Le personnel soignant du centre hospitalier universitaire Mère et Enfant (CHU-ME), et surtout les contractuels, donnent 5 jours à compter du 30 mars au 5 avril prochain aux autorités en charge de la santé publique de résoudre définitivement toutes les revendications syndicales en suspens. Ils exigent au Ministère de tutelle le payement immédiat et sans délai de 4 mois d’arriéré de primes. Reportage.
Les 300 contractuels du Centre hospitalier universitaire Mère et Enfant (CHU-ME), ne supportent plus les promesses faites par les ministres de tutelle qui se sont succédé. Ils donnent 5 jours au gouvernement à compter du 30 mars au 5 avril prochain pour résoudre définitivement toutes les revendications. Les travailleurs réunis en Assemblée générale (AG), exigent la prise en charge des personnels malades nécessitant un traitement.
Pour le secrétaire général (SG) de la cellule syndicale du CHU-ME et représentant du personnel, Moustapha Tchari Mahamat, ce qui les a poussés de menacer d’aller en grève, c’est une vieille revendication et de fausses promesses non tenues. Selon lui, les travailleurs réclament les acquis sociaux, c’est-à-dire les indemnités de risques, de logement et de transports pour les contractuels. Il affirme aussi que beaucoup de leurs camarades ont été infectés par la Covid-19 dont 2 sont décédés et 13 de ceux ont été choisis pour la prise en charge des malades de Covid-19 n’ont pas eu leur indemnité. Il affirme que l’ancien ministre de la Santé les avait reçus et avait pris en compte 5 points sur les 7 réclamés. Au sujet des acquis sociaux, il souligne que le ministre leur avait demandé de surseoir à leur grève et ils seront intégrés pour le compte du budget de 2022. Mais ajoute Moustapha Tchari Mahamat, le nouveau ministre de la Santé n’a pas pris en compte leurs réclamations. Il précise que les 5 jours de préavis de grève devraient permettre de préparer le service minimum à l’hôpital.
Le président du syndicat national des travailleurs des affaires sociales et de la Santé du Tchad (SYNTAST) Younous Mahadjir s’est prononcé sur cette menace. Il explique qu’il y a effectivement des mouvements de grève qui sont annoncés dans plusieurs cellules syndicales dont celui de l’hôpital Mère et Enfant. Pour le cas de la CHU-ME, il souligne qu’il a échangé avec les responsables de la cellule syndicale pour porter leur doléance au ministre de la Santé publique. Le syndicaliste estime que leurs revendications sont légitimes parce que l’ancien ministre de la Santé avait promis de payer certains avantages, mais malheureusement cela n’a pas été inscrit au budget 2022. Il promet que le SYNTAST va rencontrer le nouveau ministre de la Santé et discuter avec lui sur les raisons du mouvement d’humeur qui risque de paralyser nos hôpitaux dans les jours à venir. Il suggère que la situation soit réglée de façon globale et non sectorielle. Younous Mahadjir exhorte les autorités à prendre au sérieux les revendications et d’apporter des solutions idoines et pérennes.
Jules Doukoundjé
La plate-forme des diplômes sans emploi a fait un point de presse ce 30 mars 2022 à N’Djamena. Elle prend acte de son implication dans la commission spéciale de recrutement des 5000 jeunes à la Fonction publique. Elle suspend sa marche prévue ce jeudi 31 mars et dénommée jeudi noir sur toute l’étendue de territoire national. La cause de cette suspension est la poursuite des négociations avec les autorités. Reportage.
Les diplômes sans emploi en instance d'intégration à la Fonction publique ont suspendu leur marche prévue aujourd’hui, 31 mars 2022. Cette marche dénommée « jeudi noir » compte dans le cadre de leurs revendications. Malgré la promesse du gouvernement de les impliquer dans la commission spéciale de recrutement de 5000 jeunes dans l’emploi public, ils s’insurgent. Et donne 10 jours aux autorités de transition de s’occuper de leur sort. Les diplômés déclarent qu’en cas de non-respect de ce délai, les seuls responsables de leurs actions seront le Conseil militaire de transition (CMT) et son gouvernement. Les diplômés sans emploi demandent à tous leurs camarades de rester mobilisés pour d'autres mots d'ordre.
Au sujet de recrutement par voie de concours à la fonction publique annoncé par les autorités, les diplômes sans emploi en instance d'intégration comme leurs camarades du « Collectif des lauréats des professionnels de l'éducation » rejettent cette option en bloc. Ils demandent aux autorités de reconsidérer l'ancien système par étude des dossiers. Ils estiment qu’à l’heure actuelle des choses une telle option risque d’engendrer des soulèvements des diplômes sans emploi.
Ousmane Bello Daoudou
Le mois du jeûne, mois du ramadan ou mois saint de l’islam est pour bientôt. À son approche le, Cheik Dr Mahamat Khatir Issa, Président du Conseil Supérieur des Affaires islamiques (CSAI), appelle les commerçants au réalisme du prix des articles et conseille les fidèles à plus de responsabilités pendant ce mois de la miséricorde d’Allah. Reportage.
Ça y est, le jeune pour le ramadan pointe à l’horizon. Les fidèles musulmans s’activent depuis quelques jours pour s’approvisionner et ainsi faciliter la rupture des jeûnes du coucher du soleil. Seulement les prix des produits de première nécessité vont croissant. Le Cheikh Dr Mahamat Khatir Issa, Président du Conseil supérieur des Affaires islamiques n’a pas perdu ce problème de vue. Il souhaite un bon début de ramadan aux gouvernants et à tous les Tchadiens. Le président du SCAI implore la bénédiction et la miséricorde d’Allah sur tous les fidèles musulmans, « le Ramadan est une école à travers laquelle, ceux qui jeûnent apprennent beaucoup de choses », indique le Cheik. Il conseille la tolérance et un comportement responsable aux musulmans du Tchad. L’objet du jeûne dit-il, n’est pas seulement de s’abstenir de la nourriture, moins encore la rupture, mais il faut être correcte pour tirer le meilleur.
Pour Cheikh Mahamat Khatir Issa, tous les membres du corps doivent se maintenir purs, exemptent des souillures. Selon lui, il faut éviter des regards malveillants, des paroles impures, la médisance, la haine, bref tout ce qui est obscur. Le chef du CSAI lance un appel aux commerçants et leur demande d’être justes. Il leur conseille de ne pas augmenter les prix des articles et au besoin de diminuer afin de favoriser la rupture de jeûne du soir. Cheik estime que c’est un moment qu’il faudra faire plus de bénéfice moral et non pécuniaire. Selon le leader religieux, la miséricorde d’Allah en dépend. Le président du CSAI encourage les commerçants, les associations et d’autres organisations à faire de dons aux démunis afin de les accompagner pendant ce mois de jeûne.
Selon lui, grâce au ministère tchadien de la Communication, le CSAI réalise beaucoup d’émissions télévisées et radiodiffusées dans les médias publics. Ce sont des émissions d’orientation et de sensibilisation en faveur des fidèles pour un suivi efficient de ce mois saint de ramadan. L’enjeu c’est de leur prodiguer des conseils dans le domaine religieux et de la vie en société. Pour le Cheikh, les Tchadiens doivent s’unir dans toutes leurs diversités (ethniques et religieuses) pour la construction de la paix de notre pays. Il souligne que c’est l’occasion pour les musulmans de prier pour tous les défis de transition dans notre nation.
Les règles du jeûne comme l’abstinence à la nourriture et à l’eau, le respect des temps de prières, le moment de ruptures doivent être observées, dit-il. Cheikh Mahamat Khatir Issa précise que ce sont des recommandations du Coran et de Hadjis. « Surtout avoir de bons comportements avec les autres mêmes envers les non-musulmans. Toute personne doit être respectée », confie-t-il. Le président du CSAI soutient que, les personnes de troisième âge, les malades, les femmes enceintes, les femmes allaitantes, les voyageurs sont dispensés. Mais pour les malades, les femmes enceintes, les allaitantes et les voyageurs, ils peuvent rembourser le jeûne dès que possible, dit-il. Le ramadan fait partie des cinq (05) piliers de l’Islam, avant d’affirmer qu’au cours du jeûne, tous les musulmans sont égaux et peu importe qu’on soit riche ou pauvre.
Moyalbaye Nadjasna
Le mois du ramadan arrive à grands pas. Dans les marchés de la capitale, les fidèles musulmans se grouillent pour s’approvisionner en produits alimentaires pour ce mois de jeûne. Les prix grimpent et influent négativement sur les revenus des ménages pauvres. Nous avons recueilli les propos de quelques fidèles musulmans relatifs à la hausse du prix des produits alimentaires à l’approche du ramadan. Vox pop.
« Le ramadan est une période spéciale dans la vie d’un musulman. Si déjà les prix des produits alimentaires essentiels pour le ramadan coûtent de la tête aux pieds, alors ça devient du coup compliqué. Il faut que les détaillants diminuent le prix des denrées alimentaires pour permettre aux ménages de s’en sortir pendant cette période. J‘appelle aussi les autorités à réglementer le prix des denrées sur le marché », Youssouf Ali Bichara,
« Tout est cher sur le marché. Nous demandons à nos frères qui sont de confession musulmane de voir la situation de nous les pauvres. Les prix des produits de nos repas quotidiens pendant le ramadan ont grimpé. Si rien n’est fait pour aider le ménage moyen, ce sera difficile cette année. Qu’Allah nous vienne en aide », Maïmouna Ahmat
« On n’a pas les moyens pour nous acheter ces produits qui ont vu leurs prix augmenter. On risque de prendre seulement l’eau de natron à chaque rupture de jeûne, sinon c’est compliqué. A chaque fois que le ramadan et les fêtes approchent, les prix des produits alimentaires et autres articles augmentent. Les consommateurs crient cherté de vie, mais personne n’écoute, rien ne change alors nous sommes dépassés maintenant. On se confie à Dieu seulement », Halimé Adoum
Le prix des produits alimentaires de base comme la farine, la pâte alimentaire, l’arachide, le sucre l’oignon, etc, ont augmenté à l’approche du ramadan. Ialtchad Presse est allé au marché de Dembé vérifié. Reportage.
La farine de blé, la pâte alimentaire, l’arachide, le sucre, l’oignon, l’huile sont des produits consommés presque par tous pendant le mois de ramadan. Mais à quelques jours du ramadan, les prix de ces denrées ont augmenté sur le marché. Le sac de farine de 50kg qui se vendait à 20.500FCFA se vend aujourd’hui à 29.000FCFA. Le sucre passe de 31.000 à 36.000F le sac de 50kg. Le bidon d’huile de 20 litres se vend à 28.000F au lieu de 24.000FCFA. Les consommateurs n’ont pas d’autre choix que de se procurer ces produits alimentaires malgré le prix élevé. Nous avons rencontré madame Amné Youssouf au marché de Dembé. Elle est venue faire les provisions pour le mois de ramadan. Elle se plaint de l’augmentation des produits de première nécessité. « Ramadan de cette année-là ça va être difficile. Tout est cher au marché. Rien n’est à la portée des pauvres ménages que nous sommes. On ne sait pas comment on va faire pour finir cette période de ramadan cette année », se lamente-t-elle. Madame Amné ajoute aussi que les détaillants avancent les raisons du conflit entre la Russie et l’Ukraine pour augmenter le prix des produits. Cette raison ne la convainc pas. Elle demande aux autorités de faire quelque chose pour ramener les détaillants à la raison.
Même les vendeurs ne sont pas d’accord avec cette augmentation. Ils disent être aussi des consommateurs. Abakar Bourma est vendeur de farine de blé, de sucre et des œufs. Pour lui, ce n’est pas de leur faute si le prix des denrées alimentaires a augmenté. Il affirme que les commerçants sont victimes d’arnaque de la douane et cela a des répercussions sur les prix et donc sur les consommateurs. « Chaque jour que Dieu fasse, le prix du dédouanement augmente. Les commerçants n’ont plus d’autre choix que d’augmenter le prix des produits pour espérer récupérer leur investissement et le bénéfice. De toutes les façons, nous ne le faisons pas de gaieté de cœur. Nous sommes aussi consommateurs », a-t-il indiqué.
Bourma Abakar accuse aussi les autorités face à cette hausse de prix. Selon lui, le conflit en Ukraine a fait à peine un mois et puis le pays est déjà affecté. Nous sommes en face d’un gouvernement qui ne sait pas prévenir, dit-il. « Imaginez-vous dans une capitale où il n’existe nulle part un magasin pour un stock même d’un mois pour la consommation de la population. Ailleurs, les gens font des stocks pour 3 à 5 ans voir plus. Si on prévoyait les choses, la crise russo-ukrainienne n’aurait pas d’influence sur nous de sitôt. Mais dans ce pays, on vit au jour le jour. C’est grave ». Au-delà du fait qu’il accuse le gouvernement par rapport à la cherté de vie, il propose que les autorités se penchent sur la question de la douane.
Kouladoum Mireille Modestine
Les réfugiés camerounais installés dans la forêt de Farcha Milezim ne savent que faire à l’approche de ramadan. Ils interpellent les autorités publiques, les ONG et les bonnes volontés de les aider en vivre pour préparer le ramadan. Arrivés depuis plus de 3 mois, ils attendent toujours leur enrôlement et leur prise en charge par HCR. Reportage.
Le ramadan est l’un des 5 piliers importants de l’islam. A moins d’une semaine de ce mois saint, les réfugiés camerounais qui avaient fui le conflit intercommunautaire et installés dans la forêt de Farcha, dans le premier arrondissement appellent à l’aide. Ils demandent aux bonnes volontés, aux ONG et aux autorités publiques de les aider à préparer le ramadan. Installés dans des tentes de fortunes et exposés aux intempéries, ces réfugiés composés à majorité de femmes et des enfants manquent de presque tout. En attendant leur installation et la prise en charge par le HCR, ils peinent à trouver à manger. Ils affirment qu’avec le ramadan qui se pointe à l’horizon, ils s’inquiètent de ne pas pouvoir avoir d’aliments pour rompre le Jeûne.
Pour Mahamat Abdoul Kadiri, porte-parole des réfugiés de la forêt de Farcha Milezi, il leur manque tout et depuis leur arrivée plus de 3 mois, ce sont les autorités tchadiennes qui leur viennent en aide. Il souligne que le HCR a promis de les enrôler avant de les conduire dans un autre camp. Il affirme que dans ce camp de fortune, ils manquent de tout et sont exposés à des aléas climatiques insupportables. Mahamat Abdoul Kadiri qui égraine un long chapelet de problèmes craint que lui et les siens ne puissent pas passer le ramadan dans la quiétude comme auparavant dans leur pays. Selon lui, le ramadan est un moment important pour un musulman et les réfugiés comptent respecter, malgré un manque cruel de denrées de première nécessité comme le sucre, le lait, le riz et autres. Le jeune réfugié explique que depuis leur arrivée dans ce camp provisoire, le HCR ne fait que leur faire de promesses, mais rien n’est fait concrètement. Il soutient aussi que certaines familles n’ont pas de couvertures pour se couvrir contre le froid et les moustiques. Il ajoute que cette situation précaire les expose à diverses maladies, alors qu’ils n’ont pas de moyens nécessaires pour se prendre en charge médicalement. Entouré des personnes âgées, le jeune réfugié issu de la communauté arabe, révèle cette situation a contrainte une trentaine de ses compatriotes réfugiés à rebrousser chemin. Ils reconnaissent avoir reçu des aides des ambassades des pays arabes accrédités au Tchad. Mais pour le ramadan, l’horizon est sombre. « Nous allons prendre le ramadan, Dieu est grand, il ne va pas nous abandonner », espère-t-il.
Autre cri de cœur de Gamboya Adoum une femme âgée qui supplie les humanitaires de leur donner les nattes et les couvertures pour se protéger. Au sujet de ramadan, elle dit que c’est pour la première fois qu’elle va jeûner hors de son pays. Elle craint de ne pas pouvoir avoir des aliments pour rompre le jeûne. La réfugiée demande aussi aux bons musulmans de penser à leurs coreligionnaires réfugiés qui manquent de tout pour commencer le ramadan. Une autre jeune dame, mère de 4 enfants se plaint aussi de l’état de santé fragile de ses progénitures, mais elle n’a rien pour les conduire dans un centre de santé pour la consultation. Dans le camp de fortune de Farcha, il n’y a pas de structure de santé pour la prise en charge des réfugiés malades.
En attendant leur enrôlement et leur prise en charge par le HCR, les 700 réfugiés camerounais qui ont fui les conflits intercommunautaires et installés dans la forêt de Farcha tendent leurs mains aux bonnes volontés pour leur permettre de jeûner dans les normes voulues par l’islam.
Jules Doukoundjé
L’Ambassade de France au Tchad et l’Ordre National des Architectes Tchadiens ONAT lance le projet workshop architectural. Ce projet consiste à laisser s’exprimer sans contrainte les architectes tchadiens au sein d’un espace, propriété de l’Ambassade de France. La cérémonie de lancement a eu lieu ce mercredi 30 mars lors d’un point de presse au campus France sis au quartier Étoile. Reportage.
N’Djamena la Capitale tchadienne, est une ville en pleine croissance démographique. Ses deux millions d’habitants sont repartis sur une surface urbanisée de plus de sept mille hectares. Malgré une politique du logement volontariste depuis deux décennies, le déficit en logements sociaux y est estimé à plus de 700.000 unités. Comparé aux autres pays sahéliens, tels que le Mali, le Burkina Faso ou le Niger, le Tchad a mené très peu d’actions pour la sauvegarde, la valorisation et la modernisation de son architecture traditionnelle. C’est dans ce contexte que l’Ordre National des Architectes du Tchad ONAT et l’Ambassade de France ont décidé d’initier ce projet de workshop architectural. Ceci pour donner aux architectes tchadiens, l’opportunité d’expérimenter des solutions, de confronter leurs idées et d’exprimer pleinement leur art sur un site qui leur sera dédié pour ce travail.
L’ambassadeur de la France au Tchad Bertrand Cochery affirme que le point de presse marque le lancement du partenariat entre l’ONAT et l’ambassade de France. Aussi, il annonce le début des travaux expérimentaux sur le site mis à disposition par l’Ambassade de France. L’occasion pour lui de faire part de l’appui de son Ambassade à ce projet. « Mise à part la disposition du lieu, l’Ambassade de France attribue une subvention directe à l’ONAT de 44 millions de francs CFA et financera la venue d’experts et homologues architectes d’Afrique centrale et d’Afrique de l’Ouest », a-t-il précisé. Il ajoute que les résultats de ces premiers travaux seront présentés en mai prochain à l’occasion du congrès marquant le 10e anniversaire de l’ONAT.
La présidente de l’Ordre National des Architectes du Tchad Hayatte Abderahim Ndiaye indique que le logement constitue le 2e besoin après la nourriture sur lequel les familles consacrent leurs budgets mensuels. Aussi, plus de 53% des ménages tchadiens vivent en location dit-elle. « L’essor démographique ces dernières années est un phénomène qui bouleverse nos économies et crée des tensions sociopolitiques. La transition en cours dans notre pays nous donne l’opportunité de repenser nos modèles de développement social économique et environnemental », remarque-t-elle. Elle a également abordé la question de cherté de matériaux de construction au Tchad. Pour madame Hayatte, considérant l’extrême faiblesse des revenus de la majorité des populations tchadiennes, il devient évident que le salut de ces ménages ne vienne pas d’une architecture conventionnelle, mais plutôt d’une architecture alternative.
Après ces interventions a suivi la signature de la convention de partenariat entre l’ONAT et l’Ambassade de France et la remise des clés du campus France à la présidente de l’ONAT. Une visite du campus France a été la première étape de l’exécution du projet pour sa rénovation. Tout au long de ce partenariat, les professionnels de la construction, les étudiants, les passionnés d’architecture ainsi que tous ceux qui s’intéressent à l’Habitat pourront se retrouver tous les deux semaines, pour débattre lors de rendez-vous dénommé samedi d’architecture.
Ousmane Bello Daoudou
C’est un jeune influenceur. C’est un activiste qui refuse qu’on le définit comme activiste. Il ne laisse personne indifférent à tel point que ses amis le jalouse et ses adversaires le craigne. Il en mène large, il est l’un des Tchadiens les plus suivis sur les réseaux sociaux, 50 à 60 000 followers. Dénonçant par ici, accusant par là. Il a été accusé de diffamation par le Maire de N’Djamena Ali Haroun, il est déclaré non coupable. Dès le lendemain, il a repris ses interventions, le super actif Ahmat Larry est notre invité.
Une première question toute bête, connaissez-vous Saleh Gaba ?
J’ai appris que c’est un journaliste parmi les rares Tchadiens à un moment donné ou la liberté d’expression n’était comme aujourd’hui à avoir donné sa vie pour la liberté d’expression. Je suis fière de son histoire. Nous sommes sur ses pas.
M. Larry, vous êtes jeune, très connu publiquement surtout sur les réseaux sociaux, mais peu connaissent votre enfance ? Qu’a-t-elle été ?
Mon enfance a été comme la plupart des jeunes tchadiens. J’ai vécu des choses que beaucoup n’ont pas vécues. Par exemple, à l’âge de 3 ans, j’ai perdu ma grand-mère avec qui j’étais. On a vécu avec elle le changement du régime Habré et l’arrivée du Mouvement Patriotique du Salut (MPS). J’ai perdu la plupart de mes parents dans le confit entre la Libye et le Tchad. Du coup, en 1990 je me retrouve séparé de mes parents. Ils étaient en exil. J’étais avec ma grand-mère. Deux ans après, ma grand-mère décède. À l’âge de 5 ans, j’étais un orphelin.
Qu’est ce qui vous motive d’être activiste?
Je ne me définis pas comme activiste, être activiste c’est parfois transgresser la loi de la république pour d’intérêt politique et autres ou restaurer, mais moi je me définis comme un auditeur de conscience quelqu’un vient le respect de la loi le texte de la république je me définis comme un acteur de changement positif dans ma communauté .
C’est quoi un acteur de changement positif pour vous ?
Un acteur de changement c’est quelqu’un qui conscientise qui appelle la communauté à être dans le changement il ne faut pas toujours être négatif ya des choses qui ne marchent pas, mais il faut dire oui que ça ne marche pas, mais il faut qu’on change les choses soient bien . il faut soit d’accord sur les choses publiques il faut qu’on soit d’accord pour la gestion de la citée pour moi on peut critiqué moi j’ai toujours critiqué les hommes politiques on a toujours critiqué les ministres les directeurs généraux pour moi eux qui sont là on doit les critiquer pour qu’ils fassent les choses bien ; on ne critique pas parce qu’ils sont tels on critique les choses négatives pour qu’il change donc être acteur de changement positif c’est chercher les biens de la communauté c’est cherché à impacter la société pour le changement des mentalités le changement pour le bien-être de tous. C’est ça un acteur de changement positif .
M. Larry vous venez être reconnu non coupable de diffamation contre M. le Maire Ali HAROUN. Vous disiez tantôt ne pas vous définir comme activiste. Alors que tout ce que vous faites c’est de l’activisme politique. Vous allez souvent dans les réseaux sociaux brandir des documents et déclariez que tel est coupable, etc. Est-ce que c’est votre rôle ?
Je n’ai jamais déclaré quelqu’un coupable. Je n’ai jamais dit cela, mais s’il s’agit de la plainte du Maire de la ville, vous avez vu la plainte, elle est non constituée. Il n’a jamais mis pied ni au commissariat ni au palais de justice. Ils ont tout fait pour m’intimider pendant un mois. J’ai survécu à toutes sortes de pression. Il m’ont demandé d’écrire une lettre d’excuse en oubliant que je maîtrise le droit lorsqu’on me dit écrire une lettre d’excuse sur un fait que je n’ai pas connu. Si j’écrivais cette lettre, cela veut dire que je reconnais les faits, que je suis coupable.
Tout le monde vous a vu brandir des documents
Mais ce n’est pas faut. Ils n’ont pas démenti. Et c’est la vérité. Ces documents sont authentiques. Je l’ai brandi devant la juge. La procureure a demandé à l’accusation est-ce que les documents sont faux ? Ils ont refusé de répondre. Et c’est eux qui sont condamnés. Ils m’ont arrêté sans une preuve. Moi je suis un acteur de la société civile, j’ai suivi de formation. J’investigue, etc.
Ce travail d’investigation comme vous dite, est-ce n’est pas aux journalistes de le faire ?
On parle de nouveau système de communication. Ce n’est pas l’apanage des seuls journalistes.
C’est quoi le nouveau système ?
Le nouveau système, c’est des acteurs comme moi qui communiquent. Les journalistes à un moment donné ont perdu leur crédibilité. Les journalistes comme vous le dîtes suivent leur confrérie.
…non je n’ai pas dit cela
…si vous êtes journaliste proche du gouvernement vous teinté vos papiers aux couleurs du gouvernement. Si vous êtes proche de l’opposition, vous faites pareil. Au Tchad toute la presse n’est pas libre. Les journalistes ont un penchant.
..Ialtchad est une presse libre
…non lorsque vous me dites pourquoi je ne donne pas mes documents aux journalistes. En ma qualité d’acteur de la société civile, c’est aux médias de venir vers ces acteurs, ce n’est pas à nous de venir vers les médias. Au Tchad même si je dénonce quelque chose, il faut payer un journaliste. Même lorsqu’on fait un point de presse, il faut payer le journaliste.
Vous n’êtes pas un professionnel de l’information. Vous n’êtes pas formé pour traiter l’information et le rendre public.
C’est ça le problème. Nous sommes les acteurs de la mise en marche de l’agenda politique. La presse ne fait qu’accaparer ce que nous dénonçons. Vous avez tantôt dit que j’ai brandi un document, mais c’est à la presse de vérifier la véracité de ce document. Et susciter le débat. Si la presse est incapable de chercher la vérité, c’est très grave. Lorsque je brandis ce document j’interpelle la presse d’aller demander au Maire Ali Haroun et au Trésor public est-ce que c’est vrai ? La presse ne le fait pas. Je sais ce que je fais. Qui est un journaliste d’investigation au Tchad ? Qui ? Il n’y a pas. Les gens ne font pas leur travail.
Au début de la transition Ahmat Larry était très pro-Conseil militaire de transition (CMT). Aujourd’hui il est très critique. Lequel Ahmat Larry est vrai.
Je me suis toujours défini comme pro-Tchad.
C’est quoi pro-Tchad ?
Pro-Tchad parce que je pense au peuple. Je m’en fiche des autres.
…mais vous n’êtes pas un élu
Non je ne suis pas un élu, c’est ça la différence.
D’où vous tenez votre légitimité ?
Je tiens ma légitimité du simple fait que l’État m’a autorisé à exercer comme un acteur de la société civile. Du simple que je suis un acteur de la société civile sous régionale. La différence avec les élus ce que j’ai vu des élus qui ne font même pas leur travail. La question c’est qui est élu au Tchad ? Personne n’est élu au Tchad. Il faut que les gens restent tranquilles. Je ne veux pas entrer dans ce débat. Ceux qui sont au Conseil national de transition, on sait comment ? A l’Assemblée nationale (AN), on sait comment ? Moi je sais.
Dites-nous comment ?
Moi je sais. Comme je vous ai dit, moi j’investigue. Personne n’est élu dans ce pays.
Vous faites allusion à qui ? Dites-nous. Un exemple ?
Je dis tous les membres de l’AN. Qui va dire qu’il est élu. Franchement, qui va sortir dire cela ? Les conseillers municipaux, qui va sortir dire qu’il est élu ?
Pourtant on vous a vu presque en larme lorsque le Conseil national de transition a été formé. Parce que vous n’avez pas été choisi. Vous avez dit que le Tchad est un gâteau à partager…
Effectivement, un gâteau. Tout le monde doit avoir sa part. Non, en fait je n’ai même pas déposé mon dossier parce qu’on sait comment la cooptation se passe .
Comment ?
On appelle les organisations, parfois on n’appelle même pas les membres…
On ne vous a pas appelé ?
Non on ne m’a pas appelé.
Vous avez eu beaucoup de chagrin ce jour en disant beaucoup ont pleuré
Oui. Et j’ai dit même nous sommes plusieurs à avoir pleuré. Qui ne veut pas être au CNT pour prendre les 3 millions de salaires ? C’est ça le problème. Tout le monde veut entrer.
Donc tout ce monde est là pour l’argent, pas pour servir le pays ?
Non personne n’est là pour servir. On dit toujours en arabe « celui qui travaille mange ».
Ahmat Larry est ce que vous pouvez regarder les Tchadiens dans les yeux et répéter ce que vous avez dit ?
Oui, « celui qui travaille mange ». Tout ce qu’il font là, c’est pour manger. Dès qu’ils n’ont leur salaire, ils crient. Ils ne font pas pour le bien du peuple.
Le CNT n’est pas là pour assurer que la transition se passe selon les législations?
Non. Les gens qui se sont bagarrés là, jusqu’à là, il y a des procès. Même nos imams si on ne les paie pas, vous pensez qu’ ils vont diriger la prière ?
Vous n’avez toujours pas répondu à ma question. Vous étiez très pro-CMT au début, aujourd’hui vous êtes très critique
Je ne suis « anti-personne ». Ni anti-CMT, ni Pro-Mahamat Kaka, ni anti-transition, ni anti-groupe de personne. Non. Moi je vois, j’analyse, je dénonce ce qui ne marche pas pour que ces acteurs changent. Ce n’est pas parce que je vous soutiens que s’il y a dérive je ne change pas. C’est ça l’erreur qu’ils ont faite en m’envoyant en prison parce qu’avant j’avais soutenu le maire. Lorsqu’il a dévié, j’ai critiqué. Et c’était grave pour eux.
Est-ce que vous n’êtes pas en train de rouler pour les adversaires de M. le Maire ?
C’est cela le problème. Lorsque j’ai soutenu le CMT, on m’a dit tu es trop pro-CMT. Quand je les ai critiqués certains on-dit, non il est devenu anti-CMT. J’ai toujours critiqué, mais quand les personnes que je critique font bien, je dis qu’ils ont bien fait. Moi je fais tout pour être neutre. Dans mes vidéos, je demande toujours de me dire si j’ai fait des erreurs, je suis un être humain. Mais lorsque j’ai raison, on ne peut pas m’intimider pour que je change d’avis. Je ne le ferai jamais. J’assume, ma parole n’engage que moi. Un homme doit mourir pour son idéologie.
Ainsi donc, avant vous avez travaillé avec le maire ?
Non, mais j’ai soutenu ses actions qui sont bonnes. Je ne suis ni son ennemi ni son adversaire. Pour ceux qui disent que je roule pour tel ou tel. Je ne roule pour personne. A ma sortie de prison j’ai entendu des gens dirent, non lui là , on le paie pour ceci…pour cela. Ça m’a fait rire.
M. Ali a tenté de vous dissuader selon nos sources en vous donnant des cadeaux ?
Ce n’est pas Ali Haroun en personne, mais d’autres personnes qui sont venues parler au nom de Ali Haroun. Ils m’ont proposé beaucoup de choses, même des postes, argent et véhicule, mais j’ai refusé.
Pourquoi refusé ? Vous venez de dire que le Tchad est un morceau de gâteau..
Non je n’accepte pas la corruption.
Que pense Ahmat Larry du pré-dialogue de Doha ?
Vraiment moi, je suis pour la paix et pour le dialogue. Il y a des choses qui se sont passées. On a ramassé des soi-disant politico-militaires, on ne sait pas si ce sont des humoristes, des comiques. En tout cas, ils sont tous Tchadiens et ont le droit de participer à la vie socio-politique du pays. Les politico-militaires sont des vrais acteurs, il faut qu’on négocie avec eux. Mais ce qui m’a déçu c’est l’attitude du comité, surtout du ministre des Affaires étrangères qui est parti ailleurs. Il laisse, M. Kebzabo, l’ex-chef de file de l’opposition pour diriger les choses. Il est parti pour un autre sommet. Pour lui le sommet est plus important que le dialogue entre Tchadiens. C’est grave. Si lui il est réellement engagé pour le dialogue, pour la paix, il reste. Son Secrétaire d’État ira pour l’autre sommet.
Est-ce qu’on peut immobiliser un ministre des Affaires étrangères pendant 2 semaines à un endroit ?
Pourquoi il a un Secrétaire d’État ? Pourquoi il a accepté d’être à la tête du comité ?
Il y a Saleh Kebzabo…
Kebzabo ne peut engager l’État. Seul le ministre Chérif peut le faire. Il y a un peu d’amusement. Moi je pense que les conditions d’un dialogue réussi ne sont pas réunies.
Pourquoi ?
Ce qui manque c’est le sérieux. Un dialogue réussi quand les acteurs s’entendent sur le médiateur, avant ce n’était pas le Qatar. Les acteurs discutent après 2 semaines, le Qatar accepte d’être médiateur, etc. Il faut aussi la confiance pour qu’un dialogue réussisse. Vous mettez Kebzabo devant les politico-militaires ce que vous ne voulez pas que le dialogue réussisse.
Vous ne croyez pas à Doha ?
Je crois à la paix malgré les petits qu’on évoque, je crois que ces hommes politiques ont la volonté.
Les Transformateurs de Succès Masra demandent la modification de la charte. Est-ce que ce n’est pas une bonne idée ?
Ce n’est une bonne idée du simple fait qu’il nous reste 7 mois sur les 18. Durant les 7 mois restants, il faut aller au dialogue national.
M. Larry regardez la caméra une seconde fois et dites si vous pensez sincèrement qu’en 7 mois il y aura un dialogue et une transition pacifique ?
Oui si on veut, on peut.
Vous semblez avoir une dent contre vos amis activistes parce qu’ils ne sont pas venus vous rendre visite en prison ?
Non je ne suis contre personne parce qu’en prison j’ai tout vécu des machinations. Les gens m’ont arraché le téléphone, ils m’ont empêché les visites, je n’ai pas voulu évoquer tout cela. Mes amis activistes ne m’ont pas lâché.
Ahmat Larry vous aimez la politique. Pourquoi vous ne vous engagez pas en politique ?
Je suis né et j’ai grandi dans la politique. Je suis aussi politologue, j’ai une maîtrise en science politique. On nous a toujours dit qu’il y a la science et il y a la politique. On nous a aussi dit à la Fac si vous ne voulez pas être prince, il faut être le conseiller du prince. Je donne des conseils, je critique, j’oriente. Je suis très content de ce que je fais. Le jour où ils vont nous demander de servir, de m’engager, c’est autre chose. Moi je ne parle pas du futur. Je vis le présent.
Conseiller, je tiens le mot. Est-ce que demain le président de la transition fait appelle à Ahmat Larry comme conseiller, il va y aller ?
Moi j’ai toujours accepté de travailler. Moi je ne ferme pas la porte. Il faut accepté de contribuer même si je ne suis dedans je vais contribuer.
Réalisation Bello Bakary Mana
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