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Les travaux se poursuivent ce vendredi 16 septembre dans la salle du palais du 15 janvier. C’est la suite de la discussion sur la synthèse du rapport de la cohésion de la thématique rapport d’hier. Ialtchad presse suit de près les échanges houleux des participants. Reportage.

Lu hier par le rapporteur générale de la commission thématique 1, la synthèse du rapport de la commission « Paix, Cohésion Sociale et Réconciliation Nationale », les débats se poursuivent aujourd’hui.

Le politico-militaire Assileck Allatha Mahamat met l’accent sur le cas de l’ex-président Hissein Habré. Il indique que pendant les négociations à Doha, le gouvernement a rassuré qu’il en discutera à N’Djamena. Mais, à chaque fois que le sujet est soulevé, c’est le cas des victimes qui est le plus pris en compte dit-il. Il fait un parallèle avec le défunt président Ngarta Tombalbaye qui a aussi fait des victimes sous son règne, mais personne n’en parle. « Il faut rapatrier le corps de Hissein Habré dans son pays et qu’on oubli le passé sinon ça serait une hypocrisie continuelle des hommes politiques », souligne-t-il. Il soutient qu’il est d’accord pour la réhabilitation de la Cour Martiale. Il a appuyé sa thèse avec l’exemple d’une femme enceinte éventré et tous ses biens emportés par les ravisseurs, mais ses bourreaux sont libres de leur mouvement. Au sujet de l’armé, il ajoute que déjà à 60 ans ou  plus, le corps militaire doit aller en retraite et profiter d’une réinsertion sociale de l’État. Aussi, Assileck Allatha Mahamat n’a pas perdu de vue le détournement des derniers publics. Il pointe du doigt  les hauts cadres du pays qui ont détourné le denier public. Il conclut en martelant qu’il faut constituer une commission qui puisse récupérer cet argent ».

Parlant de la promesse du PCMT relatif à l’intégration de 5000 jeunes à la fonction publique, une participante exige une transparente dans les recrutements. Pour elle, il existe beaucoup d’injustice dans le recrutement à la fonction publique. « De grâce intégrer nos enfants qui depuis 10 ans sont à la maison et à notre charge. Nous parents sommes déjà à un pas de la retraite, alors il faudrait y réfléchir ».

Le code des personnes et de la famille à surchauffé les nerfs dans la salle. C’est un sujet qui divise les familles depuis des lustres et qui est classé dans les tiroirs en dépit de son adoption par le gouvernement. D’après la ministre de la Femme Amina Priscille Longoh, 80% des participants qui ont intervenus ce 15 septembre n’ont pas pris connaissance du Code de la famille. Ceux qui ont pris connaissance savent qu’il n’est pas question d’entretenir ou de prendre en compte quoi que ça soit sans l’avis de l’ensemble relate elle.

Un chef de canton du Mandoul évoque le cas de conflit entre Homme et animal. D’après lui les villageois sont victimes des attaques des hippopotames, éléphants dans le canton de Bédaya, précisément dans le Mandoul, puis Kyabé. Mais le Ministère de l’Environnement n’a pas pris en charge ces personnes. Il suggère que le gouvernement pense à mettre sur pied une structure pour la gestion de ces cas. La séance est suspendue pour reprendre dans l’après-midi.

Djénom Josiane

La thématique paix, cohésion sociale et réconciliation fait encore l’objet de débat de la plénière ce vendredi 16 septembre. L’expression des préoccupations de certains participants a mis de l’huile sur le feu. Surtout les questions liées au Code de personne et de la Famille et le rapatriement du corps de l’ancien président Hissein Habré. Reportage

C’est dans une salle qui se vide peu à peu et avec des participants distraits que les débats se poursuivent. Et puis soudain, une dame attire l’attention de toute la salle. Elle réagit par rapport à l’intervention d’une participante qui demande le rapatriement du corps de l’ex-président Hissein Habré au nom du pardon et de la réconciliation. La dame qui se dit victime indirecte parce que son mari a été tué par la Direction de la Documentation et de la Sécurité DDS. Elle a hurlé dans la salle, à verser de larmes et a réussi à perturber le débat pour une quinzaine de minutes. Le président du présidium demande à la sécurité de la faire sortir de la salle, mais elle a refusé.

La salle s’est calmée lorsque le rapporteur Limane Mahamat apporte des éclaircissements. Il explique que le dialogue est souverain et chacun est libre d’apporter son point de vue face à tel ou tel sujet. Mais personne n’a dit que la plénière a adopté le rapatriement du corps de l’ancien président. Ensuite, la présidente de la commission Mme Achta Djibrine Sy prend la parole pour demander pardon au nom de ses sœurs et ses filles à cause de la tension.

La ministre de la femme Amina Priscille Longoh apporte des éclaircissements liés au contenu du Code des personnes et de la famille qui sème la confusion dans la tête des participants. Pour elle, il n’existe nulle part dans le Code le mariage homosexuel auquel les participants font allusion. Elle rappelle que le projet du Code de la famille est travaillé depuis 1995 et jusqu’au jour d’aujourd’hui rien n’a été adopté. Elle demande ainsi qu’une commission soit mise en place pour le toiletter en vue de son adoption. Une partie de la salle se lève pour dire non à cette proposition.

Le président du présidium Gali Ngoté Gata demande à ceux qui lui envoient des notes disant que si on ne leur donne pas la parole, ils vont quitter la salle de se ressaisir. Car selon lui, ils ne sont pas venus faire du chantage et la plénière n’est pas non plus une auberge espagnole. Il rappelle également les participants qui ont disparu après avoir pris leur perdiem de revenir dans la salle. Car pour lui, c’est un acte déloyal vis-à-vis de l’État. Gali Ngoté Gata lance enfin un appel solennel à la confession religieuse qui a suspendu sa participation de rejoindre les autres.

Kouladoum Mireille Modestine

Tom Erdimi a été accueilli en grande pompe ce vendredi, 16 septembre 2022 à l’aéroport International Hassan Djamous de N’Djamena, Tchad. Un retour suite à la grâce accordée par le président égyptien et la diplomatie du président tchadien de la transition, dit plusieurs sources. Tom Erdimi, le jumeau de Timane Erdimi a été incarcéré durant 3 ans en Égypte. Reportage.

Il était 11 heures passées lorsque l’avion transportant  Tom Erdimi s’est immobilisé à l’aéroport Hassan Djamous de N’Djamena, capitale tchadienne. Dès 9heures, plusieurs personnes se sont mobilisées pour accueillir l’un des chefs de l’Union des forces de la résistance (UFR). Les jeunes filles habillées en tenue traditionnelle, les femmes en voiles bleus et jaunes sur lesquels est floqué à l’image de Tom Erdimi. L’émotion était à son comble, certains avaient les larmes, d’autres sautaient de joie. C’est un père, un oncle, un frère, un collègue, un ami qui rentre au bercail. Désormais l’exil n’est qu’un souvenir lointain. 

Pour Oumar Mahamat Souara, petit frère de Tom, c’est un soulagement pour la famille un ouf de soulagement. « Écoutez bien, cela fait presque trois ans que mon grand frère a été incarcéré en Égypte. C’est pour nous une grande joie de le voir de retour parmi nous. Nous remercions le président tchadien de la transition et le Président égyptien qui nous a fait cette faveur », s’impressionne-t-il. Il signifie aussi que les Tchadiens doivent désormais fédérer leurs efforts pour le développement. À son avis, Tom est rentré pour construire ensemble un Tchad prospère. Pour son neveu Mahamat Saleh Moussa Ali, la grande famille est satisfaite. Il souhaite que les autres politico-militaires qui sont encore septiques de rentrer au pays. Un autre proche Tom Ali Tom c’est le baobab de la famille qui est rentré. Il plaide aussi à ce que les autres politico-militaires fassent de même, car nous avons beaucoup de choses à faire ensemble au pays. Aussi souhaite-t-il que le gouvernement et les Transformateurs trouvent un terrain d’entente. En politique on ne peut pas gagner à 100 %, exprime-t-il. Selon lui, les assises sont la seule voie pour les Tchadiens de faire sortir notre pays de tous ses maux.

Dr Tom Erdimi parle à la presse et dit : J’éprouve un grand sentiment pour les parents, collègues de longue date, les amis et les sympathisants qui se sont mobilisés pour m’accueillir. Il apprécie la dynamique de la paix enclenchée par le Tchad. D’après lui, sans la paix rien ne peut se faire. La paix est précieuse, il faut la consolider. Tom Erdimi remercie la relation diplomatique entre le Tchad et l’Égypte sans laquelle, il ne sera pas libre. Il remercie le président de l’Égypte qui l’a gracié, mais également la volonté manifeste du président de la transition Mahamat Idriss Deby. Tom Erdimi appelle à la réconciliation et demande aux Tchadiens de transcender les clivages pour un Tchad meilleur.

Moyalbaye Nadjasna

Emprisonné au Caire en Égypte presque deux ans, Dr Tom Erdimi est libéré mercredi dernier. L’ancien collaborateur et proche parent du défunt président Idriss Deby Itno est rentré ce vendredi au Pays après plusieurs années d’exil. Plusieurs membres de sa famille et les hautes autorités de la transition et ses amis sont sortis massivement pour l’accueillir à l’aéroport international Hassan Djamous de N’Djamena. Reportage.

Le retour au bercail de Tom Erdimi a ému plusieurs hautes autorités de la transition, ses amis et surtout ses proches parents. Arrêté il y’a presque deux ans en Égypte, l’ancien collaborateur et proche parent du défunt président Idriss Deby Itno, avant de s’opposer à son régime, a été libéré mercredi dernier et est rentré ce vendredi vers 11h45 min. Sa rentrée est un soulagement, mais aussi comme un signe de réconciliation qui pourrait permettre de tourner la page noire du pays.

Pour le ministre d’État, ministre chargé du dialogue social et de la réconciliation nationale Acheikh Ibni Oumar, ce n’est pas le ministre qui parle, mais son ami de jeunesse. Le ministre dit avoir éprouvé l’émotion que tous les amis et les parents éprouvent aussi. Le ministre pense que cette émotion était la hauteur du désespoir par lequel ils étaient dans la mesure où on ne savait pas s’il était en vie ou non. Il souligne qu’il a l’impression de voir un survivant.

Abondant dans le même sens, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Mahamat Ahmat Alhabbo, Tom Erdimi est un ami, un frère qu’ils ont parcouru un long chemin ensemble depuis le lycée et ont obtenu le bac C en 1974 avant de s’envoler en Union soviétique où ils ont passé 10 ans ensemble. Selon lui, son arrestation l’a profondément marqué et aujourd’hui son retour au pays est un grand soulagement. Le ministre remercie toutes les personnes qui ont contribué à sa libération. Il ajoute que le président du Conseil militaire de la transition Mahamat Idriss Deby Itno a beaucoup œuvré pour sa libération.

L’opposant Yaya Dillo se réjouit que les parents rentrent un à un et c’est le comble de la joie du point de vue familial. Sur le plan politique, dit-il, il faut remercier le PCMT dans sa dynamique de ramener les uns les autres et espère que cela ne va s’arrêter uniquement au célèbre prisonnier Tom Erdimi, mais doit aller au-delà et vers les compatriotes qui n’ont pas signé l’accord de Doha et même les prisonniers de l’intérieur. Il souhaite que cette politique de la main tendue soit aussi vers tous les autres prisonniers d’opinion s’il en existe.

Pour Saleh Kebzabo, l’un des négociateurs des accords de Doha, c’est une grande émotion de revoir un ami. Selon lui, c’est plus de 10 ans qu’ils ne se sont pas vus avec Tom Erdimi. Il affirme que la plupart des gens ne pensaient pas revoir Tom Erdimi. A son avis, Tom Erdimi a disparu et dans ce régime, quand quelqu’un disparaît, ce n’est pas évident, mais grâce à Dieu, il est entre les siens. Il soutient aussi que son retour pendant la période de dialogue est un bon signe à la tolérance, à la clémence et à l’entente et surtout à l’unité nationale.

Jules Doukoundjé

J’ai arrêté momentanément mes chroniques parce que je ne pouvais pas être partout et en même temps dans les 5 commissions, plus les sous-commissions pour vous faire vivre les moments importants.

Me voilà de retour ce jeudi pour être votre témoin aux travaux de la grande plénière pour la restitution suivie des débats de la commission thématique : paix et cohésion sociale.

8h 55 min j’appuie sur l’accélérateur de mon vieux tacot, une fois les fouilles de sécurité passées. Ils ont décidé de passer aux peignes-fin les voitures des participants créant de l’embouteillage. Je bouscule presque les participants qui ne semblent pas pressés à entrer. Je presse les pas pour rejoindre mes amis, mais personne n’est encore arrivé. Je m’assois en monologuant, le regard circulaire sur salle éparse, « ont-ils tous décidé d’être en retard? ».

9h 00 min. Rien ne se passe à part la sono qui crache de la musique tchadienne...

9h 20 min, les hôtesses distribuent la synthèse de la thématique. Certains participants se les arrachent en claquant des doigts pour se rendre compte que c’est la version arabe. Ils re claquent les doigts pour réclamer la version française. Les hôtesses leur disent que le document arrive. Et il arriva 5 min plus tard.

9h 45 min. Le président Gali fait son entrée en marchant lentement dans un ensemble bleu communément appelé « complet ». Il salut les participants et tout de go annonce que le présidium sera réaménagé. Il passera de 21 à 27 membres. Et rajoute que le comité Adhoc est arrivé à la fin de sa mission. Il parle du « bon consensus » en répondant presque en parabole au groupe des religieux et des aînés que chambouler le présidium est impossible. Par contre le renforcer dans l’esprit de l’inclusivité est une nécessité.

Gali dit à la plénière que 3 leaders religieux, 1 chef traditionnel, 1 représentant des corporations et 1 des médias rejoindront le présidium. Il explique que le consensus c’est lorsqu’une tendance majoritaire se dégage.

Le rapporteur général Limane Mahamat et son second Armand Djékoltar interviennent.

11h 20 min. Le président Gali reprend la parole en expliquant l’objet du débat. Ensuite, il affirme à la salle de se méfier de ceux qui disent que « Tout est ficelé d’avance, rien à faire ». Il semble que c’est l’œuvre d’un membre du défunt comité d’organisation de dialogue. Gali met en garde et demande à la plénière d’être sérieux au travail.

La commission 1 commence sa présentation, la salle est attentive.

11h 30 min. L’ancien Secrétaire général de l’ex-parti au pouvoir le Mahamat Zene Bada prend la parole et critique la méthode proposée qui consiste à recevoir le document quelques minutes avant le débat. Il propose  de distribuer les documents et d’engager les débats le lendemain. Gali lui rétorque que rien n’empêche de recevoir le document et d’en discuter ensuite.

11h 35 min. Un participant demande la parole et dénonce le Code de la famille, il est applaudit par la salle. Dans la foulée l’ex-Premier ministre Kassiré intervient, Gali le rabroue sec.

Explications et débats s’enchaînent. C’est la pause, les travaux sont suspendus.

15h 30 min. Fin de la pause. Retour aux débats, les participants vont chacun de son commentaire. Les débats se sont étirés, la salle s’est vidée, un peu à la tchadienne prétextant la prière du « magrib ». Il est presque 18h. Une pluie fine s’abat dehors. À l’intérieur les travaux continuent. Je file aussi à la tchadienne en faisant pétarader mon véhicule comme pour dire à demain…

Bello Bakary Mana

Affaires ex-travailleurs de Tchad Cameroun Constructor (TCC) contre Esso continue à faire échos. Plusieurs fausses interprétations des choses sèment de confusions dans les têtes. Pour mieux comprendre ce qui se passe, Ialtchad Presse s’est entretenu ce jeudi, 15 septembre 2022 avec Me Hisseine N’Garo à son cabinet à N’Djamena. Il est huissier Commissaire de justice en charge d’exécution de la décision de justice condamnant Esso a versé les dommages et intérêts à ses ex-travailleurs. Entrevue !

L’huissier commissaire de justice, Me Hisseine N’garo estime avant tout que le dossier ex-travailleurs de Tchad Cameroun Constructor (TCC) contre Esso est comme tout autre qu’il faudrait exécuter. Malheureusement dit-il, comme c’est des milliards, beaucoup de gens se sont intéressés. « C’est une somme de 10 milliards 500 millions pour 3715 individus. Cela veut dire que chacun doit avoir 3 millions de francs CFA. Ce ne sont que des dommages et intérêts et non des droits sociaux. La cour suprême a déjà statué sur la question. Donc en réalité, il ne devait pas se poser un problème mais comme les gens entendent des milliards, tout le monde veut s’y greffer. Malheureusement même le ministère s’est immiscé », regrette l’huissier. Pour lui, c’est tout ce contour humain qui fait de ce dossier si spécial. Il renseigne qu’il vient de finir l’exécution du dossier de David Terrassement toujours contre Esso, similaire au dossier de TCC. Selon lui aucun problème ne s’est produit, simplement, les gens avaient confiance à son étude. Me Hisseine N’Garo signifie que même s’il advient une plainte il saura vers qui envoyer le plaignant. Pour rappeler la loi de 2 mars 2022, notamment la loi 002 portant statut des huissiers commissaires de justice, il précise que, cette même loi dit dans son article 15 que pour exécuter une décision de justice, il faut avoir la qualité d’huissier. Le greffier en chef du tribunal de travail est régi par la loi 038 et au regard de cette loi ne peut exécuter la décision de justice, moins encore le ministère de justice, soutient-il. D’après l’huissier, sur cette question l’inspection du ministère a déjà tranché en signifiant officiellement que le ministère se retire. Malgré cela regrette-t-il encore que quelques embuches persistent. Mais nous avons gardé la tête froide jusqu’à maintenant, souligne Me N’garo.

« La condamnation est de 10 925 671 640FCFA. Esso sous-prétexte qu’une partie de ce fonds a été saisi a reversé dans le compte de l’Etude de Me Ngaro la somme de 10 75 000 000 FCFA. Ce veut dire qu’il y a une différence de presque 900 et quelques millions que Esso refuse de payer voire la Taxe sur les valeurs ajoutées (TVA) de l’Etat », informe l’huissier.  A son avis, les ex-travailleurs de TCC ont raisons, car Esso les a fait venir certains à N’Djamena depuis les mois de mai et juin. « La plupart ont abandonné leurs champs pour venir suivre cette maigre ressource. Il va falloir les payer mais on n’a pas la totalité de leur argent. J’ai reçu deux fois leurs représentants et je leur ai dit d’aller réfléchir. Dans un premier temps ils semblent divisés et ensuite, ils sont revenus à des meilleurs sentiments. Ce qui veut dire que nous allons bientôt déclencher la paie mais pas en fonction de ce que chacun a droit », confie Me N’garo.

Ouverture d’une procédure d’adjudication contre Esso

L’huissier fustige Esso et surtout ses avocats qui font le dilatoire, un semblant de non maitrise de la chose. Une manière consciente d’empêcher l’exécution de la décision assure-t-il. En réalité, poursuit le commissaire de justice, il n’y a pas une raison juridique fondée et valable.

Me Hisseine N’garo informe qu’ils ont fait la saisie de l’immeuble qu’occupe actuellement Esso depuis le 2 août avant le versement partiel de l’argent le 9 août 2022.  Une audience est prévue pour le 28 septembre, annonce le commissaire. « Soit ils complètent l’argent avant que le juge ne fasse son adjudication devant le tribunal de grande Instance soit ils refusent lui-même sera adjugé. Mais bien avant cela il y aura une audience de dire pour vérifier s’il y a erreur dans l’exécution de la décision », indique l’huissier. Sur la question de savoir si la grève des magistrats peut constituer une entrave à la procédure d’adjudication enclenchée, il répond : La grève des magistrats ne va pas empêcher la cour de justice de fonctionner. Autrement si la grève continue le dossier sera renvoyé à une date ultérieure. L’essentiel selon l’huissier, la procédure est déjà lancée. « On n’arrête pas la procédure en matière de saisie des bien sauf s’il y a des irrégularités », conclut-il.

Moyalbaye Nadjasna

La commission N1 : « Paix, Cohésion Sociale et Réconciliation Nationale » a présenté son rapport ce jeudi 15 septembre dans la grande salle du palais de la culture. Après lecture de la synthèse du rapport par Djimet Arabi, les participants sont rentrés dans les vifs sujets avec des débats houleux. Reportage  

Dès l’ouverture de la plénière, le président du Présidium Gali gatta ngothé a recadré l’assistance sur la gestion du temps de la prise de parole. Même l’ancien Premier Ministre Delwa Kassiré s’est vu refuser la parole.

Le président de la Commission Paix, Cohésion Sociale et Réconciliation Nationale Abdramane Djasnabaye serait malade. C’est la vice-présidente Mme Achta Djibrine Sy qui a pris la parole. Elle a relaté la laborieuse ambiance lors des séances de travaux de la commission.

La Synthèse des travaux de la première commission du dialogue national inclusif et souverain dénombre toutes les questions abordées par cette dernière.  Elles concernent la cohésion sociale au Tchad, les problèmes comme les causes et cela sur les plans politique, culturel, éducatif, social et économique. L’État de lieu sur les forces de défense et de sécurité, l’application de codes de famille, les conflits agriculteurs éleveurs étaient au centre des débats.

Prenant la parole le président du Parti Action Socialiste Tchadienne pour le Renouveau (ASTRE) Alladoum Djarma Balthazar a demandé de revoir le fond et la forme de la synthèse du rapport. Pour lui des termes racistes sont utilisés alors que le monde ne parle plus en terme de « noir et blanc » auquel il demande à être rectifier.  Alladoum Djarma Balthazar dénonce également certaines résolutions proposées notamment celles qui réclame la suppression des partis politique. Pour lui toucher aux droits acquis enfreint aux libertés. Parlant de la restauration de la cour Martiale, Alladoum Djarma Balthazar explique soutient : « nous sommes engagées dans les conventions internationale alors que personne n’a forcé le Tchad à souscrire. Les gens font allusion aux États-Unis alors qu’il ne fait pas partie de ces conventions. Ce que les gens ignore et ne veulent pas comprendre ». Sur l’enseignement des arts et cultures dans les cours secondaire générale. Alladoum Djarma Balthazar suggère à l’État de créer des écoles propres à vocations culturelle, artistique afin que les jeunes puissent bénéficier.

Concernant le code de famille Brahim Ben Seid président Nationale de CLTT explique que le Tchad est un pays laïc mais plusieurs famille souffre des injustices de la part de leurs proches. Il y a des familles chrétienne qui sont légalement marié mais au décès de leurs maris la femme n’hérite pas des biens de son mari et parfois abandonné à sa triste sort avec à sa charge ces progénitures. Au cas où elle hérite les enfants sont confiés à un parent de son mari ce qui n’est pas faisable souligne-t-il. Il ajoute « je souhaite que le gouvernement traite cette situation ».      

Le ministre de la Justice Mahamat Ahmat Alhabo crève l’abcès concernant le dossier de la disparition de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh qui serait classé. Pour lui le dossier doit être dépoussiéré et remis sur la table de la justice.  Il souligne ainsi : « je voudrais demander solennellement à tous ceux qui savent quelque chose sur la disparition d’Ibni Oumar. Qu’ils nous le disent afin qu’on ouvre ce dossier. On ne peut pas faire la réconciliation sans avoir dit la vérité ».

Le rapatriement de corps de l’ancien Président de la République Hissein Habré, les conflits agriculteurs et éleveurs a Kyabé, la secte nébuleuse Boko Haram dans le Lac ont été évoqués.

Djénom Josiane

Les travaux en plénière du dialogue national inclusif ont repris ce 15 septembre. Ils sont axés sur la présentation des rapports des différentes commissions suivies des débats. Ce matin, c’est la commission numéro 1 qui a pour thématique paix, cohésion sociale et réconciliation nationale qui a présenté son rapport. Reportage

Le président du présidium Dr Ngali Ngoté Gata a tout d’abord notifié que le présidium a pu faire quelques ajustements pour le bon déroulement des activités du dialogue. Six autres personnes issues des corporations des associations des droits de l’homme, des médias, des personnes handicapées et des partis politiques viennent s’ajouter aux 21 autres personnes qui composent le présidium. Aussi, les articles 12 et 19 du règlement intérieur du dialogue seront révisés. Ainsi un article du règlement intérieur qui donne droit aux participants de parler en 5mn est réduite à 3mn. Le président du présidium précise également que le présidium décide de la nature du vote et doit mettre en place toutes les dispositions ou cas où il y a nécessité de le faire. Sinon, c’est le consensus qui demeure le mode absolu a-t-il précisé. Ngali Ngoté Gata attire enfin l’attention de la plénière qui raconte qu’il y a eu des projets de recommandation et de résolutions préfabriqués qu’il n’en a pas une.

Après ces notifications, le rapporteur de la commission paix, cohésion sociale et réconciliation nationale présente le rapport de leur travaux. Ce rapport comporte trois parties à savoir, la problématique de la paix et de la cohésion sociale, les causes du problème et les recommandations. Plus de 150 recommandations ainsi que des résolutions ont été formulées.

Quelques participants ont intervenus après la présentation du rapport pour apporter des amendements. Certains participants demandent à ce que les rapports des travaux soient distribués à la veille pour permettre aux participants de bien cerner le rapport. D’autres parlent sur le fond et la forme du document qui ne répond pas. Le débat est ensuite ouvert. Plusieurs voient se lèvent pour dénoncer le nombre exorbitant des généraux qui selon eux fait entrave à la paix, le cumul de fonction, le recadrage des écoles coraniques, la malhonnêteté des magistrats dans la résolution des conflits éleveurs-agriculteurs et l’exode rural.

Pour, Mianadji Tolkom Bertin, il faut se dire la vérité à visage découvert pour que la paix revienne au pays. De son avis, lorsqu’en cas de conflit on saisit abusivement les bœufs d’attelage des jeunes, ils sont obligés de venir en ville. En plus de cela, certains chefs traditionnels vendent des terres cultivables au profit des allogènes laissant ainsi les jeunes bras valides du village dans la désolation. " Ces jeunes constituent une bombe à retardement quand ils n’ont rien à faire, ils n’ont pas d’argent pour subvenir à leur besoin. Ils deviennent des agresseurs et cela constitue l’insécurité dans la ville, ils deviennent aussi des parasites alors l’État doit créer des structures pour maintenir les jeunes dans les provinces", propose-t-il. Il ajoute que ces jeunes sont des bras valides qui abandonnent femmes, enfants et vieillards à la recherche du travail et le spectre de la famine plane sur le village et partant le mal vivre. Il attire enfin l’attention des magistrats qui fixent des amandes arbitraires aux jeunes.

Pour Klamong Sou Niguetor, lorsqu’on fait place aux différences de clivages, des questions religieuses et des mœurs par rapport au bon vivre ensemble, cela crée de problème. Aussi, il faut recadrer l’armée pour qu’il y ait confiance entre les populations civiles et cette dernière qui est censée assurer sa sécurité.

Kouladoum Mireille Modestine

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