Le 17 juillet dernier, les jeunes diplômés en instance d’intégration ont campé devant la Primature pour revendiquer leur intégration à la Fonction publique. Ils disent avoir été gazés et arrêtés par la police. Et ont passé quelques heures en cellule. Ils affirment être déterminés à aller jusqu’au bout. Reportage.
Selon Youssouf Soumaïne, porte-parole des diplômés en instance d’intégration, connu sous le nom de Sabarna, le feu Maréchal Idriss Deby Itno leur avait promis l’intégration à la Fonction publique après plusieurs rencontres. Mais, dit-il, certains ont été intégrés sur la base du clientélisme et du clanisme. Toujours selon lui, le président Mahamat Idriss Deby Itno avait donné son aval à leur intégration. Ils auraient fait plusieurs demandes d’audience auprès du Premier ministre (PM) pour une mise au point. « Le PM fait la sourde oreille et ne veut pas nous rencontrer », dit-il
Les diplômés sans emploi « Sabarna » disent avoir été arrêtés et molestés devant la Primature. « Plusieurs d’entre nous ont été arrêtés à la suite à notre rencontre avec le directeur de cabinet du PM. Nous étions quatre à être reçus alors que certains attendaient dehors. À notre sortie, les forces de l’ordre ont arrêté 53 personnes membres de Sabarna », soutient le porte-parole. Il affirme que lors de leur arrestation, la police scientifique a relevé leurs empreintes puis les a filmés avec des papiers sur lesquels étaient inscrits leurs noms. « Ce traitement est indigne pour des personnes revendiquant pacifiquement pour leur insertion socioéconomique. Cette pratique est propre aux brigands et non aux diplômés sans emploi », regrette-t-il.
Youssouf Soumaïne souligne qu’ils ne lâcheront pas la lutte jusqu’à leur intégration. « Nous tiendrons une réunion ce 19 juillet pour décider de ce que nous allons faire à l’avenir. Ils ne nous décourageront pas si facilement. Parmi nous, les plus anciens ont obtenu leurs diplômes depuis 17 ans, c’est-à-dire17 ans de chômage. Il faut être capable et prêt à mourir pour ses droits. Tous les diplômés doivent se mobiliser et prendre conscience que la fin de leurs études ne se résume pas à devenir des conducteurs de mototaxis ni de parieurs de jeu de chance. Ils doivent savoir que personne ne plaidera pour leur sort », lâche-t-il.
Mahamat Yang-Ching