Le syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs du Tchad (SUCC) menace d’aller en grève, pour être menacé et expulsé de leur local par le Syndicat national des Chauffeurs (SNCT) du Tchad. Reportage.
Mahamat Saleh Nassour Secrétaire Général (SG) de syndicat unifié de chauffeurs et conducteur du Tchad explique le contentieux qu’en 2017, ils étaient partis en l’Assemblée générale (AG) élective pour la refondation du syndicat comme prévu par les textes du SNCT qui chaque 3 ans, doit tenir une AG ou un congrès. L’objectif selon le SG est de renouveler le bureau, mais le président a fait 12 ans sans tenir un congrès ou convoquer une AG. Et sur le texte de base des syndicats, il est prévu qu’en cas de refus d’organisation, la base a le pouvoir de décider de convoquer une assemblée. C’est ce qui a été fait. La base a tenu un congrès et dissous les deux syndicats, « et nous sommes passés à une refondation, mais le président Hassan Mahamat Hamid a refusé d’obtempérer à la décision de la base et nous a convoqué à la chambre d’administrative pour demander la suspension des effets de notre autorisation et la chambre a rejeté en lui notifiant que le syndicat émanant d’une dissolution doit exister ». Malgré la décision du tribunal, M. Hassan Mahamat Hamid a encore testé en justice. La cour d’appel a donné raison une deuxième fois au nouveau syndicat.
En 2018 il est allé en Sour suprême (CS). Cela a pris 2 ans, il a perdu. Le président de la CS a instruit le Procureur de la Cour Suprême de dégager M. Hassan Mahamat Hamid du local. Plus tard, cette même Cour Suprême qui a donné la grosse a rédigé une lettre anti datée en date du 23 et remis aux gendarmes pour venir dégager le nouveau syndicat. « Nous avons un avocat qui gérait ce dossier, en principe, ils doivent remettre cette lettre à notre avocat, c’est à lui de venir nous avertir. Lorsque nous avons remis cette lettre à notre avocat, il était sidéré, outré et a jugé injuste cette décision biaisée », disent les syndicalistes. Pour les membres du nouveau syndicat unifié face à la justice à double tranchant, ils ont décidé de convoquer une assemblée générale. Et la base à décider d’aller en grève. Le bureau exécutif n’a pas d’autre choix que d’exécuter la décision de la base.
Selon Me Allah-Ramadji Nabaye Maitre Avocat de Syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs du Tchad (SUCCT), au départ, il y a un seul cadre qui regroupait tous les syndicats dans son statut 054 qui l’autorise de fonctionner. Quelques années plupart une partie décide de créer un autre syndicat.
Une autre procédure un référé devant le même tribunal demande la suspension de cette autorisation. Après échange et débat, le tribunal de grande instance de N’Djamena donne ce SUCCT à fonctionner. La loi dit bien que la possibilité de contester cette décision, c’est la cassation. La décision est rendue en faveur de Syndicat unifié des chauffeurs et des conducteurs du Tchad. À cet effet que mon conféré a introduit une requête de révision, en face à cette situation nous attendons les résultats des juridictions compétentes. De l’autre côté c’est à dire le Syndicat national des Chauffeurs du Tchad confirme qu’ils n’ont aucun problème avec autre syndicat.
Toutefois le Syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs du Tchad par l’un des membres dénommé Idriss Aguid a confirmé que les autorités compétentes auraient pris la décision de réouverture pour le compte de syndicat unifié des chauffeurs et conducteurs cet après-midi.
Ousmane Bello Doudoua
L’agression des enseignants par les élèves ne cesse de faire couler l’ancre. Pour mettre fin à ce phénomène, le syndicat national des enseignants du Tchad (SET) dénonce cette pratique et appelle les autorités de l’Éducation nationale à agir vite pour arrêter l’hémorragie, sinon ils prendront leur responsabilité. Reportage.
Après avoir examiné la situation d’insécurité qui gangrène l’École tchadienne, le Bureau exécutif national (BEN) du SET relève que partout, les enseignants font l’objet de menace de la part des élèves. Le BEN constate aussi que ces agressions et menaces par les élèves sont parfois soutenues par les parents et même par les autorités locales. Pour Mbairiss Ngartoidé Blaise, Secrétaire général (SG) du SET, les enseignants qui sont en service dans la province de l’Ennedi Est sont souvent victimes de coups et blessures volontaires par leurs propres élèves. Selon lui, malgré les souffrances physiques et psychologiques endurées quotidiennement par ses collègues enseignants, le délégué provincial de l’Éducation qui n’est pas du corps entreprend une vaste opération de suspension de leurs salaires. Le SG national du SET dénonce aussi les cas d’agression faite sur les enseignants de Bodo dans la province du Logone Oriental, brutalisés par le fils du préfet qui est censé assurer leur sécurité.
Après un examen approfondi de la situation, le BEN du SET constate que la politisation à outrance du système éducatif a introduit dans le système des responsables non enseignants ou incompétents qui perturbent son bon fonctionnement. Ngartoidé Blaise pointe du doigt l’irresponsabilité des autorités scolaires et administratives qui ne protègent pas les enseignants en mission dans leur circonscription et le non-respect de la hiérarchie par certains délégués qui passent outre le ministère de l’Éducation pour suspendre les salaires des enseignants.
Le SG national du SET exige la dépolitisation du système éducatif, la nomination des professionnels de l’Éducation aux postes de responsabilité conformément au décret portant statut particulier des enseignants, le rétablissement sans condition des salaires des enseignants de l’Ennedi Est arbitrairement suspendus et enfin la protection des enseignants dans leurs lieux de service. Ngartoidé Blaise exhorte le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale à prendre leurs responsabilités afin de sauver le système éducatif en déliquescence.
L’année dernière, plusieurs d’enseignants ont été agressés par leurs propres élèves dans plusieurs provinces du pays et certains en étaient morts suite à leurs agressions.
Ces agressions inadmissibles ont poussé le syndicat des enseignants du Tchad (SET), à sécher les cours pendant 3 jours en novembre dernier sur toute l’étendue du territoire national pour protester contre l’assassinat du surveillant du complexe scolaire Lycée Toumaï, Ismaïl Alhadj Koulbo par un élève de la classe de 3e. Le SET appelle l’État à prendre ses responsabilités.
Le syndicat des enseignants du Tchad (SET) n’est pas content de la violence faite sur sa corporation.
Jules Doukoundjé
Les lampions sont éteints sur les festivités marquant la commémoration des 50 ans d’existence de l’université de N’Djamena. Pendant 6 jours l’université a vécu au rythme de la fête, mais aussi des conférences-débats animées par les éminents chercheurs. C’est aussi l’occasion pour les hautes autorités de tutelle de promettre la reconstruction de l’université de Toukra et d’augmenter du budget de fonctionnement de l’université. Reportage.
Le ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, Ali Waïdou a promis d’augmenter le budget de fonctionnement de l’université de N’Djamena. Il affirme que le gouvernement s’évertuera pour relever les principaux défis auxquels les étudiants sont confrontés. « Nous avons bien relevé l’impérieuse nécessité de revoir en hausse le budget de fonctionnement de l’université de N’Djamena pour vous permettre de faire face aux dépenses de fonctionnement », dit-il. Il promet aussi de faire aboutir le projet du statut autonome des enseignants chercheurs et de reprendre les travaux de construction des sites universitaires de Toukra. Pour le ministre, 50 ans pour une institution d’enseignement supérieur comme l’université, est une occasion d’afficher ses grandes ambitions au profit de la jeunesse tchadienne. Selon lui, cet important évènement a été un moment de brassage culturel. Dr Ali Waïdou rappelle que pendant 50 ans l’université de N’Djamena a parcouru de chemins et le gouvernement est fier et reconnaissant pour celles et ceux qui ont contribué par le passé ou qui œuvrent aujourd’hui par leur engagement à l’atteinte des objectifs assignés à cette institution d’enseignement. Il exprime sa gratitude à tous les responsables (recteurs) qui se sont succédé à la tête des différentes facultés. En s’adressant aux étudiants, le ministre de l’enseignant supérieur, de la Recherche scientifique et de l’innovation conseille ceux-ci de privilégier d’abord le dialogue avec leurs enseignants et leurs responsables et de reprendre le chemin de la faculté. Dr Ali Waïdou ajoute que leur réussite est celle de la nation tchadienne et soutient que le gouvernement étudie les voies et moyens pour améliorer leurs conditions de vie.
Pour le président de l’université de N’Djamena, Pr Mahamat Saleh Daoussa Haggar, en un demi-siècle d’existence, l’université de N’Djamena a contribué au développement socio-économique et culturel de la sous-région et du Tchad. Malgré les efforts fournis par les uns et les autres, dit-il, il reste beaucoup à faire et invite tous les acteurs au travail bien fait pour relever le défi de la recherche scientifique au Tchad. Le Pr promet à ses collègues enseignants-chercheurs, aux étudiants et aux personnels administratifs le financement et l’organisation annuelle d’un colloque international et pluridisciplinaire à l’issue duquel des actes seront publiés par discipline. Il promet également la subvention de la confection des toges universitaires pour tous les enseignants chercheurs inscrits au CAMES. Aux étudiants, le président de l’université de N’Djamena promet d’organiser un tournoi de football et toutes les autres disciplines sportives à la fin de chaque semestre pour permettre un brassage entre les étudiants. Le Pr Haggar a l’intention de créer une fanfare universitaire pour l’animation de toutes les cérémonies officielles de l’université de N’Djamena.
Plusieurs attestations de reconnaissance ont été données à certains enseignants chercheurs et aux anciens recteurs de l’université de N’Djamena sous l’ovation des étudiants qui ont rempli l’amphithéâtre pour la cérémonie.
Jules Doukoundjé
Atelier de concertation et de partage sur le dispositif de collecte et d’analyse sur les états civils dans la ville de N’Djamena, ce 9 mai 2022 au CEFOD. C’est une initiative de l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED). Objectif : informer les responsables municipaux de N’Djamena et autres autorités en charge d’état civil du Tchad de l’extension du projet « Dispositif de collecte de données sur les faits d’état civil dans la commune de N’Djamena ». Reportage.
Dr. Baradine Zakaria Moursal, Directeur général(DG) de l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) note un résultat peut satisfaisant de l’enregistrement des faits d’état civil du Tchad. A son avis, les résultats de différentes enquêtes à couverture nationale organisées dans notre pays ont montré que le taux d’enregistrement des faits d’état civil est le plus faible d’Afrique. Il s’agit selon lui, de l’enregistrement des naissances des enfants de moins de 5 ans. Le taux n’a pas significativement varié depuis 2004, précise-t-il. Ce taux, dit-il, est passé de 9% en 2004 à 16% en 2010 suite à la deuxième enquête démographique et de santé du Tchad (EDST2) puis à la 4e enquête par Grappes à indicateurs multiples (MICS4). Le taux va décroître à 12 % en 2014-2015 à l’Enquête démographique et de Santé et à indicateurs multiples (EDS-MICS), rajoute-t-il. « Parmi les enfants de moins de 5 ans enregistrés dans l’état civil durant 2014-2015, il y avait 9% d’entre eux qui avaient effectivement un acte de naissance », dit le DG de l’INSEED.
Pour Dr Baradine Zakaria, le système d’état civil d’un pays est un ensemble d’instruments qui confère aux citoyens leur identité en tant que membre du corps social. Il fournit, dit-il, des documents juridiques dont les individus ont absolument besoin pour garantir leur identité. L’avantage de tels documents d’après lui, permet aux détenteurs de prouver leur nationalité, défendre leurs droits puis accéder aux services sociaux de base. Le système d’état civil constitue la source d’information privilégiée pour l’étude des phénomènes démographiques, dit le statisticien. Il cite, la mortalité, la natalité, la nuptialité et les migrations. Le système d’état civil, assure-t-il, permet d’enregistrer systématiquement et correctement tous les évènements individuels en peu de temps après être survenu.
Seulement le DG de l’INSEED déplore deux entraves majeures : le dysfonctionnement dans l’organisation des services et le faible taux d’enregistrement des faits d’état civil. Il constate qu’à cause de la faible organisation dans les services d’état civil, il est très difficile de connaître le niveau d’enregistrement de certains évènements tels que les mariages et les décès. C’est pour pallier à ces problèmes que l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED) a mis en place à titre pilote, en 2020, un dispositif de collecte de données sur les faits d’état civil dans la commune de N’Djamena. L’enjeu majeur d’après le DG, c’est de rendre plus disponibles, accessibles et visibles les informations et la documentation pertinentes sur l’état civil tchadien.
« Seuls les mariages, les naissances et les décès ont fait l’objet de collecte. Il s’agit présentement d’une extension de l’opération qui a déjà débuté dans les 5 autres arrondissements. Elle sera exécutée dans les 10 communes de N’Djamena pour une période de 6 mois », déclare le démographe. Il insiste sur une collecte des données fiable inhérente à une formation crédible des agents à déployer sur le terrain. M. Baradine Zakaria met aussi l’accent sur la manière ou la collecte doit être menée, la participation et la collaboration avec le groupe cible de l’opération. Il rappelle l’objectif de l’atelier qui est d’informer les responsables municipaux de N’Djamena et autres autorités en charge d’état civil du Tchad de l’extension du projet « Dispositif de collecte de données sur les faits d’état civil dans la commune de N’Djamena ».
Le DG de l’INSEED relève la nécessité et l’urgence de collecte de CNMD-2022, la présentation des objectifs et stratégies inhérents, expliquer l’intérêt des variables retenues. Il met un accent particulier sur la communication surtout les médias afin d’éveiller la conscience de la population sur l’importance des faits et d’actes d’état civil.
Moyalbaye Nadjasna
Les ex-travailleurs de Tchad-Cameroun Constructor (TCC) ont organisé une manifestation pacifique devant la Cour suprême (CS) de N’Djamena ce 9 mai 2022. Ils exigent de la CS l’exécution de la décision de justice par rapport au verdict en leur faveur prononcé depuis janvier dernier. Le président de la CS leur a fait une promesse.
Ils ont investi tôt ce matin les locaux de la CS. Assis sous le drapeau, ils attendent impatiemment l’arrivée du président de la CS Samir Adam Annour. À son arrivée, les ex-travailleurs se lèvent tous comme un seul homme et lui passent leur message à travers la banderole qu’ils tiennent en main. Voulant entrer au début sans les rencontrer, il a ensuite fait un demi-tour pour venir à la rencontre des ex-travailleurs et leur dit ceci, « revenez demain à 08h 30 min et je donne la décision à votre avocat ».
Un nouvel espoir d’entrer dans leur droit renaît. Aussitôt dit, les ex-travailleurs de TCC reviennent à la bourse du travail. Pour le porte-parole des ex-travailleurs de TCC, Djedouboum Apollinaire, les ex-travailleurs vont se mobiliser pour prendre au mot le président de la CS si jamais il ne respecte pas sa parole. Il souligne aussi que le dossier relatif au dédommagement des ex-travailleurs de TCC sera désormais confié à Me Jacqueline Moudeïna. « Esso quitte le Tchad en juin prochain alors on n’a pas de temps à perdre. Nous voulons entrer dans nos droits, car les ex-travailleurs ont beaucoup souffert et beaucoup d’entre nous sont décédés. Le président de la CS a intérêt à respecter sa parole », explique-t-il. Il ajoute également que le travail qui devrait se faire normalement en cinq est fait à trois et demi. C’est cela qui a précipité la mort prématurée de leur camarade, conclut-il.
Depuis le 15 juin 2021, l’artiste Sultan, de son nom d’état civil Djikoloum Guy a connu un accident. Il est resté cloué sur le lit de l’hôpital jusqu’à demander au président du Conseil militaire de transition (PCMT) pour une évacuation sanitaire. Réponse favorable. Sultan attend les papiers administratifs pour prendre son vol pour des soins. Reportage
Il a enfin retrouvé le sourire depuis que le président du Conseil Militaire de Transition a donné une suite favorable à sa demande d’évacuation sanitaire. La fracture qu’il a eu au niveau du fémur et du tibia lors de son accident demande une évacuation sanitaire pour une greffe au niveau de la jambe malade comme le plateau technique de l’hôpital qui l’a accueilli ne le permet pas. Un soulagement pour l’artiste qui espère retrouver ses fans sur le podium après avoir totalisé presque 11 mois d’hospitalisation et 5 interventions chirurgicales sans succès. Pour Sultan, passer 7 mois d’hospitalisation avec une jambe infectée est un enfer. « J’ai été pris en charge en urgence par rapport à l’infection. Je vous épargne de toute la douleur, toutes les souffrances, toutes les nuits blanches et des choses difficiles que j’ai eu à traverser. Maintenant, suite à l’infection, il va falloir une greffe d’os et le plateau technique d’ici ne le permet pas. Alors ma famille, moi et beaucoup d’autres personnes avions émis la demande au chef de l’État qui agrée à notre demande », a-t-il affirmé. Il indique également qu’il attend juste les papiers administratifs pour s’envoler vers l’étranger pour recevoir des soins appropriés. Pour voyager il faut envoyer d’abord les dossiers médicaux pour que l’établissement qui vous reçoit examine, alors j’attends juste ces papiers pour voyager, a-t-il ajouté.
Né en 1984, sultan est l’un des artistes musiciens les plus engagés. Pionnier du rap tchadien, il a été membre du groupe authentique. L’artiste a été nommé ambassadeur de bonne volonté décerné par les Nations Unies. Sultan a su marquer ses concitoyens à travers ses œuvres surtout son titre enfant soldat qui traduit la réalité de son pays. Il a commencé la musique étant très jeune avec le play-back et commence à écrire ses chansons en classe de 6e.
Kouladoum Mireille Modestine
Dans le cadre des activités marquant la semaine du festival du cinéma et de l’audiovisuel Sao, une projection d’un documentaire intitulé ‘« le dernier du doudou » a été projetée ce samedi 7 mai 2022 à l’institut français du Tchad IFT. C’est un documentaire de court métrage réalisé par Brahim Doudou Hisseine Bichara.
C’est un documentaire de 15 min réalisé par Brahim Doudou Hisseine Bichara. Ce documentaire qui relate la vie du réalisateur a été primé à deux reprises lors du festival des étudiants du film FESAF en France. Le réalisateur reconnaît qu’au Tchad, le domaine du cinéma est presque vierge et incomplet. Mais en allant au nord du pays, il a attrapé le virus du cinéma. De son retour à N’Djamena, il s’est rendu compte qu’il n’existe nulle part une école pour le cinéma moins encore une salle de projection. « J’ai pris la résolution d’aller à la recherche du savoir. Ainsi étant, j’ai envoyé mes dossiers à l’université de Bordeaux Montagne en France ou je suis retenu. Après la phase théorique, je suis revenu au pays pour réaliser un film dans la phase pratique », explique-t-il.
Il souligne aussi qu’il est obligé de réaliser un film en trois mois sur sa propre personne. Les téléspectateurs ont posé des questions relatives au tournage du documentaire qui parle que le côté nord et laisse de côté le Sud. Pour lui, le documentaire parle de vie et comme il n’a pas fait au Sud, il ne pouvait pas introduire ce qu’il n’a pas vécu dans le documentaire. Il ajoute qu’il n’y a rien au monde qui le passionne plus que le cinéma. Alors la chance lui a souri et a travaillé après sa formation en France. Cela lui a permis d’avoir les moyens afin de réaliser ses rêves, celui de devenir un réalisateur tout fait.
Haoua Adoum Ibeth
La situation sociale actuelle au Tchad n’est pas propice aux jeunes tchadiens. Ils font face au problème au chômage. Découragés certains se livrent à l’alcoolisme, d’autres à l’oisiveté ou à la mendicité. Un groupe des jeunes aveugles a choisi de s’organiser en coopérative. Pour assurer la fonctionnalité de leur organisation, ils ont initié une entreprise de fabrique des briques. Allons-y à sa découverte avec votre rédaction Ialtchad. Reportage.
Ndou, une localité en profondeur du quartier N’Guéli, frontière avec le Cameroun, pays voisin du Tchad. Aux bords du fleuve, il y a toute une entreprise de fabrique des briques crues, séchées et ensuite cuites. Dans ce petit monde, la coopérative des jeunes aveugles à sa place. M. Fangbo Gédéon, sociologue de formation, entrepreneur social et président de la coopérative. A son avis, leur jeune organisation est à sa première année de test dans l’entreprise des briques. « Nous venons de commencer. C’est sur le simple fait que nous avons de talents dans bien de domaine. Maintenant la fabrication des briques nous a tenu à cœur. Nous avons estimé qu’il faut expérimenter et essayer de les commercialiser. Cela peut entrer dans nos stratégies de développer nos activités génératrices de revenus », dit-il.
M. Gédéon affirme qu’ils ne veulent pas s’exposer dans la rue pour mendier ou quémander. Il affirme qu’ils ont fait confiance à leurs talents. Le chef d’entreprise parle de leur objectif qui vise à promouvoir les talents des non-voyants. Il soutient qu’ils ont déniché parmi eux des gens qui ont cette compétence et qui savent fabriquer des briques et bien d’autres choses. Le président de la Coopérative des Jeunes Aveugles Talentueux (CJAT) estime qu’il faut toujours extérioriser ses talents, ne jamais les dissimuler. « Nous avons foi que cela va nous offrir d’autres opportunités. Notre leitmotiv c’est l’homme vivra à la sueur de son front. La sueur de notre front va couler à partir de la fabrication des briques que nous avons entreprises », confie-t-il. Honnêtement, déclare M. Gédéon, son organisation n’avait pas un fonds de déroulement pour démarrer cette activité. Il soutient que ses camarades ont eu seulement une conviction : partager l’idée. Cette assurance dit-il, leur a permis de bénéficier des conseils des amis plus proches d’eux. « On a décidé d’aller voir les autorités de la commune du 9e arrondissement à laquelle nous appartenons. Elles n’ont pas hésité et nous avons dit que c’est la grâce que Dieu nous a faite. La commune nous a donné de Benz de remblais et grâce aux contributions des uns et des autres que nous avons entamé cette œuvre », explique le président de la CJAT.
Le handicap n’est pas une fatalité
Au stade actuel raconte le jeune sociologue et entrepreneur social, ils ont fini avec la fabrication des briques. Il précise qu’ils les ont déjà cuites, actuellement c’est la phase de la vente. « Nous les enfants dignes de ce pays comme le signifie votre organe de presse Ialtchad, nous demandons à la population de venir les acheter. En achetant, ils auraient soutenu et encourager les personnes mal voyantes », lance-t-il. Les entrées nous permettront de continuer, souligne M. Gédéon. Ce n’est pas du tout facile le processus de la fabrication dit-il. Il souligne qu’il faut beaucoup d’autres produits pour arriver au produit fini : fruits secs de palmier domiers, des bus de vaches, etc. il estime le prix un peu cher, un sac entre 3000 à 3500FCFA avec le transport. Pour le sociologue, les fours sont d’une capacité de 20 000 à 40 000 briques. Les gens qui nous entourent sont du domaine et nous aident à les monter facilement, dit-il. D’après lui pour les difficultés, ils ont osé et les ont affrontés. « Sinon, on a besoin de matériels. Si nous pouvons avoir un véhicule pick-up ou une Benz, cela nous aiderait pour transporter nos produits finaux à l’endroit sollicité. Cette difficulté en ce moment nous ne maîtrisons pas et nous n’en avons pas ».
Les jeunes aveugles entrepreneurs s’inquiètent qu’en cas d’abondante pluie, cela va être un peu difficile pour eux d’écouler leur marchandise avec l’état du terrain. Ils cherchent un endroit plus stratégique pour garder leurs briques déjà cuites. « C’est un début mais l’apport des bonnes volontés et des ONG nous serait d’une grande utilité. Si quelqu’un estime que ces enfants du Tchad qui osent méritent d’être encouragés, cela nous viendrait directement au cœur », disent-ils. Ils vendent selon eux, 1000 briques à 75 000 mille francs, transport inclus.
Pour Nekarmbaye Édith, Étudiante en première année de sciences économique à l’Université la Francophonie, membre de la coopérative, même handicapé visuel, on peut beaucoup faire quelque chose dans la vie. « Le handicap n’est pas une fatalité. Il suffit de réfléchir et réunir les idées. Nous l’avons fait et cela se réalise », assure-t-elle. Mme Nekarmbaye Édith dit à aux autres handicapés sans distinction, qu’ils n’ont pas tous perdus. A son avis, il ne faut pas se livrer à la mendicité dans les rues. « Je sais que tous nous avons quelque chose de spéciale en nous que nous pouvons faire valoir pour gagner dignement notre vie », conclut-elle avec optimisme.
Moyalbaye Nadjasna