La ville de N’Djamena connaît une pénurie du gasoil qui persiste depuis plus d’un mois. Cette situation a obligé toutes les agences de voyages en partance pour les provinces à garer leurs véhicules hier vendredi 22 avril. Dans l’après-midi d’hier un compromis a été trouvé entre les autorités et les chefs des agences. Elles ont promis de fournir aux agences de voyages une quantité suffisante de gasoil pour le fonctionnement des leurs flottes de véhicules. Nous nous sommes rendus ce matin dans les agences de voyages pour constater. Reportage.
Toutes les agences de voyages aux alentours du marché de Dembé ont repris leurs trajets ce samedi après une journée d’arrêt de travail. Les guichets des agences Sud Voyage, Abou Hamama, STTL, et Abou Salam sont ouverts ce samedi pour le bonheur des voyageurs.
Abderahim Hassane est le chef d’agence d’Abou Salam. Il donne des précisions par rapport à la journée du 22 avril. Pour lui, les chefs des agences ont décidé unanimement de mettre les bus aux arrêts parce qu’ils sont dépassés par la pénurie du gasoil. Cet arrêt de travail fait également suite aux correspondances que le syndicat des transports interurbains a envoyé à leur ministère de tutelle, le ministère du Transport et celui du pétrole. Des correspondances restées lettre morte jusqu’aujourd’hui. Il déclare que les agences travaillent pour deux jours en attendant qu’une solution soit trouvée. « Aujourd’hui, nous avons décidé unanimement de faire voyager nos clients avec le peu de gasoil qu’on a à notre disposition. Mais jusqu’à lundi si rien n’est fait on va simplement envoyer les véhicules au garage », a-t-il affirmé. M. Abderahim d’ajouter que les autorités leur ont fait une promesse qu’une quantité suffisante de gasoil leur sera fournit. Mais ils n’ont pas encore reçu une goutte de gazole. « Je ne comprends pas pourquoi les autorités ne ravitaillent pas directement les stations-service s’ils ont le gasoil à leur disposition », s’interroge-t-il.
Si d’un côté les stations-service peinent à avoir un litre de gasoil, de l’autre coté chez les détaillants à l’avenue Ngarta Tombalbaye, le gazole ne manque pas. Les fûts et les bidons sont bien remplis. Adoum Ahmat vend du gazole sur cet axe depuis plus de 40 ans déjà. Il est un client fidèle des stations-service qui lui fournissent le carburant même en cas de pénurie. Selon Adoum, dès que le gazole arrive dans les stations-service, on lui réserve sa part. « Le gazole qu’on vend ne provient pas d’ailleurs, c’est la raffinerie de Djarmaya qui fournit les stations-service qui nous ravitaillent à leur tour. Avant la pénurie, on achète le fût à un bon prix. Mais maintenant on nous vend le fût à 110.000 FCFA et on revend à 750f le litre », dit-il. Dans toute chose quand il y a rareté, le prix augmente. C’est pourquoi on a augmenté le prix du litre pour augmenter nos marges de bénéfices, a-t-il affirmé. Les détaillants eux aussi confirment n’avoir reçu aucune information de la part de la raffinerie relatif à la pénurie du gazole. Selon Adoum Hassane, le pays n’a connu aucune pénurie quand le Nigéria lui fournissait du carburant. Mais maintenant avec la raffinerie de Djarmaya on parle encore de pénurie, c’est lamentable, conclut-il.
Kouladoum Mireille Modestine
Haoua Adoum Ibeth