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L’Association Internationale des Canadiens d’Afrique en abrégé « AICA » a procédé au lancement officiel de ses activités ce matin, jeudi 12 mai à l’hôtel Radisson Blu de la capitale tchadienne, N’Djamena. C’est aussi l’occasion de mettre sur pied son bureau au Tchad. Plusieurs autorités et cadres associatives ont pris à cette cérémonie. Reportage.

Après avoir entamé des démarches administratives auprès des autorités tchadiennes en 2021 en vue d’un accord d’établissement pour sa représentation au Tchad, l’AICA a obtenu un avis favorable de déployer pour l’ouverture d’une section.

Dans son mot d’ouverture, Aicha Yahya, présidente de l’Association International des Canadiens d’Afrique au Tchad se dit très contente de diriger cette toute première association canadienne au Tchad avec une équipe engagée pour traduire en actes la vision de l’AICA, une vision universelle qui favorise une meilleure intégration des peuples et des cultures entre le Canada et le Tchad. Elle ajoute que la problématique du développement du Tchad nécessite le soutien de plusieurs partenaires en l’occurrence de l’AICA qui apportera sa modeste contribution pour soutenir l’effort du gouvernement tchadien dans le progrès social.  « Au partenaire du développement sur le terrain, nous voulons votre soutien pour un apprentissage dans le cadre de partenariat des actions conjointes », affirme-t-elle.

Commençant par la déclaration de Ralph Waldo Emerson « n’allez pas là où le chemin peut mener. Allez là où il n’y a pas de chemin et laissez une trace », lance le président fondateur de cette association présent à cette cérémonie, Semoho Éric Agbemelo. Il affirme, « poser le premier pas au Tchad est une façon de créer le chemin à plusieurs autres organisations canadiennes qui désirent s’installer. Et je suis persuadé qu’aujourd’hui une grande porte de collaboration nouvelle s’ouvre au Tchad pour les ONG canadiennes. » Il ajoute encore que l’AICA créée à partir d’une initiative des Africains canadiens de la diaspora pour accompagner la société civile tchadienne et procéder à une évaluation objective des activités et des actions concrètes. Pour cela, l’AICA a regroupé toutes les associations de la société civile tchadienne autour d’une table de réflexion et de concertation pour trouver une solution réelle aux différents défis qui se présentent dans leur environnement immédiat et bien d’autres activités, a-t-il dit.

Enfin, Mabrouk Kalifa Faradj, Consul honoraire représentant l’ambassadeur du Canada au Cameroun explique que le Canada a toujours démontré son attachement aux différentes priorités en Afrique, notamment la promotion de la paix, du développement économique et surtout quand il s’agit de faire face à des situations du Genre. Selon lui, la politique de son gouvernement par le biais du fond canadien d’initiative locale a donné sa contribution aux programmes internationaux pour la sensibilisation sur les questions de paix, des droits de la femme, les questions sociales, éducatives, humanitaires, environnementales est une priorité de la politique canadienne au Tchad.     

Haoua Adoum Ibeth
Abderamane Moussa Amadaye

Le monde célèbre ce 11 mai la mort du reggaeman mondial Robert Nesta Marley connu sous le nom Bob Marley. Pour donner un cachet particulier à cette célébration, celui qui suit ses pas, Achille Baldal, est rentré au pays pour organiser un festival du Reggae, le premier du genre. Le festival se déroule du 11 au 15 mai 2022 à l’espace Talino Manu à Moursal dans la commune du 6e arrondissement. L’initiateur de ce festival Achille Baldal nous parle de l’objectif qu’il veut atteindre. Reportage

« Notre rôle consiste à réconcilier notre peuple. Fraternité matin, on doit être uni, on est tous des frères. Uni par le même sang, il faut qu’on laisse cette histoire de politique, de division à côté. On est obligé de vivre ensemble et puis essayer de porter le pays à l’échelle internationale. C’est ça qui nous intéresse ». C’est la motivation de l’artiste Achille Baldal à travers l’organisation de ce festival.

Pour donner de la couleur au mouvement rastafari et aider dans l’atteinte de ses objectifs, Achille Baldal a invité des artistes reggaeman du Burkina Faso, de la Côte-d’Ivoire et du Cameroun. En plus de ceux-là, il sera accompagné aussi par quelques artistes tchadiens. Pour Achille Baldal, les reggaeman doivent fêter quand même l’anniversaire de leur King Marley. Il est fêté partout dans le monde, mais pourquoi pas au Tchad ? Il ajoute qu’ils ont des messages à envoyer au public à travers ce festival. « Il y a une crise qui sévit actuellement au Tchad donc on apporte notre pierre à l’édifice de la nation. Le reggae c’est la musique des pauvres, des gens qui souffrent. Donc l’œil, l’oreille et la bouche du peuple tchadien. J’essaye de dénoncer les tares de la société. Quand ça ne marche pas, je joue le rôle d’un arbitre et je siffle le hors-jeu », précise-t-il.

Le festival se déroule du 11 mai au 15 mai prochain avec l’ouverture des stands et une entrée libre pour le public. Achille Baldal se définit comme reggæman tchadien et vit depuis 2002 aux USA. Très engagé, il s’est construit une réputation grâce à ses textes. Pour la petite histoire, Robert Nesta Marley à l’état civil, est le père du reggae moderne qu’on fête sa mort ce 11 mai. Auteur-compositeur-interprète et musicien, Bob Marley est considéré comme celui qui a permis à la musique jamaïcaine et au mouvement rastafari  de connaître une audience planétaire. Au cours de sa carrière, Bob Marley est considéré comme un symbole mondial de la culture et de l’identité jamaïcaine, tout en plaidant également pour le panafricanisme , le tiers monde et la réduction des inégalités et de la misère. Il est mort de suite de cancer généralisé le 11 amis 1981 à Miami à l’âge de 36 ans.

Kouladoum Mireille Modestine     

Un renforcement de capacité des médias en ligne pour un accompagnement au Dialogue national inclusif a été ouvert ce 11 mai dans un hôtel ici à N’Djamena. C’est une initiative du Comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) et ses partenaires financiers et techniques, l’Union européenne (UE) et Institut international en Appui au Développement Électoral (IDEA International). Reportage.

Le CODNI et ses partenaires renforcent les capacités des journalistes des radios communautaires et des médias en lignes pour plus de professionnalisme pendant le dialogue à venir. Selon M. Abdoul Wahab BA, représentant pays de IDEA International, la recherche de dialogue inclusif et transparent est important dans le contexte politique actuelle au Tchad. A son avis, cette formation est une opportunité pour réunir les outils techniques dans la production, le contrôle de la circulation de l’information digitale. « Avec le digital, vous disposez d’un instrument puissant, que d’aucuns appelleront de destruction massive. Je préfère l’appeler un instrument puissant de construction massive. C’est un instrument à double tranchant. Il est important de diffuser la vraie information pour éviter la dérive susceptible de troubler la quiétude ambiante », déclare-t-il. Le représentant pays de IDEA soutient que la communication est l’une des clés de voûte de la réussite du DNI.

M. Gambaye Ndjerakor Djegoltar, président du comité technique du CODNI, considère le digital comme un atout, mais en même temps un défi. D’après lui en 1990 à la Conférence Nationale Souveraine (CNS), on parlait de la représentativité citoyenne, mais aujourd’hui, c’est la participation citoyenne. Il souhaite que ce renforcement des capacités doit calibrer le digital. Seule la valeur ajoutée, dit-il, va garantir l’atteinte de l’objectif de ce dialogue : définir un cahier de charge pour un nouveau Tchad. Selon lui, le Dialogue à venir ne concernera pas seulement ceux en salle, mais tous les concitoyens sur l’étendue du territoire et ceux de la diaspora. « Toiser le digital c’est asseoir une stratégie commune de contribution citoyenne du digital pour le DNI. Les suggestions issues de cette formation pourront sous-tendre une meilleure organisation en matière de communication pour réussir ces assises nationales », exprime-t-il.

Le Gouverneur de la ville de N’Djamena M. Adago Yacouba souligne que les médias sont des acteurs clés. Grâce à eux, soutient-il, on peut rapprocher les Tchadiens et leur faire percevoir le sens profond de l’unité nationale. Chaque jour, chacun doit promouvoir la cohabitation pacifique et le vivre ensemble, lance le gouverneur. « La tolérance et l’ouverture d’esprit seul peuvent nous guérir de ce mal qu’est la division. Le CODNI et ses partenaires ont bien choisi un thème pour attirer l’attention des médias sur les dérives de tout genre sur les réseaux sociaux. Le moment est bien indiqué de convier les journalistes à un traitement responsable des informations pour promouvoir la paix sincère des cœurs », affirme M. Adago Yacouba. Seul le professionnalisme peut faire porter une influence positive avant, pendant et après le DNI, conclut-il.

C’est demain que les travaux de renforcement des capacités des médias en ligne vont finir.

Moyalbaye Nadjasna

Le Tchad comme partout dans le monde a célébré le 3 mai dernier la journée mondiale de la liberté de la presse. Le rapport 2022 de Reporters Sans Frontière classe le Tchad au 104 rang sur 180. Et dis ceci: « La situation politique et sécuritaire du Tchad reste très instable et fait peser des risques importants sur l’exercice du journalisme. La mort, en avril 2021, du président Idriss Deby Itno n’offre pour l’instant aucune perspective nouvelle pour la démocratisation du pays. » Entrevue.

Alors où en est-on au pays avec la liberté de presse, en cette phase de transition? Comment se portent les médias? Dans quelles conditions travaille le journaliste tchadien? Vaste champ de questionnement. Nous recevons au plateau de notre émission Le Point et dans le studio Saleh Gaba l’ex-journaliste, politologue et enseignant chercheur Dr Évariste Ngarlem Toldé pour nous éclairer.

On est dans le studio Saleh Gaba, une grande figure du journalisme tchadien. On fête ce 3 mai la journée de la liberté de la Presse et on ne voit aucun signe qui parle de cet imminent journaliste. Qu’est que cela nous dit à nous tous, journalistes, citoyens, patron de presse, décideurs politiques sur l’état des médias au Tchad?

J’ai eu un pincement au cœur dès que vous avez prononcé le nom de Saleh Gaba (SG) que j’ai personnellement connu et je sais dans quelle situation il a disparu. Je suis dans un studio qui porte son. Je vaudrais vous dire merci d’avoir pensé à refaire vivre SG. C’est le prototype du reporter, le journaliste hors pair. Alors en cette journée qu’est que les Tchadiens et le journaliste tchadien on fait? À ma connaissance pas grand-chose. Une telle date devrait permettre de penser à ceux qui ne sont plus de ce monde, les premiers journalistes qu’on a eu à la radio dans les débuts des années 60. On m'a cité Khamis Togoï, Laou Djongosi ce sont des noms qu’on doit mettre ce 3 mai en valeur. Apparemment on n'a pas pensé à ces pionniers qui ont déblayé. le métier On devrait penser à ceux qui ont payé de leur vie pour que la liberté de la presse soit une réalité dans notre pays. Malheureusement on constate un relâchement par rapport aux années  passées alors qu’on devait poser des actes pour marquer cette journée.

Pour rétablir les choses, il y a le prix SG institué par la Haute Autorité des Médias audiovisuels (HAMA) avec le président Djonabaye Dieudonné. Si j’ai bien compris, l’état de la presse est catastrophique. Elle n’a même pas de mémoire?

Absolument. Je ne vous le fais pas dire. J’étais même parmi ceux qui ont institué le prix de l’excellence en journaliste. À l’époque, on voulait même un studio qui porte le non SG. Il y a eu débat, mais nous ne sommes pas arrivés à le faire.

Un studio Saleh Gaba?

Oui, oui un studio SG

Malgré cette grande tour (télévision et radio, Onama), personne n’a pensé à SG?

Même pas. Personne n’a pensé à l’immortaliser malgré la proposition de Sy Koumbo Singagali. Elle représentait l’ATPE (agence tchadienne de presse et d’édition), moi j’étais président de l’UJT (Union des journalistes tchadiens) et les présidents des corporations, on avait pensé à ces genres d’initiatives.

Le Tchad est passé de 123e rang à la 104e place. N’est-ce pas une amélioration? Ou c’est juste en trompe-œil?

Il faudrait qu’on nous dise qu’est-ce qui s’est passé entre temps. Le rapport de Reporter Sans frontière (RSF) c’est chaque année. Qu’est-ce qui s’est passé entre 2021 et 2022? Entre temps on a vu les journalistes faire de la prison, entraînés en justice, à la barre pour un oui, pour un non. Ce sont des images qu’on ne voyait plus. Je me rappelle, l’UJT on se mobilisait pour voler au secours, avec la Ligue tchadienne des droits de l’Homme (LTDH), le directeur  de radio Brakos de Moïssala qui était menacée par les militaires parce qu’il donnait libre parole aux auditeurs.

Dans une situation pareille, peut-on parler de la liberté de la Presse?

Oui, pourquoi pas. Cela a toujours existé. Vous savez au sortir de la Conférence nationale souveraine (CNS) en 1993, les journalistes, nous avons obtenu la Loi 19 sur le régime de la Presse, nous avons obtenu aussi la nomination d’Emmanuelle Touadé et la mise en place du Haut conseil de communication. Tout cela relève du domaine des textes juridiques qui régissent la presse au Tchad. J’ai aimé votre appréciation en disant « médias publics » et non des médias d’État. C’est tout à fait normal de nommer les journalistes qui sont fonctionnaires, agents de l’État. Moi mon problème ce que ces journalistes sont presque tous du même bord politique. Tous ceux qui arrivent là font les louanges du chef de l’État. Ils rament tous à contre-courant des idéaux du journalisme. Je ne citerai pas des noms, mais aujourd’hui, beaucoup des journalistes pour suivre sont obligés de passer par là.

Les médias privés travaillent dans la précarité, l’aide à la presse a tari, les publications respectent à peine les règles. Quelle solution faut-il proposer? Quel modèle économique proposer?

Vous savez nous nous sommes retrouvés en 2005 entre responsables des associations de journalistes à Kinshasa en République démocratique du Congo (RDC). Nous avons concocté la convention collective des journalistes qui fixe un minimum pour le journaliste : salaire, congés, etc. Nous avons travaillé, 14 pays, dans le sens de la viabilité des médias en Afrique et surtout de l’Afrique francophone. Vous avez parlé de l’impression, oui. Mais la détaxation des intrants qui rentrent dans la production d’un journal. Il y a le loyer, le coût de l’électricité, etc. Nous avons dit voici le minimum. Il faudrait aussi que le journaliste soit bien traité. Les patrons de presse, directeur de publication roulent tous en voiture alors que le journaliste marche à pied. Nous-mêmes parfois les journalistes nous nous faisons du mal à nous-mêmes. La convention voulue devrait s’occuper du journaliste. Dès l’instant qu’on a sa carte de presse, on doit avoir des soins gratuits, se déplacer librement, voyager rapidement, etc. Plusieurs domaines évoqués, mais les gens ne veulent pas nous entendre. En 2002 l’Union européenne (UE) avait mis 200 millions de F CFA pour demander à l’État tchadien de nous donner un local et l’équiper avec ces 200 millions. L’État tchadien est resté muet. 2003 ce fonds sont ramenés à 125 millions, 2004 à quatre-vingts quelques millions, 2005 j’étais arrivé comme président de l’UJT. Et les fonds sont rapatriés. Quelles raisons ont été évoquées? Ils disent « on ne peut pas mettre des fonds aussi conséquents à la disposition des journalistes, « nos ennemis », ils deviendront pires que les partis politiques.»

Justement, est-ce que cette situation, maintenir les journalistes dans la précarité n’est pas voulue? N’est-ce pas la faute des journalistes?

Oui. Vous l’avez ébauché. En 1988-89, on a créé l’UJT sous la dictature, organisation faîtière des journalistes. Aujourd’hui vous allez compter combien des organisations qui défendent des intérêts partisans dans la profession? Tantôt c’est ceci, tantôt c’est pour cela. Donc nous avons creusé notre propre tombe. Vous arrivez à un reportage, on attend les gars de télé. On va même les chercher comme si la radio et la presse écrite ne sont pas des médias. Il y a même une division entre médias publics et privés. On estime que ceux des médias publics doivent être privilégiés au détriment du privé. On crée de ces distanciations. On est entré dans la division, cela a fait le lit de la division. Les journalistes doivent demander des comptes aux autorités.

A votre époque, il y avait l’âme du journaliste tchadien avec les Madjirangar Fakir Kana Sawa. Malgré la dictature, il y avait quelque chose et cela donnait envie d’être journaliste. Mais aujourd’hui c’est creux, ça sonne faux. Quels conseils donnerez aux jeunes journalistes qui montent en termes de prise de conscience?

Avant la libéralisation des médias, il n’y avait que les médias publics à part Tchad Culture. Et tous ceux qui venaient sortaient des écoles de formation, même si les premiers étaient formés dans le tas, parce que le journalisme est une science et une technique. Ce n’est pas pour rien qu’on a concocté une loi, rien que pour la presse. Il n’y a pas une loi pour les médecins. Pas une loi pour les juges.On a choisi de faire une loi pour les journalistes parce que c’est un métier à part. La loi dit que toute personne exerçant dans un journal, une radio, une télé et tirant ses revenus d’une entreprise de presse est journaliste. Celui qui a 30 ans d’exercice et celui arrivé aujourd’hui, rien ne vous distingue. Cette disposition ne fait pas référence à un diplôme. Elle a ouvert la porte à ceux que j’appelle les brebis galeuses. Ils sont entrés dans la profession. Ils ont terni l’image de la profession.

Faut-il donc nettoyer le métier?

Oui justement.

Comment faites pour nettoyer?

Pour la remise de la carte de presse, je crois que la Hama a exigé que les Directeurs de publication et rédacteurs en chef soient issus des écoles du journalisme. Il faut un minimum. On a découvert à un moment qu’il y a qui venaient avec leurs diplômes de pêche ou d’agriculture et qui devenaient journalistes. Pourquoi ils ne peuvent pas aller aux Douanes ou à la Police avec ses diplôme?. Pourquoi c’est le journalisme qui absorbe ces gens-là.

C’est peut-être parce que c’est un métier de liberté. Non?

Oui, mais…un métier de liberté parce que c’est laissé à merci de tout le monde alors que c’est la loi qui règlemente. Je dis, c’est la loi qui les autorise puisqu’elle ne fait pas mention de diplôme. Je reconnais comme beaucoup que les meilleurs journalistes ne sont pas ceux qui sortent des écoles de journalisme. Là je suis entièrement d’accord.

On est en période de transition. Depuis les journalistes sont invités à ne pas diffuser des propos haineux. Est-ce que c’est le rôle du journaliste? Est-ce que ce n’est une forme de censure?

Non. Ce n’est pas le rôle du journaliste.

Mais on n’entend pas le journaliste dirent que ce n’est pas leur rôle.

Ils ne peuvent pas le dire. Ils ne peuvent pas s’arrêter de passer l’information. On ne peut pas empêcher le journaliste de dire ce qu’ils voit. Mais c’est la façon de le dire et de l’écrire. Aujourd’hui, il y a des médias modernes ces choses se disent.

Quel est votre mot de fin par rapport à l’état des médias et des conditions de travail des journalistes?

Moi je sollicite le statut particulier pour ceux qui travaillent dans les médias. Il faut faire en sorte que les conditions de travail des journalistes s’améliorent. Il faut faire parvenir l’information partout. Je demanderais en cette journée qu’elle soit consacrée à la réflexion aux conditions de travail des journalistes avant de penser aux projets.

Réalisation Bello Bakary Mana

Un mois après la levée de la grève illimitée lancée par les magistrats tchadiens, les hommes de la loi se sont retrouvés le 6 mai dernier pour évaluer les démarches de leurs revendications. Pour plus de précision, la rédaction d’Ialtchad presse a contacté ce 10 mai le 1er Substitut General de la Cour d’Appel de N’Djamena, M. Bruno Taoka, Vice-président du syndicat Autonome des magistrats du Tchad pour faire un suivi. Reportage.

Selon le vice-président du syndicat autonome des magistrats du Tchad (SYAMAT), M. Taoka Bruno, ils ont eu une rencontre pour voir l’état d’avancement de leurs revendications suite à leur Assemblée générale (AG) du mois d’avril. Selon lui, il y avait plusieurs points, entre autres, le déploiement en effectif suffisant des gendarmes en protection dans toutes nos juridictions. Sur cette première demande, le 1er Substitut General de la Cour d’Appel de N’Djamena affirme que des éléments de sécurité sont déjà déployés dans quelques juridictions. Il cite les juridictions de, Moissala, Fianga, Mongo etc. À son avis bientôt vont suivre d’autres pour le reste des juridictions. Concernant la dotation de cinq ordres de juridiction du Tchad en véhicule, M. Taoka Bruno assure que la commande a été déjà lancée. « Nous avons demandé aussi la dotation de stations wagon ou fourgonnettes qui vont assurer la liaison entre N’Djamena et les maisons d’arrêt et les différentes chambres d’audience », dit-il.

Au sujet du sensible dossier de dotation en armes de pointe, le vice-président du SYAMAT annonce que la commande est aussi faite. Plus de 400 armes, dit-il, sont disponibles et vont être distribuées aux magistrats. Le procureur général soutient aussi que le point sur la construction d’un palais digne de ce nom à N’Djamena avance également. Le marché est relancé et l’attributaire également, affirme-t-il.

Sur l’indice salarial, il y a une promesse, déclare M. Taoka.  « Nous avons estimé que c’est globalement suffisant pour qu’on ne reparte pas en grève. Il faut donner du temps au gouvernement pour parfaire ce qu’ils ont commencé. C’est ainsi que nous avons décidé que la levée de la grève soit prorogée jusqu’au 6 juin 2022 ». Il explique qu’ils vont se revoir encore à cette date susvisée pour refaire une évaluation.

Rappelons que c’est le 22 mars 2022 que les magistrats ont déclenché leur grève illimitée. Ils évoquaient être fatigués des agressions physiques, de l’insécurité en milieu judiciaire, etc. Le 8 avril 2022 une autre AG a abouti à la suspension de la grève et un moratoire d’un mois a été accordé au gouvernement qui coulait du 11 avril au 6 mai.

Moyalbaye Nadjasna

L'espace réservé au marché moderne de Dinguessou dans le 8e arrondissement de la capitale tchadienne a été déguerpi par les agents de la mairie de cette commune il y a quelques jours. Reportage.

Une dizaine de boutiques construite et occupée par des ateliers de soudures, de quincailleries, des vendeurs de gaz butane et aussi de quelques occupants sur la partie sud aux abords de la route de Gaoui a été déguerpie. Selon les témoignages recueillis sur place par Ialtchad Presse, la commune de l'arrondissement n'aurait pas averti les propriétaires moins encore les occupants de ce lieu avant de procéder au déguerpissement.

L'espace qui était dédié au marché moderne qui n'a jamais vu le jour jusqu'à là serait aujourd'hui attribué aux hauts gradés de l'armée nationale. Selon Daoud, locataire d'une boutique déguerpit « les agents de la commune du 8e arrondissement étaient passés sur le lieu il y a de cela dix (10) jours environs en mettant des croix sur les boutiques, mais sans nous informer où nous avertir qu'il s'agit d'un déguerpissement ». Toujours selon M. Daoud, à la grande surprise au lendemain de cette opération, ils se sont présentés pour nous dire de quitter le lieu et le samedi matin ils étaient venus pour déguerpir nos boutiques. « Cet espace réservé au marché moderne est actuellement attribué aux généraux », affirme-t-il.

Sur le lieu déguerpi, c'est désarroi. Une handicapée, mère de 5 enfants, dont 3 fils biologiques et 2 orphelins qu'elle élève, propriétaire d'une boutique où elle loge s'est retrouvée sans abris avec tous ses effets exposés dans la rue. Elle donne sa version de fait « à 3 jours de la fin du mois de ramadan, des individus sont venus mettre des croix sur les murs sans nous avertir de quoi s'agit-il exactement, un samedi matin, ils se sont débarqués avec leur bulldozer Caterpillar, accompagné des forces de l'ordre, ils nous ont obligés à faire sortir nos effets avec brutalité et violence (verbale et physique) et procédé au déguerpissement. Lorsque nous voulons filmer, ils nous ont arraché nos téléphones. Le lieu est attribué aux généraux, c'est dommage », lance-t-elle. Selon un autre propriétaire d’une dizaine de boutiques, présent sur le lieu, affirme, « comme nous n’habitons pas loin d'ici, le samedi matin en passant j’ai constaté que la Mairie procédait au déguerpissement, nous sommes approchés pour demander les raisons. Leur réponse était surprenante. Ils ont affirmé que c'est un ordre qui d'en haut ». Selon eux, ils ne sont que de simples exécutants. Lorsque nous avons voulu photographier, ils nous ont interdits en saisissant nos téléphones et ceux des autres qui filmaient la scène. Nous avons appris que ce lieu a été attribué aux généraux. Nous n'acceptons pas cela dit la victime.

Quant à la mairie du 8e arrondissement, elle n'a pas voulu se prononcer sur l'affaire et nous a orientés vers le service de cadastre.

Abderamane Moussa Amadaye

Le Conseil National du Patronat tchadien (CNPT) était face à la presse hier lundi 09 mai 2022. Il a dénoncé à travers, la pénurie du gasoil et appelle le gouvernement à prendre des décisions qui s’imposent afin de sauvegarder l’intérêt public. Reportage.

Le Conseil National du Patronat tchadien sort de son silence pour dénoncer la raréfaction du gasoil depuis plus deux mois dans la capitale. D’après les informations recueillies par le patronat, les marketeurs affirment que la raffinerie de Djarmaya et l’Autorité de Régulation du Secteur pétrolier Aval du Tchad (ARSAT), n’arrivent plus à répondre à leur commande. De plus, ces deux institutions de l’État incitent les marketeurs à l’importation du gasoil. Le président du Patronat tchadien Bichara Doudoua  affirme que l’importation du carburant coûte extrêmement cher. « Le conseil du patronat tchadien croit et soutient que c’est bien au régulateur ARSAT qu’incombe la mission de juguler la crise de concert avec la raffinerie. Logiquement, il revient à cette plateforme sous la houlette du régulateur d’importer la quantité nécessaire pour améliorer l’offre du gasoil au niveau de la raffinerie ». Le patronat rappelle la mission de l’ARSAT qui est celle de maintenir le prix du carburant à la pompe auquel le ministère du Pétrole tient. L’ARSAT  doit aussi garantir la fourniture du carburant aux exploitations respectives, a-t-il ajouté.

De son côté, l’Autorité de Régulation du Secteur pétrolier Aval du Tchad en collaboration avec le Conseil national des pétroliers ont mené une opération de contrôle à travers la ville de N’Djamena. Pendant cette opération, le directeur de l’ARSAT, Adoum Djimet Saboune a expliqué que cette baisse de l’offre est due essentiellement au manque de collaboration de certains marketeurs et distributeurs qui décident de vendre de manière frauduleuse les produits destinés au marché national dans les pays voisins pour augmenter leurs marges de profit. Quelques jours après, la même ARSAT fait une sortie médiatique pour démentir qu’il y a pénurie de gasoil dans les villes tchadiennes.

Aujourd’hui encore, la rédaction a tenté d’interroger le directeur de l’ARSAT par rapport à la sortie du président du patronat. Le service de communication n’a pas donné une suite à nos tentatives.

Kouladoum Mireille Modestine

Il s’est tenu ce 10 mai à l’hôtel Ledger Plazza de N’Djamena, un atelier de validation technique et politique du document de stratégie de misse en œuvre de la Zone de Liberté d’Échange du Continentale Africaine (ZLECAF). Aussi, la ZLECAF va renforcer les capacités des acteurs sur les thématiques de la ZLECAF, ses règles d’origine, et normalisation, évaluation, et promotion de la culture. Cet atelier est rendu possible grâce à la collaboration de la commission économique pour l’Afrique des Nations unies et le ministère du Commerce. Compte-rendu.

Créée en janvier 2012 après une décision adoptée par l’Union Africaine (UA) lors de la 18ème session ordinaire de la conférence des chefs d’États et de gouvernement tenu à Addis-Abeba en Éthiopie. Le Tchad s’est inscrit dans cette dynamique d’un marché continental unique en signant le texte en faveur de l’avènement de la Zone de Liberté Echange continentale Africaine lors d’un sommet extraordinaire le 21 mars 2018 à Kigali au Rwanda.

Dans la perspective de la mise en œuvre de l’accord sur la ZLECAF, le Tchad a élaboré sa stratégie nationale de mise œuvre assortie d’un plan d’action opérationnel en vue de se préparer à mieux saisir les opportunités offertes par ce vaste marché et de réduire les risques y associés. Pour la réussite de cette stratégie nationale, il est donc, selon les organisateurs, impérieux que tous les acteurs à quelques niveaux que ce soit s’impliquent. Ces activités se déroulent en deux phases, celle de la validation technique et politique et celle de renforcement des capacités des acteurs sur les thématiques de la ZLECAF. La phase atelier vise à faire valider la stratégie nationale de mise en œuvre de la ZLECAF à travers laquelle le Tchad peut identifier les opportunités commerciales et industrielles, les contraintes ainsi que les mesures nécessaires pour profiter des marchés nationaux, régionaux, voire mondiaux dans le contexte de la ZLECAF. Les activités s’inscrivent donc en droite ligne des appuis de la Commission économique pour l’Afrique au Tchad afin de diversifier l’économie et le développement industriel.

Cet atelier de 5 jours a réuni plus de 120 participants issus de différentes composantes de la société. Il s’agit des membres du comité national ZLECAF, les enseignants de l’université, le staff technique du Ministère du Commerce et de l’Industrie, les hommes des médias, les organisations patronales et chambres consulaires, les associations des consommateurs et femmes entrepreneures, les experts spécialisés dans le commerce international.  

Haoua Adoum Ibeth

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