Le président de la République Mahamat Idriss Deby Itno s’est retiré, à la deuxième semaine du mois de ramadan, dans sa bourgade d’Amdjarass. Il a renoué avec l’habitude qu’avait le défunt Maréchal père d’aller sur les pas de ses aïeux pour méditer, accorder des audiences, se reposer, discuter, échanger avec des parents, des amis, des courtisans et autres tout en mûrissant des décisions importantes.

Le président Mahamat semble reprendre à son compte cette habitude. Bonne ou mauvaise? C’est un autre débat. Toujours est-il qu’il est allé sur les pas du Maréchal, peut-être, avec une nouvelle méthode, mais qui ressemble drôlement à celle du Maréchal père. Pourquoi?

Parce qu’il y accordait des audiences, il s’est reposé. La petite bourgade d’Amdjarass, grouillait d’activités où se mêlait courtisans ambitieux, généraux oubliés, les laisser pour compte, chacun tentait d’obtenir une audience pour plaider sa cause, etc.

Vous vous souvenez sans doute de la visite de la présidente du parti d’extrême droite française, le Rassemblement National (RN), Mme Marine Lepen à Amdjarass. C’est sa seconde visite. La première s’était du temps du Marechal père. Le Marechal fils n’a pas dérogé à la tradition. Il a accueilli la présidente du FN sous les regards des collines et des montagnes d’Amdjarass alors que ses relations avec le président français Emmanuel Macron sont exécrables. Et surtout c’est un rendez-vous dont le moment choisi n’est peut-être pas anodin. Mme Lepen est à la vieille d’un procès qui s’est soldé pour l’instant par sa condamnation : 4 ans de prison, dont 2 fermes et 5 ans d’inéligibilité avec exécution immédiate. Si le président Mahamat a accepté cette visite en guise de « pied de nez » à la Macronie. Et surtout après la dénonciation des accords militaires et le départ des troupes françaises du pays, cette sentence judiciaire a atténué les effets du « pied de nez » du président Mahamat du haut des falaises de l’inspirante bourgade d’Amdjarass.

D’Amdjarass, le président tchadien s’est rendu à la Mecque accomplir le « petit pèlerinage ». Il est revenu à la veille de la Eid al Fitir marquant la fin de 30 jours d’abstinence et d’adoration, mais aussi d’inspiration. À  son retour, il a fait deux déclarations importantes…

Un, il a dit : « j’appelle les hommes et les femmes en charge de la Justice dans notre pays à faire preuve de plus de fermeté et de rigueur dans l’application de la loi contre les auteurs de crimes et infractions qui troublent la tranquillité de nos compatriotes et compromettent leur sécurité ».      

Deux, il a rajouté : « ceux et celles qui entravent la marche du Tchad vers le progrès en se livrant au détournement de ressources publiques sachent qu’ils seront poursuivis résolument et que les lois de la République les frapperont sans la moindre pitié ».

Notez ces importantes déclarations dans vos agendas. Pourquoi importantes? Parce que ce sont les deux maux qui empêchent le pays d’être un pays normal, qui empêchent les Tchadiens de croire en un Tchad juste et paisible. Ces déclarations sont dites publiquement le jour de la Eid Al Fitir si je m’abuse. Bref, moi je les ai notés dans mon agenda.

Enfin, d’ici là la bourgade d’Amdjarass s’est révélée être une source d’inspiration présidentielle. Ceux qui survivront l’an prochain feront les comptes. J’espère être parmi eux…

Bonne fête de la Eid, Al afo, recevez ma demande de pardon, moi j’ai pardonné.

Bello Bakary Mana