dimanche 8 septembre 2024

Déguerpissement: des jeunes entrepreneurs sont furieux

Juil 18, 2024

Très tôt dans la matinée du jeudi 18 juillet, les hangars aux abords de l’Avenue Elie Roumba dans le 3e arrondissement, derrière le Lycée Technique Commercial, ont été déguerpis. Reportage.

La tractopelle de la mairie a ravagé sur son passage des étals et kiosques installés de manière anarchique sur la voie publique. Dans un climat de colère et de tristesse apparente sur leurs visages, les propriétaires des boutiques détachent leurs hangars détruits par les bulldozers.

Djénobé Jean-Yves, tenancier d’un restaurant ne cache pas sa désolation. « En réalité, nous sommes déjà des victimes. La mairie, elle-même donne des autorisations et c’est la même mairie qui vient nous déguerpir. L’administration de la commune de N’Djaména est tordue. Si on dit que l’administration est une continuité et que l’autorisation a été donnée par le maire sortant, l’actuelle mairesse doit respecter les termes du contrat. Puisque c’est suite à une autorisation que nous avons créé notre petite entreprise. Nous avons eu un délai, mais ce renvoi est fait avant l’expiration du délai. Chaque fin du mois, ils viennent prélever 5 000 F CFA. Juste après ce dernier prélèvement, ils sont revenus casser nos hangars », dit-il.

M. Djénobé poursuit en soutenant qu’il y a beaucoup de choses à faire, mais la Mairie ne le fait pas. « Au lieu de nous donner du travail, ils ne veulent pas. Qu’est-ce qu’ils veulent dans ce pays ? Nous sommes des diplômés sans emploi et nous faisons ces activités pour survivre, mais ils viennent nous renvoyer. Qu’allons-nous faire ? C’est à cause de cela que les jeunes deviennent des brigands. Et ils n’ont pas tort ».

Un autre jeune entrepreneur Hissein Bani affirme que cette opération est irréfléchie. « Ils nous ont donné un délai, mais nous ne savons où aller. Les pertes sont énormes et le gouvernement doit nous dédommager. En principe, ils devraient nous chercher un endroit où nous installer. Nous n’avons pas refusé de quitter, nous sommes des débrouillards qui collectons 100 F CFA et 200 F CFA pour subvenir à nos besoins, mais ils viennent nous déguerpir. Qu’allons-nous devenir », se plaint-il.

Entre temps, la tractopelle qui déchiquetait les hangars est tombée en panne, à la grande satisfaction des vendeurs qui se moquaient des agents de la mairie.

Ousmane Bello Daoudou

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