La coopérative de tissage manuel féminin (COTIMAF) de Farcha, dans le 1er arrondissement de la ville de N’Djamena ne peut plus supporter le poids des charges pour continuer un métier ancestral en voie de disparition. Pour permettre à cette coopérative de fonctionner, la secrétaire générale, Mme Solange Ida lance un appel aux bonnes volontés pour les appuyer. Reportage.
Située dans la zone industrielle de Farcha, dans le 1er arrondissement de la ville de la capitale tchadienne, N’Djamena, la coopérative de tissage manuel féminin (COTIMAF) est créée en 1990 et à démarré ses activités un an plus tard, en 1991. Le centre forme les jeunes femmes en tissage, surtout les nappes de tables, les tissus, les couvre -lits, la broderie, la teinture et la confection des habits. Depuis sa création, cette coopérative a fait la fierté du pays. Les femmes vendent surplace et au marché artisanal leur propre production de pagnes, de linges de maison et de sacs à main. Pour la secrétaire générale Mme Solange Ida, au début la COTIMAF achetait les files au Cameroun, après le Cameroun a de problème de machines à retord et la coopérative est contrainte de commander les files au Burkina Faso. Pour faire venir les files du Burkina Faso, c’était trop cher. La société de textile leur promis alors des files de coton pour le tissage. « Comme c’est un centre féminin, beaucoup de gens pensent que le centre est pour les femmes seulement, mais les hommes aussi peuvent venir suivre une formation », dit-elle.
Toujours selon madame Solange Ida, même si au départ, l’idée était de former les veuves et les filles mères défavorisées, les hommes peuvent suivre la formation. La porte est ouverte à toutes les couches sociales. Abondant dans le même sens, la trésorière de la COTIMAF, Mme Matchiré Brigitte, ancienne élève du centre, soutient qu’un pays ne peut pas se développer en négligeant son secteur artisanal. Selon elle, les autorités devraient mobiliser davantage de moyens financiers pour appuyer les centres de formations artisanales, sans cela, elles sont vouées à mettre la clé à la porte. Elle exhorte aussi les femmes tchadiennes à s’habiller en pagnes tissés qui sont de meilleures qualités. « En se vêtant en matière de chez nous, nous valorisons notre culture et nous montrons notre savoir-faire aux autres », précise-t-elle.
Au sujet de difficultés rencontrées, la secrétaire générale souligne qu’au début, la coopérative recevait l’aide du Bureau international du travail (BIT) et du PNUD, le centre s’en sortait bien, mais depuis leur départ, la coopérative peine à fonctionner normalement par manque de moyens financiers. À son avis, la première difficulté est liée à la disponibilité de files pour le tissage. Et puis, le bâtiment était tombé en ruine, mais qu’avec l’appui du fonds national d’appui à la formation professionnel (FONAP), qui recrute des stagiaires avec un financement le centre survit. « Avant l’appui du FONAP, nous cotissons 25 000 milles FCFA par personne, cette cotisation nous permis de payer les files de coton pour nous débrouiller en attendant un financement », ajoute Mme Solange Ida. Concernant la formation, elle affirme que plusieurs femmes étaient formées dans les provinces du pays. Elles ont créé à leur tour des entreprises de tissages. Depuis 1990, le centre a formé plus de 100 femmes dans tout le Tchad. Il faut rappeler que la COTIMAF est le seul centre de formation en tissage dans le pays, si rien n’est fait, le centre disparaitra avec un savoir-faire ancestral.
Jules Doukoundjé