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Convoqué par le procureur général auprès du tribunal des grandes instances de N'Djamena, le Président du parti Les Transformateurs a été accompagné par une foule innombrable ce matin 9 septembre 2022. Le bouclier humain formé par ses partisans a été aussitôt dispersé par le gaz lacrymogène jusqu'au siège du parti. Reportage.

Sommé à se présenter ce matin 9 septembre par le procureur, le Président du parti Les Transformateurs a répondu favorablement à la convocation. Des partisans ont escorté pour l'accompagnement de leur leader à la justice. Un monde incalculable dans le cortège. Dès 7h, la voiture transportant Marsa a quitté le QG afin de rejoindre le tribunal. Un bouclier humain a été fait pour l’escorte. Arrivé devant le commissariat de police du 7e arrondissement, des policiers ont dispersé la foule à coup de matraque et de gaz lacrymogène.

Plus tard, retranchés au siège et éparpillés, la police anti-émeute et la gendarmerie foncent sur eux dans le quartier et lance de gaz lacrymogène sur les militants. Le siège des Transformateurs comme les maisons dans les environs n’ont pas été épargnés. Ceux qui étaient sur place couraient dans tous les sens. L'on note plusieurs personnes blessées, asphyxiées etc. Les vitres du balcon de l’espoir ont été saccagées par les douilles de lacrymogènes. Des jeunes se réclamant transformateurs se sont organisés avec des caillasses pour s'opposer à la police mais sans succès.

Aux alentours de 12h, les nerfs se sont calmés entre les deux camps. Une équipe d'avocats a fait son entrée au siège du parti avant de ressortir et d'échanger avec quelques responsables de la police stationnés. Allaramadji Dordé Timone, militant du parti Les Transformateurs a donné quelques chiffres par rapport aux engins à deux roues saisies par les forces de l’ordre. Il affirme, « provisoirement, nous avons enregistré 23 motos qui ont été raflées » dit-il. Pour Dr Kranzou Saleh qui administre aux blessés les premiers soins, il déclare que 2 femmes enceintes essoufflées par le gaz lacrymogène, plus de 150 personnes ont été touchées et 2 personnes fracturés et évacuées dans une clinique de la place.

Abderamane Moussa Amadaye

La sous-commission de la thématique 1 paix et cohésion sociale discute sur la méthode de travail qu’ils doivent adopter pour les 72 heures de travail. Les participants sont appelés à décortiquer le document élaboré par le CODNI. Mais ils n’arrivent pas à s’entendre sur la méthode qu’ils doivent adopter pour le travail. Reportage.

Les membres de la sous-commission paix et cohésion sociale ont proposé au départ de faire quelques retouches du document élaboré par le CODNI. Mais cette proposition est rejetée par les participants. Certains estiment qu’il faut décortiquer le document afin de retirer ce qu’il y a lieu et ajouter ce qu’il y a lieu de faire. Pour eux, il n’est pas question que la plénière adopte le travail de CODNI. Ils doivent discuter et apporter leur point de vue. À leur avis, le document n’est pas le coran moins encore la bible, donc il doit être modifié. D’autres participants regrettent qu’ils soient entrés en possession du document depuis trois semaines, mais beaucoup n’ont pas pris le temps de le parcourir. Selon eux, le manque de connaissance du document va ralentir le travail. Après moult tractations, la méthode de lecture page par page a été adoptée.

Tchapsou Azina Josué n’est pas d’accord avec la méthodologie de travail adoptée. Pour lui, ce n’est pas une bonne méthodologie en ce sens que les participants ne sont pas complètement dans le sujet. « Nous avons proposé au président de la sous-commission de voir s’il y a la possibilité de choisir quelques personnes pour qu’elles nous ressortent un plan de travail en lien avec le thème », affirme. Tchapsou Azina Josué n’a pas perdu de vue le temps imparti que leur ait accordé. Il estime que les politico-militaires seuls ont pris cinq mois pour dialoguer et maintenant on ne donne qu’un seul mois pour dialoguer est une injustice qu’il faut réparer.

S’exprimant dans le même sens, Djékilamé Joël indique que c’est une méthode qui consiste à étouffer les participants. Il soutient que la paix et la cohésion sociale n’ont pas besoin d’une capacité intellectuelle. Il ajoute que cette sous-commission est composée des sages, des groupements qui n’ont pas forcément une capacité intellectuelle pour pouvoir décortiquer le document. « Le document de CODNI est flatteur, mais au fond nous ne sommes pas venus pour l’adopter. On doit se dire la vérité et se réconcilier, alors on doit laisser les participants se défouler, se dire la vérité et au niveau du bureau, ils vont faire un travail de synthèse », explique-t-il.

Il déplore aussi le fait que certaines personnes n’ont même pas le document, pourtant elles sont censées en avoir pour comprendre les débats.

Kouladoum Mireille Modestine

Les débats de la sous-commission solidarité avec les couches vulnérables, la lutte contre la précarité et la pauvreté, dimension genre et promotion de la femme ébauchés hier au Musée national se poursuivent, vendredi 9 septembre. Les membres de cet atelier relèvent quelques avancées significatives dans leurs travaux. Reportage.

La plupart des participants dans la sous-commission solidarité avec les couches vulnérables, la lutte contre la précarité et la pauvreté, dimension genre et promotion de la femme sont effectivement des femmes. Les points examinés touchent les recommandations issues des synthèses des rapports de CODNI. Il s’agit de la responsabilisation des femmes dans les hautes fonctions de l’État, garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction, à tous les niveaux décisionnels de la vie politique et publique comme prévoit le point 5 des Objectifs de Développement durable, œuvrer pour la création d’un environnement socioculturel et politique favorable à l’instauration de l’égalité homme-femme, garantir l’établissement de budgets axés sur la problématique homme-femme, renforcer, valoriser  et rendre plus visible la contribution des femmes à la croissance économique et au développement du Tchad.

Selon Toslar Martine, délégués des organisations féminines du Logone occidental depuis hier jusqu’aujourd’hui ils sont sur la dimension genre et la promotion de la femme. Elle confie qu’ils ont peaufiné les propositions et recommandations des rapports fournis par le CODNI. « Le niveau des débats est acceptable et actuellement tout se déroule encore bien. Nous avons également fait des observations accompagnées aussi de quelques propositions propres à nous. L’objectif pour notre sous-commission c’est de sortir un document fiable. Nous avons à l’instant suspendu pour reprendre dans l’après-midi », argue-t-elle.

Juste à côté se trouve Mme Akiya Adoum représentante du réseau des femmes ministres et parlementaires et organisations paysannes. « Vous savez j’ai eu à parcourir le document relatif à notre thème et je réalise que nos propositions faites en amont pendant les fora ont été à moitié prises en compte par le CODNI. En effet le CODNI n’a pas inventé quelque chose, mais il n’a fait que restituer les travaux. Mais nous sommes ici pour dialoguer et plancher sur tout cela afin considérer les avis des uns des autres », déclare Mme Akiya Adoum. Tout ce que nous voulons dit-il, c’est la paix rien que la paix. À son avis, il n’y a rien de plus tranquille dans la vie que d’être en paix. « Vraiment je plaide auprès de mes frères et sœurs qui sont toujours sceptiques de venir afin qu’on discute ensemble et trouver le chemin de la paix de notre nation. On veut la stabilité et surtout le développement », signifie Mme Akiya. Pour elle, des personnes à son âge sont déjà à la porte de la retraite et par conséquent, il faut préparer bien la relève. Ce pays a besoin de nous tous pour sa construction, conclut-elle.

Moyalbaye Nadjasna

Après 2 jours de débats dans le cadre du Dialogue national inclusif et souverain (DNIS), ce vendredi, les participants du sous-comité thématique 5 accès sur les questions sociétales composées de plusieurs commissions ont planché sur la question de la laïcité et le bilinguisme dans notre pays. Cette commission composée des religieux et des chefs traditionnels a fait des recommandations sur le bilinguisme et la laïcité. Reportage. 

Les chefs traditionnels et religieux ont pendant plusieurs heures et dans le calme et la sérénité débattu point par point sur les questions sociétales qui gangrènent le Tchad. Pour mieux éplucher les thèmes, le sous-comité thématique qui a abordé la question sociétale est divisé en plusieurs commissions.  

La commission qui traite la question confessionnelle sur la laïcité. Pour Gaourang Ngarmiti Hadji président du parti AL Nadima, la laïcité est consacrée dans la constitution et s’il faut s’en tenir à cela, il faut juste faire de propositions et de recommandations. Selon lui, il faut dépolitiser les organes religieux qui doivent être soumis aux lois et règlements régissant les associations. Il suggère aussi que l’on arrête l’ingérence de l’État dans la gestion des affaires religieuses et l’exception des besoins sécuritaires. Le chef de canton et homme politique rejoint ceux qui ont proposé un organe de régulation. Et la création d’un haut conseil laïque et diversité religieuse et culturelle va prendre en compte les religieux et les pratiques coutumière. Il affirme que le Tchad n’a pas eu de problèmes religieux, les Tchadiens ont toujours cohabité dans le respect des religions.

Le chef de canton de Tapol dans la province du Logone occidental propose la création d’un cadre de concertation permanente sur la laïcité afin de permettre aux différentes religions de collaborer et de rester dans une entente parfaite. Il souhaite aussi qu’on vulgarise la laïcité dans les établissements scolaires afin que les jeunes aient la notion de laïcité. Le participant interpelle l’état à contrôler la prolifération de certaines religions au Tchad, au besoin de punir ceux qui prônent la violence et la haine.

Dans une autre salle, toujours à la bibliothèque nationale, un autre groupe de participants se penche sur le bilinguisme au Tchad. Dans cette salle composée des francophones et les arabophones, le débat est cordial. Pour le général Mianro Samson, chef d’État-major particulier adjoint, tous les aspects qui entourent le bilinguisme est abordé de façon sans tabou. L’officier souligne que c’est depuis deux jours qu’ils réfléchissent sur la question du bilinguisme au Tchad. Selon lui, la langue arabe, même dans l’administration publique rencontre de difficulté. Il soutient qu’après de fructueux échanges pour établir l’équilibre, ils suggèrent de passer par la formation. A la question du niveau débat, il ajoute que ce n’est pas facile de mettre deux personnes qui ne se comprennent et leur demander discuter sur une question épineuse. Malgré tout, dit le général, le débat se passe bien et jusqu’à demain ils vont rendre les conclusions de leurs travaux.

 Jules Doukoundjé

Les travaux du dialogue national inclusif et souverain se poursuivent. Ce 7 septembre plusieurs thématiques reparties dans différents lieux ont été lancées. Quelques participants se sont exprimés à notre micro. Vox pop.

Abdallah Chidi Djorkodei, « je ne suis pas du tout étonné, je sais comment les choses se déroulent au Tchad. Ce qui est important ce ne sont ni les commissions ni les thématiques moins en encore les bureaux ou les présidiums. Nous avons déjà fait pas des forums, de conférences, mais ce que je pense, il faut un Tchad Uni. Le fait de former les commissions, les sous-commissions, mais on se pose la question, est-ce que la fin, les résolutions qui seront issues de ses assises seront-elles exécutoires ? Le PCMT a affiché sa bonne volonté, mais est-ce que l'entourage est prêt? »

Tahirou Hissein Dagga, « Il y a eu beaucoup de  suspension qui ont occasionné de frustration et de découragement chez les participants. Aujourd'hui on est arrivé a adopté un certain nombre de choses, notamment le calendrier de sous-commissions  thématiques. Moi j'ai choisi la sous-commission, thématique sociétale, qui est un terme assez générique qui englobe tout un tas de problématique essentiel pour l'existence de notre population et notre nation. Nous espérons que de fortes résolutions seront prises pour qu'en fin le peuple tchadien puisse vivre dans la quiétude et de bonnes conditions ».

Mbainaye Eugénie, « Par rapport à la journée d'aujourd'hui, elle est consacrée à la mise en place du bureau qui doit conduire les travaux de la thématique 5 sur la question sociétale. Ça avance, mais attendons toujours les mécontents et les indécis. J'espère que bientôt ils viendront et ensemble nous décidons de l'avenir de notre pays. Mes attentes de ce thématique sont nombreuses. L'applicabilité du bilinguisme à ne pas confondre avec la religion, combattre la corruption qui gangrène notre société, la question de la chefferie traditionnelle, l'égalité du genre, etc ».

Souleymane Yaya, « les activités du DNIS se passent d'une manière un peu réticente, tantôt on reprend, tantôt suspendus.  Depuis la mise en place du présidium, déjà nous avons validé l'agenda qui est quelque chose qui nous permettra d'avancer au jour le jour afin de respecter le délai fixé. Aujourd'hui nous avons mis un comité constitué, déjà nous cherchons à mettre les sous-commissions. Nous attendons un travail sérieux d'abord et une restitution de non-résolution ».

Abderamane Moussa Amadaye

Les instituteurs bacheliers contractuels ont organisé ce jeudi tôt dans la matinée une marche devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois d’arriérés de salaire. Ils exigent aussi leur intégration à la fonction publique. Reportage.

Les maitres communautaires ne supportent plus qu’on les trainent dans la boue. Ils ont manifesté ce matin devant le ministère des Finances et du budget pour réclamer 11 mois de salaires impayés. Après la manifestation, ils se sont rendus à la bourse du travail pour évaluer et peaufiner d’autres plans de luttes. Les instituteurs bacheliers appelés communément maitres communautaires exigent aussi leur reversement à la fonction publique. Ils estiment qu’ils sont abandonnés par les autorités de la transition.

Balangnagué Jonathan secrétaire général du syndicat dit « nous n'acceptons pas d’être manipulés à chaque fois, nous réclamons nos 11 mois d’arriérés sans condition, nous sommes fatigués de leurs promesses mensongères qui n'aboutissent à rien. S’il faut se sacrifier nous le ferons ». Pour ces éducateurs, travailler pendant 11 mois sans salaire n'est pas chose aisée, car un sac vide ne peut pas se tenir debout. « Nos enfants meurent de faim, les camarades tombent, pendant cette période où le paludisme fait rage nous manquons de moyens pour nous faire soigner et le gouvernement nous met en frigo. Alors nous sommes fatigués d’attendre. Nous allons manifester tous les jeudis jusqu’à satisfaction totale », fustige- t-il. Le porte-parole des instituteurs bacheliers ajoute qu’il y a de l'argent pour régler leurs arriérés mais ils les font souffrir. Pour avoir leurs salaire, l’Etat exige que ces derniers fassent le recensement biométrique qui permettrait de connaitre leur nombre exact avant de déclencher la paie.

Sangnoudji Francine
Haoua Adoum Ibeth

Dans un communiqué de presse signé jeudi, 8 septembre 2022 par Me Adoum Mahamat Boukar, la Ligue tchadienne des droits de l’homme (LTDH) dénonce les exactions commises sur des populations de Korbol et de Tarangana. La LTDH renseigne que depuis plus d’une semaine, les populations de ces zones dans la province du Moyen-Chari, sont soumises à des violations massives des droits de l’homme par les forces de défense et de la sécurité. Selon le document, sous prétexte de poursuite des coupeurs de route, les éléments de la sécurité se donnent à cœur joie aux arrestations, aux pillages systématiques des commerçants et extorsion des biens des paisibles citoyens.

La LTDH précise que le 05 septembre, le chef de village Chari-Amar Obili Baou et autres citoyens Kara Baou, Damyo Dogo, Kagnour Djham, Hassan Kari Youma Salang et Moussa Baou ont été arrêtés avant d’être libérés tard la nuit. Le même document informe aussi que Baou Seré vendeur de carburant a été également interpellé et transféré à la légion 4 de la gendarmerie de Sarh chef-lieu de la province du Moyen-Chari.

De l’avis de la LTDH les intimidations, les tortures et les séquestrations de la population ne peuvent pas favoriser la cohésion sociale au Tchad. La LTDH exige la libération immédiate de Mr Baou Seré car poursuit-elle, la légion 4 de la gendarmerie de Sarh n’est pas compétente pour détenir un citoyen. La Ligue tchadienne des droits de l’homme prévient qu’elle tiendra pour responsables les autorités du Moyen-Chari de tout ce qui adviendra aux populations de Korbol.

Après des tractations dans la mise en place du bureau et la méthodologie de travail, la commission Droits et Libertés Fondamentales dévoile ses sous-thèmes à débattre dans différentes sous-commission, jeudi 8 septembre à l’Ecole nationale d’Administration. Reportage.

La constitution du présidium de la commission Droits et Libertés Fondamentales ne s’est pas faite facilement. Sous tension hier, la séance avait été suspendue et c’est ce matin que l’équipe s’est formée. El hadj Adam Daoud, SG de l’Association pour la Défense des Droits des Consommateurs (ADC) président et le président de l’Union des journalistes du Tchad (UJT) Mahamoud Abbas le vice-président.

L’installation du bureau de pilotage des débats fait, s’en est suivi la présentation de la synthèse des rapports de la plénière sur la thématique Droits et Libertés Fondamentales du pré-dialogue. Les participants membres de cette commission auront neuf sous thèmes et des recommandations à débattre en sous-commissions. Les trois fondamentaux sont notamment, le mécanisme de promotion et de protection des droits de l’homme et libertés fondamentales au Tchad, les entraves à l’efficacité des droits et libertés fondamentales au Tchad et, les recommandations pour une effectivité des droits de l’homme et libertés fondamentales au Tchad.

Neuf (09) sous-thèmes vont faire l’objet de débats dans les sous-commissions thématiques. Il s’agit pour la premier sous thème des droits, libertés fondamentales et droits de la défense, le second de la liberté syndicale et associative, pouvoir d’achats, le troisième, la démocratie et citoyenneté. Le quatrième sous thème va traiter de la liberté de la presse et du rapport média-pouvoir public, le sous thème cinq va s’occuper des traitements inhumains et dégradants, tortures, détentions arbitraires et disparitions forcées. Le sous thème 6 va aborder la question des droits des personnes vivant avec un handicap, le sous thème 7 va examiner la problématique de la protection de la petite enfance. Le sous thème 8 planchera sur les violences faites aux femmes et enfin le neuvième sous thème se chargera de la sécurité sociétale et institution de prévoyance sociale.

Les sous-commissions vont travailler à huis-clos pour faire la restitution en plénière de la commission.

Moyalbaye Nadjasna

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