La centrale syndicale dénommée confédération internationale des syndicats du Tchad (CIST) vient d’installer le syndicat des enseignants vacataires et contractuels du Tchad (SEVACT). C’est au cours d’une cérémonie ce vendredi, 15 avril 2022 au siège du syndicat des Enseignants du Tchad (SET) À N’Djamena. Reportage.
Le bureau du syndicat des enseignants vacataires et contractuels du Tchad SEVACT composé de 16 membres a été installé ce matin par le Secrétaire Général (SG) du CIST Mahamat Nasradine Moussa. Selon le SG du SEVACT M. Ngambaye Julien, leur organisation est une personne morale qui a pour mission la défendre les intérêts moraux et matériels de tous les enseignants vacataires et contractuels. Le but, dit-il, est d’améliorer leurs conditions de travail tout en respectant les textes nationaux et internationaux ratifiés par le Tchad. Il motive la mise en place du SEVACT par leurs conditions de travail dégradantes, les contrats de travail ne respectant pas le Code de travail et le mépris de leurs droits. Le SEVACT a été créé par un congrès constitutif du, 24 février 2022 tenu à N’Djamena, rappelle son SG.
M. Ngambaye Julie dit aux dirigeants des écoles privées que le SEVACT va jouer un rôle d’apaisement du climat social afin d’éviter les différends entre employeurs et employés. Le jeune syndicaliste appelle aussi le patronat au respect du Code de travail. Le SEVACT demande au gouvernement la reconnaissance et la motivation de leurs efforts consentis dans les établissements d’enseignement publics et privés. Le SG demande le ministère de la Fonction publique, l’inspection du travail et le tribunal de travail et de la sécurité sociale de contrôler et de veiller au respect des lois et du Code de travail. Ces institutions, dit-il, doivent jouer pleinement leur rôle avec impartialité afin d’améliorer les conditions de travail des vacataires et contractuels. « Plus d’injustice et de marginalisation et le mépris de nos droits à la justice. Nous faisons partie de ceux qui contribuent à l’amélioration du système éducatif dans notre pays », lance-t-il. M. Ngambaye Julie appelle à la solidarité de tous les enseignants vacataires et contractuels pour l’atteinte de leurs objectifs.
Le SG du CIST Mahamat Nasradine Moussa exprime sa satisfaction de voir la famille syndicale qui s’agrandit. « C’est une décision sage et louable. Vous ne défendrez valablement vos droits que si vous êtes regroupés dans une organisation syndicale dynamique. Soyez courageux et déterminés pour défendre vos intérêts moraux et matériels pour assurer votre survie. Vous avez tout donné, mais vous allez continuer à donner aussi longtemps que plaise à Dieu » a déclaré M. Nasradine. La CIST soutient-il, va faire siennes toutes les revendications du SEVACT car, ils sont désormais membres actifs.
M. Mahamat Nasradine assure qu’il ne va pas hésiter un seul instant à mobiliser toute la base pour la recherche de solution des problèmes qui touchent les intérêts du SEVACT. « Le syndicat n’est pas l’ennemi de l’entreprise. Il joue un rôle de régulateur et de conseiller auprès des dirigeants pour un meilleur rendement au bénéfice de tous », dit-il.
Selon Mme Djorbaye Mounoubaï Chantal, Directrice général de l’enseignement et de la formation, les enseignants sont le vecteur de développement quel que soit leur statut. « Il est important que les vacataires et les contractuels s’établissent en corporation. Cela peut leur permettre d’établir une base de meilleure collaboration avec les services centraux et déconcentrés de l’Éducation nationale », dit-elle. Mme Djorbaye affirme que le syndicat est un cadre de réflexion et d’actions. À son avis, un tel cadre va permettra aux enseignants vacataires et contractuels d’être autonomisés, valorisés et efficaces dans leurs prestations. C’est un socle d’accompagnement pédagogique pour un enseignement de qualité et du bien-être de l’école tchadienne, a-t-elle conclu.
Moyalbaye Nadjasna
Le collectif des lauréats professionnels de l’éducation et la plateforme des diplômés en instance d’intégration à la fonction publique ont été reçus par le ministre de la jeunesse et des sports ce 14 avril au sein du ministère. Au centre des discussions, leur intégration à la fonction publique et la note circulaire du Directeur de cabinet de la présidence les demandant de passer un concours pour l’intégration à la fonction publique. Reportage
« Tout ce qui peut nous satisfaire c’est notre arrêté d’intégration. Sinon les beaux discours et les bonnes paroles on en a assez écouter. Le jour où on aura notre arrêté en main, on dira que nous sommes satisfaits. Mais pour le moment nous ne sommes jamais satisfaits ». Ce sont les propos du porte-parole des lauréats professionnels de l’éducation Neusilka Emmanuel à la sortie de l’audience. En même temps, ils sont informés au cours de l’audience que le ministre de la fonction publique Brah Mahamat a fait une communication ce 14 avril pour annoncer que les lauréats des écoles professionnelles publiques sont exemptés du concours d’entrée à la fonction publique.
Pour Neusilka Emmanuel, ce n’est pas une surprise pour les lauréats que cette note soit annulée. Car ils savaient au début que c’était une distraction. Il ajoute aussi que malgré l’annulation de cette note, ils ne cesseront jamais de gérer la rue pour revendiquer leur droit à l’intégration. « Ce n’est pas parce qu’ils ont annulé la note qu’on va applaudir. Nous voulons notre intégration point barre. Leur tentative de nous détourner de notre objectif est tombé dans l’eau. Aujourd’hui, le ministre a promis transmettre nos doléances aux plus hautes autorités et promet aussi nous rappeler d’ici peu pour donner suite », a-t-il précisé. Selon le porte-parole des lauréats, rien ne rassure que cette promesse sera traduite dans les faits.
Au moment où les lauréats des écoles professionnelles et diplômés en instance d’intégration sont reçu en audience par le ministre de la jeunesse, l’audition des prévenus Focksia Justin et Djikoloum Godé Eugène se déroule au palais de la justice de N’Djamena. C’est le 8ème substitut du procureur de la République Abdel-Madjid Ismaël qui est chargé du dossier. Après audition, ils ont été libérés et leur dossier est classé sans suite. Messieurs Focksia Justin et Djikoloum Godé Eugène ont été arrêtés lors de la marche du mercredi 13 avril 2022. Cette marche partait de l’école Chagoua FDAR au gouvernorat. Ils ont passé une nuit au commissariat central ou ils ont été violentés, tabassés et torturés selon leur témoignage.
Kouladoum Mireille Modestine
Le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif a organisé un atelier de renforcement des capacités sur les enjeux méthodologiques du dialogue national inclusif. Les travaux ont pris fin ce 14 avril à l’hôtel Radisson Blu. Le président du comité technique Armand Djégoltar Gambaye Ndjérakor rassure les Tchadiens quant au respect de la date du 10 mai pour le dialogue. Entretien
Le CODNI vient de renforcer les capacités de ses membres, est-ce pour dire que le dialogue aura bel et bien lieu le 10 mai prochain ?
Oui je dirais que nous sommes plus que prêt parce que cet atelier nous a permis une fois de plus de pouvoir renforcer les capacités des responsables du comité d’organisation. Et en même temps, leur donner les dernières informations pour leur permettre de faire une mise à jour. Nous travaillons résolument avec cette date du 10 mai donc nous devons être prêts dans tous les cas. Nous, en tant que comité d’organisation ne regardons pas de gauche à droite pour poser des questions le dialogue sera reporté ou pas. Nous travaillons dans la perspective de pouvoir terminer le 10 mai et nous allons donc tenir ce pari. Voilà pourquoi nous avons estimé qu’il était important d’avoir cet atelier pour nos membres.
Sur le plan logistique, comment le CODNI entend organiser les choses?
Nous tenons à vous informer que sur le plan logistique, c’est le palais du 15 janvier qui est le site retenu pour la tenue des assises du dialogue national inclusif. Pour le moment nous n’avons pas encore un travail finalisé et approuvé sur les quotas. Mais nous savons que l’infrastructure qui est le palais du 15 janvier peut prendre un nombre important des participants. Donc sur le site, on peut avoir participants et organisateurs qui seront autour de 1500 personnes. Alors nous travaillons un peu dans cette perspective et nous allons nous déployer progressivement par rapport à cela.
Comment vous allez vous prendre par rapport aux participants des provinces ?
Les participants des provinces seront aussi informés après, quand le quota sera complètement finalisé au niveau du comité d’organisation du dialogue national inclusif avec la validation du gouvernement. Mais déjà, nous voulons profiter de votre micro pour informer toutes les catégories des forces vives des provinces pour que chaque catégorie puisse déjà être prête. Chacune des catégories devrait se préparer en disant au cas où on nous donne un quota, qui nous allons envoyer ? Qu’on n’attende pas le quota pour désigner. Mais qu’on soit déjà prêt et quand le moment viendra elles pourront dépêcher les personnes désignées.
Propos recueillis par Kouladoum Mireille Modestine
Chaque année en mois d’avril, les chrétiens commémorent la pâque. Dans le processus de sa célébration, les chrétiens catholiques observent plusieurs étapes dont le « Jeudi saint. » L’Abbé Severin Ndinguatoloum, Vicaire à la paroisse Sacré-Cœur de Chagoua donne la signification du jeudi saint et les activités qui suivent sa célébration.
Pour planter le décor, l’Abbé Severin Ndinguatoloum, Vicaire à la paroisse Sacré-Cœur de Chagoua affirme que, dans le jargon de l’Église catholique, ils entrent dans le triduum pascal. Le triduum selon lui signifie trois jours qui marquent la célébration, la passion et de la résurrection de Jésus Christ. « C’est le premier jour de ce triduum pascal qui est appelé le Jeudi saint. Le jeudi saint marque la commémoration globale du saint dernier repas du Seigneur Jésus avec ses disciples. Il marque également le jour de l’institution de l’eucharistie et du sacerdoce », dit l’Abbé Severin. A son avis, ces deux sacrements sont conjointement inséparables. Il précise que le sacrement de l’ordre et l’eucharistie, font appel l’un fait à l’autre. L’un comme l’ordre institué pour célébrer l’eucharistie pour le peuple de Dieu du coup les deux sont indissociés, dit-il.
Le Vicaire de la paroisse Sacré-Cœur de N’Djamena dit qu’à l’intérieur des sacrements, plusieurs éléments marquent la particularité du jeudi saint. L’Abbé Severin Ndinguatoloum énonce que le don généreux par exemple, est célébré le soir par amour pour les autres. « Jésus l’a manifesté à travers le lavement des pieds de ses disciples. « Il l’a fait comme modèle et il invite les apôtres à en faire autant les uns envers les autres. Cela pour leur prouver qu’ils ont comme mission de réaliser cet amour désintéressé envers autrui », soutient le prélat. L’homme de Dieu illustre son propos avec l’acte d’amour du Pape François qui a lavé les pieds des prisonniers, des personnes marginalisées et rejetées. Il explique que le pape a agi ainsi pour leur dire que les chrétiens rendent un service gratuit et n’attendent rien en retour et sans aucune discrimination.
Le vicaire informe d’une autre activité nommée le reposoir. « Le Christ qui serait arrêté le jeudi serait dépouillé de tout. Alors à la fin du jeudi saint, l’Église entre aussi dans cet esprit de dépouillement pour marquer l’esprit de la prière et d’adoration. Avant l’arrestation de Jésus, il a invité ses disciples à la prière (veillez et priez afin de ne pas tomber dans la tentation) », clarifie l’Abbé Severin. Il insiste sur le fondamental qu’est l’institution de l’eucharistie, l’institution de l’ordre et de la célébration du don généreux par amour pour les autres à travers le lavement des pieds. D’après le prélat, Le Christ qui est Maître et Seigneur n’a pas attendu le service de ses sujets, mais lui-même s’est mis à leur service. Cela veut dire en d’autres termes selon lui, « faire aux autres ce qu’on attend qu’ils fassent pour nous. » Le vicaire indique que le Christ est serviteur de tous. Le prêtre ou tout chrétien qui va à sa suite doit rendre le même service d’une manière désintéressé aux autres.
Moyalbaye Nadjasna
Suite à la grève des contractuels du centre hospitalier universitaire Mère et Enfant (CHU-ME) qui a eu lieu du 30 mars au 5 avril dernier. Le ministre de la Santé publique et de la solidarité nationale Dr Abdelmadjid Abderahim a reçu ce jeudi le bureau du syndicat national des travailleurs, des affaires sociales et de la santé du Tchad (SYNTASST), conduit par son président Younous Mahadjir. Reportage
La rencontre s’est concentrée sur une panoplie des doléances formulées par le SYNTASST. Dans ce chapelet des doléances, on peut retenir celles liées aux meilleures conditions de travail, le respect des principes de gestion des ressources humaines, des structures de santé, l’implication des organisations des professionnels de la santé dans les organes de prise des décisions selon leur représentativité. Les discussions concernent les avantages, les primes et autres indemnités accordées aux agents. La situation des contractuels et les diplômés en instance d’intégration ont été aussi abordés amplement au cours de cette rencontre.
Le ministre a souligné que les organisations des professionnels de la santé sont des partenaires de proximité et que les problèmes posés sont légitimes et auront des réponses appropriées. Il a instruit les techniciens de son ministère à mûrir des réflexions pour répondre aux préoccupations exprimées par les leaders du syndicat des personnels de la santé et de la solidarité nationale. Dr Abdelmadjid a aussi promis de trouver une alternative adaptée pour consolider la collaboration et renforcer les actions afin de redynamiser le système de santé au profit des populations. Il a invité les cadres du ministère et les responsables du SYNTASST à la franchise et à la responsabilité pour servir leurs concitoyens.
Au sujet de la collaboration entre le Ministère et les syndicats, le Secrétaire General du ministère Dr Ismael Barh Bachar a apporté quelques éclaircissements par rapport à certains points évoqués et rassuré qu’ils ont reçu des instructions claires de la part du chef de département pour garder le contact avec les organisations des professionnels de la santé en vue de collaborer dans l’intérêt des usagers de services de santé.
Concernant la qualité des soins dans les hôpitaux publics, l’Inspecteur General Welba Raiwé Kolandi a insisté sur des sujets relatifs au respect des normes qui définissent la profession, la formation des cadres et la gestion de carrière.
Il a aussi évoqué le problème de qualité des soins, l’harmonisation des tarifs dans toutes les structures de santé publique, la responsabilité et la concertation dans la prise des mesures de corrections.
Les contractuels du CHU-ME avaient donné 5 jours au gouvernement à compter du 30 mars au 5 avril dernier pour résoudre définitivement toutes les revendications. Les travailleurs réunis en Assemblée générale (AG), exigeaient la prise en charge des personnels malades nécessitant un traitement dans une autre formation sanitaire ou évacuation.
Jules Doukoundjé
La transition tchadienne entre dans son 12e mois. Plus que 6 mois pour arriver au dialogue. Jusqu’à là, rien n’a fondamentalement changé. Le flou comme méthode de gouvernance fait son chemin. Plus ça change, plus c’est pareil. « Mahamat Kaka » doit se débarrasser de cette méthode d’exercice du pouvoir qui va sans doute vers l’abime.
Il cherche à confisquer la transition. Pourquoi ?
Regardez bien les agissements de celui qu’on croyait être un agneau. Il s’est « loup sifié » au fil des jours. Il hameçonne tous ceux qui depuis des années ont entrepris de combattre la fausse démocratie du père Maréchal. À part quelques rares, ils sont tous dans la sauce : le PLD de Mahamat Ahmat Alhabo est dedans, l’Undr de Kebzabo a envoyé des seconds couteaux pour tromper la vigilance des Tchadiens. Wakit Tama a tenté « l’entrisme » cher à un grand roublard de la vie politique. Cette plateforme tente ces derniers jours de se défaire de sa tentation. Étonnement, Les transformateurs se sont tus. Ce silence semble conforter la thèse de ceux qui gravitent autour de la junte. Et qui lâchent toujours ces petites phrases « les Transfos sont dans la sauce avec le retour du blanchi ministre du Pétrole Le Bemadjiel, proche des Transfo. ». Les Transfos transformés? En tout cas, leur ardeur diminuée étonne. Interroge. Mais passons…
Le quotidien des tchadiens aux oubliettes
Parce que les Tchadiens en cette période de ramadan manquent d’eau et d’électricité pour ne pas dire de tout. Manquer d’eau et d’électricité en 2022 et être ignoré par celui qui dit vouloir changer le pays en assurant une transition apaisée n’est pas rassurant. Surtout qu’il a gardé toutes les vilaines méthodes et les vilains copains du vieux système. Même les adversaires d’hier et les alliés d’aujourd’hui sont presque tous confondus : les camelots soi-disant activistes, les opportunistes politiques passent désormais leur temps pour dire aux Tchadiens que Kaka est un gentil. Et que c’est même une chance pour le pays. Les Tchadiens ne veulent ni des gentils ni des veinards, ils veulent des gens sérieux qui ont des solutions pour leur quotidien. Et qui leur donne des gages pour changer profondément ce pays.
Le désordre jusqu’au palais rose
Parce qu’au flou s’est rajouté le désordre administratif partout dans le pays. Même le Palais n’y échappe pas. Ces derniers jours les luttes intestines à la présidence ont connu leurs apogées avec la démission du Directeur de cabinet civil du PCMT. Sa démission en soi n’est pas le problème, mais le spectacle qui s’en est suivi est ahurissant. Le Dircab argumente dans sa lettre de démission comme quoi elle n’est pas un acte politique. C’est plutôt, dit-il, pour des raisons institutionnelles et interpersonnelles. Il enfonce le clou et désigne l’origine de son départ par une certaine « irrationalité administrative » dont le PCMT serait victime. Cette démission est bel et bien un acte politique.
Pour l’argument interpersonnel, tous les regards sont tournés vers le secrétaire particulier du président de la transition. Par ses agissements, il mettrait en péril la transition. Lui. Tout seul serait responsable. Alors que le PCMT serait encore cet innocent agneau que Dieu doit guider dans le bon chemin. Ces arguments sont non seulement infantilisants, mais inexacts. Le secrétaire particulier du PCMT dans la stratégie du flou entretenu par la junte, joue pleinement son rôle. Celui du « méchant » pour que le PCMT s’enracine contre la volonté des Tchadiens.
Enfin, le flou, toujours le flou pour proroger l’échéance des 18 mois. Techniquement, il n’est plus possible de respecter ce délai. Et personne n’est disposé a enduré pour 18 mois supplémentaires, le PCMT, ses amis et ses alliés de circonstance.
Bello Bakary Mana
Les travaux de réfection du stade Idriss Mahamat Ouya ont commencé depuis janvier dernier. Ils consistent à changer le visage du stade à l’intérieur comme à l’extérieur. Un tour au stade ce 13 avril nous a permis de voir l’avancement des travaux. Reportage.
Les anciennes tribunes et la clôture du stade sont en train d’être réfectionnées. La démolition des bureaux qui sont au sein du stade est en marche sauf celui de l’office national d’appui à la jeunesse et aux sports ONAJES. En lieu et place des bureaux démolis, il y aura trois autres tribunes. Les anciennes pelouses sont roulées et seront remplacées par des nouvelles qui répondent aux normes internationales. Sur le terrain, les ouvriers sont à pied d’œuvre pour rendre le stade dans le délai prévu de 12 mois. Pour avancer les choses, les 35 manœuvres sont répartis en trois groupes. Les ferrailleurs sont d’un côté, les ouvriers qui s’occupent de la construction des nouvelles tribunes de l’autre et le troisième groupe s’occupe de réfectionner les anciennes tribunes et la clôture du stade.
Le chef d’antenne de l’Office National d’Appui à la Jeunesse et aux Sports ONAJES Mahamat Youssouf Fadoul affirme que le refectionnement du stade est opéré afin qu’il réponde aux normes sportives internationales. « On a ajouté la construction des nouvelles tribunes pour avoir plus de 25.000 places puisque les 20.000 places d’avant ne suffisaient pas. Les travaux vont bon train alors disons que dans un an, les Sao vont jouer dans leur propre stade avec beaucoup de places pour les supporters » a-t-il indiqué. Il ajoute que ces travaux de refectionnement sont à la charge de l’État tchadien et l’ONAJES supervise les travaux. La réhabilitation du stade Idriss Mahamat Ouya est confiée à la société de construction AL- MATAR. S. A.
Du côté des ouvriers, les pioches, les pelles et les brouettes passent et repassent. Les 40°C qui fait à N’Djamena ne les empêche pas de travailler. Cependant, ils déplorent l’insuffisance des matériels de travail. « Nous travaillons de 7h30mn à 16h30 tous les jours ouvrables. Seulement, les matériels de travail nous font défaut. Les bottes, les gants, les casques et les tenues ne peuvent pas couvrir l’effectif des ouvriers. Quelques ouvriers seulement ont ces matériels » ont-ils souligné. Ils ajoutent que cette insuffisance des matériels a fait que certains ouvriers seulement sont protégés de la chaleur. En plus de cela, les manœuvres demandent la dotation en imperméables comme la saison des pluies approche.
Kouladoum Mireille Modestine
Le prix des barres de glace passe du simple au double en cette période de canicule et de Ramadan. Actuellement l’offre est inférieure à la demande. Les propriétaires des usines de fabrique de glace rencontrés ce mercredi, 13 avril dans quelques quartiers de N’Djamena la capitale tchadienne, évoquent sans détour la rareté du gazole et le manque d’électricité. Reportage.
Hamid 16 ans habite au quartier Diguel. Il vend de la glace sur l’avenue Taiwan, dans le 7e arrondissement de N’Djamena. L’adolescent bien qu’en jeûne, brave le soleil pour ce petit job qui l’aide à rompre son jeûne le soir. Selon lui, dans le passé, la barre de glace à l’usine se vendait entre 750f à 1500f (petite et grosse barre). Présentement, dit-il, la petite barre est vendue à 1250 et la grosse à 2750f. « Écoutez, nous avons besoin aussi de tirer un petit profit. Donc moi je vends la petite barre à 1500 et 3000f la grosse barre ».
À côté de lui, c’est Madjiyanan Thomas, un autre adolescent d’environ 15 ans. Il réside au quartier Abena. C’est un novice, il vient de se lancer dans la vente de la glace. Le jeune homme affirme qu’en période de fraîcheur, la barre de glace se vendait à 1000f. « Actuellement avec la pénurie de gazole et le besoin accru en cette période de ramadan couplé à la canicule, c’est devenu cher. La grosse barre de glace est entre 3000 à 3500f, la petite barre à mon avis ne se fabrique plus maintenant. Mais on peut aussi livrer la moitié de la grosse barre entre 1500 et 1750f », dit le jeune vendeur. Madjiyanan Thomas plaide auprès de ses clients pour leur demander de comprendre la situation. À son avis, ils ajustent leur prix par rapport à celui de l’usine et du transport pour gagner un petit bénéfice.
M. Baba Hassane, chef d’entreprise de glace souligne qu’ils n’ont pas augmenté le prix de la glace parce que c’est la période de la chaleur. D’après lui, c’est juste une pure coïncidence des choses. Mais la réalité soutient-il, le vrai problème c’est la rareté du gasoil et de l’électricité qui cause tout cela. « On est bloqué, on démarre le groupe électrogène seulement pour six heures après cela on arrête. La chaleur est intense, entre 48 à 49 degrés. Le prix en gros chez nous c’est à 1750 à 1500f, ce sont les détaillants qui font peut-être de la spéculation. Mais je crois s’ils vendent entre 2000 à 2750, c’est raisonnable. Ils ont besoin eux aussi d’avoir un petit bénéfice », justifie-t-il.
L 'entrepreneur rapporte que c’est depuis trois (03) jours qu’il cherchait du gazole, mais en vain. M. Baba Hassane, souligne qu’on leur vend un fut de gasoil à 150 000 F. Pour la production d’une seule journée, le fabricant dit qu’il faut six (06) futs de gasoil. « Voyez combien cela nous revient comme dépense en carburant. La chaleur est tellement forte que nos machines qui forment la glace à 12 heures de temps vont jusqu’à 15heures de temps. Maintenant on ne produit que 400 barres c’est tout », dit-il. M. Baba Hassane déclare que les fabricants sont limités faute de gazole et de l’électricité. Il demande au gouvernement de prendre des mesures pour régler le problème du courant, mais aussi augmenter la production du gazole. Sinon, souligne-t-il, leurs entreprises vont fermer.
Moyalbaye Nadjasna