lundi 29 mai 2023

Reportage

Reportage (1317)

L’état de décrépitude de plusieurs établissements publics a attiré la rédaction. Nous sommes allés, ce 17 janvier, constater les faits dans un établissement public. Reportage.

Certains établissements sont dans un état lamentable, voire dangereux pour l’administration, les professeurs et les élèves. Nous avons rencontré un délégué de l'éducation nationale de la commune de N’Djamena et le proviseur du Lycée scientifique de champ de fil.

11h. Lycée champ de fil dans le 5e arrondissement. Tout est calme, certains élèves font cours. D’autres s’apprêtent à rentrer chez eux. Le bâtiment qui nous fait face est presque un bâtiment abandonné. Il risque de s’écrouler. Un spectacle désolant.

Abba Adam est le proviseur du lycée scientifique de champ de fil. Il affirme que son établissement est construit dans un bas fond. « 10 ans après, nous avons constaté une dégradation avancée d'un bâtiment complet. Cela nous a obligé de ne pas l'occuper. On ne peut pas mettre les élèves en danger », dit-il dépité. Il affirme que certains parents refusent d'inscrire leurs enfants de peur qu'un jour ce bâtiment ne s’écroule. « Nous n'avons pas des moyens de réfectionner ces bâtiments. Donc nous demandons à l'État de s’en occuper. C’est d’utilité publique sinon dans 2 à 3 ans ce lycée disparaîtra ».

Mahamat Djibrine Saleh est délégué de l'Éducation nationale pour la commune de N’Djamena, « nous n'avons pas de budget pour la réfection des établissements publics », lâche-t-il. Selon lui le montant du budget est affecté au moment de la discussion budgétaire entre le ministère de Finances et celui de l'Éducation qui dégage d'abord les priorités, mais pour cette année, le ministère a inscrit dans son programme lors de la conférence des délégués l'éducation nationale. Pour lui, la dégradation des établissements et les infrastructures insuffisantes dans les établissements publics encouragent la prolifération des établissements privés.

Ousmane Bello Daoudou

Allés dans le cadre de la sensibilisation de la gestion de 5% des revenus pétroliers, 11 membres de la coordination exécutive du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi dont leur président Abdelkadre Djibia ont été mis aux arrêts le samedi dernier à Bousso, chef-lieu du département de Loug Chari par les autorités de cette localité. Contacté par la rédaction, le président du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi Abdelkadre Djibia donne la cause de leur arrestation. Reportage.

Quelques semaines après l'Assemblé Générale organisée par le Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi concernant la mauvaise gestion de 5% des revenus pétroliers de cette province qui coule depuis 9 ans dont la présidence est assurée par le sultan du Chari-Baguirmi Mbang Hadji Woli. Joint par téléphone, le président du Collectif des Organisations des Jeunes du Chari-Baguirmi Abdelkadre Djibia déclare que, c'est de l'acharnement contre eux parce que les autorités à la solde du sultan Mbang Hadji Woli les ont arrêtés sans aucune preuve à l'appui. Il affirme qu'ils ont organisé leurs activités le samedi matin à Dourbali et Mandelia dont l'objectif est de sensibiliser la population concernant la mauvaise gestion de 5% des revenus pétroliers. Ils ont ensuite continué jusqu'à Bousso, le préfet leur a demandé l'autorisation d’organiser un meeting, dans le cas contraire, ils n'entreront jamais dans cette localité, a-t-il dit. Eux à leur tour ont insisté pour entrer dans leur village et leur terre natale. M. Abdelkadre Djibia, affirme avoir été en détention pendant 4h du temps. Ensuite le préfet a demandé l'engagement par écrit pour confirmer qu'ils ne sont pas venus organiser un meeting en public. C'est quelque chose qui a été fait.                

Retournez dans la maison familiale, le préfet a envoyé un convoi des gendarmes pour venir les arrêtés à 21h, c'est qui a provoqué un refus catégorique, le lendemain les policiers et les gendarmes sont venus les arrêtés sur place pour motif comme trouble à l'ordre public, attroupement non autorisé et incitation à la rébellion sous les ordres du gouverneur. Ils ont passé leur audition le lundi pour soumettre au juge, a-t-il martelé.

Contacté par la rédaction, le préfet de Bousso affirme que l'affaire est entre les mains des juges.

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l'Homme (CTDDH) quant à elle, se dit extrêmement préoccupée par cette arrestation et estime que la gestion personnelle, clientéliste et calamiteuse des 5% des revenus pétroliers doit immédiatement cesser. La CTDDH exige également la libération immédiate et sans condition de ces jeunes et demande aux pouvoirs publics de veiller à l’exercice libre des droits et devoirs des citoyens.

Noël Adoum

La grande messe culturelle du festival Dary 4e édition continue toujours au palais des Arts et de la Culture avec les prestations de plusieurs régions du pays. Ce Lundi 16 janvier, la province du Borkou a exposé ses différentes œuvres artistiques et culturelles. Reportage

Les ambassadeurs de la culture du Borkou ont étalé leurs richesses et potentialités ce lundi devant leur stand. Les deux représentants de la province du Borkou, Naïma Adoum et le délégué Abakar ont expliqué les diversités culturelles et les différentes danses de cette province.

Pour Naïma Adoum, il y a 60 qualités de dattes appelé « Tima » en langue locale, du sel fabriqué sous forme de moule sans oublier la farine appelé « Nigui » qui sert à préparer la bouillie. Selon Mme Naïma, les grains de dattes bouillies servent à soigner la diabète et d'autres maladies comme les maux de ventre. Il y a d'autres objets comme les paniers traditionnels fabriqués à base de la peaux d'animaux et les objets de mariage notamment les parures, les bijoux qui servent à la mariée de s'acquérir des valeurs traditionnelles. Selon elle, la corne de bœuf est considérée comme une banque qui sert à garder l'huile de bœuf pendant des années.

Le délégué Abakar Mahamat Abdallah quant à lui, explique que les matériels de transformation des produits locaux comme les dattes, l'oseille et gingembre transformés en poudres et en pattes soignent la constipation et plusieurs maladies comme la toux et la gastrique. Il affirme, qu'il y a plusieurs sortes de natron, notamment celui des animaux et des humains. A travers ces produits locaux, ils ont transformé ce natron en savon de linge et de bain, a-t-il dit. Il poursuit que la terre solide de cette province sert à construire des grandes maisons dans cette zone et en même temps ça sert des craies pour les élèves. Il relève que les objets symboliques dans la province du Borkou sont des chameaux qui sont considérés comme le moyen de transport ou servent de la viande et les dattes qui contribuent à l'économie de cette région. M. Abakar ajoute que la consommation du thé est fondamentale dans la région, le the est utilisé comme un dessert avant ou après les repas.

En ce qui concerne les danses traditionnelles, le délégué déclare que dans la province du Borkou, il y a plusieurs danses traditionnelles comme Tchelou, la danse réservée uniquement aux jeunes filles et jeunes garçons formant un cercle et pour faire le tour. La danse Kichali quant à elle, c'est la danse de couple faisant le contour des tambours. La danse Thétélé, les jeunes garçons et les jeunes filles dansent deux à Deux. Enfin, la danse toos est appliquée pendant la cérémonie de mariage et la danse Djorou, le danseur porte le boubou pour faire le tour en dansant. A conclu Abakar.

Noël Adoum

L'association tchadienne pour le développement du cinéma (ATDC) a lancé ce 16 janvier au musée national la 3e édition du festival N'Djamena Films en présence du ministre des affaires culturelles, du patrimoine historique, du tourisme et de l'artisanat, Mr Abakar Rozzi Teguil. Reportage.

Prévue à 9h30, la cérémonie d'ouverture a démarré avec un grand retard dû à l'arrivée du Ministre aux environs de 12h. Elle a vu la présence de plusieurs cinéastes tchadiens, hommes de culture et aussi de média. Ce festival est placé sous le thème, « le vivre ensemble à travers le cinéma ». 

Interrogé sur les difficultés du cinéma et de ses pratiquants au Tchad, le cinéaste Djaoro souligne qu'il n'y a pas un fond d'aide à la création artistique. « Vous savez, le cinéma est la branche la plus gourmande en matière de fond. Le Niger, le Cameroun par exemple, ont des fonds pour le secteur. Plus parlant encore, le Sénégal est passé de 1 à 2 milliards pour le cinéma ». Il estime qu'il faut de l’aide pour que le cinéma tchadien se développe. « Moi je vois bien que le cinéma tchadien à de l'avenir. Il a de l'avenir et je crois en ça », a-t-il confié à notre micro. Selon lui, le cinéma n'a pas régressé mais plutôt un peu immergé, pense-t-il. « Aujourd’hui des films tchadiens sont en compétition à l’échelle internationale. On le compte par milliers, par exemple au festival de CAN, les films de Mahamat Saleh Haroun, à Dubaï, en Espagne, à Chicago, etc. », dit-il. Il poursuit, « le cinéma tchadien marche mais il faut l'épauler », a-t-il déclaré.

Contrairement au cinéaste Djaoro, Haroun Ben Dono, artiste comédien alias « PASCAL », estime pour sa part qu'il y a d'énormes difficultés dans ce milieu artistique qui se vaut un facteur important pour l'unité et la culture tchadienne. « Le cinéaste tchadien manque d'un réel soutien de la part du politique et du public local », a-t-il confié. Selon lui, les cinéastes n'ont pas d'aide financière et matérielle. « On nous prend pour des prestataires, c'est quand y a un évènement qu'on cherche les artistes pour une prestation pourtant nous sommes des producteurs », a-t-il dit. Il affirme qu'il n'y a pas un seul cinéma digne de ce nom à N'Djamena pour la vulgarisation du cinéma, « c’est bien dommage pour un pays aussi riche en culture comme le nôtre dans cet état », a-t-il lâché. Il ajoute aussi, « par manque d'un réel politique du cinéma au Tchad, aujourd'hui les tchadiens s'intéressent plus aux films étrangers, nos productions ne sont pas consommées », a-t-il relevé. Selon lui, ce problème peut être résolu par la création d'une grande école d'art, de culture et du cinéma et aussi par un appui financier conséquent.

Pour Saleh Mahamat Adoum, Président du comité d'organisation, le cinéma est à la fois un outil de propagande de cultures et des valeurs par excellence et constitue un facteur d'économie rentable. Selon lui, l'exemple du Nigeria ou du Ghana en ont la parfaite illustration. Il a annoncé également que ce festival mettra en compétition une vingtaine de films tchadiens dont les meilleurs seront primés, a-t-il exprimé.

Abderamane Moussa Amadaye

2023 démarre mal chez les étudiants tchadiens. Plus rien ne marche entre le président de l'Union Nationale des Étudiants tchadiens (UNET) Mahamat Saleh Ahmat et le Secrétaire exécutif, section de N'Djamena Yaya Barkai Mahamat. Raison : un communiqué de presse en date du 9 janvier par le premier condamnant l'intégration des diplômés qu'il juge injuste et décrit les conditions d'études dans les 19 universités et écoles professionnelles du pays. Reportage.

Depuis l'intégration des plusieurs diplômés à la fonction publique une vive tension s'est déclenchée entre le président national de cette association et le Secrétaire exécutif pour la section de N'Djamena.

 Le 9 janvier passé, M. Mahamat Saleh Ahmat Ali, président de l'UNET a animé un point de presse au cours de laquelle il a décrié les conditions de restauration, de transport, de terrains de sport, de lieu de recherche (bibliothèque et centre wifi), des amphithéâtres qu'il juge en deçà des attentes. Il a aussi dénoncé l'intégration à la fonction publique des milliers de diplômés qui a lieu en décembre 2022. Selon lui, cette intégration s'est faite par affinité, elle est discriminatoire. Il a estimé que ce sont les enfants des hauts cadres du pays qui ont été intégrés au détriment des étudiants qui ont fréquenté les universités et les écoles professionnelles du pays. Cette situation lamentable de marginalisation est, selon lui, l’œuvre de ces responsables. L'UNET a donné un délai de 3 jours au gouvernement pour trouver des solutions, passer ce délai des actions d'envergures seront menées, disait le communiqué

Aussitôt, le Secrétaire exécutif, section de N'Djamena, Yaya Barkai Mahamat a réagi par un communiqué signé le 10 janvier appelant les étudiants à ne pas suivre le mot d'ordre de l'UNET. Il dit être conscient des difficultés auxquelles sont confrontées ses collègues et affirme que des négociations sont en cours avec les autorités pour qu'une solution soit trouvée, a-t-il déclaré. Toujours selon lui, les revendications pour une meilleure condition d'étude sont légitimes, mais il estime que l'année académique a perduré et donc il est hors de question de faire la grève.

Ce communiqué n'aurait pas plu à M. Mahamat Saleh Ahmat Cissé. Ainsi par une décision, Yaya Barkai a été suspendu de ses fonctions de Secrétaire exécutif, section de N'Djamena pour faute grave.

Interrogé par Ialtchad Presse sur sa suspension, M. Barkai dit, « je ne suis pas suspendu et je ne serai jamais suspendu, car aucun texte de l'UNET ne stipule une telle suspension », a-t-il déclaré. Il estime que le texte permet plutôt aux secrétaires exécutifs des sections de le suspendre et non le contraire, a-t-il affirmé. « Nous n'allons plus le reconnaître parce qu’il revendique quelque chose qui ne relève pas de la compétence de l'UNET. Il revendiquait l'intégration », dit-il. M. Barkai soutient qu'après la publication de l'intégration des diplômés, le président de l'UNET l'a consulté sur un dossier. « Ce dossier semble être la non-intégration des 11 membres de l'UNET qui devraient être intégrés par le Secrétaire particulier du Président de la Transition alors cela n'a pas marché, il veut faire recours aux étudiants pour manifester et nous n'avons pas adhéré à cette idée », a dit le Secrétaire exécutif section de N'Djamena. Il estime qu'il n'est pas possible de chercher l'intégration en étant étudiant.

Dans la foulée, M. Barkai a affirmé que le Président de l'UNET a été relevé de ses fonctions sur consensus des secrétaires exécutifs provinciaux et d'ici. « Désormais, il n'est plus Président » a-t-il précisé.

Au sujet des manifestations qui ont eu lieu, jeudi passé à Toukra et vendredi dernier à Ardedjoumal pour la revendication des meilleures conditions d'étude, M. Barkai affirme qu'il s'agit « d'un petit groupe d'étudiants qui n'atteignent pas 10 personnes, manipulées et droguées. Ils viennent brûler de pneus et fuir », a-t-il martelé.

Joint au téléphone, le Président de l'UNET de son côté affirme que les manifestations ont été déclenchées après l'écoulement de délai 3 jours est accordé au gouvernement sur les conditions déplorables d'études. « Nous avons des difficultés liées à la restauration, au transport, au WiFi, etc. À cela il faut ajouter la réhabilitation de notre bourse coupée depuis 2016 ». Il ajoute, « la question de bourse a été débattue au Dialogue national, mais jusqu'à là cela n'a pas été réhabilité », a-t-il renchéri. M. Mahamat Saleh Ahmat rejette en bloc les accusations du secrétaire exécutif, section de N'Djamena. Il estime que ce dernier est l'œil et les oreilles des autorités à l'université de N'Djamena. « Il n'a jamais défendu la cause des étudiants. Celle du gouvernement, oui. Il travaille pour ses intérêts égoïstes donc je l'ai suspendu », dit-il. Il poursuit, « J'ai reçu des offres pour mon intégration, mais je suis en master 2. Je ne suis pas pressé, j'ai refusé. Mon objectif c'est de défendre l'intérêt général des étudiants », a-t-il confié. Au sujet des revendications, le président de l'UNET affirme que la lutte n'est pas finie. « Nous allons continuer à manifester jusqu'à la satisfaction totale et légitime de nos droits ».

Abderamane Moussa Amadaye

20e Jour du festival Dary ce 13 janvier au palais des Arts et de la Culture avec les prestations du Chari-Baguirmi. C’était une exposition spectaculaire des œuvres artistiques et culturelles. Reportage.

C’était d’abord la présentation des objets d’Art et les démonstrations de danses et rythmes sur l'esplanade du palais des Arts et de la Culture. La région du Chari-Baguirmi était représentée par les foulbés ou Peuls venus du canton Bogomoro qui ont brillamment représenté leur culture et leurs différentes danses. Interrogé ialtchad Presse, Haoua Tchouri Guégo explique les objets d'arts et la cuisine. Elle a présenté des objets symboliques liés à la tradition du peuple foulbé de la province de Chari-Baguirmi notamment le « Toummoudé » (calebasse traditionnelle) qui est un récipient et toungoudé qui sert à servir du repas. Il ajoute, qu'il y a le « Djoaro » (bidon traditionnelle) qui sert à conserver de l'eau pour l'ablution et de l'eau à boire, sans oublier les bijoux pour les femmes appelées djodda et le oufnéré (chapeaux traditionnels) fabriqués à la base de feuille du dommier.              

Mme Haoua affirme que la sauce préférée chez les foulbés est les feuilles du baobab appelé « Mbok’ko » feuille de baobab, le gombo et le « guiligandja », feuilles de Moringa, les Peulhs ont une expression pour souligner les vertus médicinales de cet arbre en soutenant que lorsqu’on séjourne chez un parent ou un ami et s’il n’a pas cette plante dans sa concession, il faut fuir. Le « Gaouiri Ya’iri » (mil penicillaire) sert à préparer la boule communément appelée « Niari » en langue foulbé. Elle ajoute d'autres objets de valeurs comme Hindéré (le panier traditionnel) qui sert à mettre du cola ou « goro » et de bonbons pendant le mariage et Toubouré (une petite thermos traditionnelle) fabriquée en terre cuite qui sert à rafraîchir l'eau et le boutaro (bouilloire) qui sert à conserver de l'eau pour l'ablution. Il y a aussi d'autres nourritures comme le sorgho rouge et du riz qui sont consommés dans la région du chari Baguirmi.                          

 La décoration de la maison pour les mariés est appelée « parenti sou’dou », la case est décorée du haut jusqu'en bas accompagné du lit du marié.

Djida Adam est danseur foulbé, il affirme qu'ils sont venus présentés trois formes de danses. La première danse est le « djoumbo », très populaire en milieu foulbé. La seconde danse est le « Soro », elle est réservée exclusivement adultes matures, d’un certain âge. La troisième danse est le « Djaguandié », une danse réservée aux jeunes garçons et jeunes filles pendant la cérémonie du mariage où les concernés partagent leur joie avec les mariés, a-t-il conclu.

Le Festival Dary se poursuit jusqu'au 21 janvier au palais des arts et de la culture. Des activités artistiques, culturelles diverses et variées sont produits chaque jour.

Noël Adoum

Invité pour un grand concert ce samedi pour la quatrième édition du Festival Dary, le rappeur panafricain a animé une conférence de presse ce jeudi 12 janvier dans la grande salle de banquet au sein du palais des arts et de la culture. Cette conférence est animée en solo par les organisateurs suite à l'interdiction de poser les questions politiques au rappeur Panafricain. Reportage.

La conférence de presse du rappeur Franco-Congolais a eu lieu en présence de plusieurs artistes, influenceurs et les hommes de médias de différents organes. Quelques Journalistes ont posé des questions dont une sur la politique française au Tchad.

Pour Youssoupha, la notion d'ingérence politique le met mal à l'aise car il a toujours respecté la France et ajoute que le peuple africain doit avoir sa souveraineté comme il a toujours dénoncé dans ses chansons. Concernant son fils Malick, il affirme que sa mère est tchadienne et il apprend petit à petit la culture Tchadienne. Il poursuit qu'il est artiste rappeur et conformiste dans la vie.                         

En ce qui concerne la question sur le Conseil aux jeunes artistes tchadiens, la réponse du rappeur était ferme et sèche. Il relève que le Tchad a sa culture avant qu'il ne soit né, la musique tchadienne regarde le Tchad parce que le Tchad est un pays de diversité culturelle qui regroupe plusieurs personnes à travers ce festival. Youssoupha affirme qu'il est un artiste panafricain parce qu'il a une culture particulière de ce pays car Il considère le Tchad comme son pays. Il est inspiré par le rappeur franco-tchadien et producteur de Musique Mc Solar. Parmi d'autres artistes, il n'a pas manqué de citer le nom de l’artiste tchadien Sultan.     

Concernant le featuring avec un artiste tchadien, Youssoupha déclare que tout est possible dans la vie mais son séjour ici pour le moment, c'est d'essayer de se concentrer uniquement sur le concert du samedi afin que le show soit réussi avec succès. Il va profiter avec sa famille le dimanche.                 

Pour son album à venir, le rappeur Youssoupha relève qu'il n'est pas prêt pour le moment.

Noël Adoum

C’est autour de la province de Wadi-Fira de mettre en valeur les produits locaux et artistiques du terroir. Elle est la quatorzième province à présenter ses diversités culinaires et artistiques. Reportage.

Mariam Mahamat Adam, guide au stand de cette province explique qu'elles sont au festival Dary pour léguer les valeurs nutritionnelles et artistiques ancestrales à la nouvelle génération. Elle a présenté le « guid’dem », fruit très particulier qui ressemble aux raisins, « il est transformé en jus naturel pour la consommation, jadis, nos aïeux mettaient ce fruit dans l'eau durant 24h, le jus est utilisé comme sucre pour la bouille, le thé, etc. », dit-elle. À côté de ce fruit succulent atypique, Mme Mariam a présenté le « Khi’rep », des graines fines. Selon elle, il est cueilli des herbes, ensuite pillé ou écrasé à la meule dormante (en pierre) tamisé. « On le prépare comme bouillie avec du lait, mais aussi comme du couscous », a-t-elle clarifié.

Toujours selon elle, le Khi’rep est délicieux et procure de l'énergie pour les enfants. Connu pour ses variétés culinaires exceptionnelles, au stand de Wadi-Fira, il y a aussi le « Djir », dit Mme Mariam. Elle affirme que ce produit est fait à base de farine du petit mil « pénicillaire ». « La farine est mise plusieurs jours à l'eau dans une jarre. La dernière couche de cette farine sous extrait et séchée pour donner le djirr », a-t-elle expliqué. Pour elle la province de Wadi-Fira fait partie des régions qui ont été gravement touchées par la famine dans les années antérieures, « cette sécheresse couplée de la famine nous a permis d'exploiter certaines céréales pour en faire de la farine enrichie ». Les produits locaux sont foison. Mme Mariam a présenté des confitures faites à base de tomate, de goyave, de la mangue. « Dans le département d'Amzoer, de fruits de différentes variétés poussent, nous profitons pour les conserver selon une méthode traditionnelle », dit-elle.

Après la présentation de quelques produits culinaires, la présentatrice se tourne vers les objets artisanaux. Elle a présenté un plat fabriqué à base de feuilles du rônier et de l'herbe communément appelée « Oumra Oufo ». Selon Mme Mariam, ce plat est servi avec la pâte de céréale dans une casserole en bois, « le gar’â ». Il est appelé « boule » ou « èche » en arabe tchadien. Elle affirme que l'appellation et l'usage varient d'un milieu à un autre. « Chez les Zakhawa et les Goranes, il est appelé « Mandalaye ». Son usage est double, soit pour le repas ou encore il sert de décoration dans les habitations », a-t-elle expliqué. Pour le déco, il y aussi le «  Kanta », une armoire traditionnelle qui sert à ranger les objets de la maison. « Il est fait à base de bois. C’est un symbole culturel », dit-elle.

Abderamane Moussa Amadaye

Grâce au festival Dary les petites et moyennes entreprises (PME) se frottent les mains. Ce lundi 9 janvier, IalTchad Presse s'est intéressé au business des parkings des motos et voitures au palais des Arts et de la Culture. Reportage.

Le festival Dary continue à drainer les festivaliers dans sa diversité. Mais il est aussi devenu un catalyseur des activités génératrices de revenus. Mahamat Nour est propriétaire d'un parking « ce festival est une grande opportunité pour nous de gagner de l'argent par l’affluence des visiteurs. Et garder leurs biens malgré que Diguel soit une zone à risque est un challenge, mais le plus motivant ce que cela nous rapporte de l’argent », dit-il. Selon lui, à la veille de la fête il y a eu plus de 1000 motos et 200 voitures. 500 FCFA pour les engins à deux roues et 1000 FCFA pour les voitures. Il affirme avoir employé 12 personnes. « Ce jour j’ai eu une recette de 500 000 FCFA. Donc nous avons pu obtenir des gains pendant cette récession économique », dit-il.

M. Mahamat Nour soutient que des évènements culturels comme le festival Dary aide à soulager, même temporairement, le problème de chômage des jeunes, un problème qui mine la société tchadienne. Il invite les jeunes à s'ouvrir au monde de l'entrepreneuriat en créant des petites entreprises pour aider au développement de ce pays.

Brahim Mahamat, un autre propriétaire de parking explique, « certains jours nous faisons plus de recettes parfois 200 motos. Nous avons 4 employés fixes que nous payons en fonction de l'affluence des visiteurs. Depuis l'ouverture nous gagnons bien nos vies et je demande au gouvernement de pérenniser cette activité pour aider les jeunes ».

Ousmane Bello Daoudou

Le festival Dary continu, ce mardi 10 janvier, c’est le tour de la province du Moyen-Chari. Elle a présenté aux festivaliers ses produits locaux de consommation, ses objets d’art et ses danses traditionnelles qui ont émerveillé le public. Ialtchad Presse était sur place. Reportage.

La province du Moyen Chari a fait étalage de ses richesses culturelles, linguistiques, touristiques riches et variés. « C’est une province où les œuvres artistiques foisonnent. C’est un lieu de brassage culturel et culinaire », dit Mme Prisca. Il y a une exposition qui explique en partie la situation de la scolarisation des enfants, le statut d'une femme qui puise de l'eau, des statuettes d’animaux domestiques et sauvages, etc.

Mme Mekana Koubo nous présente la sauce préférée des populations du Moyen Chari « il faut tremper des écorces du gombo dans l'eau puis les frotter pour avoir un jus gluant et le mélanger. Une fois cette phase terminée, la cuisinière procédera au mélange des ingrédients avec le jus obtenu des écorces ». Selon la tradition Sara Kaba et d'autres communautés du Sud, seules les filles mineures, non pubères ou n’ayant pas vu leurs menstruations sont autorisées à le cuisiner, dit-elle. Elle affirme que pendant la saison pluvieuse, le groupe Sara Kaba consomme des feuilles de melon, l'oseille et les feuilles de manioc. Selon elle, l'huile de karité fortifie le corps et donne le goût à la sauce préparée. Le sorgho rouge appelé « godjé » en langue Sara Kaba sert à préparer de couscous et de la bouillie, pareille pour la farine de manioc.

Djimonadé Basile, président des danseurs, affirme que le nom de groupe de danse du Moyen Chari est surnommé « Yan Kobé ». Un nom qui signifie la valeur traditionnelle et culturelle de cette province. Les danseurs ont présenté quelques danses traditionnelles.

La première danse s’appelle « Dangof ». Une danse durant laquelle les jeunes garçons et jeunes filles s'accompagnent les uns les autres. Les jeunes garçons circoncis et les jeunes filles excisées dansent ensemble, c'est une danse de courtoisie.

La deuxième est la danse « Baya ». Elle est réservée exclusivement aux jeunes filles excisées.

La troisième est la danse « Yondo » qui est exclusivement réservée aux hommes initiés. Le moyen Chari regorge de plusieurs communautés et chaque communauté a sa danse, mais plusieurs danses se ressemblent, dit-il.

Noël Adoum

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