C’est depuis plus de 20 ans que le Tchad se penche sur un avant-projet de loi prévoyant un code laïc de la famille. Depuis le temps est passé. Et le pays peine à mettre en place ce code tant attendu. Ce retard serait lié aux divergences des points de vue entre les communautés chrétienne et musulmane. Reportage.
Le code laïc de la famille tchadienne, tant souhaité par l’ancien président Idriss Deby Itno, peine à voir le jour. Beaucoup de Tchadiens souhaitent enfin voir ce Code de la famille. Il devrait, selon les spécialistes, permettre aux citoyens de vivre ensemble sans une discrimination pour les femmes et surtout pour les enfants naturels et les enfants adultérins. Pour le sociologue Mbété Félix, le pays n’a toujours pas réussi à se doter d’un texte définissant le statut de la femme et de l’enfant, en raison des divergences entre les communautés chrétienne et musulmane. Selon lui, certains cadres chrétiens seraient d’accord pour le code judéo-chrétien, mais certains cadres musulmans trouveraient certaines dispositions contraires à l’islam.
Au sujet de la laïcité du code de la famille, le sociologue explique qu’il serait nécessaire d’avoir un code laïque, car il pourrait aider à préserver le vivre ensemble. Toutefois, il précise qu’il serait aussi important de faire un travail de fond avec les communautés avant de décider de promulguer une quelconque loi sur le code de la famille au pays. Pour ce dernier, cette situation difficile serait liée à la position des autorités qui sont à la fois membres des communautés et prendre de telles décisions, demanderait un travail minutieux et consensuel entre les deux communautés. Au sujet de divergences, l’analyste estime qu’il est clair qu’un des principaux irritants est l’âge de mariage de la jeune fille. A son avis, lorsque les gens ne s’entendent pas sur une loi, il n’est pas sage de la promulguer. « L’esprit des lois doit précéder les lois. Or, en ce moment, les gens contestent le code. Il va falloir s’asseoir pour convaincre les sceptiques et avoir un code qui rassemble et ressemble à tous les Tchadiens », explique-t-il.
En raison de l’absence d’un code commun, les chrétiens utilisent le Code civil français daté des années 1958. En revanche, les musulmans, ce sont les pratiques musulmanes, inspirés de la religion, qui prédominent. Il propose que les autorités politiques s’attellent sur l’éducation qui est une clé de voûte, sans cela, forcer la promulgation serait une erreur grave qui réveillerait encore les vieux démons. Le sociologue estime qu’après une bonne éducation, il faut dialoguer, surtout avec la communauté musulmane pour trouver un terrain d’entente. Mbété Félix affirme qu’au Tchad, les choses évoluent au rythme de nos civilisations, nos us et coutumes. Mais à bien des égards, les gens ne semblent pas trouver de compromis entre la religion et la laïcité.
Pourtant, les Tchadiens de toutes les confessions religieuses sont appelés à partager la vie civile, politique et confessionnelle telle que prônée par les textes de loi. Le projet de loi sur le Code de la famille se présente dès maintenant comme un test avant le Dialogue national inclusif prévu pour les mois à venir.
Jules Doukoundjé
Après la sortie médiatique du président du Comité ad hoc de sélection des candidatures au Conseil National de Transition (CNT) et vice-président du CMT, le Général Djimadoum Tiraïna sur l’état d’avancement des travaux, l’un des porte-parole de Wakit Tama Mahamat Nour Ibédou a réagi taxant le CMT de prendre les choses à la légère. Reportage
La plateforme de la société civile, Wakit Tama persiste et signe en soutenant qu’il n’est pas nécessaire de désigner les membres du CNT avant l’organisation du Dialogue national inclusif (DNI) digne qui devrait permettre aux Tchadiens de mettre sur la table tous les problèmes qui gangrènent le pays. La plateforme estime que ce serait mettre la charrue avant les bœufs, si on nomme dès maintenant les membres du CNT avant la tenue de cette rencontre. Wakit Tama souhaite que le comité ad hoc, chargé de sélectionner les candidatures, sursoie à la procédure et attend le DNI qui doit décider de la mise en place du CNT.
Pour l’un des porte-parole de Wakit Tama, Mahamat Nour Ibédou, le CNT doit être l’émanation du DNI. « C’est dommage, nous regrettons qu’ils soient nommés de façon unilatérale et arbitraire », regrette-t-il. Selon lui, ce n’est pas la bonne manière de procéder. Le CMT est pressé et prend de décisions sans consulter les forces vives de la nation. Il estime que la junte serait en train de commettre les mêmes erreurs que l’ancien système. M. Ibédou affirme que c’est lors de ce forum que participants décideront lesquels doivent être membres de cet organe, parce qu’il est ici question de la vie d’une nation. Mahamat Nour Ibédou précise que ce serait le CNT qui jouerait le rôle du parlement provisoire. Il serait donc judicieux de décider de ce parlement lors du DNI. « Nous avons posé des conditions pour participer au DNI, nous avons exigé que le CMT sursoie à cette démarche qui consiste à créer le CNT avant le DNI, mais ils se sont bouché les oreilles. Donc, nous refusons de participer à cette mascarade ».
Malgré la contestation de la plateforme des organisations de la société civile Wakit Tama, le SG du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), Dr Haroun Kabadi a signé le 4 septembre dernier, une décision portant mise en place d’une équipe pour la ville de N’Djamena. Cette équipe sélectionnera les candidats du MPS. L’équipe aura aussi pour mission d’étudier les dossiers de candidatures des militants du MPS au CNT et de sélectionner les militants susceptibles d’être retenus. Chaque candidat doit avoir des aptitudes et les qualités nécessaires pour travailler comme membre du CNT. Les candidats doivent constituer un dossier et doivent être âgés d’au moins 25 ans.
Jules Doukoundjé
À N’Djamena, capitale tchadienne, une fois le pain sorti des boulangeries, il disponible partout dans la ville. Sa commercialisation va des grossistes aux détaillants. Seulement ceux qui le vendent à la sauvette les disposent sur les étals sans couverture et exposé à la merci de la nature. La rédaction est allée sur le terrain constater. Reportage.
Le pain est l'aliment de base traditionnel dans de nombreuses cultures. Il est fabriqué à partir de farine et d'eau et contient généralement du sel. D'autres ingrédients s'ajoutent selon le type de pain et la manière dont il est préparé culturellement. Dès que le pain quitte les fours et l’enceinte des boulangeries, il devient l’affaire des vendeurs de différents gabarits : les grossistes, les petits détaillants à la sauvette et les distributeurs. Ces dernières années, le pain est devenu un des aliments le plus prisés des N’Djamenois. Or cet aliment qui ne peut être lavé avant d’être consommé se retrouve à la merci de la nature, exposé aux quatre vents. Les vendeurs placent leurs kiosques aux abords des voies publiques et devant les boulangeries, soit les pains sont mis dans des caisses non fermées ou exposés simplement à ciel ouvert, sans respect des règles élémentaires d’hygiène. Quelques rares vendeurs les rangent dans des plastiques. Les distributeurs aux boutiquiers sillonnent les quartiers de la ville, attachant de grosses caisses sur les motos sans que le produit soit hermétiquement couverture. Ils parcourent des distances. Et le pain est exposé à la merci des mouches, de la poussière, etc. Certains étals jouxtent les caniveaux à ciel ouvert, les mouches se posent dessus et toutes sortes de détritus traînent à zéro mètre.
En ville, il y a des endroits clés. Par exemple derrière la bourse du travail, il y a l’étal de Ali Hassane. Selon lui, lorsque le pain sort de la boulangerie, il faut au moins, exposer 4h de temps à l’air libre avant de les remettre dans les plastiques. C’est pour éviter que le pain ne se gâte, dit-il. Il ajoute en ironisant que la saleté ne tue pas un africain . Ali Hassane pointe d’un doigt accusateur la Mairie, « on veut bien acheter les kiosques en vitres pour mettre nos pains, mais la mairie ne va pas nous laisser du temps. C’est pourquoi on ne veut pas des kiosques en vitres. Avec tout cela ils nous font payer 2500f par mois. »
Certains consommateurs disent qu’il n’est pas gênant que les pains soient exposés à la nature. C’est à la fin de son quart de travail que Middaï Emmanuel s’arrête devant un étal de pain, il s’approvisionne. « Je réside au quartier Boutalbagara alors quand je rentre du travail, j’achète du pain. Si on va tenir compte de tout cela, on va tout faire sauf manger le pain. Donc à un moment donné il faut faire comme si on n’a rien vu et puis la vie continue », confie-t-il. Un citoyen rencontré devant un étal soutient que les autorités municipales ne se préoccupent pas de la santé de la population. « En principe, la ville devrait punir les vendeurs qui exposent le pain, mais tout ce qu’ils savent faire c’est de prendre 100f ou 200f chez les vendeurs ambulants. En attendant que les détaillants de pain prennent l’initiative de se procurer des kiosques, les consommateurs doivent attacher du pain au prix à leur santé », poursuit-il.
Kouladoum Mireille
Les coupures intempestives de l’électricité par la Société nationale d’Électricité (SNE) reprennent de plus belle. Qu’est-ce qui peut être à l’origine de cette impasse opérationnelle?
Pourtant, lors d’un point de presse fait, le 3 avril passé, à la Direction de la production à Farcha, son Directeur Général M. Mahamat Adoum Ismaël, s’est excusé pour les manquements et désagréments causés aux clients. Il l’avait si bien signifié en affirmant que « l’électricité est un important levier de développement d’un État qu’on ne peut au 21e siècle, s’en passer. », par la même occasion, il informait la presse que, la SNE a réceptionné un nouveau moteur MBH en provenance d’Allemagne d’une puissance de production de 4MW.
De plus un autre générateur était commandé et devait être fourni. Ces acquisitions devraient, en principe, permettre d’avoir une puissance disponible de 80 MW, supérieure à celle annoncée en septembre 2020, qui était de 70MW. Les abonnés avaient cru à ces déclarations comme des paroles d’évangile. Et voilà que la SNE renoue avec ses vieilles vilaines habitudes. Dans les « causeries N’Djamenoises », on entend les mêmes refrains enduits de grande lassitude, « la SNE nous fatigue, cette société ne vaut rien du tout. Il faut, peut-être, de la concurrence qui la forcera à améliorer ses services. Les clients souffrent ». Surtout les petites et moyennes entreprises (PME) comme les commerçants, les tenanciers des ateliers de soudure, etc.
La ville a repris avec la saga des groupes électrogènes. Ils rythment le pool de la ville de leurs sons inconfortables à l’oreille et de leurs odeurs de carburant qui picotent les narines. Récemment, une vaste opération de contrôle des abonnés a été effectuée. Pour quel résultat s’interrogent les N'Djamenois ? Certains disent qu’ils font des abonnements des chaînes de télévision qui s’épuisent sans qu'ils en profiter. Souvent c’est à 1h ou 2h du matin que certains foyers sont ré-alimentés en électricité. D’autres recours aux petits lampadaires pour s’éclairer. Ce qui engendre d’autres dépenses hors budget. Pendant la période de chaleur intense, la SNE, justifie ses délestages par la température élevée, œuvre de Dame Nature. « La température ambiante est de 45°C en période de chaleur et cela monte jusqu’ à même à 70°C dans la salle des machines. Cela impacte fortement le rendement des moteurs», avait expliqué le DG de la SNE le 04 avril dernier à Farcha. Mais nous sommes actuellement en saison de pluie et la température oscille entre 25°C à 30°C. Et les délestages ont repris à un rythme effarant.
Un autre problème à la Une des causeries, c’est la baisse de tension électrique. L’électricité de la SNE est toujours de très faible tension. On a beau fait recours aux stabilisateurs, ils n’indiquent jamais 220 voltes. Les lampes ampoules s’allument et s’éteignent toutes seules. Autre problème, c’est la question des factures. Certains ménages qui utilisent les comptoirs mécaniques disent qu’ils reçoivent des factures arbitraires qui ne reflètent pas à leur vraie consommation. Le 04 avril dernier, M. Mahamat Adoum Ismaël, disait à la presse que la baisse de tension dans certains quartiers est due à la fraude. « Plus d’un tiers de personnes s’alimentent au mépris des règles élémentaires établies par la SNE. Cette délinquance prive la société de ses ressources pour garantir sa pérennité », avait-il précisé.
A la même date, le DG de la SNE dévoilait sa stratégie d’électrification à court, moyen et long terme adopté par le gouvernement à travers le Plan d’Urgence d’Accès à l’Électricité(PUAE) 2021-2023. Le taux d’électrification devrait passer de 6,4% à 38,12%. Pour l’instant, disent certains clients de la SNE, c’est le concret qui les intéresse et non les projections. La preuve, chaque jour ils sont plongés dans le noir. « La SNE doit nous satisfaire. Nous ne sommes pas contents de sa prestation. Ces coupures intempestives détruisent quelquefois nos appareils. Sous d’autres cieux, les gens porteraient plainte pour de tels désagréments. Nous sommes très gentils au Tchad. Il faut que cela change », lance tout furieux M. Rongarti Banyo, un habitant de Moursal, dans le 6e arrondissement de N'Djaména. Espérons que les « dieux africains » de l’électricité entendent ces plaintes.
Moyalbaye Nadjasna
Depuis quelques mois, les Tchadiens sont confrontés à des problèmes de circulation des pièces de monnaie et des petites coupures des billets de banque. Les billets de 2000 francs, 5000 CFA ont quasiment disparu sur le marché. Un véritable casse-tête pour les détenteurs de gros billets surtout, les usagers de billets de 10.000 FCFA. Reportage.
Les petits billets de banque deviennent de plus en plus rares sur les marchés, les boutiques voire les stations d’essence de la capitale tchadienne, N’Djamena. Ce manque pose des difficultés dans les échanges commerciaux et la vente en détail. Les pièces rares sont celles de 25F, 50F et 100F. Les petites coupures de 500f, 1000F, 2000 francs et 5000 CFA sont de plus en plus introuvables. Même si on en trouve, la qualité n’est pas. Il se trouve que même certaines pièces sont dégradées et rejetées faute des numéros lisibles.
Il est difficile d’effectuer des achats d’articles et divers produits lorsqu’on a de gros billets. Les commerçants posent d’avance le problème de reliquat. Ce qui oblige les clients à dépenser plus que leur budget prévu pour les courses. M. Ngarassem René est comptable dans une station de la place. Selon lui c’est un problème délicat qui joue sur les relations clients-vendeurs. « On a souvent de la difficulté de rendre la monnaie aux clients à chaque fois qu’ils arrivent à la pompe. Pour certains clients impatients, nous nous donnons beaucoup de mal pour les désintéresser, d’autres nous comprennent et repassent plus tard chercher leurs reliquats », dit-il. Il ajoute qu’il leur arrive de demander aux clients s’ils ont le montant exact avant de les servir, ce qui n’est pas bien pour les affaires. Un client, sous couvert de l’anonymat, déclare que cette situation commence par être agaçante. Pour lui, certains pompistes disposent bien de la monnaie, mais c’est une manière d’amener les clients à acheter plus. C’est devenu une stratégie marketing. Un autre pompiste, Ali Mahamat, lance un cri d’alerte auprès des banques. « Nous rencontrons beaucoup de problèmes concernant les pièces de monnaie et les petites coupures des billets. Nous demandons aux banques de faciliter la circulation des petits billets», dit-il.
Pour Mahamat Al-Hassan, vendeur de piment et autres produits au grand marché, il y a un sérieux problème de monnaies. « Si les clients achètent les articles ou produits de 250 et 300 FCFA, même avec un billet de 500 FCFA, on a souvent de la difficulté pour lui rendre sa monnaie. C’est pareil pour les billets de 2000F et 5000 F, qui sont rares ». La rareté des pièces de monnaie et de billets de petites coupures font déambuler les femmes dans les marchés durant des heures.
Pour une caissière d’une banque de la place, les pièces et les petites coupures des billets qui servent de monnaie sont rares à cause de leurs états piteux. « La Banque centrale se serait trouvée dans l’obligation de les récupérer. Ces billets piteux en état sont parfois remplacés ou purement et simplement détruits. Voilà pourquoi, les banques n’arrivent pas à ravitailler en monnaies », explique-t-elle.
Des marchés, des centres commerciaux en passant dans les petites boutiques des quartiers, les agences de voyages, le constant est le même. Tout le monde se plaint, clients, commerçants ou vendeurs. Certains grossistes et même les détaillants estiment que c’est un manque à gagner pour l’économie du pays.
Mahamat Kao, Hermine et Hassanié
Les épreuves écrites de la 2e session du baccalauréat ont commencé ce 4 septembre 2021. 22.739 candidats admissibles, toutes séries confondues, composent sur toute l’étendue du territoire national. 2532 candidats composent à N’Djamena dans 3 centres retenus. Tout se passe bien nonobstant quelques cas de retard des candidats, des fraudes, des maladies, et d’accouchement. Reportage.
Il était 11 heures lorsque nous arrivons à un des centres, le Lycée Sacré-Cœur. Les 800 candidats toutes séries confondues signalés par M. Ndolebreu Nadion Jean-Blaise, président de ce centre, sont en salle. Dans quelques salles visitées, les candidats sont concentrés. En série A4, ils composent l’épreuve des mathématiques après les épreuves de français ou philosophie en option entamées aux premières heures. Selon le président du centre, ils ont accusé un retard de presque 1 heure avant de commencer les épreuves. Les causes : beaucoup de candidats ne sont pas venus à la veille pour identifier leurs numéros et leurs salles de composition. « Cela a eu des répercussions négatives sur le déroulement des épreuves. Parce qu’il fallait mobiliser tout le personnel enseignant pour orienter les candidats », dit-il. Il signale de nombreux cas de maladies surtout des filles, avant de déplorer qu’un service de secours sanitaire n’a pas été prévu pour cette seconde série. Les candidats malades sont conduits aux hôpitaux par les parents, affirme-t-il. Trois candidats sont renvoyés pour cause de retard excessif, déclare M. Ndoleubreu Nadion.
Cap au centre du Lycée évangélique où composent 900 candidats. La présidente du centre Mme Nekarmbaye Hélène signale le problème des candidats qui sont des homonymes. Il a fallu appeler à l’ONECS pour vérifier qui des deux candidats est appelé à composer la seconde série. En plus de cela, « une candidate enceinte était en travail en pleine composition et conduite à l’hôpital », informe la présidente du centre. Sur le cas de la candidate en travail (accouchement), elle affirme que seul le jury peut décider de son sort. La particularité de ce centre, c’est la présence de 11 candidats sourds (malentendants) qui composent en série A4, conclut-elle.
Au Lycée féminin, 3e centre d’examen, la dernière étape de notre visite terrain. Quelques élèves rencontrés à la sortie des salles se disent satisfaits des épreuves. « Les sujets sont abordables. Nous sommes confiants et croyons à notre réussite cette fois-ci », disent-ils.
La présidente du centre du lycée féminin, Mme Gotoum Nadjinangar, soutient que tout se passe bien sans aucun incident majeur. Elle signale tout de même, quelques cas de fraude et d’absences constatés.
Kouladoum Mireille Modestine
Bientôt les parlementaires Tchadiens vont céder la place au Conseil national de transition(CNT). Mais bien avant cela, ils donnent leur avis sur la situation du pays. Ils font des suggestions au gouvernement de transition. La rédaction de Ialtchad Presse s’est intéressée pour vous à leurs remarques et suggestions.
« La santé avant tout », et l’Assemblée nationale a décidé d’y mettre un accent particulier. Les députés notent que la covid-19 dans sa nouvelle variante « Delta » est plus mortelle. Ils soulignent que l’introduction du vaccin au Tchad par le gouvernement est une bonne chose. Le président de l’AN Dr Haroun Kabadi demande que le gouvernement délivre des carnets de vaccination afin de faciliter la circulation des personnes. Il demande également que les dispositifs de surveillance sanitaire soient renforcés. Selon la Représentation nationale, d’ici le 11 septembre, l’état d’urgence sanitaire se termine, le gouvernement doit envisager des réponses idoines. « Je lance un appel à la population tchadienne de bien vouloir se faire vacciner, car il n’y a pas d’autres remèdes contre ce virus », souhaite le président de l’AN.
Toujours en santé, les élus du peuple désignent le paludisme comme ennemi public numéro 1. Il fait beaucoup des victimes au Tchad. Il demande au gouvernement d’être veillant. Le gouvernement, disent-ils, doit prendre des mesures contre cette maladie afin de préserver la vie de la population. Les couches vulnérables telles que, les enfants, les personnes de 3e âge et les femmes enceintes sont les plus exposées.
En économie, l’AN demande au gouvernement de définir de mécanismes de résiliences. La 3e législature dit apprécier la reprise de la croissance économique dans la zone CEMAC cette année. Les députés approuvent le retour de la Banque africaine de Développement (BAD), avec le financement de la phase II du projet Régional d’Appui au Pastoralisme dans le Sahel (PRAPS II). Ce financement va permettre d’améliorer la santé animale, affirme la Représentation nationale. Pour joindre l’utile à l’agréable, les députés soutiennent qu’il y eut cette année une mauvaise répartition pluviométrique au pays. Ils craignent les risques d’inondation des récoltes et éventuellement de la sécheresse. L’AN suggère au gouvernement d’envisager si possible, un plan d’urgence. Le président de l’AN informe qu’un sommet mondial sur les systèmes alimentaires va se tenir en septembre. Il indique que, le Réseau de l’Alliance parlementaire pour la santé alimentaire et nutritionnelle de l’AN, en collaboration avec la Coordination nationale des concertations sur les systèmes alimentaires et la FAO avait abordé la question les 25 et 26 août passé. « L’objectif de cette concertation c’est de permettre aux élus d’explorer de manière concrète les défis et les options pour transformer les systèmes alimentaires de notre pays. Ce, à travers des pistes d’actions bien prédéfinies, qui reposent sur la vision que propose le sommet à venir. Ce sommet se veut un avenir équitable, sain pour tous ceux qui contribuent au progrès du droit à l’alimentation », dit le PAN Haroun Kabadi. Les parlementaires tchadiens se disent surpris par la hausse des prix des denrées alimentaires de première nécessité. Ils encouragent le gouvernement à réguler le marché et discipliner les commerçants véreux.
Un progrès dans l’éducation de la jeune fille
Les députés sont satisfaits de l’effort fourni par le gouvernement à organiser les examens de fin d’année scolaire 2021. Ils estiment qu’il y a du progrès dans l’éducation de la jeune fille. Sur les 106 988 candidats au Brevet de l’Enseignement Fondamental (BEF), il y a 36 940 candidates filles. L’AN note tout de même le taux de réussite faible au baccalauréat avec 23 725 admis d’office et 22 739 admissibles sur 97022 candidats au 1er tour sur l’ensemble du territoire national. Les parlementaires appellent à une bonne préparation de la nouvelle rentrée scolaire académique. Ils réitèrent leur suggestion au gouvernement d’adopter, un protocole sanitaire capable de préserver la santé des élèves et des étudiants ainsi que celle du personnel administratif et d’encadrement.
Moyalbaye Nadjasna
Baccalauréat session d’aout 2021, la seconde série d’épreuves écrites est prévue, ce 04 septembre 2021 sur l’ensemble du territoire national. Ils sont au total, 22.739 candidats séries confondues pour tout le Tchad. Dans la capitale tchadienne, N’Djamena, 3 centres de compositions sont retenus (le Lycée du Sacré-Cœur, le Lycée évangélique et le Lycée féminin). Les centres de composition et les candidats sont-ils prêts pour demain ? Reportage.
22.739 candidats sont appelés à composer le 04 septembre 2021, la seconde série des épreuves écrites du baccalauréat. Trois centres de compositions sont retenus. Il s’agit des centres du lycée du Sacré-Cœur, du Lycée évangélique et du Lycée féminin. Ce matin au Lycée du Sacré-Cœur, la cour de l’école est déserte, aucune présence des candidats. Mais dans la salle de réunion, les surveillants de la seconde série reçoivent les dernières consignes données par la proviseure. Ces surveillants sont majoritairement issus du Lycée du Sacré-Cœur. Dans les salles de composition, les table-bancs portent les numéros de série de chaque candidat.
Juste à côté sur l’autre avenue, l’avenue Mobutu, c’est le Lycée Évangélique, un autre centre de composition. Dans la cour, on ne voit que les élèves des classes de 6e et de 3e venus passer le test des nouveaux recrus pour la rentrée scolaire prochaine. Le personnel de ce centre de composition du baccalauréat estime qu’il n’y a pas de problèmes. « Nous ne sommes pas pressés pour demain, même à 18h, on peut numéroter les salles de composition », lancent-ils.
Quartier Amriguebé, 5e arrondissement, au Lycée féminin. C’est le dernier centre de composition visité. Quelques candidats viennent vérifier leurs noms sur la liste. D’autres sont concentrés, jettent un clin d’œil sur leurs notes comme pour vaincre le stress. Certains candidats se disent prêts pour affronter la seconde manche du baccalauréat. Adjidjé Oudatallah est une candidate en série A4, elle révise sa leçon d’histoire-géographie. « Je suis prête pour la composition de demain. J’espère que je serais admise cette fois-ci. Cette seconde série est une occasion pour moi de se saisir cette chance », confie-t-elle.
Les candidats des séries littéraires et scientifiques ont trois matières à composer pour la seule journée du 4 septembre. Les candidats de la série A4 auront à choisir, entre les matières de français ou de philosophie. « Seuls les lycées parapublics abritent la composition des épreuves écrites de la seconde série. Exception faite cette année au lycée féminin au détriment du lycée Ibnou Cina », dit un surveillant.
Kouladoum Mireille Modestine