La sous-commission partis politiques et processus électoral présidée par M Ahmat Abdoulaye Ogoum vient de rendre compte lundi, 12 septembre 2022 au Centre d’Études et de Formation pour le Développement (CEFOD), ses travaux des journées du 8 et 9 septembre à ses membres pour les dernières retouches. Reportage.
Les questions abordées dans les séances des 8 et 9 septembre 2022 concernait la charte des partis politiques au Tchad et le statut de l’opposition politique. Les participants ont relevé la prolifération et la pléthore des partis politiques. Selon eux, ceux-ci n’ont pas une idéologie précise et ne fonctionnent pas comme il se doit. Leur seul objectif, profiter des subventions de l’État. Les acteurs politiques estiment que la loi 032 est suffisamment contraignantes pour remettre de l’ordre au sujet des partis politiques qui ne fonctionnent pas comme il le conviendrait. Il suffit que cette loi soit appliquée dans toute sa rigueur. Les délégués ont suggéré que la loi 032 soit révisée de manière à retenir les plus positives des dispositions possibles. Le point sur la représentativité des partis politiques sur l’étendue du territoire, les participants ont suggérer un quota de 2/3 au lieu de 1/2 car le Tchad compte 23 provinces. Ils reconnaissent en fait que les partis politiques sont libres et peuvent s’organiser en groupe, mais ils proposent que cela se fasse par idéologie. C’est une émanation de l’accord du 13 août.
Dans les débats, les participants ont proposé aussi la modification de l’article 17 de la loi 032 de 2019 pour ajouter les autorités religieuses. Ils proposent également le maintien de candidature indépendante dans toutes les élections. Sur la question de la création des radio, télévision et presse écrite ou en ligne par les partis politiques, ils estiment que c’est une injustice qu’il faut réparer.
Pour le statut de l’opposition politique, les délégués suggèrent la révision de l’ordonnance 40 de 2018. Pour le processus électoral, l’organisation des élections est une question hautement politique qui doit revenir aux politiciens. Pour les mandats de la CENI, les participants proposent une CENI permanente avec un nombre normal. Ils doivent être inamovibles afin de les rendre réellement indépendants. A propos du Bureau permanent des élections, les participants suggèrent qu’il soit une structure administrative et technique de la CENI. Pour eux, il faudrait qu’il y ait un organe de gestion des élections qui soit indépendant et les membres devraient être des personnalités avec de profil avéré. A propos des mandats des élus, ils proposent pour le poste du président de la république un mandat de 5 ans renouvelable une seule fois. 5 ans renouvelable aussi pour les députés, six (06) ans renouvelable pour les sénateurs mêmes mandats pour les élus locaux. Concernant l’âge, la majorité s’est dégagée entre 35 à 70 ans pour le président de la République, 35 ans pour les sénateurs, 25 ans pour les députés, élus locaux 21 ans. Les questions de gestion des nomades et les cartes électorales ont été aussi abordées. Les participants ont relevés que seulement pour la biométrie, l’État avait dépensé 15 milliards pour rien. Tant qu’il n’y a pas de kits d’identification dans les bureaux de vote, la biométrie n’a pas de sens. La biométrie intégrale serait la meilleure, disent-ils. Le présidium promet prendre en compte toutes les observations faites pour les intégrer dans le rapport final de la sous-commission.
Les participants ont suspendu les travaux pour les reprendre dans l’après-midi.
Moyalbaye Nadjasna
La sous-commission paix et cohésion sociale est à son dernier jour des travaux. Ce lundi matin, les membres du bureau ont présenté le projet de rapport suivi des amendements. Ensuite, les deux sous-commissions : paix, cohésion sociale et réconciliation vont se mettre ensemble pour produire un rapport commun qui sera présenté demain lors des travaux avec le présidium.
Le rapporteur adjoint la sous-commission paix et cohésion sociale a fait la lecture du projet de rapport. Ce projet de rapport est subdivisé en trois parties. La première aborde le problème de la cohésion sociale et de la paix. La deuxième parle des causes du problème et la dernière partie fait des recommandations. Au vu du problème de la paix, de la cohésion sociale et les causes qui en découlent, les participants ont recommandé entre autres, le désarmement sans exception des populations civiles, la promotion de l’éducation des enfants nomades. Aussi, ils préconisent la redéfinition des couloirs de transhumance, la promotion de la bonne gouvernance, la promotion du mariage entre les différentes confessions religieuses, la véritable séparation des trois pouvoirs. Ils n’ont pas perdu de vue la lutte contre le repli identitaire, la restauration de la Cour martiale, la suppression de la dia, l’interdiction des répressions des manifestants et la redistribution équitable des ressources naturelles du pays.
La parole est accordée aux participants qui ont apporté quelques amendements. Ils demandent la création d’une brigade nomade en plus de la gendarmerie nationale et nomade du Tchad. Que les chefs des organisations faîtières de l’agriculture et de l’élevage soient associés dans la résolution des conflits qui opposent les deux communautés, faire des forages d’eau afin d’éviter une descente précoce dans les zones soudaniennes. Les participants insistent également pour que les résolutions issues de leur sous-commission soient traduites en acte et que les chefs de brigades arrêtent de dire plus qu’ils n’ont pas de carburant pour faire une descente dans une zone de conflit.
L’insuffisance rénale est une des pathologies qui tue le plus, mais elle est méconnue par les Tchadiens. Pour ce numéro de votre chronique Santé, Ialtchad Presse a rencontré le Pr Mahamat Abderraman G. Zalba médecin Néphrologue, chef de service Néphrologie-Dialyse au centre hospitalier universitaire (CHU) la Renaissance pour faire lumière sur cette maladie. Chronique.
L’insuffisance rénale est une maladie qui survient sur un rein atteint par une maladie. Selon le Pr Mahamat Abderraman G Zalba, ces maladies vont l’affaiblir et c’est à ce moment qu’il devient une insuffisance. Il explique que pour comprendre cette maladie, il faut d’abord connaître le rôle du rein. Selon lui le rein est chargé d’éliminer les saletés générées par l’organisme en produisant les urines. Il est un organe régulateur et génère du calcium, potassium, sodium, pression artérielle. Le rein permet aussi la sécrétion de beaucoup d’hormone vital pour l’organisme, notamment l’érythropoïétine qui permet au sang immature de devenir mature. Le médecin soutient que l’absence du rein entraîne des anémies à répétition.
Il souligne que toute maladie qui atteint le cœur, tension, diabète ou toute autre maladie infectieuse sans être traité devient insuffisant comme le souligne le terme « Insuffisance Rénale ».
Au sujet de la manifestation de la maladie, Pr Mahamat Abderraman G. Zalba explique que quand il y a insuffisance rénale il y a le manque d’urine. Cliniquement, dit-il, le malade ressent de fatigues, vertiges, pâleur, qui sont des signes qui sautent à l’œil nu. Le médecin ajoute aussi qu’il y a le trouble d’humeur, le malade est anxieux ou le matin il n’arrive pas à se concentrer avec une somnolence diurne et des insomnies nocturnes. Il explique que les causes les plus croissantes sont le diabète, l’hypertension artérielle. Il évoque aussi le cas de la consommation des médicaments de la rue.
Traitements
Concernant les traitements recommandés, Pr Mahamat Abderraman G. Zalba explique que c’est selon les symptômes de la maladie. À son avis, il y a aussi les traitements étiologiques c’est-à-dire le traitement de la cause. Il relève que si le malade a un calcul, avec la collaboration des urologues, ils prennent en charge le patient. Il poursuit que c’est les techniques d’épuration qui se fait à l’aide de machine ou il est extrait les déchets et poissons qui n’ont pas été éliminés dans les urines à cause du rein malade.
Au sujet de la dialyse, le formateur dit qu’il y a deux types de dialyse, dont celle par le sang qui est appelé Hémodialyse et celle Péritonéale qui parle du péritoine qui est la membrane graisseuse qui recouvre l’abdomen. La dialyse permet d’épurer le sang et ce que le rein est incapable d’évacuer les saletés.
La prévention
Pour prévenir l’insuffisance rénale, il avoir un mode de vie sain c’est-à-dire mangé moins sucré, moins salé, peu de graisse, mais aussi faire du sport, éviter le tabagisme qui est l’un des facteurs de cette maladie. La consommation abusive d’alcool aussi et surtout éviter la consommation des médicaments de la rue.
À propos des statistiques, Pr Mahamat Abderraman G. Zalba révèle que selon les dernières études réalisées, il y a à peu près 2000 cas de maladies rénales chroniques au Tchad par an. « Jusqu’à présent il y’a pas encore des statistiques fermes sur la maladie d’insuffisance rénale, mais il y a plus de 200 à 300 cas d’insuffisance rénale chronique sévère », confie le Pr. Le néphrologue souligne qu’il y a 5 générateurs de dialyse à l’hôpital Moderne la Renaissance et que cette quantité ne peut pas couvrir la prise en charge de tous les malades.
Pour le moment il y a peu près une dizaine de malades dialysées au CHU la Renaissance et les restes le font dans les pays limitrophes et en Europe, parce que le nombre de machines ne leur permet pas à prendre tout le monde en charge, explique-t-il.
Au CHU la Renaissance, il y a un service de Néphrologie, une unité d’hospitalisation, une unité de Dialyse avec un Plateau. L’hôpital a les moyens de prendre en charge des patients en termes de médicaments et soignés. Mais ce qui fait défaut, ce sont les générateurs qui permettent de faire la dialyse qui manquent.
Djénom Josiane
Le dialogue national qui devait être « INCLUSIF et SOUVERAIN » a démarré le 20 août passé. Un exercice au rabais. Une bonne partie de politico-militaire, de la société civile, de parti politique et des religieux ne participe pas. Et ils ont raison. C’est une mascarade pour conserver le pouvoir. Pour ceux qui ne le savent pas, le contexte n’est plus favorable aux manipulations d’antan, le peuple tchadien ne consacrera plus jamais la tyrannie d’un clan ou d’un groupe.
Persécuter Succès Masra ne suffira pas. L’ancien parti au pouvoir surreprésenté dans le dialogue ne suffira pas. Les hiérarques de l’ancien régime assis aux premières places ne suffiront pas. Le Comité d’Organisation du Dialogue National Inclusif (CODNI) déguisé ne suffira pas. L’armée clanique et ses généraux armés ne suffiront pas. Les tchadiens sont prêts et veulent tourner la page des dictatures et de cet État d’exception. Un Tchad de démocratie et de justice ou rien.
En ce moment au Tchad, personne n’est élu. Personne n’est légitime pour décider. Personne n’empêchera le changement au Tchad pas moins que les pharaons n’ont pu empêcher d’appartenir à l’histoire et au tourisme. Ceux qui participent aujourd’hui à la persécution rendront des comptes un jour. Aujourd’hui la documentation numérique est de plus aisée.
D’abord la souveraineté appartient au peuple et même dans les démocraties consolidées aucun dirigeant ne perd de vue cette évidence. Le Maréchal du Tchad, à ses dernières années, était en difficulté permanente face aux aspirations de son peuple. L’autoritarisme n’ayant plus le monopole de l’information, le Maréchal le savait, il ne peut plus revendiquer le soutien du peuple. Les tchadiens ont bien compris, le pouvoir reste une légitimité et elle est détenue par le peuple. Il ne sera plus possible de gouverner par la force.
Aussi, le peuple tchadien est fort de ses expériences. 29 ans après la Conférence Nationale Souveraine (CNS), il n’est pas difficile à comprendre ce qui n’a pas marché et refuser légitimement tout ce qui entravera à l’avènement d’une véritable démocratie. Dorénavant, en toute cohérence, les tchadien se donneront les moyens de refuser les textes qui consacreront la participation de ceux qui sont en charge de la transition aux prochaines échéances électorales. Ils se donneront les moyens de résister à tout plan permettant la confiscation du pouvoir par un groupe ou un clan.
Je dis bien il ne suffira pas de remplir la salle de Dialogue des personnes du même bord politique. Ceux-là mêmes qui ont abjectement taillé en faveur du Maréchal les deux dernières Constitutions. Les tchadiens s’opposeront totalement aux textes qu’ils jugeront arbitraires et réaffirmeront leur aspiration à une véritable démocratie.
Le contexte international a aussi les étoiles alignées avec celles des valeurs d’émancipation démocratique et de justice revendiquées par des peuples. Bien de chancelleries occidentales et autres représentations internationales sont aujourd’hui rattrapées par leur passé discutable. Et leur influence dans le monde a pris un coup. Une autre Afrique maintenant. Un autre Tchad maintenant. Non, aujourd’hui il n’est plus possible d’imposer des zouaves ou de soutenir des états d’exception. La jeunesse est aujourd’hui une entité majoritaire et elle n’est plus silencieuse désormais.
Aujourd’hui, dans leurs fuite en avant, les « anciens », ceux-là mêmes qui ont conforté 30 ans de dictature, des pseudos opposants, cherche à persécuter Yaya Dillo Betchi, Max Loalngar, Succès Masra. Nous ne sommes plus à l’heure des faux procès. Le Maréchal l’aurait fait. Il n’a pas fait. Comprenez la leçon. Yaya Dillo Betchi, Max Loalngar, Succès Masra ne sont plus seuls maintenant. Ils sont une conscience, celle la mieux partagée par les tchadiens et les tchadiennes de nos jours. La barbarie est révolue.
Le message de Moussa Faki est juste pour notre époque : « Aucune communauté, aucun groupe, aucun parti ne peut désormais à lui seul prétendre gouverner ou diriger ce pays.
Aucune entité, quels que soient sa force, ses ambitions, ses atouts actuels ou potentiels ne peut prétendre gouverner seul ce vaste pays, complexe, divers et diversifié ». Comprenez la leçon.
Seul le peuple est souverain. Et un jour ensemble (tchadiens) nous verront le soleil, nous atteindront la vraie JUSTICE. C’est inévitable, le petit clan laissera la place au seul GRAND TCHAD.
Douksou Lipelba
Lancés le 20 août passé et plus tard subdivisés en plusieurs thématiques, les travaux du Dialogue National Inclusif et souverain (DNIS) avancent à grands pas. A la thématique 3, Droits et libertés fondamentales, les participants rassurent qu'ils sont vers la phase finale. Vox pop.
Clément Abaifouta, « je suis satisfait dans ma commission Droit et libertés fondamentales. Les débats ont été beaucoup plus francs que j'imaginais. Vous savez que dans ce pays nous souffrons des écueils de manque de respect aux droits de l'Homme. À travers ces débats, je pense que les Tchadiens veulent aller de l'avant avec un Tchad refondé. Nous avons fini, il ne reste qu’une relecture des résolutions que nous avons proposé et demain le lundi nous allons faire notre plénière en commission et si un séisme ne vient pas le mardi nous serons dans la grande plénière. Nous n'avons pas droit à l'échec et c'est le peuple tchadien qui en sortira grandi ».
Sakiné Algoni Daoud, « tout début n'est pas chose facile, mais actuellement les choses évoluent bien. Je suis dans la sous-commission sur les enfants, le genre et les personnes handicapées. Nous avons discuté sur le droit de l'enfant, de l'éducation, de sa protection... et aussi sur l'égalité de la femme et son insertion dans la vie professionnelle et les droits de personnes à mobilité réduite. Nous avons beaucoup mis l'accent sur les personnes vivantes dans les provinces qui sont souvent oubliées par l'État. Aucune question n'a été mise sur côté sur ce dossier. Nous espérons qu'au sortir de ce dialogue, aucun enfant ne sera exposé ni maltraité, aucune femme rejetée ou humiliée et aucun handicapé écarté de la société et les grandes décisions de l'État et de la société ».
Abdelkerim Kodbé, « ici nous avons commencé à travailler en sous-groupes. Nous avons essayé d’harmoniser par rapport aux engagements de texte que le Tchad a ratifié pour pouvoir rendre les lois dignes de son nom avec toutes les prérogatives en intégrant les besoins de personnes à vulnérabilité spécifique, les enfants, les femmes, les handicapés, etc. En ce moment nous sommes vers la fin. Le lundi on fera une plénière pour harmoniser et valider en sous-groupes et on ira vers la grande plénière pour avoir l'avis de tout le monde. S'il y a observation, nous le faisons, dans le cas contraire on valide. Je suis satisfait des travaux, parce que nous suivons les indicateurs en termes des droits humains au Tchad et toutes ses observations ont été prises en compte, donc pour nous c'est une satisfaction ».
Nehoudamadji Nailar Clarisse, « je suis de la sous-commission démocratie et citoyenneté. Les travaux avancent dans de très bonnes conditions. Les questions de droits, principes, valeurs démocratiques, la citoyenneté, la liberté de la presse nous avons travaillé. Nous sommes pratiquement à la fin. Beaucoup d'instruments juridiques ont été ratifiés par le Tchad, mais on constate qu'il y a de faiblesse dans l'applicabilité. Avec ce dialogue, on est en train d'évaluer ce qui n'a pas marché et formuler des recommandations pour améliorer la mise en œuvre. Les questions de droits de l'homme sont essentielles pour un État qui aspire à une démocratie pleine ».
Abderamane Moussa Amadaye
La sous-commission paix et cohésion sociale de la thématique : 1 paix, cohésion sociale et réconciliation est à son 2e jour des travaux. En cette matinée du samedi 10 septembre, les travaux ont commencé avec la présentation de la synthèse des activités du vendredi suivi des observations faites par les participants. La tension est vive quand les participants se sont rendu compte de l’omission de certains points qui font obstacle à la paix. Reportage
La sous-commission paix et cohésion continue ses travaux dans une salle qui se vide du jour au lendemain. Les participants ont débattu des problèmes de la paix et ont proposé des solutions. Ils ont énuméré les problèmes d’incompétence des brigades territoriales, de la manipulation des populations par les hommes politiques, l’ingérence de l’extérieur dans les problèmes internes, les conflits éleveurs-agriculteurs. Les participants ont proposé une égalité de chance, une justice équitable, la restauration de l’autorité de l’État, la professionnalisation de l’armée, l’éducation de la jeunesse, revoir les accords militaires avec la France.
Certains participants ont rappelé certains points qui ont été omis par le bureau de la sous-commission. Des vives tensions flottaient dans la salle. P
Pour M. Haouni Tidassa Ndagamsou un point important a été occulté, celui de l’alternance politique. À son avis, tant qu’on confisque le pouvoir au Tchad, on n’aura jamais la chance d’avoir la paix. « Moi je veux envoyer un message très fort à mon jeune frère Mahamat Idriss Deby pour qu’à la fin de cette transition, qu’il se retire du pouvoir. Il est le fils du défunt président qui a régné pendant trente ans, alors tant que le pouvoir sera confisqué par un clan, il n’y aura jamais la paix au pays », dénonce-t-il. Il ajoute que c’est l’occasion ou jamais de parler de l’alternance puisqu’on nomme les personnes du même clan du planton au gouverneur. « L’injustice s’installe et la paix est remise en cause », pense ce dernier. Haouni Tidassa Ndagamsou regrette aussi le fait que leur sous-commission n’a pas parlé du retrait des catholiques et des protestants du dialogue comme il s’agit de la paix, mais cela n’a pas été le cas.
Laoukein Kourayo Médard, maire de la ville de Moundou, province du Logone Occidental demande au bureau de la sous-commission de restituer fidèlement les travaux. Il fait allusion à la question de la dia qui a été omise. Pour lui, on impose la dia à un peuple qui n’a pas qui ignore cette pratique et met en cause le vivre ensemble des Tchadiens. « Nous étions à 52 préfectures avant, mais maintenant j’ignore le nombre. Les chefs des différentes préfectures dans l’exercice de leur pouvoir ont fait que le Tchadien ne peut pas vivre en paix avec son frère. Il y a une méfiance réciproque », dit l’homme politique. Il estime que si leur sous-commission échoue, ce serait le dialogue qui va échouer et exhorte les uns et les autres à réaliser un travail accepté par tous.
Kouladoum Mireille Modestine
La sous-commission solidarité avec les couches vulnérables, la lutte contre la précarité et la pauvreté, dimension genre et promotion de la femme fait quelques retouches samedi, 10 septembre 2022 au Musée national. Les points tels que le code de famille et les microcrédits étaient au cœur des débats. Reportage.
Les membres de la sous-commission solidarité avec les couches vulnérables, la lutte contre la précarité et la pauvreté, dimension Genre et promotion de la femme ont fait ce matin une revue générale de leurs débats de 48 heures. Ils ont ensuite planché sur la question du projet de personnes et de famille jusque-là restée plus de deux décennies sans être adoptée. Un autre axe des débats porte sur l’octroi de microcrédits aux couches vulnérables dans le but de lutter contre la pauvreté dans les zones rurales. Ces débats s’inscrivent dans un contexte de la faible présence de l’État dans les zones rurales selon la synthèse du rapport de CODNI. Cet état des lieux démontre une défaillance de l’action publique dans la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité. Il ressort que l’État paraît passif et son action limitée sur la question de développement et des souffrances des populations. Aussi, l’on note presque l’inexistence des mécanismes d’assistance et de solidarité nationale en faveur des couches vulnérables. L’ensemble des efforts humanitaires sont mobilisés uniquement dans le cadre d’action des ONG et des partenaires financiers. L’État doit repenser ses actions humanitaires et de la lutte contre la pauvreté. Les participants s’activent et dissèquent les recommandations et propositions pour insuffler une nouvelle dynamique dans les mécanismes et plans d’action destinés à porter secours aux Tchadiens vivant dans la précarité.
Selon Peter Dobaye Djonkréo délégué de la jeunesse, la précarité et la pauvreté sont des problèmes réels dont souffrent la plupart des Tchadiens. A son avis l’aspect jeunesse a été oublié et leur corporation a rappelé à l’ordre et cela a été corrigé. L’en-tête a été revue au lieu de dimension genre et promotion de la femme seulement, la jeunesse y a été ajoutée, renseigne Peter Djonkréo.
Sur la question de code de famille, une participante recommande que cela ressorte clairement dans les recommandations. Selon elle, ce code existe, mais c’est son applicabilité qui pose problème et quelqu’un a proposé sa relecture. Cette relecture va permettre de réexaminer les dispositions relatives à chaque couche sociale. Les religieux et les non-religieux chacun va trouver son compte. L’ancienne ministre du Développement touristique mme Akia Abouna Abakar, Chargée de relations extérieures adjointe au Réseau des femmes ministres et parlementaire du Tchad (REFAMT) axe son intervention sur l’octroi des microcrédits aux femmes rurales ou couches vulnérables. Elle suggère des formations sur la tenue des microcrédits aux bénéficiaires. C’est la seule façon dit-elle d’aider ses vulnérables qui n’arrivent pas à bien gérer les fonds mis à leur disposition.
Mme Maïmouna Moussa, déléguée du Guéra abonde dans le même sens, mais elle propose que les hommes ruraux soient aussi sensibilisés. Cela va permettre que et les femmes et les hommes aient la même information sur les enjeux liés aux microcrédits octroyés à leurs épouses. Fatimé Lucienne a plusieurs fois bénéficié de microcrédits de l’État. Actuellement elle est autonome et estime qu’au niveau rural, les femmes bénéficiaires utilisent leurs microcrédits pour subvenir aux besoins de leurs maisonnées. Cette façon est une réelle entrave.
Dans l’après-midi, les participantes vont encore peaufiner leurs différentes propositions pour les consigner dans leurs comptes rendus définitifs à remettre à la plénière du DNIS.
Moyalbaye Nadjasna
La thématique 5 axée sur les questions sociétales, composée de sous-commission chefferies traditionnelles et religieuses a débattu ce samedi sur la problématique de la diya. Les participants composés essentiellement des chefs religieux et traditionnels ont discuté pendant plus de 4 heures sans s’entendre sur l’application cette pratique. Reportage.
La diya est un terme coranique. Elle désigne le prix du sang, c’est-à-dire une compensation financière expiatoire que doit payer l’auteur ou la famille de l’auteur d’un homicide à la famille de la victime ou les ayants droit selon l’islam. Mais au cours du débat sur l’applicabilité de cette pratique dans notre pays, les chefs traditionnels et religieux n’arrivent pas à s’entendre. La plupart les chefs traditionnels et religieux chrétiens ne sont pas pour cette pratique dans leurs circonscriptions. Ils soutiennent que cela est contraire à leur tradition et à leur religion.
Pour Neidoulgueu Koumlah Maxim, chef de canton de Bolo, dans la province de la Tandjilé, la diya est étrange au milieu auquel, il vient. Il dit ne pas connaître cette pratique. Selon lui, le président de la transition a clairement dit à l’ouverture du dialogue qu’il n’y aura pas la diya au Tchad, donc le débat est clos. « Si les gens veulent revenir par de diya dans la salle, c’est qu’ils veulent faire de cela un fonds de commerce, sinon ils veulent mettre en doute les propos du président », ajoute le chef de canton de Bolo. Il rappelle que ce problème a déjà eu lieu une fois dans son département et le gouverneur d’entre temps avait voulu appliquer la diya, mais il a refusé.
Abondant dans la même veine, le chef de canton de Ouadi Houmra, département de Ouara, province du Ouaddaï, Dahab Abderahim Dahab, même s’ils n’arrivent pas à s’entendre sur cette question, la diya est sacrée pour les musulmans, c’est la religion qui a imposé. Il souligne que le Tchad est un pays laïc et toutes les religions du monde condamnent l’homicide volontaire. Pour cela le chef de canton propose à ses collègues de s’entendre et appliquer la peine. Selon lui, si quelqu’un qui tue et on le tue, cela va donner une leçon à ceux qui veulent commettre de crimes. Il explique qu’en islam, quand quelqu’un commet un homicide volontaire, sa famille cotise pour payer la diya et il est libre. Il souhaite que cette pratique soit bannie et l’on décide d’appliquer la peine capitale pour mettre fin aux homicides volontaires.
Ngarmian Pierre, chef de canton de Koutoutou 2, province du Logone Oriental, est formel, la pratique de la diya est contraire à sa culture et à sa tradition et il n’est pas question de parler de celle-ci dans sa circonscription. « La diya n’est pas acceptée dans le Logone Oriental. Normalement de pareilles décisions doivent passer le consensus et consulter la population », dit-il. Il ajoute que celui qui tue, il faut le confier à la justice pour être jugé.
Beaucoup d’imams pensent que la diya n’est pas bien comprise et mal appliquée, donc il faut une forte sensibilisation pour amener les communautés qui l’appliquent à s’en servir de manière juste et équitable.
Jules Doukoundjé