Après la reprise des travaux de la plénière du DNIS dans l’après-midi au palais de 15-janvier de N’Djamena, capitale tchadienne, la synthèse du rapport sur la thématique 5 portant sur les droits et libertés fondamentales vient d’être adopté par consensus ce 21 septembre. Reportage.
Il est 16h 20 minutes lorsque la synthèse du rapport de la thématique 5 sur les droits et libertés fondamentales a été adoptée par consensus. La dernière intervention du représentant des sourds sur cette thématique s’est focalisée sur la mauvaise gestion de la chose publique. Il a relevé aussi que tous les hommes naissent libres et égaux. Il cite les déficients visuels et auditifs. Le représentant des sourds plaide pour la création des écoles nationales des sourds et améliorer les conditions de vie de ces couches négligées.
La commission droits et libertés fondamentales dans les travaux des sous-commissions a débattu trois sous-thématiques. Il s’agit pour la première sous-commission des droits et libertés fondamentales (syndicales et associatives), les droits de la défense et pouvoir d’achat, démocratie et citoyenneté et la liberté de la presse et aux rapports média-pouvoirs publics. Le deuxième sous-thème a abordé les traitements inhumains et dégradants, torture, détentions arbitraires et disparitions forcées, puis les droits des personnes vivant avec un handicap. La dernière sous-thématique touche la protection de la petite enfance, les violences faites aux femmes et la sécurité sociale et institution de la prévoyance sociale.
Juste après l’adoption de la synthèse du rapport de la thématique 5, le président du présidium Gali N’goté Gatta, a instruit l’enchaînement avec la thématique suivante qu’est la politique publique et sectorielle présidé par Mbogo Ngabo Selly.
Moyalbaye Nadjasna
A la plénière de ce mercredi, les participants au dialogue national inclusif et souverain (DNIS), ont débattu sur la thématique 3 qui aborde la question des droits de l’hommes et de libertés fondamentales. Les participants estiment que sur le plan international, le Tchad est un mauvais élève en matière des droits de l’humains qu’il faut nécessairement corriger. Reportage
Les participants ont abordé ce mercredi la thématique 3 qui traite de la problématique des droits et libertés fondamentales dans notre pays. Pendant le débat en plénière, les participants estiment que le Tchad est un mauvais élève en matière des droits de l’homme et des libertés fondamentales.
Pour clément Abaifouta, président de l’association des victimes de l’ancien Président Hissein Habré, le Tchad se dit un pays des droits de l’homme, mais sur la sphère internationale, il est un mauvais élève dans ce domaine. Selon lui, on est au dialogue pour la refondation et cette refondation signifie pour les militants des droits de l’homme et pour les victimes Hissein Habré, il est nécessaire que les gens s’inscrivent à l’école du respect des droits humains.
Pour le rapatriement de la dépouille de l’ancien président décédé à Dakar au Sénégal, il souligne qu’on se moque des victimes et ajoute que le dictateur a fait trop de mal aux tchadiens qu’il faut prendre au sérieux. Clément Abaifouta suggère que les procès de Dakar et de N’Djamena soient mis en exergue pour que les victimes entrent dans leur droit. Il reproche aux politico-militaires de vouloir distraire les gens en demandant le rapatriement de la dépouille de Hissein Habré. Si l’on doit ramener la dépouille de l’ancien président, il faudrait aussi rapatrier les dépouilles de ses victimes, pense le président de l’association des victimes de Hissein Habré.
Dans la même page des droits humains, le Pr Mahamat Seid Ali pense que la liberté ne se donne pas, elle s’arrache. Il soutient que le document qui fait l’objet d’appréciation des participants est bien réalisé, mais il faut élucider les disparitions forcées de certains compatriotes. Pour cela, le Pr Mahamat Seid Ali propose que la lumière soit faite sur la mort de l’homme politique Ibni Oumar Mahamat Saleh et les autres disparus.
Lors de la plénière sur la thématique 3 qui aborde la question des droits et des libertés fondamentales, les participants ont proposé d’intégrer la dimension des droits humains dans la formation initiale et continue des agents et officiers de la police judiciaire et vulgariser celle-ci pour une meilleure vulgarisation. Ils ont aussi émis le souhait de veiller à l’application stricte des textes portant promotion et protection des droits de l’hommes.
Jules Doukoundjé
Chaque année, la rentrée administrative est fixée pour le 15 septembre au Tchad. Mais cette année, elle semble trainer les pas. La rédaction d’Ialtchad a parcouru quelques établissements publics pour constater. Reportage
Il est 10 heures, nous sommes au lycée de Gassi, dans le 7éme arrondissement de la ville de N’Djamena. L’on constate çà et là les herbes et eaux stagnantes dans la cour du lycée. Dans les salles de classes couvertes de poussière, on voit des tables bancs cassés, des persiennes endommagées et des tableaux méconnaissables. Aucun signe montre que la rentrée est prête, alors qu’il reste moins de 10 jours pour la rentrée scolaire.
Neldé Mbaiwossem Patrice, Directeur du Collège d’Enseignement Général d’Atrone explique que la rentrée administrative permet de mettre à jour les emplois du temps, de préparer les salles de classes afin d’accueillir les élèves. Il précise que le frais d’inscription des anciens élèves est fixé à 4000f et 5000f pour les nouveaux. Pour les nouveaux élèves le prix est fixé à 5000f plus 500f pour le logo de la tenue.
Parlant de la gratuité de l’école, plusieurs parents se plaignent que celle-ci existe que sur les documents. Pour le directeur, l’État a pris la décision mais les responsables des écoles publiques n’ont rien reçu comme appuie concernant les matériels didactiques. « Nous achetons les craies, les tables bancs chaque année et nous réfectionnons à des millions de nos francs », explique-t-il. Selon lui, si seulement l’État prenait tout en charge, ils ne vont pas demander aux parents de payer les frais de scolarité.
S’exprimant dans le même sens, Beakba Debgaroua, proviseur du lycée scientifique de Gassi ajoute que la rentrée administrative est effective dans son département.
Ousmane Mahamat Abakar, Directeur Administratif de CEG de Gassi souligne pour sa part que des enseignants passent chaque jour pour prendre les attestations et certificats effectifs afin de matérialiser la rentrée administrative. Il souligne qu’il y a aussi une équipe technique qui est chargée de revoir l’emploi du temps avant la rentrée pédagogique. Concernant la gratuité de l’école, il soutient que l’État seul ne peut pas couvrir les besoins, donc il faut la contribution des parents d’élèves, des enseignants y compris l’État pour l’éducation des enfants. C’est les frais de scolarité qui permettent de préparer l’année scolaire. « L’État met des moyens à notre disposition mais ceci ne peut pas couvrir tous les besoins. Nous sommes en carences de beaucoup de choses, tel que le manque criard du personnel d’encadrement sur le terrain », dit-il.
Djénom Josiane
La thématique 5 sur les questions sociétales vient d’être adoptée par acclamation des participants ce 20 septembre 2022 après deux jours de discussion de fonds en plénière. Reportage.
Il est 18h 30 heure locale, lorsque les applaudissements de la plénière sanctionnent définitivement la validation du rapport de la thématique 5 sur les questions sociétales. Cette thématique traitée en plusieurs sous-commissions a abordé plusieurs sous-thèmes. Il s’agit entre autres des questions liées à l’éthique, aux comportements et aux valeurs, Solidarité avec les couches vulnérables, lutte contre la précarité et la pauvreté, Dimension Genre et Promotion de la Femme, Problèmes de migrations et d’exode rural, Trafic d’enfants, la moralisation de la vie nationale, la lutte contre la corruption, les détournements, les prévarications et prédations de toutes sortes, Chefferies traditionnelles, confessions religieuses, Dia, Bilinguisme.
Sur la question de l’éthique, comportements et valeurs, les participants constatent également une démission de l’État, des enseignants et des parents face à l’instruction civique et morale de la société. Pour le point sur la solidarité avec la couche vulnérable, il est fait, mention des mécanismes d’assistance et de solidarité nationale en faveur des couches vulnérables sont quasi-inexistants. Selon les participants, au lieu de laisser l’ensemble des efforts humanitaires mobilisés uniquement dans le cadre d’action des ONG et des partenaires financiers, l’Etat doit se réapproprier sa mission humanitaire. Objectif définir des mécanismes et plans d’action destinés à porter secours aux Tchadiens vivant dans la précarité.
Concernant la question des femmes, ils proposent une réflexion poussée sur le quota. Les secteurs où le quota n’est pas possible à atteindre en termes de compétences, tout comme il existe des secteurs où les femmes peuvent exceller et dépasser les 30% de quotas accordés (exemple les matières de santé, sociale et communautaire). Aussi disent-ils qu’il convient de mener la lutte au sein de la société tchadienne où de nombreux stigmates culturels et religieux empêchent l’épanouissement de la femme. On note aussi l’appui à l’artisanat local. Cela est limité et les jeunes manquent d’accès à la plupart des filières dans les centres de formation technique et professionnelle. Sur la question de l’enfance, il ressort que le dispositif législatif national en faveur de la protection de l’enfance est insuffisant et inadapté. Il y a nécessité pour le Tchad d’adhérer aux textes juridiques sous régionaux et internationaux réglementant la protection de l’enfant, recommandent les participants.
Il est aussi mentionné qu’il faut dépolitiser le découpage administratif et mettre en garde les autorités administratives et politiques contre leur ingérence dans la gestion des chefferies. Concernant la religion, en substance, il se dégage le respect du caractère laïc de l’État, dépolitiser les organes religieux qui doivent être soumis aux lois et règlements régissant les associations, arrêter l’ingérence de l’État dans la gestion des affaires religieuses à l’exception des besoins sécuritaires (prévention de l’intégrisme et de l’extrémisme violent). Il est également recommandé qu’il faut assurer la subvention des organisations et institutions religieuses en toute transparence et équité.
S’agissant de la dia, il est bien spécifié que cette pratique ne peut être acceptée comme réparation civile que dans les communautés qui le reconnaissent comme cela est recommandé par les dispositions constitutionnelles. Elle ne peut faire obstacle à l’action publique, précisent la plénière.
Moyalbaye Nadjasna
La coordination des actions citoyenne Wakit Tamma a annoncé à la presse ce matin à la bourse de travail, l’opinion nationale et internationale qu’elle maintient les manifestations prévues pour les 21 et 24 septembre. Elle appelle la population à sortir massivement pour rendre exceptionnelle cette manifestation. Reportage.
Pour M. Max Louanglar, Président de la Coordination des Actions Citoyennes Wakit Tamma, le dialogue national inclusif et Souveraine (DNIS) qui se déroule actuellement au palais du 15-janvier n’est rien qu’une simple moquerie sur le dos de la population meurtrie. Selon lui, rien de bon ne sortira de ce qui se trame et Wakit Tamma n’attend rien de ce régime. Il souligne que le Conseil Militaire de Transition (CMT) ne respecte ni la population, ni la vie, ni les textes et institution de la République.
Max Louanglar affirme que la démission du ministre des Affaires étrangères et de l’Intégration Africaine Cherif Mahamat Zene démontre clairement que rien ne va au Tchad.
Concernant les manifestations, il ajoute qu’ils ont envoyé au Ministère de la Sécurité publique et de l’Immigration 2 correspondances pour les marches du 21 et 24 septembre et que ces correspondances sont transmises par voie légale, mais le ministère en charge a refusé de réceptionner des mains de leur huissier. Il a aussi évoqué les conflits intercommunautaires qui ont ensanglanté le Lac Iro, province du Moyen Chari. « La marche de 21 et 24 septembre c’est d’abord pour eux. Pour les crimes d’Abéché, Sandana, Ndjamena pour les crimes injustifiés, les disparitions de personne », explique Me Max Loalngar.
Au sujet des établissements publics qui sont occupés par les militaires, il souligne que les enseignants demandent qu’on libère les écoles, mais en vain. « Les marches de 21 et 24 septembre ne sont pas des simples marches, mais des manifestations exceptionnelles. Aucune circonstance de la vie de nos nations ne devrait être limitée. La liberté de manifester tire son sens de la liberté de conscience », soutien Me. Max Loalngar.
Le point de départ de ces marches pacifiques est au sortir de chaque domicile. Il appelle les Tchadiens à sortir massivement pour barrer la route à la forfaiture qui se passe au palais des arts.
Djénom Josiane
Dans un document publié ce 19 septembre 2022, la Banque Mondiale alerte les pays du sahel du danger de taille qui les guette. Selon l’institution de Breton Wood, les pays du sahel doivent accélérer la croissance et s’adapter prioritairement aux changements climatiques. Seule solution pour eux de sortir de l’insécurité alimentaire.
Selon le rapport sur le climat et le développement (CCDR) du groupe de la Banque Mondiale, 13, 5 millions de personnes pourraient basculer dans la pauvreté dans les pays du sahel d’ici 2050. Les chocs liés au dérèglement climatique seraient la raison principale, relève le document. Pour parer à cette catastrophe, le groupe de la Banque mondiale, alerte le sahel sur des mesures urgentes à instruire. Le Tchad figure parmi les sept pays les plus vulnérables au changement climatique. La Banque mondiale (BM) précise que la capacité d’adaptation de ces trois pays est fortement limitée par la pauvreté et la fragilité. La crise de sécurité alimentaire va s’aggraver cette année pour le Sahel signale le document. I ’institution de Breton Wood et ses collaborateurs conseillent au sahel de consolider les programmes de protection sociale et des initiatives en faveur des paysages agricoles.
Le groupe de la BM estime une population d’à peu près de 160 millions au cours des 20 prochaines années dans les pays du sahel. La seule option possible pour se mettre à l’abri pour le sahel c’est d’accélérer la croissance et s’adapter aux réalités présentes. Cela va permettre de concrétiser le dividende démographique et insuffler une nouvelle dynamique de croissance durable et inclusive. Et pourtant, les pays du G5 Sahel ne n’émettent en globale que seulement 1% de gaz à effet de serre dit le rapport. Le document dit aussi que le G5 Sahel s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.
Le groupe de la BM affirme que lors de la COP 26, le Mali, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso s’étaient résolus à stopper et à inverser la déforestation et la dégradation des sols d’ici 2030. Les besoins du G5 Sahel pour cette lutte se chiffrent à 30 milliards de dollars, dit le rapport des argentiers. De l’avis de Clara Sousa, directrice des opérations de la BM pour, le Mali, le Tchad, le Niger et le Burkina Faso, ce rapport peut servir de feuille de route à ces pays du sahel. Elle estime qu’ils vont s’atteler à des réformes et des investissements importants. Clara Sousa note la diversification des économies plus résilientes et inclusives. Elle encourage l’initiative du projet de la muraille verte.
Dans le cadre de la stratégie d’aide aux pays frappés par les conflits, violences et fragilités, la BM rappelle avoir fourni un niveau de financement important au G5 Sahel. Elle promet de développer d’autres stratégies afin d’attirer les financements publics issus des marchés au profit de l’impact de l’action climatique.
Moyalbaye Nadjasna
La présentation du rapport de la thématique 5 sur les questions sociétales présenté par le rapporteur général du présidium a irrité beaucoup de participants lors de la plénière de ce mardi. Certains pensent que le présidium refuse d’insérer les propositions et les recommandations. Reportage.
Après 5 jours des débats en plénière sur la thématique 5 qui aborde les questions sociétales, le rapporteur général du présidium Limane Mahamat a présenté le rapport provisoire ce mardi. Mais la présentation de ce rapport n’a pas plu à beaucoup de participants. Ils pensent que le présidium n’a pas pris en compte leurs propositions et recommandations.
Pour Djimet Bagaou, président du parti démocratique du peuple tchadien et conseiller national, si les gens sont sérieux et s’ils veulent que le dialogue soit une réussite, il faut qu’on prenne en compte certains éléments nécessaires pour la consolidation de la paix dans ce pays. Selon lui, si l’on ne prend pas en compte les préoccupations des uns et des autres, on perd inutilement du temps et les débats seront sans issus. Le conseiller a pris le cas des chefs traditionnels qui sont menacés de perdre leurs territoires. Il rappelle aussi que les chefs traditionnels sont tout le temps humiliés par les commandants de brigades illettrés.
Au sujet de l’armée, il souligne que si on ne réforme pas l’armée, tous les conflits ne cesseront pas et il n’y aura pas de démocratie. Il évoque la corruption qui gangrène notre pays et qu’on n’ose pas en parler à la plénière.
Dans la même démarche, Adoum Bourma Mahamat, secrétaire général (SG) du mouvement populaire tchadien (MPT), ajoute que beaucoup de propositions ont été faites, mais elles sont omises par le présidium. Il exprime sa surprise que les recommandations ne sont prises en compte par le présidium. Ce dernier estime que beaucoup de participants ont au cours de la plénière demandé de revoir les accords militaires avec la France. L’homme politique souligne aussi le problème de deniers publics qui n’est pas mentionné dans le rapport.
Pour Me Bongoro Théophile, président du parti pour le Rassemblement et l’Equité au Tchad, toutes les thématiques sont transversales, c’est-à-dire on n’aborde pas un sujet dans le premier thème, c’est sûr que les autres thèmes prendront en compte. Il précise qu’il est prévu qu’en dehors des thématiques, la mise en place des groupes Ad hoc qui vont s’atteler sur certains sujets et rassure que rien ne serait oublié. Me Bongoro reconnaît qu’il existe des tares, et pense que certains domaines relèvent purement de la loi. Il explique que la valeur des recommandations, ce sont des grandes orientations qui vont être traduites dans le fait par le parlement et par certaines directives relevant de certaines administrations. « Nous dans la salle ne pouvons pas décider de l’humilité accordée aux chefs traditionnels », dit-il. Il leur propose des privilèges de juridiction, ça veut dire, ils ne seront pas jugés dans le tribunal de leur domicile.
Le président du parti pour le Rassemblement et d’Equité au Tchad affirme qu’il n’a pas d’inquiétude sur certaines propositions qui sont omises, mais qu’il est sûr qu’à la fin des travaux, tout rentrera dans l’ordre et tout le monde trouvera satisfaction.
Jules Doukoundjé
J’avais rendez-vous tôt le matin à 8h au palais du 15. J’ai traîné le soir dans mon salon pour me coucher tard me disant gaillardement que je serais non seulement au rendez-vous, mais à l’heure. J’ai psalmodié pour me convaincre d’un fort InchAllah mais Morphée avait eu raison de mon souhait et de ma prière.
8h00 j’étais encore dans mon lit à ronfler. Je me suis réveillé en sursautant. Rapidement je me prépare. Je file au palais. Ce fameux dialogue commence à me renter dans le corps.
8h 45 min. J’entre en salle, le présidium vient de s’installer….Gali est encore dans les salamalecs d’usage.
9h 22 min. Un journaliste cameraman de la télévision publique est décédé la veille. Il était là samedi. Il était bien portant. Le président Gali demande 1 minute de silence à l’assistance. Silence fut, mais Tahir Younouss n’est plus. Rien ne vaut la vie, la vie ne vaut rien disait un esprit. Je ne sais plus qui. La salle se rassit.
9h 24 min. Gali fait une mise au point. Il semble qu’il y a des participants malins qui changent de travée lorsqu’ils n’ont pas réussi à avoir la parole dans leur travée. Ils suivent le micro. Ils veulent vaille que vaille être vus à la télé, peu importe les niaiseries qu’ils diront.
9h 30 min. Le rapporteur général Limane Mahamat prend la parole pour rajouter son grain de sel sur le comportement peu orthodoxe de certains participants.
Les interventions démarrent dans la salle 400. Elles sont redondantes à mourir. Je décide d’aller faire quelques pas dans les couloirs pour accrocher des personnalités et prendre rendez-vous pour mon émission.
11h 00. Un monsieur dont je n’ai pas entendu le nom à la parole. Il se lève, se tient droit et parle d’un sujet que personne n’ose aborder : la question des castes ou les « castés ». Il est docteur. Il est issu de cette couche de la société. Il en est fier. Il dénonce les discriminations dont sont victimes ces citoyens tchadiens, moins citoyens pour d’autres. Ils sont forgerons, bouchers, charbonniers. Ce sont des hommes des petits métiers. Il demande que cela cesse. Son intervention m’a ému… mais comment croire à la justice dans ce pays lorsque même le ministre de la Justice demande justice comme l’a fait remarquer un intervenant.
12h 25 min. Un participant que je connais bien me tape dans le dos. Il se penche vers moi pour me dire à l’oreille qu’un membre du gouvernement vient de démissionner. Je lui retorque qui? Il dit « je ne te dirais pas ». J’avais envie de lui dire « cela se saura dans quelques secondes grâce au Net ». Il n'a même pas repris sa place que le démissionnaire lui-même s'auto-divulgue sur le Net. Il s’agit du ministre des Affaires étrangères Chérif Mahamat Zène. La nouvelle a fait le tour de la salle. Je lis sa lettre, il a expliqué les raisons de sa démission. Sa démission a eu un impact dans la salle parce qu’il a été le négociateur en chef de l’accord de Doha. Il s’en va parce que sur instruction du président de la transition des initiatives parallèles sont prises de manière répétitives qui entravent l’exercice de ses fonctions. Dans la salle et dans les couloirs du palais du 15-janvier, il n’y a que le nom de Chérif sur toutes les lèvres…
En après-midi les travaux ont repris sans grand enthousiasme. Ce dialogue commence à ronronner.
Bello Bakary Mana