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Le parti Union nationale pour le développement et le renouveau (UNDR) a annoncé ce samedi 16 mars soutenir la candidature du général Mahamat Idriss Deby Itno à l'élection présidentielle du 6 mai prochain.

L'annonce a été faite par le vice-président du parti UNDR, M. Célestin Topona Mocnga, au siège du parti au quartier Chagoua. M. Topona appelle les militants et les sympathisants à voter pour le président de transition et candidat Mahamat Idriss Deby Itno. « Les représentants des structures de 23 provinces et les conseillers nationaux réunis le 29 février 2024 avec ceux de la capitale ont donné le quitus nécessaire au Bureau exécutif du parti de prendre la décision finale. C'est pourquoi, après avoir signé l'accord de la coalition, l'UNDR soutient la candidature du général Mahamat Idriss Deby Itno à l'élection présidentielle du 6 mai. Le bureau exécutif invite tous les militants à mener sous la bannière des comités provinciaux, départementaux, sous-préfectoraux, cantonaux et villageois, une vaste campagne en faveur du candidat. Tout Tchadien qui aime son pays, le moment venu, est invité à voter pour Mahamat Idriss Deby Itno » a déclaré le vice-président.

Selon M. Célestin Topona Mocnga, le candidat s'est solennellement engagé à mettre en chantier le processus de la refondation du Tchad, pour une justice sociale véritable et le développement national. Et cela avec le concours des Tchadiens de tous bords. Ce qui correspond bien avec le programme politique de l'UNDR, a-t-il dit.

Toujours selon lui, l’UNDR mettra en branle toutes ses capacités de mobilisation populaire pour le triomphe du candidat que le parti a choisi de soutenir. M. Célestin Topona ajoute que la victoire au lendemain du 6 mai est certaine, il suffit d'y croire.

Maryam Mahamat Abakar

Le parti politique Mouvement national pour le changement au Tchad (MNCT) n'investira aucun candidat aux élections présidentielles du 6 mai 2024 prochain. Cette déclaration a été faite le vendredi 15 mars 2024 par le président national du parti, M. Mahamat Ahmat Lazina lors  d’un point de presse à son siège au 7e arrondissement de Ndjamena.

D'après M. Mahamat Ahmat Lazina, cette décision est prise après une profonde réflexion du parti et découle toujours selon M. Lazina du constat que le MNCT ne s' est pas prêt. « Nous croyons fermement que la participation à des élections doit être motivée par la volonté de les gagner et de servir au mieux l'intérêt de notre pays. Nous avons décidé de ne pas investir un candidat au compte du parti à l'élection du 6 mai 2024 prochain. Participer pour le simple plaisir de prendre part à une élection n'est pas dans notre ligne de conduite » a affirmé M. Mahamat Ahmat Lazina 

Enfin, le président du parti soutient que le MNCT ne fait partie d'aucune coalition politique pour soutenir un candidat quelconque.

Maryam Mahamat Abakar

Le souffle de l’Espoir, jamais élevé au niveau où l’ont hissé Les Transformateurs et leur leader est en train de tomber à plat à vue d’œil comme un ballon de baudruche : en cause la fin de l’illusion de partage du pouvoir et la participation au « blanchiment » et à la légitimation de l’héritier Deby.

Deby père n’avait ni la culture, ni la pratique du partage du pouvoir. Le dialogue et encore moins, le débat politiques ne comptaient pas dans son bréviaire. Il faisait corps avec l’État et de ce fait, soumettait les partenaires et adversaires politiques par la violence et l’argent. Mise à part Fidèle Moungar, alors Premier Ministre de transition en 1993, qui fort de la légitimité d’une Conférence Nationale Souveraine (CNS) unanimement célébrée, avait tenté au risque de sa vie et de sa carrière politique, non sans panache, de partager réellement les manettes du pouvoir avec Deby père, aucun des seize locataires suivants de la primature, n’a, ne serait-ce qu’en apparence, incarné un copilote dans le cockpit de l’avion Tchad. L’héritier désormais au pouvoir et qui a vu le père faire, ne peut que lui emboiter le pas[1]. Pour preuve, la reddition en règle et fissa des 220 chefs de partis politiques soutenant, résignés, sa candidature à l’élection présidentielle.  Son rapport au leader du parti Les Transformateurs en une autre.

Pour celui-ci, une chose était de se prévaloir de l’« Accord de Kinshasa » pour rentrer d’exil au bercail, auprès des militants ; une autre est de devenir Premier Ministre en vertu de cet accord de désarmement politique[2] qui confine par sa lettre et encore davantage, à l’épreuve du pouvoir, à une session de renoncement, de reniement et de « la supplice de la goutte d’eau ». Certes, l’évaluation de la performance managériale d’un Premier Ministre en seulement deux mois et demi reste un exercice un peu hasardeux. Certes la mal gouvernance au Tchad est endémique et chronique. Et il ne viendra à l’idée de personne de croire que son traitement même par le meilleur des spécialistes pourrait être instantané. Mais encore fallait-il un protocole de traitement, une mise en condition du patient pour une thérapie lourde et un début de mise en œuvre ? Or qu’a-t-on vu de tel pour le patient Tchad depuis le jour de l’an 2024 et la prise de fonction du Premier Ministre, ex-principal opposant ? Rien, « Walou » et « Nada », si ce n’est les seules nominations à la primature : soit ni plus, ni moins que le rayon d’action de ses deux derniers prédécesseurs Saleh Kebzabo et Pahimi Padacké Albert dont- il pourfendait pourtant le statut d’accompagnateurs. Pour le reste, des formules et des slogans et encore des formules et des slogans, ânonnés à longueur de temps qu’ils finissent par sonner creux et faire douter même certains des plus convaincus.

Des actes pour le moins décisifs pour le devenir et le destin de la Nation Tchadienne ont été posés par le régime Deby fils sans qu’il soit possible d’y déceler même avec la plus performante des télescopes, la moindre empreinte ou inflexion à mettre au crédit du locataire du moment de la Primature. Il en est ainsi de la loi instituant le code électoral, de la désignation exclusivement mono-partisane des membres de l’Agence de gestion des élections[3] (ANGE) et du Conseil constitutionnel, de la non révision des listes électorales ; et la liste est loin d’être exhaustive.

Il est manifeste que dans la gestion du processus électoral, le ministre de l’Administration du Territoire qui en est à la fois l’architecte, le maître d’œuvre et le chef d’orchestre, évolue dans un silo parallèle à celui du Premier Ministre. Il ne répond, ne rend compte et ne prend ses ordres que de l’héritier Deby, reléguant le Premier Ministre au simple statut de spectateur comme l’étaient ses deux prédécesseurs dans la fonction auprès de Deby fils. Pour preuve, le ministre d’État avait poursuivi ostensiblement le déroulé accéléré de son chronogramme du processus pré-électoral en janvier 2024 dans son silo comme s’il n’y avait pas eu de changement de locataire à la Primature alors même que cette occurrence impose à défaut d’une pause, à minima, une réévaluation des projets gouvernementaux d’importance et de priorité, que le nouveau Premier Ministre est institutionnellement censé en être l’endosseur. On peut d’ores et déjà prendre le pari que c’est dans les bureaux de ce ministre et non dans les urnes que se décidera le sort du scrutin général du 6 mai prochain par une distribution totalement arbitraire des suffrages entre les concurrents avec un traitement privilégié pour l’héritier. L’ANGE et le Conseil constitutionnel en assureront la ratification dans une partition réglée comme du papier à musique.  Quant au PM, comment dire,…        

La limite de ce partage supposé du pouvoir trouve encore une illustration dans le cas, de ce « voyage en absurdie » avec l’arrêté du ministre des Finances accordant la gratuité de la consommation de l’eau et de l’électricité. Et il vaut mieux espérer que le Premier Ministre n’ait pas été dans la boucle de cette mesure manifestement unilatérale, prise « sur instruction du Président de la transition » comme l’indique l’arrêté lui-même. Car comment comprendre que du haut de son magistère d’économiste émérite, mais aussi de politique éminemment averti, qu’il puisse décider ou consentir à accorder la gratuité d’un produit ou d’un service quasiment indisponible, frisant l’escroquerie politique ? Pire, les Tchadiens raccordés aux réseaux de distribution d’eau et d’électricité qui constituent la classe aisée à riche et habitants les centres urbains, ne représentent pas plus de 15 % de la population. Quid alors des 85% restant, exclus de cette faveur de l’action publique et qui subissent ainsi la double peine ?  On ne peut faire plus inique, impertinente et inégalitaire comme politique publique. Et puis quid du chiffrage et du financement de cette mesure quand on connaît la situation toujours tendue de la trésorerie des deux entreprises publiques assurant la fourniture des services d’eau et d’électricité, incapables qu’elles sont de financer la modernisation de leur outil de production et des réseaux de transport et de distribution ?

Mais, inversement, et à rebours, le Premier Ministre a endossé publiquement des décisions qui interrogent la rationalité politique à la veille des élections et de surcroît en période de forte augmentation des prix de produits et services de consommation courante : la hausse des prix du carburant pour ne citer que celle-ci. Cette hausse du prix du carburant frappe indistinctement les riches et les pauvres et sans mesures d’accompagnement pour les seconds ; usagers quotidiens des transports en commun et de motocycles ; moyens de transport sans lesquels ceux-ci ne peuvent gagner leur pitance journalière. En plus d’être inflationniste, cette mesure qui atrophie drastiquement le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres, relève du suicide politique. Par ailleurs, que dire de son « soutien inconditionnel aux forces de défense et de sécurité » ; les mêmes qui ont massacré et blessé en avril 2021 et en octobre 2022, des centaines de militants et sympathisants Transformateurs. On ne le reconnait plus. Rendez-nous Succès Masra, serait-on tenté de crier ?   

Par ailleurs, il est évident que faisant office de vaisseau amiral de l’opposition, son ralliement inopiné au régime, qui plus est, en queue de comète de la transition, a porté un coup rude à Max Kemkoye, feu Yaya Dillo et leurs compagnons d’infortune, restés aphones et inaudibles, malgré leur détermination à hisser à nouveau le blason d’une opposition sérieuse. Le coup est d’autant plus incisif à l’opposition que le ralliement de celui qui en était le porte étendard a entre autres, pour effet de légitimer aux yeux d’une communauté internationale toujours accommodante avec le régime, le processus électoral bancale et non inclusif que l’opposition n’avait de cesse de dénoncer, lui le premier. Le but ultime est d’imposer le fait accompli à la Commission Paix et Sécurité (CPS) de l’Union Africaine (UA), seul obstacle désormais, sur le chemin de la normalisation de la « dynastisation » du régime. Le Président de transition et le PM, étant tous les deux candidats à l’élection présidentielle, la CPS ne saurait, eu égard, par ailleurs, à leur large représentativité supposée sur l’échiquier politique national, ne pas approuver la candidature du premier sans réserver le même sort au second, symbole supposé de l’inclusivité du processus et de la pluralité du scrutin. C’est magistralement bien joué de la part du régime. Mais le leader des Transformateurs n’était pas obligé de faire la courte échelle à l’héritier Deby pour rien ou si peu. Aucun dividende politique, sociale et économique ou pacification du pays pour la masse des militants et sympathisants et au-delà, pour le peuple dont il se revendique.

Il est vrai, qu’il n’est pas le premier des leaders de l’opposition et graines d’espoir de la politique tchadienne à céder à la tentation du confort de l’accompagnement du régime Deby en plantant au milieu du gué : partenaires, militants et destin du pays. Jean Alingué Bawoyeu, Lol Mahamat Choua, Wadal Abdelkader Kamougué, Gali Ngoté Gatta et Saleh Kebzabo, pour ne citer que les plus prometteurs y ont été pareil avant d’être rapidement jetés à la poubelle comme des vielles chaussettes. À croire, selon la formule de Guy Mollet[4] qui a fait florès à propos de la Droite française, que « l’opposition politique tchadienne est la plus bête au monde », nous n’osons le penser et encore moins le croire.

Abdoulaye MBOTAINGAR
Docteur en droit
Maître de conférences à l’université

 

[1] Voir, A. Mbotaingar, Au nom du père, du fils Deby et du Cynisme : https://www.ialtchad.com/index.php/details/item/2237-au-nom-du-pere-du-fils-deby-et-du-cynisme

[2] Voir, A. Mbotaingar, Accord de Kinshasa ou mirage d’une co-gouvernance :

https://www.ialtchad.com/index.php/details/item/3079-accord-de-kinshasa-ou-mirage-d-une-co-gouvernance

[3] La mal nommée ANGE

[4] Guy Mollet, secrétaire général du SFIO, ancêtre de l’actuel parti socialiste français, dans un discours dans la ville de Béthune le 10 décembre 1957.

Après 3 jours de discussion, le Groupe de Concertation des Acteurs politiques (GCAP) a choisi son candidat hier mercredi 13 mars à l'hôtel la Persévérance au quartier Chagoua dans le 7e arrondissement de la ville de N’Djamena. Il s’agit de M. Nassour Ibrahim Neguy Koursami le président du parti les patriotes.

M. Neatobei Bidi Valentin affirme, « c'est sur des critères éprouvés, des options politiques, stratégies que nous avons choisi notre camarade Nassour Ibrahim Neguy Koursami le président du parti les patriotes pour représenter les partis d'opposition démocratique à l'élection présidentielle du 6 mai 2024 »

Pour le candidat de l'opposition M. Nassour, les Tchadiens peuvent transcender les considérations éthiques, communautaires ou tribales, montrer que la République compte pour une démocratie plurielle et réelle. « Je suis conscient des défis auxquels la nation est confrontée. L'objectif en tant que candidat est de servir la nation avec intégrité, dévouement et transparence », a-t-il dit.

Il ajoute que le changement est en route pour une alternance garantie par les règles démocratiques.

Ousmane Bello Daoudou

C’était à l’occasion de la journée internationale de la femme, Mme Tova Leigh conseillère aux affaires culturelles et de presse à l’ambassade des États-Unis, a organisé une table ronde avec les femmes journalistes sous le thème « quels mécanismes faut-il adopter pour le leadership féminin en milieu de la presse », ce mardi 12 mars 2024 à N’Djamena au sein de l’ambassade.

Pendant la conférence-débat les femmes journalistes ont énuméré les maux qui les minent au sein de leurs différentes rédactions comme la Violence Basée sur le Genre (VBG), la discrimination, le manque de confiance de la hiérarchie vise à vise d’elles et autres. Pour ces femmes journalistes, le silence doit être brisé, chaque journaliste qui se sent harcelé doit dénoncer cet acte par des moyens intellectuels possibles, elles ne doivent pas subir.

Selon les panellistes, le nombre croissant de femmes en milieu journaliste est à féliciter et à encourager, mais elles sont toujours laissées pour compte malgré le travail impeccable qu’elles font. D’après Mme Halimé panelliste, les défis pour une femme journaliste est à double dimension, elle doit prouver ses compétences, son professionnalisme et travailler deux fois plus que l’homme tout en s’occupant de son foyer, en gardant son dynamisme, pour gagner un minimum de mérite. « Je ne dis pas que tous les hommes sont de profiteurs, il y’a des hommes qui accompagnent les femmes dans la réalisation de leur succès, évidemment, mais ce genre d’hommes sont rares. Il faut que les femmes journalistes réagissent, les actions ne peuvent pas sortir toutes seules. Mes consœurs arrêtez de négocier les missions, l’arme la plus redoutable reste le professionnalisme » conseille-t-elle. Elle exhorte les femmes journalistes à être jalouses du nom qu’elles portent, à marquer positivement leur territoire, d’être stratèges.

Quelques pistes de solutions ont été suggérées et de plaidoyers ont été fait envers l’ambassade des États-Unis d’Amérique à la fin de cette table ronde.

Maryam Mahamat Abakar

Le Premier ministre de la junte au pouvoir Succès Masra vient d’être investi candidat de son parti Les Transformateurs pour les élections présidentielles du 6 mai prochain. Je regardais les images de la rencontre à la place de l’espoir devant le siège de son parti. C’est une bonne chose, mais cette candidature est une drôle de candidature. Pourquoi dîtes-vous?

Parce que….

D’abord, elle est d’une naïveté désarmante. Depuis son retour de Kinshasa, le leader de Transformateurs et son équipe se sont tellement fondus dans ke système Deby fils, défendus la politique de la junte au pouvoir, par exemple la hausse des prix du carburant, qu’ils ont perdu leur originalité et la raison de leur existence : prendre le pouvoir et transformer le pays. Cette transformation devrait commencer par l’exigence de la révision de la liste électorale, la composition de l’Agence nationale de gestion des élections (ANGE) dominée par les caciques de la junte, de leur parti le Mouvement patriotique du Salut (MPS) et de leurs alliés. Il est drôle d’entendre le chef des transformateurs soutenir que la durée du mandat des membres de l’ANGE et leur « inamovibilité » leur conférait par magie un esprit d’indépendance et de neutralité politique.

Ensuite, elle n’est pas exemplaire. Pour celui qui plaide la nouveauté, le juste et la transparence, il donne l’image de quelqu’un qui s’accroche à son poste de Premier ministre. J’espère que le moment venu il démissionnera. S’il ne le fait pas après la validation du Conseil Constitutionnel, ces élections seraient  malsaines. Pis, cela donnera le sentiment que Masra n’est rien d’autre qu’un nouvel « accompagnateur de luxe » comme tant d’autres avant lui.

Aussi, à la place de l’espoir dimanche passé, il n’y avait pas la foule des grands jours. Il y a comme une déception des Tchadiens et surtout des militants. Le ralliement à la junte semble avoir laissé des traces. Le dur est à venir, mais l’expression favorite des transformateurs « quand le chemin est dur, c’est aux durs de tracer le chemin n’est plus d’actualité ». Les durs Transformateurs semblent avoir pris le raccourci, ils le paieront cash le moment venu. Les électeurs tchadiens sont exigeants dans leur aspiration au changement. Et Masra et ses amis ne sont plus ce véhicule de changement à force de dire une chose et faire son contraire.

Enfin, dans son allocution le candidat s’est enfermé dans son concept creux du pilote et du copilote. Bref, il a promis d’investir des milliards de nos francs dans l’éducation,  la sécurité, la Justice, la diplomatie. Ils se sont, comme disent les Nord-Américains, définitivement « peinturés dans le coin ». Il ne reste au copilote plus que la jouissance du pouvoir à la Primature. Le temps que le commandant de bord, Mahamat, décide de changer de copilote. Masra avait tout pour réussir à peser sur l’avènement d’un Tchad nouveau et juste. Il a choisi d’aider, sciemment ou inconsciemment, à maintenir le vieux Tchad injuste. Masra et Les Transformateurs sont un gâchis de plus. Et de trop.

Bello Bakary Mana

C’était le samedi 2 mars au lendemain de la mort de son cousin et farouche opposant que le président de transition (PT) Mahamat Idriss Deby s’est fendu d’un « Moi, Mahamat Idriss Deby Itno, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2024 sous la bannière de la coalition pour un Tchad uni ». Le message est clair. Le moment bien choisi. La date aussi. Le 6 mai prochain se tiendra la première des élections présidentielles. Cette date pue la  stratégie pour couper l’herbe sous les pieds des potentiels adversaires. La voie est désormais libre pour le jeune candidat-président de transition. Il n’y a pas de candidat concurrent de poids en face qui pourra l’accuser d’avoir géré mal et géré seul la transition.    

Selon plusieurs observateurs, le plan « de succession dynastique » avance désormais à visage découvert. Avec la complaisance de plusieurs hommes et femmes politiques qui ont refusé d’insuffler une alternance, un profond changement. Ils ont délibérément balisé la voie pour une « dynastie ». Y a-t-il de démocratie sans alternance? Un confrère a bien fait de rappeler les propos du « grand patron » Emmanuel Macron lorsqu’il disait être opposé à « un plan de succession dynastique ». C’est silence radio du côté de celui qui s’était précipité pour adouber le jeune général contre certainement quelques garanties.

À sa cérémonie d’investiture, le PT s’est assuré d’obtenir la caution de presque tout l’univers politique nationale et ses amis de l’étranger. Le changement s’est définitivement éloigné du pays. Bref, pas d’espoir, pas d’alternance. Une cérémonie « bling bling » qui sonne comme une confirmation d’un héritage familial.

Entre temps, le Premier ministre de transition (PMT) Succès Masra est de retour d’une tournée aux USA et en Europe. Il a d’abord réagi à la mort du principal opposant Yaya Dillo, déplorant ce qui s’est passé tout en affirmant appuyer les forces de l’ordre. Ensuite, il a annoncé qu’une enquête indépendante de « type international ». La nuance est là. Que signifie de « type international »? Il faudra que le PMT clarifie son concept.

De plus, Succès Masra, est attendu par tous sur sa future candidature aux élections présidentielles. Ses lieutenants sont montés aux barricades  pour dire que Les Transformateurs seront présents à toutes les élections. Le concerné lui-même a botté en touche affirmant que rien ne l’empêche de se présenter. Qu’il consultera son parti et au-delà de son parti. Il s’est lancé, au micro de Radio France Internationale (RFI), dans un argumentaire pour éviter de répondre à une question simple : candidat ou pas candidat.

Pour l’instant, le copilote Masra continue à répondre aux ordres du commandant de bord Mahamat. Et comme disent les spécialistes de l’aviation, le commandant de bord a toujours le dernier mot. Pour la présidentielle prochaine, le commandant Mahamat détournera l’avion vers un autre aéroport de son choix, l’aéroport de la démocratie attendra. Tant pis pour le copilote, Masra.

Bello Bakary Mana  

L’Agence Nationale des Titres Sécurisés (ANATS) en collaboration avec l'Union des Journalistes Tchadiens (UJT) organise depuis mardi une formation sur l'état civil aux journalistes des médias publics et privés de la ville de N’Djamena qui durera 2 jours (5 au 7 mars 2024) à Bakara.

Selon Mme Amouna Ali Sougui, directrice générale adjointe, cette formation a une importance capitale au moment où le pays s'engage dans la réforme du système de l'État civil en digitalisant le système. « Cette réforme donne un droit à une existence légale qui est le premier droit de tout être humain ». Elle rajoute, « le processus de la réforme entamé et des actions réalisées ne peuvent pas produire des effets escomptés sans le service des médias, sur l'enjeu d'un acte civil ».

Selon Mme Amouna, c'est dans ce cadre que cette formation est organisée, les résultats attendus sont : la maîtrise du lien entre l’État civil et les hommes de la presse, la prise de conscience de l'importance de l’État civil dans la vie d'une personne en fournissant de la documentation juridique de l'état civil nécessaire pour réclamer une identité.

Mme Amouna Ali Sougui affirme que l'état civil permet à un État d'identifier ses ressortissants et de disposer d'informations à des fins des planifications pour son développement.

Ensuite, il sert à établir la fiche signalétique de la population. Il joue également un rôle primordial au cours des opérations électorales pour la mise à jour les listes électorales.

Ousmane Bello Daoudou

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