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Le Mouvement patriotique du salut (MPS) a tenu son 13e congrès extraordinaire ce mercredi 29 janvier 2025 au palais des arts et de la Culture sous le thème  « Le MPS à l'ère de la refondation du Tchad  »

C’est dans une ambiance survoltée, dans un palais des arts et de la culture rempli, que les  militants ont appris que le premier militant et président d’honneur Mahamat Idriss Deby est désormais président national du parti. Et il a désigné Aziz Mahamat Saleh Tibeck nouveau Secrétaire général du parti.

« Il faut oser pour faire des réformes et s'adapter au temps, mais il y a des choses qu'on ne peut pas changer », a dit le nouveau président du parti. Il a cité les cinq choses qui s ne peuvent pas être changées: la ligne rouge, l'histoire du MPS, le nom du MPS, l'emblème du MPS et sa devise : mourir pour le salut.

Toujours selon lui, il faut prendre en compte les aspirations du peuple tchadien, d’adopter les structures fonctionnelles et choisir des hommes et des femmes capables de relever les défis de la refondation du Tchad. « Dans ce pays qui veut être décentralisé, la place du Tchad profonde est déterminante. C’est pour cette raison que le parti doit être plus proche de la base avec l'organisation des conseils des provinces et la participation de toutes les élites locales. Il est donc impératif que le MPS mette les hommes qu'il faut à la place qu'il faut à tout le niveau », a-t-il dit.

Le nouveau président du parti a aussi soutenu qu’il faut lutter contre l'indiscipline, l'esprit de division, les messages de haine et tout comportement anti social et antipatriotique.

Les statuts et le règlement intérieur ont été réécrits, à l’idéologie du parti la sociale démocratie s’est ajouté le souverainisme. Le président d'honneur Mahamat Idriss Deby passe président national du parti. Dans le nouveau texte du parti, le conseil politique national compte 158 membres. Plus de SG, ce poste est remplacé par un secrétaire national porte-parole du parti. Il y a aussi un Secrétaire chargé du suivi et la mise de système de contrôle de gestion et de récompense des militants et il a été également créé la bibliothèque du parti pour les archives.

Ousmane Bello Daoudou

Vous l’avez vu et entendu comme moi. Le prétendant au titre du principal opposant, Succès Masra, président du parti Les Transformateurs a capitulé. Le mot capitulé n’est pas fort. Il s’est rendu avec armes et bagages, comme disent les Tchadiens au Maréchal du Tchad, le président Mahamat Idriss Deby. Il a annoncé la nouvelle hier soir en direct sur la page Facebook de son parti en affirmant reconnaître les institutions nées de la transition. Et les élections successives mêmes celles, indirectes, qui se tiendront dans quelques semaines, les sénatoriales. Il va même plus loin en soutenant, « je réaffirme ma confiance aux institutions et à Mahamat Idriss Deby pour faire avancer le pays (…) je réitère notre disponibilité en acceptant de travailler avec le président de la République pour la stabilité et le développement de notre pays ». Dit comme ça, il n’y a rien de mal à cela, mais il faut revenir en arrière pour comprendre que le leader des Transformateurs est un nouveau genre de politicien sans principes, si tôt en politique, si tôt inconstant.

Pourquoi Succès est-il un homme politique inconstant?

Hier en l’écoutant parler, j’ai donné raison au célèbre écrivain et parlementaire français Voltaire qui soutenait que « la politique est le moyen pour des gens sans principes de diriger des hommes sans mémoire ». Le chef des Transformateurs tombe dans cette catégorie, il en est l’incarnation au Tchad. Mais il s’est trompé d’époque. Les Tchadiens, ses admirateurs et ses militants sont passés depuis ses atermoiements à autre chose. J’avais écrit, lorsqu’il a signé les accords de Kinshasa, une chronique intitulée « La défaite de Succès, le succès de Mahamat » (https://ialtchad.com/index.php/ialtchad/ialtchad-chronique/item/3048-la-defaite-de-succes-le-succes-de-mahamat) un an et quelques mois plus tard, je titre cette chronique Succès Masra, jusqu’au bout de l’inconstance. Succès n’a finalement de succès que son inconstance. Pourtant la constance est une vertu en politique. Il a toujours fui les grands rendez-vous électoraux en les dénonçant, en refusant d’y participer et à la fin en s’introduisant par infraction pour voler la vedette et ravir une place de son choix.

Vous vous souvenez du Dialogue national inclusif et souverain? Il l’a boycotté pour ensuite valider toutes les recommandations et les décisions. Tout en faisant des « pieds et des mains » pour qu’à la fin des travaux qu’il soit désigné Premier ministre.

Vous vous rappelez des accords de Kinshasa? De son départ laissant derrière lui sang et larmes? Moi oui. Il était parti en se sauvant laissant plusieurs jeunes 4 mètres sous le sol. Il est revenu en échange du poste de Premier ministre pour quelque 4 mois. Il est resté en poste tout en étant candidat à l’élection présidentielle. Il s’est accroché mordicus à ce poste. Il a été presque remplacé de force. Il a tenté d’embarquer ses militants et les autres dans une autre cabale pour se rendre compte que la mayonnaise ne prenait plus. Elle ne faisait plus recette. Elle a un goût moisi et amer. L’amertume et le regret ont transformé Les Transformateurs. L’amertume est fiel. Le regret est stérile. Masra a déçu une bonne partie de ses militants, mais les irréductibles continuaient à donner une seconde chance au coureur d’Abena. Hier, il s’est définitivement enterré. Ses militants les plus dévoués le déserteront, ils iront vers celui qui saura les conduire vers leur Terre promise.

Vous vous remémorez des élections législatives, provinciales, municipales et sénatoriales? Masra et ses amis ont levé le nez, refusant de prendre part. Pourtant, c’était l’occasion de jauger leur vrai poids politique. Ce refus est une erreur qui l’a condamné à se rendre au Maréchal.

Qui avait dit, « vous pouvez tromper quelques personnes tout le temps. Vous pouvez tromper tout le monde un certain temps. Mais vous ne pouvez tromper tout le monde tout le temps ». C’était, je crois, le 16e président des États-Unis, Abraham Lincoln. Bref, Succès Masra s’est révélé être un grand trompeur. Bien que la politique soit l’art de la tromperie mais pas à ce point. Et si vite.

Bello Bakary Mana

L'Agence Nationale de gestion des Élections (ANGE) a organisé un point de presse cette nuit du samedi 25 janvier pour annoncer la liste des candidats retenus pour les élections Sénatoriales prévues le 25 février prochain.

Au total, 119 candidats issus de 16 formations politiques vont concourir pour les sièges dont 71 hommes soit 60% et 48 femmes soit 40%.

Le président de l'ANGE relève que 11 dossiers sont déclarés non-conformes, quatre (4) ne représentent pas le quota et trois (3) sont rejetés parce qu'il s'agit du scrutin de liste et les formations politiques concernées n'ont présenté qu'un candidat au lieu de deux pour les deux sièges.

Selon lui, après la publication des listes provisoires des candidats interviendra la phase de campagne qui aura lieu du 03 au 23 février 2025 conformément au code électoral.

  1. Bartchiret ajoute que la convocation du corps électoral sera faite par décret ce qui permettra la tenue effective de l'élection le 25 février 2025.

Il rappelle aux électeurs, c'est seuls les élus locaux (les conseillers provinciaux, communaux) qui seront convoqués aux urnes.

Ousmane Bello Daoudou

Les résultats définitifs des élections législatives sont annoncés. On parle souvent que de ces élections parlementaires en oubliant que c’est plus que cela. Elles sont aussi provinciales, municipales et par ricochet conduisent  également à l’élection indirecte des sénateurs. À quelle forme d’Assemblée nationale conduisent ces élections ? Et à quel Sénat ?

Quelle Assemblée? Sans passer par 36 chemins comme on dit, ces élections ont conduit le parti au pouvoir le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) à une majorité écrasante. Une victoire hégémonique. Une victoire absolue. Sur 188 sièges, il arrache 124, plus les autres petits partis membres de la coalition Tchad uni. C’est la part du lion. En pourcentage le MPS et ses alliés représentent 85,65%.

Pourquoi c’est une victoire hégémonique? Parce que le parti arrivé en seconde position, le Rassemblement National des démocrates tchadiens (RNDT-Le Réveil n’a que 11 sièges, un recul d’un siège par rapport aux résultats provisoires avec un pourcentage de 6, 38%. Les dirigeants du RNDT-Le réveil se sont réveillés surpris. Le parti à l’emblème du coq blanc ne décolère pas. Il appelle au combat et qualifie la nouvelle Assemblée « d’Assemblée inutile ». Le parti dit avoir gagné une cinquantaine de sièges.

Pourquoi c’est une victoire écrasante? Parce que le parti arrivé en troisième, le Rassemblement pour la démocratie et le progrès (RDP) a gagné 8 sièges. En pourcentage il pèse 4,25%. L’exécutif du parti dit être déçu de cette élection. Et soutiens que le MPS est ingrat à son égard.

Pourquoi est une victoire absolue? Parce que l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR), parti allié de la transition arrive quatrième. Selon certains cadres du parti, récupérer un siège à Léré ne résout pas le problème. Ils soutiennent avoir été délestés d’une dizaine de sièges. « Nous ne nous reconnaissons pas dans ces résultats », disent-ils.  

Alors quelle Assemblée auront les Tchadiens avec ces résultats définitifs? Avec cette colère électorale? Ils auront sans doute une assemblée d’un seul parti. Une assemblée monocolore. Les partis de l’opposition peineront à constituer des groupes parlementaires. Ils peineront à jouer leur rôle. Ils peineront à exister. Ils peineront à se faire entendre.

Enfin, quel Sénat auront les Tchadiens ? Il en sortira 46 sénateurs indirectement élus à l’exception des 23 autres nommés par décret présidentiel. Probablement une chambre haute à 100% MPS. À moins que le président Mahamat Idriss Deby ne soit plus inspiré en nommant les 23 sénateurs parmi des hommes et des femmes libres d’esprit sans attaches politiques. Des personnes issues de la société civile, du monde de la culture et des médias. C’est la seule façon d’équilibrer un peu l’hégémonique victoire du parti de Bamina.

Bello Bakary Mana

 L’année 2024 en Afrique au plan sécuritaire est à l’image du monde global où ne cesse de se multiplier les zones de conflits réels ou potentiels, ainsi que la contestation, voire la désintégration de l’ordre international issu de la Seconde Guerre mondiale que leurs initiateurs estimaient à même de garantir une paix planétaire durable. Du Yémen à la Syrie, de la bande de Gaza à l’Ukraine, les principes fondateurs de la Charte des Nations unies sont mis à mal, y compris par ceux-là qui en sont les garants au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. L’Afrique, riche de son capital humain et matériel et objet de convoitises affirmées des puissances dominantes de la scène géopolitique mondiale, n’a pas échappé, en 2024, hélas ! à ce désordre grandissant et inquiétant du monde, comme au temps de la guerre froide.

Les tendances qu’affiche cette détérioration de la sécurité dont l’Afrique a été le théâtre en 2024 ont toutefois une configuration spécifique et peuvent être rangées sous quatre registres : les violences étatiques et paraétatiques ; les actions déstabilisatrices des acteurs exogènes ; les déplacements consécutifs aux conflits et à l’accentuation du dérèglement climatique ; les extrémismes religieux.

Les violences étatiques et paraétatiques sont pour la plupart les conséquences d’une crise de l’alternance démocratique et de la gouvernance qui ne cesse de s’étendre dans nombre de pays africains, qui semblaient pourtant avoir emprunté pour la longue durée le chemin de la modernité politique tant souhaitée par les peuples. Dans les pays de la nouvelle Alliance des États du Sahel (AES) par exemple, l’année 2024 était supposée être une année d’élections libres et démocratiques pour un retour à l’ordre constitutionnel, mais il n’en fut rien. Non seulement cet impératif semble désormais repoussé aux calendes grecques, mais en outre l’arsenal répressif contre les forces politiques d’opposition, contre les voix dissonantes dans la presse ou contre les acteurs

les plus en vue de la société civile, s’est considérablement renforcé.

De nombreux médias ont été suspendus, tandis que certains journalistes ou promoteurs de médias se sont retrouvés derrière les barreaux pour délit d’opinion. En Guinée, certains acteurs de la société civile sont portés disparus dans des conditions encore non élucidées, connus pour leurs voix dissonantes envers la junte au pouvoir. Dans le même temps, on assiste à la création de forces paramilitaires, mais qui exercent sur les populations des actes de justice privée, des violations graves de droits humains, au nom de la lutte contre le terrorisme.

Les attaques terroristes, dans ces États comme dans bien d’autres en Afrique, ont connu en 2024 une augmentation inquiétante.

Ces nébuleuses de la violence religieuse ont causé de nombreuses pertes en vies humaines au Tchad et dans le bassin du lac Tchad de manière générale.

Elles sont demeurées très actives dans l’ensemble du Sahel et se sont illustrées par leurs actions de nuisance dans des pays tels que le Togo et le Bénin.

Leur enracinement et leur expansion ne détruisent pas seulement des vies humaines et des biens. En raison des moyens militaires déployés pour les combattre, les investissements consacrés à l’élévation du standard de vie des populations sont compromis.

Les acteurs exogènes à ces conflits, dont la médiation est pourtant indispensable pour y mettre un terme, sont malheureusement parties prenantes et les exacerbent au lieu de les arrêter. C’est le cas de la guerre au Soudan, qui est en train de devenir une « guerre mondiale africaine », comme le fut la guerre du Congo dans les années 1990. Avec des millions de déplacés internes et externes, la guerre au Soudan n’a cessé de croître en intensité tout au long de l’année 2024. Ces déplacés internes, qui essaiment dans les nombreux pays voisins dont le Soudan est frontalier, ne constituent pas seulement pour ces États une préoccupation humanitaire, mais aussi un enjeu de sécurité nationale dont nul ne peut prédire l’issue en 2025.

Les voies maritimes africaines ont été, en 2024, des lieux de prédation d’un terrorisme grandissant. Ces pirates des mers se sont illustrés par une criminalité toujours plus audacieuse sur ces voies de circulation maritime, portant par leurs attaques de sérieux coups aux économies du continent. Ils ont mis à profit la faible sécurisation de ces espaces comme ceux qui agissent sur terre dans les forêts du bassin du Congo, détruisent le couvert forestier, pillent les essences et causent par là des pertes fiscales considérables aux États.

Ces tendances sécuritaires préoccupantes sur le continent africain en 2024 s’estomperont-elles en 2025 ? L’heure n’est pas à l’optimisme. 

En effet, le retour à la Maison-Blanche de Donald Trump et le retrait immédiat des États-Unis de nombreux traités et organisations multilatérales laissent présager une dérégulation internationale encore plus grande, porte ouverte à toutes les​ aventures prédatrices et à une loi non écrite de la jungle.

Face à cet état inquiétant du continent africain, une mutualisation des moyens et des efforts des États est plus urgente que jamais, de même que la conversion de ses gouvernants aux vertus de la bonne gouvernance.

Éric Topona Mocnga, journaliste à la Deutsche Welle

Dans une déclaration faite ce samedi 18 janvier 2025 à la maison de Médias du Tchad au quartier Moursal dans le 6ème arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena, le parti Alwihda conteste les résultats de l'élection du 29 Décembre passé.

Pour Dr Ahmed Djidda Mahamat, président du parti Alwihda, les résultats annoncés par l’Agence Nationale des Gestions des Élections (ANGE) ne sont pas surprenants parce que les mêmes causes produisent les mêmes effets. « Ceux qui sont chargés de les organiser, de l'encadrer et de les valider sont tous membres du parti au pouvoir. Ils sont juges et parties, désignés et nommés par le candidat qui est en même temps le vrai chef du parti », dit M. Djidda

Le président du parti Alwihda affirme que ces élections ne sont ni démocratiques, moins encore transparentes. Selon lui, c'est une tricherie honteuse exécutée par des apprentis sorciers de la fraude électorale qui n'ont pas de l'expérience.

Dr Ahmed Djidda Mahamat soutient que son parti a gagné dans le septième, huitième et dixième arrondissements de la ville de N’Djamena et dans le département de Dourbali.

Djidda interpelle l'opinion internationale, continentale, régionale et nationale en affirmant, « les portes de la démocratie sont fermées, le peuple forcera les serrures ».

Ousmane Bello Daoudou

D’abord, l’attaque de la présidence de la République, le 9 janvier dernier, par un groupe d’inconnus tombe peu à peu dans les limbes de l’oubli médiatique.

Après la publication de la vidéo surveillance par les services de la présidence où on voit des individus s’en prendre aux soldats en faction. La vidéo a eu l’avantage de stopper nette les rumeurs complotistes qui avaient commencé à envahir le Net et faisait fleurir des théories loufoques les unes après les autres.

Après la sortie du président de la République Mahamat Idriss Deby qui affirmait que l’attaque visait à le « vitrifier ». Sans plus de détails.

Après, c’est l’attente de la suite… après plus rien.

Rien donc sur l’enquête. Rien sur la suite de l’enquête. La curiosité journalistique s’est, elle aussi, éteinte. La paresse a saisi le monde des médias. Aucun journaliste n’a cherché à comprendre et à savoir qui sont ces « pieds nickelés », comme l’a dit le ministre Koulamalla, après son show du pistolet à la hanche sur les réseaux sociaux, après ses sorties médias, lui aussi s’est tu. Il ne reste plus que des interrogations : comment ces jeunes gens ont pu croire prendre le pouvoir? Qui sont-ils? D’où proviennent-ils? Ont-ils un ou des commanditaires? Oui, j’en conviens je fais partie des journalistes. J’ai tenté d’en savoir plus, mais rien n’a filtré pour l’instant.  Je cherche toujours. Les propos du ministre Koulamallah disant qu’il proviendrait des quartiers sud de la capitale tchadienne, N’Djamena, a suscité un début de polémique vite emporté par d’autres nouvelles. Dans cette affaire, les autorités comme les journalistes semblent être eux aussi des « pieds nickelés » refusant de marcher pour l’information. Que sont devenus les quelques survivants? Pourquoi ne les fait-on pas parler? Silence. Personne n’en parle. Personne ne parle. Et pourtant l’acte est grave, très grave. Il visait à vitrifier le premier des Tchadiens, selon le premier des Tchadiens.

Ensuite, le Secrétaire général du parti au pouvoir le Mouvement patriotique du Salut (MPS) est de retour. Il est ressuscité le 13 janvier par un décret présidentiel qui l’amnistie. Cette mesure efface tout. Il est désormais un homme politique tout neuf. Il était considéré depuis sa disqualification des élections législatives comme un homme politique mort et enterré. J’avais souligné dans un portrait (https://ialtchad.com/index.php/details/item/3356-legislatives-zene-bada-le-combattant-combattu) que le combattant Zène Bada n’est pas encore politiquement mort. Il est donc de retour avec cette amnistie. Dans une entrevue accordée à Manara Tv, l’homme s’est dit heureux, mais le combattant semble avoir perdu un peu de sa faconde. Il me semble qu’il y a quelque chose en « Zembada » qui s’est cassée. Retrouvera-t-il sa verve politique d’antan? Sera-t-il le président du prochain Sénat? Ministre? Difficile de donner un avis éclairant tellement la vie politique tchadienne est trépidante et imprévisible. Déjà, la polémique enfle : est-ce que l’acte de l’amnistie relève du pouvoir législatif (l’Assemblée nationale) ou du pouvoir exécutif ( la présidence) ? Un bon débat à approfondir…

Enfin, l’insécurité se fait sentir un peu partout dans le pays. Dans la capitale de l’Est du pays, Abéché, des braqueurs ont sévi emportant des lingots d’or. À Larmanaye au sud du pays, des femmes ont manifesté torse nu pour dénoncer l’insécurité.

À N’Djamena, les N’Djamenois sont sonnés par le dernier braquage au quartier Mardjandaffack en plein jour, en plein centre-ville. Un cambiste a été tué, à bout portant, par des bandits. Des centaines des millions ont été emportés. Je connais le cambiste tué. C’était un homme affable, serviable et toujours disponible à aider les autres. Paix à son âme. Que les assassins soient localisés, arrêtés et châtiés avec toute la rigueur de la loi.  

Au moment de publier cette chronique, les brigands n’ont pas été arrêtés. Le frère d’un des bandits a été arrêté parce que sa moto est retrouvée entre les mains des braqueurs. Toujours est-il que le groupe de ces brigands est composé de quatre personnes. Ils se sont bien organisés pour exécuter leur forfait. Ils sont toujours dans la nature peut-être même hors du pays.

Bello Bakary Mana

 

Au moment où j’ai fini d’écrire ma chronique, un coup de force s’est produit dans la capitale tchadienne, N’Djamena, à la présidence de la République. Des individus armés ont tenté de s’introduire, ils ont visiblement été neutralisés. Le ministre des Affaires Étrangères Abdramane Koulamallah en direct sur sa page Facebook, pistolet à la hanche, rassure en affirmant que tout est sous contrôle face à une tentative de déstabilisation. Des images vidéo montrant des corps sans vie et quelques blessés circulent sur les réseaux sociaux. Les alentours de la présidence ont été bouclés. On n’en sait pas plus pour l’instant. Qui sont ces têtes brulées? Comment ont-ils pu pénétrer dans le lieu le plus gardé du pays? 2025 commence visiblement mal.

Retour à ma chronique, je disais qu’il est scindé en deux parties. La première partie concerne 2024, le départ des troupes françaises du pays, du bras de fer entre, nous l’association des médias en ligne du Tchad (AMET) et la Haute Autorité des médias audiovisuels (Hama). Un combat, gagné en référé par l’AMET, qui marque un tournant dans la vie médiatique du pays. Dans la deuxième partie, il s’agit de 2025 et de ses perspectives.    

Trois évènements ont marqué 2024…

L’armée française dehors

Bravo et merci M. le président Mahamat Idriss Deby. Je commence avec ces mots « bravo et merci » pour ma jouissance personnelle. Mais c’est plus que ça. Pourquoi? Parce que la décision a été surprenante et agréable. Un bon moment pour notre pays. Je dirais qu’enfin le président de la République a pris la bonne décision en abordant la « vraie affaire ». C’est quoi la « vraie affaire »? C’est le départ des troupes françaises du pays. Non pas parce qu’on aime détester nos amis militaires français, mais parce qu’il était temps. Le président a vu juste. Ses arguments sont non seulement recevables, mais…. D’ailleurs pourquoi j’emploie les mots « arguments et recevables »? Je ne sais pas. C’est sans doute les séquelles de l’esprit d’un colonisé, dans un pays pas vraiment souverain.

Je reprends… Cette décision du président Mahamat Idriss Deby est bonne. Elle relève de la souveraineté du pays, du fait d’être « maître chez soi », sans arrogance, ni chauvinisme encore moins par nationalisme. Le président français Emmanuel Macron ne semble pas l’accepter. Il a fait une sortie maladroite, mais dans la droite ligne d’un héritier de « l’esprit colon ». Il refuse de s’en départir en soutenant que c’est la France qui a décidé de partir tout en restant polie et en laissant au Sénégal et au Tchad, la primeur d’annoncer la nouvelle. Et, dit-il, ils ont oublié de nous dire « merci », « ingrats » qu’ils sont. La réplique du président tchadien n’a pas tardé. Elle est bien ciselée, polie et ferme rappelant à son homologue français que le temps des colonies est loin, très loin derrière nous. Les temps ont donc changé, il faudra s’y faire.

La Hama hors-sol

Le combat mené par l’AMET contre les prétentions injustes de la Hama a été  un évènement important pour la liberté de presse, d’expression, d’information et de diversité de sources d’information. L’AMET s’est tenue droite et a fait plier, en première partie, la HAMA.

Depuis un temps déjà la HAMA s’est investie d’une mission : tuer la presse en ligne en le faisant avec un sourire en coin. Son président Abdramane Barka Abdoulaye Doningar, s’est donné comme objectif de réduire les médias en ligne du pays au silence, sous le faux prétexte de « mettre de l’ordre ». Pour atteindre ce but, la Hama n’a cessé depuis quelques années de nos harceler, de nous intimider par toutes sortes de messages : téléphoniques, verbaux et même par l’intermédiaire de certains conseillers pourtant élus par les journalistes. Jour après jour ils ont créé, nourri et fait grandir un problème qui n’existe pas. Ils lui ont fabriqué des pieds, des mains et un cerveau. Ils se sont obstinés à vouloir avoir raison contre le gros bon sens. Je ne l’ai jamais accepté comme président de l’association. Tous les membres de l’AMET, ne l’avons jamais accepté. Le combat s’est alors engagé à la veille des élections législatives. Après presque 3 semaines de combat, nous avons remporté la première étape. J’espère que la Hama, surtout son président ne fera pas de sa défaite juridique une question d’orgueil. J’espère que les conseillers de la Hama auront comme premier objectif en 2025 l’annulation de cette décision inique, illégale et injuste. Le droit a été dit par la Cour Suprême. Une leçon à retenir : ne cédez jamais lorsqu’intimement vous croyez avoir raison. Là où le droit avance, la démocratie se renforce et la liberté de la presse s’enracine.

Des élections législatives hors micro

Les élections législatives se sont déroulées sans grande visibilité par la faute de cette décision hors du temps de la Hama. Elle a poussé les médias en ligne, les médias les plus dynamiques, à la grève, au silence. Le silence nous a été imposé par la Hama. Nous avons rangé nos claviers, nos appareils photo, nos caméras, ce qui a plongé la campagne législative dans le silence et le pays dans un trou noir informationnel. Résultat des courses : une campagne législative terne qui va fort probablement crée des « embrouilles politiciennes ». À qui la faute? À cette Hama hors-sol, hors-la-loi. Et qui de surcroît a failli, par ses fiches mensongères, engluer la présidence dans une affaire de liberté de presse. La campagne s’est achevée comme elle a commencé : terne. Les Tchadiens étaient sous informés. Conséquence, ils ne se sont pas déplacés en nombre le jour du vote. Conséquence : un taux de participation faible pour quelle perspective.

Perspective 2025

La  boucle de la transition est bouclée avec ces élections législatives, municipales et communales. Le Tchad est véritablement souverain avec le départ des forces étrangères du pays. Qu’est-ce que cela va donner? Beaucoup des nouvelles choses probablement…

Pour bien commencer, le président Mahamat Idriss Deby doit changer de méthode, changer de garde, faire table rase du passé. Il doit ramener tous les Tchadiens fâchés et armés au pays. Il ne doit plus accepter de se faire appeler « mon Maréchal » à tout bout de phrase, dans chaque discours courtisan, même s’il a accepté le titre.

Note au président Mahamat

Demain M. le président, les mêmes se battront pour vous faire « empereur », une coche au-dessus de celle du défunt maréchal père, Idriss Deby Itno. Ils en sont capables. Ma crainte ce que vous ne succombiez à leur discours envoûtant. Ils savent s’y prendre. Promettez-nous que vous ne succomberiez pas, faites cette promesse en ce début 2025.  Il paraît que vous refusez de vous faire appeler « Excellence », vous préférez simplement, dit-on, « Monsieur le président ». Il est modeste notre président? Il est humble? Beaucoup de personnes le disent. Beaucoup, beaucoup attendent de vrais changements pour 2025.

Bonne année

Bello Bakary Mana

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