Reportage

Reportage (1398)

La grève lancée par le syndicat des enseignants du Tchad (SET) du 8 au 10 mai semble être respecté par les établissements scolaires publics et quelques rares du privé. D'autres ont boudé et continuent de faire cours. L'équipe d'Ialtchad a scionné quelques écoles de la capitale pour constater. Reportage.

Il est 9h passé au lycée technique industriel, au lycée Félix Eboué et lycée technique commercial, les cours sont désertes. Quelques personnes discutent, d’autres lisent des documents sur l'ombre du Nimier ou du bâtiment. Les bureaux de l'administration de chaque établissement sont ouverts. Les responsables administratifs sont présents pour assurer les affaires courantes, disent-ils. D'autres écoles privées ont emboîté les pas du public. Les enseignants ont suivi le mot d'ordre du SET. Le constat est fait au lycée Fort-Lamy.  Cependant, certains établissements continuent de faire cours à l'exemple du Maderassa Harazaye.

Cette grève déçoit les élèves en classe d'examen. C'est le cas de Idriss Adam Idriss, élève en classe de Terminal au lycée Félix Eboué. « Nous sommes à un mois baccalauréat, mais cette grève intervient alors que nous n'avons pas encore fini le programme », a-t-il dit. Il ajoute que cette situation risque de perdurer et d'interrompre le programme, mais aussi empêcher les étudiants de bien se préparer, dit-il.

Mahamat Djibrine Saleh, Délégué à l'éducation nationale et à la promotion civique de la commune de N'Djamena affirme que la grève est un droit, mais risque de plomber le programme et impacter négativement sur les élèves en classe d'examen, ceux du 3e et de la terminale, dit-il. Pour lui, l'éducation est une machine lourde quand elle s'arrête, c'est difficile de la redémarrer, « aujourd’hui la grève est prévue pour 3 jours, mais nous risquerons de perdre toute cette semaine l'équivalent de 30h ». Selon lui, cette grève va retarder la fin du programme et aussi perturber les élèves en classe d'examen. Il se dit inquiet face à cette situation et invite le gouvernement et le syndicat à trouver un terrain de convergence pour que cette situation ne puisse pas durer et impacter négativement l'année en cours.

Rappelons que le Syndicat des Enseignants du Tchad (SET) a prévu cette grève trois jours du 8 au 10 mai pour exiger du gouvernement l’approvisionnement de toutes les provinces en carburant et gaz, de ramener les prix de carburant et gaz à ceux d’avant la pénurie, et de veiller sur les prix des produits de première nécessité afin de soulager la population.

Abderamane Moussa Amadaye

Ce lundi 8 mai le réseau des jeunes entrepreneurs du Tchad (RJET) a lancé à l'Institut Français du Tchad (IFT) le salon national des entrepreneurs. Reportage.

Les entrepreneurs sont venus des 23 provinces notamment prendre part à cette cérémonie. Le Président du comité d'organisation du Salon, Innocent Gotota affirme que des jeunes osent rêver grand pour avoir une synergie et pouvoir rêver ensemble pour cette première édition de salon des entrepreneurs. « Le réseau des jeunes entrepreneurs regroupe plus de 300 entreprises. Ces jeunes gagnent leur argent à la sueur de leur front. Le réseau est piloté par une dame », a-t-il souligné. Il poursuit en soutenant que ces jeunes entrepreneurs souffrent en coulisses parce qu'ils n'ont pas d'accompagnement et le financement.

La coordinatrice de réseau des jeunes entrepreneurs Mlle Mangueal Prisca explique que le réseau des jeunes entrepreneurs a une mission d’orientation, de formation et d'accompagnement technique. « Le salon national de l'entrepreneuriat a pour objectif principal de rassembler les acteurs économiques, de s'asseoir et de discuter des problèmes qui minent l'entrepreneuriat ».

Elle affirme que le réseau n'a pas un fond de fonctionnement, les comités d'organisation ont cotisé de l'argent pour réunir les entrepreneurs dans ce lieu. « Sans l'aide du ministère, sans l'aide de qui que ce soit nous allons réussir ce projet », a-t-elle martelé. L'entrepreneur est celui qui prend des risques même s'il ne gagne pas quelque chose, il sait qu'il a participé.

L'ambassadeur pour l’entrepreneuriat M. Adam Ismaël, affirme, « entreprendre dans le milieu des jeunes n'est pas donné à tout le monde. Il y a ceux qui attendent l'intégration à la fonction publique et d'autres prennent des risques pour entreprendre afin de joindre les deux bouts ». Il appelle les jeunes à créer des choses qui vont être consommées facilement dans ce milieu tchadien.

Noël Adoum

L'Association pour la Coopération et le Développement Socio-Culturel avec la Russie (ASCODER), en partenariat avec l'Ambassade de la Fédération de Russie au Tchad a organisé ce dimanche 7 mai 2023 une exposition de la culture Russe sur l'avenue Charles De Gaule, non loin de la CNPS. Reportage.

Tout a commencé par la démonstration des danses folkloriques tchadiennes et russes. Les jeunes fondateurs de centre d'apprentissage de la langue russe et leurs étudiants ont présenté des poèmes en langue russe. Le président de l'ASCODER Dr. Djoumbé Achim a félicité cet événement exceptionnel tant pour la République du Tchad que pour la République de la Russie. Pour lui, faire vivre ce patrimoine par l’exposition, est une expérience très enrichissante. Car plusieurs disciplines se croisent entre ces deux Républiques notamment l'art, la géologie, l'archéologie, l'histoire etc. C'est pour la première fois que se propose cette rencontre dans le domaine culturel. Il poursuit, dans un dialogue, l'art contemporain et la mise en valeur des œuvres font la richesse. Cette participation est une histoire de l'amitié que vivent ces deux pays, a-t-il martelé.

Pour l'ambassadeur de la République de Russie Vladimir Sokolenko, la coopération entre le Tchad et la Russie s'est toujours accompagnée d'amitié. C'est là que réside la particularité de la mentalité russe. Aujourd'hui, les relations russo-tchadiennes sont considérables, a-t-il affirmé. Il ajoute, cette année plus de deux cents représentants de la jeunesse tchadienne sont admis pour étudier en Russie c'est le maximum historique du nombre d'étudiants tchadiens admis dans les universités et les instituts de la Russie, a-t-il souligné.

Selon l’Ambassadeur, auparavant, « le quota pour les études en Russie était au nombre de 25 à 30 personnes, ce qui fait qu'aujourd'hui nous avons 60 à 70 familles mixtes russo-tchadiennes, dont la plupart vivent à N'Djamena, mais également en Russie ». Maintenant, quand le gouvernement de la Fédération de Russie a augmenté le quota à 207 places, on peut s'attendre à ce que le nombre de familles russo-tchadiennes se chiffrer par centaines, a-t-il déclaré. Il relève que les étudiants tchadiens apporteront leur contribution à la résolution des problèmes démographiques en Russie et au Tchad. Car la Russie offrira au Tchad des projets et des technologies modernes et est prête à partager ses dernières réalisations.

Toujours selon l’Ambassadeur, en Russie la formation d'équipages spatiaux internationaux mixtes est pratiquée. Les étrangers peuvent participer aux vols spatiaux en tant que membres d'équipage et en tant que passagers. Dès aujourd'hui, le travail conjoint avec les partenaires tchadiens pour l'organisation d'un vol spatial avec la participation d'un citoyen tchadien probablement premier représentant de l'Afrique subsaharienne dans l'espace, semble réel. Peut-être quelqu'un des étudiants actuels aura de la chance.

La clôture de cette exposition correspond avec les deux plus grandes fêtes de l'année, le 9 mai, la fête de la grande victoire de la Russie dans la seconde guerre mondiale et le 12 juin, le jour de la Russie.

Noël Adoum

 

Le réseau des jeunes entrepreneurs du Tchad (RJET) a organisé une conférence de presse hier 6 mai à la radio FM Liberté dans la commune de 7e arrondissement de N'Djamena. Il annonce le lancement du salon national des entrepreneurs du 8 au 14 mai prochain. Reportage.

Mangueal Prisca, Coordonnatrice de la RJET annonce que cette messe entrepreneuriale va se dérouler sur une semaine à l'Institut français du Tchad (IFT). « Le salon national de l'entrepreneuriat a pour objectif principal de rassembler les acteurs économiques, de s'asseoir et de discuter des problèmes qui minent l'entrepreneuriat », a-t-elle confié. Elle ajoute que le SNE est aussi l'occasion de promouvoir la création, la valorisation des produits nationaux et inciter la population à la consommation locale. Elle relève que la particularité de ce salon est l'implication non seulement des différents entrepreneurs de la capitale tchadienne, mais aussi ceux des 23 provinces du pays. « L’entrepreneuriat et la création des richesses ne se limitent pas seulement à N'Djamena, mais au-delà. Chaque province à ses propres réalités, ses difficultés et donc c'est l'occasion de discuter et de trouver des solutions et aussi de perspectives de ce métier qui a de la peine à décoller malgré nos multiples potentialités », a-t-elle signifié d'un ton vif.

Le Président du comité d'organisation du SNE, Innocent Gotota, et chargé de communication du RJET affirme que ce salon comprend plusieurs activités notamment les formations, les causeries débats, les plaidoyers et le partage d'expériences. « Nous allons nous entretenir avec de grands entrepreneurs qui ont percé. Pour nous raconter leur parcours, les difficultés de ce métier, etc. afin de permettre à ceux qui croient que réussir sa vie, c'est uniquement travailler pour l'État, la fonction publique ou encore dans un bureau climatisé », dit-il. Pour agrémenter cette foire, le Président du comité affirme que des concerts seront organisés chaque soir par des artistes locaux avec l'objectif de promouvoir les talents, mais aussi mettre en avant la culture tchadienne. A cela, s'ajoutent des défilés de mode, dit-il. Pour lui, ce défilé permettra de mettre en valeur la beauté tchadienne et les stylistes et le talent styliste local en valeur d'où la mode tchadienne. « C’est l'occasion pour démontrer qu'on a besoin d'un Cameroun, d'un ivoirien...de nous confectionner des modèles, mais nous avons nos modélistes qui pourront bien le faire », a-t-il lâché.

A quelques jours du début de ce salon, les organisateurs ont affirmé qu'ils n'ont reçu aucun ni de l'État ni des partenaires.

Abderamane Moussa Amadaye

En prélude à la journée mondiale de la liberté de la presse célébrée mercredi dernier, la commission nationale des droits de l'homme (CNDH) a organisé un café presse hier après-midi dans un hôtel de la capitale tchadienne, N'Djamena.  Les journalistes étaient à l'honneur. Reportage.

Ils étaient plus de 50 journalistes, responsables des organes de presse et responsables de la CNDH ont échangé sur la liberté de la presse et les droits humains.

Pour Mahamat Nour Ibedou, Président de la CNDH, ces trois dernières décennies des progrès substantiels en faveur d'une presse libre et de la liberté d'expression sont constatés au Tchad. « La multiplication des médias libres et la montée en puissance des nouvelles technologies ont permis de fluidifier la transmission de l’information », dit-il. M. Ibedou affirme que ces avancées n'ont été plausibles que grâce à lutte acharnée, a-t-il souligné. « Ces avancées ont été obtenues au prix de sacrifices, parfois très lourds », a-t-il déclaré. Il précise, «je tiens à rappeler ici que cette liberté de la presse, la sécurité des journalistes et la liberté d'expression ont été à maintes reprises menacées ». Il poursuit, « point n'est besoin ici de dresser encore le triste tableau des journalistes victimes de sévices, de harcèlement, voire de meurtres, dans l'exercice de leurs fonctions, durant ces trente dernières années », a-t-il lâché.

M. Ibedou a salué le courage et pertinence des journalistes et les a rendus hommage à cette occasion, « en cette Journée mondiale de la liberté de la presse, je voudrais, au nom de la CNDH, rendre un vibrant hommage aux nombreux journalistes tchadiens qui travaillent sans relâche, souvent au péril de leur vie, à raconter les histoires que nous n'entendrions pas autrement. Ils sont les gardiens des idéaux et des valeurs démocratiques », a-t-il adressé.

Enfin, M. Ibedou a rassuré les journalistes de sa disponibilité et celle de l'institution qu'il dirige, la CNDH. « La Commission Nationale des Droits de l'Homme continuera de jouer son rôle à cet égard et vous pouvez être rassurés de son implication constante et vigoureuse », a-t-il conclu.

Abderamane Moussa Amadaye

Ce vendredi 5 mai 2023 a été commémoré la journée internationale des sages-femmes sous les thèmes « Ensemble à nouveau, de l'évidence à la réalité », « Sages-femmes : promouvoir les soins respectueux et humanisés dans les maternités ». Cette cérémonie s'est déroulée en présence de la secrétaire d’État à la santé publique et à la prévention Zenab Bechir Moussa à l'hôtel Radisson Blu situé dans la commune de 6e arrondissement de la ville de N'Djamena. Reportage.

La cérémonie a d'abord démarré par l’entonnement de l’hymne de la sage-femme, suivi de l’intervention de la présidente de l’association Salamatou Elhadj Gody qui a rappelé le rôle de la sage-femme dans la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile. Elle a invité les sages femmes et maïeuticiens d’être des acteurs du processus de la couverture santé universelle. Le thème choisi interpelle les sages femmes et maïeuticiens a indiqué la présidente tout en parlant du rôle dévolu à ces derniers. Mme Salamatou Elhadj Gody ajoute que leur organisation s’engage à sensibiliser les femmes à la nécessité des consultations prénatales et aux moyens de prévention des maladies et de planification familiale.

Elle a plaidé en faveur de l’intégration des sages femmes et loué les efforts du président de transition pour la nomination des sages femmes aux postes de responsabilité au niveau du ministère et du Conseil National de Transition. Elle a également adressé les reconnaissances des sages femmes aux autorités sanitaires pour l’appui et la considération accordés aux sages femmes.

Le représentant du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a cette cérémonie Dr Nani Roger, a souligné que cette journée offre une tribune aux sages femmes de parler de leurs efforts, des difficultés et des perspectives, a-t-il dit. Les sages femmes fournissent des informations nécessaires à la protection de la femme et de l’enfant et servent dans des endroits difficiles d’accès, a-t-il ajouté.

La secrétaire d’État à la santé publique et à la prévention Zenab Bechir Moussa souligne que la santé de la femme occupe une place de choix dans les politiques et se résume en deux objectifs qui sont d’une part, la protéger pour sa vulnérabilité et d’autre part, la soutenir car elle doit agir comme agent susceptible d’apporter le changement. Elle poursuit, la sage-femme est un maillon important et incontournable de la chaine sanitaire et contribue résolument à la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle et infantile.

Pour elle, dans le programme du président de Transition, cette contribution est en bonne posture comme le témoigne la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans. Le Tchad à travers le ministère de la Santé Publique et de la prévention va continuer d’accroître les investissements dans la formation des sages-femmes, d’augmenter leurs effectifs avec pour finalité de couvrir l’ensemble du territoire national et mettre en place l’ordre des sages-femmes, c’est la seule façon de veiller à ce qu’il y ait suffisamment de Sages-femmes qualifiées pour s’occuper de toutes les femmes, familles et nouveaux nés, a-t-elle conclu.

Noël Adoum

Ce jeudi 5 mai, la rédaction a échangé avec Ahmat Haroun Larry, important acteur de la société civile tchadienne et objecteur de consciences, sur son interpellation par la justice tchadienne le mardi dernier et la pénurie de carburant que traverse le pays. Reportage.

Ahmat Haroun Larry déclare avoir reçu, plus de 10 plaintes en 2022, des menaces de mort à plusieurs reprises et a porté plus de 10 plaintes classées sans suite. Il affirme que, son état d'esprit est toujours intact et que cette plainte ne lui fait pas peur. Ahmat Haroun Larry souligne, « si je ne peux pas engager la lutte sociale pour défendre l'intérêt du peuple tchadien, je ne le ferai pas », a-t-il martelé. Il poursuit, « je ne suis pas un homme politique qui est pour la conquête du pouvoir, je ne suis pas un démagogue, mon engagement est pour que les gouvernants, travaillent pour l’intérêt du peuple ». « Mon intérêt est que le peuple tchadien prenne conscience car nous luttons ensemble pour l'épanouissement, le développement et surtout pour la paix et la sécurité de notre pays », a-t-il déclaré.M. Ahmat Haroun Larry affirme qu'il garde l'esprit intact même si l'appareil judiciaire est politisée, il y a des hommes et des femmes qui feront de ce pays, un État de droit, un Etat juste où chaque citoyen aura son droit.

Parlant de sa convocation, selon lui, il s’agirait des militaires, anciens camarades de son père qui ont porté plainte contre lui suite à une vidéo diffusée le 27 avril. Chose qu'il trouve dommage, selon ses mots. Pour lui, depuis 2021, il n’a pas cessé de militer en faveur des militaires tchadiens, « j'étais la seule personne qui a beaucoup milité pour l’amélioration des conditions de vie des militaires ».

M. Larry affirme également que la crise sociale que traverse le Tchad est malheureuse, décevante parce qu'il avait alerté le gouvernement bien avant que ça n'arrive. Pour lui, gouverner c'est prévoir mais lorsque les gens ne prévoient pas, ils font de sabotage, a-t-il dit. Toujours selon lui, le gouvernement à acheter des milliers des citernes, les commerçants à leurs tours ont accepté de soulager le peuple mais ont agi autrement. Il dénonce le manque d'autorité de l'État, car selon lui toujours le ministre des hydrocarbures et le chef de gouvernement sont responsables de cette pénurie de carburant qui prévaut sur le Tchad.

Larry relève que, la nomination du général à la tête de la société nationale d'électricité est une décision salutaire venant du président de transition, car ce monsieur est incorruptible.

Pour Larry, les véreux commerçants contribuent au malheur des tchadiens, au moindre crise, ils profitent pour augmenter le prix des denrées alimentaires, de transport, de carburant et bien d'autres dans les rues de N'Djamena.  Par ailleurs, M. Ahmat Larry appelle le gouvernement à faire le maximum pour que le prix reste le même.

Noël Adoum

En prélude à la journée internationale des sages-femmes qui sera célébrée demain au Tchad, l'Association Tchadienne des Sages-femmes et Maïeuticiens (ATSFM) a fait un don de sang au Centre National de Transfusion sanguine situé dans la commune du 2er arrondissement de N’Djamena. Reportage.

Ils sont plus de 30 sages-femmes et maïeuticiens accompagnés de leurs enfants à investir ce matin le local du centre national de la transfusion sanguine. Rita Dougssa, sage-femme et coordonnatrice du projet Oasis affirme qu'elle donne son sang ce jour en prélude à leur journée qui sera célébrée demain. Pour elle, ce geste consiste à inciter la population à faire autant. « Parce que le don de sang est très important surtout pour la mère et l'enfant. Ici au Tchad, nous les femmes, nous pourrons perdre beaucoup de sang à la suite d'hémorragie post-partum en termes simples, du saignement excessif après l'accouchement », dit-elle. Selon la coordinatrice, cette situation est difficile et insoutenable, « après quand nous venons dans les banques de sang, elles sont vides », a-t-elle souligné. Elle soutient que par ce geste, elles veulent inciter la population à donner du sang, « ce n'est pas quelque chose de difficile ni d'extraordinaire, mais c'est juste pour sauver des vies ». Elle explique qu’au Tchad, il y a un taux de mortalité record à la suite d’accouchement dû généralement à l'hémorragie post-partum. « J'invite les Tchadiens à faire du clin de sang et à encourager nos mamans, nos sœurs et filles à faire des consultations régulièrement pour lutter contre ce fléau ».

Abani Adoum Daoud donneur de sang et enfant d'une sage-femme souligne qu'il accompagne sa mère pour faire un don de sang afin d'honorer la femme qui lui a donné vie, éduquer dès son bas âge. « C’est une manière de remercier ma mère et de l'encourager dans ce qu'elle fait. J'ai donné une pochette de sang aussi pour sauver la vie de mes frères tchadiens en situation de détresse. J'invite les Tchadiens à faire autant », a-t-il lâché avec beaucoup d'émotion.

Pour Salamtou Ibrahim Godi, présidente de l'ATSFMT, le taux de mortalité maternelle et néonatale au Tchad est très élevé, « nous avons plus de 860% de naissances vivants », dit-elle. Elle poursuit, « la première cause de cette mortalité est dû à l'hémorragie post-partum. Il est difficile d'avoir du sang lorsque ces femmes perdent du sang lors des accouchements. Et nous en tant que sage-femme, notre rôle est de sauver des vies et sauver de vie ne veut pas dire enlever seulement l'enfant, mais poser des actes salvateurs. C'est pourquoi nous avons décidé de donner du sang pour sauver de vie. Une poche de sang donnée, une vie sauvée ». Elle indique que plusieurs activités ont été effectuées avant cette activité, « des ateliers scientifiques, de sensibilisation dans les féeriques aux alentours de N'Djamena, à la maison d'arrêt de Klessoum, des renforcements de capacité des sages-femmes, etc. ». La présidente a martelé que 2 semaines durant, elles ont sensibilisé les femmes sur la nécessité d'accoucher à l'hôpital et de se faire suivre durant leur grossesse.

Rappelons que la journée internationale de la sage-femme est célébrée le 5 mai de chaque année afin de rendre hommage aux sages-femmes pour leur travail et de promouvoir la sensibilisation aux soins essentiels qu’elles offrent aux mères et aux nouveau-nés. « Ensemble à nouveau, de l'évidence à la réalité » est le thème mondial retenu pour cette année. Et au niveau local, il est retenu, « sages-femmes promouvoir les soins respectueux et humanisés dans les maternités ».

Abderamane Moussa Amadaye

Le syndicat national du secteur de gaz (SYNASEG) a dénoncé lors d’une conférence de presse cet après-midi, 3 mai la pénurie du gaz butane.

Mahamat Moussa Guidam, président du SYNASEG a déclaré que malgré les moyens conséquents débloqués par le gouvernement tchadien pour contrecarrer la pénurie en cette période de maintenance de la raffinerie de Djarmaya « aucune mesure n'a été prise en amont », a-t-il dit. Il affirme que son organisation a alerté les autorités depuis plus de 3 mois de cette situation embarrassante qui allait surgir, dit-il. « Aujourd'hui nous considérerons que cette pénurie est artificielle et savamment orchestrée par certains individus ». Il estime que le gaz importé est assuré par un seul marketeur Gazcom, « c'est ce qui a provoqué la pénurie à N'Djamena et dans le Tchad profond ». M. Guidam soutient que depuis deux jours la situation s'est améliorée, « mais cela ne veut pas dire que le problème est résolu. Tant que le monopole d'importation n'est pas levé. La situation risque de perdurer », dit-il. Il ajoute, « nous interpellons les autorités de faciliter l'importation à tous les marketeurs qui ont de la capacité financière, technique et logistique ».

Selon lui, le regroupement des marketeurs pour l'importation du gaz favorisera une concurrence et permettra à la population d'avoir du gaz sans tracasserie et évitera la pénurie. Le Président du SYNASEG déplore également le silence des membres du gouvernement face à cette situation, « aucune explication lucide n'a été fournie, ni par le ministre Le Bemadjiel moins encore l'ARSAT », a-t-il déploré. Il poursuit, « malheureusement le ministre du Pétrole a fait une sortie ratée pour affirmer que le gaz existe. Je lui demande de sortir de son bureau climatisé pour aller visiter les centres de gaz avant de se prononcer. Le gaz n'existe pas en province sauf à N'Djamena et ça aussi c'est ces deux derniers jours », dit-il.

Le SYNASEG exhorte le gouvernement à introduire tous les opérateurs économiques présents au Tchad qui une capacité économique, technique et financière d'importer le gaz. « Le Tchad bien avant l'exploitation de son pétrole, c’étaient les opérateurs économiques qui importaient le gaz. Alors que maintenant, nous avons le pétrole et la situation se détériore. Cela veut dire qu'il nous manque une bonne politique de distribution », a-t-il lâché. Il invite le gouvernement à mettre en place un organe chargé de superviser l’importation du gaz, sa réception pour un partage équitable, dit-il. Il propose aussi la mise en place d'un comité impliquant les personnes concernées notamment les techniciens du ministère, les marketeurs, le syndicat, etc. afin de trouver une issue à cette crise.  

Abderamane Moussa Amadaye

A l'occasion de la journée mondiale de la liberté de presse (JMLP), un match d'exhibition a opposé cet après-midi 2 mai  l'équipe des journalistes aux artistes tchadiens au terrain du Collège Royal derrière le Lycée Technique Commercial (LTC) à Sabangali dans la commune du 3e arrondissement de la capitale tchadienne. Reportage.

C’est dans un climat joyeux et à la fois électrique que les deux équipes se sont affrontées 40 minutes en tout. Lors des premières minutes de la première période, les artistes ont dominé la rencontre en  poussant haut leurs adversaires. Il fallut 15 minutes plus tard pour que les journalistes reviennent dans le jeu. C'est sur une erreur défensive des rouges (artistes) que Djamal Moussa Adam, capitaine des tenants de l’équipe des journalistes au dossard 10 ouvre le score. C'est sur le score de 1 but à 0 que l'arbitre fédéral de la ligue 1 de N'Djamena, Hassan Kana renvoie les deux sélections aux vestiaires.

Au retour de la pause, le match devient intense. Une rude bataille s'est livrée au milieu du terrain entre les deux adversaires. Il a failli tourner au vinaigre suite à l'exclusion d'un artiste après une altercation avec l'arbitre. Quelques minutes plus tard, les journalistes ont obtenu un penalty. Il a été repoussé par le gardien adverse. C'est sous le score d'un 1-0 à zéro que l'arbitre a mis fin à la rencontre.

Pour Nesta Yamgoto, joueur, de l’équipe de la presse, indique que son équipe a fait une très belle prestation en marquant un but lors du temps réglementaire. «Nous sommes contents de gagner en cette journée qui marque notre journée. Cette victoire est dédiée aux journalistes d'une manière générale et à Narcisse Oredjé fauché le 20 octobre », a-t-il confié. Si la victoire est célébrée avec allégresse par les tenants les journalistes, les artistes disent déçu par la qualité de l'arbitrage. C'est le cas de l'artiste humoriste, Pircolossou Abeyre alias DJA-FAT. « L'arbitre central a joué à notre défaveur. On dirait qu'on l'a monnayé. Il n'a pas respecté les règles de jeu», dit-il. DJA-FAT ajoute que l'arbitre a distribué gratuitement et sans raison des cartons à son équipe. Au-delà de cette défaite, qu'il a du mal à digérer, l'artiste a tenu à remercier les journalistes. « Ils nous ont honorés. Nous tenons à les remercier pour cette considération et souhaitons courage pour le travail impeccable qu'ils font pour nous informer à temps réel », a-t-il déclaré. Pour l'artiste le gouvernement doit faire des efforts pour garantir la sécurité des journalistes qu'il estime lui, sont en danger permanent, dit-il.

Abderamane Moussa Amadaye

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