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La marche pacifique dénommée « Week-end noir » initiée par la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique ce, 19 juin sur l’ensemble du territoire national a été très tôt dispersée par les forces de l’ordre et de sécurité. Plusieurs arrestations ont été signalées par les leaders de cette marche. Reportage !

20 personnes arrêtées dont 16 relaxées immédiatement, 4 femmes gradés au Commissariat de sécurité publique (CSP 15) de Boutalbagara, 6 blessures légères signalés selon Adissou Dibam, l’un des leaders de la plateforme des diplômés en instance d’intégration a la Fonction publique tchadienne. Devanture du lycée Sacré-Cœur, rond-point 10 octobre 7ème arrondissement, rond-point de Walia 9ème arrondissement et rond-point Farcha, 1er arrondissement sont les itinéraires de la marche pacifique dénommée « Week-end noir » initiée par la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique ce matin dès 6 heures. Tout au long du trajet, les forces de l’ordre et de sécurité déployés ont quadrillé les secteurs définis pour cette marche.

Atrone, dans le 7ème arrondissement, devant un hôtel de la place, nous les unités du Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP) en campement sont présents. Quatre véhicules en tout. Au rond-point du pont à double voie, quelques éléments de la commission mixte de sécurité sont aussi visibles. Sur l’avenue principale, la circulation est libre. Des citoyens vaquent à leurs occupations.  Au rond-point du quartier Chagoua, la présence policière est en alerte avec quatre véhicules bourrés d’hommes en treillis. Nous continuons notre ronde. 7 heures 30 minutes, devant le lycée Sacré-Cœur, pas de mouvement suspect. Même pas un élément de la Police. Juste à côté, au terrain Feest Africa, quelques éléments de la commission mixte de sécurité composés de la Garde nationale des nomades du Tchad (GNNT) et le Groupement mobile d’intervention de la police (GMIP) sont encore visibles avec une dizaine de véhicules.

M. Adissou Dibam se félicite de la marche pacifique qui a eu lieu à N’Djamena, la capitale, ainsi que dans les provinces du pays. Selon lui, ce n’est pas la police nationale qui a arrêté les 4 manifestantes. C’est plutôt les Agents de renseignement (ANS) qui les ont arrêtés pour les confier aux forces de l’ordre et de sécurité. « Notre marche de ce samedi n’est pas un échec. La preuve en est que malgré que la ville de N’Djaména a été quadrillé par les forces de l’ordre et de sécurité, nous sommes sortis. Donc, c’est une réussite parce qu’il y a une détermination totale des diplômés », dit Adissou Dibam. Il souligne que s’ils n’obtiennent pas une solution idoine à leurs revendications, ils vont toujours continuer à manifester jusqu’à satisfaction totale. « Ce qui nous marque le plus à travers cette marche, c’est la volonté et la détermination des jeunes diplômés qui disent non à l’injustice sociale, au népotisme, au clientélisme et qui revendiquent de manière farouche leur intégration à la fonction publique particulièrement l’insertion sociale », note-t-il.

Il rappelle qu’ils ont eu une audience avec le feu président de la République Idriss Deby Itno qui leur avait promis l’intégration malheureusement, la mort l’a emporté.  « Aujourd’hui, le Conseil militaire de transition (CMT) dans son programme politique refuse de recruter les personnels civils mais entend recruter des militaires. Cela nous surprend parce que le pays n’est pas dans une situation de guerre. Ils disent que l’intégration des jeunes n’est pas une urgence », lance-t-il.

Aux dernières nouvelles, les quatre femmes gardées au commissariat de police de Boutalbagara ont été libérées.

Allarassem Djimrangar

Très facile de voyager il y a quelques années encore au Sud du Tchad. Aujourd’hui, c’est tout à fait le contraire, le voyage vers cette partie méridionale est difficile. La voie est dans un état de dégradation très avancée à partir de Ndjamena-Guelendeng et plus loin Bongor-Kelo. Ialtchad lors d’un déplacement effectué par son équipe à Sarh a fait ce constat. Reportage

Si les voyages interurbains sous d’autres cieux se passent dans le confort, au Tchad cela demeure un véritable parcours du combattant. Difficile de comprendre, pour 153 km, un bus voyageur fait 5heures de temps entre Ndjamena-Guelendeng. Dans le passé, lorsque la route est bonne, 1heure et 30 minutes suffisent pour parcourir le tronçon N’Djamena-Guelendeng.  Juste sur cette distance, plusieurs accidents sont enregistrés chaque année. La route ne tue pas, mais c’est nous qui nous tuons, dit un adage. L’état de dégradation avancé de cette route est le résultat du sous-investissement des autorités publiques.

Sur cette route, les véhicules se sont frayés des rues en terre battue départ et d’autres de la voie principale impraticable. L’emprunter est une véritable séance de gymnastique et d’acrobatie.  Les bus voyageurs ont de la peine de descendre sur la terre battue puis remonter sur le bitume à chaque fois. Tout le monde se plaint, chauffeurs et passagers. Le bus se transforme en tribunal antigouvernemental. Les tons sont graves et vindicatifs. Pour certains, le gouvernement fait exprès. Kemtobaye Kossadinan est passager du bus de l’agence Kingui, très fâché, il raconte : « vous savez, la question des routes sont politisées. Aujourd’hui, c’est l’esprit géopolitique qui anime les autorités tchadiennes. Chacun estime qu’il faut plutôt se tourner vers sa région que d’investir dans une autre. Or, la route est un gage de développement. » Masra Rimtebaye va à Sarh. Il est désolé de constater que cet axe est négligé par la faute des gouvernants. « Écoutez, les routes qui se dégradent sont dues à la négligence des autorités. Elles ne se soucient même pas de leur population. Tout ce qui les intéresse c’est leur intérêt égoïste. Sinon comment comprendre que ce tronçon N’Djamena-Guélendeng reste jusque-là dans cet état », dit-il.

« Des recettes des péages qui ne servent à rien… »

Disons-nous les choses clairement, l’État tchadien est défaillant à plusieurs niveaux, déclare Taroumta Céline, une passagère. « Les gens nous font croire que les 500 F CFA, collectés aller-retour sur les véhicules devraient permettre d’entretenir les routes. C’est du bluff. Cet argent n’est même pas reversé au trésor public. C’est une vache à lait », s’insurge-t-elle. Un autre passager Ndomassal Clément estime que, « le ministère des Infrastructures devrait aussitôt arranger les routes dès qu’un nid de poule est constaté. Cela permettra d’éviter les dégradations avancées. On peut dire que les recettes des péages ne servent à rien. Et les cas des accidents sont imputables à l’État tchadien gestionnaire des routes », dit-il.

Le chauffeur du bus demande à parler sous le sceau de l’anonymat. Pour lui, la plupart des accidents sur cette voie sont dus en grande partie à l’état impraticable de la route. « Je vous dis que c’est difficile de manœuvrer un gros bus sur une route délabrée surtout au niveau de Ndjamena-Guelendeng et Bongor-Kelo. C’est pratiquement 1000 km pour arriver à Sarh. Nos bus prennent beaucoup de coups sur ce tronçon, mais on n’a pas de choix. Nous ne sommes que des chauffeurs, on rend compte de l’état de la route aux responsables d’agence de voyages. Il leur revient à eux de plaider auprès des autorités pour retravailler cette route », affirme-t-il.

Par rapport aux années dernières, il faut noter que des efforts sont en train d’être faits par le ministère des Infrastructures. L’intervalle du tronçon entre Guélendeng et Bongor est quasiment refait. Il ne reste qu’une vingtaine de kilomètres pour l’achever. Toutefois, le problème reste entier lorsqu’il faut 5 heures pour aller de N’Djamena à Guelendeng, villes distantes de 153Km.

Moyalbaye Nadjasna

Le pont de N’guéli qui relie la capitale tchadienne, N’Djamena, à la ville de Kousseri au Cameroun a été rouvert hier par le gouvernement tchadien. Mais du côté de la frontière camerounaise, le passage reste encore fermé. Ialtchad Presse est allé constater. Reportage.

Le pont de N’guéli à la frontière tchado-camerounaise était fermé en mars 2020 en raison de la propagation du coronavirus, a été rouvert du côté tchadien. La cérémonie officielle a été présidée par le ministre de la Sécurité publique, Souleymane Abakar Adam, le jeudi 17 juin 2021. Cette réouverture a suscité la joie chez des riverains qui ne pouvaient plus traverser ce pont depuis un an et trois mois. Cette joie a été que de très courte durée.

Ce vendredi 18 juin, la rédaction s’est rendue sur le site pour constater l’effectivité de la réouverture.  Sur le pont, rien n’indique que le trafic a repris. Pas de bousculade, pas d’embouteillage comme par le passé. Il y a la présence des agents de sécurité. Sur la chaussée, quelques gros porteurs sont stationnés en attendant les formalités de sortie pour traverser la frontière du côté camerounais. « Est-il possible de traverser le pont ? », la question est adressée à un agent tchadien. La réponse fuse : « La frontière est ouverte de notre côté. Donc vous pouvez passer. Le blocus est du côté camerounais. Traversez pour constater par vous-mêmes ».

Et nous traversons le poste, sans aucune formalité. Sur le pont, nous rencontrons un groupe de personnes, carnet médical en mains, marchant vers le Tchad. Un autre groupe de jeunes, voulant traverser pour aller au Cameroun, se fait repousser par les agents camerounais. Nous nous sommes rapprochés de la barrière gardée par les agents de sécurité camerounais. « La frontière est fermée. Retournez », nous ont-ils ordonné. En effet, la frontière est encore fermée du côté camerounais. « Pour avoir des explications sur le blocus, il vous faut un ordre de mission », nous ont-ils gentiment rétorqué. Nous rebroussons chemin.

Des personnes rencontrées sur le poste frontalier nous rapportent que seuls les cas d’urgence médicaux ou administratifs sont autorisés à traverser pour entrer ou sortir du Cameroun. Pour les autres, il faut attendre l’ouverture officielle de la frontière par les autorités camerounaises. Un gérant de parking nous raconte que des personnes qui ont eu à traverser lors de la réouverture du côté tchadien sont coincées au Cameroun puisqu’interdites de traverser à nouveau. « Vous voyez ces motos au premier, ce sont celles des personnes qui ont traversé hier et bloquées là-bas », nous fait-il savoir.

Le pont de N’guéli est rouvert. Mais au final, le pont est resté fermé. On peut franchir du côté tchadien mais pas côté camerounais. Au final la frontière reste fermée.

Christian Allahadjim
Orthom L’Or

Chaque année, le nombre des diplômés sans emploi augmente. Ce sont des jeunes sortis des écoles de formations professionnelles qui disent être fatigués d’attendre leur recrutement à la Fonction publique. Ils veulent quitter le pays. Ialtchad est allé à leur rencontre.

Après plusieurs années d’attente d’intégration à la fonction publique, les lauréats professionnels de l’éducation nationale veulent quitter le Tchad. Selon Neuzilka Emmanuel, porte-parole du collectif des lauréats professionnels de l’éducation nationale en instance d’intégration à la fonction publique, ils ont entamé les démarches auprès de quelques 13 ambassades étrangères au Tchad. Leur objectif est d’obtenir des visas pour quitter le pays. D’après lui, quelques ambassades ont répondu favorablement.  Pour lui, s’ils ont décidé d’entreprendre une telle démarche, ce n’est pas par plaisir. C’est le désespoir et les multiples déceptions qu’ils ont toujours reçus des plus hautes autorités du pays qui les pousse à entamer cette démarche. Autrement, rajoute-t-il, c’est la pression qui les oblige à vouloir quitter leur pays à contrecœur.  Est-ce du chantage ? Neuzilka Emmanuel répond, « si c’était un mythe, nous n’avons aucune qualité à faire impliquer les grandes puissances. »

M. Neuzilka Emmanuel, affirme que les membres de son association ont usé de toutes les stratégies sans aucun résultat. Ils ont selon lui attendu 15 ans sans espoir. « Manifestations pacifiques, main sur la tête, l’hymne national sont entre autres les formes de nos revendications. Ils nous ont torturés, traités de bandits, jetés en prison comme des malpropres, sans qu’une solution ne soit trouvée », explique-t-il. D’après lui, ils n’ont pas de choix. Tout ce qu’ils désirent c’est de quitter le Tchad. « Même si nous ne sommes pas utiles pour ce pays, nous pouvons l’être pour d’autres sous d’autres cieux, là où les droits de l’homme sont respectés, l’éducation est valorisée », dit le porte-parole

À noter que le 17 juin dernier, les lauréats professionnels de l’éducation en instance d’intégration à la fonction publique ont procédé à une collecte de leurs dossiers pour demander des visas. Une preuve qui matérialise leur intention de quitter un de ces jours le Tchad, souligne-t-il.

Une autre plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique déclare organiser une marche dénommée ‘’weekend noir’’ samedi, 19 et dimanche 20 juin 2021 dès 6 heures du matin sur toute l’étendue du territoire du Tchad.

Allarassem Djimrangar
Younous Sidick Abakar

La journée mondiale du lait a été célébrée le 1er juin passé. Au Tchad, le secteur laitier est embryonnaire et rencontre beaucoup de difficultés. Reportage dans une laiterie.

Klessoum à la sortie Est de N’Djamena. C’est dans ce village qu’Issa Adoudou Artine a implanté sa laiterie. Depuis 2015, il transforme localement des produits laitiers. Grâce au lait de vache que lui procurent des éleveurs à proximité de son usine, il fabrique du yaourt, de la crème liquide, du beurre, du fromage, etc.

Comme entrepreneur, investisseur et Tchadien, M. Artine tient à développer ses affaires dans son pays. Mais le climat d’affaires n’est pas propice, « il n’y a que des difficultés dans ce secteur. C’est vraiment pénible, intenable », dit-il d’air désabusé. Mais une seconde plus tard, il redevient combatif. Et s’emballe par son projet.

Difficultés

M. Artine évoque d’abord le manque de matière 1re : les vaches laitières. « Le Tchad est un pays d’élevage bien sûr. Mais le problème c’est quelle catégorie de cheptel dont le pays dispose ? », fait-il remarquer. Il est vrai que le Tchad est un pays agropastoral par excellence. Mais son cheptel ne compte vraiment pas des vaches productrices de lait. « Même si on a des millions de têtes de vaches, le lait qu’elles produisent est insignifiant et souvent ce n’est pas un lait de qualité », relève Issa Adoudou Artine. Il explique que cette faible production laitière est causée par le problème de pâturage et de traitement vaccinal.

« Le pâturage est un réel problème pour nos bétails », reconnaît un éleveur, fournisseur de M. Artine. Mal nourrie, la vache est incapable de produire du lait en quantité pour nourrir le veau, pour l’autoconsommation et pour la commercialisation. « Regardez, pour presque 20 vaches, elles ont produit à peine 2 litres de lait », dit-il en fixant le bidon de lait déposé sur la balance. 

Ensuite, le problème du personnel qualifié. Pour le patron de la laiterie Artine, on compte au Tchad assez de Médecins vétérinaires spécialisés en élevage, mais très peu « d’ouvriers qualifiés.» Pour le besoin, son organisation s’est dotée d’un centre de formation où des éleveurs sont formés sur des techniques d’entretien du bétail et de prélèvement du lait. « Avec ces b.a.-ba, ils nous rapportent du lait prélevé dans des conditions acceptables même si c’est en petite quantité », affirme Issa Adoudou.   

Enfin, la problématique de la commercialisation. Selon l’entrepreneur Issa Adoudou Artine, la transformation des produits laitiers est confrontée à l’absence « d’une politique de vulgarisation » et à un manque de prise de conscience à tous les niveaux. Ce qui entraîne, de facto, une méconnaissance des produits laitiers transformés localement. « Les gens continuent par consommer ce qui est importé alors qu’on a commencé par produire sur place », s’agace-t-il. Pour lui, il faut privilégier la production locale. Et pour cela, un plaidoyer est nécessaire. Car, dit-il, le produit laitier tchadien n’est pas compétitif.

Les difficultés sont légion, mais le patron de la laiterie Artine reste optimiste, « au Tchad, le secteur laitier est vierge ». Il évoque aussi le manque d’investissement des acteurs privés et un délaissement de l’État. « L’État ne donne aucune subvention, n’aide pas les éleveurs à entretenir leurs bétails contre certaines maladies », énumère-t-il.

Espoir

Malgré tout, il persévère. Pour ravitailler son usine de transformation, il a mis sur pied un projet pilote de croisement d’animaux productifs. Il a, pour l’instant, une cinquantaine de têtes dans ce projet. Il cultive aussi une variété d’herbe pour l’alimentation des vaches laitières. Et enfin,  il a un projet de construction d’une étable pour l’élevage sur place des vaches laitières.

Pour le décollage de ce secteur, Issa Adoudou Artine propose au ministère de l’Élevage de mener une politique de vulgarisation. Car, insiste-t-il, le secteur laitier est un secteur qui peut créer de la richesse et la prospérité d’un pays comme le nôtre qui est par essence un pays d’élevage. Mais regrette-t-il, « les autorités n’ont toujours pas compris les enjeux politiques et financiers liés à ce secteur. »

Christian Allahadjim

Pour rendre la ville de N’Djamena propre, les autorités municipales ont pris un certain nombre de mesures. Parmi celles-ci, il y a le décongestionnement des abords des marchés, l’interdiction de stationnement des bus des agences de voyages sur les abords des routes bitumées. Ialtchad Presse a fait un détour au grand marché « soukh kabir » et dans les agences de voyages de Dembé de la capitale tchadienne, N’Djamena, pour constater. Reportage ! 

11 heures. Marché central ou « soukh kabir », le grand marché en Arabe locale. La température oscille entre 35 et 37 degrés Celsius. L’entrée sud du grand marché, espace légumes, est déserte. Les vendeuses de légumes ont presque disparu. La circulation est fluide. Il y a des réparateurs de montres, des cordonniers, des vendeuses de mangues et quelques véhicules des particuliers stationnés sur la chaussée. Pas la moindre trace de vendeuses des légumes.

Ousman Ali est un commerçant. Il  est assis devant sa boutique à l’entrée sud du grand marché Central. Il vend plusieurs articles, notamment les cahiers, les sacs à dos, les chaussures, les prêts-à-porter pour hommes. Ce dernier, dit qu’il n’est pas contre le marché des femmes vendeuses de légumes, mais plutôt  la place qu’occupent ces femmes. Car elles obstruent le passage. « Depuis qu’elles vendent leur légume sur les abords du goudron, le marché est toujours sale et une odeur nauséabonde se dégage. La chaussée était aussi rétrécie », lâche Ousman Ali. D’après lui, depuis que les autorités municipales ont déguerpi ces femmes vendeuses de légumes, la voie est vide. Les usagers peuvent facilement garer leur véhicule. « Je déplore le comportement de certains agents municipaux véreux qui font payer ces vendeuses de légumes en contrepartie ils les laisser s’installer sur la chaussée. Il faut que le Maire trouve une solution définitive à cette situation le plus tôt possible », dit-il.

Certaines vendeuses de légumes rencontrées ne cachent pas leur mécontentement. Zara Abba en est une,  «  il y a de cela un mois que nous  sommes déguerpies de nos places initiales. Mais depuis lors on ne sait quoi faire et où aller. Pour l’instant, nous exposons nos légumes devant cette église. Le déguerpissement a donné une autre face pour nos commerces, et la place n’est plus une garantie pour nous.  On ne sait pas si un jour le propriétaire, nous dira de laisser le lieu. La mairie ne nous a pas trouvé un autre lieu, et si on a un appel à lancer, c’est qu’on a besoin qu’elle nous trouve une solution le plus tôt possible », demande-t-elle.

Félicité, une autre vendeuse de mangues, dit que dans leur ancien coin, elles font assez de revenus, mais depuis qu’on les a déguerpis, les affaires ne sont plus comme avant. « Le maire Ali Haroun veut qu’on fasse quoi au juste ? Puisque là où nous vendons nos légumes avant, est très stratégique. C’est l’entrée et la sortie du marché où l’on rencontre facilement les clients. On peut s’asseoir, mais en reculant tout en cédant la voie de pour la circulation. C’est grâce à la vente de nos produits qu’on se prend en charge nos familles », précise Félicité l’air fâché.

Un constat déplorable dans les différentes agences des voyages

Dans les différentes agences de voyage sis au quartier Dembé, la décision des autorités municipales interdisant le stationnement anarchique des bus voyageurs n’est pas du tout respectée. Les bus sont stationnés sur les abords des routes obstruant ainsi le passage aux usagers. 

Les responsables de l’agence Express Sud Voyage ont été interpellés par la rédaction pour réagir, mais ils refusent de se prononcer sur cette décision.

Allarassem Djimrangar
Younous Sidick Abakar

Les membres du Comité ad hoc pour la mise en place du conseil national de transition ont été nommés dans la journée du 13 juin. Une équipe composée des partis politiques et de la société civile.

C’est un premier pas vers la mise en place du Conseil National de Transition (CNT), l’organe qui fera office de l’Assemblée nationale. Par décret rendu public le 13 juin, le président du Conseil militaire de transition (CMT) a nommé des membres du Comité ad hoc de sélection des candidatures pour le CNT. Mais qui compose ce comité ?

A la tête de ce Comité, se trouve le Général de division Djimadoum Tiraina, vice-président du CMT. Officier de formation, le président du comité ad hoc a travaillé régulièrement à l’état-major général des armées. Il a été récemment fait ministre de la Défense par le défunt président Déby avant qu’il ne soit désigné comme vice-président au sein du CMT mis en place après la mort de Déby.

Comme 1er vice-président, Mahamat Allahou Tahir. Président du parti Rassemblement démocratique tchadien (RDP) du défunt président Lol Mahamat Choua, il est un allié de l’ancien parti présidentiel, le MPS.

Le 2e vice-président n’est rien d’autre que Me Jean-Bernard Padaré. Surnommé « feu de brousse », il est le secrétaire général, porte-parole du MPS.

Aux postes de rapporteurs, il y a Mahamat Hamid Koua et Ziang Saint Léon. Le premier est un Mpsiste. Il a été plusieurs fois ministre sous le régime Déby et actuellement ministre dans le gouvernement de transition. Le second est du parti RNDT le réveil, de l’actuel PM de transition, Pahimi Padacké Albert.

Six membres accompagnent ce comité. Parmi ceux-ci, il faut signaler l’implication d’Allamine Abakar Dangaya, président du Conseil national de la jeunesse du Tchad (CNJT). Celui-ci a été secrétaire général de la toute puissante organisation estudiantine, l’UNET avant d’en devenir son président. Il faut également signaler la présence du 1er vice-président de l’UNDR, Celestin Topona, actuellement conseiller chargé des missions du président du CMT. Souad Awad, l’actuelle directrice générale de la maison de la Femme figure également parmi les membres.

Le Comité ad hoc a cette mission de procéder par sélection des candidatures pour la composition du CNT, deuxième organe de la transition. Cet organe sera composé de 93 représentants, selon des critères qui ne sont pas encore définis.

Christian Allahadjim

Par un point de presse fait le 12 juin dernier, à la Maison des Médias du Tchad (MMT), la coordinatrice du collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, Hadjé Moussa Kach, a dénoncé les dérives de la Société Nationale d’Électricité (SNE), tout en proposant des solutions d’amélioration des services.

Pour la coordinatrice du Collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, Hadjé Moussa Kach, l’énergie électrique est le socle, sinon la pierre angulaire de tout développement. Et, partant des constats désastreux faits sur le terrain, on ne peut prétendre à un développement si l’on n’a pas accès à suffisance à l’énergie électrique, dit-elle. Selon Hadjé Moussa Kach, le tristement célèbre terme « kouran djabo » est la preuve irréfutable que l’énergie électrique est un luxe au Tchad. D’après elle, son organisation panafricaine « House of Africa », par le biais du collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, est conscient du calvaire que vivent les clients de la SNE. « Ce calvaire dure depuis des lustres, sinon, aussi loin que l’on se rappelle, quitte à croire que notre obscurité est leur priorité. Les services fournis sont plus que médiocres, c’est pourquoi le Tchad se retrouve à la traîne au classement mondial d’accès à l’électricité », dit Hadjé Moussa Kach. Elle affirme qu’après observation de la situation, plusieurs problèmes entravent l’amélioration de l’électricité au Tchad. Il y a entre autres, « le délestage chronique, la répartition inégale de l’énergie électrique, la défaillance des certains postes de distribution, l’inexistence des notes d’informations à l’intention des consommateurs pour des éventuels délestages, la cherté du prix du Kilowatt, la non-maîtrise de la tension de l’énergie distribuée, etc. », a-t-elle cité.

La coordinatrice du collectif des jeunes pour l’amélioration de l’énergie au Tchad, souligne que pour relever les défis et faciliter un accès effectif et permanent de l’électricité au pays et à N’Djamena en particulier, son organisation, fait plusieurs propositions. Il s’agit de la permanence de l’énergie électrique, la répartition égale et équitable de l’électricité si nécessité oblige, la mise en place d’un comité indépendant des suivis et évaluations relatifs au ravitaillement en carburant, la limitation de la prise en charge à 200 KW par bénéficiaire, la transparence sur la taxation du prix du Kilowatt. « Nous recommandons aux autorités de tutelle, à la SNE et aux partenaires techniques de la SNE de saisir de ces propositions afin l’électricité soit permanent au Tchad. Cette sortie n’est pas pour amuser la galerie. D’autres actions d’envergures peuvent être entreprises si la situation ne nous laisse pas le choix », conclut Hadjé Moussa Kach.

Rappelons qu’« House of Africa » est une organisation panafricaine créée le 25 janvier 2017. Elle est basée dans la capitale tchadienne, N’Djamena. Elle intervient dans plusieurs domaines, notamment les actions humanitaires, l’autosuffisance alimentaire, la résilience communautaire, la défense des droits des consommateurs tchadiens.

Allarassem Djimrangar

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