Une semaine après la reprise des cours le 15 septembre dernier, le syndicat des Enseignants et Chercheurs du Supérieur SYNECS lance pour la 2e fois une grève d’avertissement. Cette cessation d’activités prend effet dès ce mercredi 22 septembre, sur toute l’étendue du territoire national. À la faculté d’Ardep-djoumal de N’Djamena, capitale du Tchad, visitée par la rédaction, les amphithéâtres sont vides. Reportage.
Tout est aux arrêts ce matin à la Faculté d’Ardep-djoumal, dans le 3e arrondissement de la ville de N’Djamena. Les bus de transport des étudiants garés, les portes des amphithéâtres et les bureaux des enseignants sont restés hermétiquement fermés. La cour ressemble à un village fantôme. Qu’est-ce qui se passe ? Les Enseignants chercheurs du supérieur sont en grève. Cette séquence de grèves dite « perlée » désespère les étudiants.
Bembaye Jacob est en 2e année des Sciences de l’Éducation, il se dit désolé des grèves répétitives des enseignants. « L’enseignement supérieur au Tchad est très déplorable. Une semaine seulement après la reprise des cours de l’année qui est inachevée, les enseignants observent une grève. Ça fait très mal », dit-il. Certains étudiants affirment qu’ils sont fatigués de subir les conséquences d’incompréhensions répétitives entre le gouvernement et les enseignants du supérieur. Selon eux, l’espoir d’avoir un avenir meilleur a disparu.
D’autres étudiants estiment pour leur part que le gouvernement et le SYNECS doivent s’asseoir pour trouver une solution définitive à ces grèves. Mbaïramadji Didier étudiant en Sciences humaines et sociales est confus. « Je m’interroge si le problème vient du gouvernement ou des enseignants. À quel niveau se situe exactement l’incompréhension ? À mon avis, le gouvernement doit respecter ses promesses », dit-il. Bembaye Jacob trouve logique que les enseignants réclament ce qui leur revient de droit. « J’encourage les enseignants à tenir bon malgré les conditions de vie et de travail très défavorable. Toutefois qu’ils pensent aussi à nous, car nous constituons la relève de demain. Il faut bien nous former. Quelquefois on fait seulement 2 à 3 mois de cours pour une année académique. Cela devient ridicule pour l’avenir de l’enseignement supérieur au Tchad », regrette-t-il.
En attendant le 29 septembre prochain, jour de fin de grève, les étudiants attendront à la maison.
Kouladoum Mireille Modestine
Le suivi de la campagne agricole de tradition se fait chaque année par le ministère du Développement Agricole. Cette fréquence permet aux techniciens de faire la situation sur les difficultés des producteurs sur le terrain et prévenir les crises alimentaires. Dans la zone soudanienne parcourue par une mission du ministère, il ressort de cela que la campagne pourrait être moyennement bonne. Reportage.
Du 24 août au 2 septembre 2021, les techniciens du ministère du Développement Agricole avec leur ministre de tutelle ont entamé une mission sur le terrain dans la zone soudanienne afin de faire le suivi de la campagne agricole lancée le 5 juin 2021 à Mara. Selon Mahamat Djimé Dreni-Mi, Directeur des études, de la planification et du suivi (DEPS), « la campagne agricole en cours se déroule normalement. Elle a certes connu un léger retard de pluies qui a perturbé le calendrier cultural. Mais les ressemés pour rattraper la campagne se sont traduits par des cultures contrastées et variées selon les endroits. »
M. Mahamat Djimé soutient que les phénomènes climatiques a un impact sur le secteur agricole tchadien. Le technicien affirme que ces changements climatiques jouent au yoyo. Tantôt, c’est la sècheresses dues au manque de pluviométrie, tantôt ce sont des inondations. Il affirme aussi que les menaces acridiennes affectent les récoltes.
Le rapport produit par la mission des techniciens ce mois en cours, annonce qu’avec la montée des cours d’eau permanents et temporaires, il est possible que certaines provinces soient inondées. Dans le document on peut lire que la situation phytosanitaire est relativement calme malgré quelques attaques des chenilles légionnaires d’automne et sautereaux sur le maïs, le sorgho, les pénicillines et le sésame précoce. Pour la situation globale, elle reste à préciser, indique le rapport. Mais la situation provisoire donne, 211 257 hectares de coton, 1 468 505 hectares des vivriers soit un total de 1 691 356 hectares.
Aussi, le document révèle que la situation est relativement calme malgré la hausse généralisée des prix sur les marchés. Cette hausse de prix est due au manque de stocks. Les récoltes de contre-saison abondent sur le marché. Dans les semaines à venir, la tendance de prix devrait baisser voire se stabiliser à cause de nouvelles récoltes, dit le rapport.
Enfin, le document souligne les difficultés comme l’insuffisance du personnel technique sur le terrain dans les différentes délégations, l’insuffisance des produits de traitement, insuffisance de stocks dans le dépôt de l’Office national de sécurité alimentaire ONASA, les conflits agriculteurs-éleveurs, insuffisance des moyens roulants, etc. affectent le bon déroulement de la saison agricole.
« Si la tendance actuelle est maintenue et que les pluies continuent jusqu’au mois d’octobre, la campagne serait moyenne », conclut le rapport.
Moyalbaye Nadjasna
La campagne pour la distribution des Moustiquaires imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA) a été lancée, ce lundi 20 septembre dans la commune du 9e arrondissement à N’Djamena, capitale du Tchad. Sur le terrain, les centres de santé et district sanitaires ont reçu chacun une quantité de moustiquaire à distribuer dans les ménages. La rédaction est allée dans quelques centres de santé. Reportage.
Le paludisme fait beaucoup de victimes surtout en cette période. Les plus touchées sont les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Pour réduire le taux de mortalité lié au paludisme, le gouvernement lance la campagne de distribution des moustiquaires après celle de démoustication de la ville de N’Djamena. Ce sont des moustiquaires imprégnées à Longue Durée d’Action (MILDA). Elles sont mises à la disposition des centres de santé et districts sanitaires par le ministère de la Santé publique. Mme Souvenir Pauline est responsable du centre de santé AKS. Son centre couvre les quartiers, Ardep-djoumal, Kabalaye et Sabangali. Elle déclare que les moustiquaires sont remises conformément au nombre de la population dans la zone de couverture. Mme Souvenir Pauline informe qu’elle a reçu 460 ballots, dont 50 moustiquaires par balles, soit 23.000 moustiquaires à distribuer aux ménages. Dans sa zone, elle a mis à contribution les chefs de carré dans la chaîne de distribution.
Avant l’opération de distribution sur terrain, elle s’est entretenue avec les distributeurs sur la conduite à tenir. Il s’agit du nombre de moustiquaires à donner aux ménages et les conditions d’utilisation. Elle conseille aux bénéficiaires d’étaler les moustiquaires sous l’ombre à l’air libre au moins 4 heures du temps avant de l’utiliser. « Ne pas laver la moustiquaire au détergent ou à l’eau de javel. Utiliser simplement le savon pour laver la moustiquaire quand elle est sale », explique Mme Souvenir Pauline.
Au centre de santé Place Nord situé au quartier Blabline dans le 4e arrondissement, la distribution est effective ce 21 septembre. Le centre a reçu 125 ballots contenant chacune 50 moustiquaires, soit 6250 moustiquaires pour ce quartier. « Douze relais communautaires vont distribuer les moustiquaires dans 13 carrés durant 5 jours », affirme M. Hamit Mackaye, superviseur de la campagne de distribution de Blabline. Selon lui, les distributeurs passent de porte en porte et enregistrent les ménages dans la fiche de dénombrement et la fiche de pointage avant de donner les moustiquaires. Cela, dit-il, pour éviter que certaines personnes ne reçoivent à plusieurs reprises les moustiquaires.
Dans le quartier Blabline, les chefs de carré ne sont pas impliqués dans la distribution indique le superviseur. « Ils ont été mis à contribution dans les précédentes distributions des moustiquaires et beaucoup d’irrégularités ont été relevées », dit M. Hamit Mackaye. La présente campagne de distribution concerne seulement la ville de N’Djamena.
Kouladoum Mireille Modestine
Les épreuves écrites du concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration ENA au titre de l’année 2021-2022 viennent d’être lancées. C’est l’Amphithéâtre de cette École qui a accueilli, ce mardi 21 septembre le cérémonial. Environ 7500 candidats composent sur toute l’étendue du territoire national, a annoncé la secrétaire générale adjointe du gouvernement (SGAG) Mme Walmi Bairra Assane. N’Djamena, la capitale tchadienne, compte près de 5000 candidats. Reportage.
Les épreuves écrites du concours d’entrée à l’École Nationale d’Administration ont eu bel et bien lieu ce 21 septembre comme prévu. Près de 7500 candidats composent dans 9 centres, d’Abéché, Bol, Bongor, Mao, Mongo, Moundou, N’Djamena Pala et Faya. Ce concours est ouvert aux candidats du 1er et 2d cycle en interne comme en externe. Les candidats internes sont ceux qui travaillent déjà dans l’administration publique. Les candidats externes sont des jeunes bacheliers et licenciés.
Le déroulement des épreuves était effectif juste après l’adresse de la secrétaire générale adjointe du gouvernement, Mme Walmi Bairra Assane. « Notre ambition en organisant ce concours est de doter nos administrations publiques des cadres de qualité. L’exigence de qualité commence avec la transparence dans l’organisation des épreuves, puis dans la délibération des résultats du concours. La transparence et la crédibilité s’imposent à juste titre dans la rigueur des principes d’égalité de chance pour tous », a déclaré la SGAG. Elle instruit les candidats à ne pas laisser de faille s’incruster dans tout le reste du processus. Mme Walmi Bairra Assane a rassuré les candidats des dispositions fermes prises pour la transparence et le mérite, avant de préciser que, c’est le seul critère retenu pour l’admission à ce concours.
Dans la capitale N’Djamena, 400 sont retenus pour la composition. Il s’agit de l’École Nationale Supérieure (ENS), le complexe scolaire Ibnou Cina, le lycée féminin et l’École Nationale d’Administration (ENA). À signaler que 6 candidats malvoyants sont aussi candidats au concours. Actuellement un est malade et sur les cinq qui composent au centre de N’Djamena il y’a donc une fille. L’École Nationale d’Administration est créée depuis 1963, les admis compteront pour la 19e promotion.
Kouladoum Mireille Modestine
Un conflit intercommunautaire entre les villages de Kidji-Mira et de Tiyo, dans le Ouaddaï a fait environ 27 morts le 19 septembre dernier. Pour empêcher que la situation s’envenime, le président du CMT mobilise plusieurs membres du gouvernement et les sages de la province pour trouver des solutions idoines.
La convention tchadienne de défense des droits de l’homme (CTDDH) interpelle les autorités à trouver une solution définitive aux conflits communautaires qui sévit dans le Ouaddaï. Le 19 septembre dernier, un conflit foncier a opposé les villages de Kidji-Mira et de Tiyo, dans le Ouaddaï a fait plus de 27 morts. Le secrétaire général adjoint (SGA) de la CTDDH, Ibrahim Mahamat Ibrahim, affirme que la responsabilité de cette tragédie incombe les autorités centrales et locales.
Pour le SGA, les nominations complaisantes des agents médiocres et sans formation dans l’administration locale seraient à l’origine de ces gestions scabreuses aux conséquences dramatiques des affaires provinciales. Brahim Mahamat Brahim estime que c’est le laxisme et l’irresponsabilité des responsables administratifs et sécuritaires qui a causé des pertes en vies humaines. Il affirme que son organisation est indignée en rajoutant que cette tragédie aurait pu être évitée. La CTDDH exige que les instigateurs de ces massacres soient arrêtés et punis conformément à la loi.
Pour éclairer la lanterne des lecteurs, la rédaction a contacté le sultan d’Abéché, mais il affirme qu’ils sont en conclave avec les autorités locales et quelques membres du gouvernement de la transition pour trouver une solution idoine à ces conflits qui ont tant ensanglanté le Ouaddaï.
Dans un tweet, le président du CMT, le général Mahamat Idriss Deby Itno a condamné ce conflit. Il a aussi présenté ses condoléances aux familles éplorées tout en appelant la Justice à faire son travail. « Face à cette barbarie, le gouvernement a dépêché sur place plusieurs ministres pour prendre toutes les mesures qui s’imposent afin que les criminels à l’origine de ce bain de sang soient sévèrement punis conformément à la loi », écrit le président du CMT. Selon le ministère de la Justice, les deux villages se disputent une superficie d’environ 25 km2. La province du Ouaddaï a connu plusieurs conflits intercommunautaires de ce genre qui se sont toujours soldés par des pertes de vies humaines. Pour permettre aux communautés de vivre côte à côte en paix, les autorités locales et gouvernementales devraient s’atteler davantage à trouver des solutions définitives.
Jules Doukoundjé
Les cadres et ressortissants du Borkou ont réagi au sujet de l’ordonnance du 31 août 2021 qui rattache une partie de leur province au Tibesti. Ils ont au cours d’un point de presse ce 20 septembre 2021, tenu à informer l’opinion nationale de leur désaccord à propos de cette ordonnance. Ils estiment que celle-ci est prise pour satisfaire l’exigence de certaines personnes du Tibesti. Reportage
Au cours d’une Assemblée générale (AG) organisée le 12 septembre dernier à Faya, la population de Borkou, les chefs de cantons, les associations de la société civile ont tenu à exprimer leur désaccord par rapport à l’ordonnance rattachant une partie de leur province au Tibesti. C’est aussi dans ce contexte que certains cadres et ressortissants ont organisé un point de presse ce lundi 20 septembre à N’Djamena pour informer l’opinion nationale. Pour le porte-parole des cadres et ressortissants du Borkou à N’Djamena, Hassan Eli Tidei, les dirigeants de certaines instances du Dialogue Nationale Inclusif (DNI) en cours ont conditionné leur participation à ce forum à cette ordonnance. Selon lui, cet acte ne se soucie pas de la cohabitation pacifique des populations depuis 1918 et reconduite lors du découpage administratif colonial de 1952. Il souligne que la Constitution et la charte de la transition ne prévoient aucun recours aux citoyens par exemple à la pétition pour exprimer leurs préoccupations. Toutefois, un recours gracieux en annulation a été adressé au Président du Conseil Militaire de Transition (CMT), au Premier ministre de la Transition, au Président de l’Assemblée nationale (PAN), aux présidents des groupes parlementaires, aux chefs de différents partis politiques et aux sages et sans aucun clivage.
« Devant cette situation grave, les ressortissants du Borkou ont été surpris par la mesure prise à un moment où les Tchadiens désirent vivres ensemble en rejetant les risques de la dislocation du tissu social et de la désolation », déclare, Hassan Eli Tidei. Il ajoute que les ressortissants du Borkou considèrent cette ordonnance comme un facteur aggravant la situation. Elle est susceptible de replonger la province et le Tibesti dans la haine, les déchirures tribales et ethniques.
A son avis, bien que le Tchad soit un État unitaire, il y a une exception Tibesti qui se manifeste par une administration territoriale dirigée uniquement et à tous les niveaux par les locaux. Aussi, il note que ce tête-à-tête ethnique dans la province permet à ceux-ci de détourner les moyens et les missions régaliennes de l’État qui leur sont confiés au profit d’un pseudo « État du Tibesti dans l’État du Tchad ». Le porte-parole a en outre révélé que pendant les 30 dernières années, le Borkou est la cible principale des découpages et morcèlements, comme en témoigne la configuration de sa carte réduite de presque 60% au profit du Tibesti et de l’Ennedi.
Pour les cadres du Borkou, le plus grand défi du pays dans les provinces du Nord n’est pas dans les découpages territoriaux, mais dans les moyens nécessaires à leur développement. Et à l’unité des Tchadiens, quelle que soit la forme de l’État qui sera acceptée lors du prochain DNI.
Jules Doukoundjé
L’Union des Syndicats du Tchad UST revient à la charge à l’approche de la rentrée scolaire et académique 2021-2022. Elle a envoyé une correspondance au président du Conseil Militaire de Transition (CMT) Mahamat Idriss Deby Itno pour rappeler ses points de revendications. L’UST a reçu une réponse favorable de la part des autorités, mais reste sur ses gardes en cas de non-satisfaction.
L’Union des Syndicats du Tchad (UST) revendique à travers une correspondance adressée au gouvernement et au président du CMT la restitution des avantages pécuniaires coupés pendant la période des 16 mesures en 2016. Ces revendications sont entre autres les frais de transport, les avancements et reclassement, la situation des contractuels de l’État et le versement de la pension des retraités. Tous ces avantages et salaires ont été coupés pour cause de crise économique que traversait le pays. À l’annonce des 16 mesures, le gouvernement a promis de rembourser aux travailleurs quand la situation économique sera favorable.
Le gouvernement a donné une suite favorable aux revendications et rassure les syndicalistes en promettant de satisfaire leurs doléances fin septembre 2021. Le président de l’UST Barka Michel a convoqué une rencontre ce samedi 18 septembre afin d’informer la base de la réponse du président du CMT. Selon lui, le gouvernement a des engagements vis-à-vis des travailleurs qu’il doit respecter. Cela n’a rien à voir avec le pacte social dont fait allusion le gouvernement dans la réponse à leur lettre. M. Barka Michel ajoute « les travailleurs ont souffert pendant les 16 mesures, donc le gouvernement doit nous dire combien s’élève le montant de notre salaire coupé et à quoi cela a servi. Parce que ce n’est pas à nous de payer au plus fort le prix de la mauvaise gouvernance de ce pays ».
Le président de l’UST se dit choquer des propos du Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert lors de sa dernière sortie médiatique. « Les travailleurs l’attendent fermement d’ici décembre. Si le gouvernement ne respecte pas la teneur de sa correspondance, l’UST va le rappeler à l’ordre », promet-il.
L’UST déclare Barka Michel, reste toujours ouvert au dialogue, mais reste vigilant. « À la fin du mois de septembre si rien n’est fait, la vraie lutte commencera ».
Kouladoum Mireille Modestine
La transition en marche au Tchad, ne fait pas l’unanimité. Les contestions, les mécontentements se révèlent tous les jours. Le Vice-président du Groupe de réflexion et d’appui à la paix et la réconciliation au Tchad (GRAPAT) note que le dialogue est permanent et les Tchadiens doivent préserver les fondamentaux de la démocratie.
Le Groupe de réflexion et d’appui à la paix et la réconciliation au Tchad (GRAPAT), est une plateforme née au lendemain de l’annonce du décès du maréchal indique son vice-président Abderamane Djasnabaille. L’objectif du GRAPAT est de soutenir le Conseil militaire de transition(CMT) qui faisait face à la rébellion, mais aussi la situation interne.
Selon lui, la paix on n’en parlera jamais assez dans un État où les aspirants au pouvoir sont nombreux, il faut dialoguer de façon permanente. Abderamane Djasnabaille, note qu’il n’est pas facile de rassembler les personnes de différentes cultures, mais les Tchadiens doivent développer le vivre ensemble. Il faut donc, toujours selon lui, amener les gens à débattre sérieusement de la question de paix. « Nous avons aujourd’hui les fondamentaux de la démocratie. Une presse riche et variée. Un multipartisme intégral avec plusieurs organisations de la société civile. Toutes ces entités devraient façonner les mentalités pour que le comportement des Tchadiens change », dit-il.
Le débat sur le CNT est un faux débat
Sur la question de la mise sur pied du Conseil national de la transition (CNT) avant le Dialogue national inclusif (DNI), M. Abderamane Djasnabaille réitère ses propos en soutenant que le dialogue est permanent. La mise sur place du CNT avant le DNI ne pose aucun problème. Il se voit ambassadeur de la paix. Et déclare que, tout ce qu’on a aujourd’hui est provisoire, tout sera discuté lors du DNI. Il estime plutôt qu’il revient au DNI de fixer la règle du jeu. « Le CNT va regrouper toutes les forces vives de la nation. Je pense que la meilleure solution c’est de dialoguer et cesser de nous combattre tout le temps », lance, le vice-président du GRAPAT.
M. Djasnabaille trouve que le pays a assez de problèmes à résoudre. Il cite le conflit agriculteurs-éleveurs, le manque d’emploi pour les diplômés qui prennent d’âges. D’après lui, ce sont des choses sérieuses à considérer. Le vice-président du GRAPAT demande aux Tchadiens d’être sereins et de venir discuter de leurs problèmes ensemble.
Pour le politicien, il faut surtout régler les problèmes sociaux sinon on parlera toujours de l’injustice. Si certaines personnes vont croire être supérieures à d’autres, il n’y aura jamais la paix, soutient-il. « Je mets l’accent sur la jeunesse. Cette jeunesse-là elle va compter aussi pour demain. Il faudrait qu’au dialogue, les gens prennent le temps pour discuter de ce qui concerne la jeunesse. Et ce, en termes d’emploi, d’éducation civique, de formation et du vivre ensemble », conseille-t-il.
M. Abderamane Djasnabaille, est aussi le président du parti Alliance tchadienne pour la démocratie et le développement (ATD).
Moyalbaye Nadjasna