À quelques semaines de la rentrée scolaire 2021-2022, certains parents modestes peinent à acheter les fournitures scolaires pour leurs enfants. Ils sont entre le marteau et l’enclume, car il faut inscrire les enfants et acheter les fournitures. C’est aussi la période faste pour les vendeurs. Reportage
Des cahiers, des livres et des sacs à dos étalés çà et là par les vendeurs en attendant des clients qui se font rares en cette période de préparatif de l’année scolaire 2021-2022. Pour permettre aux parents de préparer la rentrée de leurs enfants, certains vendeurs, aux étals et d’autres à la sauvette, proposent les fournitures de différentes qualités à la bourse de tous. Du riche, au plus modeste. Malgré les différentes stratégies de vente des marchands, les parents d’élève ne semblent pas intéressés pour le moment. Pour certains commerçants installés sur les grandes artères de la ville de N’Djamena, les clients viennent à compte goûte. Pour expliquer le manque d’engouement et ce qui préoccupe les parents, il faut noter que c’est d’abord les inscriptions et les réinscriptions.
Mbaïhodoum Herman, vendeur de livres, estime que les clients viennent, mais pas comme certaines périodes où ils sont débordés. Selon lui, en ce moment, ce sont les inscriptions des enfants qui sont leurs principales préoccupations, et qu’après les inscriptions et les réinscriptions, il est sûr qu’ils viendront acheter les fournitures scolaires. Il affirme que c’est depuis longtemps qu’il vend des fournitures scolaires, il a appris à comprendre les habitudes des parents. « Je vends des livres, des cahiers et autres gammes de matériels didactiques pour les élèves. Je suis convaincu qu’après les inscriptions et les réinscriptions, les parents viendront acheter. Il faut être patient », souligne le jeune vendeur. M. Mbaïhodoum Herman indique qu’en tant que bachelier et bouquiniste, il sait que ces dernières années, certains parents achètent, mais avec un léger retard. Il révèle que, parfois, il reçoit plus de 50 parents qui viennent acheter les livres et que les livres les plus demandés sont ceux de matières scientifiques, tels que les livres de sciences physiques et de mathématiques. À propos des prix des livres, le vendeur explique que pour le collège, les livres de matières scientifiques, les prix varient entre 3000 et 4000 F CFA et le lycée, c’est entre 4000 et 5000 F CFA. Même son de cloche pour Michel Kane, vendeur de cahiers et de sacs. Pour lui, c’est la période faste où les vendeurs de fournitures scolaires se frottent les mains. Il reconnaît que pour le moment, les parents s’occupent des inscriptions de leurs enfants. Il est confiant qu’ils reviendront acheter les fournitures.
Malgré la pression liée aux inscriptions et aux réinscriptions, certains parents estiment que c’est le moment de se sacrifier pour acheter les fournitures, avant que les commerçants n’augmentent les prix, surtout quand la demande sera élevée. Selon M. Kagdjim Soukom, militaire et père de 2 enfants, il faut se préparer en achetant certaines fournitures, avant que les vendeurs ne doublent les prix. Le soldat souligne qu’avec son maigre salaire, il est obligé d’acheter tôt. « Je viens chercher les fournitures scolaires pour mes deux enfants. Je ne peux pas attendre, sinon après les prix seront revus à la hausse. Je m’apprête petit à petit pour être prêt le jour J », dit-il. À quelques mètres de là, un autre client, un retraité d’une soixantaine d’années vient demander les prix. Il affirme qu’en tant retraité et responsable de la scolarité de ses petits-enfants, et en attendant la pension de retraite, il faut planifier.
Les mois d’août et septembre sont souvent considérés comme les mois les plus difficiles pour certains parents au revenu modeste. Toutes les dépenses arrivent en même temps : les inscriptions, les réinscriptions et l’achat des fournitures scolaires.
Jules Doukoundjé
La pluie du lundi, 30 août 2021 a presque envahi les boutiques aux abords du marché champ des fils. La voie bitumée entre les deux ailes du marché menant vers un poste de contrôle de la police est une marre d’eau, rendant la circulation difficile. Reportage.
C’était spectaculaire ce 30 août au quartier Amriguébé, dans le 5e arrondissement de N’Djamena, la capitale tchadienne. Les eaux de la pluie ont envahi les devantures des concessions et des boutiques aux abords de la voie goudronnée séparant le marché champ de fils appelé aussi marché de pièces de rechange des véhicules et les résidences. Véhicules, motocyclettes et piétons se disputent âprement le passage. Difficile de circuler avec tous les risques possibles. Voitures et engins à deux roues sont garés dans les eaux. Les boutiquiers et les résidents sont impuissants, les regards lointains dans le vide, chacun semble méditer sur la solution.
Certains boutiquiers disposent des sacs de sable pour leur servir de petit pont de fortune pour les permettre de passager. D’autres utilisent des véhicules usés pour rejoindre leurs échoppes ou la terre ferme. Une scène cocasse au centre de la capitale. Cette inondation est la conséquence de non-curage des caniveaux par la ville.
Les résidents et les boutiquiers aux abords soutiennent que cette situation qui se répète chaque année en saison pluvieuse est déplorable. Ils demandent à la Mairie de prendre ses responsabilités. Au-delà de la responsabilité de la Mairie, l’incivisme de la population n’est pas à écarter, lance un autre habitant sous le sceau de l’anonymat. Pour Abdoulaye Seïd, riverain, « La Mairie de la ville de N’Djamena fournit certes des efforts dans les curages des caniveaux, mais la plupart des canalisations des voies publiques ne valent rien du tout. Elles ne sont pas profondes. Elles sont aussi mal construites.» Selon lui, la Mairie devrait donner des amendes aux résidents et aux commerçants qui jettent des ordures dans les caniveaux, c’est une pratique qui fait reculer tout le monde.
« Voyez c’est lamentable, on est entouré d’eau. Je suis sans mots. Si une autre grosse pluie tombe encore, quel sera notre sort », affirme en colère un boutiquier du marché.
Moyalbaye Nadjasna
Bientôt c’est la rentrée scolaire 2022. A N’Djamena, la capitale tchadienne, certains établissements scolaires privés amorcent le processus déjà des inscriptions et des réinscriptions. Mais l’ambiance est morose. Le cœur n’y est pas. C’est du moins le constat fait par nos reporters sur le terrain dans quelques lycées et collèges privés des quartiers nord et sud de la ville. Reportage.
Après une pluie de quelques millimètres tombée ce matin du 30 août 2021 à N’Djamena, le climat était doux. Il était 10h lorsque la rédaction a sillonné quelques établissements scolaires privés de la capitale tchadienne pour s’enquérir des préparations de la prochaine année scolaire.
Premier arrêt : Lycée et collège Fort-Lamy, cet établissement scolaire est situé sur la rue de 40 m, Avenue N’garta Tombalbaye, dans le 3e arrondissement. M. Ibrahim Mahamat Iguémir en est le Proviseur. Il nous reçoit amicalement. Après les chaudes poignées de mains, nous déroulons l’objet de notre visite : « nous venons nous enquérir des préparatifs de la rentrée scolaire 2022. » Selon lui, son établissement se conforme toujours au calendrier scolaire du ministère de l’Éducation nationale. « Nous avons prévu le début des réinscriptions, le 1 septembre 2021. Pour les nouveaux élèves, leur admission dans notre établissement se fait par voie de tests. Nous avons reçu déjà plus de 200 dossiers pour le recrutement des nouveaux élèves. Le test concerne le 1er et le 2d cycle avec quelques matières qui vont être affichées à la veille », explique-t-il. Le proviseur affirme que son école fait la politique de l’excellence prônée par les autorités. Pour lui, seuls ceux qui méritent et définitivement admis au test qui seront inscrits. M. Ibrahim Mahamat Iguémir souligne que les parents d’élèves sont leurs partenaires privilégiés. « Nous faisons ce qui est en notre pouvoir pour assurer un meilleur encadrement de nos élèves pour ne pas décevoir les parents qui nous font confiance. Après le test et une fois le résultat affiché, nous ne prendrons aucun enfant. Nous délivrons une liste des matières au programme aux parents afin de leur permettre d’acheter les fournitures de leurs enfants », soutient-il. Il informe que mêmes les chargés de cours sont recrutés par voie de test, sous l’autorité du Conseil des sages. Il ajoute que son établissement travaille avec le programme réactualisé et déroulé par le ministère de tutelle. « Par exemple cette année nous avons présenté 355 candidats de toutes séries confondues au baccalauréat . 245 sont déclarés admis d’office, soit 70,49% de taux de réussite ».
Deuxième arrêt : Lycée et Collège Baba Lagré, situé à gauche de la rue de 40 m. Nous rencontrons le fondateur, M. Lagré Moussa Allamine. Il déclare que, c’est peut-être prématuré de parler de la prochaine rentrée, avant de préciser qu’ils ont plutôt, opter pour l’instant à une remise de niveau de leurs candidats admissibles à la seconde session du Baccalauréat. « Nous voulons organiser des petites séances des travaux dirigés en faveur de nos candidats admissibles au baccalauréat. Cela va leur permettre d’être prêts pour aborder la seconde session fixée le, 4 septembre 2021 par l’ONECS », indique-t-il. Il soutient que son administration a convoqué quelques enseignants, surtout pour les matières de base pour voir ensemble ce qu’il y a lieu de faire. Ils entendent maximiser la chance de ces jeunes pour leur admission définitive à cette seconde session. « Après cette phase, nous allons nous consacrer totalement aux réinscriptions et inscriptions. D’ailleurs nous détenons des fiches avec tous les renseignements inhérents aux inscriptions et réinscriptions que nous mettons à la disposition des parents d’élèves. Sinon c’est timide comme vous le remarquez », dit-il.
Troisième et dernier arrêt : Lycée et collège des Assemblées chrétiennes au Tchad, situé au quartier Ardep-djoumal, dans le 3e arrondissement. Le censeur M. Mbermbaye John attend la rédaction avec aplomb. Il est l’homme clé qui détient toutes les informations scolaires de son établissement. « Une année se termine, une autre année commence automatiquement. Nous avons déjà fait la planification pour les inscriptions et réinscriptions pour démarrer, le 2 août, mais il y avait une coïncidence avec le déroulement du baccalauréat », affirme-t-il. Selon lui, son établissement a bel et bien lancé les inscriptions et les réinscriptions, mais c’est difficile. Ce mois, dit-il, est un mois difficile, les parents d’élèves disent que leurs finances sont mal en point. « Nous disons aux parents de réserver les places de leurs enfants et s’acquitter plus tard des frais d’inscription, mais ils semblent ne pas comprendre », dit-il. M. Mbermbaye John affirme qu’il n’y a pas d’engouement, cela posera des problèmes d’encombrement plus tard.
Entre temps dans les établissements privés l’ambiance en ce qui concerne les couturiers est tout à fait différente. Ils travaillent d’arrache-pied pour confectionner les tenues scolaires dans chaque établissement qui les recrute. Dans les établissements publics par contre, rien à signaler sauf les administrations qui s’activent pour la seconde phase des épreuves du baccalauréat 2021.
Moyalbaye Nadjasna
Le président d’honneur de la ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH), et représentant de la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) auprès de la communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) Dobian Asngar se dit consterné par le comportement des responsables de la LTDH qui n’arrivent pas à résoudre les problèmes internes de l’institution et de les exposer. Il tente ici de faire la lumière sur ce qui gangrène l’institution qu’il a eu à diriger. Entrevue.
La Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) traverse une crise sans précédent depuis sa création. Un problème de leadership et d’ego que les responsables de l’institution tchadienne pour la défense des droits humains n’ont pas su gérer depuis plus d’un an. Après une médiation par le Conseil d’Administration (CA), les membres du Conseil d’orientation et de contrôle (COC) de l’institution ont décidé de mettre fin à ces querelles inutiles qui gangrènent la LTDH. Les 11 membres que constitue le COC ont décidé d’une manière collégiale de suspendre le président, M. Max Loalngar.
Pour le président d’honneur, Dobian Asngar, c’est déplorable le comportement des responsables de la LTDH. Il estime que c’est irresponsable de la part des responsables de l’organisation d’exposer les problèmes internes de l’institution sur les réseaux sociaux. « Un problème d’une organisation se règle dans l’organisation. Un problème de famille se règle en famille. Ce n’est pas dans la rue », martèle le président d’honneur de la LTDH. Selon lui, les responsables n’ont pas un petit grain de respect pour eux-mêmes et pour la population qu’ils sont censés défendre.
Au sujet de la suspension du président de la LTDH, M. Max Loalngar, Dobian Asngar souligne que, c’est un cumul de problème d’ego et d’irresponsabilité qui ont abouti à cette situation. « Les conseillers du COC ont fait un rapport de médiation de tout le personnel jusqu’aux gardiens. Nous avons dégagé des conclusions en disant que celui qui gère ne respecte pas les procédures et que celui qui a la responsabilité de contrôler contrôle », explique-t-il. L’ancien président et président d’honneur de la LTDH affirme que depuis 1 an, après le congrès qui a élu M. Max comme président, ce dernier n’a pas pu respecter ni appliquer les actes qui ont été pris par le congrès. A son avis, les réunions statutaires qui sont prises par les textes du CA et les réunions du COC, dont lui-même a présidé n’ont pas été prises en compte, « c’est une faute grave ». Pour éclairer la lanterne des Tchadiens, Dobian Asngar soutient que le président suspendu n’écoute personne. Pire, il dit n’avoir pas confiance en certains membres du COC, en les qualifiant des gens infiltrés, alors qu’ils sont élus comme lui. « Quand vous êtes contre tout le monde et que la maison est en train de tomber, et vous ne prenez pas vite des décisions pour sauver la situation, qui doit porter la responsabilité », s’interroge-t-il. Le défenseur des droits humains affirme que le président de la LTDH a refusé deux fois, de participer à la présentation du rapport et que ce sont les autres membres qui ont assisté. Il évoque aussi le manque de sagesse, en se répandant partout sur les réseaux sociaux.
La caisse de la LTDH est vide
Outre le manque d’écoute et de prise de décisions qui sont en quelque sorte le péché qu’a commis M. Max Loalngar, il leur serait reproché, lui en tant que président et les autres responsables, de ne pas pouvoir chercher des financements pour faire fonctionner normalement la LTDH. Les querelles des responsables ont considérablement affecté l’état financier de la structure. Le personnel n’est pas payé, sans occulter le cumul des arriérés de loyer du local. Pour trouver une solution idoine, Dobian Asngar propose la tenue d’un congrès extraordinaire dans un bref délai. Cela va permettre de dénicher les vrais responsables et de les sanctionner. Selon lui, c’est seulement après ce congrès extraordinaire que l’on pourra mettre sur pied un nouveau bureau. Toutefois, il relève le manque de moyen financier qui handicape l’organisation du congrès extraordinaire pour sauver la LTDH.
Jules Doukoundjé
Les résultats de la première du baccalauréat session 2021 sont connus ce dimanche 29 août. Le jury présidé par Dr Andjaffa Djaldi Simon a proclamé 23.725 candidats admis d'office et 22.739 candidats admissibles qui composeront la seconde session d’ici le, 4 septembre.
Les résultats de la 1re session du baccalauréat 2021 sont proclamés. Le président du jury Dr Andjaffa Djaldi Simon et son staff ont proclamé, 23.725 candidats admis d'office soit un taux de réussite de 24.45% et 22.739 candidats admissibles soit un taux de réussite de 23,44%. Les candidats admissibles vont composer la seconde session le 4 septembre, dit le jury.
Pour le président du jury, la seconde session sera un examen oral qui prendra la forme des épreuves écrites. Les candidats auront à répondre à quelques questions ou résoudre des exercices. Selon Dr Andjaffa Djaldi Simon, les candidats admissibles doivent être sereins et se préparer en conséquence. Pour ceux qui ont échoué, Dr Andjaffa Djaldi Simon leur conseille de redoubler d'efforts et de s’améliorer pour l'année prochaine.
Pour cette année ce sont au total, 97.022 candidats sur l’ensemble du territoire national qui ont composé les épreuves du baccalauréat. Les résultats sont disponibles par messagerie téléphonique et sur le site officiel de l'Office national des examens et concours du supérieur (ONECS).
Moyalbaye Nadjasna
Les membres du jury du baccalauréat session août 2021 s’apprêtent à proclamer les résultats du premier tour ce dimanche 28. Environ 97 022 candidats, toutes séries confondues, qui ont passé l’examen vont être situés sur leur sort. Le jury s’active sur les derniers détails pour la proclamation des résultats du premier tour.
Environ 300 membres du jury du baccalauréat, session août 2021, s’activent au siège de l’office national des examens et concours du supérieur (ONECS) situé au quartier Gassi, dans le 9e arrondissement de la ville de N’Djamena pour donner les résultats. Presque un mois de travail sans relâche après la composition de l’examen, les membres du jury s’apprêtent à déclarer admis dès le premier parmi les 97.022 candidats qui ont composé le baccalauréat au début de ce mois.
Pour le président du jury Dr Andjaffa Djaldi Simon, tout est pratiquement fini, il ne reste que l’aspect technique et que d’un moment à l’autre, les résultats seront connus. Selon lui, c’est possible que les résultats soient connus ce samedi ou au plus tard dimanche. Et que le jury s’attelle sur les derniers aspects techniques pour se réunir et apprécier les résultats et déclarez-les admis. Pour ce qui concerne le nombre des admis, il précise que sans la concertation du jury, il ne peut pas révéler le nombre des candidats déclarés admis, moins encore ceux qui reviendront au deuxième tour. « Nous attendons pour convoquer le jury, la machine tourne et nous pensons que d’un moment à l’autre, nous allons proclamer les résultats, sauf les données manquent pour convoquer le jury », explique le président du jury du baccalauréat session août 2021. Il ajoute que tout le staff est prêt et que la délibération sera prête dans les heures qui viennent.
Selon certains membres du jury rencontrés dans la cour de l’ONECS, le directeur de l’ONECS, le directeur des examens et quelques responsables seraient partis présenter les résultats au ministre de l’Enseignement supérieur qui les conduirait auprès du président du CMT avant de convoquer le jury. Les mêmes sources nous renseignent que le Bac de cette année est pris au sérieux et qu’il n’y a pas de raison à douter de son déroulement jusqu’à la proclamation des résultats.
Jules Doukoundjé
La tension entre la société américaine Exxon Mobil au Tchad et ses employés continuent. Les employés ont envahi la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Komé 5. Ils s’insurgeaient contre une éventuelle visite de la représentante de la société Savana Energy l’acheteur des actions d’Esso-Tchad. Le secrétaire général du Petrosynat nous retrace le film de l’évènement d’hier 28 août.
Le SG du PETROSYNAT M. Noubaïssem Christian, indique que la tension est très tendue entre Esso-Tchad et ses employés. Depuis, le 27 août à Komé 5, base du site pétrolier dans la province du Logone oriental, au sud du pays, les employés ont envahi la piste d’atterrissage de l’aérodrome. Par cette action ils veulent empêcher la visite terrain du site de Komé 5 par le staff d’Esso-Tchad et la représentation de la société Savana Energy, explique M. Noubaïssem Christian. « D’abord tout a commencé le lundi, la Directrice générale Exxon Mobil au Tchad Mme Carole Galle, voulait coûte que coûte descendre sur le terrain avec la société Savana Energy. Pourtant, les parties étaient en négociation, il n’y a aucun point de compromis, aucune avancée. La direction générale aurait proposé 1000 dollars, environ 600 mille F CFA comme prime de séparation. 1000 dollars pour des gens qui ont travaillé pendant une vingtaine d’années cela ressemble à une insulte », dit-il. D’après le syndicaliste, les employés soulignent que, si la société Savana Energy vient sur le site faire ses inventaires, au retour, ils vont certainement signer l’acte de vente. Les employés, dit-il, ne sont pas d’accord avec cette visite. « Le matin, malgré cette tension, Mme Carole Galle tenait à venir et les employés ont ramassé les véhicules pour aller déposer sur la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Komé 5. La sécurité privée en protection informée les prévient que même s’ils viennent, ils ne peuvent pas descendre par rapport à ce qui se passe sur le terrain. Ils ont annulé de facto le vol », déclare-t-il.
le SG du PETROSYNAT rapporte que, les employés se sont mobilisés sur la piste le mardi, « l’avion qui va atterrir n’a qu’à atterrir sur eux et les écraser tous pour libérer la piste. » Selon le SG, les employés ne l’ont informé qu’hier 27 août vers 9h, ils ont remarqué une forte présence des gendarmes qui ont foncé l’entrée où se trouvaient les agents privés de sécurité. « Ce qu’il faudrait noter, c’est d’abord une violation, car pour entrer dans Komé, il faut passer par quarantaine. C’est pour la première fois que la sécurité entre avec des armes sur le site », affirme le SG. Pour lui, les employés se seraient rapprochés des gendarmes qui leur disent qu’ils ont reçu l’ordre d’entrer, mais ne feront aucun mal ni laisser un avion quelconque atterrir.
M. Noubaïssem Christian dit qu’après échange amical entre gendarmes et employés d’Exxon Mobil, une partie des gendarmes est repartie avant de préciser qu’on signale encore ce matin la présence de 4 gendarmes.
« Une partie des employés affirme que la présence de ces gendarmes est comme on dit « anguille sous roche ». Donc ils ne bougeront pas très loin et s’ils voient un avion quelque part, ils vont repartir sur la piste », rajoute le syndicaliste. Hier poursuit-il, une délégation a quitté Ndjamena pour venir voir la DG d’Esso au sujet de la présence des gendarmes sur le site, elle aurait nié. Pourtant, déclare le SG, les employés auraient appris qu’elle a communiqué et même rendu visite au détachement de sécurité qui s’occupe de la protection du secteur pétrolier. Une rencontre avec le ministre de tutelle est prévue ce 28 août.
Rappelons que le bras de fer entre Esso-Tchad et ses employés a commencé depuis juin 2021. Ce géant pétrolier américain envisageait une éventuelle vente de ses actions à la société Savannah Energy (présente seulement au Niger et au Nigéria). Le personnel exige que tous ses droits soient versés avant toute vente ou tout rachat. Ils déclarent ne pas vouloir se faire piéger. C’était le cas des anciens personnels d’autres sociétés pétrolières qui avaient exercé au Tchad entre autres, TTC, Pride Fora sol.
À suivre…
Moyalbaye Nadjasna
Suite à la suspension du président de la Ligue Tchadienne des Droits de l’Homme (LTDH) M. Max Loalngar, par le conseil d’administration de cette institution, la plateforme Wakit Tama pointe du doigt l’œuvre des autorités du CMT qui chercheraient à diviser les leaders des plateformes et des organisations de la société civile.
La coordination nationale de la plateforme Wakhit Tama condamne la suspension du président de la ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH), M. Max Loalngar par les membres du Conseil d’orientation et de contrôle (COC) de la LTDH. Selon le porte-parole de Wakit Tama, Barka Michel, la plateforme condamne cette tentative de division des membres de la plateforme.
M. Barka Michel met en garde le CMT, le gouvernement de transition et la France, alliée du CMT tenteraient de manipuler les forces vives de la nation tchadienne. Le syndicaliste soutient que le peuple tchadien est debout jusqu’à la victoire finale. Et jusqu’à ce que le soleil de justice se lève sur le pays. La coordination Wakit Tama informe les Tchadiens, l’opinion nationale et internationale et la diaspora qu’une chasse à l’homme est lancée par les autorités du CMT et le gouvernement de la transition contre les leaders de la plateforme. Il déclare que le CMT, le gouvernement de la transition et leurs soutiens seront tenus pour responsable de tout ce qui arrivera aux leaders de Wakhit Tama.
Jules Doukoundjé