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Comme une bombe à fragmentation tirée de la capitale égyptienne, Le Caire, au cœur du pouvoir tchadien, l’affaire Tom Erdimi est-elle en train de révéler la suite d’une longue lutte, sans merci, entre membres d’un même clan pour le pouvoir à tout prix? Le nouvel ordre le Conseil Militaire de la Transition (CMT) est peut-être en train de gérer les « Gestapories » des services secrets tchadiens. Au-delà de ressembler, par son côté secret, à un film d’espionnage à la James Bond, et par son côté « gestion clanique » à une véritable histoire de gang, l’affaire Tom est-elle une affaire d’État? Qui aurait intérêt à l’arrêter? Est-il vivant ? Est-il mort? Pourquoi le retient-on dans une prison égyptienne sans donner des nouvelles à sa famille? Pourquoi la famille a attendu si longtemps avant de dénoncer l’affaire? Pourquoi tous ces silences?

D’abord, le silence du CMT. Il semble que le chef de la junte était au courant de cette affaire. Il a hérité d’un dossier chaud qui a peu d’impacts sur le pays, mais plutôt peut avoir des conséquences sur les différentes ramifications familiales qui s’entrelacent autour du chef du CMT. Les jumeaux Erdimi sont-ils encore si influents auprès du fils du Maréchal, Mahamat Kaka? Eux qui, dit-on, ont été influents voire ont établi un réseau dormant au cœur du pouvoir du Maréchal père, Deby Itno. Un réseau qui s'est matérialisé par l'assaut des rebelles qui avaient fait vaciller le père. En cette période de fragile transition, il serait donc risqué au jeune président de la transition d’engager un bras de fer avec le clan Erdimi. Le chef de la junte a vite compris qu’il est inutile de surréagir. Ce n’est pas, non plus, une bonne stratégique de ne rien faire. Et même contre-productif d’agir dans la précipitation.

Ensuite, Tom « la bougeotte » bouge en permanence. Depuis qu’il a quitté le Tchad pour son exil forcé aux États-Unis, Tom Erdimi vivrait, dit-on, dans une hantise permanente d’être traqué par les services de renseignements du défunt Maréchal Deby Itno. A tel point qu’il vivait presque en clandestin. Il avait disent certaines sources presque peur de son ombre. Et pourtant il n’a jamais cessé de voyager. Parfois avec son titre de voyage comme réfugié, souvent avec des faux passeports disent ses détracteurs. Sinon comment peut-on expliquer sa présence en Égypte? Que faisait-il dans ce pays? Son entourage soutient qu’il est rendu en Égypte par nécessité. Il voulait se rapprocher de sa famille.

Mais, pourquoi ce silence de la famille? Un silence gênant, étonnant, incompréhensible surtout que cette disparition daterait de septembre 2020. Ce n’est que récemment que les bruits sur l’arrestation de l’opposant ont commencé à filtrer à compte-gouttes dans certains milieux avant la mort du président Deby Itno. La famille était bien au courant. Mais dans une situation aussi délicate, elle a probablement choisi de se taire espérant certainement une issue heureuse. Et patatras, le Maréchal disparaît tragiquement laissant tout à découvert. Était-il de son vivant le commanditaire? Le service de renseignement tchadien aurait-il mis à son service le puissant service de renseignement égyptien? Tom Erdimi s’était-il établi en Égypte? Le mystère reste entier. Le silence n’est qu’à moitié brisé. Le nouveau prince Mahamat Kaka est dans cette affaire un héritier innoncent. La famille Erdimi a continué à se taire après quelques promesses. La junte ne voudrait, peut-être et surtout pas, être embarrassée par la présence des frères Erdimi en ce moment où son pouvoir n’est pas solidement assis.

Enfin, le temps est passé, le président de la transition s’est installé et le dossier Tom a disparu dans les dédales du palais. Subitement la famille se mobilise cette fois-ci publiquement. Les réseaux sociaux, les réunions familiales médiatisées et le tout accompagné d’un ultimatum de 72h au CMT. La famille veut avoir des nouvelles de Tom, mort ou vivant. L’ultimatum a expiré. Aux dernières nouvelles, le président de la transition a reçu les proches de la famille Erdimi pour leur faire comprendre que ni lui, ni le CMT ne sont mêlés à cette affaire tout en promettant aide et soutien pour résoudre le problème. Depuis le silence a repris service. C’est peut-être un indice fiable que Tom Erdimi serait bien vivant quelque part dans une geôle égyptienne. Peut-être même qu’il serait arrêté pour autre chose chuchotent-on dans les couloirs du Palais rose. Peut-être aussi que ce sont les longs bras du défunt Maréchal. Peut-être, peut-être. Beaucoup des « peut-être ». Beaucoup d’interrogations. Beaucoup de silences qui rendent cette nébuleuse affaire encore plus nébuleuse.

Bello Bakary Mana  

Le 11 août 1960, 11 août 2021, le Tchad va fêter ses 61 ans d’indépendance. Après six décennies, quel est l’état des lieux de la politique tchadienne? Le politologue, Dr Évariste Ngarlem Toldé analyse la situation politico-militaire.

Le politologue Dr Évariste Ngarlem Toldé précise que, les problèmes du Tchad ont leur origine dans les différentes constitutions taillées sur mesure. Il rappelle qu’à l’ère du Mouvement Patriotique du Salut (MPS), la constitution de 1996, a été modifié trois fois en 2005, 2018 et 2020. Selon lui, la modification à mainte reprise de cette loi fondamentale a constitué le nerf de guerre des acteurs politiques tchadiens. « Les politiciens continuent à s’entredéchirer jusqu’aujourd’hui. Cela fait que le Tchad avance d’un pas en avant et de deux pas en arrière remettant ainsi en cause la situation politique du pays », dit-il. Dr Évariste rajoute que la rébellion à commencer pendant l’indépendance et aujourd’hui encore on connaît des rébellions dans ce pays. Pour lui, le problème de la réconciliation et de la paix n’a jamais été réglé de façon fondamentale depuis les années 1965-66 entre les Tchadiens.

Pour revenir à l’actualité, le politologue note que le Conseil Militaire de Transition(CMT) est mal placé pour organiser le dialogue national inclusif. Car soutient-il que le CMT ne peut pas être juge et parti. Il souhaite par ailleurs que, les assises nationales soient confiées aux facilitateurs neutres avant de proposer par exemple, la francophonie ou l’Union africaine. Juste pour inspirer confiance aux acteurs, argumente-t-il. « Je crois que les gens demandent au CMT de revoir la charte de transition. Imaginez-vous, le CMT n’est constitué que des militaires, ce n’est pas diffèrent d’un coup d’État. Alors il faut faire en sorte que les civiles intègrent le gouvernement. Sinon, un gouvernement civilo-militaire. Le CMT doit remettre la balle à terre », dit Dr Évariste. D’après lui, si ce travail en amont rate, cette rencontre va porter les germes d’une dislocation future du pays. « Je préfère le terme Conférence Nationale Souveraine(CNS) au lieu de Dialogue national inclusif », insiste le politologue.

François Tombalbaye devient Premier ministre le 29 mars 1959 et son parti remporte les élections législatives de mai 1959. L’indépendance du Tchad est proclamée le 11 août 1960. Deux ans après l’indépendance, en 1962, François Tombalbaye a interdit tous les partis politiques à l’exception du parti présidentiel, le Parti Progressiste Tchadien(PPT). Le Tchad ne faisait pas œuvre originale en Afrique et la culture du parti unique s’est installée. Hissène Habré et Idriss Deby, chacun à sa manière, en fait usage. Fin octobre 1965, les paysans se révoltent à Mangalmé (préfecture du Guéra) contre une administration locale corrompue et des impôts trop lourds.

Dr Ngarlem Toldé, précise que le premier coup d’État au Tchad a été organisé en 1963. Il rajoute qu’après la mort de Tombalbaye, en 1975, de 1975 à 1979, c’était le règne militaire en association avec certains rebelles. Le politologue explique qu’en 1979, la Charte fondamentale a permis à Hissène Habré de devenir 1er ministre du Tchad. « La guerre civile éclate en plein cœur de la capitale, N’Djamena. C’était la guerre civile des tendances politico-militaires qui vont morceler le pays. Il y a eu plusieurs conférences de consultation qui n’ont pas abouti. 1982 Hissène Habré s’empare du pouvoir. 1989 c’est le parti unique, Unir, avec une 1ere constitution. Un an après, en 1990, le MPS est arrivé au pouvoir », explique l’enseignant chercheur. Il affirme que la conférence de réconciliation de Kanon 1 regroupait 4 tendances de rébellions et celle de Kanon II, 11 tendances. Selon lui, en 1969 , Ngarta Tombalbaye à l’époque, a envoyé le dossier avec Aboubakar Abba Sidick qui dirigeait le FROLINAT à Tripoli. Felix Malloum, lui, envoie son vice-président Mamari pour négocier un accord à Khartoum avec Hissène Habré. Pour Dr Évariste, ces rencontres de négociations et de réconciliations n’ont pas jeté les bases de la paix pour les fils du Tchad.  « Le Tchad est très fragile à cause de plusieurs problèmes comme l’insécurité, le fédéralisme, le bilinguisme. Les vrais problèmes du Tchad n’ont pas été débattus, du moins pas à la conférence nationale souveraine de 1993. Le cahier de charge n’a pas été mis en application », explique le politologue. Dr Évariste Ngarlem Toldé insiste sur les modifications répétitives de la constitution. C’est pour lui la base de tous les maux du Tchad. Il réitère son propos en mentionnant, « les différentes réconciliations nationales n’ont pas produit les résultats escomptés. »

Moyalbaye Nadjasna

La plate-forme des diplômés sans emploi procède depuis le 2 août dernier au recensement de tous les diplômés sans emploi du Tchad. L’objectif de ce recensement est de connaître le nombre exact de tous les diplômés sans emploi afin de mieux organiser la lutte pour l’intégration. Reportage.

Pour mieux organiser la lutte pour l’emploi, il faut connaître le nombre exact des diplômés sans emploi. C’est dans ce sens que la plate-forme des diplômés sans emploi a décidé de faire un recensement général de tous les diplômés au chômage. Le recensement est lancé depuis le 2 août dernier pour la ville de N’Djamena et pour les autres provinces du pays, c’est à partir de ce lundi 9 août qu’il est lancé. De l’avis du responsable de la plate-forme des diplômés sans emploi du Tchad, M. Néloumbaye Ngarari, la plate-forme a constaté qu’on ne connaît pas un chiffre exact des diplômés sans emploi au Tchad. Et que c’est dans ce constat que la plate-forme cherche à connaître un nombre exact de tous les diplômés qui sont à la recherche d’emploi. « C’est un plan pour la plate-forme, le recensement va nous permettre de revoir notre stratégie de lutte pour l’emploi », explique-t-il.  Selon lui, normalement c’est l’État qui doit faire le recensement de ses diplômés, mais l’État semble fuir sa responsabilité. La plate-forme le fait dans le sens de sa lutte, avant de dire qu’à la fin du recensement, ils vont révéler le but de cet exercice.  Une nouvelle plate-forme dénommée Wakit ma Tama, proche disent certaines sources du parti de feu président Idriss Deby Itno, qui chercherait à donner une formation pratique et adéquate aux diplômés sans emploi. À ce sujet, M. Ngarari, précise que leur mouvement est apolitique, et que leur préoccupation, c’est l’emploi. « Nous ne sommes pas des politiciens, nous sommes des diplômés sans emploi, nous cherchons du travail, nous avons faim, même si c’est un diable qui propose du travail, nous allons accepter », rétorque ce dernier.

S’exprimant dans le même sens, Deuzoumbé Narcisse, qui a obtenu sa maîtrise en histoire depuis 2011 et est sans emploi, souligne qu’il a déposé pour l’intégration à la fonction publique et qu’il continue d’attendre, avant de noter que ce n’est pas normal que l’université de N’Djamena forme les jeunes cadres et les abandonne à la merci de la nature. Pour ce qui concerne le recensement en cours, il ajoute que c’est une bonne initiative qu’il faut encourager. Le jeune diplômé sans emploi estime que l’État ne semble pas s’intéresser à la situation des diplômés sans emploi, sinon il allait faire un recensement pour connaître leur nombre. Deuzoumbé Narcisse exhorte ses camarades à sortir massivement pour se faire recenser. Il ajoute que ce recensement va leur permettre de connaître le nombre exact des diplômés sans emploi afin de mener des actions plus concrètes.

En une semaine, la plate-forme, section de N’Djamena a enregistré plus 3 000 diplômés sans emploi. Le responsable de la plate-forme appelle ses camarades de N’Djamena à se rendre à la bourse du travail pour se faire recenser. Pour le recensement, il est demandé une photocopie légalisée du diplôme et une carte d’identité nationale.

Jules Doukoundjé

La plate-forme des organisations de la société civile Wakit Tama et certains membres de l’opposition démocratique ont organisé ce samedi 7 août une marche pour demander le départ du CMT et la réécriture de la charte de la transition pouvant conduire à des élections démocratiques, libres et transparentes. Plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel de la plate-forme dans une ambiance joyeuse. Reportage

C’est sous un soleil clément que plusieurs milliers de manifestants ont répondu à l’appel de la plate-forme des organisations de la société civile, Wakit Tama et quelques membres de l’opposition démocratique pour dire non au Conseil Militaire de la Transition (CMT) et pour exiger la réécriture de la charte de la transition qui devrait permettre d’organiser d’ici moins de 18 mois les élections démocratiques, libres et transparentes. Minus de pancartes, de banderoles, de tambours et de sifflets que plusieurs manifestants de différentes couches sociales se sont rendus au rond Hamama, avenue Président François Ngarta Tombalbaye, située au quartier Djari, en face du Ministère de la Santé publique, dans le 8e arrondissement de la commune de N’Djamena. 

À 8 heures, l’ambiance était bon-enfant. En attendant les consignes des organisateurs de la marche pacifique, les manifestants chantent, sifflent et dansent. Sur les pancartes, l’on écrit, non au CMT, non à la dévolution du pouvoir monarchique, non à la France et plusieurs autres revendications sont aussi inscrites. Vers 8 heures 20 min, les organisateurs se concertent et donnent des consignes aux marcheurs. Les jeunes marcheurs forment un cordon de sécurité pour encadrer la marche pacifique. À 8 heures et 30 min, ils entament l’hymne national la Tchadienne et quittent le lieu de rassemblement sous le contrôle de plusieurs agents de sécurité publique pour le palais du 15 janvier.

 Main dans la main, plusieurs jeunes manifestants issus de différentes couches de la société civile, des organisations des jeunes, des diplômés sans emploi, les associations des personnes handicapées, l’association des victimes du régime du président Hissein Habré, l’association des retraités du Tchad et autres entités ont entonné plusieurs chants improvisés pour se rendre à l’esplanade du palais du 15 janvier. Ces marcheurs se sont arrêtés plusieurs fois pour lancer des messages aux riverains de ne plus avoir peur et de sortir massivement pour revendiquer leurs droits. Ils dénoncent aussi l’ingérence de la France dans la transition actuelle. La marche qui a duré plus de deux heures d’horloge s’est déroulée sans effusion de sang. Sur le plan sécuritaire, il faut noter que les agents de la sécurité publique ont fait preuve de professionnalisme irréprochable. Ces derniers ont quadrillé l’itinéraire de la marche, en se mettant devant et derrière les manifestants. Cette deuxième marche pacifique autorisée sous la gouvernance du CMT est suivie avec beaucoup d’attention par la communauté internationale et plusieurs associations des défenseurs des droits humains. C’est aussi la première marche pacifique autorisée, qui a vu la présence des observateurs des Nations Unies et les représentants de l’Union africaine.

Jules Doukoundjé

La Coordination des actions citoyennes, Wakit Tama, vient d’achever sa 2e marche pacifique ce, 07 août 2021. L’itinéraire est le même. Rassemblement et départ au Rondpoint Hamama, 8e arrondissement de Ndjamena, capitale du Tchad. Le mouvement boude le Conseil Militaire de la Transition(CMT), exige, la révision de la charte de transition et le décret de création du Conseil National de la Transition (CNT)

Kiri Justin, vit au quartier Walia, 9e arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. Il est une victime, blessée lors de la manifestation du 27 avril dernier sévèrement réprimée par les forces de sécurités.  Ce jeune d’environ 29 ans se sert de sa béquille pour se mettre en rang avec ses camarades ce samedi 07 août. « Mais je ne vais pas croiser les bras, je continuerais à marcher tant que je vivrai pour une cause noble. La justice est rendue au nom du peuple tchadien et il faut qu’elle soit une réalité dans cette nation. Je suis déterminé et je vais foncer malgré mon état, car mon avenir et celui de mes cadets et cadettes y dépendent », dit-il. Noudjiram Jean Paul, un autre marcheur, il est écrit sur sa pancarte : non à la France. « Tant que la charte n’est pas révisée, nous ne cesserions pas de marcher jusqu’à ce que cela change. Nous ne voulons pas du CMT. Nous voulons un pays de liberté, un pays où il fait bon vivre. Nous ne voulons pas que la France se mêle de nos affaires ». Alladoum Maxime aussi marche et en donne ses raisons, « le CMT a une manœuvre inconnue. Et nous lui disons non. Le peuple tchadien est longtemps opprimé et martyrisé et cela suffit. Nous ne voulons plus demeurer dans l’esclavage, il faut que cela cesse. Nous sommes fatigués de tout dans ce pays. »

Arriver au point de chute, palais du 15-janvier de N’Djamena, la parole a été donnée aux représentants des jeunes sans-emploi, aux personnes handicapées, aux retraités, aux victimes de l’ancien président dictateur tchadien Hissène Habré et aux coordonnateurs de la plateforme Wakit Tama. Le Représentant de la plateforme des diplômés sans-emploi a lancé un appel aux diplômés sans-emploi d’aller se faire recenser. Il précise que, l’opération de recensement a débuté depuis le 02 août. Selon lui cette identification va leur permettre d’envisager d’éventuelles actions à mener. Pour le représentant des victimes de Habré, c’est la corruption et la méchanceté qui mettent aujourd’hui les gens dans la route. « Il faut que nos dirigeants comprennent que le Tchad appartient à tous. Nous voulons changer le comportement de tous les Tchadiens, à travers Wakit Tama », déclare-t-il. Les retraités affirment qu’ils ont 5 mois d’arriérés de pensions. « Ceux qui ont marché et qui ont été gazés par la police, un de leur qui est asthmatique vient de rendre l’âme. J’ai marché à cause de ses trois slogans du CMT, non au CMT révisé la charte et le décret concernant le CNT », dit leur représentant.

« Wakit Tama arrêtera que si l’étendard de la justice est élevé »

Monsieur Younous Mahadjir, Vice-président de l’UST affirme que c’est par la lutte qu’on peut libérer notre pays. Selon lui, il faut que ce système soit abattu, avant d’ajouter que, si un peuple veut se libérer il doit braver le destin, casser la chaîne de l’esclavage. « Celui qui participe dans la compromission n’existera pas dans l’histoire », précise-t-il. Mahamat Nour Ibedou abonde dans le même sens : « nous voulons la justice pour la jeunesse. Elle marche pour arracher son destin et tous nous disons non à ce système. »

Dr Sitack Yombatnan, citant un éminent penseur relate que « le monde n’est pas dangereux à cause de ceux qui font le mal, mais à cause de ceux qui restent dans le mal et qui accompagnent le mal. Ceux qui se mettent à accompagner le mal et ne disent rien et jouent à l’indifférence sont plus dangereux que ceux qui tuent les gens. »

Pour clôturer la manifestation pacifique, Me Max Loalngar, Coordonnateur de Wakit Tama, salue la mémoire des jeunes tombés dans la lutte. « Un pas encore un pas et tenir à gagner chaque pas », affirme Me Loalngar. Selon lui, le mouvement Wakit Tama arrêtera que si l’étendard de la justice s’est élevé. Il rajoute que si l’on veut un Tchad juste pour tout le monde il faut être déterminé. Il apprécie le génie créateur des jeunes marcheurs, qui ont initié un chant révélateur. « Ils nous ont dit qu’il est mort au combat, mais en réalité c’est un coup d’État », réitère-t-il.

Le coordonnateur de Wakit Tama annonce qu’une rencontre d’évaluation de la marche va se tenir le lundi prochain afin de déterminer la date d’une autre marche.

Moyalbaye Nadjasna

La radio pour la promotion et la défense des droits humains, la FM Liberté vient de célébrer hier 5 août 2021, ses 21 ans d’existence. Cette bande FM qui a pendant longtemps permis aux Tchadiens de s’exprimer sur les questions liées aux violations des droits fondamentaux peine à atteindre ses objectifs pour manque de moyens humains et financiers.

Créée le 05 août 2000, la radio FM Liberté a pour objectif de faire la promotion des droits fondamentaux de tous les Tchadiens sur toute l’étendue du territoire national. Elle a été créée par les organisations de la société civile, les syndicats et les associations des défenseurs des droits de l’Homme. Cette radio a permis de faire la lumière sur les violations des droits humains au Tchad. Pour le directeur Djékourninga Kaoutar Lazare qui s’exprimait à l’occasion de cet anniversaire insiste sur le fait que FM Liberté a été créée pour faire la promotion et l’éducation de la population tchadienne dans le domaine de la protection civique. « Notre objectif, c’est de faire la promotion et la défense des droits de l’Homme pour arriver à un développement harmonieux de la personne », précise-t-il. Le directeur estime que la radio évolue difficilement, mais d’un pas sûr, avant de souligner que la station rencontre d’énormes difficultés. Selon lui, c’est difficile de subvenir à des charges quotidiennes de fonctionnement de la radio. M. le directeur soutient que la radio c’est aussi la mobilité des journalistes pour chercher les informations et qu’avec des moyens financiers limités, ce n’est pas facile. Concernant le manque de moyens, M. Kaoutar Lazare souligne que la radio a besoin de moyens humains et matériels. « Nous sommes trop sollicités, mais nous n‘avons pas assez de journalistes pour faire normalement le travail. Si nous avons de moyens, nous allons recruter assez de journalistes pour satisfaire nos auditeurs et auditrices », dit ce dernier. Au sujet de traitement de l’information, il ajoute que la radio FM Liberté est une radio qui vulgarise la protection des droits de l’homme et qu’elle n’est pas en bonne odeur de sainteté avec les autorités publiques. Il estime que le pouvoir public est le premier violateur des droits de l’Homme à travers ses représentants tels que les chefs de cantons, les chefs de brigades, les sous-préfets, les préfets et les gouverneurs. Toutefois, il reconnaît que depuis ces 3 dernières années, les pouvoirs publics comprennent le sens de leur ligne éditoriale. FM Liberté a 12 correspondants basés tous au sud du pays. « Ça me fait mal qu’on n’ait pas de correspondants au centre et au nord du pays », affirme le directeur de la radio M. Djékourninga Kaoutar Lazare. Pour lui, à chaque fois que les bonnes volontés se manifestent dans la partie nord du pays pour les aider, il y’a toujours de menaces et des intimidations de gouverneurs, des préfets et sous-préfets. Ces menaces ont poussé leurs correspondants dans cette partie du pays à jeter l’éponge. Pour le rédacteur en chef de la radio FM Liberté, M. Mekondo Sony, malgré le manque de moyens, le personnel a la volonté et c’est leur force. Selon lui, la radio FM Liberté est une radio associative et que les temps sont durs. Il manque des partenaires financiers pour faire fonctionner correctement la radio.

La radio FM Liberté ambitionne de couvrir tout le Tchad, de devenir un groupe avec une télévision qui fera la promotion des droits de l’homme.

Jules Doukoundjé

À l'occasion de 21 ans d'existence de la radio FM Liberté célébrés hier 5 août, quelques auditeurs et auditrices se sont exprimés pour lui souhaiter joyeux anniversaire.

Néloum claire : « 21 ans de service et de vérité, la radio FM Liberté est toujours au côté de la population, défend l'intérêt général. Elle partage nos souffrances et nos soucis sans relâche. Je souhaite qu'elle mette accent sur la cherté de la vie de ces derniers mois. Les denrées alimentaires sont trop chères, par exemple le haricot. Avant on pouvait se rassasier avec le haricot à 250 F, mais aujourd'hui un « Coro » coûte 2000 FCFA. Cet anniversaire n'est pas pour FM Liberté seule, mais pour tout le monde. Joyeux anniversaire à nous tous. »

Adokoubou samafou : « FM Liberté est une radio qui nous éclaire sur tous les problèmes du pays. Sans elle, on sera informé certes, mais aucune information crédible ne nous sera parvenue. Je remercie tout le personnel et je l'encourage à continuer ainsi. Je demande aux autorités d'apporter de l’aide à la radio, afin de pallier à ses difficultés. Mon souhait est que la radio FM Liberté vive éternellement. Nous demandons également à la station de fournir davantage des efforts pour agrandir ses activités. Notre rêve est qu'elle soit la seconde radio nationale. Joyeux anniversaire à elle ».

Oumar Mahamat : « Personnellement, je suis toujours impressionné par les informations qu'émet la radio FM Liberté. Elle aborde tous les sujets qui concernent la population et défend les droits de cette dernière. Que ce soit dans les émissions ou le journal, elle édifie, éduque, sensibilise et soutient la population. Je suis trop fier d'elle et satisfait de son travail. Je lui souhaite longue vie et joyeux anniversaire pour ses 2021 ans d'existence ».

Madjilem Alphonsine : « tout d'abord, je souhaite heureux anniversaire à ma radio. Je félicite aussi tout le personnel pour leurs remarquables efforts fournis pour nous alimenter quotidiennement. Généralement la FM Liberté fournit de bonnes et crédibles informations dans la neutralité. Nous aimerions qu'elle élargisse sa langue de diffusion sur toute l’étendue du territoire national ».

Adoumgue Blaise : « Lorsqu'on a besoin de vérifier une information, d'être informé véritablement, on se penche sur la radio FM Liberté. Elle partage la douleur de la population, mais, il y a de problèmes qui tracassent la majorité, telle que la cherté de la vie et l'insécurité. Chaque jour, la population crie de douleur et pour cela nous encourageons la radio FM Liberté à s'investir davantage sur ces problèmes. Dommage qu'elle ne soit écoutée que par la minorité des Tchadiens parce qu'elle n'émet pas sur toute l’étendue du territoire national. Nous voulons qu'elle étende son champ d'action en créant aussi une télévision ».

Propos recueillis par Juste Koumassen

La mairie de la ville de N’Djamena en collaboration avec le ministère de la Santé publique et le programme national de lutte contre le paludisme PNLP va en guerre contre les moustiques. L’opération de démoustication a commencé ce 06 août au quartier Ndjari, dans le 8e arrondissement de la capitale tchadienne. Reportage.

Dès 9h 00 l’équipe technique s’est déployée sur le terrain, tout équipement  compris. Le ciel sombre annonçait une grosse pluie.  Malgré les gouttelettes d’eau qui tombaient, les techniciens de la mairie préparent activement le produit inhérent à la démoustication. Ils mélangent l’insecticide au gasoil et à l’essence. « On ne peut pas utiliser de manière sèche, le gasoil sert de diluant », explique monsieur Gadengar Roasnan Rodrigue, Directeur de l’Assainissement, de l’Environnement et de la Santé. Ce produit n’est-il pas nuisible à la santé? Le technicien répond : « Tout produit chimique a une part de nocivité. Nous avons demandé à la population de couvrir les aliments. Même si c’est une petite quantité qui touche les aliments peut-être cela va causer des allergies, mais je ne dis pas que c’est très dangereux. Prévenir vaut mieux que guérir »,assure-t-il.

Selon lui, la première phase de l’opération de démoustication consiste à éliminer les larves des moustiques. Il précise que les larves sont les œufs des moustiques qui se développent dans les caniveaux et les marigots. « Nous avons choisi le canal de Chari Mongo pour lancer cette opération. Le but est de réduire la prolifération des moustiques dans la ville et surtout de faire de la prévention et d’éviter que le paludisme puisse causer des dégâts dans les ménages », dit M. Gadengar Roasnan Rodrigue. D’après lui, il y a deux autres phases de l’opération démoustication qui vont s’ensuivre. La 2e opération souligne-t-il, va consister à pulvériser les moustiques volants dans tous les arrondissements de la ville. Il rajoute qu’une 3e opération surnommée pulvérisation intra domiciliaire, c’est-à-dire domicile par domicile, va mettre la population à l’abri des moustiques.

« L’insecticide tue efficacement les moustiques »

Pour le Directeur de l’Assainissement, de l’Environnement et de la Santé de la Mairie centrale, dire que le produit n’est pas efficace n’est sont que des rumeurs. « Nous rassurons la population que ces produits sont homologués par l’OMS et le ministère de la Santé. Ce sont des insecticides qui sont utilisés partout dans le monde et qui siéent bien à notre contexte. Il y a une étude qui est faite par le programme national de lutte contre le paludisme qui a recommandé ces produits. Ces insecticides tuent effectivement les moustiques », soutient-il.

Christophe Mbairo Boibouvier, un jeune homme de 20 ans apprécie la stratégie de lutte contre les moustiques entreprise par la mairie et le ministère de la Santé publique.

Il affirme que le paludisme fait des ravages ce dernier temps. Le jeune Christophe souhaite que la mairie fasse la même chose dans les familles afin de les libérer de ces insectes tueurs. « Je demande à la mairie de faire plus de sensibilisations et au ministère de la Santé publique de nous donner des moustiquaires imprégnées d’insecticides ».

Un autre citoyen affirme sous couvert de l’anonymat, « si ces produits sont efficaces, on espère que d’ici là, nous serons un peu mis à labris. Nous remercions la mairie. Ailleurs, les États veillent vraiment sur la population, mais ici nous sommes toujours abandonnés à notre triste sort. Nous encourageons nos autorités à prendre soin de leur population, car le développement dépend de la santé », dit-il.

L’opération de démoustication de la ville de N’Djamena va s’étendre dans tous les quartiers durant un mois. Les coins et recoins insalubres susceptibles de servir de réservoir des larves des moustiques dans la capitale tchadienne vont être « démoustiqués ».

Moyalbaye Nadjasna

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