Après un mois de jeûne pour le ramadan, l’un des cinq piliers de l’islam, les musulmans tchadiens à l’instar d’autres à travers le monde vont fêter. En prélude à cette célébration, Ialtchad Presse s’est entretenu ce 28 avril avec Cheikh Abdadayim Abdoulaye, SG du Conseil supérieur des Affaires islamiques du Tchad (CSAI), sur plusieurs sujets. Entrevue.
Au sujet du social, Cheik Abdadayim Abdoulaye, SG du CSAI estime que le contexte social actuel est marqué par la cherté de vie que l’année dernière. Il confirme la vie est cher, mais le contextualise par rapport à la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Selon le leader religieux, ce conflit entre ces deux nations impacte le monde entier. Ces pays, dit-il, exportent plus de 60% de produits alimentaires à travers le monde. « Je loue le courage et la patience des fidèles musulmans tchadiens qui ont observé ce moment de ramadan dans ces difficultés. Vous voyez aux alentours de la grande mosquée les personnes vulnérables la plupart, des femmes demandent des aides. Dieu le créateur est capable de nourrir sa créature », dit le SG du CSAI. À son avis, le jeûne tend vers la fin, les fidèles ont beaucoup prié afin qu’Allah nous facilite la vie. Il considère l’arrivée précoce de la pluie comme une réponse à des pétitions adressées à Dieu par les fidèles. D’après Cheik Abdadayim Abdoulaye, la chaleur accablante a diminué ces dernières heures, c’est la clémence d’Allah. Au Tchad poursuit-il, la température vacillait entre 45 et 46 degrés et dans certains pays, les gens sont obligés de rompre le jeûne.
Sur la transition au Tchad, le SG du CSAI appelle les Tchadiens à l’unité. Il souligne que c’est un temps particulier qui demande la contribution de tous. Il constate que beaucoup de pays dans le monde ont échoué dans la période de transition. 99% des Tchadiens sont des croyants donc je leur demande de prier. « Musulmans et chrétiens doivent plaider le sort de notre nation devant Dieu Le Tout puissant. L’unité des Tchadiens, la réussite de la transition et du dialogue national inclusif ne dépendront que de Dieu. C’est à travers le dialogue que la paix vient et on met fin à la guerre », dit Cheikh Abdadayim Abdoulaye. Le leader religieux rappelle les 60 ans de guerre qui ont détruit le Tchad. Selon lui, les armes n’ont jamais développé un pays et les Tchadiens doivent y prendre conscience. « Nous remercions Allah, car les gens ne croyaient pas à un Tchad calme, mais la miséricorde de Dieu nous a comblés. Je crois que c’est grâce aux prières des musulmans et chrétiens que Dieu confond chaque jour les mauvaises prétentions », confie-t-il.
Pour donner de conseils relatifs à la fête qui s’annonce, Cheik Abdadayim Abdoulaye affirme le caractère sacré du ramadan. Il invite les musulmans à demeurer toujours dans la dynamique de pureté et non retourner vers le mal. Le SG du CSAI souligne que la période de ramadan est un moment où le croyant se sent plus près d’Allah. Il cite les Oulémas qui disent que le ramadan c’est un entraînement dans les prières, l’adoration et la lecture du Saint Coran. C’est un exercice spirituel qui doit se perpétuer même après le ramadan, déclare le SG. « Si on plie le saint Coran et le petit tapis pour dire c’est fini. On va se voir avec vous : le saint Coran, le petit tapis, la mosquée, la prière en commun l’année prochaine, êtes-vous sur d’atteindre l’année prochaine », s’interroge-t-il ?
Aux jeunes musulmans, le SG conseille la prudence, car la vie humaine est sacrée. Ce contact avec Allah doit continuer, alerte-t-il. À l’attention des musulmans qui se préparent à la fin de ramadan pour la vie de débauche dans les bars, les auberges et autres lieux inconnus, il leur dit attention. Il estime que ce n’est pas digne qu’on dise que c’est les croyants musulmans qui boivent beaucoup. À son avis, certaines sources rapportent que maintenant les bars se préparent pour la fête, c’est dangereux. « Lorsqu’on a laissé toutes ses bêtises pendant le mois saint, on y revient plus. Surtout coucher à la veille de la fête avec une femme dans une auberge annule tout. Vous avez lavé votre boubou propre pour le replonger dans la boue. Votre gain c’est la faim et la soif au lieu d’être béni », insiste-t-il dans sa conclusion.
Moyalbaye Nadjasna
La fête marquant la fin du mois de ramadan s’approche à grands pas. Les différents marchés de la capitale sont bondés de monde qui fait les achats de différents produits alimentaires et non alimentaires indispensables à la fête. Les fidèles musulmans s’activent dans les moindres détails pour rendre la fête belle. Nous nous sommes rendus au marché à mil situé dans la commune du 2e arrondissement. Reportage
Le marché à mil a changé de visage. Ce changement est dû à l’occupation provisoire des alentours et des allées du marché par les marchands qui vendent certains produits utiles pour la fête. L’occupation de ces allées a rendu difficile la circulation sur cet axe qui quitte la bourse du travail vers la grande mosquée. Les vendeurs, acheteurs, motocyclistes et automobilistes se disputent le passage. Sur les étals on trouve du tout : des bonbons, de petites assiettes, de petits plateaux des lunettes, les boucles d’oreilles et les bracelets, etc. Bref, tout ce qui constitue les petits cadeaux à offrir aux petits garçons et filles. Les vendeurs ambulants et ceux assis, hélant les passants avec quelques mots gentils pour attirer leur attention.
Parmi ces vendeurs se trouve Mme Dada Geneviève. Elle est coiffeuse de formation. Elle est devenue vendeuse de bijoux par circonstance. Pour elle, c’est le moment où jamais de se faire un peu d’argent malgré que les affaires ne tournent pas comme elle le voudrait. « On trouve de la clientèle, mais elle veut qu’on lui vende des articles à bas prix. Cela ne peut pas nous arranger si c’est le cas. Nous voulons faire de bénéfice nous aussi », a-t-elle lancé. Abakar Souleymane lui, vend les voiles pour les filles. Il trouve son compte dans cette affaire et espère encore plus dans les jours qui restent. Je peux vendre 15 à 20 voiles par jour depuis que je me suis installé dans les allées du marché, c’est mieux que rien, a-t-il ajouté.
D’un côté les vendeurs parlent des acheteurs qui veulent les articles à moindre coût, de l’autre côté les acheteurs se plaignent du prix des articles qu’ils trouvent exorbitant. Madame Fatimé Haroun est venue chercher les habits pour ses trois enfants. Elle trouve les prix des habits des filles plus chers que celui des garçons. Mais comme tous les membres de la famille doivent se faire beaux et présentables le jour de la fête, madame Fatimé se grouille pour assurer le nécessaire. « Je dois faire de cadeaux à mes enfants, mais là suis coincé par le prix des habits qui a grimpé. Je suis tout de même obligé de m’arranger pour que tous les enfants soient satisfaits le jour de la fête», a-t-elle confié. Tellement il y a une foule dans les marchés, que les voleurs se fondent dans cette affluence pour les téléphones et les portes-monnaies des femmes. Une femme a été victime de vol de son porte-monnaie contenant son téléphone et son argent.
Kouladoum Mireille Modestine
Dans le cadre de la célébration de la journée internationale des jeunes filles dans le secteur TIC, House of Africa et Action pour l’Éducation et la promotion de la femme (AEPFT) ont organisé une causerie débat ce matin 28 avril 2022 au lycée Thilam Thilam. Reportage
placé sous le thème « défis d’une exploitation sécurisée des réseaux sociaux et de l’internet par la jeune fille pour des carrières durables dans le secteur TIC ».
En plantant le décor, Mme Gabdibé introduit la causerie organisée par House of Africa et Action pour l’Éducation et la promotion de la femme. La vidéo-conférence co-animé par Engela de la Côte-d’Ivoire et Me Aimé Manga du Cameroun partage leur expérience avec les filles Tchadiennes, en discutant avec elles des côtés positifs des réseaux sociaux (RS). Un bon usage des RS c’est, disent-ils, en faisant des recherches sur le Google, en privilégiant les volets études pour une bonne orientation dans le secteur TIC, etc.
Fatimé Soukaya est en classe de première S, elle explique « si je me connecte sur les réseaux sociaux je me mets à faire des recherches sur Google, Whatsapp, Youtube, pour enrichir mes connaissances. Salma, qui ambitionne de devenir pilote est du même avis. Marada Hassan en classe de seconde S « je deviendrai médecin. Et les RS sont pour moi un outil de travail et de recherche extraordinaire ».
Pour conclure, Mme Engela donne des conseils aux filles pour faire bon usage des réseaux sociaux. Elle a demandé aux parents de laisser les filles réalisées leurs rêves.
Ousmane Bello Daoudou
A quelques jours de la fête du ramadan marquant la fin du jeûne musulman, les marchés de la capitale tchadienne sont bondés de monde. Au marché central, surtout aux alentours de la grande mosquée, les vendeurs de tissus et les couturiers se frottent les mains. Reportage.
Les bouchons par ci, les clacksons des voitures et de motos par-là, le marché central est bondé de monde, à quelques jours seulement de la fête de ramadan. Les fidèles qui préparent la fête, marquant la fin d’un jeûne qui a duré un mois, ont pris d’assaut les marchés de la capitale. Malgré la canicule, ces fidèles s’activent pour préparer une bonne fête de ramadan. C’est aussi une période faste pour les commerçants, surtout les vendeurs de tissus et des couturiers. Aux alentours de la grande mosquée Roi Fayçal de N’Djamena, les boutiques de vente de tissus appelés communément « Kaptani » sont prises d’assaut par les clients. Chaque client discute le prix selon sa bourse. Certains parents viennent avec leurs enfants pour choisir les tissus. Les prix de tissus varient de 2000 francs CFA à 10 000 francs le mètre. Les prix varient selon la qualité et la marque du tissu et sont accessibles à toutes les bourses. Malgré la bousculade de clients, certains commerçants pensent que c’était beaucoup mieux l’an dernier que cette année.
Ali Abakar, vendeur de tissus au grand marché, affirme que cette année, il n’a pas beaucoup de clients comparés à l’année dernière. Le commerçant estime que la baisse de la clientèle devant les boutiques est due à la hausse du prix des tissus. Selon lui, la montée des prix est un phénomène mondial cette année. Mais, il soutient que l’augmentation de prix de tissus n’empêche pas aux gens de venir acheter. Un autre commerçant du nom Champo ajoute que cette année, il ne se plaint pas, car il reçoit par jour 20 à 30 clients. Concernant le prix de tissus, il dit que ça varie selon la marque et la qualité. Champo souligne aussi qu’il prend de tissus de qualité moyenne en gros à 30.000 francs et revend entre 33 et 35.000 francs CFA.
Selon Mahamat Nour, client, cette année les prix de tissus sont exorbitants. Il explique que le même tissu qu’il a acheté l’année dernière à 50.000, cette année, c’est à 60.000 sans compter les frais de couture. Il exhorte les autorités de la transition à faire la pression sur les commerçants afin de baisser les prix, surtout à l’approche de grandes fêtes comme la fête de ramadan, la fête de Tabaski, mais aussi les fêtes chrétiennes. Aché Mahamat Saleh est venue avec ses trois enfants, elle laisse la latitude à ses filles jumelles de 12 ans de faire le choix de tissus qu’elles souhaitent. Selon elle, chaque année, elle amène ses enfants au marché pour qu’elles choisissent elles-mêmes la couleur qu’elles aiment. Aché Mahamat Saleh souligne que la fête de ramadan est un moment important pour un croyant musulman et que s’il y a les moyens, elle ne lésine pas de fêter normalement.
Les couturiers aussi se frottent les mains
Les couturiers aussi sont débordés. Dans les ateliers de couture situés aux alentours de la grande mosquée Roi Fayçal, les couturiers sont à pied d’œuvre. Certains racontent qu’ils se privent de sommeil pour satisfaire leurs clients. Pour El hadji Mahamat Ramadan, couturier, c’est pareil comme les années précédentes. Il affirme que dans le passé, il recevait plus de clients que cette année. Le vieux couturier explique que la cherté de la vie a fait que les parents avaient la tête ailleurs, au lieu de confectionner des habits pour leurs familles. Mais, ajoute-t-il, c’est mieux que rien au lieu de rester sans rien faire. Il affirme qu’il reçoit au moins 3 à 4 clients par jour, alors que les années précédentes, il refusait de prendre de tissus de clients à la veille de la fête, car il était débordé. Moussa Dougouss ne se plaint pas non plus, mais son problème, c’est les coupures intempestives d’électricité qui l’empêchent d’honorer ses engagements. « Je reçois beaucoup de clients par jour, mais la SNE refuse de nous donner l’électricité. Nous sommes obligés d’utiliser les groupes électrogènes pour travailler », se plaint-il. Le jeune couturier soutient que les dépenses pour acheter du carburant sont un coup supplémentaire pour eux. Partout, les couturiers démarrent leurs groupes pour combler le vide laissé par la SNE. En attendant, l’arrivée hypothétique de l’électricité, les couturiers de la grande mosquée se débrouillent avec les moyens du bord pour satisfaire leurs clients.
Jules Doukoundjé
A quelques jours de la fête du ramadan, les abords des marchés grouillent de monde. Au quartier Mardjandaffack dans la commune du 2e arrondissement de la ville de N’Djamena, les devantures des domiciles et des entreprises sont transformées en marchés de fortune. Des jeunes gens assis à même le sol vendent des chaussures et autres articles utiles pour la fête. Nous avons fait un tour dans ces marchés de circonstance. Reportage.
Des chaussures pour hommes, femmes, enfants et les bonbons sont placés un peu partout sur l’avenue Maldoum Bada Abbas, toujours appelé par les N’Djamenois avenue El-Nimery. C’est la même chose derrière la grande mosquée roi Fayçal. Ces étales obstruent les passages aux usagers de la voie publique. Ces marchés improvisés vendent la plupart du temps des chaussures. Ils ont apparu au 20e jour du ramadan et disparaîtront au lendemain de la fête du ramadan comme en témoignent les vendeurs. Ces détaillants de chaussures prennent en gros au marché à mil, au marché de Dembé ou dans les boutiques détenues par des immigrants chinois pour les revendre.
Mme Nodjissané Chantal est rodée dans ce business et sur cette avenue. Pour elle, en affaire, c’est la circonstance qui produit des bénéfices. « Les gens veulent sortir tous habiller en neuf le jour de la fête. Nous leur vendons nos articles. On faisait une bonne marge de bénéfice par le passé. Mais cette année c’est un peu difficile. Les clients viennent à compte-gouttes. On fait difficilement 30.000FCFA de marché par jour », se lamente-t-elle. Mais Mme Chantal espère que les quelques jours qui restent lui seront florissants.
Tout comme Mme Chantal, M. Ousmane Ramadan vend des chaussures dans cet endroit depuis plus de 12 ans déjà. Il affirme que le marché n’est pas bon cette année. Il dit n’avoir vendu aucune paire de chaussures depuis le passage de notre équipe. « On est obligé de causer seulement entre nous. Les acheteurs demandent seulement le prix et s’en vont. Ils disent que les chaussures coûtent cher et qu’ils n’ont pas d’argent. C’est aussi cela le marché, comme nous sommes habitués nous nous peinons pour venir tous les jours. Ce n’est pas intéressant », il ajoute qu’il est obligé quelquefois de s’endetter pour se nourrir.
Un autre vendeur Modjingar Roger se plaint du comportement des agents de la mairie centrale qui les arnaque tous les jours malgré la morosité du marché. « Les agents de la mairie centrale étaient passés hier nous faire payer 3.000FCFA par vendeur. Si tu ne paies pas, on ramasse tes marchandises. Ce sont les boutiques qui déboursent 3.000F comme taxe annuelle. Mais on est dans la rue pour trois semaines seulement, on nous demande de payer cette somme. Vraiment je ne comprends pas la Mairie », a-t-il déploré.
Kouladoum Mireille Modestine
Le ministère de la Justice, garde des Sceaux, chargé des droits humains organise du 27 au 29 avril un forum national des droits de l’homme sous le thème « intégrer la dimension, droit de l’homme dans le processus de transition ». L’objectif de ce forum est de faire le point de la situation sur les violations des libertés fondamentales dans le contexte de transition et de faire de suggestions qui feront l’objet d’un débat national au dialogue prochain. Reportage
La situation délétère et surtout les violations des droits de l’homme ce dernier temps inquiètent. Le ministère de la Justice, Garde des Sceaux et chargé des Droits humains, a décidé d’organiser un forum national de 3 jours sous le thème « intégrer la dimension, droit de l’homme dans le processus de transition ». Des experts juristes, des leaders des organisations de la défense des droits humains et des responsables de la société civile vont passer au peigne feint la situation des droits de l’Homme au Tchad ces dernières années et vont faire de propositions en vue de l’intégrer dans le débat du DNI.
Pour le représentant de la haut-commissaire des Nations Unies (UN) au droit de l’homme au Tchad, Ahouansou Félix, l’initiative d’organiser un forum national de droit de l’homme est une preuve d’ouverture du gouvernement de transition et un engagement à garantir les espaces civiques libres, mais aussi le témoignage de la volonté de travailler avec les différentes parties prenantes pour relever le défi des droits de l’homme au Tchad. Il souligne que les questions de droits de l’homme sont restées au cœur de l’action gouvernementale. Selon lui, malgré ces avancées, le pays a besoin de poursuivre sa marche vers la jouissance effective des droits civiques, culturels, économiques, politiques et sociaux de tous, sans discrimination.
Pendant 3 jours, le forum va aborder les thématiques dictées les défis majeurs auxquels fait face le Tchad actuel. Il s’agit des thématiques telles que l’administration de la justice et le droit à un procès équitable, les conflits entre agriculteurs et éleveurs et leur impact sur le droit à l’alimentation, les droits de l’homme et les industries extractives, les droits de l’homme et les élections, la protection des défenseurs des droits de l’homme, la cohésion sociale et la réconciliation nationale, etc.
La coordinatrice résidente du système des Nations unies au Tchad, Mme Violette Kakyomya, précise que le droit en matière de participation aux affaires politiques et publiques joue un rôle primordial dans les renforcements de la gouvernance démocratique de l’État de droit, de l’intégration sociale et au développement économique et dans la promotion des droits de l’homme. Selon elle, le droit de participer à la vie politique est important pour l’autonomisation des individus et des groupes et est essentiel pour supprimer la marginalisation et la discrimination. Pour la représente du système des Nations Unies au Tchad, les droits de participation sont indissociablement liés aux autres droits de l’homme. Elle propose que les droits de l’homme doivent être un sujet central dans tout processus politique pour garantir leur réussite.
Pour le ministre de la Justice, garde de sceaux et chargé des droits humains, M. Mahamat Ahmat Alhabo, le président du conseil militaire de transition (PCMT) fait de la question des droits de l’homme et de réconciliation nationale son crédo en vue de rebâtir un Tchad nouveau. Selon lui, ce forum se tient à quelques jours du dialogue national inclusif dont l’objectif principal est de rassembler tous les Tchadiens en vue de se réconcilier, faire la paix et se consacrer au développement de notre pays. M. Alhabo précise que les recommandations qui sortiront de ce forum seront transmises au gouvernement et à la commission d’organisation du dialogue. Le ministre de la Justice, garde des Sceaux souligne que la question des droits de l’homme est une question fondamentale qui touche tous les citoyens sans exclusion. Il ajoute que le gouvernement de transition a élaboré une feuille de route de la transition qui devrait s’achever par la mise en place des institutions démocratiques élues. Pour le ministre, ces dernières années, il y’a eu des avancées notoires en matière des droits de l’homme au Tchad.
Dans le même chapitre des droits de l’homme l’élection du secrétaire général de la convention nationale tchadienne de défense des droits de l’homme (CNTDH), Mahamat Nour Ibedou est contestée par plusieurs organisations de défense des droits de l’homme. Il est reproché à cet ancien activiste et militant virulent des droits de l’homme d’être proche du gouvernement de la transition et que son élection biaiserait l’institution publique en matière de droit de l’homme.
Jules Doukoundjé
La cérémonie du lancement de la formation des élus locaux organisée par le Comité pour le développement du volontariat au Tchad (CDVT) a démarré ce mercredi 27 avril au Centre d’Étude et de formation pour le Développement (CEFOD). Reportage.
Ils sont au total 15 acteurs de la société civile et des élus locaux à suivre la formation sous le thème : « la mobilisation des ambassadeurs de dialogue social entre les organisations de la société civile et les institutions communales et le renforcement des capacités des Organisations de la Société Civile (OSC) ».
Pour Khadidja Abderrahmane Koko la coordonnatrice du comité pour le développement du volontariat au Tchad. Le comité pour le développement du volontariat au Tchad (CDVT), un collectif de cinq (05) organisations soucieuses de renforcer l’employabilité et la socialisation des jeunes à travers un corps de volontariat opérationnel et efficace. Le CDVT a eu le mandat du gouvernement tchadien pour la mise en œuvre du programme Nationale de volontariat du Tchad (PNVT) de 2015 à 2017. C’est dans le cadre de ce programme que le CDVT a implanté des projets tels que « les ambassadeurs du civisme ». Khadîdja Abderrahmane rajoute que certaines communes ont bénéficié des volontaires financés par l’ambassade de France, comme le projet d’appui aux activités éducatives sur le site des réfugiés de Zafaye.
Selon Bakhit Youssouf Idriss Coordonateur du projet d’appui à la société civile (PASOC), « c’est un projet sur le financement du 11e Fond européen pour le Développement qui couvre les élus locaux, les organisations de la société civile, les ONG, les acteurs au développement et les structures de recherche. L’ensemble de ces acteurs qui contribuent au développement et entrent dans le champ d’action de PASOC au niveau local et national. »
Alifa Dangal Ali le secrétaire permanent de l’association nationale des communes du Tchad explique les objectifs de cette formation. Pour lui, cette formation vise à l’enracinement de la démocratie et de la culture de dialogue et de la paix au Tchad, à travers une participation croissante des organisations de la société civile en s’appuyant sur le citoyen, en l’impliquant dans la vie politique, économique et sociale du pays. Le projet vise aussi au renforcement des capacités des organisations de la société, des institutions communales et de la mobilisation des ambassadeurs de dialogue social. Signalons qu’en plus des activités de renforcement des capacités à l’endroit des acteurs au développement, le comité pour le développement du volontariat au Tchad appuie la mise en œuvre du projet d’appui à la société civile en déployant des ambassadeurs du dialogue dans les centres de documentations et d’informations des organisations de la société civile (CD-OSC) .
Ousmane Bello Daoudou
Haoua Adoum Ibeth
Le Parti pour le Rassemblement et d’Equité au Tchad (PRET) traverse une crise sans précédent. Plusieurs membres du bureau politique national ont démissionné pour des raisons de la gestion opaque du Président national. Mais celui-ci rejette cette allégation et justifie que son parti est victime d’une évolution fulgurante en moins de 4 ans et de la jalousie des aînés. Reportage
Rien ne va plus au Parti pour le Rassemblement et l’Equité au Tchad (PRET), de Me Bongoro Théophile. Plusieurs démissions ont été enregistrées au bureau politique national.
Pour le président national du Parti PRET et membre du Conseil national de la transition (CNT) Me Bongoro Théophile, son parti ne traverse pas seulement une crise. Lui préfère parler de crise de croissance parce que le parti a grandi très vite. Selon lui, le parti a précédé ses fondateurs et l’intelligence humaine n’aime pas de telles assations. « Le parti date de 4 ans seulement, mais il a fait parler de lui tout de suite par rapport à certaines formations politiques qui l’ont précédée », explique-t-il. Il souligne que son parti est parti au primaire et c’est ce qui est rare au Tchad. Son parti a battu le leader de l’opposition de l’époque (Saleh Kebzabo). Autre raison, selon l’opposant, c’est le fait d’avoir conduit une liste au CNT, une liste investie par des partis qui sont anciens à son parti, mais qui leur a permis de prendre place au Comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) et au CNT. Le président national du PRET estime que cela a fait croire aux gens avec qui il mène la lutte et qui font de la politique un emploi, pensent que vous êtes venus pour gêner. « Le tchadien est resté dans ce schéma stéréotypé que l’enfant ne peut rien faire sans son père », justifie-t-il.
Au sujet de la défection des trois vice-présidents, il précise que ces vice-présidents n’ont pas démissionné. Il soutient que le premier vice-président est fonctionnaire international et le statut de son employeur ne lui permet pas de faire la politique et c’est pareil pour les deux autres. Concernant sa méthode peu orthodoxe à gérer le parti, Me Bongoro dit que son parti est composé de gens du métier libéral, et des enseignants qui sont des penseurs. Il souligne que si l’on ne met pas une petite goûte d’autorité, qu’ils appellent dictature, il n'y aura pas de discipline dans le parti. Au sujet de sa participation au CNT, le président national du PRET précise que son adversaire est en train de vouloir vendre parti. Il ajoute qu’ils ont été accompagnés par 16 formations politiques aux dernières élections en tant que membres de l’opposition et c’est à ce titre qu’ils ont été contactés après le décès du Maréchal pour participer au CNT. À propos de la suspension du parti souhaité par son adversaire, il répond que son adversaire est juriste. Et qu’il y a des conditions limitatives énumérées dans les lois portant régime des partis politiques au Tchad. Me Bongoro annonce que son adversaire a été radié du parti PRET.
Mais Me Fonessoubo Timothée ex-secrétaire national administratif du parti, a balayé du revers de la main les arguments du président national. Selon lui le PRET a été réfléchi pour ne pas ressembler aux autres formations politiques au Tchad. Il affirme que le PRET a un véritable problème managérial qui a entamé la cohésion au sein du bureau politique national et a déstructuré tout mécanisme de prise de décision. Me Fonessoubo estime que le parti a été créé pour militer dans l’opposition démocratique, et pour ce faire, des verrous ont été prévus pour empêcher les élites dirigeantes d’abuser de la confiance des militants. Pour étayer son argument, il cite l’article 10 du règlement intérieur du parti qui stipule que « aucune nomination à un poste politique ne peut se faire sans avis formel de la direction du parti ». Il précise aussi que le même règlement intérieur dans son article 11 prévoit que « tout militant qui se fera nommé en violation des directives du parti, s’auto exclut d’office sans qu’il ait lieu de faire recours à la convention nationale pour se prononcer sur les éventuelles sanctions ».
L’ex-secrétaire national administratif souhaite qu’après sa démission, ceux qui les ont remplacés soient signalés au ministère de l’Administration. Il affirme qu’il quitte le parti et il n’est plus comptable de ce qui adviendra.
Jules Doukoundjé