Le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en collaboration avec le gouvernement tchadien lance le programme Youth Connect Tchad. La cérémonie a eu lieu ce 22 avril à l’hôtel Radisson Blue. Le programme en question vise à renforcer les capacités des jeunes et les connecter à diverses opportunités socio-économiques, civiques et politiques. Reportage
Le Programme Youth Connect Tchad est conçu afin d’offrir de multiples opportunités à la jeunesse tchadienne qui représente aujourd’hui plus de 50% de la population tchadienne. Ainsi, la cible du programme que sont les jeunes seront informés sur le Programme, ses composantes et ses opportunités. Aussi, le programme offre une tribune de libre expression sur les thématiques liées à l’épanouissement des jeunes. Le point focal de Youth Connect Tchad Outhman Abderahman Hamdane a présenté l’historique du programme.
Pour lui, Youth Connect est une initiative lancée en 2012 par le gouvernement rwandais et le PNUD et se développe aujourd’hui dans beaucoup de pays africains. « Le Programme est un dispositif qui contribue aux nombreuses stratégies pour apporter des solutions aux préoccupations et aux attentes de la jeunesse notamment, les questions de l’accès à l’éducation, à l’emploi, à la promotion de l’entrepreneuriat, à la responsabilité citoyenne, à l’égalité de chance, à l’innovation technologique et au dialogue intergénérationnel », a-t-il affirmé.
Prenant la parole à son tour, le président du Conseil National de la Jeunesse du Tchad CNJT Abakar Allamine Dangaya s’attaque à la question du chômage des jeunes et jette la responsabilité aux autorités. Pour lui, la jeunesse tchadienne contribue pour une transition réussie, mais avec une résilience inégale, elle se retrouve sur tous les fronts. « L’épineuse question de l’emploi pousse les jeunes par moment à descendre dans la rue pour réclamer leurs droits. Mais le gouvernement est loin de trouver une formule idéale bien qu’il serait un rêve illusoire de penser à une formule magique. Les jeunes ne demandent pas de faveur quand ils disent non à un concours d’entrée à la fonction publique, mais il s’agit de leur droit de citoyen », a-t-il déclaré. Le président du CNJT observe également que la raréfaction des financements en faveur des initiatives des jeunes en dépit de leur inexistence, a rendu incompréhensible le devenir de ces derniers.
Le Représentant résidant du Programme des Nations Unies pour le Développement PNUD Kamil Kamaluddeen souligne pour sa part que le programme permet de porter plus haut la voix des jeunes dans les décisions qui les concernent et qui concerne leur communauté pays. « Youth Connect est donc parfaitement aligné avec la stratégie des Nations Unies pour la jeunesse qui vise à accroître l’efficacité et la portée de l’action menée au niveau mondial, régional et national pour répondre aux besoins des jeunes. J’invite les jeunes à s’approprier cette initiative qui est une fenêtre d’opportunité sur le monde pour de rencontre et de partage d’expériences », précise-t-il. Le représentant annonce en même temps l’intention de son institution à faciliter l’emploi de 1000 jeunes au cours de la première année de mise en œuvre du programme.
Lançant officiellement le programme, le ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Promotion de l’entreprenariat Mahamout Ali Seïd déclare que les jeunes figurent en bonne place dans l’agenda du gouvernement de la transition qui prend en compte leur implication dans les instances de prise de décisions dans toutes les institutions de la République. Il rappelle que le gouvernement continue de fournir des efforts afin de chercher des solutions à l’assiette des préoccupations que les jeunes expriment. Il rassure que son département prendra toutes les dispositions pour que ce programme puisse contribuer à l’amélioration des conditions de vie des jeunes. Le ministre de la Jeunesse invite alors les jeunes à travers leur organe faîtier qu’est le CNJT, à renforcer les capacités de communication entre les institutions dans l’intérêt de la jeunesse tout entier.
Kouladoum Mireille Modestine
Après deux jours d’échange sur les principales thématiques, surtout sur la fondation et la forme de l’Etat qui seront débattues au dialogue national inclusif (DNI) le 10 mai, les acteurs non conviés aux deux pré-dialogues demandent aux autorités de la transition d’organiser un vrai dialogue inclusif qui permettra de redéfinir une nouvelle base pour un Tchad nouveau. Ils préviennent que si ce dialogue n’est pas transparent et inclusif, ils descendront dans la rue pour exiger la tenue d’un vrai dialogue. Reportage.
Rien ne serait comme avant, préviennent certains leaders de la société civile qui étaient réunis pendant deux jours sur la thématique de la refondation et la forme de l’État qui seront discutées au futur dialogue.
Pour l’ancien ministre et représentant le Groupe de Réflexion de l’Appel du 1er juin (GRA), Hassaballah Soubiane, aux termes de deux jours d’échanges sur les critères de participation, la refondation et la forme de l’Etat ont permis de comprendre les enjeux du dialogue. Selon lui, chaque acteur a pu s’approprier des principales thématiques sans lesquelles le dialogue national inclusif, souverain et apaisé que les Tchadiens attendent de plain-pied ne sera qu’une comédie sans lendemain et de façon imagée comme certains l’ont décrit. Il affirme que le niveau du débat permet de dire que l’ objectif du séminaire est atteint et revient à chacun de s’approprier les pertinentes analyses et recommandations formulées. Hassaballah Soubiane ajoute que cette rencontre est le signe de l’existence d’un large front pour un vrai dialogue qui a le mérite de faire bouger les lignes. « Ce front se dessine progressivement, il inclut plusieurs personnalités ressources », précise l’ancien ministre. Il espère que l’initiative des acteurs de la société civile et de certains partis d’opposition va imposer au dialogue du 10 mai un riche débat contradictoire sincère et apaisé à la recherche d’un nouveau consensus solide et durable jetant les bases d’un Tchad nouveau.
Hassaballah Soubiane prévient au président du CMT qu’en cas d’exclusion du dialogue national, ce front lancera un appel à une vaste mobilisation citoyenne sans égal sur le territoire national pour se faire entendre. « Pacifiquement et avec détermination, nous allons vaincre », ajoute-t-il.
Concernant les pourparlers de Doha au Qatar, il souligne que les forces vives de l’intérieur qui aspirent à un changement tiennent au caractère inclusif du dialogue. L’ancien ministre affirme que la participation des politico-militaires au dialogue est pour ces forces une condition vitale. Il signale que la tenue de deux dialogues concomitamment est une idée incongrue.
Dans la même foulée, le Dr Gali Gata interpelle les autorités de la transition en disant que le pays ne peut plus être gouverné par une équipe, il faut le gouverner avec les propositions de tout le monde. Selon lui, les gouvernants ont tendance à ne pas écouter ce qui se dit et note qu’on ne peut pas gouverner contre l’opinion du peuple.
Pour Dr Sitack Yombatina, il faut un vrai dialogue entre les Tchadiens. L’opposant ajoute que le dialogue entre amis, c’est terminé. Il faut un agenda clair et une représentativité au dialogue et non les gens ramassés. Selon lui, si les 17 millions des Tchadiens ne sont pas représentés, il n’y aura pas le dialogue. « On ne badine plus, où on organise un vrai dialogue ou le Tchad sera sectionné en petit morceau », prévient-il. Dr Sitack estime que les partenaires devraient comprendre qu’il faut un vrai dialogue pour redéfinir le pays ou alors il n’y aura pas de dialogue et on décidera de ce qui va se passer pour la suite.
Jules Doukoundjé
Le défenseur des droits humains l’avocat, Me Maxe Loalngar au cours d’une déclaration faite, ce 22 avril au Centre d’Étude et de Formation pour le Développement (CEFOD) de N’Djamena, évoque la détention arbitraire du policier Mekila Élysée Asngar aux renseignements généraux. Selon lui, sa garde à vue est cinq fois au-delà de la prescription légale.
Selon l’avocat Me Maxe Loalngar, il dénonce de la manière la plus énergétique possible la détention arbitraire de sieur Mekila Élysée Asngar. Il rappelle que M. Mekila gardé à vue depuis le mercredi 13 avril, est un agent de la police nationale qui travaille aux renseignements généraux. Pour le praticien du droit, ce dernier est père d’une petite famille de deux enfants. Pour rafraîchir la mémoire, il affirme que M. Mekila est allé au boulot depuis la date susvisée n’est plus revenu chez lui depuis bientôt dix (10) jours. Pour le défenseur des droits humains, c’est une garde à vue au-delà de la prescription légale de la République.
Le comble, dit-il, ce que le malheureux policier ne sait pas la raison de son arrestation. Selon Me Maxe et suivant les investigations menées, il aurait été détenu parce qu’il aurait échangé avec le chef du parti Les Transformateurs, Succès Masra. Pour le défenseur des droits de l’homme, il semblerait que ce dernier et M. Succès Masra ont grandi ensemble et seraient d’un même village. « Alors si échanger avec quelqu’un est une infraction, on devrait au moins le déférer au parquet qu’il soit jugé convenablement et conformément aux textes de la République. Ce n’est pas le cas », dit-il. D’après Me Maxe, il a échangé avec certaines autorités, mais on évoque une mesure administrative. Il trouve inadmissible qu’on considère un membre des forces de défense et de la sécurité comme un ennemi de la nation parce qu’il échange avec un leader politique.
Les policiers, insiste-t-il, qui qu’ils soient doivent être défendus. « Nous lançons un appel solennel aux autorités à l’effet qu’il soit libéré purement et simplement. Le délai de la garde à vue serait dépassé de très loin. Sinon, qu’il soit déféré au parquet et seul le procureur de la République pourra prendre de mesure qu’il y convient », plaide le défenseur des droits de l’homme. L’avocat précise que c’est les dispositions de l’article 282 du code de procédure pénale qui devaient retenues. Selon lui, le délai de la garde à vue n’est de dix jours. « S’il vous plaît, ne donnons pas l’image à ce pays-là à une dictature. Nous vivons une dictature la plus abjecte. On ne peut pas dans un contexte où on parle de dialogue aboutissant à la réconciliation des Tchadiens et arrêter un père de famille et le priver ainsi de l’affection de ses enfants », lance-t-il. Il signe que, la mère larmoyante ne sait comment convaincre les enfants de l’absence injustifiée de leur père.
Me Maxe est aussi le porte-parole du mouvement Wakit Tama. Il rappelle que lorsqu’ils étaient reçus il y a quelques mois par le Président du conseil militaire de la transition (PCMT), il lui avait fait un aveu de lui revenir quand il le faudrait. Ainsi, le juriste signe son plaidoyer à l’intention du PCMT afin que ce père de famille soit libéré pour retrouver l’affection de sa famille.
Moyalbaye Nadjasna
Cela fait 1 an que le Conseil Militaire de Transition (CMT) dirige le pays. Ialtchad Presse a demandé à 2 personnalités publiques et un citoyen ordinaire de se prononcer sur le bilan du CMT. Voici leurs réponses in extenso.
Clément Abaifouta, président National de l’association des victimes des crimes du régime d’Hissène Habré dit, « le président du CMT a dit que tout n’est pas rose. Il y a des ratés et lorsque vous écoutez les citoyens lambda beaucoup estiment que le CMT n’a pas satisfait les attentes. Vous prenez la sécurité on peut se dire que, à nos frontières, les rebelles ne sont pas de retour, pas de catastrophe. Mais en interne, les gens continuent à être tués, à être braqués. Les personnes qui ont commis ces crimes sont dehors. Ils continuent à assassiner. Il y a des braquages, de la violence, etc. Donc tout cela je me dis que le CMT a échoué et la justice est complètement par terre. Dans un pays, c’est la justice qui élève la nation. Ici, les magistrats se sont molestés, ils sont interpellés. Un commissaire se permet de vouloir mettre sous verrou un avocat ? Je me dis que nous sommes dans une jungle. C’est le chef de race qui remplace la justice, mais on est où la ? Dans un pays respectueux de droit de l’homme, dans un pays qui se dit démocratique, mais ce n’est pas les chefs de race qui font office de justice, il faudrait que le CMT corrige tout ça. Les chefs de race s’autoproclament juges. Ce n’est pas normal cela créé les conflits intercommunautaires. Lorsque du lundi au samedi les gens crient famine. Ils disent « je ne peux pas inscrire mes enfants », les retraités se plainent. Le feu Maréchal, paix à son âme, a voulu intégrer 20 000 jeunes et la mort l’a emporté. Il faut que le CMT se réveille et dise non à ces gens qui le déroutent. À ce que je sache le Tchad est le seul pays où la parole du chef d’État ne vaut pas l’acte, mais en droit on dit la parole d’un chef d’État fait l’acte. Il faudrait que le CMT arrive à nous convaincre que le Tchad appartient aux Tchadiens, le musulman est le frère du chrétien. Que le CMT arrête de faire des promesses. Les Tchadiens veulent des actes. Le un an du CMT est à refaire et à retravailler. Nous avons intérêt que le Tchad décolle. Mais en tout état de cause je souhaite bon vent et beaucoup de courage au CMT ».
Selon Ngolembaye Ambroisse un des membres du collectif de lauréat de l’Éducation affirme: « le bilan du CMT ? Deux choses positives du CMT : autorisation de fonctionnement des transformateurs et l’autorisation des marches. Ces deux choses sont à saluer, mais le reste le CMT crée les zizanies politiques, la terreur, la peur . Regardez ce qui s’est passé à Abéché, à Faya et à Sandana. Chaque jour les confits éleveurs contre agriculteurs, etc. Pourtant le CMT s’est préoccupé de la question sécuritaire Le Tchad Est exceptionnelle, ils ont formé ce CMT pour la sécurité, mais en réalité on n’est pas en sécurité. C’est plutôt l’insécurité qui est à son paroxysme. Il faut que le CMT revoie sa manière de gérer les choses. Voyez le nombre des généraux, chacun sort avec sa décision unilatérale. Les généraux fragilisent le système. Ensuite, le problème de l’Éducation et le nombre pléthorique des élèves qui s’assoient à même le sol pour prendre notent. Le CMT a promis d’intégrer 5000 jeunes. Où en sommes-nous ? »
Haroun Moussa est vendeur au marché Dembé. Il soutient, « j’ai salué la mise en place du CMT après la mort tragique du feu Marechal. Cela nous a permis d’être en paix parce que le CMT a pris ses responsabilités en sécurisant le pays pour que nous vaquions à nos occupations en tant vendeur au marché, mais le CMT est conforté à plusieurs problèmes. Nous demandons au PCMT de prendre ses responsabilités en baissant les prix de denrées de premières nécessités puis que la vie est cher. Nous lui souhaitons beaucoup de courage ».
Propos recueillis par Ousmane Bello Daoudou
Haoua Adoum Ibeth
Le Tchad et l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance électorale internationale au Tchad IDEA ont signé un accord de partenariat pour l’organisation du dialogue national inclusif (DNI). La cérémonie de la signature s’est déroulée ce vendredi 22 avril au ministère des Affaires étrangères de l’intégration africaine et de la coopération internationale.
La signature de cet accord intervient à quelques semaines de la tenue du dialogue national inclusif. Le partenariat a été signé côté gouvernement par le secrétaire d’État Oumar Ibni Daoud et le Directeur général d’IDEA Dr Roba Sharamo.
L’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance électorale internationale travaille d’un commun accord avec l’Union européenne (UE) et est engagé à travailler aussi avec le gouvernement tchadien pour promouvoir la réconciliation nationale. IDEA demande le support des médias et de la diaspora pour mener à bien sa mission. Le directeur d’IDEA Dr Roba Sharamo se réjouit de cette nouvelle collaboration et espère que le dialogue doit être consistant et contribuera à l’unité nationale et à la cohésion sociale. Le Directeur général de l’Institut International pour la Démocratie et l’Assistance électorale internationale affirme que la signature de cet accord vise à promouvoir la démocratie au Tchad. Il suggère un dialogue national véritablement inclusif pour l’unité des fils et filles du Tchad.
Un an déjà que le Maréchal Idriss Deby Itno est parti pour son dernier voyage. Il a été durant 30 ans président de la République. Quel bilan peut-on faire? Quel héritage a-t-il laissé ?
D’abord, le bilan prenons quelques secteurs vitaux…
L’économie : Il n’y a pas grand-chose à dire. Le Maréchal a laissé une économie en lambeau. Une économie qui tourne autour des marchés publics avec tous ses irritants : la surfacturation, une prime à la corruption, la course à l’enrichissement illicite, le chiffonnage de l’argent public par les cercles des amis, du clan et de la famille. Il est vrai le pétrole a été exploité sous le règne du Maréchal, un point positif à mettre sur son actif, mais cette manne a été gérée comme une épicerie familiale.
La politique et les institutions : C’est le désert. Quelques partis politiques ont émergé, mais la plupart sont des partis d’un homme ou d’une femme. Avec des chefs souvent « affairistes » qui ne sont motivés que par l’appât de la collaboration et d’un poste ministériel. Ils n’ont d’autres ambitions que leur personne. Ils ont pour la plupart échoué à bâtir et à animer la vie politique. Les rares qui l’ont fait confondent souvent le parti, leur personne et leur désir. Et les institutions? Elles sont vassalisées au profit de l’équipe au pouvoir ou des amis politiques. Elles n’existent que de nom. Elles sont « caporalisées » à tel point qu’elles ont oublié leur missions républicaines.
La Justice : Elle est à terre. 30 ans plus tard, la justice semble difficilement réformable. 30 ans plus tard, les magistrats sont fâchés parce qu’ils exercent dans l’insécurité, plusieurs d’entre eux ont été agressés. 30 ans plus tard, ils se cherchent. Ils sont tantôt accusés d’être des corrompus, tantôt d’être laxistes.
L’éducation : C’est l’effondrement. Les apprenants n’ont pas le niveau. Les enseignants non plus. Tout est à refaire.
L’armée : C’est la débandade. L’armée nationale tchadienne n’existe pas. Elle n’est que l’ombre d’elle-même. Pourtant le défunt Maréchal est un pur produit de cette armée. Il la connaissait comme sa poche, mais il a refusé obstinément de la remettre sur pieds. A sa place il a préféré une armée clanique qui protège son pouvoir. Rien que son pouvoir.
La démocratie : C’est un mirage. Sa première phrase prononcée lors de son premier discours au pourvoir « je ne vous apporte ni or, ni argent, mais la liberté » est restée une promesse sans lendemain. La démocratie est toujours attendue. Un semblant de liberté existe mais à vitesse variable grâce à la société civile et à la presse privée.
Les médias : Que dire ? Un champ de cafouillage ? Ou un chantier en auto-construction ? Les médias publics : aucune avancée. C’est la maison des fainéants louangeurs et adeptes du remplissage d’antenne. Ils ont aidé à clochardiser le métier de journaliste. Les médias privés, eux, sont la plupart des professionnels du mélange du genre et des adeptes des multiples casquettes. Ils n’ont que faire des principes qui fondent ce métier.
Enfin, l’héritage du Maréchal. Quel héritage ? Des immeubles ? Des routes bitumées ? L’eau potable pour tous? L’électricité pour chaque foyer ? Presque toutes les réalisations sont comme on dit des « éléphants blancs ». Le communautarisme est là, plus fort que jamais. Il est même devenue un ascenseur politique. Les rébellions sont toujours là, toujours plus féroce. Il n’a pas su y mettre fin. Lui le Maréchal. Son héritage vous dîtes? Il faut arrêter de chercher parce qu’il n’y a rien.
Si ses héritiers politiques croient que le Maréchal a laissé un héritage sur lequel ils peuvent s’accrocher pour perpétuer le même système, ils se trompent. L’ère Deby est finie. Il ne se régénérera jamais.
Bello Bakary Mana
Des acteurs, non conviés aux pré-dialogues organisés par le comité d’organisation du dialogue national inclusif (CODNI) se sont réuni pour discuter sur certaines thématiques liées au prochain DNI prévu pour le 10 mai. Ils ont aussi échangé sur la refondation de l’État, sa forme et la conduite de la transition. Reportage.
Les acteurs non étatiques qui n’étaient pas conviés aux pré-dialogues organisés par le CODNI et le défunt CTS pour ce qui concerne les politico-militaires à Doha au Qatar décident de se réunir pendant deux jours pour discuter sur les thèmes liés au prochain dialogue prévu pour le 10 mai. L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités de participation efficace des acteurs non étatiques aux débats approfondis, constructifs et sereins permettant de parvenir à un consensus. Pendant ces deux jours, ces acteurs vont décortiquer les thématiques qui seront discutées au prochain dialogue et feront des propositions en vue de bien concevoir la refondation de l’État et la forme de l’État.
Pour le coordonnateur de Wakit Tamma, Max Loalngar, les attentes du peuple obligent les acteurs et leurs partenaires à une réflexion commune en vue de circonscrire les concepts de la refondation de l’État et de sa forme, de la conduite de la transition, avec un accent particulier sur la gestion économique et financière. Selon lui, il y va de la réussite de ce dialogue et de l’aspiration du peuple tchadien à en faire une véritable opportunité de transformation du pays. A l’issue de cette rencontre, les axes clairs pour la future constitution et les textes y afférents, le projet d’une nouvelle charte de transition, les orientations pertinentes pour le cahier de charge du gouvernement de transition et les profils des dirigeants devront être passés au peigne fin pour que tout le monde ait la même information. Max Loalngar affirme que cet exercice permet de jauger la transition actuelle et d’en mesurer les limites de sa gestion. Il souligne aussi que ce serait la voie royale de mettre à nue les subterfuges mis en place dans le dessein secret de biaiser les vrais débats et de priver le peuple tchadien d’une transition conduisant à une alternance politique fondatrice d’une véritable espérance.
Abondant dans le même sens, le Pr Avocksouma Djona, modérateur de la rencontre estime que la situation est critique et le pays est à la croisée des chemins. Il ajoute que personne ne connaît l’agenda et de quoi on va parler au dialogue, ni les critères de participation. Selon lui, si les choses traînent à Doha, c’est justement parce que nous ne savons pas de quoi on devrait parler. Le Pr souligne qu’il faut s’organiser en tant que société civile et citoyen de ce pays pour pouvoir présenter un certain nombre de choses qui pourrait probablement faciliter le futur dialogue, si jamais ce dialogue est maintenu. Il affirme qu’il y’a deux jours, le PCMT a évité de dire une phrase prononcée le 31 décembre : le caractère souverain du DNI. Selon lui, le dialogue aura lieu le 10 mai et les politico-militaires n’assistent pas, il y’aura encore un autre mot qui va sauter, le caractère inclusif.
Pour l’ancien ministre et représentant le Groupe de Réflexion de l’Appel du 1er juin (GRA), Hassaballah Soubiane, le CODNI serait en train de confectionner une liste pour soumettre à l’appréciation du PCMT qui désigner ceux qui vont participer. Il estime que ce n’est pas en son honneur et en tant que président du CMT, il a intérêt à être à égale distance des forces qui vont dialoguer, que de choisir comme ils l’avaient fait pour le Conseil national de transition (CNT). « Notre démarche est très simple, il y’a des blocs, que chaque bloc se réunit malgré des difficultés qu’il y’aura, les gens vont finir par s’entendre », dit l’ancien ministre. Il souligne que dialoguer, ce sont des idées qui vont être débattues, la forme de l’État. Hassaballah Soubiane ajoute que le pays a besoin d’un dialogue sincère qui permettra au Tchad d’être comme les autres pays.
Jules Doukoundjé
Le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) a présenté ce 21 avril au Premier ministre de transition, la synthèse du rapport du sous-comité thématique. Une manière pour le CODNI de mettre à la disposition du public les éventuels contenus du dialogue national inclusif (DNI). Le président du comité technique du CODNI Armand Djérakor Djégoltar nous présente le contenu de cette synthèse du rapport. Reportage.
C’est une synthèse du rapport du sous-comité thématique du CODNI conçu en Arabe et en Français et imprimé en décembre 2021. Elle compte 80 pages et parle de toutes les questions sociétales : les chefferies traditionnelles, les confessions religieuses, la dia, le bilinguisme, les problèmes de migrations et d’exodes ruraux et le trafic d’enfants entre autres. Les contextes de discussions, les recommandations et quelques propositions d’actions sont à lire dans ce rapport. Il présente en quelque sorte le fil conducteur du dialogue aux participants.
Pour le président du comité technique du CODNI Armand Djérakor Djégoltar, ce rapport marque la fin de la phase préparatoire et le début de la phase de réalisation du DNI. « C’est un rapport de synthèse de tous les travaux des sous-comités thématiques. Ce rapport technique dresse un peu quels sont les éléments que le CODNI à préparer pour mettre à la disposition des participants afin de les faciliter les réflexions pendant le dialogue, mais aussi aider dans la prise de décision », affirme-t-il. Cependant, le président du comité technique tient à rappeler que le CODNI n’impose rien. Les participants au dialogue ont la liberté de s’appuyer sur ce document ou pas le jour j. Seuls les participants vont décider du contenu du dialogue, a-t-il déclaré. Il indique également que le Premier ministre de transition a reçu le document. Il l’a déclaré officiel. Les prochains participants au dialogue peuvent exploiter le rapport qui va les aider à appréhender les différentes thématiques qui seront développées à partir du 10 mai prochain. Le président du comité technique précise que le CODNI dans le souci de mettre tout le monde au courant de l’éventuel contenu du dialogue annonce que le présent rapport est désormais disponible sur le site du CODNI et accessible au grand public. Les cadres du pays qui veulent bien prendre connaissance, peuvent passer au niveau du CODNI récupérer un exemplaire, a-t-il ajouté.
En plus de cette synthèse du rapport, le comité d’organisation du DNI prévoit de faire un rapport final qui va intégrer les conclusions du pré-dialogue de Doha, mais aussi les aspects matériels de la préparation du dialogue national inclusif. M. Djégoltar a fait remarquer que ce rapport final des activités du CODNI va intégrer le rapport technique, le rapport de gestion matérielle et financière et aussi les conclusions du dialogue avec les politico-militaires de Doha.
Kouladoum Mireille Modestine