Le Tchad rédige souvent des beaux textes et prend des décisions importantes pour régler certains problèmes. Toujours est-il que le respect et le suivi de ces décisions ne sont pas toujours au rendez-vous à cause du laxisme de l’État et de l’incivisme de la population.
À tout moment, les délais donnés pour l’application de telle ou telle autre décision sont soit reportés, soit suspendus. Pour preuve, la nouvelle mesure concernant le contrôle des pièces des engins à quatre roues et plus devrait entrer en vigueur pour la première fois le 25 juin dernier, mais vu la forte demande, le contrôleur général de la Police avait reporté une deuxième fois pour le 15 juillet. Selon les termes du communiqué du report, ce temps permettra aux retardataires de se conformer aux exigences.
Les usagers dénoncent les dérives de la force mixte, chargée du contrôle qui inflige des amendes importantes aux personnes en infraction et même celles en règle. Les forces de l’ordre, la gendarmerie, la police et la garde nationale et parlent d’un désordre orchestré par les usagers eux-mêmes.
Dans cet imbroglio, la responsabilité est partagée. L’incivisme des citoyens n’est pas tolérable. Il est difficile aux Tchadiens de respecter les moindres mesures hygiéniques. Les exemples sont légion : le déversement des ordures dans la rue, la défécation à l’air libre, le port de casque, l’interdiction de port d’armes à l’école ou dans des lieux publics, la corruption sont des interdits qui sont toujours d’actualité. Les forces de l’ordre qui sont censées faire appliquer les lois commettent elles-mêmes parfois des infractions. Du haut niveau des autorités jusqu’aux citoyens, les lois sont piétinées. Chacun y voit seulement son intérêt. Sinon comment comprendre que des lois, décisions et circulaires sont prises à chaque occasion sans impact considérable ? Alors que nul n’est au-dessus de la loi. Peut-on développer un pays sans le respect les textes de la République ? Non. Impossible.
Amadou Voundia