samedi 14 décembre 2024

Le Point

Le Point (78)

Le président de transition Mahamat Idriss Deby Itno, sur l'invitation des Émirats arabe unie est à Abou Dabi depuis quelques jours. Ialtchad Presse a interrogé le journaliste chercheur et analyste Dr Évariste Ngarlem Toldé et le professeur Ahmat Mahamat Hassan, pour décrypter les vraies raisons derrière cette visite.

Pour Dr Évariste Ngarlem Toldé cette visite n'avait pas été annoncée parce que les relations entre les deux pays ne sont plus au beau fixe. Ce voyage est un voyage de clarification, « si aujourd'hui le président de transition se rend aux Émirats, c'est pour clarifier la situation entre les deux pays. Et demander un soutien financier pour l'organisation des élections présidentielles prochaines ».

Selon lui, les Occidentaux, les Européens, Union européenne ne veulent pas mettre la main à la poche pour des élections qu’ils estiment précipitée et dont les résultats sont connus d’avance. Il affirme aussi que le Tchad est à la recherche de ces financements parce que le pays vit des moments difficiles au plan économique. Dr Évariste dit également que la question sécuritaire occupera une bonne place dans les discussions. .

Par contre, pour le professeur Ahmat Mahamat Hassan ancien ministre de la Justice, « c'est un voyage de positionnement géopolitique et stratégique pour la conservation du pouvoir. C'est à partir de l'aéroport d'Amdjarrass que sont convoyés les matériels militaires et la logistique destinés aux Forces d’intervention Rapide (FIR) du général Hemeti sous le financement des autorités émiraties depuis la capitale Abou Dabi. De plus, cela permet de renforcer les liens du pouvoir de transition avec leurs alliés ».

Ousmane Bello Daoudou

En tournée nationale en deux étapes, d'abord la partie septentrionale du pays effectuée en mai dernier, le président de transition poursuit depuis quelques jours la seconde phase de cette tournée au sud du pays. Ialtchad donne la parole à l'analyste Dr Évariste Ngarlem Toldé pour l'analyser de ce voyage au sud.

Pour l'universitaire, le moment choisi n'est pas bon. « Les évènements malheureux dans le sud du pays, pas de compassion aux victimes, il n’a pas décrété un deuil national », dit-il. Il explique que le Président de Transition aurait dû d'abord aller visiter le Nya-Pendé, les Monts de Lam... touchés par le drame afin de toucher du doigt les réalités en compatissant avec les familles endeuillées sur les lieux du massacre. « Malheureusement, il s'est arrêté dans le chef-lieu. Et les populations qui étaient censées l'accueillir ont préféré faire leur deuil en restant chez eux ».

Selon l'analyste, la tournée de Mahamat Kaka ressemble à une précampagne qu'une tournée de travail. « Mahamat Idriss Deby a fait beaucoup de promesses qu’il faut évaluer en milliards. Ça ressemble un peu déjà à ce que son père le Maréchal a fait à son temps en 2016 et en 2021 », explique-t-il. Il ajoute, « il n'a fait que des promesses alors que les gens attendaient des actes concrets. Ce n'est pas seulement de remplacer les chefs de brigades par des Officiers de police judiciaire (OPJ), mais plutôt une réforme de l’armée ».

Dr Toldé a insisté sur le fait que le président de transition serait en précampagne, « le Chef de l'État a bien sûr entamé une tournée, mais une tournée qui ressemble à une campagne avant la campagne », a-t-il lâché. Selon lui, la transition doit se consacrer à préparer l'élection un nouveau président malheureusement c'est le contraire. « On parle plus d'une transition pendant que le processus du référendum est vidé de son sens parce que même le Premier ministre a affirmé que le référendum est sans enjeu. Le recensement qui devrait commencer le 5 juin n'a pas encore commencé et le calendrier est en train d'être bousculé ».

Pour finir, l'analyste affirme que la tournée du président de transition peut-être même confié à des ministres, « mandatée des ministres aurait suffi à faire ce genre de promesses, mais il préfère se mettre en première ligne et promettre monts et merveilles aux populations du nord et du sud, à ma connaissance cela ne relève pas de sa compétence surtout qu'il est président de transition et non un président élu ».

Abderamane Moussa Amadaye

Il est jeune, de petite de taille et robuste comme le béton du viaduc de Chagoua. Il n'a que 25 ans, mais c’est la terreur de tous les défenseurs la ligue de N’Djamena. Il fait trembler les gardiens de but. C’est un buteur né. Il vient de battre un nouveau record : 29 buts au compteur.  Il a été l'un des plus grands artisans pour la qualification d'As PSI à la coupe du Tchad édition 2023. Qui est Yannick Marsa ? Entrevue.

Qui est Yannick Masra ?

Je suis Doumna Masra Yannick, né en 1997 à Delli dans la région du Logone occidentale à une vingtaine de kilomètres de Moundou, capitale économique du Tchad. J'ai commencé à jouer au football dès mon jeune âge à Delli avec le ballon de chaussette emballée de plastique jusqu'en 2014. Nous avons déménagé, mon père, fonctionnaire, est affecté à Moundou. C’est dans cette ville que ma carrière a commencé à fleurir avec une équipe de quartier, As Para. Nous étions deux fois de suite champions. J'ai aussi joué le championnat de deuxième division du Logone occidental tenue à Moundou où j'ai joué pour le compte de l'équipe de mon village. Nous avons remporté la coupe avant d'être repéré par As Coton de Moundou. Je me suis imposé malgré mon jeune âge. J'étais toujours buteur. J’ai encore déménagé à Pala où j'ai joué pour As Pala. Nous avons remporté la coupe provinciale. Enfin, j'ai déposé ma valise à As Cimenterie de Pala où nous étions encore champions et moi buteur. C'est de là que Gazelle FC m'a repéré et j'ai rejoint N'Djamena en 2017. J'étais coéquipier à Marius Mouandilmadji. J'ai quitté Gazelle et j'ai rejoint As PSI, mon dernier club.

Vous êtes buteurs du championnat de Ndjamena avec 29 buts, une première dans l'histoire de ce championnat, quel sentiment vous anime en ce moment ?

J'aurai souhaité voir mon équipe remporter cette coupe provinciale que d'avoir assez de buts marqués. Mes buts sont les fruits d'un effort collectif et je remercie mon entraîneur et mon coéquipier qui ont rendu la tâche facile. Rendez-vous à la coupe du Tchad.

Pensez-vous être au meilleur de votre forme ?

Je ne vais pas me prendre la tête, mais je vous avoue que je suis venu avec retard et j'ai mis le paquet. Et aussi grâce à mes coéquipiers tels que Abba Dahab, Goudja, Ali, etc. on a fait une année ensemble et on s'éclate bien. Ils me servent et le résultat est là. Je pense faire encore mieux à la Coupe du Tchad et les saisons avenirs.

Quels sont vos modèles en tant qu’attaquant quand vous étiez jeune ?

Luis Suarez, c'est mon joueur préféré, le top modèle pour moi. C'est attaquant technique, qui terrorise la défense avec sa puissance et tremble le filet. Aujourd'hui avec le temps, j'adore le foot de Erling Haland aussi. Tous marquent dans toutes les positions. Je regarde constamment leur déplacement ou leur jeu sur YouTube.

Dans quelle équipe souhaiteriez-vous jouer un jour ?

Le Real Madrid naturellement. Parce que c'est le meilleur club au monde avec un jeu particulier. J'aimerais être l'un des premiers Tchadiens à écrire l'histoire dans ce club. 

Lorsque vous terminez un match, vous n’existez que pour les buts ou en tant qu’attaquant vous arrivez à vous dire qu’un match peut être réussi sans marquer de buts ?

Un gardien c'est pour garder les buts, mais un attaquant c'est pour marquer et aussi créer de l'espace et des occasions à ses coéquipiers de marquer. Telle est ma lecture en tant qu’attaquante

Quelles sont les qualités indispensables pour être un très bon buteur ?

C'est le travail. Encore le travail et le dialogue avec ses partenaires sur le terrain et en dehors du terrain.

Comment voyez-vous votre avenir ? 

Pour le moment je suis joueur d'As PSI, mais comme tout être humain, j'ai des ambitions. Par exemple aller jouer au haut niveau surtout en Europe et dans des clubs comme Bayern Munich ou le Real Madrid.

Yannick, vous portez un nom de famille similaire à un politicien Succès Masra qui fait écho, est-ce que vous avez un lien ?

Je ne le connais pas, nous n'avons pas un lien de parenté. C'est en 2020 que j'ai su qu'il y a un Masra politicien.   Dernièrement les gens nous confondent également, mais moi ça ne me gêne pas. Je suis Tchadien, il l'est aussi, mais je reste apolitique. Je me concentre sur le football, la politique ne m'intéresse pas. Tout ce que je souhaite pour le Tchad, c'est la paix.

Réalisation Abderamane Moussa Amadaye

Depuis qu’il est à la tête du pays, le président de transition Mahamat Idriss Deby a effectué plus de 20 voyages à l’étranger. Ces déplacements coûtent extrêmement cher au trésor public surtout son récent déplacement à Doha. Quels sont les enjeux politiques de ce voyage ? Me Max Kemkoye président de l’Union des démocrates pour le développement et le progrès (UD)P répond. Entrevue.

Comme homme politique, comment voyez-vous les enjeux politiques du récent voyage du président de transition à Doha?

Ils existent bel et bien des enjeux politiques qui concernent sa propre personne parce qu'à chaque fois qu'il voyage, il cherche des soutiens politiques. Aujourd'hui, il cherche de soutien par rapport au désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR). Le Qatar a refusé de mettre 1 franc dans le DDR. Pour la simple raison que les résolutions de Doha sont insuffisantes sinon pas du tout mises en œuvre. Alors il part chercher des appuis et parfois il fait du lobbying. Aussi, il part négocier, se positionner et avance comme argument que le Tchad est une digue alors si elle cède, toute la sous-région sera en insécurité. C'est cela qu'il vend. Et donc les enjeux sont strictement liés à la conservation du pouvoir, sa confiscation et la compromission démocratique. Je n'oublie pas ce qui s'est passé le 20 octobre 2022, il voyage pour négocier avec des gens afin d'échapper à la justice internationale. Au côté des enjeux politiques se trouvent les enjeux commerciaux pour ceux qui l'accompagnent.

Quel bénéfice tire le peuple tchadien dans tout cela ?

Rien. Le peuple n'en tire aucun bénéfice. C'est la personne du président qui bénéficie. Prenez par exemple son récent voyage à Doha pour participer à la conférence des Nations Unies sur les pays les moins avancés. Moi à sa place je ne viens pas parce que mon pays est classé parmi les pays les moins avancés par les Nations Unies. Et c'est cette même institution qui me demande de prendre 3 à 7 milliards pour me déplacer alors je ne le ferais pas. Je demanderai plutôt qu'on m'aide à sortir du stade des pays les moins avancés pour arriver au stade de pays en voie de développement. Figurez-vous que durant les 5 mois que la commission technique a passés à Doha pour négocier avec les supposés groupes politico-militaires, les membres du Comité technique ont acheté, chacun, des tonnes de marchandises. Ils ont fait des stocks qu'ils ont transportés par avion présidentiel. Certains sont membres du gouvernement, d'autres sont à la tête de l'exécutif. Ils ont fait du commerce avec les deniers publics des pauvres populations. Pour me résumer, les Tchadiens ne profitent pas de ces voyages sauf ceux qui sont autour du président.

Est-ce normal pour un président de transition d'effectuer des déplacements comme c’est le cas maintenant

Un président de transition a des impératifs politiques. Et dans notre cas d'espèce, cet impératif politique est le retour à l'ordre constitutionnel. Qu'est-ce qui amènerait un président comme celui-là à effectuer plus de 20 voyages, si je ne me trompe pas. C'est exagéré. Et quand on regarde la pédagogie politique, c'est impossible pour un chef d'État même élu de s'adonner à de tels voyages dans la mesure où ses voyages coûtent excessivement cher. Ces déplacements se résument à la quête de soutien politique. Il y a des voyages qu'on appelle en diplomatie ou en politique des voyages traditionnels. Ces voyages sont liés aux engagements internationaux par exemple l'Assemblée générale des Nations Unies qui se tient tous les ans en septembre. Même ce rendez-vous n'est pas son travail puisqu'il n'a pas un mandat sur lequel il pourrait être évalué. C'est pour vous dire que ce sont des voyages inutiles. Ce sont des ponctions financières assez graves sur les maigres ressources de l'État. Et si on n’arrive pas à maîtriser les dépenses et que nous sommes cités parmi les pays les plus endettés, le dernier à avoir été éligible au titre de facilité élargie de crédit, ça donne ce que ça donne. Donc à mon point de vue, c'est scandaleux qu'un président de transition puisse être à plus de 20 voyages en 24 mois.

Propos recueillis par Kouladoum Mireille Modestine

Les relations diplomatiques entre Israël et Tchad étaient rompues en 1972. Elles se sont réchauffées il y a 4 ans. La semaine dernière le président de transition (PT) Mahamat Idriss Deby a effectué une visite de travail à l'État hébreu où une représentation diplomatique tchadienne est inaugurée le 2 février. Il s’est déplacé 48 h après à Paris pour 48h. Ces déplacements font parler. Pourquoi Mahamat Idriss Deby est allé dans ces deux pays? Analyse et décryptage par deux analystes.

En moins de deux semaines, le PT Mahamat Idriss Deby s'est rendu en Israël et en France. Deux pays stratégiques dans le domaine de la sécurité et du renseignement. La première visite a été marquée par l'inauguration d'une ambassade du Tchad en Israël. La seconde visite est marquée par la nouvelle stratégie de la France dans le contexte du retrait de ses forces françaises du Burkina Faso et leur probable redéploiement dans un espace proche, rapportent nos sources.

Interrogé, Dr Évariste Ngarlem Toldé souligne qu'il faut au préalable observer le contexte. Il estime que la deuxième phase de transition n'a pas fait consensus et le pays est menacé par les rebelles au nord et par une nouvelle rébellion récemment crée au sud, dit-il. Selon lui, l'ouverture d'une ambassade en Israël cache un enjeu sécuritaire important. Il soutient que l'État hébreu est performant dans ce domaine et le Tchad en a besoin. « Nos frontières sont poreuses et la transition a besoin d'un service de renseignement et de sécurité de qualité, Israël peut aider en cela », a-t-il confié.

Toujours selon Dr Toldé, la visite du PT peut s'expliquer au-delà de l'ouverture de l'ambassade ou d'échange diplomatique, « ça permet de raffermir et d'asseoir le pouvoir Mahamat Idriss ». Pour ce qui concerne la France, il relève qu'elle est rejetée un peu partout, elle n'a pas trouvé mieux que le Tchad. Selon lui, le Tchad a toujours été le bastion et l'avant-post des guerres que mène la France en Afrique surtout sahélienne. « Mahamat Idriss Deby est parti pour avoir des orientations. Ce déplacement est au-delà d'une visite de travail. C'est la coopération militaire qui va être l'enjeu de cette rencontre entre lui et Macron. Le Tchad ne peut pas faire comme le Mali ou le Burkina Faso », a-t-il justifié. Il souligne qu'il sera difficile au peuple amorphe et à l'armée qui n'a pas le moyen de sa politique de tourner le dos à la France, « et il sera aussi difficile aux autorités de transition de retourner leur veste contre la France, faire cela au Tchad c'est creuser sa propre tombe ».

Pour Professeur Ahmat Mahamat Hassan, la France est un partenaire stratégique du Tchad depuis l'indépendance jusqu'à l'heure actuelle. Il estime qu'elle a même soutenu le fils après le décès de son père. Selon lui, malheureusement cette situation est en train de tourner au vinaigre depuis les évènements tragiques du 20 octobre où plus de 50 personnes ont été abattues et des arrestations arbitraires signalées. « La relation a commencé à se détériorer. C'est un passif difficile à purger et place les autorités de transition dans une situation encombrante. Le soutien de la France est terni par les évènements du 20 octobre ». M. Mahamat Hassan affirme que la visite de Mahamat Idriss Deby à Paris s'explique par « une demande d'apaisement et aussi rassurer les autorités françaises au sujet de la nouvelle phase de transition pour continuer à bénéficier du soutien de la France notamment de la base française et aussi du soutien politique », dit le professeur.

Au sujet de la visite à Tel-Aviv, pour le Pr Ahmat Mahamat Hassan Israël est un ancien partenaire avant l'indépendance, mais au-delà se cache un enjeu sécuritaire, estime-t-il. « C'est pour la stabilité de la transition, ce n'est pas pour la question de la sécurité du Tchad. Le Tchad n'est pas en insécurité grandissante. On avance des prétextes économiques, mais l'enjeu est plutôt sécuritaire », a-t-il conclu.

Abderamane Moussa Amadaye

Suite aux évènements du 20 octobre dernier, IalTchad Presse a fait une entrevue en ligne avec le président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH) Mahamat Nour Ibédou.

La plainte déposée par Succès Masra ne devrait-elle pas être l’affaire de la société civile ?

Il est vrai qu'une plainte de ce genre doit être formulée par le biais d'un conseil (avocat), mais l'idéal serait qu'elle puisse provenir d'un collectif de défense de droit de l'homme

Les auteurs de ces crimes seront-ils arrêtés et jugés ?

C'est notre souhait le plus ardent. Et nous ferons toutes les diligences pour que cela soit le cas.

Est-ce que l'enquête aboutira ?

Pour la CNDH notre enquête va sûrement être impartiale et donnera un bon résultat. Quant à l'enquête internationale je ne sais pas.

Après l'enquête les personnes arrêtées pendant la manifestation vont-elles être libérées.

Nous veillerons à ce que les personnes arrêtées deux jours après la manifestation et ceux qui ont été arrêtés à leurs domiciles soient présumés innocents parce qu'elles n'avaient pas été arrêtées en train de manifester et vandaliser des biens publics ou privés.

L'Union africaine n'est pas sur la même ligne que la CEEAC sur le principe de la subsidiarité ?

Le président de la commission africaine est en train de pousser pour aboutir à des sanctions contre le pays après la saisie du conseil de paix et sécurité, mais la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a un autre son de cloche et cherche à prendre l'initiative à l'image de la CEDEAO en Afrique de l'Ouest.

Réalisation Ousmane Bello Daouda

Le Conseil national syndical de l'Union des Travailleurs du Tchad (UST) donne 10 jours francs au Conseil militaire Transition pour répondre à leurs revendications. Une décision prise lors d'une réunion extraordinaire avec les responsables syndicaux affiliés, le 2 juillet 2022 à la Bourse du Travail de N'Djamena. Pour plus de précision sur la question, Ialtchad Presse a rencontré Barka Michel, président national de ce conseil. Entrevue.

Barka Michel, président du Conseil national syndical de l'Union des syndicats du Tchad (UST), rappelle leurs décisions concertées du 02 juillet. A son avis, le Conseil national syndical (CNS-UST) donne un délai de 10 jours au Conseil militaire de Transition (CMT) à s'exécuter. Il affirme qu'ils prennent à témoin l'opinion nationale et internationale pour les conséquences qui vont découler si rien n'est fait pour satisfaire leurs revendications.

D'après le président du CNS-UST, ils ont lors d'une réunion extraordinaire ce 2 juillet, examinée le communiqué de presse du 28 juin dernier relatif au scandale financier au sommet de l'État et à l'évaluation du pacte social triennal. Le conseil a approuvé la position du Bureau exécutif de l'UST après un long échange sur les le crime économique révèle et l'application infime du pacte social triennal, depuis sa signature, le 4 octobre. Il affirme également que la réunion était élargie aux responsables des syndicats affiliés à l'UST.

Barka Michel précise que certains médias disent que le CNS-UST demande la démission du gouvernement de la Transition sans relever les raisons qu'ils ont mentionnées. Pour lui, leurs revendications sont motivées sur des points précis.

Selon le syndicaliste Barka Michel et ses camarades, le gouvernement doit engager une poursuite judiciaire de toutes les personnes impliquées dans le détournement. Ils demandent la restitution et le rapatriement des fonds publics détournés au trésor public et de tous les biens des personnes impliquées dans ces détournements soient saisi. Le conseil syndical exige aussi, l'apurement des arriérés des retraités estimés à 26 milliards et ceux des contractuels de l'État à 25 milliards. Le président de l'UST dit également que le Conseil revendique, l'application stricte du décret 862 portant réglementation de la retraite au Tchad, mais aussi, le remboursement des augmentations générales spécifiques (AGS) coupées en 2016 en espèce ou en nature.

Autres points, dit-il, le conseil demande au gouvernement de rembourser le 30% de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP) prélevé sur le salaire des agents du secteur privé et les retraités en 2016. Il insiste à ce que l'alignement soit fait sur le même taux que ceux du secteur public. Enfin, Barka Michel soutient également que le conseil exige l'augmentation de 50% de salaire des secteurs publics et privés .

Le président du Conseil national syndical note que jusque-là, le gouvernement n'a pas encore réagi. Toutefois, ajoute-t-il, si rien n'est fait pour satisfaire les travailleurs et travailleuses, 10 jours après ce préavis, ils vont entrer en grève. Barka Michel rappelle que le conseil alerte ses camarades d’être vigilants et prêts pour des actions futures.

Moyalbaye Nadjasna

Les lauréats des écoles professionnelles et les diplômés sans emplois ont pendant longtemps lutté pour leur intégration à la fonction publique. Aujourd'hui c’est chose faite, mais leurs leaders  déplorent les incongrus sur la liste des 416 lauréats, publiée, jeudi 30 juin. Contacté, Aimé Aissadji Bona estime que les autorités viennent de les montrer qu'il ne faut jamais leur faire confiance. Entrevue.

Selon Aimé Aissadji Bona, leaders du collectif des diplômés sans emplois en instance d'intégration, les autorités tentent de rattraper le temps perdu suite à la promesse d'intégration de 5000 jeunes à la fonction publique depuis janvier par le Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT). Ce recrutement des jeunes diplômés, dit-il, devrait se faire dès le premier trimestre de l'année 2022. Malheureusement les choses ont dû traîner pour des raisons que nous déplorons, soutient Aimé Aissadji. « Comme ils viennent de commencer, nous estimons que voir la suite jusqu'à l'épuisement du quota sera qu'une histoire de 30 jours », dit le porte-parole.

Pour Aimé Aissadji, cette liste sortie est loin de leurs attentes. « Nous avons accordé un bénéfice de doute à nos décideurs, mais ils viennent de nous montrer combien il ne faut jamais leur faire confiance ».

À son avis c'est triste, il faut vraiment le dire, sur cette liste de 416 lauréats, il y des gens qui sont nés avant les indépendances, d'autres seront même des défunts et certains des mineurs. Le porte-parole des diplômés trouve écœurant, il rappelle les autorités à des bons sentiments afin que la majorité des jeunes diplômés puisse en bénéficier.

Il affirme qu'ils n’ont pas été impliqués dans ce processus de recrutement comme prévu. Et c'est ce qui a causé ces résultats insatisfaisants. « Nous avons fait confiance aux autorités sur parole, maintenant nous tirons les conséquences fâcheuses. Que cela ne tienne, nous encourageons nos camarades qui n'ont pas leurs noms à rester optimistes, car nous sommes en train de communiquer avec ceux chargés du recrutement en espérant que la suite soit meilleure ».

Moyalbaye Nadjasna

Pour permettre au Tchad de rehausser son économie qui est en baisse depuis plus de deux ans annoncée par la banque mondiale. Les experts proposent au gouvernement tchadien de redynamiser les chaînes de valeurs agricoles et d’élevages pour mettre à jour l’économie du pays. C’est dans ce sens que le gouvernement a aussitôt réagi en mettant en place les politiques fiscales qui ont permis à notre pays de sortir la tête de l’eau. La rédaction Ialtchad Presse s’est entretenue avec le directeur de la législation du contentieux et des relations fiscales internationales, le doctorant en gouvernance, Korom Acyl Dagache qui explique les efforts du gouvernement pour atteindre la zone verte. Entrevue.

Pour permettre au Tchad de rehausser son économie, les autorités ont mis en place plusieurs stratégies. Selon les prévisions de la Banque Mondiale (BM), le pays tend vers une zone verte pour l’année en cours. Pour comprendre l’effort et les stratégies mises en place pour booster cette économie devant permettre d’améliorer les conditions de vie des citoyens, la rédaction a échangé avec le directeur de la législation du contentieux et des relations fiscales internationales du ministère des Finances, inspecteur des impôts. Il explique comment les autorités des finances ont entrepris de relever le défi.

Korom Acyl Dagache souligne que dans un contexte actuel des pays subsahariens dont le Tchad fait partie, est caractérisé par des trois types des crises : sanitaires, sécuritaires et économiques. Selon lui, ces pays se doivent de chercher de nouvelles poches, de faire de parades afin que les ressources assez consistantes viennent combler les gaps occasionnés dans le cadre des prévisions budgétaires. 

Pour le Tchad, le directeur et président du mouvement citoyen « notre Tchad », affirme qu’il serait important de mettre en œuvre des mesures et de politiques économiques qui tiennent compte des réalités du tissu fiscal. Il serait important, dit-il, de mettre un accent particulier sur une stratégie qui permet de mettre en œuvre un climat favorable aux affaires. Selon M. Korom, la stratégie de mobilisation des ressources, c’est-à-dire ressources fiscales et non fiscales semblent être assez importantes. Korom Acyl Dagache suggère qu’on ouvre également une lucarne pour intégrer les aspects en rapport avec les recettes douanières sont d’une importance capitale. Il soutient que la politique qui convient d’adopter devrait reposer sur le socle des mesures de gouvernances fortes. Le directeur de la législation du contentieux et des relations fiscales internationales avoue que le ministère a mis en place de mesures de portées économiques assez importantes. Le fiscaliste ajoute que dans la mesure où le budget général de l’État de l’exercice 2022 a mis en place de mesures incitatives qui permettent de faire en sorte que le Tchad serve soit un maillon essentiel d’attractivité. Il affirme qu’il y a des facilités qui sont accordées aux investisseurs, notamment la charte qui est consacrée dans le cadre du projet de la loi de finances 2022.

Le doctorant estime qu’au-delà de cet aspect, qu’il serait intéressant de nourrir une vision qui va éplucher les contours d’une politique qui va tendre à baisser les taxes en périodes de récession et en même temps changer. M. Korom Acyl Dagache propose qu’en période de prospérité, cela soit pareil, afin que l’économie du pays foudroyé par les effets de différentes crises puisse aller vers la croissance. Il ajoute qu’ils sont sur cette trajectoire et reconnaît aussi que c’est une avancée notable et significative. « Je suis en droit de dire que notre pays a des indicateurs qui clignotent au vert, contrairement aux folles rumeurs persistantes qui écument la toile », assure-t-il.

Les importations tuent les industries locales

Au sujet des importations des produits étrangers qui pourraient paralyser les industries du pays, le directeur Korom Acyl Dagache précise qu’à force de beaucoup importer, cela va impacter sur la balance commerciale du Tchad. Pour cela, il suggère que l’on diversifie l’économie et de consommer tchadien. Selon lui, le gouvernement doit promouvoir une politique industrielle locale pour que les produits en provenance des pays étrangers ne puissent pas mettre nos industries naissantes et nos entreprises dans une situation de concurrence déloyale. Il souhaite que les mesures douanières soient accordées aux entreprises du pays. Le directeur argue que lorsqu’on consomme local, nos entreprises vont jouir d’une santé économique assez parfaite et il y’aura la résorption du chômage, la création de la valeur ajoutée et l’économie va tendre vers le plein emploi. M. Dagache pense que cela va permettre l’émergence du pays, conformément au plan national du développement et à la vision d’un Tchad émergent.

À propos des indicateurs qui sont au vert, le directeur exprime sa satisfaction, mais il est prudent et dit que tout n’est pas rose. Selon lui, ces indicateurs viennent soulager le gouvernement et laissent un espoir lattant dans la mesure où les salaires sont payés à temps et au-delà de cet aspect les autorités ont pris de décisions salutaires pour subventionner les denrées de premières nécessités, malgré la flambée des prix.

Jules Doukoundjé

Difficile de le mettre dans une case tellement il est partout. Il porte plusieurs casquettes : est-il un influenceur? Un leader d’opinion? Un libre penseur? Il préfère le titre de spécialiste des politiques publiques. Il ne se lasse jamais de débattre même lorsqu’il est attaqué de toute part. Il est fonctionnaire de métier. Il rejette le droit à la réserve du à son statut de fonctionnaire avançant des arguments juridiques de la Fonction publique qui l’autorise. Il a été le plus jeune candidat à l’élection présidentielle de 2016 avant de se faire recaler. Il a été membre du cercle de réflexion stratégique pour la réélection, en avril 2021, du défunt président Deby Itno. Il est président du Think Tank « Tchad, notre patrimoine ». C’est un soutien du Conseil Militaire de Transition. Nous recevons Kébir Mahamat Abdoulaye pour échanger sur l’actualité, sur ses prises de position, sur la transition, etc.

Vous êtes fonctionnaire, M. Kébir, vous êtes partout dans les médias et sur les réseaux sociaux. Qu’est-ce que vous répondez à ceux qui disent Kébir est un fonctionnaire, il est tout le temps dans les médias en train de parler ?

C’est une question qui revient de façon récurrente, pour moi c’est normal, les gens posent cette question pour pouvoir comprendre. Effectivement un fonctionnaire est un travailleur qui a un contrat avec l’État, il a des droits et des obligations. Il faut rappeler que nous sommes dans un système démocratique et la liberté d’expression est garantie par la Constitution. Nous avons la loi 17 en son article 7 qui reconnaît que le fonctionnaire jouit de la liberté comme les autres citoyens. Plus loin, l’article 8 et 9 disent que les fonctionnaires peuvent se constituer en association, en organisation syndicale pour garantir leurs intérêts. Cependant certains fonctionnaires sont tenus à l’obligation de réserve, ce qu’on appelle la neutralité politique selon leurs statuts. Il s’agit des magistrats, des policiers, les militaires, les gendarmes, etc. Dernier point important tous les fonctionnaires sont tenus à respecter le secret professionnel qui est différent de l’obligation de réserve.

Vous êtes président d’un Think Tang (groupe de réflexion), cela fait partie de la société civile ?

Think Tank est une appellation anglaise. C’est un groupe de réflexion. J’aime être dans ces genres d’organisation.

On peut-être fonctionnaire et être dans un Think Tank, être dans un parti politique, etc. sans problème ?

Oui cela ne pose pas un problème. La loi le permet.

Vous avez suggéré la baisse de la bonbonne de gaz à 1000. Il y a depuis quelques jours une pénurie. Vous l’économiste, qu’est-ce qu’on fait ?

Oui j’ai constaté aussi. Jusqu’aujourd’hui je ne sais pas les causes de cela. Est-ce que c’est une spéculation ? Est-ce qu’il y a un problème de spéculation, est-ce que c’est au niveau de l’apprivoisement ?Au niveau de la production ? Au niveau des prix ? Est-ce que la demande et plus forte ?C’est un phénomène nouveau qui se répète. Bref la production est suffisante pour couvrir les besoins de la population. Maintenant par rapport au prix, nous au niveau du Think Tank Tchad, notre patrimoine nous avons fait 100 propositions qui correspondent aux 100 jours de l’avènement du Conseil Militaire de Transition (CMT). C’est dans ce document que nous avons fait la proposition de baisser le prix de la bouteille de gaz de 2000 à 1000 pour donner accès aux ménages les plus démunis.

On est carrément dans la pénurie. Pas de solution, vous l’économiste ?

Est-ce qu’on parle de pénurie ? Je crois qu’il faudra attendre pour voir la réaction du ministère du Commerce ou de l’Autorité de régulation du Secteur Pétrolier Aval Tchad (Arsat) ou un communiqué de société nationale du raffinage.

M. Kébir vous êtes un soutien affirmé et assumé du CMT. La transition se déroule depuis plus d’un an. Tout va bien ? Il y a quelque chose à améliorer ? À corriger ?

Comme toute transition il y a des moments difficiles. Lorsque le CMT a été mis en place, au début les gens n’avaient pas compris. Et disaient pourquoi le CMT a été créé ? Certains réclamaient le retour à l’ordre constitutionnel ? Aujourd’hui la transition fonctionne. Elle fonctionne sans grande difficulté, sans grand obstacle et sans crise majeure même s’il y a eu quelques couacs.

Quels couacs ?

Par exemple certaines manifestations organisées. Des manifestations qu’il faut au bénéfice du CMT. Le droit de manifester est devenu une réalité effective dans notre pays. Plus de 20 manifestations ont été organisées soit le nombre le plus élevé depuis 1960. C’est une avancée. Les partis politiques continuent de fonctionner normalement, la presse et les libertés d’association aussi marchent bien.

Est-ce que vous êtes en train de nous dire que c’est un cadeau fait aux Tchadiens par le CMT ? Les Tchadiens ont le droit de manifester, non ?

Ce n’est pas le CMT qui donne, mais le CMT assure. Malgré le contexte sécuritaire et le décès du Maréchal, le CMT a assuré. Vous avez vu depuis un an le Conseil national de transition (CNT) fonctionne, il y a un gouvernement d’union nationale et la continuité de l’État.

M. Kébir. Non pour rétablir un peu la vérité ce n’est pas un gouvernement d’union nationale pour préciser à nos téléspectateurs. C’est issu d’un coup d’État.

Non je récuse votre terme de coup d’État. Ce qui s’est passé n’est pas un coup d’État.

C’est quoi selon vous ?

Le gouvernement n’a pas été renversé, le président est mort au combat, aucune arrestation, les membres du gouvernement étaient là. Donc un coup d’État est quelque chose de prémédité.

M. Kébir c’était des civils qui ont pris le pouvoir ?

Non ce ne sont pas des civils. Ce sont des généraux lorsqu’on parle de CMT. Ils ont pris leurs responsabilités historiques.

Vous ne répondez pas à ma question. C’était un coup d’État oui ou non ?

Non ce n’était pas un coup d’État. Le président de l’Assemblée nationale a décliné l’offre de prendre le pouvoir.

Il y a eu des manifestations contre la France, vous étiez contre. Vous avez qualifié les manifestants d’enfants et d’idiots. Pourquoi vous dites cela?

Je vais un peu préciser l’expression que j’ai utilisée. Les téléspectateurs peuvent aller lire mon texte qui est encore disponible. J’ai employé l’expression « les idiots utiles ». Une expression utilisée par Lénine, dirigeant de l’ex-URSS pour qualifier les gens instrumentalisés, manipulés.

Par qui ?

On a vu des gens instrumentalisés, des enfants, des gens qui ne connaissent même pas la cause. Moi-même je suis allé rencontrer les manifestants pour échanger avec eux. La plupart étaient des adolescents, des enfants, il y avait aussi des adultes, mais « c’est quoi France barra ? »

Pour l’équilibre M. Kébir, les manifestations du 14 mai étaient contre l’ingérence de la France dans les affaires tchadiennes.

Il y a un autre objectif aussi, c’est demander le départ de l’armée française du Tchad et des bases militaires françaises.

Vous êtes pour ou contre ?

Ce n’est pas la France qui a décidé d’envoyer ses troupes ici. Ce n’est pas aussi la France qui a décidé d’avoir des bases ici. Ce sont les anciens chefs d’ États tchadiens qui ont fait appel à la France. Vous savez les bases militaires étaient justifiées à l’époque.

Est-ce vous êtes en train de dire que les Tchadiens n’ont pas le droit de manifester chez eux contre la présence d’une force étrangère ?

Pas les Tchadiens. Ceux qui sont sortis manifester le 14 sont des Tchadiens. Ils ont le droit de manifester contre le CMT combien de fois contre la France. Ils ont le droit de manifester contre la France, mais ils n’ont pas le droit d’aller au-delà du but, de casser, de vandaliser les biens d’un ami historique du Tchad. Il faut réviser les accords entre le Tchad et la France pour un nouveau partenariat entre les deux pays. Ces accords doivent être votés par l’Assemblée nationale pour qu’ils soient transparents et accessibles.

Et les arrestations des leaders ?

 Ils sont les responsables en cas de débordements, de casses et de morts. Ils sont les premiers responsables. Ils doivent assumer, c’est ainsi qu’ils ont étés arrêtés conduits à Moussoro et jugés. C’est une décision de justice qu’il faut respecter. Je pense que la justice a même été clémente. 1 an avec sursis. Je dis cela par rapport à la gravité des faits. Personnellement je ne veux pas de cela, mais malheureusement on est arrivé à cela.

Le Dialogue national (DN), qu’est-ce que vous en pensez ?

Le DN n’est pas mené au rythme qu’on souhaitait. Le pré dialogue au niveau national c’est fini depuis longtemps. Maintenant, il y a le pré dialogue avec les politico-militaires qui prend du temps, cela fait 3 mois qu’ils sont à Doha. Qu’ils arrivent à un accord pour que le grand dialogue puisse se tenir rapidement sans aucun tabou.

Justement question sans tabou, le fédéralisme va-t-il faire partie des débats ?

Oui. Le fédéralisme est aussi l’une des thématiques. Il y a d’autres sujets plus importants.

Le sentiment de beaucoup des Tchadiens ce que l’État unitaire a échoué. Ils ont le droit de tenter le fédéralisme non ?

 Nous avons commencé avec l’État unitaire puis nous sommes arrivés à L’État unitaire décentralisé. Puis dans les années 2000, nous sommes passés à l’État unitaire fortement décentralisé qui n’a pas connu une application effective.

Vous avez suivi la sortie de celui qu’on appelle le grand-frère national Daoussa Deby qui disait en gros que la transition va mal, le pays va mal. Il appelait la jeunesse à plus de compétence. Plus de patience lorsqu’on sait qu’il faisait partie de ceux qui ont géré bien ou mal géré ce pays. Qu’en pensez-vous de sa sortie sur l’état de la nation?

J’ai suivi l’entrevue. C’est l’un des oligarques de l’ancien régime. Lorsqu’il qualifie les climats des affaires de dégueulasse voire très dégueulasse, je suis étonné. Il jette des accusations, surtout des accusations qui concernent le CMT.

Il dit que tout va mal  

Est-ce que ce qu’il a dit s’est passé en une année ? Je ne pense pas. Donc sans se rendre compte, il rappelle les années ou lui-même faisait partie intégrante, l’épine dorsale du régime. De toutes les façons, c’est un Tchadien il a le droit de s’exprimer.

Vous comme soutient du CMT, vous n’avez pas senti qu’il réglait ses comptes ? Qu’il est mécontent ?

Qu’est-ce qu’il vise derrière cette entrevue, mais tout ce qu’il a dit n’est pas justifié. S’il n’est pas content est-ce qu’il faut qu’il le dise à travers une entrevue ? Je constate qu’il retrouve sa liberté d’expression.

C’est juste une liberté d’expression ?

Il ne pouvait pas dire cela quand le Maréchal était vivant.

Est-ce qu’il n’a pas dit la vérité sur le CMT ?

J’ai dit qu’il a le droit d’exprimer son avis. Je ne partage pas entièrement son avis.

Vous êtes aussi comme dit plus haut président du Think Tank Tchad, notre patrimoine. Vous avez été reçu par le président de la transition. On ne rentre pas à la président sans sortir avec une enveloppe, dit-on. Avez reçu un appui financier du président de la transition ? Dites aux Tchadiens clairement qu’est qui s’est passé ?

Depuis l’arrivée du CMT au pouvoir, le président de la transition reçoit régulièrement les partis politiques, les associations, des Tchadiens de la diaspora, etc. C’est dans ce cadre et à notre demande que nous avons été reçus. Nous l’avons rencontré le 12 janvier et lui ont remis un document qui contenait 100 propositions. Nous lui avons présenté nos vœux du Nouvel An. Et nos activités. Nous sommes dans une phase importante de notre, nous n'avons rien reçu. Aucune enveloppe. Aucun centime. S’il faut demander ou recevoir quelque chose du président de la transition, est-ce que c’est à travers une rencontre publique ? Je ne pense pas. Il y a plusieurs autres moyens.

Non c’est parce qu’il y a eu beaucoup de bisbilles dans votre organisation.

Je voulais que tous les membres soient reçus par le président de la transition, mais le protocole exige un maximum de 5 personnes, pas plus. C’est comme cela que j’ai choisi 5 personnes pour cette rencontre. Certains ont mal interprété.

Comme vous êtes proche du CMT, le président de la transition Mahamat Idriss Deby Itno ne se présentera pas ?

Moi j’ai une autre approche, c’est-à-dire que tout Tchadien qui souhaite se présenter à une élection présidentielle il faut lui accorder ce droit. Il ne faut pas accorder ce droit à certains et empêcher d’autres.

Parce qu’il assure une transition. Il ne faudra qu’il reste juge. Non ?

En 1990 il y a eu une période de transition, jamais on n’a soulevé un problème.

30 ans plus tard, est-ce que c’est faisable ? C’est acceptable ? Il n’est pas mieux d’être arbitre ?

La décision lui appartient. Ce n’est pas à nous de décider à sa place. S’il estime que non moi j’assure la transition jusqu’à la fin sans me présenter c’est son droit. S’il souhaite se présenter à l’élection présidentielle, c’est aussi son droit. On ne peut pas accorder ce droit aux autres et le lui refuser.

Parce que les autres n’ont pas assuré la présidence de la transition

Est-ce que c’est la première fois qu’on organise une transition et que ceux qui sont à la tête de cette transition ne se sont pas présentés. Vous savez en 2016, on a commis la grosse bêtise en relevant l’âge de candidature à la présidence de 35 à 45 ans. Cela a cristallisé l’année 2017, 2018 jusqu’au second forum de 2021 pour encore pour relever l’âge de 35 à 40 ans. Il faut laisser les Tchadiens choisir leurs dirigeants.

Bello Bakary Mana

 

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