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Les rideaux sont tombés sur le théâtre politique de la transition. C’est la fin. Une nouvelle page politique s’est ouverte avec l’investiture du président Mahamat Idriss Deby Itno le 23 mai dernier, la nomination d’un nouveau Premier ministre (PM) M. Allah-Maye Halina et la formation du gouvernement. Il y a-t-il de changement? Non. Pourquoi?
 
D’abord, le Premier président de la 5e République a placé son investiture sous l’angle du changement. Il a repris quasiment toutes ses principales promesses de campagne. 70% de dépenses de l’État iront au social : des hôpitaux et des routes seront construits, des soins seront prodigués gratuitement, l’école tchadienne sera refondée, une armée modernisée verra jour, etc. Toutes ces promesses sont arrosées d’un « je vous ai compris » à la Charles de Gaule. A-t-il vraiment compris les Tchadiens? Souhaite-t-il le changement comme il le clame? Pas sûr.
 
La preuve, c’est la nomination de M. Halina comme PM. Le président a certainement opté pour la loyauté, mais au sortir d’une transition avec des élections contestées, est-ce le bon choix? Non. Ce PM n’est pas politique. Il ne peut pas être un agent de changement. Son équipe non plus. Pis, il a très peu d’expérience gouvernementale. Pourra-t-il, au moins, faire de bons arbitrages face à certains poids lourds du gouvernement? Pas sûr. On sait l’admiration du président pour le nouveau PM lorsqu’il disait dans son livre autobiographique « De Bédouin à Président », que c’était comme son « grand frère ». Alors cette nomination est-elle sentimentale ? Chose certaine, la présidence veut une primature docile, avec M. Halina elle sera totalement soumise.
 
Aussi, le clou dans le cercueil du « changement » est illustré par la composition du gouvernement. Qu’est-ce qu’il y a de nouveau? Rien. Presque, la même équipe est reconduite. Il y a certes quelques nouvelles têtes qui ont fait leur entrée, mais elles occupent en majorité des rôles secondaires. Ils ne pourront donc pas insuffler le changement. Ceux qui ont cru au changement en ont pour leur compte. Ceux qui voulaient que rien ne change en appelant le nouveau président à ne pas inclure l’opposition sont, eux aussi, déçus. Même le leader de la Coalition Tchad uni et ses membres qui chantaient au lendemain des résultats définitifs « ial djidadd » (les poussins), « ial canard » (canetons), pour se moquer de leurs adversaires politiques sont ko debout. Mahamat Idriss Deby Itno est désormais le seul maître du jeu politique pour les 5 prochaines années. Et c’est bien fait pour ceux qui croyaient être malins. À malin, malin et demi.

Bello Bakary Mana

Le gouvernement du Premier ministre Allah-Maye Halina a été dévoilé hier à midi par le Secrétaire général de la présidence Mahamat Ahmat Al Habbo sur le perron du palais Toumaï.

Ce nouveau premier gouvernement de la 5e République compte 35 ministres, 24 restent, 6 mutations avec 6 ministères d'État. 12 sur 35 font leur entrée, 6 sont parti.

Aussi, certains ministères ont changé de dénomination et des ministres sont montés au rang de ministre d'État. À l’exemple du ministère des Affaires étrangères de l'Intégration africaine, des Tchadiens de l'étranger et de la Coopération internationale porte-parole du gouvernement, celui de la communication, de l'Économie numérique et de la digitalisation de l'administration, celui des Finances, du budget, de l'économie et du plan. Du ministère de la Jeunesse et des Sports en passant par le ministère du Commerce et de l'Industrie jusqu'aux ministres délégués, de nouvelles figures font leur entrée au premier gouvernement de la 5e République.

Selon nos sources, plusieurs membres de la Coalition Tchad uni qui a porté la candidature du président Mahamat Idriss Deby Itno sont mécontents. Même les caciques du parti de son père le défunt président Idriss Deby Itno, le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) ne sont pas contents.

Ousmane Bello Daoudou

C’est fini. Le Conseil Constitutionnel a proclamé les résultats définitifs. La transition est close. Le chiffre à retenir est 61%. Mahamat Idriss Deby Itno (MIDI) est désormais président de la République plein. Peu importe les conditions dans lesquelles ces élections se sont déroulées. Peu importe les contestations. Terminé. C’est plié. Maintenant que doit-il faire? Et comment doit-il le faire?

D’abord, il doit marquer une rupture avec le passé. Une vraie rupture. C’est ce que lui a manqué au début de la transition. Et lui a causé de soucis parce qu’il n’a pas su ou pu le faire. Je peux comprendre qu’il voulait ménager la chèvre et le chou en voulant contenter les amis et la famille du père Maréchal, l’aile militaire, l’aile clanique et l’aile politique qui l’ont aidé à s’asseoir sur le fauteuil présidentiel. Et qui s’agrippaient désespérément au système. J’espère que MIDI a compris que les Tchadiens veulent le changement. Il est  donc temps de faire « tabula rasa ». Tout changé. Il faut changer la gouvernance de ce pays avec des gens qui veulent que tout change. Pas avec des gens qui veulent que rien ne change.

Ensuite, je m’attendais à une crise postélectorale majeure, mais sur ce dossier, le nouveau président a su gérer la vraie-fausse crise par son silence. Il y a quelque chose qui a mal tourné dans cette présidentielle, mais personne n’est capable de la nommer. Il a laissé son principal adversaire Succès Masra, comme à son habitude s’agiter, s’avancer, avancer ses arguments, se déclarer vrai vainqueur sans qu’il ait la moindre violence envers lui. Peut-être les horribles tirs de joie qui ont fait des dizaines de morts et de centaines de blessés ont dissuader les Tchadiens mécontents et les plus enragés des militants et sympathisants Transformateurs. Certes des militaires ont été postés partout dans la capitale, mais leur présence étaient plus dissuasive qu’offensive. MIDI a laissé Masra s’embourber dans ses propres contradictions. Tantôt, il conteste les résultats. Tantôt, il veut s’appuyer sur des recours légaux devant le Conseil Constitutionnel. Et à la fin il tente un autre deal, après celui de Kinsasha, celui de Gassi? Il réclame une solution politique. Au moment d’écrire cette chronique, le candidat malheureux, dit toujours être le vrai gagnant et fait appel au « peuple » pour la « terre promise ». Il est un brin irréaliste. Et un peu beaucoup utopique sur les bords. Personne n’ira mourir pour qu’il soit président. Pour l’instant, il a mal joué ses cartes, il doit simplement démissionner de son poste de Premier ministre avant qu’on l’oblige à la démission.

Enfin, cette élection présidentielle rebat les cartes. La crise postélectorale est peut-être derrière MIDI. À lui de prouver à ses amis occidentaux qu’il a été bien élu. À lui aussi de pouvoir faire face aux multiples rebellions qui piaffent de frapper à partir de certains pays voisins. Les Tchadiens, eux, sont fatigués. La question de l’heure est : Qui choisira-t-il comme prochain Premier ministre? De quelle zone du pays proviendra-t-il? MIDI n’a pas un large choix. Il n’a que 2 options. Soit, il atténue les choses en ramenant Pahimi Padacké Albert comme Premier ministre pour la seconde fois durant les 12 prochains mois. Soit, il brise l’électorat du parti les Transformateurs en nommant l’ennemi juré de Succès Masra, Laoukein Kourayo Médard, ex-ministre d’État et ancien maire de la ville de Moundou au poste de Premier ministre avec pour mission de casser l’élan des Transformateurs dans les deux Logones aux prochaines élections législatives.

Bello Bakary Mana

La 3e édition du Festival uni Vers Vert est annoncée ce mercredi 15 mai à l'espace culturel Talino Manu lors d'une conférence de presse sous le thème « le Salam-poésie au service de l'environnement  ».

M. Mbainaissem RE-Hadjim le responsable de l'organisation affirme, « le festival est un projet culturel qui réunit des artistes slameurs et poètes provenant de différents pays et réalisent des activités qui sensibilisent sur les problèmes liés à la protection de l'environnement, le changement climatique, la pollution, la déforestation, la disparition de la biodiversité et le réchauffement climatique. Tout cela à travers le slam, la poésie et la musique ».

Selon les organisateurs, ce cadre permettra aux artistes de promouvoir la protection de l'environnement dans les écoles. De plus, de l'ambiance musicale favorise la convivialité et offre au public un moment de détente et de partage dans un cadre spacieux et accueillant, « le slam vit dans les jeux de mots, de rimes, ravissants à l'écoute comme à la lecture », disent-ils.

Le festival se déroulera du 15 au 18 mai à l'Institut Français du Tchad (IFT).

Ousmane Bello Daoudou  

Comme le comique de répétition, les élections présidentielles au Tchad se suivent et se ressemblent, à la gloire et à l’éternité des Deby, mais corrélées à la densification du cauchemar de la population devant plus que jamais faire le deuil  de l’eau, de l’électricité, des routes, des écoles,  des hôpitaux et des dispensaires de qualité, de l’emploi, etc.  Au pays de Toumaï, « tout change pour que rien ne change ». 

Des célébrations d’un autre âge

Le comique de répétition, c’est d’abord et trivialement dans la constance des célébrations de la victoire d’un autre âge par des tirs à l’arme lourde, évidemment mortels mais que le gouvernement laisse faire et justifie par un argument, lui aussi d’un autre âge et sans condamnation ni enquête. Faut-il du sang, des vies humaines et des larmes des familles, tirant déjà le diable par la queue, pour donner de l’éclat à une élection dont la réalisation et la mise en scène sont fidèles aux scripts connus d’avance par le public ? Des victimes dont il est interdit aux services de soins de communiquer à la presse le nombre au nom d’un secret médical dont le gouvernement réinvente la nature et le régime juridique. Ce n’est rien de moins qu’une double peine pour les victimes invisibilisées et interdites d’empreinte sur la mémoire collective nationale.

Preuve de la forfaiture électorale
 
Le comique de répétition, c’est ensuite dans la célérité et la confusion conduisant le président du Conseil constitutionnel à administrer en mondovision la preuve de la forfaiture de l’Agence Nationale de Gestion des Élections (ANGE). En effet, les procès-verbaux (PV) par bureau de vote, en trois copies sont en principe convoyés à la fois par la province vers N’Djamena par les délégués respectifs de l’ANGE et ventilé à leur arrivée entre le ministère de l’Administration du territoire, le Conseil constitutionnel et L’ANGE elle-même. Dès lors, comment l’ANGE peut-elle avoir pu traiter informatiquement les plus de 26000 PV et consolider les résultats alors même que le Conseil constitutionnel censé les avoir reçus en même temps qu’elle, prenait à témoin l’opinion publique pour attester de leur réception le même jour ? Un miracle que même la providence ne sert plus et encore moins la science. Qui plus est, outre le caractère fastidieux du traitement manuel, pour des raisons d’intégrité, le protocole de traitement prescrit plusieurs niveaux de validation par PV saisi, ce qui alourdit le délai de compilation. Même avec un logiciel amélioré de numérisation permettant un traitement automatisé de PV, un tel résultat paraît impossible dans ce laps de délai. À la limite, si encore, les ANGES provinciaux avaient le pouvoir de compiler et traiter les PV localement comme cela se fait dans les démocraties qui se respectent, pour ne transmettre électroniquement à l’échelon central à N’Djamena que les tableaux Excels, la consolidation nationale des résultats en une journée pourrait paraître raisonnable. Or, le code électoral ne confère pas ce pouvoir aux ANGES provinciaux qui d’ailleurs n’ont pas pris des dispositions en personnels et en équipements pour ce travail, contrairement à ce qu’affirme le gouvernement déployant des trésors d’imaginations pour défendre la forfaiture, sauf à en avouer une autre ? Des experts, mais un peu bras cassés.
  
Expertise en tripatouillage

Le comique de répétition, c’est aussi dans la prévisibilité de l’assujettissement irréfragable de la chaîne de la gouvernance des élections au pouvoir MPS, mais également de l’opacité et de l’artificialité des résultats que celle-ci proclame. Seul un naïf pourrait être convaincu par les vernis du changement de dénomination de la CENI à l’ANGE et du lifting purement cosmétique du nouveau Code électoral ou encore de l’autonomisation du Conseil constitutionnel de la Cour Suprême. Le président des Transformateurs qui depuis la primature voit et subit au quotidien les limites et entraves à l’exercice, était pourtant le seul à croire et défendre dans les médias et meeting, l’amélioration qualitative de l’objectivité de la gouvernance des élections. Est-ce de l’autopersuasion ou de l’incantation ? Mystère ! Il doit s’en mordre les doigts, tout comme l’Union Européenne qui assure pourtant l’essentiel du financement du processus électoral de l’ANGE, mais dont les observateurs qu’elle a parrainés n’ont pas reçu l’agrément espéré dans un cynisme très travaillé.
 
Les présidents respectifs de l’ANGE, de la Cour suprême et du Conseil constitutionnel ainsi que le ministre d’État de l’Administration du territoire sont notoirement connus pour être des soldats à l’expertise pointue en ingénierie de tripatouillage et d’entourloupe juridique et institutionnelle du régime. Il n’y a qu’à se souvenir de la fameuse Commission Ad hoc n° 1 du DNIS à qui le pays doit non seulement la prolongation de la transition et les pleins pouvoirs au président de la transition, mais surtout son éligibilité à la présidentielle en violation flagrante de la Charte africaine de la démocratie et des résolutions du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA). Il n’y a encore qu’à se souvenir de la légalisation du Consil Militaire de Transition (CMT) pour des prétendues « vacances d’intérim » du Président de la République au décès de Deby père, en contradiction flagrante avec la Constitution d’alors du pays. Et selon les observateurs de la Francophonie, deux versions à la fois de la constitution et du code électoral en vigueur sont en circulation au Tchad. Encore une de leur trouvaille ! D’où la tentation d’opérer quelques rappels que les circonstances ne rendent pas superflus.

Centralité du ministère de l’Administration

La tentation est grande de rappeler avoir prévenu sans mérite que les résultats des présidentiels ne seront pas fonction des suffrages exprimés, mais de la distribution arbitraire de voix opérée depuis les bureaux du ministre de l’Administration du territoire ; l’ANGE et le Conseil constitutionnel ne tenant qu’un rôle de simple paravent[1]. La célérité des résultats et les scores respectifs de Déby fils et de Pahimi Albert comparés à ceux de Succès Masra en sont la preuve éclatante. Sans mépris pour Mr Pahimi Albert, son score comme l’affirme le politologue Roland Marchal, ne peut s’expliquer que par la volonté du système de miner la légitimité et la popularité de Succès Masra et ainsi de l’humilier. La célérité et l’enthousiasme à féliciter l’héritier, est au demeurant, le continuum de son positionnement politique classique dans l’accompagnement des Déby depuis son tête-à-queue dans le dos de Monsieur Kassiré Koumakoye en 1996. Il en sera rétribué comme d’habitude, à l’instar d’ailleurs de tous les sept autres candidats qui se sont dépêchés, à qui le premier, pour féliciter l’heureux vainqueur.  Un début de réponse sûrement à la question du pourquoi de la sur-candidature des ressortissants du sud aux élections présidentielles[2]. Il en résulte qu’au Tchad, qu’importent les conditions du vote et du dépouillement, c’est le mécano du back-office électoral, c’est-à-dire de l’arrière-cour, qui détermine des résultats.   

Mise en garde contre l’idylle mortifère

La tentation est aussi grande de rappeler avoir prévenu du caractère mortifère pour le souffle de l’espoir suscité dans le pays par l’idylle du chef des Transformateurs avec l’héritier Deby en vertu de l’Accord de Kinshasa[3]. Cette idylle, manifestement furtive, a peut-être permis aux Transformateurs d’organiser la campagne présidentielle dans les conditions de confort matériel et financier, mais pour quelle issue ? Si ce n’est leur concours à la légitimation de la normalisation de la succession héréditaire à la tête d’une République.  Le régime n’a jamais été et ne sera jamais disposé à ouvrir la compétition présidentielle ; mais il a toujours besoin de sparing partener. La légitimité populaire manifeste pour ne pas dire stratosphérique de Succès Masra devrait, nous semble-t-il, le mettre hors de portée de ce statut avilissant dans lequel se complaisent le commun des chefs de partis politiques alimentaires au Tchad. Le recours devant le Conseil constitutionnel est certes nécessaire par souci de conformité à la légalité, mais il n’y a rien à attendre de cette institution aussi gangrénée si ce n’est davantage par les marqueurs du MPS que l’ANGE. La démission de la primature maintenant ne permettra pas non plus de rétablir la vérité des urnes, mais remobilisera la troupe pour les élections législatives et locales où il faudra faire front et masse avec l’opposition crédible dont le GCAP ; aussi bien pour la réforme du code électoral, la révision des listes que des candidatures communes en étant la locomotive. Après seulement, il sera possible au regard des rapports de forces électorales conférant au pire, une minorité de blocage, de négocier et de conclure éventuellement un accord programmatique transparent de gouvernement avec le régime. Si tant est qu’il permette d’améliorer le quotidien de la population.         

Paix du boucher avec le mouton à l’abattoir

La tentation est encore grande de rappeler qu’on peut ne pas être pour le conflit et encore moins pour la guerre et même l’abhorrer comme la grande majorité des Tchadiens.  Mais il y en a assez de cette stabilité et de cette paix péroré mécaniquement, depuis les tourelles des chars de guerre et des automitrailleuses lourdes ; ou encore depuis des fenêtres des V8 en parade, ou des scintillantes résidences de tours d’ivoire, en intimidant, en terrorisant et en narguant une population démunie dans toutes les latitudes. Cette paix du régime est bien celle du boucher avec le mouton à l’abattoir, du maître avec l’esclave dans la plantation ; du chasseur avec le gibier dans une battue ; du braqueur avec sa victime pendant le forfait ou encore, de l’usurier avec l’emprunteur indigent désormais à la rue. La victime peut avoir marre, et même trois fois marre de la paix de celui dont le genou entrave le cou et l’asphyxie. Ne pas le crier haut et fort n’est nullement une expression de son consentement à l’asservissement.

Orée d’un nouveau long chapitre de Deby à la tête du pays
Elle est enfin de rappeler que Deby père avait présidé aux destinées du Tchad pendant 31 ans. Son fils a repris le flambeau à 37 ans. Il débute son premier mandat de Président tout court à 40 ans. La constitution actuelle limitant l’éligibilité à deux mandats consécutifs, il devrait rendre le pouvoir après son second mandat en 2034. Mais au regard de son appétit pour le pouvoir qui n’a d’égal que celui de son feu père, il n’aura pas beaucoup de mal à trouver des experts en ingénierie institutionnelle, les mêmes d’ailleurs que ceux en exercice ou d’autres de la lignée, pour lui proposer des kits de modification de la constitution pour sceller la fin de la limitation des mandats comme son père naguère en 2006. Tchadiens, vous avez aimé le père, vous adorerez le fils.
 
Reste qu’il a fait des émules dans les rangs des juntes militaires qui essaiment désormais l’Afrique. Brice Olingui GUEMA du Gabon et Assimi Goïta du Mali viennent de lui emboîter le pas en organisant des assises nationales sur- mesure, comme le DNIS Tchadien, destinées à prolonger la transition et/ou normaliser le pouvoir transitoire par leur éligibilité à l’élection présidentielle. Ils seront suivis sous peu par Ibrahim TRAORÉ du Burkina Faso dont les assises sont déjà dans les tuyaux. Viendront certainement par la suite, Mamadi DOUMBOUYA de la Guinée et Abdourahamane TCHIANI du Niger.  Le Tchad à défaut d’être précurseur dans aucun domaine économique, social, scientifique, culturel et sportif, l’est en cette matière au grand dam de la Charte africaine de la démocratie dont il signe ainsi la désuétude ou mieux, le requiem. Il en est de même du désœuvrement désormais des membres de la CPS de l’UA. 


[1] https://www.ialtchad.com/index.php/details/item/3195-masra-fin-de-l-illusion-du-co-pilotage
[2] https://www.ialtchad.com/index.php/details/item/3230-schisme-electoral-entre-nord-et-le-sud
[3] https://www.ialtchad.com/index.php/details/item/3079-accord-de-kinshasa-ou-mirage-d-une-co-gouvernance
 

Abdoulaye Mbotaingar
Docteur en droit, maître de conférences à l’université

Les organisations professionnelles des médias du pays ripostent aux sorties, disent-ils, irresponsables du ministre de la Santé et de la Prévention dans sa note circulaire lorsqu’il prend à partie les journalistes leur interdisant l’accès aux hôpitaux. Et au ministre de la Communication qui parle du secret médical. Un communiqué conjoint a été lu, ce mardi 14 mai, devant de nombreux journalistes à la maison de Médias du Tchad au quartier Moursal dans le 6e arrondissement de la ville de N’Djamena.

Les organisations des médias  disent dans leur communiqué, « cette mise à l'écart démontre la volonté de dissimuler des informations d'intérêt public et jette le discrédit sur la fiabilité des informations communiquées par le ministère de la Santé publique ». Elles ajoutent que c'est une volonté des autorités  d'exclure les médias. Cette volonté d’exclusion renforce les craintes des journalistes d’exercer librement leur métier. Le communiqué n’a pas épargné la sortie inappropriée du ministre de la Communication de vouloir sanctuariser l'hôpital interdisant aux journalistes d’accéder et en digressant lorsqu’il parle de secret médical, ce qui n’a rien à voir avec les journalistes, mais plutôt entre les médecins et leurs patients.
Les organisations interpellent aussi la Haute autorité de Médias et de l'audiovisuel (HAMA) afin de veiller au libre exercice du métier de journalistes.

Enfin, elles exhortent les autorités politiques à la transparence en cessant de dresser des entraves aux médias indépendants qui participent à l'encrage de la démocratie. «  Il est important de laisser les médias jouer leur rôle qui contribue à établir un climat de confiance pour garantir la paix et la cohésion sociale », conclut le communiqué.

Ousmane Bello Daoudou

Wenaklabs en collaboration avec FHI sous le financement des USAID lance son projet sur l'amélioration de l'accès à une information de qualité pour les citoyens tchadiens ce mardi 14 mai 2024 à son siège au quartier Leclerc dans le 2e arrondissement de la capitale tchadienne, N’Djamena
 Abdelsalam Safi Directeur exécutif de l’organisation affirme, « au Tchad, l'accès à des informations fiables et diversifiées est souvent entravé par des infrastructures de communication insuffisantes, une éducation médiatique limitée et un paysage médiatique dominé par des sources urbaines centralisées ».
Les dirigeants de Wenaklabs ont initié ce projet pour numériser et renforcer les capacités des médias communautaires. «  L’objectif global est d'amplifier et renforcer l'accès à une information fiable et diversifiée au service des citoyens et à l'inclusion sociale dans les provinces du Moyen Chari, du Logone occidental et oriental, du Mayo Kebbi Est, du Ouaddaï, du Guera, du Lac et de N’Djamena.
M. Safi souligne que l'approche proposée par Wenaklabs est essentielle dans le contexte actuel du pays où le besoin d'éduquer et de sensibiliser les populations sur la mésinformation, la désinformation, le mal information sont immense.
Selon lui, ce projet permettra de lutter contre la désinformation grâce au renforcement des capacités des médias communautaires et aussi promouvoir l'éducation aux médias et à l'information. « Ce projet concerne 12 Radios communautaires et quelques médias en ligne pour une durée de 10 mois du 24 avril 2024 au 21 février 2025 », dit-il.
Ousmane Bello Daoudou

Sans surprise l’Agence nationale de gestion des élections a annoncé les résultats provisoires avec la victoire du candidat de la coalition Tchad uni Mahamat Idriss Deby Itno (MIDI).
 
Selon l’ANGE, il est arrivé premier avec 61,03 %, suivi par son challenger Succès Masra avec 18,53% et en troisième vient l’ancien Premier ministre Pahimi Padacké Albert avec 16,91%. Viennent après ces trois larrons les 7 autres candidats. Le taux de participation est de 75%, toujours selon l’ANGE.
 
Dans ma dernière chronique, j’avais parlé du germe « conflictogène » que charrie cette élection. Je n’ai pas changé d’idée, tout semble calme, pour l’instant, mais comme on dit dans le métier, « il faut attendre pour voir ».
 
Déjà, sans attendre, je constate quelques faits. Pas surprenant dans ce pays, mais divertissant. Pourquoi?
 
Un, parce qu’on n’organise pas des élections pour les perdre en Afrique, dit-on. Je n’en sais rien pour le reste de l’Afrique. Mais je suis sûr d’une chose dans mon pays le Tchad, notre démocratie est une démocratie particulière : elle est celle du plus,  plus, plus fort. Il organise sa bande, se choisis ses opposants, ses marabouts et ainsi de suite. Il organise des élections, des forums, théâtralise le tout à coup de décrets, d’enveloppes et de grosses cylindrées. Pis, il finit dictateur.
 
Deux, parce que pour le cas des résultats provisoires la surprise ne vient pas des résultats eux-mêmes, mais de la rapidité de leur  annonce. 3 jours ont suffi pour que tous les procès-verbaux de toutes les villes, villages, hameaux de notre vaste pays soient acheminés dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Un travail de titan qui laisse perplexe même certains caciques du « Kakisme ». Qu’est-ce qu’est le « Kakisme »? C’est un nouveau courant politique, ses adeptes sont des faux gentils à qui tout réussi.
 
Trois, par la naïveté du copilote Succès Masra qui a choisi d’aller au combat sans s’assurer d’avoir des lieutenants au sein de l’organe de gestion des élections (ANGE) et sans toiletter le fichier électoral. Pis, l’homme politique a depuis son retour et sa nomination à la primature s’est senti pousser des ailes en croyant pouvoir, seul défaire un système vieux de plus de 30 ans par de simples slogans. Erreur fatale.
 
Quatre, par la témérité du copilote Masra. Il engage le bras de fer en se déclarant vrai vainqueur des élections. Il lance même des injonctions à son commandant de bord Mahamat. Le copilote ne savait-il pas que c’est le commandant de bord qui a le dernier mot? Le commandant de bord a choisi l’aéroport de la démocratie qui lui est le favorable pour faire atterrir son avion. La surprise c’est la manière avec laquelle il a tout maîtrisé dans le calme et a conduit son vol en traversant des zones de turbulences pour arriver saint et sauf à destination.
 
Bello Bakary Mana

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