Le secrétaire général (SG) du Syndicat des enseignants du Tchad (SET), Ngartoïdé Blaise rejette la proposition du Premier ministre de transition Pahimi Padacké Albert qui consiste à réduire le nombre des agents qui exercent dans les administrations de l’éducation nationale. Le SG estime que pour régler ce problème, il faudrait faire les affectations des enseignants en respectant la carte scolaire de chaque province. Reportage
Pour décongestionner les administrations déconcentrées de l’Éducation nationale, le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert a, dans une note, instruit les autorités en charge du dossier de réduire le nombre des agents qui travaillent dans les inspections départementales. Dans cette circulaire datée du 2 septembre dernier, le Premier ministre souhaite qu’on réduise entre 5 ou 6, le nombre des agents. L’objectif selon la note est de régler le problème de manque des chargés de cours.
Cette proposition a fait bondir le syndicat national des enseignants du Tchad. Le SET estime que c’est un problème qui date de longtemps et que la décision de M. Pahimi Padacké Albert ne pourrait rien apporter de nouveau. Le SG du SET, Ngartoïdé Blaise explique que c’est un vieux problème qui a pour solution le respect de la carte scolaire de chaque province. La carte scolaire est le fait de prendre en compte le nombre réel des élèves de chaque province pour faire des affectations et de faire de projets de constructions des infrastructures scolaires. Le syndicaliste dénonce la pression des ministres, des députés et autres hauts fonctionnaires qui font souvent des pressions pour obtenir des affections de leurs proches parents dans les provinces préférées. Le SG affirme qu’il y a cumulation des enseignants dans des villes comme N’Djamena, Moundou, Abéché et Sarh. Pour étayer ses propos, M. Ngartoïdé Blaise prend le cas des enseignants arabophones qui sont concentrés dans la capitale politique, qu’en province.
Aussi, selon le SG, il n’y a pas une bonne politique de l’éducation nationale. Le syndicaliste ajoute que, outre le manque de volonté des autorités, il s’y greffe un autre problème : celui de la gestion des ressources humaines de l’éducation. À l’en croire, pour résoudre cette situation, il faudrait respecter la carte scolaire. « Si les affectations sont faites en respectant la carte scolaire, on ne peut pas se trouver en surnombre des enseignants dans certaines provinces que dans d’autres », affirme-t-il. Pour ce qui concerne les solutions, ce dernier dit qu’il ne croit pas à ce régime qui n’est autre que le prolongement du régime de Idriss Deby Itno. Le SG du SET accuse le régime du défunt Idriss Deby, qui a pendant 30 longues années, détruit le système éducatif tchadien.
Pour avoir d’amples explications, la rédaction a contacté le délégué de l’Éducation nationale pour la ville de N’Djamena. Il n’a pas donné suite à nos sollicitations.
Jules Doukoundjé
La 3e législature prend fin ce mercredi 29 septembre. Le président de l’Assemblée nationale (AN), Dr Haroun Kabadi, a annoncé au cours d’une session parlementaire. C’est aussi l’occasion de faire le bilan de 10 ans d’exercice. Reportage
Le président de l’AN, Haroun Kabadi a déclaré au cours d’une session parlementaire ce 29 septembre la fin de la 3e législature. Cette fin de législature qui a duré plus de 10 ans, fait suite à la mise en place du CNT, par décret du président du CMT vendredi dernier. Cette nouvelle chambre désignée devrait jouer le rôle du parlement jusqu’aux prochaines élections en fin 2022. Plusieurs élus rencontrés dans l’hémicycle ont exprimé leur satisfaction et souhaitent une bonne suite pour la nouvelle équipe qui doit assurer la transition. Mahamat Saleh Ahmat Khayar, député de la circonscription de ouara, province du Ouaddaï, député de la majorité, exprime sa fierté pour travail accompli depuis 10 ans. Il estime que le Président de l’Assemblée nationale (PAN), Haroun Kabadi, a bien mené le bateau à bon port. « Je suis fier de tout le travail que nous avons fait ensemble. Je garde un bon souvenir, la vie est faite ainsi », s’est réjoui le député de la province du Ouaddaï.
Au début, l’AN comptait 188 députés. Ils ne sont plus que 150. Beaucoup sont décédés, d’autres sont partis pour entrer dans le gouvernement. Le député indique que 24 députés sortants sont reconduits pour accompagner les nouveaux membres du Conseil National de Transition (CNT). « Notre pays traverse une situation compliquée. Nous faisons le transit vers la stabilité des institutions, vers le fonctionnement normal de l’appareil étatique », explique l’élu de Ouara. Il reconnaît que pour mener à bien cette transition, il y’a du travail à faire. Le député de l’ancienne majorité salue la composition de la nouvelle équipe du CNT qui a pris en compte, dans sa composition, toutes les couches sociales du pays. Parlant de la représentativité, il estime que cette nouvelle équipe est un exemple, car elle mettra en œuvre la représentativité tant souhaitée. Pour lui, le CNT est composé de 33% des femmes, alors que dans la 3e législature précédente, elles ne représentaient que 11%.
Au sujet de la jeunesse, l’honorable député de la province du Ouaddaï reconnaît que c’est une avancée majeure pour la consolidation de notre pays. Selon lui le CMT a entendu les doléances de la jeunesse et a apporté une réponse satisfaisante avec 31% des jeunes dans le CNT. Il a aussi cité entre autres : la société civile, les leaders religieux et les chefs coutumiers qui y sont représentés. À son avis, toutes les forces vives sont impliquées dans la gestion du CNT. Le député Mahamat Saleh Ahmat Khayar qui est aussi reconduit dans le CNT exhorte ses collègues qui ne siègeront pas dans le nouveau Conseil soient leurs guides et conseillers. Pour que l’équipe du CNT n’ait pas droit à l’erreur et réussisse. Abondant dans le sens, le député Djimet Clément Bagaou exprime sa satisfaction pour certains débats en plénières. Il a par ailleurs indiqué qu’il a toujours défendu sa base pendant la 3e législature et compte le faire dans le CNT. Selon lui, c’est une mission difficile, mais il faut l’accomplir. Après 10 longues années de services, les élus de la 3e législature vaquer à d’autres activités. Le PAN a annoncé également le paiement de leur prime de départ dans les jours à venir.
Jules Doukoundjé
Suite à la publication de la liste des 93 membres du Conseil National de Transition (CNT), le Président du Parti des Transformateurs, Dr Masra Succès critique la mise en place de cet organe et souhaite un dialogue sincère pour sortir le pays de sa léthargie. L’opposant compte organiser une marche le 02 octobre prochain pour contester les agissements du CMT. Entrevue.
Le président du parti Les Transformateurs, opposition, Dr Masra Succès ne change pas de fusil d’épaule. Il dit non à cette manière, selon lui, d’organiser la transition. Le jeune politicien souhaite qu’on mette tout sur la place publique et on redéfinit les règles du jeu pour organiser des élections libres, transparentes et crédibles. Pour lui, ce qui se fait maintenant n’est pas un dialogue, mais un monologue. Il explique le fond et la forme de la situation politique actuelle du pays.
La première chose, c’est d’abord l’opportunité de la mise en place du CNT avant le dialogue ou la conférence qui est demandée. Pour lui, ce n’est pas le nom qui est la chose la plus importante, mais le contenu. Pour le jeune politicien, aujourd’hui, personne n’a la légitimité du peuple, il faut une juste représentation de tout le monde. C’est au niveau de la conférence que vont sortir des résolutions et des décisions qui ne doivent faire l’objet d’aucune modification. Pour le président des Transformateurs, ces décisions doivent être souveraines. Il estime que tel que les choses vont, on a vidé le futur dialogue de son contenu et de sa pertinence. Selon lui, les gens pourront venir de bonne foi débattre, discuter et faire de propositions, mais ces propositions ou ces résolutions vont être soumises à un CNT qui a été mis sur pied par une volonté unilatérale d’une seule personne, « elle peut être de bonne foi, mais la confiance n’exclut pas le contrôle », dit Masra Succès.
À son avis, le rôle du CNT doit être un contre-pouvoir pour contrôler l’Exécutif, pour veiller à l’application des résolutions qui seront prises par ceux qui vont débattre dans le cadre de la conférence du renouveau pour notre pays. « Si tel n’est pas le cas, nous aurons des députés qui sont les députés nommés. Donnez-moi un seul exemple au monde où un député nommé est indépendant. Donc leur indépendance serait mise en cause », explique l’opposant qui refuse de participer au CNT si les règles du jeu ne sont pas bien définies. Pour le président du parti les Transformateurs, l’on se retrouvera dans une situation où peu importe ce que les gens vont dire au DNI, ce serait ces conseillers ou « députés décrétés » qui vont être ceux qui vont décider de la suite. « Cela ne servirait pas à grand-chose. Ça ressemblait exactement au dialogue de 2018 et de 2020. Vous vous souvenez, certaines résolutions ont été toilettées et élaguées » affirme Masra Succès. Il rappelle que les mêmes personnes qui étaient là et qui ont conduit le pays dans cette situation, un certain nombre sont encore là.
La représentativité, une coquille vide
Parlant de la forme, l’homme politique évoque le problème du nombre de 3 députés par province. Pour lui, le découpage des 3 provinces a été un découpage politique. Il souligne que le pays comptait 14 préfectures et c’est passé à 23 provinces. Pour le jeune Masra, c’est une volonté de créer une majorité automatique qui va permettre de contrôler l’Assemblée nationale (AN) dans l’avenir. À l’en croire, c’est un calcul arithmétique qui ne fait que s’adosser aujourd’hui sur ce découpage, qui est un découpage totalement injuste. Selon lui la question n’est pas le nombre des provinces, c’est la proportion démographique de chaque province. Pour lui, il y a de provinces qui représentent 0,5% de la population tchadienne qui vont avoir 3 députés et d’autres provinces qui ont entre 10 à 14% de la population qui vont avoir aussi le même nombre de députés. Dr Masra Succès dénonce ce déséquilibre et affirme que tous les tchadiens ont remarqué que les provinces les plus peuplées auront le moins des députés, sans compter l’absence des diversités.
Au sujet de la répartition, là encore, l’économiste critique le plan macabre mis en place par un système qu’il faudrait démanteler. « Si vous dites que vous avez 33% des jeunes et que ces jeunes sont à 90% issues d’une seule province, est-ce que c’est juste ? Vous avez 33% des femmes, si elles sont issues pratiquement de 2 familles, c’est juste ? Quand vous dites qu’il y a la diversité, qu’il y a un renouvellement avec 60% qui sont des nouvelles personnes. Si ces nouvelles personnes sont issues d’un seul parti politique et de ses alliés, est-ce équitable ? » s’interroge l’opposant. Pour lui, on part sur des bases qui ne sont ni équitables ni représentatives et l’on met sur pied à un moment où il ne faut pas.
On peut encore sauver la situation.
Le président du Parti Les Transformateurs est sûr qu’on a encore une chance et qu’on pourrait faire marche en arrière et sauver la situation. Pour lui, rien n’est perdu, il faut juste une volonté de faire bien les choses pour permettre au pays de se développer. « Il y a encore de moyens de revenir en arrière. Nos propositions sont sur la table, pour peu qu’on veuille nous entendre. Nous avons dit cela en 2018, on nous a tapés dessus en disant que nous voulions empêcher le pays d’aller de l’avant, ils sont revenus à la raison. On a encore dit en 2020, ils nous ont tapés dessus », rappelle Dr Masra Succès. À son avis, si aujourd’hui, ils sont obligés de parler de réconciliation nationale, d’obligation de dialogue, de jeter la Constitution dont ils avaient défendu becs et ongles et de revenir sur les institutions qu’ils avaient supprimées, cela montre qu’ils ont pris un mauvais chemin. Et qu’il est encore temps de se ressaisir. Il estime que l’on peut encore corriger le tir, s’ils veulent un dialogue sincère. Il ajoute que ce qui se passe maintenant n’est pas un dialogue, mais un monologue. Selon lui, le comportement des autorités de la transition ne ressemble pas à un dialogue. « Aujourd’hui, on demande aux gens de se taire et de prendre ce qui est là ou alors on vous considère comme extrémiste, comme illégitime, vous êtes considérés comme celui qui n’a pas sa place », explique-t-il. Pour l’opposant, au bout, ce que l’on est en train de faire, doit permettre au Tchad d’arriver à quelque chose qui n’a jamais eu lieu dans ce pays et qu’enfin l’urne portée par le peuple soit plus puissante que l’arme portée par quelques individus. « Nous devons arriver à un Tchad où enfin les Tchadiens vont choisir réellement de façon démocratique leurs dirigeants. Nous devons arriver à un Tchad où on aura défini ensemble quel est le type de Tchad dans son organisation centrale, dans son organisation décentralisée, dans son administration centrale et locale qui vont permettre aux Tchadiens de vivre ensemble », dit le président des Transformateurs.
Pour lui, si on commence par définir unilatéralement une charte par une dizaine de personnes et par définir un gouvernement par une personne et ensuite de définir unilatéralement le CNT, c’est la dictature. Il affirme qu’un système basé sur un mécanisme totalement dictatorial ne peut pas aboutir à un système démocratique. A son avis, si l’on refait la même chose qui nous a conduits aujourd’hui, ce serait du surplace et qu’il y a un autre chemin pour permettre de tirer notre pays vers le haut. Le présent du parti les Transformateurs appelle les Tchadiens à sortir massivement le 02 octobre prochain pour dire non à ce système qu’on leur impose. Il souhaite marcher du rond-point doubles voies au stade Idriss Mahamat Ouya.
Jules Doukoundjé
Les problèmes de succession au Tchad pullulent devant les tribunaux et s’empilent dans les cabinets notariaux. Très souvent, les héritiers se voient confisquer leur droit par certains descendants ou des ayants droit des défunts. Reportage.
Le Tchad, depuis 1960 jusqu’aujourd’hui est régi par le Code civil français de 1958 déclare, Me Djomian Germain, président de l’Ordre national des notaires du Tchad (ONNT). Selon lui, la loi est claire en matière de droit à la succession. Il affirme que les articles 731 et suivants du Code civil de 1958 qui stipulent que, « la succession est dévolue aux descendants, ascendants et collatéraux. » Pour le notaire, c’est un droit qui se situe par degré d’élimination. D’après lui, si le défunt a des enfants, ils sont d’office héritiers et éliminent les autres prétendants héritiers. Mais au cas où le défunt n’aurait pas d’enfants, c’est le père, la mère ou les frères et sœurs qui héritent, explique-t-il. Les collatéraux (oncles, tantes, cousines, etc.) viennent en dernière position s’il n’y a pas des parents.
Me Djomian Germain regrette que les réalités sur le terrain soient autres. « Il arrive que les gens ignorent les droits des enfants et se partagent l’héritage. Au regard du droit c’est inadmissible », dit-il. Concernant la hiérarchie des normes pour régir la succession, le président des notaires du Tchad cite les conventions et traités ratifiés par applicable au Tchad : le Code civil, les us et coutumes ainsi que le droit musulman. Pour lui, des contradictions sont constatées parfois dans les dispositions respectives. Il précise que, en succession, le droit positif applicable au Tchad met tout le monde sur le même pied d’égalité. Or, dit-il, en droit musulman, une fille n’a droit qu’à la moitié de l’héritage d’un garçon. Me Djomian soutient que, si le juge lui notifie la liquidation et le partage des biens selon le droit musulman, il fait appel aux dépositaires de ce droit qui s’exécutent et il cautionne. En cas de refus opposé par un héritier, c’est le Code civil qui s’applique, soutient-il.
Le juriste indique que le grand problème c’est sont les parents. Ils ignorent les vrais héritiers, c’est-à-dire les enfants des défunts. Ces individus parfois, se partagent les biens des défunts, disparaissent et laissent les veuves et les orphelins dans la misère, « lorsqu’on reçoit des cas pareils, on conseille les clients de déposer une plainte à la justice. Ce, pour réclamer ce qui leur revient de droit. Habituellement ils obtiennent gain de cause et les juges ordonnent la restitution de ces biens », dit le notaire.
L’indivision
Me Djomia Germain clarifie aussi sur la question de l’indivision. Il évoque l’article 815 du Code civil de 1958 qui stipule que « nul ne peut être contraint de rester dans l’indivision. » L’indivision, dit-il, est un bien commun à tous les héritiers, appelés indiviseurs. Si l’un d’eux décide d’avoir sa part et sortir de l’indivision, c’est son droit le plus absolu. Un notaire sera chargé d’évaluer le bien et faire une simulation de partage. Autre possibilité, renchérit le notaire, si les autres indiviseurs disposent en liquide la somme qui doit revenir à l’indiviseur sortant, ils le désintéressent et gardent la propriété ou les biens.
Le Code civil français de 1958 ne sied pas au Tchad
Me Germain émet le vœu de voir l’adoption prochaine du Code des biens et de personnes au Tchad. Selon lui, cela va permettre d’avoir une loi plus adaptée à nos réalités. Le président des notaires relève que, le code civil dans sa version de 1958 qui régit le Tchad a connu en France, plusieurs reformes et d’innovations. Ces changements ne sont pas pris en compte au Tchad, précise-t-il. Il explique que dans le Code civil français, le régime légal du mariage est la communauté des biens. Un tel régime affirme-t-il, est favorable à la monogamie. « La tendance majoritaire au Tchad est la polygamie. Au regard du Code civil, la polygamie pose un problème sérieux dans la liquidation et le partage des biens entre coépouses et les enfants », dit Me Djomian. Il souhaite que notre Code de biens et personnes adopte le régime de séparation de biens afin de répondre à nos réalités. Pour toutes ses raisons, le président des notaires du Tchad estime qu’il est urgent d’accélérer le processus de la mise en place de notre régime matrimonial.
Selon lui un comité de toilettage a été mis sur pied par le Ministère de la Femme et de l’Enfance. Ce comité va travailler sur les points de divergence de façon à faire l’unanimité avant adoption.
Moyalbaye Nadjasna
Beaucoup des jeunes tchadiens s’adonnent à la consommation de l’alcool et de la drogue. Ce qui n’est pas sans conséquence pour leur propre santé et la vie en société. Ils deviennent dépendants et il devient difficile pour eux quelques fois de se sortir tout seul de cette dépendance. Le Centre Diocésain de la Recherche Action en Alcoologie, CEDIRA, travaille avec ces jeunes pour les sortir de cette addiction. Reportage.
Des jeunes, bras valides du pays, consacrent leur temps à la consommation de l’alcool. Cette consommation les rend dépendants. Ils peuvent se détourner de la consommation de l’alcool par une simple volonté, déclare Dr Djimtolnan Yangar Etienne psychiatre addictologue au CEDIRA. Le Centre Diocésain de la Recherche Action en Alcoologie CEDIRA accueille, prévoit, soigne, accompagne et aide les dépendants de l’alcool à se libérer. Il précise que l’objectif principal du CEDIRAA est d’informer à travers la formation et la sensibilisation des méfaits de la consommation de l’alcool et des autres drogues. Ce travail bénévole, dit-il, se fait dans les quartiers, les églises, les médias et les clubs des jeunes. Il ajoute que « l’alcoolisme est une maladie. Quand les personnes dépendantes de l’alcool se présentent au centre, nous faisons le sevrage. Ensuite, on voit si la personne est admissible à une hospitalisation »
Dr Djimtolnan Yangar Etienne affirme aussi que le centre ne dispose pas de moyens conséquents pour des hospitalisations. Le centre envoie 7 personnes par mois en hospitalisation à l’hôpital de la liberté ce qui revient à 84 personnes par an. Pour lui, 64% des personnes dépendantes de l’alcool ont définitivement abandonné la consommation d’alcool et autres drogues. Ce chiffre donne un sentiment de satisfaction, se félicite-t-il. Le psychiatre addictologue soutient qu’après hospitalisation, les personnes désintoxiquées sont accompagnées bénéficient d’accompagnement psychologique et psychiatrique. Cet accompagnement se fait aussi par les activités à vocation thérapeutique, explique-t-il. Le technicien donne comme exemple, le fait de faire du théâtre et de participer à des ateliers d’art. « Tout cela pour éviter que ces personnes se retrouvent seules quelque part pour ne pas retomber encore dans la consommation de l’alcool », indique-t-il.
Dr Djimtolnan conclut que leurs portes de son organisation restent ouvertes à toute personne surtout les jeunes qui désirent se sortir de la dépendance de l’alcool. Selon lui, la consommation de l’alcool est un problème et il faut chercher immédiatement une médiation.
Kouladoum Mireille Modestine
Le centre diocésaine de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA), vient de publier un ouvrage intitulé « Boire ou souffrir au Tchad : prévention et soin de l’alcoolisme à N’Djamena ». C’était au cours d’un échange, ce 25 septembre 2021 au Centre Almouna de N’Djamena. Le panel est constitué de Dr Rahmat Noubangar, psychologue clinicienne, M Djimtolnan Yeungar Etienne, infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale et M Madjirebaye Hervé, philosophe. Reportage.
« Boire ou souffrir au Tchad » est, le titre du livre écrit par le collectif du personnel du centre diocésain de la recherche, action en alcoologie (CEDIRAA). C’est un ouvrage de 130 pages qui fait une situation générale sur l’alcoolisme au Tchad. Selon les rédacteurs de cette recherche, l’alcoolisme n’est pas une fatalité. Il est possible de s’en sortir et retrouver une vie saine. C’est cette foi qui a guidé à la réalisation de cet ouvrage qui se veut un outil de lutte contre l’alcoolisme, disent-ils. « L’alcool détruit la santé, la famille et la société. Si nous voulons que le Tchad aille mieux, faisons de la lutte contre l’alcoolisme une priorité », affirment les rédacteurs.
Selon la psychologue clinicienne Dr Rahmat Noubangar, à l’époque, ce sont les adultes qui boivent l’alcool. Aujourd’hui, dit-elle, l’alcoolisme est devenu un monde qui nous questionne. Elle indique que ce livre que le CEDIRAA vient de publier est un véritable outil de sensibilisation et de prévention. La clinicienne estime que l’essentiel de la lutte repose sur la sensibilisation. Concernant l’alcoolisme en milieu jeune, Dr Rahmat Noubangar, pense que les parents doivent bien encadrer et suivre leurs enfants. Elle ajoute que l’éducation est la base de tout changement. L’État doit aussi mettre en place des activités ludiques pour occuper les jeunes, dit la psychologue. « Malheureusement, la télévision et l’Internet ne montrent que comment faire la fête avec de l’alcool. Les jeunes copient sans discernement ces pratiques négatives. La plupart fête aussi leurs anniversaires avec de l’alcool», déplore Dr Rahmat.
M. Djimtolnan Yeungar Etienne, un autre panelliste. Il est infirmier spécialisé en addictologie et santé mentale. Il a travaillé plusieurs années avec CEDIRAA. Pour lui, cela fait exactement 22 ans que cette lutte est menée par CEDIRAA. D’après lui, un alcoolique perd plus ses capacités de jugement et de conscience qu’une personne lucide. L’alcoolisme a des effets désastreux sur la société tchadienne. L’infirmier spécialisé souligne que l’alcool n’épargne aucune classe sociale ni une tranche d’âges. Toutes les religions sont concernées, dit-il. « Nous écoutons particulièrement les personnes alcooliques. Nous prenons en compte leurs histoires, leurs cultures, leurs capacités psychiques. Leurs ressources inexploitées leur permettent de retrouver la voie de la guérison. Toutes les dimensions sont prises en compte afin d’amener les alcooliques à sortir de leur situation ». Il définit l’alcool comme étant du « sucre en présence de la levure. »
Les interventions des participants concernent plus les facteurs favorisants. Ils énumèrent : les attraits néfastes de la société, la perte de l’emploi, le rejet de la société, la stérilité, la souffrance, l’histoire personnelle, mais aussi le désintéressement de l’État. Selon Jean-Marie, un des participants, il faut faire des religieux des alliés dans le combat contre l’alcoolisme. Par exemple les prêtres, les pasteurs et les imams. Et les utiliser comme de passeur de message. « Au lieu de prendre le taureau par les cornes, il faut provoquer un déclic à travers des stratégies de communication. Au niveau des corps constitués, les journalistes sont des personnes appropriées », soutient-il.
M Djimtolnan Yeungar Etienne déclare que, la lutte contre l’alcoolisme n’est ni hier ni aujourd’hui ni de demain. Pour lui, ce n’est pas en parlant aujourd’hui que le problème sera réglé. Mais c’est pour limiter les dégâts d’aujourd’hui et de demain, précise-t-il. 22 ans d’existence au service ont permis au CEDIRAA d’écouter des personnes sous l’emprise de l’alcool, de tramadol, du cannabis, de la cigarette et autres stupéfiants.
Moyalbaye Nadjasna
Les Piqûres et Envenimations de scorpions (PES) et l’avancée du désert dans les régions sahariennes terrorisent les populations du Borkou, de l’Ennedi, du Tibesti et du Wadi-Fira. Reportage.
« Les piqûres de scorpion doivent être considérées comme un problème de santé publique mais cette question soulève une autre encore plus sensible, celle de l’avancée inexorable du désert qui déplace l’habitat naturel du scorpion, le désert, en ville, mais détruit également les rares oasis qui existaient jusqu’à maintenant », alerte l’ONG HDS. Cette ONG fait de la lutte contre le scorpion, de la lutte contre l’avancée du désert et la protection de l’environnement dans les régions du B.E.T/Wadi-Fira sa principale mission.
Les habitants du Grand Nord, Borkou-Ennedi-Tibesti et Wadi Fira mènent souvent une vie dangereuse. Ils sont menacés en période de chaleur par des scorpions noirs. Il ne peut se passer une semaine ou un jour sans enregistrer des cas de morsure de scorpion. Selon HDS, les hôpitaux enregistrent plusieurs cas de piqûres. Ces insectes sont agressifs. Par exemple les scorpions de Faya, selon un agent technique de santé, « ils ne sont pas comme les autres scorpions. Ils sont gros et longs les venins qu’ils injectent à leurs proies peuvent être recueillis au moins à 5 cl. »
Le Coordinateur M. Koni Sougoudi Kellemi de l’ONG HDS affirme que « c’est l’effroyable leiurus quinquestriatus qui sème la mort dans l’Ennedi, au Borkou et au Tibesti. » Il définit cet insecte vénéneux comme Le leiurus de la famille de buthidés, un arthropode de couleur jaune, mesurant 7 à 10 cm. Il se distingue des autres scorpions par les deux derniers anneaux de sa queue qui sont sombres et surtout par ses fines pinces. Toujours selon M. Kellemi son venin est le plus foudroyant et la bestiole est agressive à la moindre rencontre.
D’autres scorpions appartiennent à la famille des arachnides. Le redoutable scorpion est appelé par les scientifiques Androctonus australis. Ce scorpion, Androctonus australis, est aussi hautement venimeux que son congénère Leiurus quinquestristus. Les deux espèces sont cotées 4/4, donc très toxiques. Leur venin est mortel pour les enfants de moins de 7 ans et les vieilles personnes.
D’après les chercheurs, un scorpion Androctonus australis, couvant ses petits appelés pulls, a été capturé en mai 2018 dans un jardin potager de Kalaït pour être identifié. Il avait autour de lui 55 bébés scorpions. Cette espèce est dominante autour de la ville de Kalaït, de Fada et d’Amdjarass.
Traitement contre piqûre
« Les produits pharmaceutiques utilisés pour soigner les malades envenimés sont entre autres le dexaméthasone, hydrocortisone et prométhazine », affirme un agent technique de santé de Faya.
Selon le Coordinateur de HDS Mr Koni Sougoudi Kellemi, les piqûres de scorpions sont la première cause de mortalité dans les villes de Bardaï, Faya, Fada et Amdjarass. On dénombre 300 cas, dont 10 décès environ, par mois pendant le moment de pic. Les victimes sont en majorité des enfants et des femmes enceintes.
HDS préconise en cas de piqûre de scorpion, d’abord, de garder son calme, de ne pas faire de garrot, de ne pas faire d’aspiration à la bouche, d’immobiliser la région piquée, d’appliquer de la glace pour lutter contre la douleur, de transférer la victime rapidement à l’hôpital, d’identifier le scorpion mis en cause si possible, de mettre la victime en position demi-assise ou position latérale d pendant son transfèrement à l’hôpital.
Pour l’ONG HDS, les axes stratégiques de lutte contre les PES doivent cibler sur le scorpion et son environnement, sur le comportement de la population et sur les professionnels de santé, sur l’amélioration de la prise en charge et sur l’implication de tous.
Les régions sahariennes du Borkou, de l’Ennedi et du Tibesti, a fait l’objet de plusieurs programmes mis en œuvre par le programme National de Lutte contre le Scorpionisme, le Ministère de la Santé publique, l’OMS, certains partenaires internationaux et également avec l’Organisation humanitaire tchadienne HDS (Halt Death Stalker), seule organisation qui lutte contre les piqûres de scorpions dans le Grand Nord.
En 2014 la ville de Faya a été choisie pour servir de point d’ancrage à toutes les études scientifiques qui seras entreprise au Tchad sur de cette problématique. L’objectif de cette rencontre était d’élaborer un cadre stratégique global de lutte contre les piqûres de scorpions. Un tableau complet de la situation épidémiologique a été élaboré. Il a fait ressortir plusieurs constats parmi : aucune étude réelle n’a été menée dans la région du BET (Borkou-Ennedi-Tibesti), excepté les efforts de HDS qui a fait une étude de terrain sur les différentes espèces, les zones endémiques et les périodes où les piqûres sont les plus fréquentes. Les actions et les expertises menées par l’organisation ont contribué à la mise en œuvre de ce Programme National de Lutte contre les Piqures de Scorpions et surtout ont mis à jour la nécessité de créer un Programme National de Lutte contre les piqûres de scorpions et les morsures de serpent. L’idée consistait aussi à faciliter la disponibilité du sérum de prise en charge dans toutes les 4 régions. De mettre en place de campagnes de types IEC (Information-Éducation-Communication) dans les zones endémiques. De poursuivre les appuis techniques et financiers aux acteurs, etc. …
Pour éviter d’être attaqué par les scorpions, il faut porter des chaussures fermées lors de déplacements, secouer toujours les habits et les chaussures avant de les porter. Éviter de laisser traîner les objets et les habits au sol. Il est important d’élever des poules, des chats et des hérissons qui sont les principaux ennemis de cette bestiole. Certains produits répulsifs comme l’acide borique et la terre de diatomée peuvent éloigner les scorpions.
Mahamat Kao Adoum
La liste du Conseil national de transition (CNT) nommé par décret a été publiée hier vendre 24 septembre. Le CNT est composé de 93 membres issus de la société civile, des anciens parlementaires, les politico-militaires et surtout de 30 pour cent des femmes. Mais la plateforme des actions citoyennes Wakit tama n’est pas représentée.
La liste des membres du CNT, tant attendue, est publiée hier vendredi 24 septembres. Les 93 membres de cette institution qui va remplacer l’Assemblée nationale critiquée par certains opposants et la société civile sont connus vendredi soir. Sur cette liste, on retrouve les membres de l’ancien parlement, tels que Haroun Kabadi, Delwa Kassiré Koumakoye, Yorongar Ngarléjy, Romadoumngué Félix dernier chef de file de l’opposition sous le Président Idriss Deby.
Parmi les nouveaux membres du CNT, on trouve un ancien candidat malheureux à la présidentielle du mois d’avril dernier, comme Alladoum Djarma Baltazar et une candidature avortée du leader de la coalition de l’opposition Alliance Victoire Benzoune Bongoro Théophile. La nouvelle équipe qui va jouer le rôle de parlement est constituée de 29 femmes, soit 33 pour cent de l’effectif, une première dans l’histoire politique du Tchad. L’on constate aussi la présence de jeunes dans cette nouvelle équipe, une première dans l’histoire du parlement tchadien. Toutes les tendances sont représentées. La liste est composée de 29 femmes, 67% des hommes, dont 24 anciens députés, 69 nouveaux, 29 jeunes. Sur le plan linguistique, les arabophones sont représentés à hauteur de 25% et 75% francophones. Chaque province est représentée par au moins 3 personnes.
La plateforme des actions citoyennes comme Wakit Tama qui continue d’exiger l’organisation d’un dialogue national inclusif (DNI) avant la mise en place du CNT, n’a pas été représentée.
Dans un message, le président du CMT, le général Mahamat Idriss Deby Itno a remercié l’assemblée nationale, maintenue à titre intérimaire depuis le mois d’avril d’avoir assuré la continuité du travail parlementaire.
Jules Doukoundjé