Reportage

Reportage (1420)

Depuis quelques jours, les conducteurs des minibus de la capitale sont soumis au contrôle de la police. Ce lundi 19 août, les minibus se font rares dans les rues. Les usagers ont eu des difficultés à se déplacer. Reportage.

A N’Djaména, la capitale tchadienne, la plupart des usagers de minibus sont pénalisés. Leur mode de transport à prix abordable et accessible est rare. L’opération de réglementation de la circulation en ville lancée par le ministère de la Sécurité publique a considérablement ralenti les activités.

Ce 19 août, les grands axes comme Gassi-grand marché, Koundoul-Toukra ou Koundoul-Dembé ou encore Rond-point Hamama-marché à mil ou Dembé, les minibus se font rares et les rares qui circulent n’arrivent pas à desservir tout le monde. « C’est vrai, on a un peu de souci concernant le contrôle des pièces à savoir : la fiche technique, le permis de conduire, la carte grise, le dédouanement et l’assurance. Parmi nous, certaines personnes n’ont pas tous ces papiers. Et ce problème, cause du tort aux passagers qui sont obligés de se déplacer parfois à pied. C’est également difficile pour nous les chauffeurs de minibus de pratiquer normalement nos activités avec ce mois d’août. Tout est compliqué, où allons-nous trouver  une somme de 500.000F CFA pour se procurer les pièces exigées ?», se lamente Ismaël Abakar, chauffeur de minibus rencontré au grand marché avec un air triste.  

 Les usagers de leur côté, impatients d’attendre s’adonnent à la marche à pied dans l’espoir de trouver un minibus en chemin, mais plus ils marchent, plus le temps passe. Certains se plaignent du retard accusé au travail et d’autres disent que les motos taxis sont chères. « Aujourd’hui, les minibus sont rares et c’est difficile pour nous les piétons qui habitons loin de nos lieux de travail. Je suis en train d’attendre le minibus depuis presque une heure, mais difficile d’en trouver », fulmine un usager. Ce dernier ajoute que certains conducteurs de minibus avec leurs convoyeurs qui sont en règle profitent de la situation pour augmenter le prix de transport. « En plus de cela, ils prennent au moins 4 personnes sur une chaise comme des sardines ».

 « Ce n’est pas facile pour nous les clients. Je me suis levée tôt le matin pour me rendre à l’hôpital, je n’ai pas pu trouver un bus en circulation et la pluie m’a bien trempé »,  renchérit Achta Oumar.

Mme Fatimé Mamie, une commerçante rencontrée sous le viaduc de Chagoua affirme, « du grand marché au rond-point de Chagoua, ils m’ont pris 200F au lieu de 100F lorsque tu as la monnaie. On leur demande, c’est quoi le véritable problème ? Pourquoi cette rareté de bus ? Pourquoi augmenter le prix ? Ils répondent qu’il y a  une opération de contrôle des minibus et ceux qui  ne sont pas à jour garent leurs minibus en attendant », dit-elle.

Nadège Riradjim
Kellou Daoula Adoum  

Le Tchad a enregistré de grosses quantités de pluies. Dans les provinces tout comme à la capitale, les dégâts sont énormes, laissant des ménages sans abris et dépourvus de tout. Les sinistrés appellent au secours. Reportage.

La forte pluviométrie qui s’abat sur la capitale tchadienne, N’Djamena, et dans toutes les provinces du pays a fait des dégâts humains et matériels énormes. Des maisons écroulées, des champs engloutis, des animaux emportés, des morts et des routes impraticables. Selon le Bureau des Nations-Unies pour la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA), plus de 340.000  issues de plus de 55.000 familles ont été touchées par les inondations causées par les pluies torrentielles au Tchad ces dernières semaines.  

À N’Djamena certains quartiers sont inaccessibles, les résidents sont obligés de  quitter leurs domiciles à cause des débordements des bassins de rétention. Certains ont envahi des établissements scolaires et autres lieux publics. D’autres sont hébergés chez leurs familles, les personnes sans soutien dorment à la belle étoile.

À Dembé, derrière le viaduc du le 7e arrondissement par exemple, un endroit appelé « Amkoundjara » carré 2, les eaux des bassins de rétention ont débordé et se sont déversées dans les concessions faisant écrouler des maisons. « C’est difficile pour nous comme vous pouvez le constater. Les eaux nous ont envahis de partout. On ne sait quoi faire et le gouvernement est incapable de faire normalement son travail. Cette inondation a fait beaucoup  de blessés, des maisons écroulées et des dommages des matériels. Le Premier ministre était venu pour constater les dégâts.  À l’entendre, les deux marigots qui ont débordé doivent être réunis  pour que les eaux soient drainées de l’autre côté, mais je crois que c’est encore plus risqué. Maintenant, beaucoup de personnes sont sinistrées et sont sans aide. Nous sommes dépassés, même le gouvernement a constaté qu’il ne peut rien faire », se résigne Ramadan Issa, l’un des sinistrés qui se démenait pour évacuer les eaux.

Selon M. Ramadan, pour trouver la solution à cette inondation, il faut un grand canal de drainage des eaux  jusqu’au fleuve, malheureusement déplore-t-il, ce n’est pas le cas. Sur le site de Dembé « Amkoundjara » les sinistrés ont créé un comité de crise. Abdoulaye Mbainakou est l’adjoint du comité, malgré l’appui de la mairie en motopompe pour évacuer les eaux  cela n’a pas empêché l’inondation. « La mairie centrale  nous a remis une moto pompe avec l’aide de la déléguée générale auprès de la commune du gouvernement rien n’y fait l’inondation continue, parce que c’est face au marigot et toutes les eaux de pluie qui viennent de tous les quartiers prennent ce chemin. Avant,  il y avait trois bassins de rétention d’eau qui étaient là. Le troisième bassin a été fermé par des individus qui ont bâti des maisons sur ces endroits. Il faut que l’État trouve une solution définitive, parce que ça se répète chaque année », interpelle-t-il.

Pour  l’instant, les autorités se contentent des visites sans apporter une solution au problème des inondations qui nécessite des actions urgentes disent les victimes de ces inondations. Les sinistrés exposés à toutes les intempéries appellent les organisations humanitaires et le gouvernement au secours. 

Amadou Voundia
Nadège  Riradjim

En cette période de soudure où le mois d’août est  appelé « chari tamané » qui signifie en arabe local de N’Djaména « le huitième mois » en sous-entendant que c’est un mois des difficultés accrues période durant laquelle les ménages souffrent. Il est difficile pour les  familles modestes d’avoir deux repas par jour. La rédaction de Ialtchad Presse vous fait découvrir le quotidien d’un couple vivant à Bakara, dans le 7e arrondissement de N’Djaména, la capitale  tchadienne. Reportage.

Le mois d'août est une période pendant laquelle de nombreux ménages à N’Djamena et partout au pays éprouvent des difficultés à joindre les deux bouts. Les causes sont attribuées à la forte pluviométrie qui empêchent les uns et les autres à  vaquer  normalement à leurs occupations et qui créent la rareté des ressources exacerbées par la cherté de vie. Cette situation impacte le mode de vie de plusieurs  familles. Surtout celui des familles modestes . 

Chez  le  couple Missdjingardé Nathaniel et  Rangnal  Sidonie,  c’est une période de vache maigre. Les deux sont ceux qu’on surnomme les « débrouillards du quotidien » ou « rizikhal yom » : la femme est vendeuse  de poisson et le mari est diplômé sans emploi  ayant à leur charge 5 enfants. Ils affirment que  c’est difficile de manger à leur faim.  « C'est très difficile de gérer cette période de soudure, je suis un chômeur et encore avec ce mois d'août, il n’est pas facile de trouver un repas par jour.  Un « coro » de maïs coûte 1300F, celui de sorgho à 850F sur le marché. On vit dans la misère totale, on ne sait quoi faire », se plaint Missdjingardé Nathaniel.

Ce chef de ménage  qui vit dans un verger d’une autorité à Bakara renchérit en soutenant qu’auparavant c'était mieux, ils mangeaient deux fois par jour, mais maintenant ça ne tient pas. Il explique que tout cela est dû au sous-emploi au Tchad.  « Je suis enseignant de formation  et je suis en  chômage. Parfois je suis obligé d’aller labourer dans les champs des autres pour gagner de l'argent et subvenir aux besoins alimentaires de mes enfants. Ma femme aussi se bat à mes côtés. Souvent, je cherche du travail au chantier même, mais je n’en trouve pas », ajoute-t-il.   

Avec la rentrée scolaire qui se profile, l’époux  de Rangnal  Sidonie dit qu’ ils ne pourront peut-être pas inscrire leurs enfants à l’école. « C'est ma femme qui  paie souvent la scolarité de nos enfants avec son petit commerce. Si je gagne un peu l'argent,  je complète simplement », renseigne-t-il.

Leurs enfants disent vouloir les aider en s’adonnant aux petits commerces pendant les vacances scolaires, mais il leur manque un capital financier pour commencer. « Je veux bien donner un coup de main à mes parents en faisant le petit commerce pour m'acheter les fournitures scolaires à la rentrée prochaine, mais il n'y a pas d'argent  pour me lancer », soutient l’aînée de la famille  Ramadji Solange élève en cinquième année du primaire.

Kinga Baye Dogo

Pendant les vacances scolaires, certaines jeunes filles de la capitale tchadienne, N'Djaména, gèrent de petits commerces en vendant du manioc, des arachides, de la banane, des avocats et autres produits en ville.  Ces activités les exposent parfois  aux dangers d'accidents, d’harcèlements sexuels et de viols. Reportage.

Elles sont nombreuses, ces filles qui ne se croisent pas les bras pendant les vacances scolaires. Avec des différentes marchandises, des jeunes dames, des adolescentes et même des mineures arpentent les rues de la capitale toute la journée, parfois tard dans la nuit pour écouler leurs produits. Ces activités leur permettent de subvenir à leurs besoins et aider leurs familles.

C'est le cas de  Rémadji Alliance « j'ai commencé à vendre le manioc depuis 2 mois. Je sors dès 6h et je rentre à 17h. La vente du  manioc me permet d'assurer mes  besoins scolaires. Cette activité  nous expose  aux accidents,  harcèlement sexuel et viol. Comme nous sommes des filles, les hommes veulent en profiter », déplore-t-elle.

Elle ajoute qu’à cause du harcèlement sexuel, beaucoup de filles et parents refusent de laisser leurs enfants se débrouiller durant les grandes vacances de peur de mettre leur vie en péril. Alors, dit-elle les conditions de vie précaires poussent des jeunes filles à sortir. « Quand je sors avec mes marchandises et qu'un homme m'appelle dans un coin caché, je refuse d'aller ».

« Je pratique cette activité pendant vacances scolaires . Je sors à 8 heures du matin pour rentrer à 18h. J'aide ma mère à vendre la banane. C'est avec ce commerce  qu'elle m'inscrit à l'école et assure mes besoins. Depuis que j'ai commencé à vendre la  banane, aucun homme ne m'a harcelée  ni violée. Parce que je suis très prudente », dit Koura Stéphanie.

Toutefois, certains parents encouragent leurs enfants  à faire des petites activités commerciales grâce auxquelles ils arrondissent les dépenses scolaires en début de rentrée scolaire.  « J’ai mes filles qui vendent la banane et les arachides pendant les vacances pour m'épauler un peu. Et c'est avec cet argent que je  paie leurs fournitures scolaires et les habille », affirme Zenaba  Michael, une veuve.

Cette mère martèle  qu'elle forme ses enfants pour affronter les difficultés de la vie. Si à l'école ses filles ne réussissent pas , elles peuvent se rattraper avec le commerce pour survivre. Elle est consciente que ses filles courent des dangers, « mais je n'ai pas le choix ».

Nadège Riradjim
Kingabaye dogo

Les vendeurs aux alentours de l’ancien site de marché de Dembé font leur retour deux semaines plus tard après avoir été déguerpis dans le 20 juillet dernier. Reportage.

Le 20 juillet dernier, la pelleuse de la mairie a détruit les petites boutiques aux abords de l’ancien site du marché de Dembé. Depuis quelques jours, les vendeurs occupant autrefois cet espace se réinstallés aux mêmes endroits. La police municipale vient souvent remettre de l’ordre sans espoir de changer quelque chose. Les raisons du déguerpissement ne sont toujours pas connues des vendeurs.  Plusieurs disent être encore sous le choc.  

Pour des nombreux de vendeurs, la mairie devrait laisser un préavis avant le déguerpissement. Sauf que les choses ne se sont pas déroulées comme telles. « C’est un déguerpissement sans préavis. Des marchandises ont été saccagées à l’absence de leurs propriétaires. Le déguerpissement se faisait en même temps que les préavis. Sinon, comment expliquer qu’une fois les cabines détruites des croix en rouge ont été taguées pour le signifier », se confie Koudangbé, vendeur de médicaments.

Zakaria Youssouf, vendeur de citron rencontré sur les lieux affirme que le déguerpissement a été une surprise pour la plupart des vendeurs. « On ne nous a rien proposé comme espace ni informés du départ. Nous n’avons appris dans la matinée du déguerpissement que libéré l’espace. Il n’y a pas eu de compromis pour notre retour. Nous sommes revenus dans l’espoir de faire quelques bénéfices avant le verdict. Nous continuons à payer la mairie pour le droit de place. D’autres payent jusqu’à 250 F CFA. Certains payent entre 100 F CFA et 50 F CFA. Sauf que des gens sans tenue viennent également prélever de l’argent. Celui qui n’obéit pas se verra chassé de l’espace par la police municipale. Car ses hommes reviennent accompagnés de la police municipale. Ils sont complices avec ces personnes» justifie-t-il.

Plusieurs jours après le déguerpissement, les vendeurs reviennent s’installer peu à peu à leurs anciennes places. « Notre déplacement était brusque sans un préavis. Ils peuvent repasser à tout moment. Nous ne sommes informés de rien. On ne fuit qu’à leurs arrivées pour revenir plus tard à chaque fois. Nous ne connaissons pas la cause encore moins la suite » affirme Aigongué Djasnabaye, propriétaire d’une mini-cabine téléphonique.

Gonzébé Mahamat Yang-Ching

Presque toutes les autorités communales qui se sont succédé à la tête de la mairie centrale de N’Djaména, la capitale du Tchad ont interdit la divagation des animaux dans la ville. Mais, ces mesures ne sont pas toujours respectées. Reportage. 

Dans une note datant du 25 août 2021, le maire de la ville de N'Djaména, de l’époque Ali Haroun, a interdit la divagation des animaux dans la ville de N'Djaména. La note indique les mesures à prendre pour les animaux de compagnie tels que le chien, le chat, l’âne, le dromadaire, les moutons, les bœufs et autres. Bien avant, son prédécesseur avait signé une circulaire allant dans le même sens en 2019. 

Cependant, aujourd’hui, la ville de N’Djaména a le visage d’une zone pastorale. Des bœufs, moutons, dromadaires et autres bovins divaguent partout dans la rue, même au centre-ville. Derrière le Lycée technique commercial (LTC) à Sabangali dans le 3e arrondissement, il y a  un troupeau de bœufs campés depuis longtemps.   Sur les voies publiques, il parfois difficile de se frayer un chemin  à cause du passage des bœufs, dromadaires et moutons, dans certains axes comme double voie. Cette pratique obstrue la circulation, crée des embouteillages et cause parfois des accidents et salit la ville. Cette situation  qui prend de l’ampleur  préoccupe la population et particulièrement les conducteurs.

« La divagation des animaux est un  problème sérieux, parce que quand le berger  laisse les animaux errer sur les voies publiques cela cause des embouteillages et laissant aussi des insalubrités parce que les animaux défèquent  partout »,  dénonce Rassedjim Allahoundengar Bruno automobiliste  rencontré sur le rond pont  à double voie. Il raconte, « j’ai vécu une histoire concernant la divagation des animaux pendant les heures de travail. J’étais au pont de Nguéli en direct de Kousseri. Les bergers faisaient traverser leurs animaux. Tout à coup au milieu du pont, les animaux ont refusé de bouger, les bergers les poussaient à avancer, ils ont débordé sur les trottoirs rendant la circulation infernale. Un embouteillage monstre s’est créé et les voleurs ont profité pour me soutirer de l’argent ». Il affirme que les autorités doivent sensibiliser les propriétaires des animaux et prendre des mesures vigoureuses  à  leur endroit en cas de violation des textes.

Pour  Yacoub Tourgou il n’est pas normal que les animaux traversent les voies publiques en pleine circulation.  « Déjà qu’on n’a pas assez de routes, en plus les animaux  nous empêchent de circuler, cela cause des accidents.  La fois dernière quand il pleuvait, je rentrais et ces animaux ont bloqué la circulation. Il y  avait un bœuf qui voulait coûte que coûte me renverser. Il faut une voie spéciale  pour faire  traverser les  animaux ou les faire circuler la nuit », déplore-t-il.

Nadège Riradjim

Aux abords du marché de Dembé sur l’Avenue Charles De Gaules, des femmes proposent des légumes de toutes variétés aux usagers. Ces légumes sont pour la plupart produits à base des engrais chimiques qui peuvent nuire à la santé humaine, selon les professionnels. Reportage.

Des nombreuses femmes vendeuses de légumes achète en gros leurs produits dans les vergers (jardins) aux alentours de N’Djaména. Et les revende dans les marchés de la ville. Les légumes sont beaucoup prisés dans les ménages de la capitale, mais sa production est faite à base des engrais chimiques qui inquiètent les consommateurs. « Les engrais sont partout dans tout ce dont nous consommons aujourd’hui à l’exemple des légumes. Nos sauces n’ont plus de saveur d’autrefois parce que l’utilisation excessive des engrais change le goût de l’aliment. J’utilise depuis peu que des légumes extraits des jardins des proches ne faisant pas usage des engrais chimiques », fait savoir Halimé, femme au foyer venue s’approvisionner au marché. « Je me rends compte que l’odeur des engrais se dégage en venant ramasser les légumes pour mes lapins » dit un monsieur rencontré sur le lieu.

Les femmes vendeuses de ces légumes, elles, déclarent que, peut-être c’est une nouvelle méthode de culture que les agriculteurs ont adoptée. « C’est bien vrai que les engrais se ressentent dans les légumes. Mais, l’utilisation exagérée des engrais est devenue une norme dans l’agriculture actuelle », affirme Dénémadji.  

L’usage excessif des engrais est un réel constat dans plusieurs secteurs agricoles, surtout la culture maraîchère. Pour Moussa Abdoulaye, agriculteur qui cultive les légumes au bord du fleuve Chari, c’est une réalité, car certains sols sont épuisés. « Il est bien vrai que nous utilisons en abondance des engrais chimiques pour nos cultures. Nous utilisons les engrais lorsque nous constatons que le sol est infertile ou que la croissance retarde. Si certains vous disent qu’ils n’utilisent pas les engrais, c’est un mensonge. Il n’y a que les cultivateurs de Bol qui ont un sol fertile et n’ont dont pas besoin d’engrais », justifie-t-il. Il informe qu’une ONG a récemment mobilisé les cultivateurs du Chari Baguirmi pour une formation liée à l’agriculture moderne et aussi à l’utilisation rationnelle des engrais chimiques.

Pour Dr Boopambé, pharmacien « Les engrais chimiques de marque urée dont utilisent souvent les agriculteurs surtout ceux qui cultivent les légumes contiennent des propriétés. Ces produits peuvent être nuisibles à la santé humaine et avoir des conséquences sur l’environnement. Cependant, ils impactent la fonction de reproduction, des troubles neurologiques, des pathologies cancérigènes et métaboliques, et dermatologiques », renseigne-t-il. Il poursuit que, les solutions sont la sensibilisation, l’homologation de ces engrais et le contrôle des produits phytosanitaires par les agences de normalisation, impliquant le contrôle des autorités compétentes en la matière.

Mahamat Yang-Ching

Dans la capitale tchadienne, N’Djaména, durant la saison pluvieuse, certains poteaux électriques installés devant les maisons et sur des axes routiers deviennent un danger public. Ils électrocutent toute personne qui s’y rapproche ou s’y adosse. Reportage.

C’était le cas le 21 juillet dernier, deux jeunes sont morts par électrocution aux quartiers Chagoua et Moursal. La population est inquiète. Elle accuse les agents de la Société nationale d’électricité (SNE). Et les appellent à bien sécuriser les câbles électriques qui tombent parfois à même le sol, surtout en cette période des pluies.

Dans certains quartiers, les fils des poteaux électriques installés aux bords de la route traînent par terre. Aussi, s’adosser contre ces poteaux constitue un risque de mort par électrocution.  « Je ne touche pas des poteaux électriques durant la saison pluvieuse. Ils ont électrocuté beaucoup de personnes même durant la saison sèche. Chaque année c’est la même chose avec les nouvelles d’électrocution », se méfie Armand Malon.   Dénis un résident du quartier soutient lui aussi qu’il ne touche pas le poteau électrique près de sa maison. « La raison est qu’il a électrocuté quelques personnes dont j’en fais partie. Les câbles se baladent. Ce dimanche 21 juillet 2024, pendant la pluie, ce poteau a électrocuté un chien qui est mort sur place », ajoute Denis.

Pour Zoumbou, électricien, les câbles électriques sont plus dangereux en saison pluvieuse. « En cette période, tous les fils qui n’ont pas de nœuds risquent de toucher les poteaux et avec cette humidité électrocutent ceux qui par inadvertance s’y rapprochent ou les touchent. Il doit y avoir normalement de nœuds dans chaque câble blessé afin de le protéger, hélas !  Les agents de la SNE sont complices de cette situation. Au lieu de bien faire le travail, ils préfèrent faire un boulot bâclé extorquant de l’argent aux clients. Ils refusent même de donner des nœuds qui devraient réduire les risques », informe-t-il. Il déplore ce comportement qui emporte des vies humaines. Zoumbou donne un conseille à ses collègues électriciens, « soyez professionnels, la vie des autres en dépend ».

Mahamat Yang-Ching

Selon les spécialistes affirment que certaines femmes enceintes ne font pas de visite prénatale pour des raisons financières. Pourtant, la visite prénatale  évite beaucoup de risques aux femmes. La rédaction s’est rendue au centre de santé de Koundoul, en banlieue sud de la capitale tchadienne, N’Djamena, rencontrer des femmes et des sage-femmes. Reportage.

La visite prénatale est obligatoire pour les femmes enceintes, selon les sage-femmes et les obstétriciens. Mais, certaines femmes soit par ignorance, soit pour des raisons non convaincantes ne font pas de visite prénatale.  

« Je ne viens pas à la visite parce qu’à chaque fois que je viens pour la visite prénatale au centre de santé, on me demande souvent de l’argent et je n’ai pas d’argent. Le paracétamol qu’on peut trouver au marché à 100 coûte 500 FCFA au centre. Même le fer en comprimé est payant. Je n’ai pas de moyens pour payer. Je demande au gouvernement tchadien de revoir cela », affirme Hawaï Issa femme enceinte, rencontrée au quartier non loin du Centre. Elle ajoute que si une femme qui fait la visite prénatale dans un autre centre de santé, le jour où elle est en travail les certains centres de santé refusent de l’aider à accoucher. Par contre, d’autres femmes racontent les bienfaits de la visite prénatale.

«  Je fais la visite prénatale  pour le bien-être de mon futur enfant. Je le fais parce que certains enfants ne se positionnent pas bien. Cette visite me permet d’éviter certains aliments qui peuvent compromettre ma santé ou celle de mon enfant. C’est grâce à cette visite que j’évite certaines maladies. Quand je viens faire la visite, on ne me prend pas de l’argent avec moi, je viens régulièrement à l’hôpital », dit  Iyana Prisca.

Pour Famabou  Bienvenue, sage-femme, les risques de maladies et d’accouchements sont grands si la femme enceinte ne fait pas de visite prénatale.  «  Les risques  pour une femme  enceinte qui ne vient pas à la visite prénatale sont nombreux à savoir la fausse couche, le paludisme, les hémorragies » . Toujours selon elle, une femme qui ne fait pas la visite prénatale peut tomber subitement  en taux  de l’hémoglobine, elle peut faire  de fausse couche à cause du paludisme, avoir des infections sans s’en rendre compte.

Dans la même lancée, la sage-femme explique l’importance de la visite prénatale. « Nous appelons les femmes enceintes de venir faire la visite. Maintenant nous sommes en période de la floraison du  paludisme. Le paludisme, c’est un facteur de risque pour une femme enceinte. Certaines femmes enceintes ont les pertes blanches abondantes, mais elles ne s’en rendent pas compte, est-ce que c’est la syphilis ou des infections  génitales  peuvent causer de problème sur le fœtus », conseille-t-elle. Elle dit que,  certaines femmes enceintes pensent quand elles viennent pour la visite, il faut absolument de l’argent, pourtant ce n’est pas vrai. «  Il faut qu’elles viennent se faire consulter par une sage-femme et s’il y a quelque complication, c’est en ce moment qu’on va les préinscrire les médicaments à prendre ou faire quelques examens ».

Mamadjibaye Patricia renchérit  en soutenant qu’une femme enceinte au premier trimestre doit d’abord faire les examens. « On lui fait d’abord les examens prénataux et les examens complémentaires. On examine si elle a le paludisme, si elle n’est pas infectée, on regarde son taux d’hémoglobine,  hépatite  et le groupe sanguin. On demande aux femmes enceintes de faire leur toilette intime pour éviter les infections, etc. », indique-t-elle.

Nadège Riradjim

L’État tchadien avait autorisé les personnes handicapées et chômeur, de faire du trafic entre Kousseri, ville camerounaise et la capitale tchadienne, N’Djaména séparées par un pont. Depuis un mois, elles font face à des tracasseries douanières qui entravent leurs activités. Reportage.   

Jeunes ou âgés, femmes et hommes, en tricycle, ces personnes en situation de handicap qui peinent à se déplacer font la ligne Nguéli-Kousseri tous les jours afin pour nourrir leurs familles. Ces hommes et femmes travaillent, refusent de mendier, vivent des petits trafics de marchandises achetées à Kousseri, ville camerounaise, pour les revendre à N’Djamena, au Tchad. Ils exercent ces activités depuis quelques années avec l’autorisation du gouvernement. Selon leur porte-parole, Ali Odjinbédé Justin, ces personnes handicapées ont été recensées et  détiennent des badges. Cependant, la réalité du terrain est autre chose. Elles dénoncent des bavures et tracasseries douanières.

« Depuis un mois déjà,  on ne sait pas pourquoi ils nous empêchent de traverser. On se demande, si les autorités ont vu quelque chose de suspect, ils devraient nous dire pour qu’on soit tranquille. L’État ne nous prend pas en charge, on se débrouille pour subvenir à nos besoins.  Ailleurs, certains États prennent en charge les handicapés, mais ici au Tchad, ce n’est pas le cas », fulmine Guingar Arnaud. Ce dernier demande au gouvernement de les soutenir.

« Les douaniers nous ont dit qu’ils ne peuvent pas nous laisser aller à Kousseri. Parfois, on sort le matin et traverse le pont. Quand on veut rentrer, ils nous bloquent jusqu’au soir. Certains parmi nous,  rentrent des fois sans marchandises. On leur demande de nous donner la raison de cette décision. Depuis le matin, nous sommes comme ça, nous ne savions quoi faire. Pourquoi ils interdisent seulement aux handicapés. Et laissent les personnes bien portantes d’exercer leurs  activités. On a des enfants à notre charge. Certains sont en location. Je demande au Président de penser à nous »,  se plaint Zakari Jacques.  

Désespéré, Koudjibaye Armand, se confie plutôt à Dieu pour soulager ses souffrances. « Maintenant l'année scolaire s'approche également et si on nous exclut du commerce Kousseri-N’Djamena, comment faire pour inscrire nos enfants à l’école? », s’inquiète-t-il.   

Pour d’autres, comme Blaise ce sont des taxes douanières qui les asphyxient.  « On nous laisse  traverser, mais pour rentrer  avec nos marchandises, ce n’est pas facile. Quand tu prends quelque chose à 1000F ou 1500F, tu ne gagnes rien. L’argent fini seulement en route. Il faut que l’État pense à nous les pauvres handicapés », dit-il. Larndjima Débora, une commerçante soutient que tous ses enfants sont morts. Elle n’a personne pour l’aider, c’est grâce à cette activité qu’elle survit.

Un douanier, sous e sceau de l’anonymat, rétorque que, c’est à cause du désordre organisé par les personnes handicapées elles-mêmes qu’ils aient pris certaines mesures. « Avant, l’accès était libre. Un handicapé faisait 4, 5 à 6 voyages, mais ce n’est pas ce qui est dit dans le règlement. Au lieu de ramener ses propres marchandises, il préfère prendre les marchandises des commerçants.  Un gros porteur dédouane ses produits en payant entre 4 à 5 millions, mais les handicapés peuvent décharger 2 gros porteurs en une seule journée. C’est un manque à gagner pour l’État. On dit que la boisson est interdite, mais ils ne comprennent toujours pas », dit l’agent.

Nadège Riradjim

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