, mais aussi empêcher les étudiants de bien se préparer, dit-il.
Mahamat Djibrine Saleh, Délégué à l'éducation nationale et à la promotion civique de la commune de N'Djamena affirme que la grève est un droit, mais risque de plomber le programme et impacter négativement sur les élèves en classe d'examen, ceux du 3e et de la terminale, dit-il. Pour lui, l'éducation est une machine lourde quand elle s'arrête, c'est difficile de la redémarrer, « aujourd’hui la grève est prévue pour 3 jours, mais nous risquerons de perdre toute cette semaine l'équivalent de 30h ». Selon lui, cette grève va retarder la fin du programme et aussi perturber les élèves en classe d'examen. Il se dit inquiet face à cette situation et invite le gouvernement et le syndicat à trouver un terrain de convergence pour que cette situation ne puisse pas durer et impacter négativement l'année en cours.
Rappelons que le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) a prévu cette grève trois jours du 8 au 10 mai pour exiger du gouvernement l’approvisionnement de toutes les provinces en carburant et gaz, de ramener les prix de carburant et gaz à ceux d’avant la pénurie, et de veiller sur les prix des produits de première nécessité afin de soulager la population.
Abderamane Moussa Amadaye
Ce lundi 8 mai le réseau des jeunes entrepreneurs du Tchad (RJET) a lancé à l'Institut Français du Tchad (IFT) le salon national des entrepreneurs. Reportage.
Les entrepreneurs sont venus des 23 provinces notamment prendre part à cette cérémonie. Le Président du comité d'organisation du Salon, Innocent Gotota affirme que des jeunes osent rêver grand pour avoir une synergie et pouvoir rêver ensemble pour cette première édition de salon des entrepreneurs. « Le réseau des jeunes entrepreneurs regroupe plus de 300 entreprises. Ces jeunes gagnent leur argent à la sueur de leur front. Le réseau est piloté par une dame », a-t-il souligné. Il poursuit en soutenant que ces jeunes entrepreneurs souffrent en coulisses parce qu'ils n'ont pas d'accompagnement et le financement.
La coordinatrice de réseau des jeunes entrepreneurs Mlle Mangueal Prisca explique que le réseau des jeunes entrepreneurs a une mission d’orientation, de formation et d'accompagnement technique. « Le salon national de l'entrepreneuriat a pour objectif principal de rassembler les acteurs économiques, de s'asseoir et de discuter des problèmes qui minent l'entrepreneuriat ».
Elle affirme que le réseau n'a pas un fond de fonctionnement, les comités d'organisation ont cotisé de l'argent pour réunir les entrepreneurs dans ce lieu. « Sans l'aide du ministère, sans l'aide de qui que ce soit nous allons réussir ce projet », a-t-elle martelé. L'entrepreneur est celui qui prend des risques même s'il ne gagne pas quelque chose, il sait qu'il a participé.
L'ambassadeur pour l’entrepreneuriat M. Adam Ismaël, affirme, « entreprendre dans le milieu des jeunes n'est pas donné à tout le monde. Il y a ceux qui attendent l'intégration à la fonction publique et d'autres prennent des risques pour entreprendre afin de joindre les deux bouts ». Il appelle les jeunes à créer des choses qui vont être consommées facilement dans ce milieu tchadien.
Noël Adoum