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Le dialogue national inclusif en vue risque d’être transformé en un ring de combat national inclusif. Chronique.

« Le problème que le dialogue va créer risque d’être plus grand que le problème que le dialogue veut résoudre » a posté le slameur Didier Lalaye alias Croquemort sur sa page Facebook. Il a peut-être raison d’exprimer une telle inquiétude. Car, déjà, rien qu’avec les réunions préparatoires au sein des forces vives de la nation, des scènes dignes des films ont été offertes aux Tchadiens.

« Je n’ai peur de personne moi », se bombe le torse un chef de parti politique qui prend position devant un autre. « Il y a de grandes personnes qui raisonnent comme des gamins », sermonne un autre. Le climat n’était pas convivial ni amical entre les chefs des partis politiques qui se sont comportés comme des fanatiques. Bon, revenons aux faits.

Jeudi 15 juillet. Les chefs des partis politiques se sont réunis suite à l’appel du ministère de la Réconciliation nationale et du Dialogue. Objectif : désigner 15 représentants des partis politiques au sein du comité d’organisation du fameux dialogue national inclusif. Dès l’ouverture des travaux, la salle s’est enflammée. Les débats autour de la procédure et des critères de désignation ont été houleux, au point où des responsables politiques ont failli venir aux mains. Il a fallu que le ministre en chargé de la Réconciliation, Acheikh Ibn-Oumar intervienne pour les recadrer avant que la tension ne baisse. La procédure a été suspendue. Ce n’est pas tout.  

Samedi 24 juillet. C’est autour des jeunes de se réunir pour désigner leurs cinq représentants. Comme leurs aînés, ils ont réédité le même scénario. Eux ont mieux fait mieux que leurs aînés en se donnant des coups. Des candidats boutés ont déchiré tous les documents relatifs à la procédure des élections. Des tiraillements à chaud, des bousculades, heureusement que des coups de poing n’ont pas été distribués. Une image « honteuse » laissée par ces leaders des associations de la jeunesse. La procédure, elle aussi, a été suspendue. 

À quoi s’attendre le jour du dialogue où toutes les forces vives de la nation vont se retrouver ? La question reste posée. Mais déjà, on a un avant-goût du climat qui va régner lors de ces assises. Il est fort probable qu’on se retrouve avec des Jet Li, Jacki Chan, Jean-Claude Vandame, Bruce Lee, dans la salle le jour J du grand jour vu ces tensions. Si c’est le cas, il faut s’attendre à un « combat national inclusif » au lieu d’un dialogue national inclusif. Comme quoi le dialogue risquerait d’être transformé en un grand ring national. Et personne ne clamera que le slameur Didier Lalaye alias Croquemort n’a pas prévenu. Pourvu qu’il n’y ait pas des morts.

Christian Allahadjim   

Les pluies diluviennes qui se sont abattues ces derniers jours sur la capitale tchadienne ont font d’énormes dégâts dans certains arrondissements. A Dingangali 1, quartier sud, situé dans le 9e arrondissement, les habitants sont à pied d’œuvre pour évacuer les eaux de pluie. Reportage.

Les habitants de certains arrondissements de la capitale tchadienne, N’Djamena, n’arrivent plus à dormir, à cause des pluies qui se sont abattues ces derniers jours. Au quartier Dingangali 1, situé dans la commune du 9e arrondissement, les habitants ont passé la nuit debout pour évacuer les eaux des pluies. Pour faire face à cette situation, ils sont contraints d’ouvrir un passage sur le canal pour évacuer les eaux. Pour Dounia Alexandre Tandoka riverain de la digue, la digue a été construite d’une manière précipitée. M. Tandoka estime que les autorités devraient, en principe, consulter la communauté locale, avant d’ajouter que c’est elle qui vit la situation. Et c’est  elle qui devait donner des orientations à l’équipe technique qui a construit la digue, mais cela n’a pas été fait. Selon lui, en construisant la digue, les ingénieurs devraient ouvrir des vannes et mettre les buses pour permettre à l’eau de circuler, mais ils n’ont pas fait.

 Pour avoir ouvert la vanne, le dimanche dernier, les habitants de Dingangali 1, victimes des inondations ont eu de violents échanges avec l’entreprise qui a construit la digue. « Nous n’avons pas besoin qu’un ministre signe une décision, alors que nos familles sont dans l’eau », explique-t-il. Il a noté par ailleurs que chacun a sa responsabilité et qu’il est de la responsabilité et de l’État de construire les infrastructures pour évacuer l’eau. « Nous ne demandons pas une assistance, nous demandons à la mairie d’assumer ses responsabilités et nous allons appuyer celle-ci à faire son travail », précise-t-il. Pour Bintou Simondih, mère célibataire, chaque année, les habitants de Dingangali, surtout ceux qui habitent aux abords de la digue souffrent des inondations. Selon elle, le gouvernement leur a promis la construction des canaux d’évacuation digne de ce nom, mais c’est resté sans suite. « Je vis seule avec mes enfants et quand l’eau est entrée dans notre chambre, je suis obligée d’aller réveiller les voisins à 1 heure du matin pour aller ouvrir la vanne ».

Les inondations dans le quartier Dingangali ont empêché plusieurs débrouillards de vaquer à leurs occupations. C’est le cas du jeune forgeron qui a vu son atelier de fabrication de seau inondé par les eaux de pluie. Pour Dingamadji Maturin, il faut régler définitivement ce problème qui empêche les habitants de ce quartier de se débrouiller pendant la saison des pluies.

La commune du 9e arrondissement manque d’infrastructures et de moyens matériels et financiers pour faire face à des catastrophes naturelles telles que les inondations.  L’année dernière, la quasi-totalité des habitants de Dingangali, Walia et Gardolé ont été contraints de quitter leurs habitations pour cause de débordement des eaux fluviales. Cette inondation causée par le relâchement de la digue construite par l’État pour contenir les eaux du Chari et du Logone a fait d’énormes dégâts matériels.

Jules Doukoundjé

Il y a quelques semaines, le ministre de la Fonction publique, du Travail et du dialogue social disait que la Fonction publique est saturée. Il a profité pour appeler le patronat, c’est-à-dire au secteur privé, à recruter les diplômés sans emploi. L’un des membres fondateurs du patronat tchadien pose quelques conditions. Reportage.

M. Ali Abbas Seitchi, 60 ans est membre fondateur du patronat tchadien. Cet ancien Consul général du Tchad en Turquie fut aussi un opérateur économique tchadien rodé. 11 heures passées, il nous reçoit dans son bureau d’un air très jovial. Juste le temps de civilité, nous échangeons les propos du ministre in extenso : « la fonction publique du Tchad est saturée, le patronat doit employer les jeunes diplômés. » Selon Ali Abbas Seitchi, partout ailleurs, c’est le secteur privé qui constitue un grand pourvoyeur d’emplois. Mais si cela doit se faire, il faut incontestablement un accompagnement de l’État, dit-il. Cet accompagnement, précise-t-il, n’est pas une simple contribution monétaire ou faveur fiscale, mais dans la perspective que l’État joue son rôle régalien. « Ce rôle tient en trois dimensions fortes : il s’agit d’un rôle de régulateur, c’est-à-dire créer des conditions favorables pour les entrepreneurs légaux, les encourager et frapper ceux qui sont dans les fraudes ou contrebandes, bref ceux qui exercent dans le faux. Donc dans la régulation, l’aspect judiciaire est important pour donner des garanties à un investisseur. Il faut aussi une administration qui assure sa fonction en toute équité», souligne-t-il. Il rajoute que, le deuxième rôle que doit jouer l’État c’est le rôle d’investisseurs structurants. « Construire de grandes et bonnes routes, réaliser des ouvrages adéquats pour permettre une meilleure circulation des biens et personnes, améliorer la problématique de l’énergie, essentielle pour le fonctionnement et la création des entreprises », clarifie-t-il. L’opérateur économique note le troisième rôle qui est la facilitation. D’après lui, la facilitation (alléger la fiscalité) permet de « booster » les activités industrielles, et ceux qui sont dans l’informel vont s’inscrire rapidement dans le formel. « Dès l’instant que ces trois dimensions sont réunies, tout marchera très bien », affirme-t-il.

Pour monsieur Ali Abbas Seitchi, le constat actuel est que le secteur privé ne crée pratiquement pas d’emploi. « L’État nous appelle à employer les gens. Mais on va parler avec l’État et l’accompagner. Au niveau du patronat nous avons arrêté de jeter l’anathème sur l’Administration. Le déficit d’embauche est colossal dans le contexte actuel. La plupart des entreprises sont familiales. Elles ne créent absolument pas d’emplois. Seules les multinationales qui peut-être emploient encore assez », dit-il. Il renchérit en notant que, les entreprises formelles au Tchad malheureusement, le nombre diminue chaque année.

 « Le gouvernement doit faire profil bas. La plupart des décideurs se comportent comme les administrateurs des années 60. Le monde a évolué. Ils pensent être les meilleurs et les opérateurs économiques leurs esclaves », lance-t-il. Ali Abbas Seitchi déclare qu’il n’y a pas un État fort sans un secteur privé fort. Il propose la refondation de l’État. Il estime pour sa part qu’il faut, renforcer les capacités dans les ministères prioritaires en les aidant à avoir des relations avec l’extérieur (OIT, OMS…). « Les maillons de l’Administration doivent être contrôlables. Les nominations rapides sans tenir compte de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut qui tue l’Administration publique tchadienne. Cela doit cesser. Il faut un leadership à la verticale et à l’horizontale, mais en renforçant plus l’horizontale tout en consolidant la verticale. C’est par cette façon qu’on peut construire une économie et faire de politique publique conséquente », indique-t-il.

M. Seicthi relève que, c’est le seul moyen de construire une plateforme et les choses vont se relancer d’elles-mêmes. C’est ainsi que les petites entreprises vont se créer pour résorber le problème de chômages, explique-t-il. Pour Ali Abbas Seitchi, le Tchad n’a pas d’excuses. Celle qui consiste à dire qu’on est pauvre ne tient pas. Les atouts pour créer des emplois sont là et nécessitent une réelle volonté publique. « Une jeunesse ne s’est faite jamais d’elle-même, mais elle est formée par les aînés. Le problème c’est que l’intergénérationnelle n’est pas prise en compte ».

Moyalbaye Nadjasna

Le samedi dernier, la réunion des leaders des associations des jeunes, convoquée par le CNJT, a viré au cauchemar. Des candidats boutés ont déchiré tous les documents afférents au processus de désignation. 

C’est un spectacle honteux que des leaders des associations des jeunes ont offert le samedi 24 juillet à l’hôtel Radisson Blu de N’Djamena. Ce jour, le Conseil national de la Jeunesse du Tchad (CNJT) a convoqué ses leaders pour la désignation des représentants de la jeunesse au sein du comité d’organisation du dialogue national inclusif en vue. Mais très vite, la réunion s’est transformée en cauchemar. Des candidats qui ont vu leurs dossiers rejetés ont boudé et se sont mis à déchirer tous les autres dossiers se trouvant sur la table du présidium. Des images et des vidéos de cette scène ont fait le tour des réseaux sociaux.

D'après Mbairamadji Désiré, président de l’AJASSA, tout est parti de la mauvaise volonté du président du CNJT, Abakar Dangaya. « Nous avions tenu une réunion à la veille avec le ministre en charge de la Réconciliation pour retenir un schéma. Mais le jour J, Abakar a sorti une autre feuille de route de  son chapeau », fait-il savoir. Le schéma, selon ce qui est retenu avec le ministre de la Réconciliation, accorde une place au CNJT, une autre aux provinces et trois autres places aux jeunes de N’Djamena. « Le jour de la rencontre décisive, le président du CNJT a réparti les places avec des connotations divisionnistes. Il a parlé des nordistes, des sudistes, des francophones, des arabophones et la gent féminines », rapporte le président de l’AJASSA. Les contestations ont commencé à partir de là. Malgré tout, les leaders des jeunes ont accepté que le vote se passe. Là encore le CNJT est pointé du doigt d’avoir ourdi un plan. « Abakar s’est imposé en président du présidium. C’était cautionné. Ensuite certains candidats ont déposé séance tenante leurs dossiers. Enfin, le CNJT a validé 14 candidatures sur les 39 déposées sur la base de quoi on ne sait », décrit Mbairamadji Désiré.

Toujours selon lui, la goutte d’eau qui a débordé le vase est l’absence d’une candidature féminine parmi celles retenues. « Pourtant le CNJT a accordé une place à la gent féminine. Et il y avait dix candidatures féminines », se désole-t-il. Des voix féminines ont commencé par s’élever pour dénoncer ce coup. Le présidium, sous pression, a fini par retenir une candidate. Cela n’a pas pu calmer les tensions. Les autres candidats, boutés, se sont rués sur le présidium pour arracher. « C’était la pagaille. Les gens ont commencé par s’invectiver, mais ils ne sont pas des coups de poing », affirme le président de l’AJASSA. Pour Mbairamadji Désiré, le spectacle qui a été offert est un plan du CNJT. « C’est un boycott planifié par le CNJT qui veut faire passer son plan machiavélique qui consiste à proposer des personnes à son niveau », croit-il.

Finalement le processus de désignation des représentants de la jeunesse a été suspendu. En soirée, le CNJT publie un communiqué pour déplorer l’incident et se dédouaner de toute accusation. L’organe représentatif de la jeunesse d’indiquer les cinq représentatifs au comité d’organisation du dialogue national inclusif seront désignés de concert avec le ministère en charge de la Réconciliation parmi les 15 candidats retenus.

Christian Allahadjim

Les habitants des carrés 1,2, et 3 du quartier Camp de Fil, commune du 5e arrondissement de la ville de N’Djamena n’arrivent plus à vaquer correctement à leurs occupations. Surtout la nuit, ils craignent d’être agressés par les bandits qui sèment la terreur. Ils appellent aussi les autorités compétentes à sécuriser le quartier. Reportage.

L’insécurité va grandissant dans plusieurs arrondissements de la ville de N’Djamena. Au quartier Champ de Fil, les carrés 1, 2 et 3, dans la commune du 5e arrondissement, les habitants n’en peuvent plus et appellent les autorités à sécuriser le quartier. Pour ces habitants, beaucoup sont victimes des agressions, surtout pendant la nuit à des heures tardives. Pour vaquer normalement à leurs occupations, ils souhaitent mettre en place une brigade de jeunes pour assurer leur sécurité. Ces derniers se plaignent d’une absence totale des agents de sécurité publique. Ils accusent aussi les gardes nationales et nomades du Tchad (GNNT) qui sont en faction devant le gouvernorat d’être la cause principale de l’insécurité dans leurs carrés. Le samedi 24 juillet dernier, un jeune a été agressé aux environs de 23 heures par les agents de sécurité publique en poste devant le gouvernorat. Pour Matibeye Remy, jeune d’environ 25, victime d’agression, ce sont les militaires qui sont devant le gouvernorat, qui les ont agressés. « Je rentrais avec un ami, nous sommes passés devant le gouvernorat vers 23 heures, 3 militaires nous ont brutalisé pour arracher notre moto. Ils nous ont demandé de l’argent, et je leur ai donné 1500 f pour qu’on nous laisse partir », relate-t-il, avant d’ajouter que ces agents de sécurité publique les ont intimé l’ordre de ne plus passer devant le gouvernorat à des heures tardives. Matibeye Remy, visiblement bien molesté par les agresseurs, dénonce le comportement non professionnel des agents de sécurité publique du gouvernorat. Selon lui, ces derniers, au lieu d’assurer la sécurité des habitants du quartier, ils se transforment en agresseurs, surtout pendant la nuit.

Le problème d’agression devient de plus en plus préoccupant, surtout pour les habitants du quartier Champ de fil. Certaines personnes rencontrées estiment que, hormis les agents de sécurité publique qui sèment le désordre, il y’a aussi certains délinquants du quartier qui agressent les honnêtes gens. Pour Djimhadem Christoph, couturier au carré 1, avant le quartier était sécurisé et que la majorité des agresseurs viennent d’autres quartiers pour commettre leur forfait. Selon lui, même s’il y’a de jeunes délinquants dans le quartier, la plupart des agresseurs viennent d’ailleurs. Ce dernier explique aussi que ce sont les fumeurs de chicha qui pullulent dans le quartier qui sont les vrais agresseurs.

Cri de cœur du chef de carré 1

Pour lutter contre l’insécurité et surtout les agressions de nuit de certains délinquants du quartier champ de fil, surtout dans les carrés 1,2 et 3, le chef de carré 1, Kana Goumbogo, estime qu’il faut organiser les patrouilles de manière permanente et de fermer certains débits de boissons tels que les cabarets et les locaux de fumeurs de chicha. Selon lui, dans ces carrés, il y’a toujours de bagarres, de menaces mort, de poignards et autres incidents. Le chef de carré note que, ces carrés renferment que de bandits, de drogués et certains commerçants qui vendent la drogue au vu de tout le monde. « Je n’arrive plus à gérer la situation. À chaque qu’il y’a problème, je renvoie au poste de police, mais souvent la police relâche ces briguants, c’est compliqué », explique-t-il.

Pour l’aider à gérer la situation, M. Goumbogo a plusieurs fois envoyé de correspondances aux autorités communales, à la police et au gouverneur, mais sans suite. Selon lui, il faut nettoyer les carrés 1,2 et 3 pour permettre aux habitants de vaquer à leurs occupations. « J’en ai assez, j’ai tout fait, mais pas de changement, je suis surpris du silence des autorités », souligne-t-il. Le chef de carré dénonce le comportement de la police de proximité qui serait en connivence avec les agresseurs. Concernant la correspondance au maire, avec copie au gouverneur, ce dernier explique que cette correspondance lui a valu de menaces et de sanction de la mairie du 5e arrondissement.

Jules Doukoundjé

La Justice se dédouble de sens, elle est une institution, mais aussi une valeur. D’une façon générale, la justice en tant qu’institution a pour fonction d’appliquer les lois, c’est-à-dire le pouvoir judiciaire. Mais la justice désigne aussi la valeur qu’on attache au jugement rendu et aux lois au nom desquelles ce jugement est rendu. Pourquoi, au Tchad, cette institution n’est pas crainte et ses valeurs ne sont pas respectées ? Ialtchad Presse analyse pour vous cette situation.

Le juge dans le passé était respecté, il incarnait le symbole de l’État. Le juge est un professionnel de droit, un praticien comme le greffier, le magistrat, l’huissier, le notaire et l’avocat. Traîner quelqu’un à la justice, c’est l’amener chez le blanc pour le tuer. Donc la justice est crainte et le juge respecté, voire vénéré. L’autorité des juges et des magistrats était celle de l’État crainte par le peuple et la loi était de rigueur. À l’époque, les sessions criminelles constituaient (juger un criminel) un grand évènement. Aujourd’hui, il y a une désaffection totale sinon un déficit de l’autorité de l’État et un incivisme caractérisé des individus et citoyens lié à une impunité généralisée. Le service de l’État est méprisé et piétiné. Ce qu’on constate actuellement, c’est désolant, le comportement des citoyens tchadiens face à la Justice évoluée, mais négativement ! L’autorité de l’État est bafouée. Les acteurs de la Justice sont souvent assassinés et les assassins sont sereins. « Le système judiciaire est l’institution la plus importante pour assurer le véritable exercice des droits de l’homme, et il faut donc donner la priorité à la mise en place d’une justice honnête et équitable, et les organismes chargés du développement dans le monde doivent en tenircompte », affirme Mme Éva JOLY (ancienne juge, Conseillère spéciale de l’Agence de coopération et de développement de la Norvège)

Il n’est pas exagéré de dire de nos jours que l’état de lieux sur le système judiciaire et toutes ses structures donnent envie de pleurer. À qui revient la responsabilité ? À l’État, aux acteurs de la Justice ou aux citoyens ? Difficile de situer cette responsabilité. Car les justiciers incrimineront l’État, les peut-être les justiciables aussi. Mais l’État se dirait s’assumer peut-être pour ne rien dire.

À notre humble avis, dans un État, il existe trois pouvoirs (l’exécutif, législatif et le judiciaire), mais celui qui gère la République c’est l’exécutif. Dans la théorie de séparation des pouvoirs, aucun de ces pouvoirs ne doit s’immiscer dans les prérogatives de l’autre.

Mais par la disposition des choses, le pouvoir doit arrêter le pouvoir, un véritable jeu démocratique. Le Tchad consacre-t-il ce principe de gouvernance? La réponse à cette question est affirmative. La constitution tchadienne remplacer aujourd’hui par une charte de transition dit clairement que le pouvoir judiciaire est indépendant vis-vis des autres pouvoirs. Le constat montre la Justice n’est plus une institution respectée et honorée. Elle semble être laissée pour compte. La justice est rendue au nom du peuple tchadien. Le nombre des magistrats est en deçà des besoins de la société tchadienne. Quelle Justice nous voulons pour le Tchad ? Un pouvoir ou un simple service ? La paix sociale doit se reposer sur la justice. Gouverner n’est-il pas aussi prévenir ? D’après Mme L. ARBOUR (Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme), « l’efficacité de la gouvernance démocratique repose donc sur l’exercice responsable du pouvoir par un exécutif respectueux des prérogatives des autres branches du gouvernement ainsi que sur un parlement et un appareil judiciaire indépendants qui se montrent vigilants et décidés à protéger les pouvoirs constitutionnels qui leur sont conférés. »

Selon une source judiciaire, le Tchad compte depuis l’indépendance à nos jours que 583 magistrats, 39 TGI, 9 CA prévues, mais 5 opérationnelles (N’Djamena, Moundou, Sarh, Abéché et Mongo), 53 justices de paix dont aucune n’a un local descente.

Comment faire pour arriver à la terre promise ?

Les gangrènes de la Justice tchadienne connues de tous sont entre autres, l’impunité, la corruption, l’incompétence de certains juges et magistrats, les us et les coutumes qui se transposent dans les règles judiciaires et s’appliquent en lieu et place de la loi. À notre compréhension, il faut bien évidemment respecter la loi et ceux qui en sont les dépositaires. Le ministère de la Justice ne fait-il pas partie des ministères prioritaires du pays ?  Désolé, une enquête PRAJUST semble noter 46% des citoyens tchadiens ne font pas confiance à leur Justice. À en croire les raisons, c’est tout simplement peut-être qu’ils estiment que les problèmes ne sont pas traités de façons efficace et équitable. Comment faire pour que les Tchadiens croient en leur Justice en tant qu’instrument de paix ? C’est à notre avis une question fondamentale. Mais quelle sera la réponse la plus adéquate ? En effet, il y a un travail à faire au niveau de la justice tchadienne. Dirait-on le contraire, lorsque juger pour la plupart des Tchadiens aujourd’hui repose sur les chefs de cantons, les commandants des brigades, les commissaires de police et les sphériques, on ne peut construire un État de droit.  Faut-il encore organiser les états généraux de la Justice ? Le ministère de la Justice est un ministère de la souveraineté. L’Exécutif doit-il s’abstenir des nominations judiciaires ? Un travail de fond doit être fait au ministère de la Justice. Faut-il libérer le juge économiquement pour qu’il ne soit pas maniable ?  « Les questions budgétaires sont très importantes, car la justice a besoin de ressources adéquates pour fonctionner correctement. Il faut lever les restrictions sur les allocations budgétaires, car l’affectation de montants de financement permet d’exercer des pressions », déclare M. L. DESPOUY (Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats).

Pour redorer le blason de la Justice au Tchad, d’abord la justice doit être vue et considérée comme une institution souveraine, mais aussi une valeur respectée par tous. Car la constitution ou même la charte note que la justice est rendue au nom du peuple tchadien.

Moyalbaye Nadjasna

Le Parti pour les Libertés et le Développement (PLD) demande au gouvernement de dissoudre immédiatement le CNDT, la CENI et le BPE qui sont désormais obsolètes, budgétivores et inopportuns.

Selon le communiqué de presse signé par le Secrétaire à l’information, à la sensibilisation et à la mobilisation, Djassiri Ngar, il faut mettre en place une nouvelle forme de gouvernance électorale pour l’organisation des échéances électorales futures. Selon lui, le CNDP et la CENI étaient des organes paritaires (opposition et majorité), mis en place pour gérer les élections.

Il estime que la situation politique actuelle est caractérisée par une gouvernance de transition gérée le CMT et un gouvernement où participent tous les partis politiques qui ne se définissent plus en opposition ou en majorité pour assurer la continuité des services réguliers de l’État.

Toutefois, le secrétaire à l’information, à la sensibilisation et à la mobilisation du PLD, ajoute que les principales missions du gouvernement sont l’organisation d’un dialogue national inclusif et la préparation des élections libres, démocratiques et transparentes.

 

Les maires premiers adjoints des communes du 7e et 8e arrondissement ont procédé hier vendredi 23 juillet à la démolition du dalot situé au carré 41 du quartier Amtoukouin Koudou dans la commune du 8e arrondissement. Objectif : évacuer les eaux de pluie du quartier Amtoukoui 1, dans le 7e. Les habitants du carré 41 avaient fermé ce dalot il y a deux semaines pour empêcher d’être engloutis par les eaux du bassin de rétention situé de Amtoukouin 1.

C’est un Ouf de soulagement pour les habitants du quartier Amtoukouin 1. Les maires premiers adjoints des communes du 7e et 8e arrondissement s’entendent pour démolir le dalot, situé au carré 41, dans le 8e arrondissement, pour permettre d’évacuer les eaux de pluies du quartier Amtoukoui 1. La dernière pluie diluvienne qui s’est abattue sur la ville de N’Djamena a plongé les habitants de plusieurs communes et surtout ceux du quartier Amtoukoui 1 dans un désarroi. Pour le maire premier adjoint de la commune du 7e arrondissement, M. Pascal Kemkoï Gueou, cette dernière pluie a fait beaucoup de dégâts dans sa commune. À tel point qu’il était obligé de discuter avec Mme la maire du 8e pour trouver une solution. « Bien que la population du 8e arrondissement n’est pas d’accord, nous sommes obligés de le faire. Nous avons pris l’initiative d’ouvrir le canal et de frayer le chemin pour évacuer les eaux », explique ce dernier. Selon lui, les travaux sont faits, et c’est un processus qui est en train d’évoluer progressivement. Il espère que les choses vont arriver au point où l’on ne parlera plus d’inondation dans sa commune. Il précise que sa commune est l’une de communes la plus vaste de la capitale et qu’on ne peut pas sentir des efforts des autorités. Il souligne que, ces travaux sont un soulagement pour la population de sa commune. Les deux maires ont décidé de curer le bassin de rétention d’Amkoutoui Koudou pour soulager les habitants de cette commune. Malgré l’accord de ces deux maires pour ouvrir le dalot, les habitants de la commune du 8e ne sont pas d’accord. Ils craignent d’être inondés par les eaux de pluie. Toutefois, pour mener à bien ces travaux, les deux maires ont fait appel à la police municipale et à la police de proximité pour empêcher l’affrontement entre les résidents de deux communes. Pour le président des jeunes du quartier Amtoukoui Koudou, Amza Togona, c’est le soulagement pour les voisins de Amtoukoui 1. Selon lui, leurs voisins du 7e n’ont pas pu dormir, et que ce geste est à saluer. Certains habitants du carré 41, de la commune du 8e arrondissent étaient sortis massivement pour donner un coup de main aux voisins du 7e.

Pour avoir de plus amples explications, Ialtchad Presse a tenté de recueillir les commentaires du maire premier adjoint de la commune du 8e arrondissement et du directeur de la voirie de la mairie centrale, qui étaient sur les lieux, mais ces derniers ont refusé de s’exprimer sur cette affaire de dalot.

Jules Doukoundjé

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