DNIS : plaidoyer pour restaurer la bourse d’étudiant

Sep 22, 2022

Les participants au dialogue national inclusif et souverain (DNIS) ont abordé ce jeudi la thématique 4, chargée de traiter les politiques sectorielles. Cette thématique est subdivisée en 13 sous-commissions. Lors des débats en plénière, les délégués ont insisté sur le système éducatif qui est en lambeau et exigent qu’on restaure la bourse des étudiants. Reportage.

Le système éducatif tchadien est malade et cela inquiète les participants au DNIS. Au cours d’un débat en plénière sur la thématique 4 qui traite les politiques sectorielles, les délégués sont largement revenus sur le système éducatif qui est en lambeau selon plusieurs participants. Pour redonner sa lettre de noblesse, plusieurs propositions ont été faites.

Pour Dr Alfred Ramadji, enseignant chercheur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de N’Djamena, le problème de la bourse des étudiants est crucial. Selon lui, cette bourse a été supprimée, pas pour des raisons justes, mais c’est complètement du vol. Il estime que c’est une grave injustice qui a été faite aux étudiants. « Si nous voulons restaurer le Tchad, repartir sur de bonnes bases, il faut corriger cette injustice », plaide-t-il. Le chercheur a balayé à revers de la main les raisons avancées par les autorités publiques qui disent que le Tchad est le seul pays en Afrique centrale à donner la bourse aux étudiants. Il souligne que la suppression de la bourse des étudiants est une escroquerie.

Dr Alfred Ramadji évoque aussi la qualité de repas servis aux étudiants. A ce sujet, il affirme que ces derniers mangent comme des pourceaux. A son avis, une mafia a été montée autour de la restauration des étudiants. « On nourrit un étudiant avec 1500 frs par jour et on donne ce marché à des clients bien connus », dit-il.

Il révèle que l’État dépense 1 milliard 125 millions par mois pour le repas des étudiants, donc une prévision de 10 mois, donne 11 milliards 250 millions qui vont dans la poche des gens. Le chercheur plaide qu’on donne 25.000 frs à chaque étudiant par mois pour réparer cette injustice.

Pour Dr Youssouf Barkaï Maïdé, enseignant-chercheur et politico-militaire affirment que notre pays perd beaucoup d’argent en termes de fuite de capitaux liée à notre système éducatif. Il ajoute que beaucoup des jeunes tchadiens vont étudier au Cameroun et cela est un manque à gagner pour le Tchad. Selon lui, il y a actuellement plus de 50.000 étudiants tchadiens au Cameroun et cela fait perdre au trésor public environ 70 milliards de frs par an. Le chercheur exprime son indignation sur la situation de l’école tchadienne et surtout de l’enseignement supérieur qui vient de célébrer ses 50 ans d’existence, mais qui n’a ni une bibliothèque ni une école doctorale. Dr Youssouf Barkaï Maïdé suggère que l’argent investi par les étudiants au Cameroun soit réinvesti au Tchad et cela ne peut se faire que par une initiative du gouvernement à empêcher les étudiants tchadiens d’aller étudier à l’étranger.

Jules Doukoundjé

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