Dans l’après-midi, suite aux débats sur les politiques sectorielles thématique 4 ce 23 septembre au palais de 15-janvier de N’Djamena, l’écrivain et promoteur culturel, Nocky Djedanoum plaide pour que les objets d’art du Tchad qui se trouvent dans les musées en France soient restitués. Mariam Mayoubillah demande qu’on reconnaisse au ministère de la culture un statut particulier. Reportage !
L’écrivain et promoteur culturel Nocky Djedanoum en prenant la parole ce 23 septembre en plénière du dialogue national inclusif et souverain (DNIS) renseigne que sur au moins 92 000 œuvres d’art africains au musée de Paris en France, le Tchad en compte plus de 9200. Ce qui place notre pays en première position par rapport à tous les pays d’Afrique, souligne l’écrivain. D’après Nocky, cela fait plus d’un siècle que ces œuvres sont à Paris. « L’enjeu n’est pas seulement identitaire mais aussi économique. Ce que la France a gagné en plus d’un siècle rien qu'à travers les visiteurs dans ses musées, se chiffre en milliards. Je demande qu’il y ait une recommandation et un groupe de travail pluridisciplinaire qui va regrouper, les professionnels du musées, les parlementaires », évoque-t-il. Pour que ces œuvres quittent la France, il faut que le Tchad vote la loi qui va obliger la France à restituer ces œuvres, a signifié le promoteur culturel. Il informe que certains pays à l’exemple du Sénégal et le Benin ont réussi déjà à le faire. Il ne reste que le Tchad dit-il. « Aussi, ce qu’il faut faire c’est de reconquérir notre statut de berceau de l’humanité. Nous disons Tchad pays de droit qu’est-ce que cela veut dire ? Je souhaite à ce que nous sollicitions les Nations Unies et l’Unesco afin que le Tchad ait le statut spécial de berceau de l’humanité », déclare Nocky. Nous devons nous rendre à l’évidence que nous sommes à l’origine du monde, révèle l’écrivain tchadien. Il précise que le premier homme est parti de la terre Djourab et il faut le rappeler tout le temps. « Il y a quelques jours j’ai écrit une lettre ouverte à la directrice de l’Unesco pour lui demander que par rapport à la paix et la cohésion sociale, il faut nous donner un statut spécial », argue-t-il.
Mariam Manyoubillah, la promotrice de la troupe théâtrale Kadja Kossi prend aussi la parole. Elle déclare que l’artiste est à la base de la cohésion sociale, la paix et la réconciliation. Il faut valoriser les œuvres d’arts et faire en sorte que, les artistes tchadiens retrouvent réellement leur identité explique-t-elle. L’artiste recommande qu’on fasse du ministère de la culture un ministère prioritaire comme les autres en lui reconnaissant un statut particulier. Mariam Manyoubillah signifie qu’investir dans l’art et la culture a beaucoup d’enjeux économiques pour le pays. La culture détermine l’originalité d’un peuple. Il faut cesser de reléguer l’art et la culture au dernier rang, conclut la défenseure du monde des arts tchadiens.
Moyalbaye Nadjasna