Le ministère de l’Éducation nationale et de la promotion Civique organise, ce jeudi 7 avril, un atelier de restitution du rapport national d’évaluation du programme d’analyse du système éducatif (PASEC) de la conférence des ministres de l’Éducation nationale des États et des gouvernements (CONFEMEN). C’était le ministre de tutelle, Mogna Djimota qui a ouvert ce matin les travaux au Centre d’Étude et de Formation pour le Développement (CEFOD). Reportage.
Les ministres de l’Éducation nationale de l’espace francophone ont créé un cadre dénommé Programme d’analyse du système éducatif (PASEC) pour évaluer les enseignants et les élèves. Le Secrétaire General de la conférence des ministres de l’Éducation nationale des États et des gouvernements (CONFEMEN), Abdel Rahamane Baba-Moussa a souligné que c’est sur une démarche scientifique que les résultats des rapports des États qui ont été soumis à l’appréciation de la CONFEMEN ont été évalués.
Le ministre de l’Éducation nationale Mogna Djimota demande aux participants de formuler les recommandations réalistes. Selon lui, les résultats d’évaluation de 2019 ne sont pas reluisants pour le Tchad, un défi à relever. « Je vous invite à bien scruter la situation pour permettre au gouvernement d’inverser rapidement la tendance actuelle », a recommandé le ministre aux participants. Cette évaluation selon lui, fournis aux pays membres des éléments devant les aider à mieux piloter leurs systèmes éducatifs. Il ajoute que l’évaluation est un outil d’information sur l’évolution du système éducatif. « Le PASEC est aussi un véritable outil d’aide au diagnostic de qualité pour guider l’élaboration et le suivi des politiques éducatives des pays membres », a signifié M. Mogna Djimota.
Le ministre affirme que le Tchad a participé aux deux évaluations internationales groupées. Il nomme le PASEC 2014 et le PASEC 2019. D’après lui, par rapport à l’évaluation du PASEC 2014, celui de 2019 a connu une innovation avec les textes qui ont permis de mesurer les compétences des enseignants tchadiens. Après ces participations, dit-il, il y a lieu de s’interroger si les performances de nos élèves sont en évolution dans le temps. Aussi, le ministre déclare qu’il faut voir si les recommandations issues des évaluations sont mises en œuvre en vue d’améliorer la qualité d’enseignement et des apprentissages. Autre innovation dit le ministre, les élèves des écoles arabophones de classe de CM2 ont été testés. « Dans l’ensemble, par rapport aux innovations, l’évaluation PASEC 2019 permet au Tchad de reconnaître sa position exacte à travers la compétence des élèves et enseignants », a poursuivi le ministre.
Le ministre soutient que si les moyens sont disponibles, l’équipe nationale envisage organiser la restitution du rapport national de l’évaluation PASEC 2019 à l’intention de ses services déconcentrés. Il plaide ainsi auprès des partenaires techniques et financiers notamment, l’Agence française pour le développement (AFD), la CONFEMEN, l’UNESCO et le partenariat mondial pour l’Éducation pour les accompagner dans leurs ambitions.
Moyalbaye Nadjasna
Dans le cadre de recrutement des 5. 000 jeunes diplômés à la Fonction publique, le gouvernement a proposé organiser un test pour permettre à tous les diplômés d’avoir la chance à un emploi public. Cette proposition a été systématiquement rejetée par les diplômés en instance d’intégration. Certains analystes estiment que la proposition de l’État devrait concerner les diplômés des écoles privées et non ceux des écoles publiques qui ont passé un concours rigoureux. Reportage.
Le gouvernement justifie que cette nouvelle forme de recrutement à l’emploi public va permettre d’appliquer l’égalité des chances à tous les diplômés. Dr Sabre Fadoul, le désormais ancien directeur de cabinet du Président du Conseil Militaire de Transition (PCMT) avait défendu que le recrutement de 5 000 jeunes voulu par le PCMT se fera sur la base d’un concours transparent sous l’œil vigilant d’observateurs externes au circuit administratif. Mais aussitôt l’annonce faite, plusieurs diplômés en instance d’intégration avaient campé devant le ministère de l’Éducation nationale pour protester contre la nouvelle mesure.
Cette tentative du gouvernement qui peine à trouver des solutions au problème de chômage des jeunes diplômés est appréciée de différentes manières par les analystes et les leaders de la société civile.
Pour le Pr Ahmat Mahamat Hassan, cette procédure est légale, mais ne doit pas concerner tout le monde. Selon lui, les diplômés des Écoles professionnelles nationales ne doivent pas être concernés parce que depuis leur entrée par concours à l’école, ils sont considérés comme des élèves fonctionnaires. Il souligne que leurs places sont en principe réservées et n’ont pas besoin de passer un autre concours. L’ancien ministre de la Justice, Garde des Sceaux, estime par contre que le concours comme moyen d’égalité citoyenne et de transparence pourrait être utilisé pour les autres diplômés des autres écoles, notamment les universités et les autres écoles privées de formation professionnelle ou semi-publique. Le Pr Ahmat Mahamat Hassan estime que les Écoles nationales comme l’École normale supérieure, l’ENA, l’ENAM, l’école nationale de santé publique, les élèves de ces écoles précitées sont des élèves fonctionnaires, n’ont pas besoin de passer un concours pour entrer à la Fonction publique. « Le gouvernement aurait dû apporter cette précision qui est légale pour permettre à ce qu’il n’y ait pas de tiraillement inutile », ajoute-t-il.
Selon le président par intérim de la ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH), Me Adoum Boukar, l’institution qu’il préside n’est pas opposée au recrutement à la Fonction publique par voie de concours. Il souligne que c’est le statut général de la fonction publique qui le prévoit, même si dans la pratique, on n’a jamais mis en application cette disposition. Me Adoum Boukar exprime sa surprise de la manière avec laquelle, on veut organiser les choses. « Normalement un décret d’application devrait préciser les modalités pratiques de ce concours. Mais ce décret n’a jamais vu le jour », dit-il. Le défenseur des droits humains note qu’à défaut du décret d’application, on ne peut organiser le concours d’entrée à la fonction publique. Il estime d’autre part que le concours ne devrait pas en principe concerner les lauréats des écoles professionnelles publiques. Le président par intérim de la LTDH affirme qu’on y entre dans ces écoles publiques par concours et on est élève fonctionnaire. Il insiste en disant que les concours d’entrée à des écoles publiques et professionnelles sont organisés par l’administration qui a exprimé des besoins en personnel, donc ils ont leur place à la fonction publique. « En principe le concours concerne ceux qui ont fini à l’université ou des écoles privées », explique-t-il. M. Boukar exprime aussi son inquiétude en indiquant que l’expérience a montré que les concours au Tchad, ce sont des magouilles et du clientélisme. Pour organiser le concours, dit-il, il faut bien renforcer les conditions de transparence pour qu’il y ait vraiment égalité des chances entre les candidats.
Jules Doukoundjé
L’Office national de la promotion de l’Emploi (ONAPE) en collaboration avec l’association Bet Al-Nadjah ont organisé une journée d’information sur le chèque service hier 6 avril 2022. L’objectif de cette journée est de permettre aux techniciens de l’ONAPE de s’approprier ce dispositif. Reportage.
Dans sa politique d’emploi des jeunes, l’Office national de la promotion de l’Emploi (ONAPE) améliore ses services. Il entend intégrer le dispositif chèque service dans sa politique de l’emploi. Cet échange d’information, selon la représentante du Directeur général (DG) de l’ONAPE mme Konguila Mackaye, va leur permettre de s’approprier les dispositifs chèque service. Aussi précise-t-elle, de voir dans quelle mesure l’ONAPE et Bet Al-Nadjah peuvent collaborer pour atteindre les objectifs fixés. L’objectif, dit-elle, c’est de permettre aux techniciens de l’ONAPE de s’imprégner du dispositif.
Pour Youssouf Rahman Amane, DG de l’association Bet Al-Nadjah, c’est un atelier de processus d’appropriation de dispositif chèque service Tchad. Le partenariat entre l’ONAPE et l’association Bet Al-Nadjah, dit-il, date de longtemps. L’ONAPE est membre fondateur de l’association Bet Al-Nadjah, a dit le DG. Il présente le dispositif chèque service comme un mécanisme de subventionnement total ou partiel aux prestations dont ont besoin les entrepreneurs. Selon lui, les entrepreneurs sans formation, sans accompagnement technique des bureaux d’études et des agences de communication ne peuvent aller nulle part. Il ajoute que ces prestations de services coûtent très cher pour les jeunes entrepreneurs qui se lancent. « Le but de chèque service est de permettre à ce que mêmes ceux qui n’ont pas de moyens accèdent à cette prestation. Le porteur du projet n’aura qu’à payer un ticket modérateur à l’opérateur », déclare le DG. A son avis, dans la configuration de ce mécanisme, plusieurs acteurs interviennent. Il cite les agences de distribution, les prestataires agrées et les partenaires financiers (banques) d’où tout doit transiter.
M. Youssouf Rahman Amane révèle que l’ONAPE est reconnue comme une agence de distribution. « Les agences de distribution sont plus ou moins le cœur du mécanisme de chèque service. Toutes les informations s’obtiennent à cette échelle : payer son ticket modérateur, choisir son prestataire de service, etc. », clarifie le DG. Il explique qu’ils ont été sollicités par l’ONAPE pour s’entretenir avec leurs techniciens sur les contours du dispositif chèque service. Selon le DG de Bet Al-Nadjah, le dispositif chèque service n’est pas leur propriété, mais il appartient à tout l’écosystème entrepreneurial au Tchad. « Le chèque service n’est pas censé être seulement à N’Djamena. En fonction des réalités sur le terrain, le chèque service à travers les structures de ramification des agences de distribution agréées, seront dans tout le Tchad. Cela permet d’aller vite et bien en province », affirme le technicien. D’après lui, les prestataires de chèque de service sont des cabinets, des bureaux d’études, les incubateurs, les structures d’accompagnement des entrepreneurs.
Le DG de l’association Bet Al-Nadjah dévoile qu’actuellement au Tchad, c’est dix-neuf (19) prestataires de services qui sont agréés. Il est important, souligne-t-il, que les acteurs fédèrent leurs opérations pour que le dispositif chèque service puisse perdurer.
Moyalbaye Nadjasna
Le Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale a procédé hier mardi à N’Djamena au lancement officiel de la campagne de vaccination contre la rougeole dans la commune de N’Djamena. Cette campagne va permettre de lutter contre la rougeole qui sévit depuis plus d’un mois dans les cinq districts sanitaires de la capitale tchadienne, N’Djamena. Reportage
426 152 enfants âgés de 6 mois à 5 ans devront recevoir le vaccin afin d’être complètement protégés contre cette maladie. Pour atteindre cette cible, 347 équipes de vaccination composée de 477 vaccinateurs, 477 volontaires et 104 superviseurs des équipes sont déployées dans les 5 districts de la province de N’Djamena.
La délégation provinciale de la santé et de la solidarité nationale de N’Djamena a notifié un nombre important de la rougeole ces dernières semaines dans la ville. Et cela, grâce un système de surveillance épidémiologique sensible mis en place. La rougeole est une maladie extrêmement contagieuse qui peut être mortelle. Parmi les symptômes figurent la fièvre, la toux, les yeux rouges et une éruption de minuscules taches rougeâtres qui commencent par la tête et qui se répandent jusqu’au reste du corps.
Selon le délégué provincial de la Santé et de la Solidarité nationale de N’Djamena, Dr Ramat Abdoulaye Abderaman, la rougeole peut aussi conduire à la pneumonie, à des infections de l’oreille et de l’œil, à la diarrhée, à l’inflammation du cerveau, à la malnutrition, et à d’autres complications graves qui pourraient conduire à la mort. Le délégué provincial explique que cette maladie se transmet d’un enfant malade à un enfant en bonne santé par les crachats, les éternuements, les mains contaminées, par les sécrétions du nez ou par la bouche. Dr Ramat Abdoulaye Abderaman estime que la vaccination seule peut protéger nos enfants de manière efficace à la propagation de cette maladie évitable. « C’est dans ce souci que le Ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationale, avec l’appui des partenaires a organisé cette campagne de vaccination qui commence ce 5 avril et va durer une semaine dans toute la ville de N’Djamena », dit-il. Il ajoute que cette activité ne concerne que les enfants de 0 à 5 ans.
La vaccination va se dérouler selon 3 principales stratégies qui sont les équipes fixes dans les centres de santé et autres endroits publics, des équipes avancées et mobiles couvriront les zones les plus reculées.
Le délégué provincial souligne qu’au moins 406 relais mobilisateurs et 347 crieurs publics vont assurer la sensibilisation au sein de la communauté pendant 2 jours.
Le directeur de cabinet du délégué auprès du gouverneur de la ville de N’Djamena, Adoum Ali Haroun invite les parents à conduire leurs enfants sur le site de vaccination le plus proche ou dans un centre de santé pour être vaccinés. Il précise que ce vaccin est efficace et sans danger. Il est gratuit et ne concerne que les enfants de 6 mois à 5 ans.
Pour Mme la Maire de la commune du 8e arrondissement où la campagne est lancée, la vaccination est le seul moyen de lutter efficacement contre la propagation de la rougeole dans la commune de N’Djamena. Selon elle, la rougeole fait des victimes chaque année. Mme le maire apporte un soutien sans failles à la campagne de vaccination contre la rougeole et exhorte les femmes de sa commune d’amener les enfants dans les lieux choisis pour faire vacciner les enfants.
Jules Doukoundjé
Depuis l’entame de la transition, le climat social est peu reluisant. Des mécontentements sociaux se cristallisent dans des grèves, des manifestations violemment réprimées par les forces de l’ordre, etc. Les autorités de la transition semblent s’égarer dans ce tourbillon d’évènements. À qui la faute ?
La température sociale au Tchad n’est pas constante. L’éducation souffre, la santé aussi et même la justice a pris un coup de froid terrible tout dernièrement. Un ensemble des maux qui affectent la stabilité sociale du pays. Le Tchad depuis le 20 avril 2021, après le décès du maréchal Idriss Deby Itno, a enclenché un processus transitoire. La junte au pouvoir a été très contestée, mais a réussi malgré tout à s’installer. Le Premier ministre de la transition à son temps a présenté un programme du gouvernement jugé évasif par certains députés de la troisième législature remplacés par l’actuellement Conseil national de transition (CNT). Dans la foulée de la transition, les faits les plus marquants sont sans doute les grèves et les manifestations souvent violemment réprimées par les forces de défense et de la sécurité.
Niveau Éducation : des manifestations intermittentes d’élèves tantôt, ils revendiquent le manque d’enseignants surtout scientifiques, tantôt, les conditions d’études pour les étudiants. Les enseignants scientifiques, eux, cessent le travail après plusieurs préavis de grèves pour leur reversement à la fonction publique. Les lauréats des écoles professionnelles et ceux de l’École normale fatigués par les promesses qu’ils qualifient de fallacieuses choisissent la rue pour se faire entendre.
Niveau social : les retraités, personne de 3es âges cumulent des arriérés de pensions. Même si limitées par la performance physique, organisent des sit-in, des marches pour clamer justice. Les différentes plateformes syndicales sont perdues dans leurs revendications et la base ne sait à quel saint se vouer. Il a fallu prendre hausser le ton pour parvenir à la signature d’un pacte social le 4 octobre 2021 entre le gouvernement et ses partenaires sociaux. Les défenseurs des droits des consommateurs et les ménagères crient la flambée des prix des produits..
Niveau santé : ce secteur n’a pas épargné par la tempête des revendications. Dernièrement, l’ensemble des contractuels dans les hôpitaux publics appelle à la grève. Ils ont lancé un préavis qui expirer bientôt. Le Président du Conseil militaire de transition a promis le recrutement de 5000 jeunes diplômés à la fonction publique. Depuis lors, des milliers frappent à la porte de la fonction publique.
Niveau justice : depuis deux semaines, l’institution judiciaire a fermé ses portes. Les magistrats dénoncent les violences sous toutes les formes qu’ils font l’objet. Ils déplorent que tous les acteurs judiciaires soient en insécurité dans l’exercice de leur fonction. Aussi, ils réclament des conditions de travail et l’amélioration de leur indice salarial.
À qui la faute ? Est-ce les autorités qui ne tiennent pas à leurs promesses ? Est-ce les manifestants qui sont impatients ? Le social constitue-t-il une priorité en cette période de transition ? La liste des maux qui accablent les Tchadiens est longue.
Il est encore temps de s’armer du courage. Les Tchadiens doivent croire à un futur beau jour, à un destin radieux de ce beau pays.
Moyalbaye Nadjasna
Le Tchad est en transition politique, mais une grogne sociale d’une grande ampleur couve.
Au même moment, le président de la transition Mahamat Idriss Deby s’est offert une balade dans quelques capitales provinciales promettant monts et merveilles.
Au Parti pour les Libertés et le Développement (PLD), la chicane a gagné les esprits.
D’abord la grogne social qui couve a commencé par se faire sentir. À la Justice et à l’Éducation, le feu roule. A la Santé il rampe. Dans les souks les prix flambent.
Les magistrats étaient les premiers à partir en grève illimitée depuis quelques semaines, mais ni le gouvernement ni le Conseil militaire de transition ne semble mesurer les conséquences de cette grève qui risque de paralyser le pays. Pourtant les magistrats ne demandent pas grand-chose. Ils réclament de travailler en sécurité. Sur ces dossiers il est urgent d’agir.
Ensuite, le Président de la transition s’est offert une balade. Est-il en campagne ? Il a pris goût au pouvoir. Il y a tellement des problèmes à régler que cette campagne est incompréhensible. Partout où il est passé, il a beaucoup promis. Il est sur les pas du Maréchal. La France et son président Emmanuel Macron ont adopté le PCMT. Ils sont étonnement silencieux sur cette transition. Ce n’est pas le cas des Américains. Le sénateur Bob Menendez dans une lettre dénonce le silence de l’administration Biden. Il appelle le président de la transition et les autres membres de ne pas se présenter aux futures échéances électorales. Et parle d’occasion historique pour tourner la page des années de dictature.
Au Parti pour les Libertés et le Développement, c’est la dispute. Une partie des militants avec à leur tête Hicham Ibni Oumar contestent la gouvernance du Secrétaire général, Mahamat Ahmat Alhabo.
Le groupe de Hicham affirme qu’il y a un contentieux. Lequel? Certains militants qui ont battu campagne en 2016 seraient mécontents. Ils ont l’impression d’être méprisés. Aussi, Hicham réclame son investiture comme candidat à la Mairie du 4e arrondissement et sa réintégration comme membre du Comité exécutif du parti.
Des arguments insuffisants et légers selon le parti qui affirme de son côté que le groupe de Hicham méprisent les textes qui régissent le parti. Et croit que le fait d’être fils de, lui donne des privilèges. Au sujet de sa candidature, la réponse fuse en forme de boutade : est-il possible de l’investir lui seul? Il est vrai que les investitures se font dans une période donnée, en groupe et selon la méthode du parti. Avant de solliciter l’investiture, Hicham doit accepter de militer, se faire connaître des militants, de payer ses cotisations, d’assister aux réunions et de se conformer aux textes du parti. Il n’y a pas 56 façons de faire de la politique active. Pour le PLD, la sortie du groupe de Hicham est un non-évènement.
Enfin, l’excursion du président de la transition alors que la grogne sociale est partout dans le pays est tout, sauf responsable.
Bello Bakary Mana
Depuis trois semaines le gasoil devient rare dans les stations service. La raffinerie de Djarmaya ne ravitaille plus en carburant comme avant. Une petite quantité seulement arrive dans les stations et les utilisateurs font quelques fois une longue file d’attente pour espérer s’en procurer. Nous avons fait le tour dans quelques stations service. Reportage
Le gasoil est livré à compte-goutte dans les stations de service de N’Djamena depuis trois semaines. Les automobilistes vont de station en station à la recherche de ce liquide. Personne n’est informée de cette pénurie même les pompistes affirment ne rien savoir. À la station service Oilibya au quartier Sabangali il n y a pas de gasoil à la pompe. Les clients font de navette jusqu’au point ou le pompiste est obligé de fermer l’entrée de la station.
Ali Abdoulaye a parcouru plus de trois stations de service. À la quatrième station, rien non plus. Il pique une colère et s’en prend aux pompistes. « Pourquoi vous ne ravitaillez pas vos stations en gasoil ? Nos véhicules ne fonctionnent pas avec de l’eau. Si vous ne voulez pas acheter le gasoil alors fermez vos stations c’est mieux que de laisser les gens faire des vas et vient », s’exclame-t-il.
Pour le pompiste Ndiguembaye Zakaria, les dépôts de carburants comme Oilibya, Total et Sopetrans ne reçoivent plus les stocks venant de la raffinerie de Djarmaya comme c’était le cas auparavant. Et leur stock d’avant aussi est fini. « Les citernes partent à Djarmaya et reviennent souvent sans gasoil. A notre niveau, personne ne nous donne les raisons de cette rupture. Peut-être le dépôt peut avoir des informations. Sinon nous recevons quelque fois une quantité très insuffisante qu’on distribue aux clients ». Ndiguembaye ajoute que c’est au cours de la semaine passée que la station a reçu 4.000 litres qu’elle a vendu en une seule journée. Depuis, la station n’a pas encore reçu une autre citerne de gasoil. Le pompiste fait remarquer que depuis que le gasoil se fait rare, la livraison arrive avec un inspecteur d’ARSAT. Ce dernier descends dans les stations pour vérifier est ce le gasoil qui a quitté Djarmaya est effectivement arrivé à destination ou non. Ce qui n’était pas le cas avant et les pompistes ne savent non plus pourquoi cette innovation.
Arrivés à la station Sosadep, cette dernière est ravitaillée en gasoil depuis ce 05 avril après quelques jours de rupture. Youssouf Hassan est le pompiste et nous fait savoir que leur station est gérée directement par la raffinerie de Djarmaya qui le ravitaille en carburant. « On a aussi connu cette pénurie comme toute autre station service. Comme c’est la raffinerie qui nous ravitaille, on n’a pas eu des explications venant de sa part. Sinon, le jour ou la citerne arrive, on le prend. Au cas contraire on attend puisqu’on ne peut pas faire du miracle ». A-t-il indiqué.
Kouladoum Mireille Modestine
Le Tchad enregistre le taux de la mortalité le plus élevé dans la sous-région. Cette mortalité est aussi le résultat d’un nombre insuffisant des médecins cliniciens. Pour faire basculer ce taux trop élevé, l’ordre national des médecins du Tchad (ONMT) suggère à l’État une réelle politique en matière de santé. Reportage.
Le Tchad est l’un des pays qui a un nombre insuffisant de médecins par habitant. Le pays enregistre environ 2000 médecins, dont une cinquantaine décédée et une centaine en formation à l’étranger. Ce nombre insuffisant est l’une des causes de la mortalité la plus élevée dans le pays.
Pour le président de l’ONMT Dr Mbainguinam Dionadji, l’ordre, c’est le garant de la bonne pratique médicale dans le pays et tout médecin qui exerce sur le territoire est censé être inscrit. Selon lui, parmi les médecins qui sont au Tchad, il y’a des médecins expatriés et des médecins nationaux.
Pour l’ONMT, l’essentiel c’est de savoir qui contribue à la couverture sanitaire du pays. Au sujet du nombre des médecins, il précise que l’ordre a une banque des données qui leur permet d’avoir le registre des médecins, donc tout médecin au Tchad est immatriculé. Dr Dionadji estime qu’il y a plus de 2000 immatriculés dont certains sont en formation, certains sont des administrateurs, des médecins qui sont retraités, mais sont toujours actifs. « Tous les médecins ne sont pas les fonctionnaires de l’État, mais tous les médecins contribuent à la couverture sanitaire du pays », dit-il. Le médecin formateur précise qu’il y a environ 1. 400 médecins cliniciens purs. Pour la couverture sanitaire, le président de l’ONMT ajoute qu’en prenant les 1.400 par rapport à la population du pays, c’est-à-dire 16 millions des tchadiens. Selon lui, si l’on voit la fourchette, on serait très loin de ce que préconise l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). L’OMS préconise 1 médecin pour 1000 habitants, alors le Tchad compte 1 médecin pour environ 15 000 à 20 000 habitants. Il affirme qu’il y a de cela 10 ans, le Tchad avait un médecin pour 28 000 habitants. « On est très loin de la norme voulue par l’OMS, même s’y il y a des avancées en nombre des médecins ces dernières années », regrette Dr Mbainguinam Dionadji.
Concernant le nombre insuffisant des médecins, il estime que le Tchad vient de loin. Selon lui, les gens passent leur temps à se battre pour le pouvoir politique et pour le règne, mais ne se sont pas préoccupés du développement. « On met trop l’accent sur comment faire pour conserver le pouvoir, mais on n’a pas vu l’aspect développement du pays et c’est dommage », critique le président de l’ONMT. Il affirme que notre pays est à la traîne des autres, parce que la formation était mise de côté. Il affirme que pour avoir des médecins, il faut les former. Dr Dionadji reconnaît quand même que l’école de médecine de N’Djamena a contribué à relever de manière substantielle le nombre des médecins. Mais, dit-il, la capacité de la formation relève aussi de la volonté des autorités du pays. Il explique que le pays fait face à un problème de formateurs. Selon lui, c’est ces dernières années le pays a d’enseignant et le plus souvent le pays fait recours aux enseignants étrangers.
Au sujet du taux de mortalité trop élevé au Tchad, le président est formel, il ne faut pas lier le taux de mortalité simplement aux médecins. La santé c’est un tout et le médecin c’est un maillon important, mais lui seul ne suffit pas. Il affirme que la santé est un tout, il faut voir d’une manière globale la question. Selon lui, il y a des mortalités évitables et celles qui sont inévitables . « Il faut que les l’État donne de moyens pour lutter contre les accidents de la route, pour lutter contre les mortalités évitables », propose le médecin formateur. Il évoque aussi le manque du pouvoir d’achat de la population lui permettant de se faire soigner est l’une des causes. Le président balaie d’un revers de la main la gratuité tant criée par les autorités sanitaires. Il ajoute qu’il faut que quelqu’un paye et c’est l’État doit payer, mais refuse de payer. Selon lui, le personnel médical aussi a sa part de responsabilité, il y a ceux qui se donnent pour ce pays. Parlant des spécialistes, il précise qu’ils ne sont pas nombreux. Dr Dionadji dit qu’un spécialiste est un médecin qui travaille avec de moyens conséquents, mais il n’a pas de plateau technique de qualité pour faire correctement son travail. Il estime qu’on peut avoir des spécialistes, mais il faut qu’ils aient du matériel.
Pour résoudre ce problème, il affirme que l’Etat doit cesser de mentir aux populations, et qu’il mette de moyens conséquents pour lutter contre la mortalité trop élevée dans notre pays. Le président exhorte aussi les autorités à ne pas trop parler, mais plutôt agir.
Jules Doukoundjé