Cela fait 1 an que le Conseil Militaire de Transition (CMT) dirige le pays. Ialtchad Presse a demandé à 2 personnalités publiques et un citoyen ordinaire de se prononcer sur le bilan du CMT. Voici leurs réponses in extenso.
Clément Abaifouta, président National de l’association des victimes des crimes du régime d’Hissène Habré dit, « le président du CMT a dit que tout n’est pas rose. Il y a des ratés et lorsque vous écoutez les citoyens lambda beaucoup estiment que le CMT n’a pas satisfait les attentes. Vous prenez la sécurité on peut se dire que, à nos frontières, les rebelles ne sont pas de retour, pas de catastrophe. Mais en interne, les gens continuent à être tués, à être braqués. Les personnes qui ont commis ces crimes sont dehors. Ils continuent à assassiner. Il y a des braquages, de la violence, etc. Donc tout cela je me dis que le CMT a échoué et la justice est complètement par terre. Dans un pays, c’est la justice qui élève la nation. Ici, les magistrats se sont molestés, ils sont interpellés. Un commissaire se permet de vouloir mettre sous verrou un avocat ? Je me dis que nous sommes dans une jungle. C’est le chef de race qui remplace la justice, mais on est où la ? Dans un pays respectueux de droit de l’homme, dans un pays qui se dit démocratique, mais ce n’est pas les chefs de race qui font office de justice, il faudrait que le CMT corrige tout ça. Les chefs de race s’autoproclament juges. Ce n’est pas normal cela créé les conflits intercommunautaires. Lorsque du lundi au samedi les gens crient famine. Ils disent « je ne peux pas inscrire mes enfants », les retraités se plainent. Le feu Maréchal, paix à son âme, a voulu intégrer 20 000 jeunes et la mort l’a emporté. Il faut que le CMT se réveille et dise non à ces gens qui le déroutent. À ce que je sache le Tchad est le seul pays où la parole du chef d’État ne vaut pas l’acte, mais en droit on dit la parole d’un chef d’État fait l’acte. Il faudrait que le CMT arrive à nous convaincre que le Tchad appartient aux Tchadiens, le musulman est le frère du chrétien. Que le CMT arrête de faire des promesses. Les Tchadiens veulent des actes. Le un an du CMT est à refaire et à retravailler. Nous avons intérêt que le Tchad décolle. Mais en tout état de cause je souhaite bon vent et beaucoup de courage au CMT ».
Selon Ngolembaye Ambroisse un des membres du collectif de lauréat de l’Éducation affirme: « le bilan du CMT ? Deux choses positives du CMT : autorisation de fonctionnement des transformateurs et l’autorisation des marches. Ces deux choses sont à saluer, mais le reste le CMT crée les zizanies politiques, la terreur, la peur . Regardez ce qui s’est passé à Abéché, à Faya et à Sandana. Chaque jour les confits éleveurs contre agriculteurs, etc. Pourtant le CMT s’est préoccupé de la question sécuritaire Le Tchad Est exceptionnelle, ils ont formé ce CMT pour la sécurité, mais en réalité on n’est pas en sécurité. C’est plutôt l’insécurité qui est à son paroxysme. Il faut que le CMT revoie sa manière de gérer les choses. Voyez le nombre des généraux, chacun sort avec sa décision unilatérale. Les généraux fragilisent le système. Ensuite, le problème de l’Éducation et le nombre pléthorique des élèves qui s’assoient à même le sol pour prendre notent. Le CMT a promis d’intégrer 5000 jeunes. Où en sommes-nous ? »
Haroun Moussa est vendeur au marché Dembé. Il soutient, « j’ai salué la mise en place du CMT après la mort tragique du feu Marechal. Cela nous a permis d’être en paix parce que le CMT a pris ses responsabilités en sécurisant le pays pour que nous vaquions à nos occupations en tant vendeur au marché, mais le CMT est conforté à plusieurs problèmes. Nous demandons au PCMT de prendre ses responsabilités en baissant les prix de denrées de premières nécessités puis que la vie est cher. Nous lui souhaitons beaucoup de courage ».
Propos recueillis par Ousmane Bello Daoudou
Haoua Adoum Ibeth