Des milliers de gens ont répondu ce samedi 11 septembre à l’appel à la marche pacifique organisée par la coordination des actions citoyennes Wakit Tama. Les organisateurs de cette manifestation demandent la modification de la charte de la transition et l’organisation du dialogue national inclusif (DNI) avant la mise en place du CNT. Reportage.
Malgré qu’une partie de la classe politique et de la société civile se mettent en ordre de bataille pour intégrer le Conseil national de la transition (CNT) et organiser le DNI, la coordination des actions citoyennes Wakit Tama ne fléchit pas et reste droit dans ses bottes. Elle a mobilisé des milliers de manifestants qui ont marché pour dire non aux manigances des autorités du Conseil Militaire de Transition (CMT). Beaucoup de marcheurs appartenant à plusieurs organisations de la société civile et une partie de l’opposition démocratique se sont donnés rendez-vous devant le rond-point Hamama et ont marché jusqu’au Palais du 15.
7 heures, les organisateurs se concertent en attendant l’arrivée des partisans et sympathisants. 8 heures, les marcheurs reçoivent les consignes, puis entonnent l’hymne national, la Tchadienne. La marche pacifique qui a commencé à 8 heures 15 minutes a été encadrée par les agents de la sécurité publique, telles que, la police, la gendarmerie et la police municipale. Pour empêcher une infiltration, certains jeunes marcheurs se sont constitués e agents de service d’ordre pour éviter les débordements. Les manifestants composés de toutes les couches sociales chantent et dansent en brandissant les pancartes. Sur ces pancartes, on peut lire des inscriptions dénonçant la position de la France en demandant une vraie transition et l’organisation des élections démocratiques, libres et transparentes. Pour agrémenter la marche, les organisateurs ont loué une discothèque mobile qui a animé avec les chansons qui dénoncent le pouvoir clanique et le manque de démocratie en Afrique noire.
L’opposant Masra Succès entre en scène
Cette 3e marche pacifique autorisée a des allures de retrouvailles entre le jeune opposant Masra Succès et les autres membres de la société civile. Main dans la main, les organisateurs et certains membres de l’opposition démocratique ont marché jusqu’à l’esplanade du palais du 15 janvier. L’arrivée du jeune opposant vers 8 heures 45 minutes sous ovation et de certains opposants a davantage mobilisé les jeunes en extase. Les marcheurs ont d’une manière unanime critiqué l’itinéraire qui n’a pas changé. Selon eux, ce n’est pas la seule avenue à N’Djamena et souhaitent organiser d’autres marches sur les autres avenues de la ville.
Arrivée vers 9h 30 mn au croisement du Ministère de la Justice, tous les marcheurs se sont agenouillés et ont entonné l’hymne national. Ils réclament la transparence dans les verdicts et appellent les autorités judiciaires à œuvrer pour l’instauration d’une justice au service de la nation. Cette troisième marche a mobilisé plus de monde que les deux premières. Elle a été supervisée par les représentants des Nations unies et de l’Union africaine (UA). Certains opposants et certains chefs religieux ont aussi participé en appelant les Tchadiens à se mobiliser pour barrer la route au CMT. À 10 heures, les marcheurs sont arrivés à l’esplanade du palais du 15 janvier sous le regard vigilant des agents de la sécurité publique. Les organisateurs se sont exprimés tour à tour et appellent unanimement les Tchadiens à rester debout et de refuser la forfaiture du CMT disent-ils. Une concertation est prévue avant l’organisation d’une éventuelle marche.
Jules Doukoundjé