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Au cours de la plénière sur la thématique 5 axée sur les questions sociétales, les participants sont revenus plusieurs fois sur l’épineux problème de délestage de courant. Ils plaident aussi pour une solution pour mettre fin à ces coupures intempestives de courants. Reportage.

La thématique 5 qui aborde les questions sociétales est l’une des thématiques a attiré l’attention des participants, car elle aborde le quotidien des Tchadiens. Ce matin encore, lors de la plénière, plusieurs participants sont revenus sur le problème d’énergie, surtout les coupures intempestives de courant.

Un participant a interpellé le présidium sur cette question. Selon ce dernier, notre pays a une raffinerie qui produit de l’énergie et du gaz butane, mais chaque jour les Tchadiens crient leur désarroi à cause de coupure d’électricité et du manque de gaz butane. Il souhaite que l’État mette une commission sur place pour enquêter sur cette question et de trouver une solution définitive. Il ajoute aussi que les coupures d’électricité ont un impact négatif sur la santé humaine et animale. Il suggère la création d’un mécanisme pour soulager les usagers.

Dans le même ordre d’idée, Mme Achta Adoum ajoute que pour qu'un pays se développe il faut de l'énergie. Selon elle, le pays vit dans le noir et les entreprises sont incapables de fonctionner correctement. Elle propose le système solaire dans toutes les provinces.

Ousmane Bello

Après 1 an aux affaires étrangères, Chérif Mahamat Zene vient de démissionner de son poste. Il a publié dans son compte électronique la lettre de sa démission au PCMT. Le désormais ancien ministre des Affaires étrangères du Tchad a justifié sa démission par le manque de respect à son égard.

Le ministre tchadien des Affaires étrangères, de l’Intégration africaine et des tchadiens de l’étranger, Chérif Mahamat Zene démissionne de son poste ministériel ce lundi. « Je viens de présenter ma démission au président du conseil militaire de la transition sous couvert de Monsieur le Premier Ministre de la transition, chef du gouvernement, a écrit le désormais ancien ministre des Affaires étrangères.

Dans une lettre adressée au PCMT Mahamat Idriss Deby Itno, Chérif Mahamat Zene explique les raisons de sa démission. Selon lui, depuis quelques mois, son engagement et sa volonté de servir le Tchad se trouvent contrariés par des initiatives et actions parallèles de certains membres du cabinet du PCMT et du gouvernement. Il estime que ces actions entreprises à son insu sont sur les instructions du PCMT. Le désormais ancien ministre des Affaires étrangères soutient aussi que ces initiatives et interférences répétitives et intempestives visent à entraver l’exercice de ses fonctions et d’empiéter sur les prérogatives de son département.

Devant cette situation, Chérif Mahamat Zene pense qu’il ne peut pas continuer à se réduire à un simple figurant.

Chérif Mahamat Zene occupe depuis le 2 mai 2021 le poste ministre des affaires étrangères, de l’intégration africaine et des Tchadiens de l’étranger. Il a conduit la délégation tchadienne à Doha au Qatar pour le pré dialogue entre les politico-militaires et le gouvernement de la transition.  

Jules Doukoundjé

Les personnes en situation de handicap ne sont pas d’accord qu’on les classe dans la sous-commission solidarité avec les couches vulnérables. Au cours de la plénière du Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS), ils demandent aux autorités d’appliquer les engagements nationaux et internationaux relatifs aux personnes vivant avec un handicap. Reportage.

Au cours de la plénière sur la commission thématique 5 axée sur les questions sociétales, les participants ont fait des propositions et des suggestions devant permettre de régler les problèmes qui minent le Tchad. Mais dans la sous-commission qui prend en charge la question de la solidarité avec les couches vulnérables, la lutte contre la précarité et la pauvreté, les personnes vivant avec un handicap pensent qu’elles sont stigmatisées.

Pour le président national du réseau des organisations des personnes handicapées au Tchad (REPHAT), Galmaï Moussa Abdramane, participant au DNIS, les personnes en situation de handicap ne doivent pas être classées dans la sous-commission solidarité et les couches vulnérables, mais on doit faire leur promotion. Selon lui, la question de handicap n’est pas une question de charité ou médicale, mais elle est basée sur la logique de droit. Il souligne que le Tchad a pris des engagements nationaux et internationaux pour protéger et valoriser des droits des personnes en situation de handicap. « Lorsque ces textes ne sont pas appliqués, c’est pourquoi ces personnes sont classées dans la catégorie solidarité », dit le président national du REPHAT. Galmaï Moussa Abdramane demande l’application de ces textes. Il affirme que partout dans monde, des personnes en situation de handicap disposent la carte nationale d’invalidité et que cette carte a beaucoup d’avantage pour ces personnes sur le plan sanitaire et éducationnel. Mais au Tchad, dit-il, les personnes en situation de handicap ne disposent pas cette carte. Pour que leurs revendications soient prises en compte, les personnes en situation de handicap proposent la création d’une structure administrative, tel que le secrétariat d’Etat, chargé aux droits des personnes handicapées.

Le président REPHAT évoque aussi la question d’intégration qui ne prend pas en charge les personnes en situation de handicap. Il soutient que les personnes vivant avec un handicap ont déposé plus de 300 dossiers d’intégration à la fonction publique, mais aucune personne en situation de handicap n’est intégrée et qualifie d’injuste cette discrimination. Il souhaite qu’à la sortie de ce dialogue, ce texte soit appliqué pour que les personnes handicapées puissent gagner dignement leur vie et avoir l’égalité de chance.

Au sujet des mutilés de guerre, Galmaï Moussa Abdramane pense que ce sont des personnes qui ont sacrifié leur vie pour la nation et au final, ils sont abandonnés à leur triste sort, leurs enfants trainent dans les rues de la capitale et cela n’est pas normal qu’il faut réparer. « La question des handicapés doit être traitée sur le principe de droit et non de solidarité », insiste-t-il.

 Pour permettre aux personnes en situation de handicap de se prendre dignement en charge, il propose que le gouvernement crée dans toutes les provinces du pays, des centres de formation professionnelle. Il estime que si les personnes en situation de handicap mendient dans les carrefours, c’est parce qu’ils ne sont pas formés et n’ont pas de métiers et déplore que ces personnes soient abandonnées dans les rues par les autorités publiques.

Jules Doukoundjé

Les débats sur les questions sociétales continuent à délier les langues lundi 19 septembre au palais du 15-janvier de N’Djamena. Sur la question du bilinguisme au Tchad, certains participants estiment qu’il faut un investissement public, d’autres c’est juste une question de manque de volonté des enseignants arabophones. Reportage.

Selon l’enseignant chercheur Dr Alfred Ramadji, pour que chaque Tchadien puisse écrire et parler l’arabe, l’Etat doit instituer un service de suivi de formation. Il suggère à ce que tous les jeunes bacheliers puissent apprendre l’arabe ou le français. « Si vous êtes arabophone, après le bac, vous apprenez le français pendant une année et si vous êtes francophone, vous apprenez l’arabe pendant une année. Il faut que cela soit obligatoire », dit-il. Pour Alfred Ramadji, l’État doit mettre des moyens pour que les nouveaux bacheliers qu’ils soient arabophones ou francophones aient de bourses de motivation d’une année. L’enseignant chercheur propose aussi que la délivrance de l’attestation d’admission au bac soit conditionnée par la certification d’une année d’apprentissage de deux langues. Il assure qu’il faudra expérimenter cela pendant 5 à 10 ans pour en faire une déduction. D’après lui si cette expérience est faite, la problématique du bilinguisme ne restera qu’un vieux souvenir. « Ce n’est pas un tabou, la langue arabe est celle ou les vocabulaires sont plus faciles que la langue française. Il suffit de mettre les partenaires à contribution. Expérimentons et l’avenir nous donnera raison », conclut Alfred Ramadji.

André Mamadou aborde la question dans le même sens. À son avis, le bilinguisme nécessite beaucoup de moyens et une bonne volonté de l’État. Il faut bien former les instituteurs arabophones devant être mis à la disposition de ministère de l’Éducation nationale.

Thomas Alkali, un autre participant signifie que le bilinguisme est mal construit du fait que les instituteurs arabophones se comportent comme des marabouts. Doukssidi Robert ne voit pas non plus de problème sur la question du bilinguisme au Tchad. Selon lui, tous les Tchadiens apprennent l’arabe. « Il y a des arabophones qui font du bon travail, mais certains sont fainéants et ne veulent pas travailler. J’invite les arabophones de prendre les craies et d’être sur le terrain », remarque-t-il. Robert déclare qu’il faut que les enseignants arabophones se mettent résolument au travail et l’apprentissage de la langue arabe va s’imposer de lui-même. « Ainsi, vous aurez plein des arabophones au Tchad. Au lieu de rester dans la routine théorique du parler, il faut aller à la pratique », expriment-ils.

Moyalbaye Nadjasna

Le Conseil de Commandement Militaire pour le Salut de la République/ Renouveau (CCMSR-R) a fait face aux médias nationaux ce dimanche 18 septembre 2022 à l'hôtel Radisson Blu. Une conférence de presse au cours de laquelle, le Président de ce mouvement s'est expliqué sur son engagement dans la politique, son retour au pays dans le cadre du DNIS, les mobiles de sa scission avec sa base à Doha et l'avenir de son mouvement. Reportage.

Au cours d'une conférence de presse animée ce matin, l'un de plus jeunes leaders des mouvements armés rentrés au bercail à la suite de l'accord de Doha, Gassim Cherif, Président du CCMSR-R a tenu à clarifier que son engagement politique qui, selon lui, débute bien avant l'intégration de la rébellion. Il affirme qu'il a toujours dénoncé ce qui est injuste et cet engagement est né dans une association dénommée « Survie » en France, pour dénoncer l'ingérence de la France en Afrique.

Pour son engagement au sein du CCMSR, M. Gassim dit, « notre pays depuis des années traverse des crises successives, étant jeune, je pensais qu'il fallait intégrer le CCMSR pour pouvoir apporter ma contribution dans le changement de notre pays », dit-il. Au sujet de la scission du CCMSR à Doha, il clarifie que deux groupes sont nés, l'un veut quitter la table de négociations et « nous, nous pensons à l'époque qu'il fallait continuer dans le processus de Doha et les raisons évoquées par l'autre groupe n'étaient pas très claires ni évidentes moins encore sérieuses », a-t-il martelé. C'est cette raison qui les a poussés à continuer les pourparlers et en tant que chef de délégation, il a signé l'accord de paix. Il poursuit que cette discorde a occasionné la scission du mouvement en deux, l'un le CCMSR Renouveau qui a regagné le bercail et l'autre toujours actif sur le front, a-t-il confié. Pour le Président Gassim, le plus important c'est d'avoir accepté la main tendue du Président du conseil militaire de transition (PCMT) qui a l'idée d'organiser le dialogue à la suite du décès du Maréchal Idriss Deby Itno. Pour lui, les assises de N'Djamena est une chance pour tourner la page sombre de l'histoire du Tchad et d'en ouvrir une nouvelle.

A la question d'un journaliste  sur la transformation du CCMSR-R à un parti politique, M. Gassim affirme qu'à l'état actuel, ils sont pris par les échanges du DNIS qu'ils n'ont pas réfléchi à ce sujet, « c'est une question qui nous traverse l'esprit et on va jauger la situation, peser le pour et le contre et le moment venu on va voir s'il faut s'engager en politique ou rejoindre une mouvance qui est déjà dans le jeu politique, ce sont des questions qui vont être élucidées dans les semaines avenirs », dit-il.  Au sujet de l'éligibilité du PCMT, il affirme que cette question ne sera pas tranchée pas le CCMSR-R, mais plutôt au DNIS. « Il n'appartient pas au CCMSR-R de décider ou de répondre à cette question », a-t-il lâché.

Sur la présence ou l'ingérence de la France dans les affaires internes et son départ exigé par des milliers des Tchadiens, le Président Gassim relève qu'il est vrai que le pays de Gaulle s'immisce dans les affaires qui ne le concernent pas, mais demander son départ n'est pas commode. « Notre pays est géographiquement situé dans une zone bien sensible en termes de géopolitique, d'équilibre économique, social...on ne peut pas demander dans l'état actuel des choses à la France de quitter le Tchad », a-t-il lancé. Il poursuit, « c'est irresponsable, ça c'est quelque chose qui va être décidé, pas de manière passionnée. C'est quelque chose qu'il faut discuter. Il y a un certain point positif sur la présence de la France. En matière de coopération militaire, du développement à travers l'AFD...sa présence est d'une importance capitale » explique-t-il à un journaliste.

Abderamane Moussa Amadaye

Tous les 17 septembre de chaque année se célèbre la journée Mondiale du nettoyage à travers le monde. Le mouvement Let’s Do it en collaboration avec l’association Green-Chad a donné un coup de balai ce samedi dans les locaux du marché central et le marché cholera dans le 4ème  arrondissement de N’Djamena, capitale tchadienne. L’objectif de cette opération, éliminer les déchets sauvages et inculquer des valeurs citoyennes aux populations. Reportage.

Cette journée mondiale du nettoyage célébrée par les deux associations Let’s Do It et Green-Chad vise à évacuer les caniveaux, éliminer les déchets plastiques et inculquer des valeurs citoyennes aux populations selon les organisateurs. Enjeux, c’est d’amener la population à adopter des comportements éco-citoyens en faveur de l’environnement, disent-ils. A leur avis, le Tchad est à sa 4ème édition. Dès 6heures du matin, une forte mobilisation des jeunes des deux associations s’est faite vite remarquée. Pèles, râteaux, balaies bref, tous les kits inhérents au nettoyage en main. Dans les coins et recoins des marchés, les mains passent et repassent pour débarrasser les ordures et toutes sortes de moisissures.

Selon Tarik Aziz Youssouf, membre actif de l’association Let’s Do It, ils ont choisi le marché central pour mener une action d’ensemble avec la mairie. « Le marché a besoin réellement d’être assaini. C’est est un lieu qui nous sert d’achats et de commercialisation des vivres et non-vivres. Il faut offrir un environnement propre avec des aliments propres à nos populations. Notre environnement doit être gardé sain », confie-t-il. Il renseigne qu’ils ont un programme qui s’étale sur un mois. L’opération nettoyage va continuer dans les 10 arrondissements de la ville de Ndjamena, précise Tarik Aziz. D’après lui, chaque arrondissement a un point focal. Il informe aussi que pour cette action citoyenne, le mouvement Let’s DO It a déjà sensibilisé plus de 100 personnes pour nettoyer les quartiers remplis de déchets sauvages. Mahamat Ali, président délégué de marché central est satisfait du travail abattu ce matin par les jeunes des deux associations dans les différentes artères du marché. Pour lui ce sont des initiatives à encourager afin de changer positivement les comportements des usagers des marchés à N’Djamena.

Le président de l’association Green-Chad, Abdallah Soumaïne et son association se sont engagées à rendre l’environnement sain pour le bien être de la population. La dynamique de cette action citoyenne, dit-il, c’est de parvenir à atteindre l’objectif zéro déchet afin d’inculquer à nos enfants la notion et l’esprit de nettoyage de notre environnement. La santé humaine résulte également d’un environnement propre et où il fait bon vivre. Il cite un verset biblique selon lequel, « éduque l’enfant selon la voie qu’il doit suivre et quand il sera grand il ne s’en ne détournera point. »

Sangnoudji Francine
Ousmane Bello Daoudou

Les assises du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) se poursuivent au palais du 15 janvier. Ce 17 septembre, la plénière s’est penchée sur le rapport de la thématique de la commission numéro 5 qui porte sur les questions sociétales. Après lecture dudit rapport hier, les débats s’ouvrent en cette matinée. Reportage.

Le président du présidium a tout d’abord rappelé aux participants qui lui ont envoyé des notes pour la prise de parole que tout le monde ne peut pas parler vu le temps imparti. Aussi, il relève les points qui feront l’objet des débats pour éviter que les participants divaguent pendant leur intervention. Ces points sont entre autres le bilinguisme, la pratique de la dia dans un contexte sociologique pluriel, la migration, l’exode rural et les problèmes de la chefferie traditionnelle.

Les participants font d’abord quelques observations quant à la forme du rapport.  Ils trouvent qu’il y a une redondance dans les recommandations et résolutions pléthoriques. Ils demandent la réduction des 36 recommandations à 10. En ce qui concerne le premier sous-thème de la commission questions sociétales inscrit à l’ordre du jour par le président du présidium, vient en premier lieu, la question du bilinguisme. Pour certains, la question du bilinguisme a fait l’objet des débats lors de la conférence nationale souveraine, aux deux fora et aujourd’hui au dialogue. Mais on constate toujours de l’amalgame dans l’Arabe qui est une langue scientifique et l’Arabe qui est une langue de religion. On n’impose pas une langue, une langue s’impose elle-même lance un participant. Il propose l’Arabe tchadien et le Sara comme langue officielle. D’autres proposent une instauration obligatoire de la langue arabe et française comme officielle et qu’elles soient enseignées depuis la maternelle.

Selon Amollah Toua Robert Golbey, ce sont les arabophones eux-mêmes qui font obstacle à la non-application de la langue arabe au Tchad. Pour lui, quand un arabophone prend la parole, il cite les versets coraniques avant tout propos. Cela laisse entendre pour un profane que la langue arabe est une langue de religion musulmane et non une langue scientifique, ajoute-t-il. « Les arabophones refusent de parler du bilinguisme, ils parlent plutôt de l’Arabe. Aussi, ils ne donnent pas les vertus de la langue pour permettre à d’autres personnes d’avoir le goût de l’apprendre. Est-ce normal qu’on trouve un docteur qui a étudié en langue arabe en train d’enseigner au CP1?  », s’interroge-t-il. À son avis, parler du bilinguisme aujourd’hui pendant les assises du dialogue est une pure distraction.

Sur la question liée aux chefferies traditionnelles et l’exercice de leur fonction, des voies se lèvent pour dénoncer l’existence des chefferies traditionnelles sans ressort territorial. Aussi, la dépolitisation des chefferies traditionnelles. Pour madame Keynon Bertine, les chefferies traditionnelles sont multiples jusqu’au point où on a un chef de canton dans le territoire d’un autre et cela sème est à l’origine des conflits.

Les participants n’ont pas occulté certaines questions qui ne figurent pas dans le rapport comme le statut social de l’artiste tchadien et le détournement des deniers publics. Également, la femme rurale est totalement exclue des recommandations et résolutions du rapport. La cherté de vie, les conditions de vie des retraités tchadiens et la gestion des 5% des revenus pétroliers de la zone productrice ne sont pas perdues de vue.

Kouladoum Mireille Modestine  

9h 15 min. Je suis arrivé avec un retard de 15 min. Je me suis dit à moi-même « toi aussi? Te voilà en retard… ».

Je m’engouffre dans la salle. Le débat d’hier continue à faire rage…

10h 00. Le président du présidium Gali intervient en annonçant à l’assistance que les religieux qui avaient quitté la salle sont de retour. Il affirme aussi que le comité Adhoc a un bilan mitigé. Il a également rappelé aux participants d’éviter les chamailleries inutiles tout en soutenant que le comité continuera à jouer un rôle de croix de transmission avec ceux qui refusent toujours de participer au dialogue.

Gali n’a pas pu s’empêcher d’envoyer une petite salve de critiques aux participants qui se présentent que pour retirer leur per diem, disparaître sans jamais participer aux travaux. Ils repartent en provinces « ils reviendront émarger à la prochaine paie », c’est pas correct.

Depuis hier quelques participants ont ramené dans le débat le rapatriement de la dépouille de l’ancien président Hissène Habré avec tous les honneurs dû à son rang.

10h 22 min. Au fond de la salle, la colère d’une dame explose. C’est une victime de la police politique de l’ex-président Habré. Selon un représentant des associations de droits de l’Homme, elle crie sa douleur parce qu’elle aurait perdu des membres de sa famille. Elle crie son désespoir parce que certains discutent du retour de la dépouille de leur tortionnaire alors que les victimes ne sont toujours pas indemnisées. La salle s’est figée pendant 10 à 15 minutes.

Devant et derrière moi, deux participants se sont échangés des noms d’oiseaux au sujet du rapatriement de la dépouille. Ils ont failli en venir aux mains. L’un deux furieux a tenté d’envoyer au visage de l’autre une bouteille d’eau remplie. Il a fallu que les voisins neutralisent les deux pugilistes. Je me suis interrogé si ce pays et ces Tchadiens sont prêts à tourner la page des Habré, Deby, Goukouni et consort et écrire une nouvelle page. Le scepticisme envahissait mon esprit. Je me suis ressaisi en me disant non ce sont des rageux têtes brûlées qui ne représentent en rien les Tchadiens.

10h 45 min. Le rapporteur général Limane Mahamat prend la parole et comme il sait le faire calmer la salle.

11h 25 min. Gali reprend le micro pour faire un rappelle de son dur passé dans une anaphore bien sentie… «  moi Gali j’étais prisonnier de la DDS. Moi Gali j’ai vu mes collègues prisonniers souffrir et mourir à côté de moi. Moi Gali j’estime que les victimes doivent être indemnisées, etc » la salle s’est accrochée à ses lèvres dans le silence. Il boucle son intervention en affirmant, « s’il y a des personnes qui ont réclamé le retour de la dépouille de l’ex-président, il faudra entendre cela. Pas besoin de s’énerver pour cela. On est capable de s’écouter…

Pause.

Les travaux devraient reprendre à 15h 30 min. Ils reprennent à 16h 00. Le rapporteur général Limane Mahamat fait la synthèse. Il dit que les Tchadiens sont unanimes. Ils veulent la paix et la cohésion sociale bien que l’unité des cœurs et des esprits est mise à rudes épreuves. Ils veulent vivre dans un État laïc, souverain et de justice sociale. Le mal vivre qu’ils ressentent est dû à la faiblesse de la conscience nationale, à la mauvaise gouvernance et à l’incapacité de l’État de faire régner la justice.

16h 15 min. Le rapport de la commission 1, paix, cohésion sociale et réconciliation est adopté.

C’est au tour de la commission V de présenter son travail. La salle s’est presque vidée. Gali lève la séance.

Bello Bakary Mana

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