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Le mardi 30 juillet 2024, dans un hôtel de N'Djaména, l'ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Royaume du Maroc au Tchad, Abdellatif Erroja a organisé une cérémonie pour commémorer le 25e anniversaire de l'intronisation de Sa Majesté le roi Mohammed VI.

Plusieurs personnalités tchadiennes et ambassadeurs des pays amis du Royaume du Maroc ont pris part à la cérémonie. D'après l'ambassadeur Abdellatif Erroja, c'est un moment historique pour le Royaume. « Cette cérémonie revêt une portée à  multiples dimensions. Elle constitue un processus continu dans le temps et dans l'espace incarnant le modèle de stabilité institutionnel de Royaume, l'unité nationale et le partage des valeurs communes de cohésion de la nation marocaine », a-t-il indiqué.

Il a aussi souligné que c'est un moment attendu duquel Sa Majesté le roi Mohammed VI évalue les avancées et les réalisations du pays et trace la vision du Royaume pour l'avenir. L'ambassadeur a profité de l'occasion pour parler de la coopération entre le Royaume et le Tchad. « Les relations entre le Royaume et le Tchad se caractérisent par une continuité et un développement au fil du temps. La coopération en matière bilatérale de renforcement des capacités ne cesse de progresser en quantité et en qualité. Le Maroc est le premier investisseur africain au Tchad », a-t-il martelé.

L'ambassadeur Abdellatif Erroja a dit que les relations entre le Tchad et le Maroc se sont renforcées pendant la période de transition et il a appelé  les autorités tchadiennes à garder le même élan pour une coopération fructueuse.

Amadou Voundia    

Ces derniers jours certains sites d’information du Tchad sont suspendus, dont le dernier est Tchadinfos. Le site a été suspendu durant quatre jours. La raison : l'ancien conseiller à la présidence Abakar Manany demandent à plusieurs médias ligne de retirer les articles le concernant. Face à ces agitations, Reporters sans frontières (RSF) dénonce un acte frauduleux liberticide et appelle les autorités à réagir face à ce type de procédés malhonnêtes flagrants.

Abakar Manany, ancien conseiller à la présidence a pu faire censurer certains médias afin d’effacer les traces de son passage comme ministre conseiller lors de la transition. Le site d’information Tchadinfos.com a ainsi été inaccessible du 26 au 29 juillet de l'année en cours. D'après Reporters sans frontière, l'hébergeur du site, basé aux États-Unis, a suspendu Tchadinfos.com après une plainte pour reprise illégale de contenus déposée par M. Manany, homme d’affaires et ancien conseiller à la présidence.

RSF renseigne que le directeur général de Tchadinfos Mamadou Djimtebaye lui a signifié que Abakar Manany a créé un blog où il a copié-collé tous les articles le concernant. Par le biais de son avocat, il a ensuite contacté leur hébergeur, basé aux États-Unis, en avançant que Tchadinfos a usurpé le contenu de son blog. Ce que Mamadou Djimtebaye rejette d'ailleurs.

RSF dit que Abakar Manany s’est appuyé sur le Digital Millenium Copyright Act (DMCA), une loi américaine adoptée en 1998, qui oblige l’hébergeur à suspendre un site d’information, mais selon les défenseurs de la liberté d'expression, cette loi entrave à la liberté de la presse et porte atteinte aux droits d'informer.

Cependant, Reporters sans frontière souligne que, quand des hommes politiques ou des hommes d’affaires, comme Abakar Manany, peuvent détourner la loi en utilisant des procédés clairement frauduleux pour censurer des informations factuelles vérifiées et suspendre un média en ligne, nous sommes face à un précédent dangereux. Afin d’effacer toute trace de ses activités politiques antérieures au sommet de l’État tchadien, Abakar Manany, a violé, de manière parfaitement éhontée, le droit à l’information en détournant la loi américaine du Digital Millenium Copyright Act. RSF appelle les autorités tchadiennes à réagir face à l’utilisation d’un tel procédé, aussi malhonnête qu’ubuesque, et à protéger l’exercice libre du journalisme.

Sadibou Marong, directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF, pour sa part indique qu'au moins quelques autres médias, comme Le Pays, Le N’Djam Post, et l’Agence de presse africaine (Apanews) ont reçu des mises en demeure. Tous ont décidé de supprimer les articles en question, afin que leur site ne soit pas bloqué. Le coordinateur de la rédaction d’Apanews, Abdou Khadr Cissé, a également retrouvé un article de l’agence sur le blog d’Abakar Manany, qui a même laissé la signature du média. « Nous avons décidé de mettre en suspens l’article le temps que les Américains vérifient les informations que nous avons transmises », explique le journaliste.

RSF affirme que le 29 juillet dernier, Abakar Manany a même menacé directement le président de l’Association des médias en ligne du Tchad (AMET), Bello Bakary Mana, lors d’un échange téléphonique.

Dans un communiqué publié ce 31 juillet, l’avocat de M. Manany, Me Jean-Marc Fedida dément en bloque et nie que son client est l’auteur de cette censure. Il soutient que c’est une manipulation pour porter atteinte à l’honneur de son client.

Amadou Voundia

Le Conseil National de Transition (CNT) et le Parlement Panafricain (PAP), organisent conjointement la célébration de la journée panafricaine de la femme à NDjamena. La Présidente du Comité dorganisation, par ailleurs Présidente du Caucus des Femmes du Parlement Panafricain (PAP), Mme Amina Tidjani Yaya a fait une communication ce 30 juillet 2024. La Journée est célébrée cette année du 31 juillet au 1er août à N'Djamena, la capitale tchadienne.

Selon Amina Tidjani, l’accent est mis cette année sur la mise en œuvre des stratégies des transformations efficaces, durables et systématiques pour l'éducation en Afrique. Cette rencontre est placée sous le thème, « Éduquer une Afrique adaptée au 21ème siècle : construire des systèmes éducatifs résilients pour un accès accru à un apprentissage inclusif, tout au long de la vie, de qualité et pertinent en Afrique ».  

La présidente du Caucus des Femmes du Parlement Africain Amina Tidjani Yaya, Conseillère nationale, a souligné que, malgré les progrès significatifs réalisés au Tchad au cours des deux dernières décennies en termes d'accès, d'achèvement et de qualité de l'éducation de base, des disparités persistent sur l’étendue du territoire dans les établissements scolaires.  Et, en Afrique, les résultats scolaires restent faibles dans de nombreuses villes.

Elle a ajouté que des thèmes autour d'une table ronde et d’une soirée englobant l'ensemble du spectre de l'éducation et du développement des compétences, depuis l'éducation et le développement de la petite enfance jusqu'à l'enseignement supérieur et professionnel, seront débattus.  

La célébration de la Journée Panafricaine de la Femme offre l’occasion à la femme de jeter un regard rétrospectif sur les réalisations, identifier les failles et enfin proposer des pistes de solutions pour corriger les manquements constatés tout le long de leurs analyses, a conclu Amina Tidjani Yaya.

Nadège Riradjim

Aux abords du marché de Dembé sur l’Avenue Charles De Gaules, des femmes proposent des légumes de toutes variétés aux usagers. Ces légumes sont pour la plupart produits à base des engrais chimiques qui peuvent nuire à la santé humaine, selon les professionnels. Reportage.

Des nombreuses femmes vendeuses de légumes achète en gros leurs produits dans les vergers (jardins) aux alentours de N’Djaména. Et les revende dans les marchés de la ville. Les légumes sont beaucoup prisés dans les ménages de la capitale, mais sa production est faite à base des engrais chimiques qui inquiètent les consommateurs. « Les engrais sont partout dans tout ce dont nous consommons aujourd’hui à l’exemple des légumes. Nos sauces n’ont plus de saveur d’autrefois parce que l’utilisation excessive des engrais change le goût de l’aliment. J’utilise depuis peu que des légumes extraits des jardins des proches ne faisant pas usage des engrais chimiques », fait savoir Halimé, femme au foyer venue s’approvisionner au marché. « Je me rends compte que l’odeur des engrais se dégage en venant ramasser les légumes pour mes lapins » dit un monsieur rencontré sur le lieu.

Les femmes vendeuses de ces légumes, elles, déclarent que, peut-être c’est une nouvelle méthode de culture que les agriculteurs ont adoptée. « C’est bien vrai que les engrais se ressentent dans les légumes. Mais, l’utilisation exagérée des engrais est devenue une norme dans l’agriculture actuelle », affirme Dénémadji.  

L’usage excessif des engrais est un réel constat dans plusieurs secteurs agricoles, surtout la culture maraîchère. Pour Moussa Abdoulaye, agriculteur qui cultive les légumes au bord du fleuve Chari, c’est une réalité, car certains sols sont épuisés. « Il est bien vrai que nous utilisons en abondance des engrais chimiques pour nos cultures. Nous utilisons les engrais lorsque nous constatons que le sol est infertile ou que la croissance retarde. Si certains vous disent qu’ils n’utilisent pas les engrais, c’est un mensonge. Il n’y a que les cultivateurs de Bol qui ont un sol fertile et n’ont dont pas besoin d’engrais », justifie-t-il. Il informe qu’une ONG a récemment mobilisé les cultivateurs du Chari Baguirmi pour une formation liée à l’agriculture moderne et aussi à l’utilisation rationnelle des engrais chimiques.

Pour Dr Boopambé, pharmacien « Les engrais chimiques de marque urée dont utilisent souvent les agriculteurs surtout ceux qui cultivent les légumes contiennent des propriétés. Ces produits peuvent être nuisibles à la santé humaine et avoir des conséquences sur l’environnement. Cependant, ils impactent la fonction de reproduction, des troubles neurologiques, des pathologies cancérigènes et métaboliques, et dermatologiques », renseigne-t-il. Il poursuit que, les solutions sont la sensibilisation, l’homologation de ces engrais et le contrôle des produits phytosanitaires par les agences de normalisation, impliquant le contrôle des autorités compétentes en la matière.

Mahamat Yang-Ching

Dans la capitale tchadienne, N’Djaména, durant la saison pluvieuse, certains poteaux électriques installés devant les maisons et sur des axes routiers deviennent un danger public. Ils électrocutent toute personne qui s’y rapproche ou s’y adosse. Reportage.

C’était le cas le 21 juillet dernier, deux jeunes sont morts par électrocution aux quartiers Chagoua et Moursal. La population est inquiète. Elle accuse les agents de la Société nationale d’électricité (SNE). Et les appellent à bien sécuriser les câbles électriques qui tombent parfois à même le sol, surtout en cette période des pluies.

Dans certains quartiers, les fils des poteaux électriques installés aux bords de la route traînent par terre. Aussi, s’adosser contre ces poteaux constitue un risque de mort par électrocution.  « Je ne touche pas des poteaux électriques durant la saison pluvieuse. Ils ont électrocuté beaucoup de personnes même durant la saison sèche. Chaque année c’est la même chose avec les nouvelles d’électrocution », se méfie Armand Malon.   Dénis un résident du quartier soutient lui aussi qu’il ne touche pas le poteau électrique près de sa maison. « La raison est qu’il a électrocuté quelques personnes dont j’en fais partie. Les câbles se baladent. Ce dimanche 21 juillet 2024, pendant la pluie, ce poteau a électrocuté un chien qui est mort sur place », ajoute Denis.

Pour Zoumbou, électricien, les câbles électriques sont plus dangereux en saison pluvieuse. « En cette période, tous les fils qui n’ont pas de nœuds risquent de toucher les poteaux et avec cette humidité électrocutent ceux qui par inadvertance s’y rapprochent ou les touchent. Il doit y avoir normalement de nœuds dans chaque câble blessé afin de le protéger, hélas !  Les agents de la SNE sont complices de cette situation. Au lieu de bien faire le travail, ils préfèrent faire un boulot bâclé extorquant de l’argent aux clients. Ils refusent même de donner des nœuds qui devraient réduire les risques », informe-t-il. Il déplore ce comportement qui emporte des vies humaines. Zoumbou donne un conseille à ses collègues électriciens, « soyez professionnels, la vie des autres en dépend ».

Mahamat Yang-Ching

Suite à l'ordonnance portant restructuration des unités administratives et le projet de loi portant la composition du parlement au Tchad, les ressortissants des Mayo Kebbi Est/Ouest et de la Tandjilé (MKT) ont tenu une rencontre ce 25 juillet au centre Don Bosco, pour demander au gouvernement de retirer cette ordonnance qu'ils jugent injuste.
Dès l’annonce de la nouvelle, les ressortissants de deux Mayo Kebbi et ceux de la Tandjilé ont créé un Comité de réflexion. « Nous avons appris avec stupéfaction le projet de loi qui définit la composition du nouveau parlement et la restructuration des unités administratives », a dit Laouna

Gong Raoul, membre du Comité de réflexion. L'ancien conseiller à la primature affirme que ce comité n'est ni une organisation d'un parti politique ni une association. « Le gouvernement a biaisé le caractère de la représentation à travers ce projet de loi par rapport au nombre des députés. Le Borkou, Ennedi Tibesti ( BET) qui composent 4 provinces, mais avec une population de 450 milles personnes a 21 députés, tandis que le MKT a plus de 4 millions d'âmes n'aura que 20 députés. Cela une injuste criarde », dit Laouna Gong Raoul.

Le Comité de réflexion a rédigé un mémorandum dans lequel quelques propositions sont faites. Le mémorandum rappelle l'histoire tumultueuse du pays pendant laquelle les ressortissants de MKT ont joué un rôle important de par sa force politique, démographique, voire géographique. Ils demandent au gouvernement le retrait de ces ordonnances qui, selon eux, peuvent porter atteinte à la cohésion sociale et à la paix. Ils rappellent au gouvernement que le découpage administratif ne doit pas se faire à des fins électoralistes, mais il devrait tenir compte de la densité de la population et l'identité de chaque peuple.

Les ressortissants de MKT proposent aux autorités des larges consultations avec les différentes élites des provinces dans le but d'aménager le projet de loi avant de décider de son adoption. Dans le même temps, ils réclament aussi plus des sénateurs. Cependant, ils disent être ouverts à toutes les négociations avec le gouvernement pour garantir une paix durable au Tchad.

Amadou Voundia

Selon les spécialistes affirment que certaines femmes enceintes ne font pas de visite prénatale pour des raisons financières. Pourtant, la visite prénatale  évite beaucoup de risques aux femmes. La rédaction s’est rendue au centre de santé de Koundoul, en banlieue sud de la capitale tchadienne, N’Djamena, rencontrer des femmes et des sage-femmes. Reportage.

La visite prénatale est obligatoire pour les femmes enceintes, selon les sage-femmes et les obstétriciens. Mais, certaines femmes soit par ignorance, soit pour des raisons non convaincantes ne font pas de visite prénatale.  

« Je ne viens pas à la visite parce qu’à chaque fois que je viens pour la visite prénatale au centre de santé, on me demande souvent de l’argent et je n’ai pas d’argent. Le paracétamol qu’on peut trouver au marché à 100 coûte 500 FCFA au centre. Même le fer en comprimé est payant. Je n’ai pas de moyens pour payer. Je demande au gouvernement tchadien de revoir cela », affirme Hawaï Issa femme enceinte, rencontrée au quartier non loin du Centre. Elle ajoute que si une femme qui fait la visite prénatale dans un autre centre de santé, le jour où elle est en travail les certains centres de santé refusent de l’aider à accoucher. Par contre, d’autres femmes racontent les bienfaits de la visite prénatale.

«  Je fais la visite prénatale  pour le bien-être de mon futur enfant. Je le fais parce que certains enfants ne se positionnent pas bien. Cette visite me permet d’éviter certains aliments qui peuvent compromettre ma santé ou celle de mon enfant. C’est grâce à cette visite que j’évite certaines maladies. Quand je viens faire la visite, on ne me prend pas de l’argent avec moi, je viens régulièrement à l’hôpital », dit  Iyana Prisca.

Pour Famabou  Bienvenue, sage-femme, les risques de maladies et d’accouchements sont grands si la femme enceinte ne fait pas de visite prénatale.  «  Les risques  pour une femme  enceinte qui ne vient pas à la visite prénatale sont nombreux à savoir la fausse couche, le paludisme, les hémorragies » . Toujours selon elle, une femme qui ne fait pas la visite prénatale peut tomber subitement  en taux  de l’hémoglobine, elle peut faire  de fausse couche à cause du paludisme, avoir des infections sans s’en rendre compte.

Dans la même lancée, la sage-femme explique l’importance de la visite prénatale. « Nous appelons les femmes enceintes de venir faire la visite. Maintenant nous sommes en période de la floraison du  paludisme. Le paludisme, c’est un facteur de risque pour une femme enceinte. Certaines femmes enceintes ont les pertes blanches abondantes, mais elles ne s’en rendent pas compte, est-ce que c’est la syphilis ou des infections  génitales  peuvent causer de problème sur le fœtus », conseille-t-elle. Elle dit que,  certaines femmes enceintes pensent quand elles viennent pour la visite, il faut absolument de l’argent, pourtant ce n’est pas vrai. «  Il faut qu’elles viennent se faire consulter par une sage-femme et s’il y a quelque complication, c’est en ce moment qu’on va les préinscrire les médicaments à prendre ou faire quelques examens ».

Mamadjibaye Patricia renchérit  en soutenant qu’une femme enceinte au premier trimestre doit d’abord faire les examens. « On lui fait d’abord les examens prénataux et les examens complémentaires. On examine si elle a le paludisme, si elle n’est pas infectée, on regarde son taux d’hémoglobine,  hépatite  et le groupe sanguin. On demande aux femmes enceintes de faire leur toilette intime pour éviter les infections, etc. », indique-t-elle.

Nadège Riradjim

L’État tchadien avait autorisé les personnes handicapées et chômeur, de faire du trafic entre Kousseri, ville camerounaise et la capitale tchadienne, N’Djaména séparées par un pont. Depuis un mois, elles font face à des tracasseries douanières qui entravent leurs activités. Reportage.   

Jeunes ou âgés, femmes et hommes, en tricycle, ces personnes en situation de handicap qui peinent à se déplacer font la ligne Nguéli-Kousseri tous les jours afin pour nourrir leurs familles. Ces hommes et femmes travaillent, refusent de mendier, vivent des petits trafics de marchandises achetées à Kousseri, ville camerounaise, pour les revendre à N’Djamena, au Tchad. Ils exercent ces activités depuis quelques années avec l’autorisation du gouvernement. Selon leur porte-parole, Ali Odjinbédé Justin, ces personnes handicapées ont été recensées et  détiennent des badges. Cependant, la réalité du terrain est autre chose. Elles dénoncent des bavures et tracasseries douanières.

« Depuis un mois déjà,  on ne sait pas pourquoi ils nous empêchent de traverser. On se demande, si les autorités ont vu quelque chose de suspect, ils devraient nous dire pour qu’on soit tranquille. L’État ne nous prend pas en charge, on se débrouille pour subvenir à nos besoins.  Ailleurs, certains États prennent en charge les handicapés, mais ici au Tchad, ce n’est pas le cas », fulmine Guingar Arnaud. Ce dernier demande au gouvernement de les soutenir.

« Les douaniers nous ont dit qu’ils ne peuvent pas nous laisser aller à Kousseri. Parfois, on sort le matin et traverse le pont. Quand on veut rentrer, ils nous bloquent jusqu’au soir. Certains parmi nous,  rentrent des fois sans marchandises. On leur demande de nous donner la raison de cette décision. Depuis le matin, nous sommes comme ça, nous ne savions quoi faire. Pourquoi ils interdisent seulement aux handicapés. Et laissent les personnes bien portantes d’exercer leurs  activités. On a des enfants à notre charge. Certains sont en location. Je demande au Président de penser à nous »,  se plaint Zakari Jacques.  

Désespéré, Koudjibaye Armand, se confie plutôt à Dieu pour soulager ses souffrances. « Maintenant l'année scolaire s'approche également et si on nous exclut du commerce Kousseri-N’Djamena, comment faire pour inscrire nos enfants à l’école? », s’inquiète-t-il.   

Pour d’autres, comme Blaise ce sont des taxes douanières qui les asphyxient.  « On nous laisse  traverser, mais pour rentrer  avec nos marchandises, ce n’est pas facile. Quand tu prends quelque chose à 1000F ou 1500F, tu ne gagnes rien. L’argent fini seulement en route. Il faut que l’État pense à nous les pauvres handicapés », dit-il. Larndjima Débora, une commerçante soutient que tous ses enfants sont morts. Elle n’a personne pour l’aider, c’est grâce à cette activité qu’elle survit.

Un douanier, sous e sceau de l’anonymat, rétorque que, c’est à cause du désordre organisé par les personnes handicapées elles-mêmes qu’ils aient pris certaines mesures. « Avant, l’accès était libre. Un handicapé faisait 4, 5 à 6 voyages, mais ce n’est pas ce qui est dit dans le règlement. Au lieu de ramener ses propres marchandises, il préfère prendre les marchandises des commerçants.  Un gros porteur dédouane ses produits en payant entre 4 à 5 millions, mais les handicapés peuvent décharger 2 gros porteurs en une seule journée. C’est un manque à gagner pour l’État. On dit que la boisson est interdite, mais ils ne comprennent toujours pas », dit l’agent.

Nadège Riradjim

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