Pour éviter une éventuelle manifestation qui pourrait encore dégénérer, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration a ordonné les forces de l’ordre composées de la police, la gendarmerie, mais aussi des forces de la défense nationale à occuper les points stratégiques de la capitale. Les éléments de la sécurité publique patrouillent aussi dans les grandes artères de N’Djamena. Reportage.
Les marches et les manifestations qui auraient été prévues pour ce vendredi à N’Djamena et dans les autres grandes villes du pays, sont strictement interdites sur toute l’étendue du territoire national. Pour dissuader une éventuelle manifestation, les forces de l’ordre composées du groupe mobile d’intervention de la police (GMIP), la brigade urbaine de la gendarmerie, mais aussi des forces de la défense nationale ont occupé les points stratégiques de la capitale tchadienne telles que les ronds-points, les lieux de prières et les grandes artères. Certains patrouillent dans les quartiers pour disperser les regroupements.
Le viaduc situé en face du palais du 15 janvier est transformé en un camp de police et de la brigade urbaine de la gendarmerie nationale. Plusieurs véhicules de la police composée de pick-up et les citernes à eaux chaudes y sont garés pour parer à une éventuelle manifestation. Le rond-point à doubles voies, situé dans les quartiers Sud est occupé par la garde nationale et nomade du Tchad (GNNT). Ce rond-point est aussi transformé en un véritable camp. Dans certains quartiers Nord de la capitale, certaines forces de l’ordre patrouillent et se placent devant les lieux de culte pour éviter de regroupements.
Dans l’après-midi de ce vendredi, les mosquées sont bondées de fidèles musulmans qui prient. Certaines mosquées de la capitale sont sous surveillance des forces de l’ordre qui craignent une manifestation après la prière. À la grande mosquée Roi Fayçal, la prière du vendredi s’est déroulée convenablement. Et les fidèles vaquent normalement à leurs occupations, mais sous le contrôle vigilant de certains policiers et de plusieurs véhicules de forces de défense nationale.
La décision du ministre de la Sécurité publique et de l’immigration d’interdire la marche de ce vendredi est liée à des rumeurs qui circulent dans la capitale qu’après la prière de ce vendredi, les fidèles musulmans organiseraient une marche pacifique. Cette tension palpable à N’Djamena et dans les autres villes du pays est la conséquence de la marche organisée le 14 février dernier par la plateforme des organisations de la société civile Wakit Tamma contre l’ingérence française dans les affaires internes du Tchad. En furie, certains marcheurs avaient vandalisé quelques stations-service du groupe français Total. Plusieurs leaders de la société civile, organisateurs de la marche et des responsables des partis politiques d’opposition ont été arrêtés et déférés.
Jules Doukoundjé