Le comité d’Organisation de Dialogue National Inclusif (CODNI) organise un atelier de formation à l’intention de la société civile, dix membres de CODNI et dix représentants du personnel du Ministère du Dialogue et de la Réconciliation Nationale à Radisson Blu ce mercredi 13 avril. Reportage.
Placé sous le thème « Le renforcement des capacités sur les enjeux méthodologiques du dialogue national inclusif au Tchad ». Pour Mme Mariam Bayard représentante des partenaires techniques et financiers (PTF), « nous sommes là pour appuyer les initiatives et les activités qui sont développées pour faire en sorte que ce dialogue voulu par les Tchadiens soit inclusif, participatif qui accouche un consensus national pour que nos frères Tchadiens avancent dans la paix et une gouvernance apaisée. Notre action est inscrite dans un plan d’action qui a été élaboré pour la mise en œuvre d’un projet harmonieux ».
En lançant l’atelier de formation le Secrétaire Général du Ministère de Dialogue et de la Réconciliation Nationale HOULE DJONKAMLA affirme que jour pour jour cette transition aura bientôt une année, depuis le lancement des activités concernant l’organisation du dialogue national et inclusif (DNI), nous avons fait un bon chemin, nous avons mis en place plusieurs équipes qui doivent nous aider à atteindre cet objectif de permettre aux Tchadiens de se retrouver et d’accoucher d’un consensus national. Ce comité d’organisation national du dialogue a fait son travail et il reste les grands travaux maintenant : la mise sur place d’une équipe qui est chargée de l’organisation matérielle de ce dialogue. Mais à quelque mois du dialogue, il faut mettre une équipe de consensus pour l’organisation matérielle dont dépend la réussite du dialogue. Nous sommes là ce matin pour échanger avec les partenaires qui passeront deux (02) jours à discuter avec nous et on trouvera de la substance pour la réussite de ce dialogue national et inclusif.
Les travaux de cet atelier dureront deux (02) jours et les cent (100) participants venus de différentes associations de la société civile vont se familiariser avec quelques sous-thèmes.
Ousmane Bello Daoudou
Les autorités publiques continuent à lutter contre la covid19. Le ministère de la Santé publique et de la Solidarité nationales reste toujours vigilant et continue d’organiser les campagnes de vaccination de masse pour protéger la population contre cette pandémie. Pour évaluer l’évolution de cette campagne de vaccination, le ministre a rencontré les techniciens de son département et les partenaires pour faire le point. Reportage.
Le ministre de la Santé publique et de la Solidarité nationale Dr Abdelmadjid Abderahim a organisé ce mercredi matin à N’Djamena une réunion virtuelle pour faire le point sur la campagne de vaccination de masse contre la covid19. Plusieurs responsables du ministère dont l’équipe du programme élargi de vaccination, les délégués sanitaires provinciaux et les partenaires étaient présents. Cette rencontre était l’occasion de faire le bilan de la campagne de la vaccination contre la pandémie de la covid19 qui avait lieu du 24 mars au 2 avril dernier dans les 10 provinces du sud du pays.
Le ministre de la Santé publique se réjouit de la réussite de cette campagne. Dr Abdelmadjid a recommandé de rendre disponible et à temps réel des ressources financières, humaines et d’établir une bonne planification et détaillée pour déployer les ressources afin d’éviter le retard. Il a remercié les partenaires pour leurs soutiens dans cette campagne. Le ministre a également demandé à la coordination de tenir compte des leçons apprises pour corriger les insuffisances. Il a aussi exhorté les délégués sanitaires provinciaux de respecter le délai d’envoi des documents nécessaires liés à l’organisation des activités.
Pour le coordonnateur national du programme élargi de vaccination (PEV), Dr Abderaman Addi, cette campagne a permis un million 884.795 pour la première dose, 1688 à la deuxième dose et 10.725 personnels de la santé. Selon lui, pour cette campagne, la couverture vaccinale dans le bloc 1 est de 60,7 pour cent par rapport à la cible estimée à 32 pour cent de la population des 10 provinces.
Le représentant de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) au Tchad, Dr Jean Bosco a encouragé l’équipe de la coordination à tenir le cap pour vacciner encore un plus grand nombre de la population. « Pour atteindre la cible, la vaccination de masse est indispensable », dit-il. Le représentant de l’OMS au Tchad a aussi loué les efforts fournis par la coordination et l’ensemble des équipes pour la réussite de cette campagne de lutte contre la covid19 qui endeuille les familles et qui paralyse l’économie nationale.
Selon la banque africaine de développement, la pandémie de la covid19 a considérablement perturbé la reprise de l’économie tchadienne qui s’était amorcée en 2018. Elle a aussi eu un impact négatif sur le revenu des ménages, l’éducation des enfants et a aussi contribué à augmenter la pauvreté.
Jules Doukoundjé
Ce mardi 12avril 2022 le maire de la commune du 2émé arrondissement est descendu sur le terrain pour constater l’avancement du bitumage du quartier Mardjandafack. Reportage.
Lancés il y a de cela 5 mois par le Conseil militaire de transition (CMT) les travaux du butinage du quartier Mardjandafack avancent à grands pas selon Habib Bananeh directeur de travaux de la compagnie Satom Tchad. « Le projet du quartier Mardjandafack est constitué de 16 rues. Ces rues comprennent deux boulevards qui ont des particularités par rapport à d’autres. Ces deux boulevards sont en deux voies c'est-à-dire en TPC 1 ,5 mètres au milieu. Actuellement l’évolution du chantier sur la rue de Gaorang est déjà finie en termes de terrassement. Nous sommes sur la phase de passer à la phase chaussée, si vous passez vous aller voir qu’on est en train de faire les bordures pour passer à l’enrobé à la couche. »
Pour le maire de la commune du 2e arrondissement, Youssouf Mahamat Yaro, « l’objet de la visite est de faire le suivi et l’effectivité des travaux de butinage des rues à Mardjandafack et de mesurer l’avancement en pourcentage. Il y a également le canal Saint-Martin, ce sont 300 mètres qui relient le canal Saint- Martin à la place de la nation qui va jusqu’à la rue de 40 au niveau de l’avenue Maldoum Bada Abbas. Nous avons constaté que les travaux avancent bien, après 5 mois de travaux. Ils sont effectués à 15%. Bien que la saison de pluie est à nos portes, les travaux ont tenu compte avec les canaux pour le drainage des eaux ».
Mahamat Yamani Emma, chef de projet affirme, « l’intitulé du projet c’est aménagement des rues transversales et longitudinales. C’est-à-dire le butinage des rues, nous ne parlerons plus du pavé, mais du butinage du quartier Mardjandafack. C’est une première au Tchad, réaliser un tel projet où on peut faire toutes les rues butinées à une largeur de 5 à 6 mètres ».
Les riverains se disent être satisfaits de l’avancement de ces travaux et saluent l’initiative de ce projet d’aménagement urbain dans la commune du 2e arrondissement de la ville de N’Djamena.
Ousmane Bello Daoudou
Haoua Adoum Ibeth
Le Projet d’appui à la société civile (PASOC) a commandité une expertise en vue de mettre en place une base de données géoréférencée accessible à toutes les organisations de la société civile (OSC). Cette base des données permettra aux organisations de la société civile tchadienne et d’autres acteurs cibles d’être en possession des informations sur la vie et l’action des OSC. Reportage.
Les Organisations de la société civile du Tchad vont désormais avoir une base des données référencées. Cette nouvelle expérience va permettre de porter à la connaissance des OSC et des plateformes d’OSC l’information relative à la mise en place et la valorisation d’une base de données géoréférencée sur les OSC et leurs partenaires. Plusieurs leaders des organisations de la société civile se sont réunis ce mardi pour discuter et s’approprier de ce nouveau projet.
Pour le coordonnateur du PASOC, Bakhit Youssouf Idriss, c’est un long processus qui a conduit à la réalisation de ce projet. Selon lui, la base des données est identifiée en tant qu’activité phare qui vise à la pérennisation des acquis du projet, mais également à la restructuration des organisations de la société civile et à la condition de suivi des activités de la société civile tchadienne. Le coordonnateur du PASOC souligne que la base des données permettra d’avoir toutes les OSC par thématique et par zone d’intervention sur l’ensemble du territoire national. Cela permet également d’avoir accès aux partenaires et d’identifier facilement les acteurs des OSC. Il ajoute que cela va faciliter le développement local et vient compléter les efforts fournis dans la création du centre de documentation de la société civile dans 9 chefs-lieux des provinces qui sont opérationnels. Bakhit Youssouf Idriss ajoute que ce projet constitue aussi un axe de pérennité des acquis du projet.
Abondant dans le même sens, le Secrétaire général (SG) du Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Hamid Guerdi Moukou, précise que le PASSOC a pour objectif de contribuer à l’enracinement de la démocratie, de la culture du dialogue et de la paix au Tchad, à travers une participation effective des OSC. Le SG estime aussi que cette institution publique contribue à faire de la société civile tchadienne un partenaire responsable, crédible, informé et compétent de la vie économique et sociale du pays afin d’accroître la participation citoyenne dans le processus de prise de décisions au niveau local et national. Selon lui, à travers ce projet qui prend en compte les préoccupations majeures et légitimes des OSC, le Tchad et son partenaire principal l’Union européenne ont marqué leur engagement à impliquer la société civile dans les dialogues politiques et le processus de développement. Hamid Guerdi Moukou indique qu’une étude participative de diagnostic sur l’offre de formation aux OSC a permis de tirer plusieurs enseignements. Selon lui, c’est contribuer à relever ce défi que le PASOC a commandité cette expertise en vue de mettre en place une base de données géoréférencée accessible aux différentes parties. Il explique que l’approche méthodologique proposée impose une compréhension mutuelle de la conception et de l’utilisation de la base des données par les parties, d’où l’intérêt de la rencontre d’information.
Jules Doukoundjé
Le traditionnel délestage de l’électricité par la Société nationale d’électricité (SNE) est toujours d’actualité. Une situation qui accable les N’Djamenois et est presque sans solution, du moins pour l’instant. Dr Adoum Kriga, enseignant chercheur Maître Assistant en Génie électrique à la Faculté des Sciences Exactes de Farcha, à Université de N’Djamena-Tchad, estime qu’une meilleure planification des délestages par la SNE pourrait soulager un tant soit peu la population. Le ministre tchadien de pétrole Ndjerassem LeBemadjiel affirme que des mesures en cours sont prises pour régler cette situation intenable pour la ville de N’Djamena et les autres villes. Reportage.
Les délestages de ces derniers jours sont effrayants. Selon Dr Adoum Kriga, Enseignant chercheur Maître assistant en Génie électrique à la Faculté de Sciences Exactes de Farcha, Université de N’Djaména-Tchad, ce problème de délestage est dû à l’insuffisance des moyens de production de l’énergie. Il évoque l’incapacité actuelle des centrales électriques (Djambal-barh, Farcha et Djermaya) de la SNE d’alimenter la ville de N’Djamena. À son avis, ces trois centrales sont interconnectées pour alimenter la ville, mais les problèmes ont commencé depuis 2017. Il soutient qu’une compagnie a quitté le groupe et du coup une dizaine à vingtaine de mégas a disparu du réseau. Depuis lors dit Dr Adoum, il est difficile de se rattraper. La ville, poursuit-il, a une croissance moyenne de 2 Mégas watt par an et de 2017 jusqu’à maintenant, un besoin d’une dizaine de MGW s’est exprimé. Et cela, dit-il, en dehors de ce qu’on avait auparavant. « Avec ce qu’ils ont, ce n’est pas possible d’alimenter toute la ville surtout en période de chaleur. En période de chaleur, globalement le rendement baisse qu’il soit un être humain ou une machine. En période de froid, il y a moins d’agressions. Les machines qui travaillent à 90% ou 100% chutent », explique l’universitaire. Il déduit qu’effectivement, la SNE fait de délestage pour éviter d’esquinter ses machines.
En guise de solutions, le Maître Assistant en Génie électrique précise qu’à l’instant ‘’T’’, la SNE doit bien planifier le délestage afin de ne pas frustrer la population. Mais dire que la SNE satisfait ses clients à 100 % actuellement, Dr Adoum insiste en disant que c’est impossible. Autres solutions à court terme l’enseignant chercheur estime qu’il faudrait augmenter d’autres unités de production. Il précise que les centrales de Djambalbarh et de Farcha fonctionnent sur la base de l’énergie fossile. À Djermaya, ajoute-t-il, c’est à base de gaz et mazout (huile lourd). À moyen terme, il propose la construction d’autres centrales, mais à base de l’énergie fossile ou d’énergies renouvelables. « Je pense qu’il faut penser à changer la source d’énergie en utilisant le solaire, l’éolienne (Amdjaras, par exemple un site expérimental est déjà en essai. On pourrait expérimenter d’autres sites à travers le pays). L’expérience solaire, le Tchad est bien indiqué. Le projet solaire peine à démarrer, mais ça peut suppléer aux traditionnelles centrales. », dit le Maître Assistant.
État des lieux
Pour le nouveau ministre tchadien du Pétrole et de l’Énergie Djerassem Le Bemadjiel, cela fait 6 ans que le Tchad a réussi le pari de la permanence de fourniture d’électricité. Mais actuellement, dit-il, la situation s’est dégradée à cause de l’augmentation des besoins et bien d’autres causes connexes. Il assure que son département a fait un état des lieux et des solutions sont en cours d’exécutions pour régler définitivement cet épineux problème d’accès à l’électricité. « L’accès à l’électricité ne doit pas être un luxe, mais c’est plutôt un droit humain et vous êtes dans votre droit de demander des actions immédiates et pérennes qui régleront définitivement ce problème. Je peux vous rassurer que la volonté politique y est et rien n’empêchera de régler cette situation définitivement », a rassuré le ministre sur sa page Facebook.
À son avis, il faut une capacité de production de 120 MW pour qu’il n’y ait pas de délestage. Pour l’instant a dit M. Le Bemadjiel, la capacité totale de production disponible pour la ville de N’DJAMÉNA est de 90 MW. « Sur ces 90 MW la dotation en carburant ne permettait de démarrer que 70 MW. Nous avons porté la situation à l’attention du président du Conseil militaire de transition (PCMT) qui a immédiatement approuvé l’approvisionnement supplémentaire de 3 citernes de gasoil par jour. On arrive donc aujourd’hui à produire la totalité des 90 MW. Toute la capacité de production de la ville de N’DJAMÉNA est mobilisée, mais il manque 30 MW pour couvrir la ville d’où ces délestage que nous avons actuellement », a souligné le ministre. Ce n’est plus le manque de carburant, mais plutôt le dépassement des capacités production existantes.
D’après le ministre, le PCMT a aussi approuvé la construction sur fonds propres d’une centrale photovoltaïque de 50 MW dans les 6 mois à venir. Dans le cours et moyen terme, il faut augmenter de 5% minimum par an la capacité de production de la SNE, a souligné M. Le Bemadjiel. À long terme, il a énoncé qu’il faut remplacer le gasoil comme carburant par le fioul lourd moins onéreux et l’intégration massive des énergies renouvelables. « Plusieurs projets basés sur le photovoltaïque sont en cours avec des partenaires étrangers sérieux. L’Objectif actuel c’est non seulement de couvrir le besoin des ménages, mais également de couvrir le besoin futur des industriels », a affirmé le ministre.
Dans un communiqué de presse de la Banque Mondiale signé à Washington le 24 mars 2022, « le taux d'accès à l'électricité du Tchad est l’un des plus bas au monde à 6,4 % contre une moyenne de 48 % en Afrique subsaharienne. » Un Plan d'Urgence d’Accès à l'Électricité (PUAE) a été mis en place par le gouvernement du Tchad. Le document a précisé que ce projet vise à atteindre un taux d'accès à l’électricité de 53 % d'ici 2030.
Moyalbaye Nadjasna
Entré en grève il y a 3 semaines les magistrats du Tchad ont décidé de reprendre avec les activités ce lundi suite à une assemblée générale ténue le vendredi 8 avril 2022. Ialtchad est allé constater cette reprise. Reportage.
10h00. Palais de Justice de la capitale tchadienne, N’Djamena. L’ambiance d’avant la grève a repris même si c’est encore balbutiant. Des nombreux détenus sont déférés de différents commissariats et brigades, les uns sont écoutés par les substituts, les autres sont en attente, gardés par les forces de sécurité. La cour est envahie par les justiciables qui font de vas et vient dossiers en mains pour se situer sur leurs sorts.
Me Lokouldé Francis avocat affirme, « je viens de sortir d’une audience de la deuxième chambre civile de la cour d’appel donc cela confirme que la reprise est effective. » Selon Me Crossus Kodjimadji Dingamnayel « la reprise a été ordonné pour ce lundi 11 avril, mais apparemment elle est molle, il faudra que les magistrats, les greffiers, coordonnent les choses pour que tout aille normalement, il n’y a qu’une seule audience pour le moment ». Selon lui, ça évolue un peu, c’est le parquet d’instance. Les inculpés sont déférés à répétition, les plaintes qui sont déjà enregistrées sont en train d’être orientés chez le procureur pour les instructions et des orientations. Sinon au tribunal de travail, le tribunal de commerce il n’y a rien et même devant les autres juridictions il n’y a quasiment rien. On espère que d’ici demain tout pourra reprendre comme avant parce qu’en Cour d’Appel il y a deux ou trois rôles qui sont affichés au panneau d’affichage. Me Christelle a à son tour dit aussi que : « la reprise n’est pas effective habituellement plusieurs audiences se tiennent. Audience correctionnelle, audience civile et audience sociale, mais c’est une seule audience de la cour d’appel qui se tient et les avocats, les justiciables n’étaient pas informer du rôle qui était sorti le vendredi on a fait que dispatcher les dossiers il n’y a pas d’avocats pour plaider il n’y a pas des justiciables, on fait que renvoyer les dossiers donc il faut attendre les jours à venir pour confirmer que la reprise est effective. »
Par contre le juge du siège préside de la troisième chambre civile du Tribunal de Grande Instance Mahamat Al Amine Abdoulmadjid dit que « la reprise est effective c’est une décision de l’assemblée générale. On a décidé unanimement d’aller ouvrir les tribunaux et travailler pour un mois donc on a commencé à travailler. »
Pour les justiciables Mme Fatimé Malloum s’exprime. « Mon fils était arrêté il y a 10 jours aujourd’hui sans suite nous sommes arrivées, mais on ne comprend rien. Mon souhait est que tout revient en ordre pour que mon fils soit situé et libéré ».
Moussa Tahir « Les juges sont corrompus et ne veulent pas accepter cette réalité. Les gens commettent des fautes au lieu de les punir ils ne font pas et ce sont eux qui s’énervent jusqu’à aller en grève. Pourquoi ? Les juges doivent prendre leurs responsabilités et travailler normalement pour que justice soit faite et que toute personne ait son droit en tant que citoyen tchadien ».
Ousmane Bello Daoudou
Haoua Adoum Ibeth
Le Conseil Militaire de Transition (CMT) a une feuille de route qu’il devrait exécuter dans une période de 18 mois. Déjà le pré dialogue de Doha avec les politico-militaires tardent de s’achever. Et le dialogue national inclusif prévu en mai prochain risque d’être reporté. Tous ces retards vont influer négativement sur l’agenda du CMT qui pourra conduire à une éventuelle prolongation de la période de transition ? Les analystes politiques nous donnent leur point de vue sur la question. Reportage.
L’agenda du Conseil Militaire de Transition prévoit la mise en place d’un gouvernement dit de réconciliation nationale, l’organisation d’un dialogue national inclusif et l’organisation des élections démocratiques, libres et transparentes. Cet agenda doit s’exécuter dans une période de 18 mois. Le CMT aura bientôt 12 mois au pouvoir le 20 avril prochain. Il ne lui reste que 6 mois pour organiser le dialogue national inclusif et les élections libres et transparentes comme prévu par la charte de transition. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. Le dialogue avec les politico-militaires se déroule toujours à Doha, au Qatar. L’on craint le report éventuel du dialogue national inclusif et de la prolongation de la période de transition. Pour le politologue et enseignant-chercheur Évariste Ngarlem Toldé, il n’est pas dans le secret de Dieu pour savoir si la transition sera prolongée ou pas. Mais déjà un an après c’est comme si rien n’est préparé, alors une prochaine prolongation n’est pas à exclure. Pour lui, autant on va reculer le dialogue national inclusif, autant la transition en prendrait un coup et les risques des bruits de bottes ne sont pas à écarter après l’expiration des 18 mois. « Si on repousse le dialogue, on va ajouter quelques semaines ou quelques mois sur la période de transition et cela va diviser les Tchadiens. Non seulement ça va opposer le CMT aux politico-militaires, mais les partis politiques en interne aussi ne seront pas d’accord pour que la transition puisse être renouvelée au-delà de 18 mois ». Il précise également que l’Union africaine (UA), la Francophonie et plusieurs autres organisations adoptent la même position.
Pour le professeur Ahmat Mahamat Hassane analyste politique, le pré-dialogue à Doha qui piétine ouvre la voie à une éventuelle prolongation de la période de transition vu toutes les considérations des politico-militaires et leurs revendications. « À l’allure où vont les choses, nous partons inévitablement vers la prolongation. Parce que le délai du dialogue national inclusif sera tenu difficilement », a-t-il affirmé. Il avance quelques raisons qui, selon lui, peuvent conduire à la prolongation de la transition. Ces raisons sont entre autres la saison des pluies qui peut influer négativement sur tous le processus à savoir l’organisation du référendum, la distribution des cartes électorales et l’organisation des élections présidentielles. Le professeur Ahmat conclut en affirmant que le délai de transition serait inévitablement prolongé.
Kouladoum Mireille Modestine
Pendant cette période de ramadan, la qualité des aliments à consommer est importante. Pour permettre aux jeûneurs d’accomplir leur devoir, la rédaction ialtchad presse a rencontré un nutritionniste pour recueillir ses conseils. Reportage.
Le ramadan correspond à une période sacrée, pendant laquelle le mode de vie des pratiquants change. Les musulmans s’abstiennent de manger et de boire du lever au coucher du soleil. La nature des aliments consommés et la fréquence de manger changent. Le sommeil est perturbé et l’activité physique diurne est amoindrie. La consommation des sucres simples s’élève ainsi que l’apport en lipides.
Dr Olbom Jean, nutritionniste souligne que pour les personnes en bonne santé, le jeûne peut s’accompagner quelquefois des changements physiologiques bénéfiques tels que la perte de poids et une amélioration du profil lipidique. Au sujet de l’alimentation, le chercheur en nutrition conseille aux jeûneurs les féculents comme les pâtes, riz, pois de terre, haricot, pain, pommes de terre, semoule. Selon lui, ils sont essentiels pour calmer la faim ou réduire la fatigue. Il estime que les fruits et légumes permettent un apport important en vitamines. « Il est nécessaire que les légumes soient cuisinés quotidiennement et offrir les fruits en dessert » conseille le nutritionniste. Pour lui, les poissons et les œufs cuits doivent contenir peu de matières grasses et note que l’huile d’olive est nécessaire pour les cuissons.
Pour les produits laitiers, il dit que le lait écrémé est à encourager. Le jeune chercheur affirme que c’est un aliment aux nombreuses vertus, car, il renforce les capacités de défense du système immunitaire et digestif, il renouvelle de la paroi intestinale et aide au développement d'une flore intestinale de qualité. Le lait facilite la digestion et grâce à ces protéines et il favorise l'assimilation de minéraux (calcium) et oligo-éléments (zinc) excepté le fer. Il a également un effet favorable sur la pression artérielle. Les produits sucrés tels que les pâtisseries, biscuits, viennoiseries, sodas, jus de fruits, bonbons, chocolat fatiguent l’organisme.
Menu d’une alimentation de ramadan
Pour un petit déjeuner de qualité pendant le ramadan, le Dr Olbom Jean propose du pain accompagné du beurre et de la confiture plus un fruit et un yaourt ou un fromage blanc plus 1 œuf ou une tranche de viande blanche de dinde à la rupture du jeûne. Il suggère aussi un verre de lait plus 3 dattes. Au dîner, une assiette de soupe associant légumes et féculents plus viande plus poisson plus crudités vinaigrette et une portion de fromage avec du pain et du fruit.
Le jeûne nettoie aussi le mauvais cholestérol dans l’organisme, et est très favorable pour les hypertendus et les personnes ayant des maladies du cœur. C’est un médicament contre la gastrite, l’ulcère et surtout contre l’obésité. Le chercheur explique qu’au niveau de l’estomac, le jeûne permet au système digestif de retrouver un équilibre, de se régénérer et d’éliminer les toxines.
À propos de l’impact du jeûne chez les personnes diabétiques pendant le ramadan, Dr Olbom Jean affirme que l’alimentation est plus riche que d'habitude en sucres, en graisses, et pauvre en fibres, ce qui engendre une glycémie élevée. Dans les conditions normales, note-t-il, l’insuline permet le stockage du surplus d’énergie sous forme de glycogène dans le foie, de triglycérides dans le tissu adipeux, et de protéines. Il précise que le fait de jeûner entraîne une augmentation de la glycogénolyse et de la néoglucogenèse chez les diabétiques et une augmentation de l’ectogenèse chez les patients diabétiques de type 1. Cela a pour effet d’augmenter le risque d’hypoglycémie, d’hyperglycémie et d’acidocétose.
Concernant les femmes enceintes ou allaitantes, le nutritionniste dit que jeûner pendant la grossesse peut avoir des effets à long terme sur l’enfant, car, pendant le jeûne, il existe une désensibilisation physiologique à l’insuline, et donc une augmentation de sa sécrétion au deuxième trimestre de grossesse. Il ajoute que le changement brusque du temps de prise de nourriture ne profite pas à l’enfant allaité et fatigue la mère. Il est conseillé de pratiquer des activités qui ne nécessitent pas une forte dépense d’énergie tel que le Foot Ball et le jogging encourageons les activités douces soit le matin ou en fin de journée. Conseils pratiques pendant le ramadan.
Des comportements à adopter
Le jeune nutritionniste déconseille de rompre le jeûne avec les gingembres, le jus d’oseille ou eau glacée. Ces substances sucrées ou trop acides et amères bloquent la digestion. Prendre deux ou trois dattes ou un verre d’eau dès la rupture de jeûne. Dr Olbom Jean met en garde de grignoter tout au long de la nuit et d’éviter de cracher tout au long de la journée faute de se déshydrater. « Équilibrez le repas, en tenant compte de tous les groupes d’aliments. Préparer des plats riches en légumes », dit-il.
Il demande aux jeûneurs de privilégier les glucides complexes comme semoule, orge, vermicelles et d’éviter les glucides simples (gâteaux, pâtisseries, sodas, les biscuits, les fruits oléagineux, les viennoiseries). Pour les personnes diabétiques, âgées et enfants, il conseille de consulter le médecin avant le ramadan pour faire le point sur l’état de sa santé et de surveiller régulièrement la glycémie durant cette période.
Jules Doukoundjé