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L’artisanat est un secteur pourvoyeur d’emploi et constitue un levier de développement économique comme les autres secteurs. Mais les artisans peinent à vivre de leur métier. Pour redonner sa lettre de noblesse, les autorités cherchent à moderniser le secteur. Reportage.

Le métier de l’artisanat est l’un des secteurs d’activité le plus rentable au Tchad. Mais depuis quelques années, ce secteur semble négligé. Pour lui donner sa lettre de noblesse, les experts s’activent à moderniser et à réorganiser le secteur. Pour Abdelhakim Mahamat, directeur du centre national d’enseignement artisanal et des arts appliqués (CNEAAP), il faut réhabiliter les centres de formation. Pour lui, le centre a pour vocation, surtout la formation des jeunes et puis la production. Le centre artisanal a, au départ 4 centres : le centre artisanal de N’Djamena, le centre artisanal d’Abéché, le centre artisanal de Sarh et le centre artisanal de Moundou. À son avis, vu la nécessité, l’État vient de créer d’autres centres par arrêté. Le centre de Faya, le centre de Mongo et le centre de Pala. Ces 7 centres artisanaux donnent plusieurs formations aux jeunes. Entre autres, en maroquinerie et cordonnerie, en sculpture, en reliure, en fonderie, en peinture et en broderie. Pour la broderie, le plus grand centre est celui de Sarh qui est le premier centre créé en 1961. Le directeur explique que les cours ont cessé depuis 1990, sans raison valable et que depuis sa nomination, il cherche à rouvrir ces écoles. Selon lui, le métier d’artisanat est le plus grand pourvoyeur d’emploi. « Avec la prochaine ouverture de ces 7 écoles, nous formerons des jeunes qui vont être automatiquement entrés sur le marché d’emploi », dit le directeur.

On entre dans ces centres de formation artisanale par concours. Il faut être détenteur au minimum du Brevet d’Étude Fondamentale (BEF) et après 3 ans de formation, on sort avec un CAP. L’apprenant peut directement s’installer en son compte et peut même être un employeur. « Ces centres peuvent aider à lutter contre le chômage, après la formation, le jeune formé peut ouvrir son atelier (entreprise) », ajoute-t-il. Pour le directeur, pour rouvrir ces centres, il faut de moyens financiers pour réhabiliter les bâtiments, car ils sont vétustes. Il estime qu’il faut acheter des tables-bancs, des tableaux et des chaises pour les apprenants, acheter les matériels de la fonderie, les matériels de la sculpture sont de vieux matériels. « Le centre a d’énormes difficultés, surtout dans les domaines de formateurs et de matériels modernes pour se relancer », lance-t-il. Pour lui, il serait préférable de recruter les enseignants qui sont à la retraite par contrat et chercher les jeunes qui ont fait leurs études dans le domaine de l’art pour relancer les centres de formation. En attendant la réouverture de centre de formation, la structure se contente de la production.  Dans les ateliers du centre, on produit les objets de meilleure qualité qui sont exposés dans la galerie. Toutefois, ces objets n’appartiennent pas seulement au centre artisanal. Mais, à certains artisans indépendants qui exposent leurs objets à la galerie du centre.  

Abondant dans le même sens, le directeur du centre artisanal de N’Djamena, Annour Younous Djibert souligne que ce qui fait la particularité de ce centre par rapport aux autres, c’est sa galerie qui est alimentée par les artisans venant de toutes les provinces du pays. Dans cette galerie prisée par les touristes, l’on trouve des objets d’art fabriqués exclusivement au Tchad. Il y a des objets sculptés à base du bois, des objets en poterie à base de l’argile, la vannerie, la fonderie à base de cuivre et la maroquinerie à base de cuir. Pour le directeur, c’est depuis 2016 que le centre ne reçoit aucune subvention de l’État.

Le Tchad possède 274 métiers artisanaux

Le Tchad a toujours été un grand pays d’artisans. Avant les indépendances, les artisans tchadiens avaient un savoir-faire artisanal ancestral. Ils étaient déjà représentés dans toute l’Afrique-Équatoriale française, par exemple à la foire internationale de 1938. Ahamadaï Barkaï Erdimi, Directeur général technique de l’artisanat affirme que c’est depuis la période coloniale que l’artisanat tchadien était positionné comme un savoir-faire incontournable dans la sous-région. Il affirme que les premiers artisans qui avaient participé aux foires internationales avaient toujours rapporté de médailles en or pour le pays. À l’en croire, le gouvernement s’est toujours intéressé à l’artisanat et au savoir-faire artisanal ancestral. « Le gouvernement s’est intéressé au savoir-faire artisanal en organisant en 1961 la première foire nationale. Tout le pays était représenté, cet effort du gouvernement a permis le rayonnement de l’artisanat tchadien », explique M. Erdimi. Parlant du code de l’artisanat, il ajoute que l’artisanat n’était pas stable et c’est ce qui l’empêche d’avoir un code. Mais de nos jours, souligne le directeur technique, le pays peine à retrouver sa lettre de noblesse. À son avis, le Tchad est le dernier pays en Afrique centrale à ne pas avoir un code de l’artisanat. Selon lui, il faut avoir un code pour règlementer ce métier. « L’artisanat est resté marginalisé au Tchad. Pour qu’un secteur soit développé, il faut règlementer, mais le pays n’a pas de code » souligne M. Erdimi. Toutefois, il précise que le code est élaboré et actualisé et c’est en cours au conseil de ministres. Pour ce passionné de l’artisanat, grâce aux efforts des uns et des autres, le métier est règlementé et que maintenant les artisans sont catégorisés. Il précise que c’est grâce au code qu’on a pu catégoriser les artisans. Selon lui, les artisans ne meurent pas, mais ne tirent pas de meilleurs de leur métier. Le directeur national technique de l’artisanat a fait savoir que depuis 2019 le secteur est règlementé et que le Tchad est le seul pays d’Afrique centrale à avoir la nomenclature du métier de l’artisanat. Pour lui, c’est grâce à cette nomenclature que le pays possède désormais 274 métiers qui sont reconnus comme des métiers artisanaux.

Jules Doukoundjé

Le Centre de santé de Koundoul ALEFA créé fait de la question de la santé de la mère et de l’enfant sa priorité. Le Centre multiplie des activités de sensibilisation surtout des femmes enceintes afin de respecter normalement leurs visites prénatales dès les premières semaines de grosse jusqu’à la dernière semaine.  Reportage.

Notre objectif principal c’est de sauver des vies, dit Abakar Souleymane Responsable du centre de santé (RCS) de Koundoul. Selon lui, s’il disposait d’un pouvoir d’empêcher les femmes de mourir en donnant la vie, aucune d’elles ne mourra en couche. La mortalité maternelle d’après le RCS, est le décès d’une femme pendant la grossesse, l’accouchement ou dans les 42 jours suivants l’interruption de la grossesse. M. Abakar Souleymane note que les causes sont dues aux hémorragies, aux convulsions ou éclampsies, à la dystocie ou accouchement difficile, aux complications d’avortements. Le décès peut être également causé par l’anémie, le paludisme, le VIH-Sida et d’autres infections.

Pour le RCS, la faible moyenne de fréquentation des centres de santé est une situation préoccupante. Ici à Koundoul, notre centre adhère à toutes les activités de sensibilisation. « Nous avons une cible globale estimée à 8182 personnes, mais notre cœur de cible ce sont les femmes enceintes et les enfants », rappelle-t-il. M. Abakar Souleymane déclare qu’il faut vraiment une éducation sexuelle à la jeunesse surtout aux jeunes filles. Il faut initier des causeries débats avec les filles et les garçons pour éviter les grossesses à risques. Il ajoute que beaucoup de raisons expliquent la mortalité maternelle au Tchad. La population est confrontée à la pauvreté, à la faible disponibilité des services sociaux de base. il souligne aussi, l’analphabétisme, l’ignorance des signes de danger de la grossesse par les femmes, les familles, les accoucheuses traditionnelles et les communautés.

Selon les experts en matière de la santé maternelle et infantile, la situation reste préoccupante malgré les efforts fournis par le Tchad. « À la fin de l’année 2020, le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale a notifié 334 décès maternels contre 355 en 2019 sur environ 5 000 décès maternels attendus par an si on s’en tient au taux de mortalité actuel. Seulement 27%  des femmes en 2019 enceintes accouchent dans une structure sanitaire. Actuellement, 36 % des filles âgées entre 15 et 19 ans sont déjà mères ou enceintes, d’après l’annuaire des statistiques sanitaires de 2020 », rapporte le rapport de la coordination du système des Nations Unies de février 2021.

Moyalbaye Nadjasna

Une délégation de l’Union Africaine (UA) conduite par le président du conseil d’administration du fonds d’indemnisation des victimes de Hissène Habré est au Tchad pour finaliser la mise en place de ce fonds. Le président de l’association des victimes M. Clément Abaïfouta salut la démarche de la délégation, mais regrette la lenteur du dossier. Reportage.

Les victimes de l’ancien dictateur tchadien Hissène Habré sont soulagées. Une délégation de l’UA est à N’Djamena depuis hier jeudi 16 septembre pour s’enquérir de la situation et finaliser la mise en place du fonds d’indemnisation. Après la condamnation de l’ancien président Hissène Habré, confirmée par la Cour d’appel au Sénégal en 2017, une somme de 82 milliards de F CFA a été allouée pour indemniser les 7 396 victimes désignées. Mais depuis la condamnation, les victimes peinent à être indemnisées et beaucoup sont décédées. Pour le président de l’association des victimes, de crimes et répressions de Hissène Habré (AVCRHH), Clément Abaïfouta, la visite de la délégation de l’UA au Tchad pour finaliser la mise en place du fonds d’indemnisation satisfait les victimes, mais en même temps il y a un regret. Selon lui, l’UA a fait du surplace pendant 5 ans jusqu’à ce que plus de 200 victimes sont décédées sans avoir leurs indemnisations. « Ce silence depuis 5 ans, à cause de l’immobilisme de l’UA nous a fait mal », dit-il.

Pour lui, c’est l’UA qui a la responsabilité du dossier et il était question que la même UA mette à disposition le fonds. Il estime que malgré que le Tchad a octroyé un bâtiment à l’UA, rien n’avance dans le dossier. « Comme ils disent qu’ils sont venus accélérer l’opérationnalisation du fonds. Nous attendons de voir, est-ce que c’est une mission pour mission ou c’est une mission qui doit démarrer le moteur », affirme le président de l’AVCRHH. A son avis, les victimes attendent de voir au clair avant de jubiler et qu’il faudrait faire la joie avec beaucoup de réserves. À propos du statut du fonds, il explique qu’un Conseil d’Administration (CA) devrait être mis en place et que dans ce conseil, les représentants de l’État, les représentants de l’UA et les représentants des 3 associations des victimes. Clément Abaïfouta précise que le CA de ce fonds est piloté par le directeur de cabinet du président de la commission de l’UA. Ce dernier souligne que l’un des objectifs de la délégation de l’UA est de chercher aussi à compléter la composition du CA pour tenir la première réunion du conseil d’administration et ensuite la conférence des bailleurs. Pour lui, après ces démarches, il faut finaliser la liste de toutes les victimes qui devraient bénéficier des indemnisations. « Cette mission n’est pas venue avec de l’argent, il y’a encore du travail administratif, juridique et social », ajoute-t-il.

Pour Abakar Mahamat Tahir, coordonnateur national de l’AVCRHH, l’arrivée de la mission de l’UA est une bonne chose, l’association attendait depuis des années. Cette victime qui est visiblement épuisée note qu’il y’a de cela 2 ans, la mission de l’UA était venue, mais sans suite. Il espère que cette fois-ci, elle fera un travail concret qui va aboutir. Concernant le dossier du Tchad, il précise que c’est le gouvernement tchadien qui avait à l’époque organisé le procès contre les agents de DDS. Ils étaient condamnés et après l’État les a libérés. Pour lui, l’État doit indemniser les victimes d’un montant de 75 milliards de F CFA. Sur ce montant l’État est aussi condamné à verser 50% de la somme et les bourreaux doivent payer la moitié. L’AVCRHH exhorte le président de la transition de mettre en place un comité pour gérer les indemnisations concernant le procès organisé au Tchad.

6 ans après la condamnation de l’ancien président Hissène Habré à la prison à vie pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, les survivants et les familles des victimes attendent toujours les réparations. Après la mort du dictateur Clément Abaïfouta et les autres espèrent voir se mettre en place le début du processus d’indemnisation.

Jules Doukoundjé

Pour assurer la sécurité des engins d’usagers des services publics et privés, des tierces personnes organisent des parkings. Ces parkings sont installés partout dans les Ministères, les grandes institutions, les hôpitaux et les grands marchés de N’Djamena capitale tchadienne. Nos reporters se sont rendus sur le terrain pour s’enquérir des garanties qu’offre ce business. Reportage.

Les parkings sont créés dans le but d’assurer la sécurité des engins à deux roues dans les services publics et privés. Ils ne se cachent pas d’ailleurs à première vue. À l’entrée des services administratifs, des hôpitaux et des marchés, de tierces personnes aménagent des aires pour garer les motos. Ces espaces aménagés tiennent lieu de parkings. L’ambiance captive l’attention, c’est une sorte de sociétés créées de fait. Les gestionnaires de ces parkings semblent peut-être bien organisés avec de reçus, stylos, cachets, etc. Dans presque tous les parkings, au moins, 3 jeunes font le bénévolat. Leur travail consiste à relever les numéros d’immatriculation de toutes les motos qui entrent dans le parking puis délivrer un reçu remis à l’usager. Ce ticket donné au propriétaire de l’engin justifie le retrait de sa moto en payant sa quittance allant de 100F à 200F CFA.

Ce business embarque même les gendarmes détachés pour la protection des biens et personnes dans certaines institutions publiques. À  l’hôpital de la Mère et de l’Enfant, ce business marche très bien. Un parking paraît officiel, tenu par les gendarmes, collé au service des urgences gynécologiques et pédiatriques face au ministère des Affaires étrangères.

Selon un gendarme rencontré sur les lieux, ce parking est installé depuis 5 ans. Le parking génère plus de 200.000F CFA par jour, dit-il. À chaque fois que les motocyclistes viennent à l’hôpital, leurs engins passent par le parking. Les malheureux sont ceux qui sont hospitalisés. Chaque retrait de la moto pour une course est égal à 200F.  C’est le cas de Doumkel François, son enfant est né prématuré. Il dépense facilement 1000F CFA par jour pour la garde de son engin dans le parking. « J’ai au moins 20 jours à passer à l’hôpital. À chaque fois que je dois récupérer ma moto pour me rendre à la pharmacie, je dois payer 200F. Pourtant je fais beaucoup de courses dans la journée », dit-il désemparé. M. Doumkel trouve important ce service rendu aux usagers, mais 200F paraît exorbitant, dit-il.  Le garde malade plaide pour que, ceux qui sont au chevet des patients soient exonérés sinon ils dépensent trop en plus de leurs charges sanitaires.

Au gouvernorat de la ville de N’Djamena, il y a aussi un parking géré par un particulier du nom Mamadou Ali. Il affirme avoir l’agrément des autorités du gouvernorat. Aussi, le gestionnaire précise que, les autorités lui demandent de remplir les conditions qui consistent à rembourser les engins en cas de perte et de maintenir l’endroit propre. Pour le chef de parking Mamadou Ali, c’est un travail qui demande beaucoup de tolérance et d’humanisme. « Nous gérons deux situations, certains clients sincères qui n’ont pas d’argent nous font savoir leur intention, d’autres pour les décourager leur présentent un billet de 10000 FCFA. Or nous sommes en train de leur rendre service en prenant tout le risque. En cas de perte d’un engin, nous nous engageons à les rembourser ».

Si dans certains parkings les chefs sont compréhensifs et tolérants avec leurs clients, ceux installés à l’hôpital de la Mère et de l’enfant ne le sont pas. Toujours est-il que ce secteur est de plus en plus lucratif sans aucune réglementation des autorités municipales.    

Kouladoum Mireille Modestine

La coopérative de tissage manuel féminin (COTIMAF) de Farcha, dans le 1er  arrondissement de la ville de N’Djamena ne peut plus supporter le poids des charges pour continuer un métier ancestral en voie de disparition. Pour permettre à cette coopérative de fonctionner, la secrétaire générale, Mme Solange Ida lance un appel aux bonnes volontés pour les appuyer. Reportage.

Située dans la zone industrielle de Farcha, dans le 1er arrondissement de la ville de la capitale tchadienne, N’Djamena, la coopérative de tissage manuel féminin (COTIMAF) est créée en 1990 et à démarré ses activités un an plus tard, en 1991. Le centre forme les jeunes femmes en tissage, surtout les nappes de tables, les tissus, les couvre -lits, la broderie, la teinture et la confection des habits.  Depuis sa création, cette coopérative a fait la fierté du pays. Les femmes vendent surplace et au marché artisanal leur propre production de pagnes, de linges de maison et de sacs à main. Pour la secrétaire générale Mme Solange Ida, au début la COTIMAF achetait les files au Cameroun, après le Cameroun a de problème de machines à retord et la coopérative est contrainte de commander les files au Burkina Faso. Pour faire venir les files du Burkina Faso, c’était trop cher. La société de textile leur promis alors des files de coton pour le tissage. « Comme c’est un centre féminin, beaucoup de gens pensent que le centre est pour les femmes seulement, mais les hommes aussi peuvent venir suivre une formation », dit-elle.

Toujours selon madame Solange Ida, même si au départ, l’idée était de former les veuves et les filles mères défavorisées, les hommes peuvent suivre la formation. La porte est ouverte à toutes les couches sociales.  Abondant dans le même sens, la trésorière de la COTIMAF, Mme Matchiré Brigitte, ancienne élève du centre, soutient qu’un pays ne peut pas se développer en négligeant son secteur artisanal. Selon elle, les autorités devraient mobiliser davantage de moyens financiers pour appuyer les centres de formations artisanales, sans cela, elles sont vouées à mettre la clé à la porte. Elle exhorte aussi les femmes tchadiennes à s’habiller en pagnes tissés qui sont de meilleures qualités. « En se vêtant en matière de chez nous, nous valorisons notre culture et nous montrons notre savoir-faire aux autres », précise-t-elle.

Au sujet de difficultés rencontrées, la secrétaire générale souligne qu’au début, la coopérative recevait l’aide du Bureau international du travail (BIT) et du PNUD, le centre s’en sortait bien, mais depuis leur départ, la coopérative peine à fonctionner normalement par manque de moyens financiers. À son avis, la première difficulté est liée à la disponibilité de files pour le tissage. Et puis, le bâtiment était tombé en ruine, mais qu’avec l’appui du fonds national d’appui à la formation professionnel (FONAP), qui recrute des stagiaires avec un financement le centre survit. « Avant l’appui du FONAP, nous cotissons 25000 milles FCFA par personne, cette cotisation nous permis de payer les files de coton pour nous débrouiller en attendant un financement », ajoute Mme Solange Ida. Concernant la formation, elle affirme que plusieurs femmes étaient formées dans les provinces du pays. Elles ont créé à leur tour des entreprises de tissages. Depuis 1990, le centre a formé plus de 100 femmes dans tout le Tchad. Il faut rappeler que la COTIMAF est le seul centre de formation en tissage dans le pays, si rien n’est fait, le centre disparaitra avec un savoir-faire ancestral.

Jules Doukoundjé

Le paludisme continue à faire rage au Tchad. À Koundoul, sous-préfecture du Département de Loug Chari, à environ 25 km de N’Djamena, la capitale tchadienne, le taux du paludisme est inquiétant. Les plus touchés sont les femmes enceintes et les enfants de 0 à 5 ans. Nos reporters ont visité 2 centres de santé sur 3. Reportage.

La ville de Koundoul compte 3 centres de santé, il s’agit de centres de santé la Paix derrière la sous-préfecture, le centre de santé Alefa sur l’Axe lourd et le centre de santé Luthérien. Au centre de santé, la paix, le responsable a refusé de s’entretenir avec nous et nous a recommandés au chef de zone qui est à Mandala, à 50 km de N’Djamena. M. Hassan Djima Ali est chef de zone, il réside à Mandalia. 21 centres de santés y compris ceux de Koundoul sont sous sa responsabilité. Selon lui, en global, ce sont les enfants de 3 à 59 mois et les femmes enceintes qui sont les plus touchés par le paludisme. Le chef de zone estime qu’avec la campagne de Chimioprévention saisonnière (CPS), instruite par l’ONG Malaria Consortium, le taux du paludisme diminue considérablement chez les enfants. « Si un enfant prend normalement les comprimés, au bout de 4 mois, il ne va plus souffrir du paludisme », précise-t-il. Seulement, M. Hassan Djima Ali déplore le fait que les populations de sa zone ne fréquentent pas assez les centres de santé. Il pense qu’il faut une campagne de sensibilisation soit entreprise dans ces zones pour éveiller les consciences sur l’importance de se faire soigner dans les structures sanitaires. Le responsable de la zone du département de Loug-Chari affirme qu’il manque des intrants pour le test de dépistage rapide (TDR) du paludisme. « Le retard dans le ravitaillement en traîne des ruptures à tout moment. Il faut que le ministère de tutelle pense à approvisionner les centres de santé en ce moment de pic du paludisme », dit-il.

Axe lourd de Koundoul, derrière le marché à 200 m se trouve le centre de santé Alefa. Il est créé en 1994 et fonctionne avec 16 agents, dont 8 permanents et 8 agents d’appui, dit M. Abakar Souleymane, responsable du centre de santé (RCS). Il indique que leur cible générale se chiffre à 8182 personnes et la cible de 0 à 11 mois à 364. La plupart des personnes infectées par le paludisme sont des femmes enceintes et des enfants, note-t-il. Le responsable du centre assure que les TDR sont gratuits pour les femmes enceintes et les enfants. « Nous prenons en charge des cas simples du paludisme, en cas de complication, nous referons les malades soit à l’hôpital Notre-Dame des Apôtres(NDA) soit à l’hôpital de la Mère et de l’Enfant. Nous enregistrons jusqu’à 20 cas de paludisme par jour, vous voyez que c’est grave », dit Abakar Souleymane.

Le Centre manque de frigos pour la conservation des vaccins. M. Abakar Souleymane signale aussi la question de déplacement, les moyens roulants et surtout l’ambulance pour les évacuations d’urgence. « Nous déposons nos vaccins à Mandelia alors que nous sommes plus près de N’Djamena. C’est trop de va-et-vient. Nous cherchons les produits mis au frais à Mandelia pour le vaccin et après l’opération, il faut les ramener au frais toujours là-bas. Il faut que le ministère de tutelle nous règle cette situation ».

Le responsable du centre de santé Alefa estime qu’on ne peut pas parler des facteurs qui aggravent les décès maternels sans évoquer l’incidence du paludisme. Pour lui, la grossesse rend les femmes enceintes plus vulnérables au paludisme.

Moyalbaye Nadjasna

Créée depuis en 2006 la Case zoologique de Koundoul est un patrimoine faunique et culturel. Il y a quelques années, cette case représentait un mini site touristique. L’affluence des visiteurs est en baisse par rapport aux années passées. Reportage.

Koundoul, Sous-préfecture de la province du Chari-Baguirmi, département de Loug-Chari, est située au sud de N’Djamena, capitale tchadienne à environ 25 km. Dans cette ville vit une population cosmopolite. À sa sortie se trouve une case zoologique dénommée « CAZOC », créée depuis 2006. Elle contenait beaucoup d’animaux sauvages de toute espèce, mais aujourd’hui on y trouve que 2 d’hyènes (espèce du Cameroun et du Tchad), des crocodiles, le serpent boa et les singes. Nodjissem Francklin est le guide à la CAZOC, fils du fondateur M. Djibangar Joseph. Selon lui, dans le passé, il y avait beaucoup d’animaux sauvages de toute espèce : des lions, des hippopotames, des gazelles, des antilopes, des autruches etc. « Tous les bâtiments sont pratiquement délabrés. Nous envisageons un aménagement d’ici la fin de la saison des pluies. Beaucoup de visiteurs nationaux et internationaux venaient comme les élèves, les étudiants », dit-il.

M. Franklin, nous montre quelques vestiges historiques et culturels tels que, l’art Sao, ancêtre mythique des Tchadiens. Ce sont des objets d’art comme, la poterie, la spoliation, l’art rupestre, les sculptures. Il y a également les photos des anciens Présidents du pays Nagra Tombalbaye, Félix Malloum, Gourounsi Weddey, Lol Mahamat Choua, Hissène Habré et Idriss Deby Itno. Il soutient que ces images sont importantes pour les visiteurs étrangers qui veulent connaître l’histoire du Tchad. Les élèves surtout ceux qui sont nés après les évènements de 1979, de s’approprier l’histoire de leur pays, explique le guide. Une case est dédiée à Nelson Mandela, une grande figure africaine. On peut y voir sa photo de mariage, ses luttes, sa mort, ses obsèques et sa tombe. « À cause de covid-19, on ne reçoit pas de visiteurs comme avant. Tout tourne au ralenti, mais on garde espoir que d’ici là, les choses vont repartir lorsqu’on va tout aménager après la pluie », rassure-t-il.

Un voisin de la Cazoc témoigne, « je vis ici depuis 3 ans. C’est tout un patrimoine à sauvegarder. Il faut que le gouvernement attache du prix à de telles initiatives. Ce site peut être bien construit si les bonnes volontés appuient le fondateur. Grâce à la Cazoc, mes enfants ont pu voir les hyènes, les caïmans, les crocodiles et le serpent boa».

Depuis 2006 la Cazoc ne sert pas seulement de case zoologique, mais aussi de cadre de distraction et de récréation pour les enfants et leurs parents.

Moyalbaye Nadjasna

Le ministre de l’Éducation nationale a lancé ce 14 septembre 2021, la rentrée administrative pour les établissements publics. La rentrée effective est prévue pour le 1er octobre prochain. Certaines écoles privées de la capitale tchadienne, N’Djamena, ont déjà commencé les cours depuis le 13 septembre dernier. Reportage.    

La rentrée administrative est belle et bien effective dans les écoles publiques. Au Lycée technique commercial (LTC), l’administration s’active à la conception des emplois du temps. Pour préparer la rentrée scolaire 2021-2022, le proviseur Abdelsalam Idriss Mahamat a réuni les chefs de départements, les surveillants et les enseignants afin de définir le cahier de charge. Les cours sont prévus pour le 1er octobre prochain. Pour le proviseur, tout est fin prêt pour entamer l’année tout en respectant le calendrier scolaire. « Nous sommes en train de confectionner l’emploi du temps. Ensuite, nous allons envoyer le document dénommé « conseil d’orientation des classes » à l’Inspection départementale et à la Délégation régionale. Enfin, nous allons finaliser le budget de fonctionnement et le planning des activités pédagogiques avant de commencer avec les inscriptions et les réinscriptions», explique-t-il.

Si dans les établissements publics, l’administration est encore à la traine, les écoles privées ont déjà ouvert leurs portes aux élèves. Au Lycée et Collège du Sacré-Cœur, la reprise des cours est effective de la sixième en terminale depuis le 13 septembre dernier. La cour est bondée d’élèves heureux de retrouver leurs camarades de classe.

Au complexe éducatif Ibnou Cina, dans le 5e arrondissement de la ville les classes de terminale ont commencé le 13 septembre. Au bureau du censeur, les parents se bousculent pour inscrire leurs enfants. « Dans notre établissement, les classes de terminales commencent toujours les cours deux semaines avant les autres classes. Les classes intermédiaires commencent le 1er octobre conformément au calendrier du ministère de l’Éducation nationale », souligne le censeur, Brahim Goudja.

Au Tchad, le ministère de l’Éducation nationale peine chaque année à harmoniser la rentrée scolaire. Les établissements privés prennent toujours une longueur d’avance sur les établissements publics.

Kouladoum Mireille Modestine

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