dimanche 10 décembre 2023

Reportage

Reportage (1370)

Dans les rues de N'Djamena, les étudiants et élèves exercent en cette période de vacances des activités génératrices de revenus pendant la journée et parfois dans la nuit. Ialtchad Presse a sillonné les marchés publics et certains carrefours de la ville. Reportage

Élèves et étudiants s’adonnent à plusieurs petits boulots, durant les grandes vacances, pour se prendre en charge. Ils sortent tôt le matin pour envahir les grands carrefours, les devantures des agences de voyages, les marchés sous le soleil et la pluie.

Mbaïrané Kevin est étudiant en droit Master 1 à l'université de Ngaoundéré, il est vendeur ambulant des câbles électriques, écouteurs et chargeurs de téléphone. Il affirme, « le commerce est comme un jeu de hasard, parfois on gagne, quelquefois on perd. Par exemple quand je vends mes marchandises j'encaisses des bénéfices de 10 à 15 000 FCFA, mais il y a des jours je ne fais pas de bénéfice ». Il dit refuser de rester à la maison pendant les vacances, « c'est ennuyant ». Durant l’année scolaire, M. Kévin soutient que ce sont ses parents qui paient ses études pendant les vacances il fait ce petit commerce pour les aider.

Yacoub Djengué, élève et vendeur de cola et de cigarettes. Nous l’avons rencontré devant le rond-point fontaine, « je viens d’une famille de classe moyenne, mais pendant les vacances, je n’ai pas d’autres choix que de me plonger dans le commerce pour économiser et payer pension de ma scolarité et les fournitures scolaires. Je n'ai pas un lieu fixe, je suis ambulant ».

Tomnayal Gabin, élève en classe de 1re S vend des bonbons, des œufs et des mouchoirs jetables. Il dit que son petit commerce lui permet d'acheter des fournitures scolaires. « Je suis au carrefour espace vert, je vends aussi de l'eau fraîche et ça rapporte plus que les bonbons et les mouchoirs jetables. J'achète 3 bidons d'eau de 20 litres à 100F accompagnés d'une barre de glace à 1000 FCFA, je filtre l'eau dans des bouteilles pour le vendre à 50F ».

Noël Adoum

A l'occasion de la fête de l'indépendance, Wakit Tama, section politique, a animé un point de presse ce 11 août pour dénoncer les ingérences politiques françaises dans les affaires internes du Tchad. Et lance une alerte pour disent les membres « bouter hors du Tchad », les forces françaises qui sont stationnées à N'Djamena et en provinces. Reportage.

Pour le coordonnateur de Wakit Tama section politique Ordjeï Abderrahim Chaha, les forces françaises qui garantissent et sécurisent l'exploitation de nos richesses sont les facteurs qui freinent notre développement. « L’ingérence violente et menaçante des autorités françaises est faite depuis plusieurs décennies par leurs forces armées. Nous n'avons ni l'indépendance ni la souveraineté, c'est la France qui décide de notre sort », dit-il.

Le coordonnateur affirme qu'économiquement le Tchad est à la queue sur le rang des pays, qui se grouillent pour sortir du seuil de la pauvreté. Les ajustements structurels qui nous ont été imposés par la France, n'ont rien apporté de positif pour le Tchad, toute conception structurelle des ajustements dictés, est au profit de la France, dit M. Ordjeï. « Nous appelons les Tchadiens à une révolte populaire, pour notre dignité, pour le développement de notre pays. Tant que nous acceptons la domination française, tant que nous observons la guignolisation des institutions républicaines, nous faisons applaudir notre propre régression ».

M. Ordjeï déclare que la France vit des pillages discrets de nos ressources. Elle détient parfois 50% ou plus de 50% de notre argent. Ces pillages ont un impact direct sur le développement. Toujours selon, M. Ordjeï tant que les bases sont implantées sur le territoire tchadien, il n’y aura ni la paix, ni la sécurité et moins encore le développement. La France est une menace à la démocratie, à la justice et elle nous maintient dans le sous-développement.

Selon lui, nous avons des soucis pour avoir en permanence l'électricité pour pouvoir contribuer à notre développement. « L’électricité est le moteur du développement, sans l'électricité pas le développement », conclu le coordonnateur.

Noël Adoum

À l'occasion de la fête de l'indépendance, une cérémonie de prise d'armes a eu lieu le matin du 11 août à la place de la nation dans le 2e arrondissement de N'Djamena. Reportage.

Cette cérémonie a vu la présence du président bissau-guinéen, Umaro El Mokhtar Sissoco Embalo, du Premier ministre de Sao Tomé et Principe, Patrice Trovoada, du vice-président libyen de transition Moussa Al-Kouni et bien d'autres représentants diplomatiques et consulaires résidants au Tchad.

C'est à 10h30 minutes que la cérémonie a démarré après l'arrivée du président de transition Mahamat Idriss Deby, suivi du dépôt de germe de fleurs aux martyrs. Démarré dans une ambiance chaleureuse, le défilé est marqué par le passage aérien des aéronefs, puis le défilé pédestre militaire et elle s'est clôturée par le passage des blindés, des chars, dont quelques-uns sont dans un état délabré dégageant de la fumée. Cette fête de l'indépendance a été appréciée par certains et désapprouvée par d'autres.

Pour Takilal Ndolassem, conseiller national, le bilan des 63 années de souveraineté nationale est négatif. « Nous sommes indépendants que sur la parole, mais pas sur les faits », a-t-il confié. Toujours selon M.   Takilal, la souveraineté devrait s'expliquer par l'indépendance militaire, économique, culturelle, etc. « Nous sommes dépendants de la France. Malgré qu'aujourd'hui, nous avons tous nos 1.284.000 km². On n’a pas besoin d'un autre pays pour cultiver, pour avoir du blé, du maïs », dit-il. Il rajoute, « il faut que la France nous laisse tranquillement s'occuper de notre pays. Aujourd'hui, elle est responsable de 70% de nos problèmes ».

Pour Netoi-Allah Ringard, président du Parti des Intellectuels et Socialistes Tchadiens pour l'Évolution (PISTE), l'indépendance politique n’est pas une réalité. « Que la France sache que nous sommes assez mûrs, nous n'avons plus besoin qu'on nous dicte quoi que ce soit ». Il estime que depuis l'accession du pays à l'indépendance, la France s'ingère et voit le Tchad comme un quartier français. « Non, nous sommes un pays libre et indépendant », a-t-il lancé. M. Ringard souhaiterait que dès l'année prochaine, le Tchad soit totalement indépendant et fédéré. Et que la prochaine célébration de l'indépendance soit la dernière dans un état unitaire, « chacun célébrera dans sa région et dans l'amour et la bonté », dit-il.

Contrairement aux deux intervenants, M. Daoud Mahamat Abakar, coordonnateur du Conseil national des jeunes du Tchad (CNJT) du Ouaddaï affirme que le Tchad est totalement indépendant. « C’est cette indépendance qui nous a permis de nous retrouver et de fêter cette journée avec faste. Aucun État, même la France ne s'est jamais ingérée pour dicter ou décider à la place des Tchadiens ou du Tchad », a-t-il assuré. M. Daoud explique aussi qu'il y a eu des avancées considérables en matière de développement. S'agissant des indices de développement humain publiés par certaines organisations internationales, M. Daoud soutient qu’elles sont biaisées, « elles ont pour seul objectif de traîner le Tchad dans la boue du sous-développement ».

Abderamane Moussa Amadaye

À la veille de la célébration du 63e anniversaire de l'indépendance du Tchad, ce vendredi 11 août 2023. La rédaction a interrogé deux acteurs de la vie politique tchadienne. Il s’agit entre autres du président du parti Rassemblement pour la Justice et l'Equité (RJE) Ordjeï Abderrahim Chaha et Caman Oumar Bédaou de Wakit Tama. Réactions.

Le président du parti RAJET Ordjeï Abderrahim Chaha affirme lui que le 11 août est une date répugnante pour les nationalistes qui souffrent de voir que leur pays n’a pas encore l’entièreté de sa souveraineté est une déception. « Cette date n'est jamais mémorielle, elle est festive et cérémoniale pour les tchadiens qui baignent dans l'inconscience et la manipulation française », a-t-il souligné. La véritable date qui sera mémorable, c'est lorsque nous arriverons contre vent et marée à arracher notre indépendance. Il ajoute, « nous ne sommes pas libres économiquement. Cette fête est une tâche honteuse pour ceux qui résistent pour leur dignité, ceux-là qui veulent effacer cette honte ».

Enfin pour Caman Oumar Bédaou le pays n'a jamais été indépendant depuis 1960 jusqu'à nos jours. « Après cette indépendance factice, il y a des déchirures qui ont mis à mal le vivre-ensemble entre les Tchadiens », dit-il. Faisant référence au passé, il déclare que la France a parachuté les armes aux rebelles du défunt président Hisseine Habré lors de l'affaire Claustre. La dernière gouvernance, celle du défunt président Idriss Deby Itno, a baigné dans le népotisme, le clanisme et les détournements des deniers publics. « Le Tchad n'a jamais été indépendant parce que c'est la France qui le pilote. C'est elle qui a adoubé l'actuel président de transition ».

Noël Adoum

A peine 4 mois après une pénurie, une autre pénurie d’essence a commencé dans la capitale tchadienne, N'Djaména. La rédaction fait le constat ce 31 juillet. Reportage.

Des quartiers N’Djari en passant par Amriguebé, Moursal jusqu'à Farcha, une partie des stations-service sont fermées faute de carburant. Quelques rares stations-service sont ouvertes et servent difficilement les clients en file indienne constituée de mototaximan, des motocyclettes personnelles et des automobilistes. Les prix du litre en vente à la sauvette, dans certains quartiers, a doublé et même triplé. Une situation qui inquiète les citoyens.

C'est le cas de Mbaïgoloum Adrien. Il affirme être mototaximan. « La pénurie est réelle depuis hier dans la soirée. Plus d'essence depuis le matin. Le litre et demi est vendu à la sauvette à 2500 FCFA », dit-il. Selon lui, cette situation déplorable impacte négativement sur ses activités donc sur la poche du client. « Pas d'essence, le transport va augmenter et c'est le « bas peuple » qui paye le prix d'une mauvaise gestion organisée au sommet de l'État », a-t-il confié. Il invite les autorités à trouver une solution.

C'est aussi ce qu’affirme M. Bachir Al-Bouri. Il dit avoir fait pratiquement fait le tour de la capitale sans trouver de l'essence. Cette situation dramatique est inconcevable pour lui. « C'est inexplicable qu'un État pétrolier continue d'avoir la pénurie. C'est injustifiable. Il faut que cela s'arrête », a-t-il exprimé.

Pour Saleh Goudja, cette pénurie est artificielle. Elle est créée par les autorités de transition pour nous divertir et mieux nous contrôler, dit-il. « Cette manœuvre va s'arrêter un jour et les auteurs vont payer cher », a-t-il justifié.

Selon nos sources proches du ministère de pétrole, cette situation qui perdure en province depuis un mois est arrivée à N'Djamena. Elle est causée par l'acheminement frauduleux des carburants à la Centrafrique voisine pour être vendue à des prix plus élevés.

Abderamane Moussa Amadaye

Depuis quelques jours une vive tension a éclaté entre le bureau de l'Union nationale des étudiants tchadiens section de N'Djaména dirigé par Yaya Barkai et certains étudiants de cette université. Tension engendrée à la suite de la destitution de l’ancien bureau et la mise sur pied d'un bureau de transition. Reportage.

Pour Abdelkerim Gulindouksia Adoum, nouveau président de transition, l'Assemblée générale (AG) réunie en assemblée extraordinaire le 12 juillet dernier a décidé de mettre terme au bureau dirigé par Barkai. Il brandit le fait que le mandat de ce bureau est arrivé à terme, échu depuis le 5 juin 2022, dit-il.  « Le bureau dirigé par Yaya Barkai Mahamat veut saboter les principes qui régissent l'UNET. Il se cache derrière le DNIS, la prorogation de la transition, etc. Un chapelet des raisons égrenées pour endormir les étudiants », a-t-il confié.

Aussi, il affirme que le système instauré par M. Barkai relève de la démagogie, « nous, étudiants de la base refusons catégoriquement d'avaler cette pullule amère », a-t-il ajouté. M. Gulindouksia soutient que plusieurs démarches ont été entreprises auprès du bureau dirigé de Barkai, une rencontre importante a eu lieu en novembre 2022 avec la présidence de l'université. Au cours de cette rencontre, une promesse a été faite, l'organisation d'une élection dans un délai n’excédant pas 3 mois, « mais rien n'est fait », dit-il. Il ajoute, « au-delà de la fin de mandat de Barkai, ce monsieur est déjà intégré à la fonction publique, récompense de sa traîtrise. Il perd automatiquement son statut, mais veut toujours être à la tête de cette organisation. Ce n'est pas faisable », explique-t-il.

Toujours selon M. Gulindouksia après que toutes les voies de recours diplomatiques sont épuisées, la base a décidé à l'unanimité de destituer l’ancien bureau et de mettre une nouvelle équipe composée de 8 membres pour assurer la transition pour un délai de 45 jours franc. « Notre mission, c'est de mettre sur pied un collège d'organisation des élections (COE), d'organiser les élections et de partir », a-t-il confié. Il a aussi révélé qu'à la suite de cette destination, l’ancien bureau, à sa tête Yaya Barkai Mahamat a mobilisé des individus armés des armes à feu, de gourdin, de manchettes pour attaquer les membres du bureau de transition. Il juge cette attitude de déplore et appelle Barkai au calme et à la retenue.

Yaya Barkai Mahamat, balais d'un revers de la main tous les faits. Il traite les membres du nouveau bureau de transition de désordonnés et des voyous qui veulent mettre à genoux l'Université. « Tout ce qu'ils font n'a aucun effet. C'est un groupe de délinquants qui se sont associés avec des personnes de la rue armées de machettes, de bâton, de pierres, de fer pour violenter les étudiants. Cela ne relève pas l'image d’une association étudiante. Ils sont responsables et payeront lourd le tribut », dit-il. Il ajoute, qu'il n'est pas inscrit à l'université pour être à la tête de l'UNET, « Nous sommes élus par les étudiants, bientôt un COE sera mis sur pied pour organiser les élections. Personnellement, j'y veillerai pour que les choses entrent dans l’ordre » a-t-il laissé entendre.

Abderamane Moussa Amadaye

La ville de Sarh, capitale du Moyen-Chari, appelé aussi ville verte. C’est aussi l’une des villes la plus propre du pays grâce à une femme à la tête de la Mairie Mme Kabo née Sioudina Mitadjina qui y veille. Petit tas de saleté au tableau, c’est le problème des incivilités avec le phénomène de vol des panneaux solaires publics, un des soucis majeurs dont la ville fait face. Reportage.

Les quartiers Kassaï, Tombalbaye, Mayngara, petit marché et Kété-Gala, sont tous propres, mais les vols des panneaux solaires, plantés au bord des voies bitumées qui servent d'éclairer la ville, font rage. Mme Kabo explique, « c’est un vrai problème. Les voleurs on les guette, ceux qui sont pris seront remis à la justice. Je lance un cri d'alarme à la population d'être vigilante pour signaler tous les cas de vol des panneaux », insiste-t-elle. Sinon, la ville est pacifique, il n'y a pas d'agression grâce à la rigueur du gouverneur qui met de l'ordre, dit la mairesse.

Un commerçant du grand marché de Sarh Abakar Daoud Ali dit, «la propreté urbaine dans la ville de Sarh constitue un des défis majeurs de notre quotidien à tous et de la vie de cette ville verte. Nous sommes des commerçants et nous voulons que le grand marché ainsi que toute la ville soient propre à son image ».

La Maire de la ville de Sarh Mme Kabo née Sioudina Mitadjina affirme, « la propreté est l’affaire de tous et la Mairie entend renforcer son action en faveur d’une ville toujours plus solidaire, dynamique et durable. Une ville propre pour tous et par tous ». Elle poursuit, la propreté de la ville a commencé par l'effort de la commune en collaboration avec les différentes associations des jeunes qui contribuent à l'assainissement de la ville. Elle compte continuer avec la sensibilisation pour que la population prenne conscience et s'engage pour le bien-être de la ville.

Selon elle, si la ville est propre, parce que, « nous avons établi le calendrier de nettoyage dénommé « samedi propre » où on nettoie de 6h à 10h ». Elle ajoute, ce plan de propreté a pour objectif de traduire concrètement cette volonté de renforcer les moyens et de relever les défis liés à la propreté afin de lutter contre toutes les maladies.

La mairesse Mme Kabo affirme que sa ville est connue par son « vivre-ensemble ». « C'est une ville cosmopolite qui représente le Tchad en miniature composé de plusieurs ethnies qui vivent en parfaite harmonie depuis la nuit des temps ».

Noël Adoum

Depuis plus de 5 jours, la ville productrice de l'or noir subie une pénurie d'essence sans précédente. La vente à la sauvette connaît une flambée. Ialtchad Presse en séjour dans cette ville a fait le constat. Reportage.

Pour trouver de l’essence à Doba, Chef-lieu de la province du Logone Oriental, la population est obligée de la file indienne. Pire encore l'essence à la pompe est devenue une denrée rare. « De la station Sidigui en passant par Fontaine ou encore Amana, le litre est vendu à 750 FCFA alors que le prix conventionnel est de 518 FCFA », dit Mbaïlessem, moto taximan communément appelé « clando ». Selon lui, il est inconcevable que le prix d'un litre, dans la ville productrice, soit plus cher qu'à N'Djamena ou à Amdjarass.  Il affirme que les vendeurs à la sauvette ont profité de l'occasion pour faire grimper le prix jusqu'à 900 voir 1000 FCFA le litre. « Nous subissons le mépris et l'humiliation sur nos propres terres en plus avec le pétrole exploité de chez nous ». Il précise aussi que sa moto est sa seule source de revenus, mais avec la hausse du prix, il aura de la peine à subvenir aux besoins de sa famille. « Nous avons des diplômes supérieurs, mais nous chômons à cause de cette politique clanique instaurée avec l'appui de la France. La vie est chère plus la pénurie d'essence est catastrophique. Que ce gouvernement trouve une solution à cette pénurie artificielle, sinon le peuple trouvera une solution à leur place », dit-il en colère.

Cette pénurie impacte négativement les activités de certains alors que d'autres se frottent les mains. C'est le cas de Réounodji, vendeur à la sauvette. « Nous achetons le litre à 750 FCFA à la pompe et le revendons à 900 FCFA. C'est un plus à gagner », affirme-t-il. Il ajoute qu’à la pompe, un motocycliste ne peut pas acheter pour plus de 2000 FCFA, mais il peut faire le plein chez les vendeurs ambulants. « C'est plus lucratif ».

Abderamane Moussa Amadaye

La ville de Sarh est réputée pour sa formation éducative et sa propreté. La ville verte, comme on la surnomme, est aussi une ville de sport.  La pétanque en fait partie. C’est un sport prisé par les sarhois. Une équipe de la rédaction en séjour dans la ville constate que Sarh rime véritablement avec sport. Reportage.

Du quartier Kassaï, en passant par les quartiers Tombalbaye, Mayangara ou encore Keté-gala, la pétanque est devenue un sport pour les jeunes et les moins jeunes, les vieux, tous s’y donnent à merveille. Ils s'associent pour pratiquer ce sport chaque après-midi.

 Quartier Kassaï. Il est 17h passé. Sur un terrain privé non construit au bord de la route des personnes de tous les âges, de toutes les couches sociales s’agglutinent en petit groupe. Une ambiance joyeuse règne sur le terrain. Toralta Charles Louangua, président du club de pétanque de Kassaï affirme qu'il pratique ce sport depuis plus de 12 ans. « Nous jouons chaque soir et très rarement en matinée. Notre équipe joue également des matchs de brassage avec d'autres clubs de la ville et compte participer au championnat provincial qui sera lancé prochainement », a-t-il confié. Il indique que la pétanque réunit les personnes de différents âges et d'appartenance sociale. Toutefois, il souligne les difficultés sont liés aux terrains disponibles, à la tenue, etc. « Nous occupons anarchiquement le terrain d'un individu, il peut à tout moment nous chasser et l'équipe ne dispose pas des équipements sportifs adéquats pour la pratique de ce sport. J'exhorte les autorités administratives et les personnes de bonne volonté à nous venir en aide. Le football n'a jamais évolué, investissez dans la pétanque et vous verrez le résultat dans une année. Il sera époustouflant ».

Djamal Saleh est adepte de la pétanque depuis plus de 7 ans. « Je l'ai pratiqué à la Base militaire Adji Kosseï de N'Djaména », dit-il. Selon lui, c'est une passion, un loisir et au-delà un sport fédérateur. « Je suis originaire d'Abéché, passé par N'Djaména, actuellement je suis à Sarh depuis presque 3 ans. Je vous assure que j'ai intégré la société et sympathisé avec tout le monde grâce à la pétanque ». Toujours selon lui, ce sport fédère et permet de s’intégrer aux sarhois dans le respect de la divergence d'opinions, de la culture et de la religion, explique-t-il. M. Djamal estime que la pétanque va au-delà de la passion, rapporte gros, crée de l'emploi et peu absorber le chômage si le gouvernement s'y investit. « Les talents, nous en disposons énormément, mais c'est le moyen qui fait défaut et je pense en toute sincérité qu'un investissement conséquent pourra faire du Tchad une référence non seulement en Afrique, mais aussi dans le monde », a-t-il précisé.

La pétanque est une activité sportive de masse, regroupant plusieurs joueurs qui s'affrontent en doublette ou en triplette. C'est l'un des plus vieux sports.

Abderamane Moussa Amadaye

Après Bongor en 2020, la ville verte du Tchad accueille le 10e congrès de l'union des journalistes tchadiens (UJT). Il s'est ouvert ce matin 12 juillet au centre Don Bosco dans la commune de 3e arrondissement de Sarh. Reportage.

C'est sous le thème, « journaliste tchadien face à la recrudescence de discours de haine à l'ère du numérique ». La cérémonie d'ouverture de ce congrès a été présidée par le gouverneur de la province du Moyen-Chari, Général Ousmane Brahim Djouma en présence des représentants de la Haute Autorité des Médias et de l'Audiovisuel (HAMA), des autorités administratives.

A l'entame de ses propos, le président de l'UJT Abbass Mahamoud a remercié les membres de l'UJT et le gouverneur de la province du Moyen-Chari pour l'accueil chaleureux offert aux journalistes dans la ville verte. Ensuite, il a rappelé l'historique et les objectifs fixés par cette structure. « L’UJT a été créé une année avant l'avènement de la démocratie et de la liberté au Tchad soit 34 ans. Et a pour objectif de rassembler et de défendre leurs droits matériels et moraux afin de travailler à renforcer les capacités professionnelles des journalistes et de promouvoir la liberté d'expression et celle de la presse », a-t-il rappelé. Toujours selon M. Abbass, l'UJT est devenu un acteur majeur qui exerce son rôle de défendre le journaliste et l'assume pleinement. « C’est l'une des rares organisations et associations professionnelles qui tiennent leurs congrès ou assemblées générales à échéances pour évaluer la marche de l'UJT, renouveler son bureau exécutif et élaborer de nouveaux plans qui répondent aux aspirations et aux préoccupations des journalistes comme l'exige la profession », a-t-il confié. Il a aussi fait savoir que depuis leur accession à la tête de l'UJT en janvier 2020 à l'issue du 9e congrès de Bongor, tout n'a pas été rose. La pandémie COVID-19, le décès du Maréchal Idriss Deby, l'ouverture d'une phase de transition a impacté les activités de l'UJT, a-t-il indiqué. « Mais cela n'était pas une période de tout repos pour nous à l'UJT, mais plutôt une période décisive pendant laquelle notre organisation était présente et défendait fermement les droits des journalistes ». M. Abbass a mis également l'accent sur les travaux qui vont se dérouler lors de ces trois jours de congrès plus précisément la révision des textes de l'UJT. Pour les conditions de vote, il indique que seuls les membres de l'UJT en règle pourront participer au vote lors de ce congrès.

Pour finir, le président de l'UJT a remis une attestation de reconnaissance au gouverneur de la province du Moyen-Chari, lui décernant le titre de président d'honneur de l'UJT. Le gouverneur du Moyen-Chari a rappelé quant à lui l'importance du journalisme dans la démocratie. Il estime qu'il est devenu une réalité depuis l'avènement de la démocratie.

Abderamane Moussa Amadaye

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